Le préservatif : double protection contre les grossesses précoces et le Sida
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Le préservatif : double protection contre les grossesses précoces et le Sida
Nadia a 21 ans. Elle est déjà mère d’une fillette de 3 ans. Sexuellement active, elle n’utilise que très rarement les préservatifs. Nadia est au courant des risques encourus, mais refuse les relations sexuelles protégées : l’utilisation de condom lui aurait causé des picotements au vagin, affirme-t-elle.
« J’ai essayé à plusieurs reprises, mais à chaque fois, le vagin me démange. Alors, je ne l’utilise plus », indique la jeune fille d’un air insouciant. Pour toute justification, Nadia soutient qu’elle n’est pas « la fille la plus malchanceuse du monde. »
La situation de Nadia n’est pas différente de celle de nombreuses jeunes femmes d’Haïti. Elles sont touchées par les campagnes de promotion du préservatif, mais beaucoup d’entre elles s’abstiennent encore d’en faire usage pour des raisons négligeables. Elles préfèrent oublier volontairement les grossesses précoces ou non désirées, les infections sexuellement transmissibles (IST) dont le VIH/Sida.
Une large utilisation du condom par les jeunes de 15-24 ans -qui représentent près du cinquième de la population haïtienne- peut éviter la transmission des IST/VIH/Sida et les grossesses non désirées ou précoces, d’autant plus que l’âge d’entrée dans la vie sexuelle active est précoce chez les femmes haïtiennes.
À 19 ans, près d’un tiers des Haïtiennes ont déjà, au moins, un enfant ou sont enceintes pour la première fois. Dès l’âge de 17 ans, près d’une adolescente sur cinq a commencé sa vie féconde, selon les résultats de l’Enquête sur la Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services (EMMUS 2005-2006), réalisée par le ministère de la Santé publique et de la Population. D’après les résultats de cette enquête, la grande majorité des jeunes hommes et jeunes femmes connaissent l’existence du condom. En revanche, l’utilisation du préservatif reste faible chez les jeunes femmes.
Cela est inquiétant si l’on sait également que l’épidémie de VIH tend de plus en plus à se féminiser avec une prévalence de 2.3 % pour les femmes contre 2.0 % pour les hommes. En 2007, un rapport publié par Population Référence Bureau(PRB), une ONG américaine, sur la planification familiale dans le monde, a révélé que 32 % de femmes en Haïti utilisent une méthode de contraception. 25% d’entre elles utilisent au moins une méthode contraceptive moderne.
Néanmoins, c’est le taux de prévalence de la contraception moderne le plus faible de toute l’Amérique et des Caraïbes. Il faut toutefois noter que cette prévalence a connu une augmentation puisqu’elle était de 22 % en 2000. Parmi les méthodes de contraception moderne, il y a le préservatif qui offre une double protection : il protège contre les infections sexuellement transmises, y compris le VIH/Sida et permet aussi d’éviter les grossesses non désirées et précoces.
D’ailleurs, il se trouve juste dernière les injections dans la gamme des produits de contraception moderne auxquelles ont recours les femmes haïtiennes : 5 % d’entre elles en font usage. Son utilisation régulière pourrait ainsi aider à réduire le taux de jeunes femmes qui, ayant contracté une grossesse non désirée, ont recours à l’avortement ; retarder les naissances ou encore les espacer et limiter le nombre d’enfant. De nombreuses organisations non gouvernementales font la promotion des préservatifs en Haïti.
La Fondation pour la Santé reproductive et l’Éducation familiale (FOSREF) qui se donne pour mission la promotion et l’offre de services de santé sexuelle est, par exemple, présente sur tout le territoire national à travers ses vingt-huit centres de sensibilisation et d’éducation. La Fondation procède régulièrement à la distribution de condoms à des jeunes sexuellement actifs et participe activement à la prise en charge médicale en matière de la planification familiale (PF).
D’après le directeur technique de la FOSREF, Dr Harry Beauvais, les activités de sensibilisation et d’éducation de la Fondation sont continues et permanentes. « Régulièrement, des séances de formation sont effectuées au profit de groupes de jeunes sur la façon dont on doit utiliser le préservatif. On est tenu également à rassurer ceux-là qui ont des doutes sur son efficacité », affirme le Dr Beauvais qui fait l’éloge du préservatif dans le cadre de la prévention des IST et la grossesse précoce ou non désirée.
Julien, 25 ans, participe depuis cinq mois aux activités de la FOSREF. Il est le cadet d’une famille de sept enfants. Ici, il apprend beaucoup de choses sur le planning familial. « J’ai toujours voulu avoir des informations sur le sujet pour ne pas avoir sept enfants comme mon père. Surtout que le coût de la vie augmente à une vitesse vertigineuse », déclare le jeune homme. Il s’estime chanceux de n’avoir pas eu d’enfants non désirés et d’avoir évité de contracter le VIH.
Avant, il ne faisait jamais usage de condoms dans ses rapports sexuels. Aujourd’hui, il a changé de comportement. « Je suis maintenant plus responsable », dit-il. Nadège, 23 ans, a eu son premier enfant à 19 ans. Une grossesse non désirée qui lui a laissé de très mauvais souvenirs. « Quand je suis tombée enceinte, mon copain de l’époque a refusé la paternité. Mes parents me bousculaient. Tu connais les parents haïtiens. Tout le monde me regardait de travers. J’avais honte », explique la jeune mère.
Aujourd’hui, les connaissances acquises lors des activités de la Fondation sur le planning familial et l’utilisation de préservatifs notamment ont permis à Nadège d’assumer convenablement sa sexualité, à en croire ses propos. Avec son nouveau partenaire, elle utilise régulièrement le condom et planifie sa vie future.
Pour l’année 2007, plus de trois millions de préservatifs ont été distribués à des jeunes sur tout le territoire national, selon le rapport annuel de la FOSREF. Haïti compte 8.7 millions d’habitants dont plus de la moitié a moins de 21 ans. Les mentalités progressent, lentement certes, mais elles progressent. Le préservatif gagne du terrain surtout chez les jeunes.
De 10 % en 1998, le pourcentage de jeunes à faire usage systématique du préservatif est passé à 70 % en 2008, selon une enquête réalisée par la FOSREF dans ses différents centres. Une hausse qui est certainement dûe aux campagnes de sensibilisation des différentes organisations impliquées dans la lutte contre le VIH/SIDA à travers le pays.
Le PSI-Haïti (Programme Santé et Information), par exemple, qui se charge de la distribution du préservatif « PANTÈ » - commercialisé le moins cher soit 10 gourdes (0,26 USD) - est impliqué à fond dans ces campagnes pour l’utilisation des préservatifs. D’après la responsable de promotion de PSI-Haïti, Polyanna Domond, tout est fait, à travers le marketing social, pour atteindre la population sexuellement active. Publicité audio-visuelle, peinture murale, promotion sur le lieu de vente, blitz, porte à porte sont, entre autres, les moyens utilisés par le PSI-Haïti pour sensibiliser la jeunesse haïtienne sur l’importance de l’utilisation de capotes lors des relations sexuelles.
Tout comme le directeur technique de la FOSREF, Dr Harry Beauvais, la responsable de promotion de PSI-Haïti reconnaît que les campagnes de sensibilisation enclenchées par les différentes organisations oeuvrant dans le domaine, ont énormément contribué à la réduction de la prévalence du VIH dans le pays ces dix dernières années. De 4.52 % en 2000, cette prévalence est passée à 2.2 % en 2006.
Patrick Réma Panos Caraibe
haiti@panoscaribbean.org
Souce: Haiti Press Network
« J’ai essayé à plusieurs reprises, mais à chaque fois, le vagin me démange. Alors, je ne l’utilise plus », indique la jeune fille d’un air insouciant. Pour toute justification, Nadia soutient qu’elle n’est pas « la fille la plus malchanceuse du monde. »
La situation de Nadia n’est pas différente de celle de nombreuses jeunes femmes d’Haïti. Elles sont touchées par les campagnes de promotion du préservatif, mais beaucoup d’entre elles s’abstiennent encore d’en faire usage pour des raisons négligeables. Elles préfèrent oublier volontairement les grossesses précoces ou non désirées, les infections sexuellement transmissibles (IST) dont le VIH/Sida.
Une large utilisation du condom par les jeunes de 15-24 ans -qui représentent près du cinquième de la population haïtienne- peut éviter la transmission des IST/VIH/Sida et les grossesses non désirées ou précoces, d’autant plus que l’âge d’entrée dans la vie sexuelle active est précoce chez les femmes haïtiennes.
À 19 ans, près d’un tiers des Haïtiennes ont déjà, au moins, un enfant ou sont enceintes pour la première fois. Dès l’âge de 17 ans, près d’une adolescente sur cinq a commencé sa vie féconde, selon les résultats de l’Enquête sur la Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services (EMMUS 2005-2006), réalisée par le ministère de la Santé publique et de la Population. D’après les résultats de cette enquête, la grande majorité des jeunes hommes et jeunes femmes connaissent l’existence du condom. En revanche, l’utilisation du préservatif reste faible chez les jeunes femmes.
Cela est inquiétant si l’on sait également que l’épidémie de VIH tend de plus en plus à se féminiser avec une prévalence de 2.3 % pour les femmes contre 2.0 % pour les hommes. En 2007, un rapport publié par Population Référence Bureau(PRB), une ONG américaine, sur la planification familiale dans le monde, a révélé que 32 % de femmes en Haïti utilisent une méthode de contraception. 25% d’entre elles utilisent au moins une méthode contraceptive moderne.
Néanmoins, c’est le taux de prévalence de la contraception moderne le plus faible de toute l’Amérique et des Caraïbes. Il faut toutefois noter que cette prévalence a connu une augmentation puisqu’elle était de 22 % en 2000. Parmi les méthodes de contraception moderne, il y a le préservatif qui offre une double protection : il protège contre les infections sexuellement transmises, y compris le VIH/Sida et permet aussi d’éviter les grossesses non désirées et précoces.
D’ailleurs, il se trouve juste dernière les injections dans la gamme des produits de contraception moderne auxquelles ont recours les femmes haïtiennes : 5 % d’entre elles en font usage. Son utilisation régulière pourrait ainsi aider à réduire le taux de jeunes femmes qui, ayant contracté une grossesse non désirée, ont recours à l’avortement ; retarder les naissances ou encore les espacer et limiter le nombre d’enfant. De nombreuses organisations non gouvernementales font la promotion des préservatifs en Haïti.
La Fondation pour la Santé reproductive et l’Éducation familiale (FOSREF) qui se donne pour mission la promotion et l’offre de services de santé sexuelle est, par exemple, présente sur tout le territoire national à travers ses vingt-huit centres de sensibilisation et d’éducation. La Fondation procède régulièrement à la distribution de condoms à des jeunes sexuellement actifs et participe activement à la prise en charge médicale en matière de la planification familiale (PF).
D’après le directeur technique de la FOSREF, Dr Harry Beauvais, les activités de sensibilisation et d’éducation de la Fondation sont continues et permanentes. « Régulièrement, des séances de formation sont effectuées au profit de groupes de jeunes sur la façon dont on doit utiliser le préservatif. On est tenu également à rassurer ceux-là qui ont des doutes sur son efficacité », affirme le Dr Beauvais qui fait l’éloge du préservatif dans le cadre de la prévention des IST et la grossesse précoce ou non désirée.
Julien, 25 ans, participe depuis cinq mois aux activités de la FOSREF. Il est le cadet d’une famille de sept enfants. Ici, il apprend beaucoup de choses sur le planning familial. « J’ai toujours voulu avoir des informations sur le sujet pour ne pas avoir sept enfants comme mon père. Surtout que le coût de la vie augmente à une vitesse vertigineuse », déclare le jeune homme. Il s’estime chanceux de n’avoir pas eu d’enfants non désirés et d’avoir évité de contracter le VIH.
Avant, il ne faisait jamais usage de condoms dans ses rapports sexuels. Aujourd’hui, il a changé de comportement. « Je suis maintenant plus responsable », dit-il. Nadège, 23 ans, a eu son premier enfant à 19 ans. Une grossesse non désirée qui lui a laissé de très mauvais souvenirs. « Quand je suis tombée enceinte, mon copain de l’époque a refusé la paternité. Mes parents me bousculaient. Tu connais les parents haïtiens. Tout le monde me regardait de travers. J’avais honte », explique la jeune mère.
Aujourd’hui, les connaissances acquises lors des activités de la Fondation sur le planning familial et l’utilisation de préservatifs notamment ont permis à Nadège d’assumer convenablement sa sexualité, à en croire ses propos. Avec son nouveau partenaire, elle utilise régulièrement le condom et planifie sa vie future.
Pour l’année 2007, plus de trois millions de préservatifs ont été distribués à des jeunes sur tout le territoire national, selon le rapport annuel de la FOSREF. Haïti compte 8.7 millions d’habitants dont plus de la moitié a moins de 21 ans. Les mentalités progressent, lentement certes, mais elles progressent. Le préservatif gagne du terrain surtout chez les jeunes.
De 10 % en 1998, le pourcentage de jeunes à faire usage systématique du préservatif est passé à 70 % en 2008, selon une enquête réalisée par la FOSREF dans ses différents centres. Une hausse qui est certainement dûe aux campagnes de sensibilisation des différentes organisations impliquées dans la lutte contre le VIH/SIDA à travers le pays.
Le PSI-Haïti (Programme Santé et Information), par exemple, qui se charge de la distribution du préservatif « PANTÈ » - commercialisé le moins cher soit 10 gourdes (0,26 USD) - est impliqué à fond dans ces campagnes pour l’utilisation des préservatifs. D’après la responsable de promotion de PSI-Haïti, Polyanna Domond, tout est fait, à travers le marketing social, pour atteindre la population sexuellement active. Publicité audio-visuelle, peinture murale, promotion sur le lieu de vente, blitz, porte à porte sont, entre autres, les moyens utilisés par le PSI-Haïti pour sensibiliser la jeunesse haïtienne sur l’importance de l’utilisation de capotes lors des relations sexuelles.
Tout comme le directeur technique de la FOSREF, Dr Harry Beauvais, la responsable de promotion de PSI-Haïti reconnaît que les campagnes de sensibilisation enclenchées par les différentes organisations oeuvrant dans le domaine, ont énormément contribué à la réduction de la prévalence du VIH dans le pays ces dix dernières années. De 4.52 % en 2000, cette prévalence est passée à 2.2 % en 2006.
Patrick Réma Panos Caraibe
haiti@panoscaribbean.org
Souce: Haiti Press Network
Invité- Invité
Re: Le préservatif : double protection contre les grossesses précoces et le Sida
Excellent travail.Il faudrait permettre aux femmes qui refusent de se servir du condom d'utiliser d'autres methodes contraceptives.Il faut leur apprendre que le sida n'attaque pas seulement les moins chanceuses.L'acte sexuel est la responsabilité des partenaires.Il faut que l'etat utilise les methodes ADN pour l'identification des pères.Si les hommes savaient qu'ils seraient punis s'ils negligent leurs responsabilites envers leurs enfants comme ici aux Etats-Unis ils prendront plus de precautions.
je suis reellment heureux d'apprendre finalement il y a des organisations qui s'occupent de ce problème.
je suis reellment heureux d'apprendre finalement il y a des organisations qui s'occupent de ce problème.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Localisation : USA
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Date d'inscription : 21/08/2006
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Re: Le préservatif : double protection contre les grossesses précoces et le Sida
A cote du preservatif, il est revele que la CIRCONCISION reduit efficacement le risque d'attraper le SIDA.
Alors, je pense que le GOUVERNEMENT doit lancer une campagne de circoncision comme on fait en Ouganda. Ou tous les hommes doivent se faire circoncir.
Ce ne pas sans raison que le taux du SIDA reste tres bas dans les pays musulmans meme en Afrique.
Alors, je pense que le GOUVERNEMENT doit lancer une campagne de circoncision comme on fait en Ouganda. Ou tous les hommes doivent se faire circoncir.
Ce ne pas sans raison que le taux du SIDA reste tres bas dans les pays musulmans meme en Afrique.
alex jacques- Star plus
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Date d'inscription : 23/08/2006
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