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Haïti 2007 : la quadrature du cercle ?

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Message  piporiko Sam 5 Jan 2008 - 23:22

Haïti 2007 : la quadrature du cercle ?samedi 5 janvier 2008http://www.alterpresse.org/IMG/rubon13.gif
Par Nancy Roc

Soumis à AlterPresse le 3 janvier 2007

Dix-sept ans après l’arrivée au pouvoir du mouvement Lavalas [1] et presque deux ans après celle de l’Espoir [2] de René Préval- héritier politique de ce mouvement- oser rêver d’une autre Haïti relève de la quadrature du cercle. L’année 2007 s’achève, mais, comme les précédentes, laisse derrière elle un cortège de kidnappings, d’assassinats et de tentatives de meurtres, avec pour toile de fond l’impunité et l’extrême pauvreté. Les résultats des élections de 2006, imposés par la communauté internationale, n’ont rien apporté de positif et l’incapacité de la coalition gouvernementale suscite de plus en plus de mécontentement qui pourrait, à court terme, se transformer en colère populaire si des mesures urgentes et efficaces ne sont pas appliquées. Tous les éditoriaux faisant le bilan de cette année, démontrent l’échec de l’équipe actuellement au pouvoir mais aussi de la société haïtienne dans son ensemble.

Du côté gouvernemental, aucune vision claire de gouvernance ne pointe à l’horizon ; du côté de la société haïtienne, idem : selon l’éditorial de fin d’année du Nouvelliste [3] , « les causes de nos malheurs actuels semblent résider dans notre incapacité de nous renouveler, d’organiser ou de réaliser une véritable communauté nationale qui - à partir d’une structure politique, économique - travaille inlassablement à assurer l’avènement du progrès social ». [4] Quant à la communauté internationale, elle est toujours préoccupée par le sort d’Haïti, en témoignent les nombreuses visites de hauts dignitaires étrangers cette année, qui s’achèvent avec celle du secrétaire d’État français chargé de la Coopération et de la Francophonie, Jean-Marie Bockel. N’en déplaise à cette communauté ou aux éternels optimistes qui souhaitent pratiquer la politique de l’autruche, le constat est pathétique mais incontestable : Haïti prouve aujourd’hui l’adage que « les peuples ont les gouvernements qu’ils méritent ».

À l’aube de cette nouvelle année, il est inutile de masquer la vérité : au contraire, nous avons le devoir d’oser la dire -une fois de plus- pour que la jeunesse haïtienne, qui représente 60% de la population du pays, ait un autre sort que celui des précédentes qui ont toutes, sans exception, été sacrifiées. En 2008, comment en est-on arrivé là ? Que faire pour amener les autorités et la société à prendre enfin le tournant vers la modernité ? Subirons-nous éternellement cette quadrature du cercle ou oserons-nous, dans un dernier sursaut, forger un autre avenir que celui de la médiocrité ? Voici quelques questions, difficiles il est vrai, auxquelles nous tenteront de répondre.

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Message  piporiko Sam 5 Jan 2008 - 23:25




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L’absence de vision gouvernementale
Mis à part notre révolution de 1804, qualifiée « d’exception haïtienne » [5], nous avons échoué tout au long de l’Histoire. Notre révolution a été inachevée et n’a pas abouti à la naissance d’une véritable nation. Depuis, en reproduisant le modèle colonial, la société haïtienne s’est déchirée et a été gouvernée par des hommes incapables de réunir les citoyens autour d’un projet commun. Nos gouvernements se sont caractérisés par l’avidité du pouvoir, du sang, et l’absence totale d’une vision cohérente du et pour le pays. Dire que l’on a le gouvernement qu’on mérite paraît un lieu commun ou une injure à ceux qui revendiquent – souvent mal - leur patriotisme. Pourtant la question n’est pas aussi simple qu’elle ne le semble au prime abord, car elle fait appel à la question de l’essence d’un gouvernement. Elle a trait à la planification de notre avenir. Qu’est-ce qu’un gouvernement et quels rapports entretient-il avec les gouvernés en termes de mérite ?
Lorsqu’on évoque aujourd’hui la notion de « gouvernement », on lui donne irrémédiablement un sens politique. Pourtant dans la Grèce Antique, ce terme se référait tout simplement au gouvernail ou à l’art de piloter. Ainsi, gouverner, à l’origine, est un terme de navigation faisant référence à la maîtrise : maîtrise de l’embarcation, connaissance de la mer, des vents, des directions, etc. Montaigne a été un des premiers philosophes à évoquer la notion du gouvernement de soi et à lui donner un sens psychologique, oublié de nos jours. Pour Montaigne, se gouverner, c’est exercer son empire sur soi-même, c’est régir et administrer sa vie en fonction de certaines règles de conduite qu’on s’impose librement. Essentiellement, gouverner se réfère tout simplement au verbe maîtriser : le gouvernement dirige les affaires publiques d’un État au sein duquel il détient et exerce le pouvoir ; il lui sert en quelque sorte de gouvernail, l’oriente, le contrôle, lui imprime une certaine forme de conduite par ses lois, par son pouvoir de coercition, par le respect de son autorité. Certes, un peuple qui est contraint par la force de se soumettre, comme ce fût le cas sous François Duvalier, ne mérite pas la répression. Même sous un régime aussi sanguinaire, des citoyens se sont révoltés et ont osé, au prix de leur vie, se dresser contre la tyrannie. Pourquoi ? Parce qu’ici, mériter se réfère à un principe moral liant le gouvernement au peuple qu’il dirige par un contrat social. Le gouvernement est choisi par un peuple pour exécuter sa volonté. Dans ce sens, aujourd’hui dans les démocraties contemporaines, le citoyen a aussi pour responsabilité de forcer un gouvernement élu à respecter ce contrat social et ne peut simplement abandonner son droit de regard aux élus. Selon l’interprétation d’Engels, « le gouvernement est le simple reflet du peuple duquel il émane et il est pleinement mérité par ses sujets, puisque si ce gouvernement est de mauvaise qualité, c’est que la qualité du peuple est également mauvaise. Plus encore, s’il a ce gouvernement, c’est qu’il en est digne » [6]. Or qu’est-il arrivé durant les dernières élections ayant permis à René Préval d’obtenir un second mandat ? « Le peuple haïtien a élu un président qui lui ressemble » a déclaré l’historien Michel Soukar à la 383ème édition de Métropolis [7]. De fait, tous les commentateurs politiques avaient tiré la sonnette d’alarme en soulignant qu’après l’échec patent du régime d’Aristide, il était très risqué d’élire un homme – de surcroît, jumeau politique de l’ex-dictateur- qui avait admis avoir échoué lors de son premier mandat, se présentait comme candidat à la présidence sans aucun programme et, de plus, refusait de s’adresser à la presse haïtienne. Aujourd’hui, il est donc difficile de blâmer l’absence de vision et l’immobilisme de Préval et de la coalition gouvernementale puisque le candidat devenu président n’avait fait aucune promesse. Le peuple étant souverain, il a choisi un autre leader héritier d’un mouvement politique Lavalas, lui-même exprimant la dérive morale héritée du régime des Duvalier et des macoutes. Ces deux régimes ont fait d’Haïti un État failli, assisté et gangstérisé. Pourtant, ils sont tous les deux l’expression, depuis 1957, du populisme noiriste haïtien.
Quid de la responsabilité de la communauté internationale ?
Dans la pratique de la nouvelle « Governance » appliquée par les anglo-saxons et en particulier les États-Unis au milieu des années 90, la notion de gouvernance moderne est davantage liée à « l’idée de gestion qu’à celle de pouvoir. Le terme refait surface dans les années 1990 pour « référer à un pilotage pragmatique des pouvoirs », tendant ainsi à reconquérir son sens politique initial [8] ». La nouvelle notion de gouvernance appliquée dans le monde depuis la chute du mur de Berlin et dans un contexte de crise de l’État moderne, a encouragé les différents acteurs politico-économiques à repenser la manière de gouverner et les rapports entre l’État et la société [9]. Or, selon les critères de la Banque Mondiale, la bonne gouvernance doit être axée autour des mots clés de l’efficacité, de la responsabilisation, de la participation et de la transparence. C’est ce que Bonnie Campbell, titulaire de la Chaire Charles-Albert Poissant de recherche sur la gouvernance et l’aide au développement à l’Université du Québec à Montréal, appelle un « managérialisme populiste » [10]. Sans entrer dans tous les aléas de la nouvelle politique économique mondiale qui ne sont pas à la portée du grand public haïtien, revenons sur un mot clé qui démontre que notre pays échappe aux critères de cette nouvelle gouvernance : participation. Ce mot est autant à la base des critères du FMI que de la mouvance Lavalas à l’époque d’Aristide. Pourtant, il faut admettre un principe simple qui conduit à l’inapplicabilité -pour le moment- de ces normes internationales en Haïti : avant la participation de l’ensemble d’une population à un tel concept, faut-il bien qu’elle soit précédée de l’éducation et de la préparation. Or, plus de 60% des Haïtiens sont analphabètes, sans éducation et encore moins de préparation nécessaire à l’exercice de leur citoyenneté. Cette dernière est utilisée uniquement lors des élections, mais ensuite qu’en fait-on ?
La citoyenneté est l’armature d’une société. Elle fait aussi appel aux valeurs de cette dernière. En effet, « ce sont les gens ordinaires, les gens du peuple, qui font que le pays est bon ou mauvais. Individuellement, ils pensent qu’ils ne comptent pas beaucoup, mais ils deviennent importants en groupe [11] ». Or, l’absence de vision des leaders haïtiens a aussi entraîné celle des citoyens. Dans leur majorité, ces derniers, tenaillés par la misère et la faim, n’ont ni la capacité intellectuelle ni le temps de s’occuper des affaires publiques du pays. Les autres, manipulés par un camp politique ou un autre, ont donné le triste spectacle de « l’occupation » de l’hôtel Montana par des partisans de Préval suite à la possibilité d’un second tour lors des élections de 2006. Ces citoyens là n’avaient pas comme référence les valeurs citoyennes mais bien celles que peuvent acheter un pouvoir ou un parti. Ces « citoyens » là ne se sont pas préoccupés du bien commun mais du leur. Or, lorsque la communauté internationale accepte et impose le verdict de la pression des rues, à la moitié de la population qui n’avait pas voté pour Préval, à quoi pouvait-on s’attendre ? Lorsque, chaque année, la diffusion d’un message d’Aristide est accompagnée d’une hausse de kidnappings et d’actes criminels, et que rien n’est fait pour empêcher une telle diffusion - ni de la part des autorités haïtiennes ni de la part de la MINUSTAH- comment ne pas compter les victimes par centaines ?
En 2007, l’ONU a recensé environ 200 kidnappings [12], principalement dans la capitale. Que dire des kidnappings officieux qui ont été négociés sans la police et la MINUSTAH ? Tant les autorités haïtiennes que celles de la MINUSTAH se complaisent à comparer ce chiffre à celui de l’année dernière en soulignant une baisse de ce phénomène. Mais chaque kidnapping en est déjà un de trop ! Dernièrement, une jeune femme a été kidnappée, grièvement blessée et violée pendant plusieurs jours par ses ravisseurs, même après le versement de la rançon par ses parents. Le chef des ravisseurs était un déporté connu pour ses crimes à l’étranger. Elle a échappé de peu à la mort mais quelle vie aura-t-elle désormais ? Pourtant, le Premier ministre vient de s’octroyer un satisfecit pour l’année écoulée. Et s’il s’agissait de sa fille ou de sa femme, que dirait-il ? Le président Préval a promis la semaine dernière d’en finir en 2008 avec les kidnappings et a reconnu devant les enfants que « les kidnappeurs avaient réussi à le démentir ». Mais qu’est-ce qui se fait concrètement pour arrêter ces horreurs, notamment les kidnappings d’enfants ? Qu’est-ce que les autorités ont fait pour ficher, surveiller les déportés criminels et demander l’arrêt de leur envoi systématique « aux pays amis d’Haïti » qui engendrent ces criminels ? Pourquoi Préval appelle les kidnappeurs à arrêter leurs actes odieux au lieu de leur imposer l’autorité de l’État ? Pourquoi les organisations de défense des droits de l’Homme crient-elles au scandale devant la détention préventive prolongée et, lorsque des libérations massives sont effectuées, ne font le lien entre ces dernières et la hausse de criminalité que lorsqu’il est trop tard ? Pourquoi ces organisations des droits de l’Homme n’exigent-elles pas d’abord que le processus devant mener les criminels devant leur juge respectif soit accélérer plutôt que d’opter, avec le juge Claudy Gassant, pour la libération de criminels notoires, d’assassins connus, de violeurs et de kidnappeurs ? Tout ceci pour plaire aux normes d’une communauté internationale qui a mis Haïti sous perfusion économique alors qu’aucune réforme en profondeur n’a été entreprise par les autorités haïtiennes pour changer les conditions de l’impunité en Haïti. « Toute société, pour se maintenir et vivre, a besoin absolument de respecter quelqu’un et quelque chose. [13] » Or, on ne respecte plus rien en Haïti…alors, on s’en remet à la Vierge, comme le 8 décembre dernier, en espérant un miracle alors que le destin de familles entières, de femmes et d’enfants est broyé à jamais.
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Message  piporiko Sam 5 Jan 2008 - 23:26




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2008 : le glas a sonné
« La citoyenneté fleurit dans la démocratie et n’existe pas ailleurs. Un gouvernement démocratique n’est ni plus ni moins que la plus haute expression de ce qui est profondément ancré dans l’esprit du peuple ; c’est une association volontaire pour le bien commun [14]. » Quel est notre bien commun aujourd’hui ? Notre terre, Haïti. Une terre qui disparaît un peu plus à chaque saison cyclonique vers la mer en créant un nouveau type de réfugiés : les réfugiés environnementaux, qui s’ajoutent aux réfugiés politiques et économiques qui ont, entre autres, drainé 83% de notre matière grise vers l’étranger. Selon l’UNESCO, depuis les années 1990, le nombre de démocraties formelles dans le monde est passé de 76 (46.1%) à 117 (61.3%) [15]. Que nous a apporté cette démocratie à l’haïtienne ? Uniquement une certaine liberté d’expression. La communauté internationale se dit préoccupée par Haïti mais c’est cette même communauté qui a regardé, les bras croisés, le Rwanda s’enfoncer dans un génocide sans nom en 1994. C’est aussi cette même communauté qui a empêché qu’en 2004 nous puissions trouver notre voie vers un nouveau contrat social en intervenant dans la crise haïtienne, en coupant l’herbe sous le pied de la société civile mobilisée et, surtout, pour le comble de notre malheur, en transportant Aristide vers d’autres cieux d’où il empoisonne encore notre existence. Le Groupe des 184 s’est retiré et a mis son contrat social au placard en laissant tomber le bien commun d’une société qu’il avait rallié dans presque toutes ses composantes. Là encore, notre responsabilité est plus grande que celle de la communauté internationale qui ne cesse de nous répéter que le sort des Haïtiens dépend des Haïtiens eux-mêmes. Là encore, n’avons-nous pas mérité ce qui nous arrive ? Où sont les leaders du Groupe des 184 aujourd’hui ? Où sont les intellectuels qui ont le devoir d’intervenir à contre-courant ? Dany Laferrière vient de dénoncer le silence des intellectuels qui, selon lui, sont des produits de leur société. « Une société qui n’est pas capable d’en produire de bons, d’honnêtes et de conséquents doit se poser de graves questions. Il n’y a pas que face au pouvoir qu’il faut prendre soin de créer une opposition, on doit susciter aussi une pareille démarche dans la vie civile [16] », écrit-il. « La première qualité d’un intellectuel c’est le courage. Et c’est ce qui manque le plus souvent de nos jours. (…) Or que remarquons-nous ces jours-ci face à nos problèmes de société ? Nos intellectuels brillent par leur absence. Personne ne veut risquer ses acquis sociaux et économiques. Ils n’osent pas faire face à la montée des idées démagogiques et fascisantes. Ils préfèrent se réfugier parfois dans des combats plus fédérateurs comme l’environnement. Le combat pour un monde plus vert et plus respirable est un combat important. Mais veut-on respirer un air propre quand celui-ci est pollué par l’injustice, le racisme et l’exclusion ? », questionne Dany Laferrière dans un Québec baignant de plus en plus dans l’intolérance envers les étrangers et qui stigmatise ces derniers, dont les Haïtiens, pour tenter d’expliquer sa grave crise identitaire.
Ceci nous amène à conclure en invitant les Haïtiens à questionner le modèle d’une démocratie occidentale, et plus particulièrement nord-américaine, que l’on a voulu nous imposer et que, reconnaissons-le, nous avons toujours voulu imiter. Qu’a-t-il donné ? La prolifération de la drogue et des gangs, des enfants attaquant leurs propres écoles en tuant leurs camarades avant de se suicider, un face à face dangereux entre l’Occident et les pays musulmans, des stars réduites au scandale de la saga des « people » sur le Net et dans les médias, le dopage dans le sport, l’argent comme valeur principale et j’en passe. Le modèle capitaliste est en train de s’effondrer, en témoigne le choix de l’homme de l’année par TIME Magazine : Vladimir Poutine ! Qui l’aurait cru ? Ce chef d’État qui, selon les propres termes de cet hebdomadaire de renom, n’est pourtant ni « un démocrate selon la définition occidentale », ni un « parangon de la liberté d’expression [17] », a reçu cette distinction parce qu’il a choisi l’ordre avant la liberté et a réussi à replacer la Russie à la table des puissances mondiales et à lui apporter la stabilité. Le TiME prévoit ainsi que Poutine fera de la « Mère Russie » un pays d’un genre nouveau, ne répondant ni aux canons politiques de l’Ouest, ni à ceux de l’Est.
Préval n’a certainement pas l’envergure ni la détermination d’un Poutine et n’arrivera jamais ni à séduire ni à convaincre par ce qu’il est. Il doit donc accepter de décider de faire des choix urgents. Il nous faut des résultats et vite. Si nous avons coutume de dire que tout est prioritaire en Haïti, il faut aussi savoir donner la priorité à certaines priorités : la première, demeure la restauration de l’ordre et de la sécurité ; la seconde, la relance de la production nationale afin de nourrir la population ; et la troisième, la création de vrais emplois. Il n’y a là rien de sorcier et rien que nous ne puissions faire à notre manière et selon nos critères. Le glas a sonné et un sursaut national est le passage obligé pour ne pas nous enfoncer dans la médiocrité et une nouvelle crise nationale dont pourrions ne pas nous relever.
Il faut aussi qu’en parallèle, nous accordions une attention particulière à notre environnement. Non pas en choisissant ce dernier comme thème de carnaval en invitant le peuple à de basses « grouillades » sur un problème aussi dramatique mais en le mobilisant pour planter des arbres, en le conscientisant, en prenant des dispositions pour arrêter la mafia connue qui saigne nos carrières de sable et nos réserves forestières et en trouvant une alternative au charbon de bois. Enfin, il faut trouver le moyen d’inclure la diaspora dans les affaires nationales et le transfert des connaissances afin de former des cadres dans un pays qui est majoritairement habité par des analphabètes et où les corrompus, les lâches et les ignares prétentieux ont trop souvent pignon sur rue. Pour cela, comme dirait Jean le Rond d’Alembert, il faudrait qu’on apprenne, une fois pour toutes « dans ce pays-ci, à respecter les talents dont on a besoin pour son plaisir et pour son instruction, et à ne pas croire qu’après les avoir outragés et avilis on les regagne par des caresses. »
Si nous osons rêver et œuvrer, sincèrement, activement et tous ensemble, à l’avènement d’une démocratie adaptée aux problèmes et à la culture haïtienne, nous pourrons nous dresser contre la consécration de la mondialisation néolibérale. Pour cela, il ne faut cependant par être dupe, mais plutôt développer des stratégies alternatives de résistance. « À la gouvernance privatisée qui ne convie la société civile dans ses instances de négociation que pour mieux entériner les décisions favorables au secteur privé, doit être opposée une véritable gouvernance citoyenne qui permettrait de pallier aux dysfonctionnements de la démocratie représentative, sans pour autant signifier le déclin de l’État, conçu comme un moyen d’émancipation collective. La finalité de ce projet de gouvernance doit être collective, et non pas au profit de quelques uns . » Alors, et alors seulement, nous pourrons dire que nous aurons l’espoir, le vrai, de sortir de la quadrature du cercle infernal dans lequel nous nous enfermons depuis 1990.




[1] Mouvement qui a porté Jean-Bertrand Aristide au pouvoir en 1990

[2] Parti politique de René Préval, actuel président de la République d’Haïti

[3] Le plus ancien quotidien d’Haïti

[4] Le Nouvelliste, « L’incapacité de nous renouveler », éditorial du 28 décembre 2007

[5] Wikipédia, Histoire de l’esclavage

[6] Pigeon, Lucien, http://www.justiceplus.org/Le-gouvernement-qu-on-merite.htm

[7] Metropolis, émission hebdomadaire animée par Nancy Roc sur Radio Métropole à Port-au-Prince, 383ème édition, 29 décembre 2007

[8] Canet, Raphaël, 16 mars 2004, « Qu’est-ce que la gouvernance ? », Conférences de la Chaire MCD. En ligne, http://www.chaire-cd.ca

[9] « La gouvernance favorise ainsi les interactions État-société, en offrant un mode de coordination horizontal entre partenaires intéressés par l’enjeu (stake-holders) – autorité publique, entreprises, groupes de pression, experts, mouvements de citoyens, associations de consommateurs – pour rendre l’action publique plus efficace. Elle privilégie l’élaboration non hiérarchisée des politiques publiques, par rapport à la prise de décision verticale, imposée par le haut, propre au gouvernement traditionnel ». Voir Ali Kazancigil, « La gouvernance : itinéraires d’un concept », dans Javier Santiso (dir.), À la recherche de la démocratie, Mélange offert à Guy Hermet, Paris, Karthala, 2002, p.128. Sur ce thème, voir aussi Jan Kooiman, Modern governance, Londres, Sage, 1993.

[10] Campbell, Bonnie, « Gouvernance : un concept apolitique ? », Communication prononcée lors du Séminaire d’été du Haut Conseil de la coopération Internationale, Dourdan (France), 29 août 2000. Disponible sur le site du Centre Études internationales et mondialisation (CEIM), de l’Université du Québec à Montréal, à l’adresse suivante : http://www.ceim.uqam.ca/textes/GouvernanceHCCI.htm

[11] Pigeon, Lucien, « La démocratie exprime la citoyenneté et la citoyenneté implique la participation ! », http://www.justiceplus.org/LA_PARTICIPATION.htm

[12] AFP, « Environ 200 personnes enlevées en Haïti en 2007, selon l’ONU », Port-au-Prince, 14 décembre 2007.

[13] Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski

[14] Pigeon, Lucien, « La démocratie exprime la citoyenneté et la citoyenneté implique la participation ! », http://www.justiceplus.org/LA_PARTICIPATION.htm

[15] UNESCO. Éducation aux Droits de l’Homme, http://portal.unesco.org/education/fr/ev.php-URL_ID=4732&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

[16] La Presse, « Dany Laferrière condamne le silence des intellectuels », Montréal, le 29 décembre 2007

[17] Laurent Suply, « Poutine, homme de l’année pour TIME », Le Figaro International, 12 décembre 2007




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Message  Joel Dim 6 Jan 2008 - 0:37

Qu'est ce qu'elle veut cette mégère,un autre mouvement GNB pour renverser Préval?
Et puis un gouvernement provisoire composé de ses potes ,afin d'assécher les caisses de l'Etat.
Elle revient avec le sempiternel argumentque le peuple est analphabète impliquant qu'il ne peut pas choisir.Elle dit que 60% de la population serait analphabète.
L'Institut de Statistique dit que c'est maintenant 40% de la population qui serait analphabète et l'analphabétisme a reculé sur les gouvernements Lavalas.
Et encore le Guatémala a une population qui n'est pas beaucoup plus alphabétisée que celle d'Haiti.Depuis après l'accord fait ,après leur longue guerre civile,les élections se font ,"sans bruit sans compte"
Et cette affaire de PREVAL comme président imposé.Encore cette affaire de l'hotel Montana.
Qu'est ce qui est arrivé en République Dominicaine ,dans l'année 2000,Nancy Roc?
MEJIA avit il été un président imposé.
Bien que nous devons mettre pression sur Préval pour qu'il améliore les conditions du peuple ,il faut dire aussi que ce n'est pas Préval qui fait le malheur du peuple haitien,ce sont les gens comme NANCY ROC!

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Message  Rodlam Sans Malice Dim 6 Jan 2008 - 9:33

C'est hypocrite et meme malsain pour l'evolution de la nation que certains guides se contentent uniquement de critiquer le populisme noirisme sans tenir compte de l'histoire du mulatrisme qui a gouverné le pays de 1915 à 1946.J'admets les critiques sincères et objectives ,mais quand pour defendre leur classe certains membres de l'elite imputent au mouvement populaire la responsabilité de cette catastrophe ,alors quelque soit leur eloquence on doit les mepriser car ils ne sont pas honnètes.

Aucun pays ne peut progresser sans la participation de tous les secteurs de la nation au bien-etre collectif.Pourquoi apres les 30 ans du mulatrisme il y avait plus de 90% d'illetttres au pays?Pourquoi le pays n'a jamais ete industrialisé pour produire ce dont nous utilisons?Pourquoi n;y avait-il pas des hopitaux et des ecoles a travers la republique pour repondre aux besoins de la population.Les jeunes peuvent etre eblouis par l'eloquence de certains grands diseurs,mais ils ne peuvent pas tromper ceux qui ont vecu la misère noire du debut des années 40.

Si on doit inclure les 50 dernieres années du populisme il faudra aussi considerer les 4 années de la presidence de Dumarsais Estime qui ont ete les années les plus prospères du pays.Je neglige pas les hesitations et les atermoiements des deux Presidents du mouvement populaire ,mais les rendre responsables de ce desastre est hypocrite.
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Message  Invité Dim 6 Jan 2008 - 10:34

Les 2 ont tort.

Le mouvement des affranchis avait échoué; Ogé et Chavannes ont eu un des pires supplices avant leur mort.

Le mouvement des Noirs, en dépit de leur nombre et bravoure, avait besoin du support des mulatres pour réussir et aboutir à l'indépendance.

Il en est de meme de la situation actuelle qui sévit en Haiti. Les dirigeants noirs, sans les capitaux des mulatres, ne pourront pas satisfaire la demande de la population. L'Etat n'a pas la vocation de créer des emplois mais le secteur privé.

On doit balancer l'équation et arriver au point d'équilibre si on veut démarrer.

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Message  Rodlam Sans Malice Dim 6 Jan 2008 - 10:52

Est-ce pourquoi j'ai dit qu'il faut la participation de tous les secteurs de la nation pour son progres et son avancement.mais si l'elite n'investit pas dans la production nationale et se contente seulement d'etre des revendeurs qui envoient leurs benefices dans les banques etrangères et qui destabilisent le pays pourvu qu'on leur reclame un partage equitable des benefices,alors comment en toute decence peut-on rendre les dirigeants du mouvement populaire responsables de ce desastre.

les kidnapings que critique Nancy Rock sont le corollaire de cette destabilisation.Oui Preval a raison de dire qu'il ne peut pas operer des miracles.Aucun magicien ne pourra resoudre tous les problemes durant un mandat.Tout ce que l'on peut lui demander est de donner la priorité aux besoins les plus urgents:la securite; la justice,l'auto suffisance alimentaire, le ralentissement du taux de croissance de la population.le reboisement du pays,le probleme de l'energie pour empecher la desertification du pays,les reformes de l'education nationale et de l'administration publique etc.


Dernière édition par le Dim 6 Jan 2008 - 11:13, édité 1 fois
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Message  Joel Dim 6 Jan 2008 - 10:57

Dufrein,

Ou sont ils les capitaux des mulatres?Qu'est ce qui les empèche de les investir?

Qu'on ne vienne pas dire que les gouvernements Lavalas auraient été anti-mulatres parce que c'est entièrement faux.
Qu'étaient les frères Izmery ou bien Jean Dominique;bien qu'en Haiti la définition de qui est un mulatre ou pas est très subjectif.

Et puis Sans Malice,ne vous laissez pas éblouir par ces grands diseurs ou diseuses comme Nancy Roc.

Si on laisse prévaloir leurs opinions ,le pays sera dans la mème merde,dans l'avenir prochain ou lointain.

C'est cette mème apatride ,qui avait insulté la mémoire de Dessalines,juste pour attaquer sa bète noire Aristide;ne l'oublions pas!

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Message  Invité Dim 6 Jan 2008 - 11:00

Malice,

Ce débat est trop sérieux pour considérer les analyses de Nancy Roc qui parlent comme une personne blessée ou aigrie par le succès du mouvement populaire.

Autrefois, cette dame était très populaire parce que la presse devrait utiliser le francais pour informer une population qui, à 90%, ne comprend que le créole. Ou encore, cette dame dominait la société haitienne parce qu'elle faisait partie des élites qui ont un permis de résidence dans un pays d'Amérique du Nord. Ces privilèges étant disparu, il faut comprendre cette dame et avoir pitié de son analyse et manque de jugement.

Mais, moi, je veux me concentrer sur la vraie réalité en haiti, des problèmes et des possibles solutions et minimiser autant que possible les diversions de ces gens aigris qui veulent tenir un groupe de personnes à l'écart de la société.

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Message  Joel Dim 6 Jan 2008 - 14:12

Oui Dufrein,

Le mot "aigri" est le mot exact ,pour décrire ces gens.Leurs envolées ne peuvent plus épater les gens,ils sont au bout de la corde,ils ne peuvent plus tirer et le paysage politique est en train de changer sur les yeux et ils ne peuvent rien y faire.
Quand ils disent ils sont plus "capables" maintenant on s'esclaffe ,car il n'y a plus de doute qu'ils sont une bande de bluffeurs.
Le coup de 2004,c'était leur chant de cygne;il n'y a plus de place pour leur sorte de politique en Haiti!

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Message  revelation Mar 8 Jan 2008 - 15:10

Réponse à Nancy Roc sur Haïti Bilan 2007: La Quadrature du Cercle?
Par Ray Killick, 5 janvier 2008
RayHammertonKillick -conscience@ yahoo.com

Pour l'analyste ou l'observateur impartial de la crise haïtienne, la
journaliste Nancy Roc dans Haïti Bilan 2007 rend dans son propre
style, son angle de vision, et son expérience une réalité appréhendée
de manière systématique sur HaitianPolitics (HP). Nancy répond
également à notre question "où est le contrat social?" à laquelle
certains intervenants de HP avaient répondu littéralement en exhibant,
satisfaits, le contrat social publié et concluant donc de ce fait que
le travail du groupe des 184 était alors couronné de succès.

Mauvaise foi ou naïveté partisane? Je n'en sais rien. Nancy au contraire nous confie objectivement et courageusement: "Le Groupe des 184 s'est retiré et a mis son contrat social au placard en laissant tomber le bien commun d'une société qu'il avait rallié dans presque toutes ses composantes." Le contrat social est au placard, nom de Dieu! Et leur bien commun renvoyé aux calendes grecques!

Si je salue le travail honnête de Nancy Roc et lui reconnais une
grande conviction dans ses recommandations guidées par une certaine idéologie politique, je relève toutefois des assertions dangereuses qui dénotent certains préjugés chez la journaliste. Voyons pourquoi.

Nancy écrit: "Sans entrer dans tous les aléas de la nouvelle politique
économique mondiale qui ne sont pas à la portée du grand public
haïtien,..." Et pourquoi pas? Le rôle des grands éducateurs est
justement d'expliquer des notions, dans le cas de la mondialisation
très faciles, à son audience. Le grand public haïtien qui est à
l'écoute de la radio qui elle-même suit et relaie les débats sur le
Web, sur HP et d'autres forums haïtiens peut et doit être exposé aux
grands thèmes, problèmes et opportunités de la mondialisation.


Le problème réel est que les mouvements anti-globalisation rendent une image tellement distordue de la mondialisation que beaucoup d'esprits préparés ne se donnent même pas le temps de comprendre son inéluctabilité et les opportunités immenses qu'elle offre. Ils
préfèrent se concentrer exclusivement sur les problèmes qui en
résultent alors que les Chinois et les Indiens deviennent les premiers
bénéficiaires de cette globalisation pluridimensionnelle e et que
d'autres peuples s'y engagent résolument. Ceux-ci doivent savoir
quelque chose qui échappe aux esprits qui se cachent les yeux
volontairement ou naïvement pour ne pas comprendre et choisir la voie
"morale" anti-globalisation.


"Il ne s'agit ni d'aimer ni de haïr. Il s'agit de comprendre." Ici,
comprendre les problèmes majeurs, développer des stratégies,
poursuivre des réformes économiques pour bénéficier des opportunités
qu'offre la mondialisation.


Nancy poursuit: "Dans leur majorité, ces derniers [gens du peuple],
tenaillés par la misère et la faim, n'ont ni la capacité
intellectuelle ni le temps de s'occuper des affaires publiques du
pays..." En effet, mais attention! Ce pays a effectivement entretenu
deux nations différentes depuis sa création, celle des nantis et celle
des exclus. Ceux-ci ne comprennent pas leurs droits et donc les
limites de ces droits d'où le chaos magistralement et aisément
orchestré par Aristide: "Si nou pas ginyin, cé moune en ro yo ki
responsab... Pa ménajé yo, ba yo sa yo mérité." Nancy a raison mais en
même temps on ne peut s'attendre à un rôle responsable de la part des
exclus que dans la mesure où l'appareil d'État ou un leadership
politique alternatif entreprenne un travail de rééducation et
d'inclusion des masses.

Quant à la question "où sont les intellectuel? " de Dany Laferrière
que reprend Nancy, il faut faire attention, car aujourd'hui à l'Age de
l'Information, nous avons une multitude de citoyens concernés munis
d'une banque de données immense qui se font entendre sur le Web, qui
questionnent les gouvernements, qui mettent sur pied des blogs,
participent activement à des forums politiques, etc.
(They are
empowered to sway public opinion.)

Où sont les intellectuels? Ici aux États-Unis où je vis, je peux
catégoriquement affirmer qu'ils sont sur le Web participant à toutes
sortes de débats.

En Haïti, je constate que la majorité de ceux qu'on
appelle intellectuels ne participent pas aux débats du Web. Ils n'y
participent pas ouvertement à leur détriment éventuel, leur extinction
prochaine, leur propre annihilation, car quelque chose d'extrêmement
profond est en train de redéfinir l'intellectuel de ce siècle de
l'information
.

Aujourd'hui, intellectuels, professionnels,
journalistes, et politiciens américains prennent part aux débats sur
le Web.

Le Web et HP en particulier préparent des VERSATILISTES. N'allez pas
chercher ce mot au dictionnaire! Je vous en prie. Cela signifie une
nouvelle donne, des esprits qui sont capables d'aborder et de
comprendre plusieurs disciplines parce qu'ils collaborent dans un
environnement où plusieurs expertises se cotisent pour une meilleure
définition de la problématique haïtienne désormais posée dans le
contexte global. Si l'intellectuel ne devient pas un versatiliste, il
ne pourra pas s'adapter et comprendre les grands défis de la
mondialisation et de notre époque en profondeur. (Un versatiliste en
technologie de pointe par exemple est celui ou celle qui a développé
de l'expertise dans différents aspects d'une technologie. Donc celle
qui est plusieurs fois experte.)

Nancy poursuit: "Le modèle capitaliste est en train de s'effondrer, en
témoigne le choix de l'homme de l'année par TIME Magazine : Vladimir
Poutine !" Quelle est la relation entre l'effondrement du modèle
capitaliste et la nomination de Poutine par Time Magazine? Je ne suis
pas assez intelligent pour y voir une preuve du déclin du capitalisme
international. Bien sûr que le système capitaliste connaîtra des
crises très aigües. Mais ce sont des crises qui s'expliqueront de
manière rationnelle comme par exemple en raison du fait que l'économie
est désormais mondiale. Une crise financière aux États-Unis peut avoir
des répercussions globales. Les États-Unis peuvent terminer
brutalement l'expérience chinoise en interdisant l'importation de
produits chinois. (Ce serait sot en raison de l'effet boomerang
évident qui en résulterait.) Tout comme un revirement politique en
Chine peut produire un effondrement de l'économie mondiale. Cependant
la structure de la globalisation offre des soupapes de sûreté. Par
exemple, les "supply chains" qui s'étendent de l'Amérique à l'Europe à
la Chine à l'Inde minimisent des interventions folles et irréfléchies
des gouvernements de ces pays. La Chine veut jouer et a intérêt à
jouer selon les règles des institutions capitalistes mondiales telles
que l'OMC.

Nancy liste les priorités de l'heure pour le gouvernement inepte de
René Préval: "la première [priorité], demeure la restauration de
l'ordre et de la sécurité; la seconde, la relance de la production
nationale afin de nourrir la population ; et la troisième, la création
de vrais emplois." J'aurais plutôt dit que la deuxième priorité est le
cadre institutionnel (légal/juridique) , les politiques fiscale et
monétaire, etc., pour attirer les investissements. Ensuite la
poursuite des réformes macro-économiques, l'introduction des réformes
micro-économiques, l'éducation des masses, le développement des
infrastructures de base (routes, ports, etc.), la réintégration de la
Diaspora d'où sortiront les premiers touristes et les premiers
investisseurs dans un pays qui aura redonné confiance à ses citoyens.
Le net effet de ces priorités attaquées et poursuivies en même temps
sera la création d'emplois de plus en plus productifs, un redémarrage
de l'économie haïtienne, une croissance de 8 à 9% au minimum, un
développement social soutenu, etc.

Le passage suivant du texte de Nancy dénote un biais idéologique et
des préjugés contrairement à l'ensemble de son texte: "Si nous osons
rêver et OEuvrer, sincèrement, activement et tous ensemble, à
l'avènement d'une démocratie adaptée aux problèmes et à la culture
haïtienne, nous pourrons nous dresser contre la consécration de la
mondialisation néolibérale."

Une démocratie adaptée aux problèmes et à la culture haïtienne? Il
faut faire attention aux mots. Le problème est l'édification de l'État
de droit. Haïti fut fondée en 1804 selon sa charte fondamentale comme
république avec des droits civils et l'équilibre des pouvoirs avant
que les exagérations politiciennes ne viennent la distraire du rêve de
1804. Ou bien chers amis ce pays se décide d'établir un vrai État de
droit ou bien il choisit une de ces formes de gouvernements comme la
présidentielle- monarchique que critique le docteur Gérard Etienne ou
bien une dictature ou un système parlementaire que de nom. Que
signifie "démocratie à l'haïtienne"? Je peux comprendre des politiques
de l'appareil d'État adaptées à la réalité haïtienne dans l'État de
droit. Mais cette république devra un jour être digne de ce nom.
République à l'haïtienne? Ne l'a-t-on pas déjà?
De plus, Nancy propose: "...nous pourrons nous dresser contre la
consécration de la mondialisation néolibérale." Nous dresser avec quoi
contre quoi? Ceci n'est pas même pas un rêve. La mondialisation est
déjà irréversible alors que nous n'y participons même pas. Notre
problème réel est comment nous y engager dans l'intérêt patriotique,
mitiger les problèmes qui en découlent et saisir les opportunités en
devenant de plus en plus compétitifs sur le marché mondial grâce à des
ressources humaines recherchées et relativement bon marché.

En dépit de mes points de désaccord avec le traitement de certains
aspects économiques et politiques que fait Nancy Roc, je pense qu'elle
a la conviction de ses idées. Cependant, je l'invite comme tous ceux
qui maintiennent certains préjugés par rapport à la mondialisation de
ne pas se limiter seulement aux problèmes mais d'envisager ses
retombées positives qui ne sont pas qu'économiques.

Finalement, la quadrature du cercle est un problème impossible non pas
parce que personne n'a pu jusqu'ici lui trouver une solution mais
parce qu'on a établi son impossibilité. Par contre, la crise haïtienne
a des solutions. Pour arriver à la solutionner, il faut d'abord
comprendre qui a intérêt à reconduire sans cesse ce genre de
politiciens au pouvoir. Quand on catapulte un "Najé Pou Soti Présidan
Bèbè sans programme" ou un "Tim Tim Boi Sèche" au pouvoir, mes amis,
je me fous que ces gens-là "plaisent au peuple" ou "lui
ressemblent" (whatever that means!) selon certains, mais ils n'ont
absolument aucune capacité à diriger un peuple vers le progrès et la
prospérité à l'ère de la mondialisation, nom de Dieu!

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Message  Rodlam Sans Malice Mar 8 Jan 2008 - 17:00

Gerard Latortue avait-il la solution de la quadrature du cercle?Le mulatrisme avait-il la solution?Il est hypocrite de blamer les problemes actuels aux dirigeants du mouvement populaire quand l'elite traditionnelle haitienne a toujours saboté ou renversé les gouvernements qui veulent un partage equitable des ressources du pays.Depuis Pont Rouge nous subissons les effets de cette elite repugnante.
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Message  Joel Mar 8 Jan 2008 - 19:12

vraiment,si on lit cette réflexion de ce chercheur américain;on pourrait conclure que l'assassinat de DESSALINES avait été un désastre pour le pays ,sur tous les points de vue.
Je n'ai pas la constitution de 1805 sous les mains ,mais ce chercheur dit que cette constitution pronait l'éducation universelle.
C'était donc une constitution extrèmement progressiste pour son temps.
Le chercheur nous fait songer aussi ,aux dégats causés par les religieux entrés au pays avec le CONCORDAT ,les religieux à qui l'Etat avait confié l'Education des citoyens haitiens.
Ces religieux enseignaient à l'élite haitienne ,que tout ce qui était français ,était supérieur à tout ce qui était haitien.
Nous avons été blessé gravement par ce système d'Education:
http://www.cal.org/co/haiti/hedu.html

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Message  Rodlam Sans Malice Mer 9 Jan 2008 - 7:52

Non seulement l'education universelle mais aussi la reforme agraire qui n'a jamais pu etre realisée en haiti et qui est une necessité si les haitiens veulent avoir l'auto suffisance alimentaire.

On ne demande pas des miracles au gouvernment ,mais il ya des reformes qui doivent etre operées.Nous constatons ce systeme educatif ne produit pas les cadres necessaires et les producteurs pour la croissance de la productioin nationale ,alors pourquoi neglige-t-on tant de reformer l'education nationale?Pourquoi ce gouvernement est maintenant si hesitant a continuer la reforme agraire?Quand aurons nous assez de policiers pour remplacer la force onusienne en haiti?

Nous reconnaissons l'inadaptabilité de la constitution de 1987 aux besoins et moyens du pays pourquoi le gouvernement ne procede pas a l'abolition de cette Constitution?Sont-ce les caprices des politiciens insousciants qui empechent ces reformes?Ou bien Rene Preval prefère tergiverser pour epargner son mandat et les benefices inherents a sa fonction?

Que representent les progès realises au niveau macro economique si le petit employe du Cep ne touche pas ses emoluments depuis six mois ,si l'augmentation du prix du cout de la vie depasse les augmentations de salaires des employés.Le Ministre de l'economie peut claironner ses realisations ,mais si l'haitien moyen est reduit à la pauvreté il n'entendra jamais les sons du Ministre.

Il en est de meme pour la securité ;la diminution des kidnapings ne suffit pas pour attirer les investisseurs.Il faut l'elimination complete de cette delinquance.Quand j'entends les nouvelles du pays ou je lis qu'un haitien qui a passe toute sa vie a l'etranger pour subvenir aux besoins de sa famille et qui retourne en haiti pour etre tue par des gangsters pour son argent ,alors je salue bien bas ceux qui ont le courage de retourner au pays.
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Message  Nickie Mer 9 Jan 2008 - 9:13

Je ne dispose pas de temps pour lire et analyser tous les mots de Nancy. D'ailleurs, ce serait une vraie perte de temp. Je connais son opinion pour l'avoir entendue à maintes reprises.

IL est vrai que les choses ne vont pas bien chez nous et que le gouvernement a l'obligation de mettre ses culottes pour faire bouger les choses, mais Nancy Roc n'est qu'une éternelle qui cherche par tous les moyens pour dénigrer tout ce qui se passe en Haiti. Où était elle quand l'équipe de transition faisait broyer du noir la majorité de la population? Je la considère comme une per personne indigne. Depuis ses quelques interventions à TVA et Radio Canada pendant les élections, je n'ai que du mépris pour elle
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