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LE DRAME HAITIEN SE POURSUIT EN 2012

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Message  Aimer Haiti Jeu 19 Jan 2012 - 14:30



LE DRAME HAITIEN SE POURSUIT EN 2012 Michel_martelly


« Le premier devoir du chef est d’être aimé sans séduire. Etre aimé sans Séduire, même soi »
André Malraux (l’espoir)


Par Joël Léon

Même les plus optimistes des haïtiens s’alarment dramatiquement sur la direction que prend le pays. La planification des festivités de fin d’année du gouvernement renverse les dernières illusions d’un miracle de la part du président Michel Martelly. Aucun chef d’état haïtien n’a jamais été aussi gaspilleur des caisses publiques. Se croyant toujours en campagne électorale, il promet et distribue de l’argent à tous ceux qui l’acclament. Probablement, c’est le réflexe de chanteur de jazz qui incarne en lui cette faiblesse de se sentir admiré. Ce besoin perpétuel de la gloire. Le cas le plus aberrant est celui auquel il récompensa un partisan qui brandissait une pancarte demandant à la presse de ne pas rapporter les faits qui sont défavorables au président. Cet acte est révoltant et concorde avec ceux qui religieusement mettent en garde l’opinion publique contre la tendance dictatoriale du pouvoir. Aujourd’hui encore, il harangue la foule pendant qu’il faudrait expliquer les actions gouvernementales. C’est un président hors la loi qui embarrasse ses conseillers.



Confus et perdu



Il est confus et perdu. Donc, un autre rendez-vous manqué est à l’horizon. L’année 2012 a mal commencé!
Premier janvier 2012 vient de marquer les 208 ans d’histoire du peuple fier d’Haïti. C’était un moment spécial, ou le chef de l’état, à travers un discours digne de ce nom, devrait renforcer la conviction populaire de faire face à l’adversité d’aujourd’hui. Tout chef d’état responsable profiterait de ce jour mémorable pour raffermir la foi des fils et filles du pays dans un demain meilleur. C’était l’occasion de plaidoyer en faveur de l’unité historique du peuple haïtien pour pouvoir mieux affronter les défis du monde d’aujourd’hui. Comme un vulgaire personnage, il se lance dans de vulgaires diatribes pour cacher son effroi. Le président a peur.
D’après une source proche du pouvoir, le président est passé de l’étape d’agressivité puérile à la frayeur. Depuis l’arrestation arbitraire du député en exercice, Armel Bélisaire, Martelly est frappé d’une crise psychologique teintée de paranoïa qui prend la forme d’une dépendance accrue de ses conseillers. Le président a perdu la grande confiance de soi avec laquelle il avait commencé son mandat. Il est devenu ennuyeux, à un point tel que certains conseillers cherchent parfois à l’éviter. L’homme est pris dans son propre piège. La rentrée parlementaire du deuxième lundi du mois de janvier, représente pour lui un cauchemar. Les députés qui sont toujours en vacance depuis quelques mois ne sont pas toujours disponibles à trouver. Martelly fait appel à ses principaux alliés politiques, notamment « l’animal politique » du sud-est, le sénateur Joseph Lambert pour l’aider à désamorcer la menace de faire exploser son gouvernement. Celui-ci à son tour fait du marchandage politique en exigeant des postes de directions générales et diplomatiques.
Le Jeudi 5 janvier 2010, d’après radio « vision 2000 » et confirmé plus tard par le sénateur Lambert, le président s’était précipité sans rendez-vous dans la résidence privée de celui-ci. Selon ce dernier, le président l’appela 5 minutes avant pour annoncer son arrivée. Apparemment, ce devrait être une visite « amicale » ou de « courtoisie ». Par contre les analystes politiques n’interprètent pas cette démarche comme innocente. D’abord, pourquoi le sénateur Joseph Lambert ? Rappelons que cet homme est l’influent dirigeant du parti INITE et leader d’un puissant bloc politique au sénat de la république. A noter aussi, que ce parti fait partie du gouvernement. Sénateur Lambert ne va pas révéler la teneur des discussions qui ont duré deux heures avec le président, mais le bon sens laisse comprendre que cette rencontre a été hautement politique.
Cette visite précipitée est venue corroborer les informations qui circulaient à Port-au-Prince sur le climat d’instabilité proche de la panique qui existe au palais national. D’après une source digne de foi, le président dort très peu, il boit constamment. Il est toujours sous influence. Les membres du gouvernement sont tous dans la confusion. On ne peut plus parler d’équipe gouvernementale. Toutefois, ils essaient de présenter une apparence unitaire au public. George Michel, ancien constituant réactionnaire et farouche partisan de l’armée putchiste, est venu bouleverser la donne. Il exige un chambardement général, comme si tous ceux qui étaient la autour du président avant lui, sont tous des crétins. Cela inquiète beaucoup les gardes de la première heure. Ce qui est plus grave, George Michel a le soutien de la première dame de la république, Sofia Martelly. Une dame, d’après de persistantes rumeurs, qui n’as pas froid aux yeux des qu’il s’agit de défendre son mari.
La bourgeoisie mulâtre renforce leur position au sein du pouvoir. Les duvaliéristes commencent à s’inquiéter et faire des prévisions sombres dans le cas ou le pouvoir succombe totalement sous le charme des « brasseurs d’affaires » du bord de mer. Même les frères Mayard Paul ne sont pas épargnés. Le clan George Michel les traite de tonneaux vides qui capitalisent sur les réalisations de leurs pères, le feu Constantin Mayard Paul. Pas besoin de citer le nom de Daniel Supplice, le ministre des haïtiens vivant à l’étranger, il est de plus en plus isolé de la cuisine des grandes décisions politiques. Il s’en est plaint beaucoup à un ami de la Floride. Cette deuxième vague de conseillers, dont finalement on ignore le nombre exact, est très agressive en s’appuyant sur la malheureuse affaire de la mise en prison d’Arnel Belizaire pour se frayer une place avec fracas et grincement de dents.
Toute cette pagaille se situe dans la lignée de la politique traditionnelle haïtienne. Le peuple haïtien ne fait pas partie de l’agenda de George Michel ou de Gérard Gourgues. Ce dernier est le père de Marina Gourgues, l’actuelle secrétaire d’état de la formation professionnelle du gouvernent. Il entend profiter de la présence de sa fille au maximum, pour matérialiser son rêve chimérique de président d’Haïti. Age de plus de quatre vingt ans, maître Gourgues veut marquer sa vie politique en devenant le super conseiller présidentiel, mais il se fait très tard. En fait, c’est la consolidation expéditive du pouvoir personnel dans toute sa tragédie autour d’un président confus et perdu.
Revenons au camouflet du premier janvier 2012. Michel Martelly, après avoir lu le discours officiel, en fait très moyen, réalisant qu’il n’avait rien dit de substantiel, additionna son discours d’une harangue coutumière de campagne électorale. En observant ses expressions corporelles, j’avais déjà eu la certitude que quelque part il est entrain de vivre un drame profond. Ce n’était pas la même fluidité des mots d’autrefois. Les paroles désertent l’homme. Visiblement, le fils de la « république de petionville » qui vocifère, a son esprit ailleurs. Il est troublé, mais il harangue continuellement à défaut de contenir la rentrée parlementaire. C’est alors que j’ai compris que l’homme vit dans la tourmente de l’incertitude du mois de janvier. Comme une bête piégée, il se débrouille. Son plus grand problème, c’est que l’armée d’Haïti n’est plus. L’international ne veut pas d’armée, il est empêtré. C’est pour cette raison qu´ il a gaspillé 400 millions de gourdes pour financer les fêtes de fin d’année.
L’objectif poursuivi, avec ces folles dépenses de l’argent des contribuables, est d’anticiper un éventuel vote défavorable des députés. Jusqu’au moment ou j’écris ce papier, Joseph Lambert fait toujours du marchandage politique mais avec ses deux mains vides, il ne rassure personne. Les blocs politiques sont en lambeau à la chambre basse, chaque député ayant sa conscience comme maître. L’enquête de la chambre basse sur l’affaire d’Arnel Bélisaire poursuit tranquillement son chemin. C’est une stratégie à deux têtes. Premièrement, elle consiste à s’acheter des députés comme de petits pains. En cas d’échec de cette politique, le pouvoir s’appuiera sur les mairies des villes et les délégations départementales. Deuxièmement, le pouvoir se prépare à donner une réponse politique de grande envergure au cas où les députés deviennent intransigeants. Dans ce scénario, les mairies et les délégations seront grassement payées pour remplir les artères des grandes villes de manifestants proches du pouvoir. Donc, le drame haïtien se poursuit en cette nouvelle année de 2012.
Au contraire, en guise de se lancer dans des diatribes, Martelly devrait faire appel à l’âme nationale pour préserver le pays d’une autre crise de trop. S’exprimer avec honnêteté et passion en admettant ses erreurs et demander une chance, pourrait l’aider à surmonter la crise. Non, il est « sweet micky », il faut punir le peuple haïtien encore une autre fois.
Le sénateur du nord, Moise Jean Charles, fait augmenter la pression avec ses révélations fracassantes à propos de la multiplicité de nationalités des membres du gouvernement. Incluant le président lui-même. En ce sens, si le gouvernement arrive à passer le cap des députés, il faudra braver les déclarations de l’honorable sénateur Moise Jean-Charles au grand corps. Celui-ci eut à déclarer haut et fort dans le micro du journaliste Edens Débat, que Joseph Lambert est un général sans troupes. Donc, cette fois le sénateur est dans l’impossibilité de dédouaner le président de la république. Partout, le danger est la. Il est permanent.
Cela donne une idée de la complexité de l’exercice du pouvoir en Haïti. Désormais, on se calme avant de se lancer dans des jugements fallacieux de la gestion d’un chef d’état en fonction. C’est la « real politique ». Un défi auquel on n’échappe jamais. Parce que l’orgueil l’a toujours conquis sur la rationalité dans ce pays. L’année vient de commencer, et voici qu’elle est déjà puante. Le président est un homme en perpétuelle campagne electorale. Les députés entendent faire l’histoire. Moise Jean-Charles fait monter les enchères avec l’affaire de multiples nationalités. Le drame haïtien se poursuit.

Joël Léon

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