Isabel Allende écrit un roman sur Haïti durant la révolution
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Isabel Allende écrit un roman sur Haïti durant la révolution
Totalement habitée par la quête de liberté, la romancière d’origine chilienne Isabel Allende – la grande dame de la littérature latino- américaine – fait revivre la troublante époque de la révolte des esclaves de Saint-Domingue dans L’île sous la mer. Ce roman historique aux accents exotiques et magiques, puissant, est une ode à l’amour, à l’amitié et à la volonté de survivre malgré les obstacles. Un superbe portrait où la quête de liberté se fond dans les paysages de Saint-Domingue et de la Louisiane.
L’histoire débute en 1770 à Saint-Domingue, alors que Zarité Sedella est vendue à neuf ans comme esclave à Toulouse Valmorain, un Français fraîchement débarqué à Saint-Domingue pour prendre la succession de son père, propriétaire de plantation. Zarité connaîtra les champs de canne à sucre, les tourments endurés par les esclaves, la conduite inhumaine des maîtres et le vaudou, ultime refuge spirituel des esclaves. Mais aussi le désir de vivre libre. Lorsqu’un vent de révolte souffle sur Saint-Domingue - qui deviendra Haïti -, Zarité doit suivre son maître, qui fuit à La Nouvelle-Orléans. Et poursuit son rêve.
Isabel Allende ne pensait pas écrire un roman comme L’île sous la mer quand elle a commencé ses recherches: elle souhaitait plutôt écrire sur les pirates des Caraïbes. Et cela bien avant le film à succès et l’ouragan Katrina. «J’avais visité La Nouvelle-Orléans et j’étais tombée en amour avec cette ville aux accents français, très intéressante et tellement différente des autres villes américaines», raconte-t-elle en entrevue téléphonique de sa résidence de la Californie du Nord.
Lorsqu’elle a commencé ses recherches, effectuées en grande partie en français, elle a réalisé qu’au début des années 1800, 10 000 colons français originaires ayant fui la révolution des esclaves de Saint-Domingue s’y étaient établis. Puis, elle a fait d’autres recherches sur Haïti - qui ne s’appelait pas ainsi à l’époque.
«C’était la colonie la plus riche du monde, à l’époque. Un tiers des revenus de la France provenaient de Saint-Domingue. Même si l’esclavage avait été aboli en France, il subsistait dans l’île parce que toute la prospérité de la colonie était basée sur le travail d’un demi-million d’esclaves d’origine africaine qui étaient traités de manière horrible.»
ÉCRITURE BOULEVERSANTE
L’écrivaine a été bouleversée par ce qu’elle a pu apprendre pendant les quatre années consacrées au travail de recherche: le fonctionnement des plantations, la traite des Noirs, l’exploitation à mort des esclaves, dont l’espérance de vie était de quatre à six ans sur les plantations, les croyances spirituelles, le vaudou. «Leur seul espoir d’une vie meilleure était soit de mourir et aller au Paradis, appelé «l’île sous la mer», soit de s’échapper, ce que plusieurs firent.»
Pendant les deux dernières années de recherche, Mme Allende s’est mise à éprouver de sérieux problèmes d’estomac. «J’étais vraiment malade. Je ne pouvais dormir qu’en position assise. J’ai fait une batterie de tests et rien n’a été trouvé. Mon mari, qui me connaît très bien, m’a dit que c’était toute cette recherche qui me rendait malade. Il avait raison. Quand vous découvrez toutes les horreurs et les atrocités que les gens peuvent faire aux autres quand ils ont du pouvoir et l’impunité, c’est horrifiant.» Elle a terminé son livre et, deux mois plus tard, les symptômes sont disparus.
L’idée même de l’esclavage a rendu la romancière malade. Mais elle a été sous le choc d’apprendre qu’aujourd’hui même, il y a plus d’esclaves dans notre société qu’il n’y en a eu de toute l’histoire. «Même si tous les pays ont souscrit à l’abolition de l’esclavage et le fait que ce soit illégal, l’esclavage subsiste partout dans le monde. Les trois plus grands commerces illégaux du monde en ce moment sont le trafic d’armes, le trafic de drogue et le trafic d’êtres humains. La pire région du monde à cet effet est l’Asie du Sud-Est. Quand vous vous rendez compte de ces faits, votre vie change à jamais parce que vous ne verrez plus jamais le monde de la même manière», partage-t-elle avec émotion. Elle-même a fui la dictature de Pinochet après le coup d’État de 1973 contre son oncle Salvador Allende.
VAUDOU ET SPIRITISME
Isabel Allende s’est aussi intéressée de près aux croyances spirituelles des esclaves des plantations, aux origines et à la pratique du vaudou à Saint-Domingue. Ses connaissances se reflètent d’ailleurs dans le roman, où le quotidien est suivi de près par Papa Bondieu et le Baron Samedi. «J’ai assisté à des cérémonies. J’ai vu des gens en transe. J’ai le plus grand respect pour ces croyances», dit-elle.
L’auteure de La maison aux esprits, adapté au cinéma en 1993 par Bille August, fait référence à sa propre expérience. «J’ai grandi dans la maison de mes grands-parents et ma grand-mère a passé sa vie à faire des expériences paranormales. Il y avait souvent des séances de spiritisme et j’ai toujours, à la maison, la table tournante qu’elle utilisait. Je n’ai jamais rien vu. Et je ne crois pas qu’un jour je verrai un fantôme. Mais je crois qu’il existe une dimension spirituelle à la réalité, que tout est interrelié et qu’on en sait peu de choses.»
http://fr.canoe.ca/divertissement/livres/nouvelles/2011/07/15/18425276-qmi.html
L’histoire débute en 1770 à Saint-Domingue, alors que Zarité Sedella est vendue à neuf ans comme esclave à Toulouse Valmorain, un Français fraîchement débarqué à Saint-Domingue pour prendre la succession de son père, propriétaire de plantation. Zarité connaîtra les champs de canne à sucre, les tourments endurés par les esclaves, la conduite inhumaine des maîtres et le vaudou, ultime refuge spirituel des esclaves. Mais aussi le désir de vivre libre. Lorsqu’un vent de révolte souffle sur Saint-Domingue - qui deviendra Haïti -, Zarité doit suivre son maître, qui fuit à La Nouvelle-Orléans. Et poursuit son rêve.
Isabel Allende ne pensait pas écrire un roman comme L’île sous la mer quand elle a commencé ses recherches: elle souhaitait plutôt écrire sur les pirates des Caraïbes. Et cela bien avant le film à succès et l’ouragan Katrina. «J’avais visité La Nouvelle-Orléans et j’étais tombée en amour avec cette ville aux accents français, très intéressante et tellement différente des autres villes américaines», raconte-t-elle en entrevue téléphonique de sa résidence de la Californie du Nord.
Lorsqu’elle a commencé ses recherches, effectuées en grande partie en français, elle a réalisé qu’au début des années 1800, 10 000 colons français originaires ayant fui la révolution des esclaves de Saint-Domingue s’y étaient établis. Puis, elle a fait d’autres recherches sur Haïti - qui ne s’appelait pas ainsi à l’époque.
«C’était la colonie la plus riche du monde, à l’époque. Un tiers des revenus de la France provenaient de Saint-Domingue. Même si l’esclavage avait été aboli en France, il subsistait dans l’île parce que toute la prospérité de la colonie était basée sur le travail d’un demi-million d’esclaves d’origine africaine qui étaient traités de manière horrible.»
ÉCRITURE BOULEVERSANTE
L’écrivaine a été bouleversée par ce qu’elle a pu apprendre pendant les quatre années consacrées au travail de recherche: le fonctionnement des plantations, la traite des Noirs, l’exploitation à mort des esclaves, dont l’espérance de vie était de quatre à six ans sur les plantations, les croyances spirituelles, le vaudou. «Leur seul espoir d’une vie meilleure était soit de mourir et aller au Paradis, appelé «l’île sous la mer», soit de s’échapper, ce que plusieurs firent.»
Pendant les deux dernières années de recherche, Mme Allende s’est mise à éprouver de sérieux problèmes d’estomac. «J’étais vraiment malade. Je ne pouvais dormir qu’en position assise. J’ai fait une batterie de tests et rien n’a été trouvé. Mon mari, qui me connaît très bien, m’a dit que c’était toute cette recherche qui me rendait malade. Il avait raison. Quand vous découvrez toutes les horreurs et les atrocités que les gens peuvent faire aux autres quand ils ont du pouvoir et l’impunité, c’est horrifiant.» Elle a terminé son livre et, deux mois plus tard, les symptômes sont disparus.
L’idée même de l’esclavage a rendu la romancière malade. Mais elle a été sous le choc d’apprendre qu’aujourd’hui même, il y a plus d’esclaves dans notre société qu’il n’y en a eu de toute l’histoire. «Même si tous les pays ont souscrit à l’abolition de l’esclavage et le fait que ce soit illégal, l’esclavage subsiste partout dans le monde. Les trois plus grands commerces illégaux du monde en ce moment sont le trafic d’armes, le trafic de drogue et le trafic d’êtres humains. La pire région du monde à cet effet est l’Asie du Sud-Est. Quand vous vous rendez compte de ces faits, votre vie change à jamais parce que vous ne verrez plus jamais le monde de la même manière», partage-t-elle avec émotion. Elle-même a fui la dictature de Pinochet après le coup d’État de 1973 contre son oncle Salvador Allende.
VAUDOU ET SPIRITISME
Isabel Allende s’est aussi intéressée de près aux croyances spirituelles des esclaves des plantations, aux origines et à la pratique du vaudou à Saint-Domingue. Ses connaissances se reflètent d’ailleurs dans le roman, où le quotidien est suivi de près par Papa Bondieu et le Baron Samedi. «J’ai assisté à des cérémonies. J’ai vu des gens en transe. J’ai le plus grand respect pour ces croyances», dit-elle.
L’auteure de La maison aux esprits, adapté au cinéma en 1993 par Bille August, fait référence à sa propre expérience. «J’ai grandi dans la maison de mes grands-parents et ma grand-mère a passé sa vie à faire des expériences paranormales. Il y avait souvent des séances de spiritisme et j’ai toujours, à la maison, la table tournante qu’elle utilisait. Je n’ai jamais rien vu. Et je ne crois pas qu’un jour je verrai un fantôme. Mais je crois qu’il existe une dimension spirituelle à la réalité, que tout est interrelié et qu’on en sait peu de choses.»
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http://www.pbs.org/newshour/art/blog/2010/05/conversation-isabel-allende.html
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