Président R.Preval dans son allocution à la tribune de l'Onu

Rico Jeu 27 Sep 2007 - 20:53

Préval exprime sa gratitude envers l'ONU

Haïti, selon René Préval, sort progressivement de la catégorie des "Etats en faillite". La MINUSTAH y est pour quelque chose, dit-il, en exprimant sa gratitude à la face du monde.

Le président d'Haïti René Préval a exprimé, le mercredi 26 septembre 2007, sa gratitude à la mission onusienne pour la stabilisation en Haïti. Les avances en matière de sécurité seront consolidées en faveur du peuple haïtien, a-t-il déclaré lors de son intervention à l'Assemblée générale des Nations Unies.

Qualifié "d'Etat en faillite" à cause des crises politiques successives ponctuées de violence, Haïti fait, selon M. Préval, des progrès. Le pays, lentement, patiemment, sûrement et avec détermination, sort de cette catégorie, a-t-il renchéri en soulignant que les gangs armés ont été démantelés. Il n'y plus de zone inaccessible pour cause d'insécurité, a-t-il fait remarquer.

"L'inflation a chuté au-dessous de 10% et le PIB est en hausse, ce, depuis une décennie ", a poursuivi René Préval croyant que le pays est effectivement sur le point de tourner la page, de sortir de l'agenda de l'ONU en matière de mission de maintien de la paix. La paix, selon le président de la République, est une condition essentielle pour mettre fin aux interminables querelles politiques.

Anticipant sur le renouvellement d'une année du mandat de la MINUSTAH, il a par ailleurs indiqué qu'une telle décision permettra de consolider les avancées, notamment dans le domaine de la sécurité, du renforcement de la gouvernance et du système judiciaire. Saluant au passage le support de la MINUSTAH à la PNH, qualifiée de "jeune et d'inexpérimentée ", il en a profité pour remercier les pays amis d'Haïti pour leur aide.

Reconnaissant à l'égard du soutien international, le peuple haïtien considère en revanche la présence de forces armées étrangères sur son territoire comme une blessure, une offense à la souveraineté nationale, a fait remarquer René Préval.
En ce moment, c'est la formule pratique et raisonnable pour rétablir la paix entre les Haïtiens, a-t-il nuancé.
Selon l'élu du 7 février 2006, le peuple haïtien doit profiter de ce moment de calme, de sérénité afin d'envisager le futur du pays à travers le renforcement de la cohésion sociale, de la modernisation du système judiciaire. Ce qui, a-t-il aussi estimé, permettra d'agir en faveur du développement économique et du développent durable.

MINUSTAH, un motif de satisfaction

Le président brésilien Lula Da Silva a exprimé, mardi 25 septembre 2007, sa confiance dans la diplomatie internationale en se référant, devant l'Assemblée générale de l'ONU, aux résultats obtenus par la MINUSTAH en Haïti.

"En Haïti, nous avons montré que la paix et la stabilité sont indispensables à la construction et au renforcement de la démocratie", a indiqué le leader Lula qui souhaite que les portes du Conseil de Sécurité soient ouvertes à son pays, entre autres.

Martin Torrijos, le président du Panama, s'est dit favorable au renouvellement du mandat de la MINUSTAH.

Selon Torrijos, il faut aller plus loin afin de répondre aux besoins d'Haïti. "Il est essentiel que les institutions soient renforcées avant qu'on mette un terme au mandat de la mission", a-t-il affirmé,

Dans un plaidoyer en faveur du renforcement de l'ONU, il a indiqué qu'il est important d'être présent et efficace dans les pays où il y a des missions de maintien de la paix. C'est, estime-t-il, l'une des façons d'empêcher que ces pays reviennent en arrière, a ajouté l'homme d'Etat panaméen, cité par le centre d'information de l'ONU.

Lors de sa visite en Haïti en août dernier, Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies, s'était dit favorable à un renouvellement d'un an du mandat de la MINUSTAH qui arrive à son terme le 15 octobre 2007.

La mission compte 9.000 militaires et policiers internationaux, dont 1.200 brésiliens, soit le contingent le plus important.

Le président René Préval qui est arrivé à New York mardi, en début de soirée, doit, selon nos sources, revenir sur son appel à ce que la mission se réinvente. Selon René Préval, il faut impérativement s'attaquer à la pauvreté afin de faire échec à la violence.

"Moins de chars, plus de bulldozers", a-t-il souvent martelé depuis son accession au pouvoir en 2006.

Suite à des débuts difficiles, la MINUSTAH est parvenue, avec la PNH, à ramener la paix et un seuil de sécurité acceptable après les mois de violence et d'incertitude au lendemain des élections de 2006.
Aujourd'hui, les résultats de cette mission sont cités en exemple alors que l'on reconnaît aussi la nécessité d'intervenir sur le front du développement durable.

Source: Le Nouvelliste