Morrell James ( Haiti Democracy Project) 202-588-8700
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Morrell James ( Haiti Democracy Project) 202-588-8700
Bonsoir chers auditeurs. Vous écoutez sur les ondes de Radio Classique Inter, l’émission Actualités Politiques, Grandes lignes, animée par Robert Bénodin.
Nous avons avec nous, sur les ondes de Radio Classique inter, James Morrell directeur exécutif de projet d’Haïti Democracy Project. Le sujet, l’entretien sur la crise haïtienne organisé par le Center for Strategic International Studies (CSIS).
Les intervenants officiels à cette conférence du CSIS, ont été :
-La modératrice Joana Mendelson,
-L’ambassadeur d’Haïti auprès des Etats-Unis, Raymond Joseph,
-Le directeur de staff du sous-comité des relations étrangères pour la chambre basse du Congrès américain, chargé des affaires de l’Hémisphère occidental, Jason Steinbaum,
- Et le directeur du programme caraïbéen (dialogue interaméricain), Dan Erikson
James Morrell, nous vous souhaitons la bienvenue sur les ondes de Radio Classique Inter.
RB : Joana Mendelson, dans son introduction, a mis l’accent sur les axes principaux de cet entretien, les émeutes de la faim et sa conséquence exceptionnelle, la destitution du premier ministre.
Vous avez assisté et participé à cet entretien organisé par le CSIS au début de ce mois.
Quel était le but réel de cet entretien ?
JM: Les deux groupes de réflexion, CSIS et Inter-American Dialogue ont couvert Haïti depuis un long moment. En février dernier, le CSIS a présenté le leader de l'UNDP en Haïti. En avril, il a programmé Hedi Annabi, chef de mission à l'ONU. Ceci a été annulé quand Annabi a du retourner précipitamment, en Haïti pour affronter la crise. Compte tenu de la gravité de la crise, les deux groupes de réflexion ont estimé qu'il était temps de reprendre la couverture médiatique.
A l'exception du modérateur, les intervenants étaient l'ambassadeur d'Haïti, le directeur du personnel d'un sous-comité du Congrès et un représentant de l'Inter-American Dialogue. La tâche de l'Ambassadeur était de présenter son gouvernement sous le meilleur jour possible, ce qu'il a fait fort adroitement. Le représentant du Congrès a déclaré qu'il éviterait les questions politiques haïtiennes. S'il y avait quelqu'un parmi les intervenants qui avait la possibilité de s'attaquer au phénomène politique qui pourrait étayer à la fois, les émeutes de la faim et l'impasse gouvernementale, ce serait Dan Erikson de l'Inter-American Dialogue.
Parmi les invités, il n'y avait vraiment personne pour présenter le point de vue de l'intelligentsia démocratique haïtienne, qui pourrait soulever plus directement les questions d'élections manquées, la menace conséquente sur le parlement et les manœuvres souterraines pour la prochaine présidence qui sont à la base de bon nombre des phénomènes de surface. Quand on feuillette les pages de l'histoire d'Haïti, on est frappé par la nature "all-consuming" de cette campagne pour la présidentielle et l'effet extrêmement perturbateur que cela peut avoir sur l'économie et les institutions politiques. Etant donné l'absence d'une telle perspective critique, le danger était que les intervenants n'effleurent que la surface de ces évènements et manquent la dynamique sous-jacente.
Translation: The two think-tanks, CSIS and Inter-American Dialogue, have covered Haiti for a long time. Last February, the CSIS presented the head of the UNDP in Haiti. In April, it scheduled Hedi Annabi, the head of the U.N. mission. This was canceled when Annabi had to rush back to Haiti to contend with the crisis. In view of the gravity of the crisis, the two thinktanks believed it was time to resume coverage.
Apart from the moderator, the presenters consisted of the ambassador of Haiti, the staff director of a congressional subcommittee, and a representative of the Inter-American Dialogue. The ambassador=s responsibility was to present his government in the best possible light, and he did so ably. The congressional presenter declared that he would steer clear of Haitian political questions. If there was anyone then on the panel who might grapple with the political phenomena which might underpin both the hunger riots and the prime-ministerial impasse, it would be Dan Erikson of the Inter-American Dialogue.
There was no one really on the panel to present the perspective of the Haitian democratic intelligentsia, who might raise more sharply the questions of missed elections, the consequent threat to parliament, and the subterranean maneuverings for the next presidency which underlie many of the surface phenomena. When one leafs through the pages of Haitian history one is struck by the all-consuming nature of this drive for the presidency and the enormously disruptive effect it can have on the economy and political institutions. Given the lack of such critical perspective, there was a danger that the panel might touch only the surface of things and miss the underlying dynamics.
RB : Selon ce qu’a avancé Joana Mendelson dans son introduction, êtes-vous aussi certain qu’elle, que ce gouvernement soit vraiment en position et prêt à résoudre les problèmes auxquels le pays est en train de faire face ?
JM: Eh bien, Johanna n'a pas dit que le gouvernement Haïtien était prêt à résoudre les problèmes du pays mais plutôt qu'il était prêt à aller de l'avant avec la confirmation d'un Premier ministre. Sur cette question, je suis plein d'espoir mais loin d'en être certain, compte tenu du haut taux d'échec des candidats de Préval.
Translation: Well, Johanna didn’t say that the Haitian government was poised to solve the problems of the country rather that it was poised to go ahead with confirmation of a prime minister. On that question, I am hopeful, but far from certain given the high failure rate of Preval=s nominees.
RB : Ayant à l’esprit les réactions de la communauté internationale face à la nouvelle crise haïtienne, avez-vous l’impression, comme l’avait avancé Jason Steinbaum au début de son intervention, que la communauté internationale ne va pas permettre Haïti de faillir ?
JM: La communauté internationale a réalisé un investissement important en Haïti. Elle a pris à cœur la leçon de la détérioration du milieu des années 1990 et de son départ prématuré et cette fois, elle a installé une mission importante et la maintient depuis quatre ans. On peut être d'accord avec Jason dans la mesure où des moyens ont été mis en place pour éviter toute défaillance. Toute la question est de savoir si cette capacité technique est utilisée efficacement. Puisque la souveraineté haïtienne doit être préservée, la décision revient au peuple Haïtien, "le conducteur de la voiture reste Haïtien". Si ce conducteur est déterminé à "quitter" la route pour les raisons historiques mentionnées ci-dessus, alors le directeur étranger de la mission doit être prêt à saisir le volant ou bien les deux pourrait être responsable de l'accident.
La "déviation" a déjà commencé pourtant il n'y a aucun signe de mesure corrective adoptée par la mission de l'ONU. Sur ce sujet, les intervenants n'ont fait aucune suggestion.
Translation: The international community has made a major investment in Haiti. It has taken to heart the lesson of the deterioration of the midB1990s and its premature departure, and this time it has put in a potent mission and kept it there for four years. One can agree with Jason to the extent that the means to prevent failure are in place. The question remains whether this technical capacity is being used effectively towards the intended end. Since Haitian sovereignty is to be preserved, the driver of the car remains Haitian. If that driver is determined to drive off the road for the historical reasons mentioned above, then the foreign director of the mission had better be ready to grab for the steering wheel as well, or else both could be headed for a crash. The veering off has already begun yet there is no sign of corrective action by the U.N. mission, nor did the panel make any suggestions in this regard.
Nous avons avec nous, sur les ondes de Radio Classique inter, James Morrell directeur exécutif de projet d’Haïti Democracy Project. Le sujet, l’entretien sur la crise haïtienne organisé par le Center for Strategic International Studies (CSIS).
Les intervenants officiels à cette conférence du CSIS, ont été :
-La modératrice Joana Mendelson,
-L’ambassadeur d’Haïti auprès des Etats-Unis, Raymond Joseph,
-Le directeur de staff du sous-comité des relations étrangères pour la chambre basse du Congrès américain, chargé des affaires de l’Hémisphère occidental, Jason Steinbaum,
- Et le directeur du programme caraïbéen (dialogue interaméricain), Dan Erikson
James Morrell, nous vous souhaitons la bienvenue sur les ondes de Radio Classique Inter.
RB : Joana Mendelson, dans son introduction, a mis l’accent sur les axes principaux de cet entretien, les émeutes de la faim et sa conséquence exceptionnelle, la destitution du premier ministre.
Vous avez assisté et participé à cet entretien organisé par le CSIS au début de ce mois.
Quel était le but réel de cet entretien ?
JM: Les deux groupes de réflexion, CSIS et Inter-American Dialogue ont couvert Haïti depuis un long moment. En février dernier, le CSIS a présenté le leader de l'UNDP en Haïti. En avril, il a programmé Hedi Annabi, chef de mission à l'ONU. Ceci a été annulé quand Annabi a du retourner précipitamment, en Haïti pour affronter la crise. Compte tenu de la gravité de la crise, les deux groupes de réflexion ont estimé qu'il était temps de reprendre la couverture médiatique.
A l'exception du modérateur, les intervenants étaient l'ambassadeur d'Haïti, le directeur du personnel d'un sous-comité du Congrès et un représentant de l'Inter-American Dialogue. La tâche de l'Ambassadeur était de présenter son gouvernement sous le meilleur jour possible, ce qu'il a fait fort adroitement. Le représentant du Congrès a déclaré qu'il éviterait les questions politiques haïtiennes. S'il y avait quelqu'un parmi les intervenants qui avait la possibilité de s'attaquer au phénomène politique qui pourrait étayer à la fois, les émeutes de la faim et l'impasse gouvernementale, ce serait Dan Erikson de l'Inter-American Dialogue.
Parmi les invités, il n'y avait vraiment personne pour présenter le point de vue de l'intelligentsia démocratique haïtienne, qui pourrait soulever plus directement les questions d'élections manquées, la menace conséquente sur le parlement et les manœuvres souterraines pour la prochaine présidence qui sont à la base de bon nombre des phénomènes de surface. Quand on feuillette les pages de l'histoire d'Haïti, on est frappé par la nature "all-consuming" de cette campagne pour la présidentielle et l'effet extrêmement perturbateur que cela peut avoir sur l'économie et les institutions politiques. Etant donné l'absence d'une telle perspective critique, le danger était que les intervenants n'effleurent que la surface de ces évènements et manquent la dynamique sous-jacente.
Translation: The two think-tanks, CSIS and Inter-American Dialogue, have covered Haiti for a long time. Last February, the CSIS presented the head of the UNDP in Haiti. In April, it scheduled Hedi Annabi, the head of the U.N. mission. This was canceled when Annabi had to rush back to Haiti to contend with the crisis. In view of the gravity of the crisis, the two thinktanks believed it was time to resume coverage.
Apart from the moderator, the presenters consisted of the ambassador of Haiti, the staff director of a congressional subcommittee, and a representative of the Inter-American Dialogue. The ambassador=s responsibility was to present his government in the best possible light, and he did so ably. The congressional presenter declared that he would steer clear of Haitian political questions. If there was anyone then on the panel who might grapple with the political phenomena which might underpin both the hunger riots and the prime-ministerial impasse, it would be Dan Erikson of the Inter-American Dialogue.
There was no one really on the panel to present the perspective of the Haitian democratic intelligentsia, who might raise more sharply the questions of missed elections, the consequent threat to parliament, and the subterranean maneuverings for the next presidency which underlie many of the surface phenomena. When one leafs through the pages of Haitian history one is struck by the all-consuming nature of this drive for the presidency and the enormously disruptive effect it can have on the economy and political institutions. Given the lack of such critical perspective, there was a danger that the panel might touch only the surface of things and miss the underlying dynamics.
RB : Selon ce qu’a avancé Joana Mendelson dans son introduction, êtes-vous aussi certain qu’elle, que ce gouvernement soit vraiment en position et prêt à résoudre les problèmes auxquels le pays est en train de faire face ?
JM: Eh bien, Johanna n'a pas dit que le gouvernement Haïtien était prêt à résoudre les problèmes du pays mais plutôt qu'il était prêt à aller de l'avant avec la confirmation d'un Premier ministre. Sur cette question, je suis plein d'espoir mais loin d'en être certain, compte tenu du haut taux d'échec des candidats de Préval.
Translation: Well, Johanna didn’t say that the Haitian government was poised to solve the problems of the country rather that it was poised to go ahead with confirmation of a prime minister. On that question, I am hopeful, but far from certain given the high failure rate of Preval=s nominees.
RB : Ayant à l’esprit les réactions de la communauté internationale face à la nouvelle crise haïtienne, avez-vous l’impression, comme l’avait avancé Jason Steinbaum au début de son intervention, que la communauté internationale ne va pas permettre Haïti de faillir ?
JM: La communauté internationale a réalisé un investissement important en Haïti. Elle a pris à cœur la leçon de la détérioration du milieu des années 1990 et de son départ prématuré et cette fois, elle a installé une mission importante et la maintient depuis quatre ans. On peut être d'accord avec Jason dans la mesure où des moyens ont été mis en place pour éviter toute défaillance. Toute la question est de savoir si cette capacité technique est utilisée efficacement. Puisque la souveraineté haïtienne doit être préservée, la décision revient au peuple Haïtien, "le conducteur de la voiture reste Haïtien". Si ce conducteur est déterminé à "quitter" la route pour les raisons historiques mentionnées ci-dessus, alors le directeur étranger de la mission doit être prêt à saisir le volant ou bien les deux pourrait être responsable de l'accident.
La "déviation" a déjà commencé pourtant il n'y a aucun signe de mesure corrective adoptée par la mission de l'ONU. Sur ce sujet, les intervenants n'ont fait aucune suggestion.
Translation: The international community has made a major investment in Haiti. It has taken to heart the lesson of the deterioration of the midB1990s and its premature departure, and this time it has put in a potent mission and kept it there for four years. One can agree with Jason to the extent that the means to prevent failure are in place. The question remains whether this technical capacity is being used effectively towards the intended end. Since Haitian sovereignty is to be preserved, the driver of the car remains Haitian. If that driver is determined to drive off the road for the historical reasons mentioned above, then the foreign director of the mission had better be ready to grab for the steering wheel as well, or else both could be headed for a crash. The veering off has already begun yet there is no sign of corrective action by the U.N. mission, nor did the panel make any suggestions in this regard.
piporiko- Super Star
-
Nombre de messages : 4753
Age : 53
Localisation : USA
Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
Loisirs : MUSIC MOVIES BOOKS
Date d'inscription : 21/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: L'impulsif
Re: Morrell James ( Haiti Democracy Project) 202-588-8700
RB : Jason Steinbaum a voulu établir une différence sans distinction pour celui qui a réellement faim.
Avoir faim étant un état physique, il y a-t-il une différence pour celui qui a vraiment faim, qu’il n’ait pas accès à la nourriture à cause de la faiblesse de son pouvoir d’achat, ou de la famine ?
JM: Effectivement, il n'y a aucune différence puisque la faim est un état physique. Pour le corps humain, peu importe que ce soit un manque absolu de nourriture ou un manque de moyens sociaux qui soient la cause de la "faim". Le corps est affaibli, ce qui le rend vulnérable à la maladie et à la mort prématurée. L'ampleur de la crise de faim est sans précédent dans l'histoire haïtienne. La dépendance à l'égard des importations étrangères dans un pays avec une telle tradition agricole est particulièrement alarmante.
Par conséquent, nous devons être très prudents avec ces formulations, de peur de communiquer involontairement une profonde inquiétude justifiée par cette situation. Certaines remarques indélicates du Président Préval ont semblé allumer le fusible des émeutes de la faim.
Lors de la conférence, il a été précisé par un membre d' "Haiti Democracy Project" que le président et le premier ministre étaient agronomes. Pourtant ni l'un ni l'autre n'ont favorisé l'agriculture de façon significative. Plutôt que la faim, le président a pointé du doigt, la constitution avec ses limites sur le pouvoir présidentiel comme étant l'élément le plus déstabilisant à l'horizon. Clairement, les priorités du gouvernement étaient ailleurs.
Translation: Indeed, that would be a distinction without a difference since hunger is a physical state. It matters not to the body whether there is an absolute lack of food or lack of the social means to get itBthe body is weakened, leading to vulnerability to disease and premature death. The extent of the hunger crisis is unprecedented in Haitian history. Particularly alarming is the dependence on foreign imports in a country with such an agricultural tradition.
One therefore has to be very careful with these formulations lest one unintentionally communicate anything less than the deep alarm that this situation warrants. Certain insensitive remarks by President Preval seemed to light the fuse of the hunger riots.
At the conference, it was pointed out by a member of the Haiti Democracy Project that both the president and prime minister were agronomists. Yet neither had promoted agriculture to a meaningful extent. Rather than hunger, the president had pointed to the constitution with its limits on presidential power as the most destabilizing element on the horizon. Clearly the priorities of the government were elsewhere.
RB : Qu’espérez-vous du projet de biocarburant dont parle Jason Steinbaum pour Haïti ?
JM: Ce projet parait très prometteur, encore comme indiqué plus haut dans la discussion de la mission de l’ONU, on doit être prudent en cherchant refuge appliquant des solutions techniques à des problèmes politiques. Le problème politique qui n’est pas abordé comme tel, sapera la plus efficace des solutions techniques.
Translation: The project appears to be promising, yet, as indicated above in the discussion of the U.N. mission, one must be careful about taking refuge in technical solutions to political problems. The political problems, left unaddressed, would undermine the most proficient technical solutions.
RB : Selon la conclusion de Jason Steinbaum, Haïti n’est pas encore dans une crise. Elle est en train de glisser rapidement sur la pente vers la crise.
Etes-vous de cet avis ?
JM: Haïti demeure en crise. Le gouvernement est préoccupé par des questions de pouvoir tel que, comment éliminer des rivaux, enlever les gardes fous constitutionnels pour limiter le pouvoir, et fixer les résultats des élections. Ceci laisse la faim comme une question à résoudre par la charité étrangère. Jason est correcte, que la réaction internationale a été généreuse et que les Etats-Unis peuvent en être fiers. Néanmoins sans la volonté politique en Haïti de recréer la capacité agricole indigène, l’aide étrangère demeurera un palliatif.
Translation: Haiti remains in crisis. The government is preoccupied with power issues such as how to eliminate rivals, remove constitutional checks on power, and fix the outcome of elections. This leaves hunger as an issue to be addressed by foreign charity. Jason is right that the international response has been generous and something that the United States can be proud of. Nevertheless, without the political will in Haiti to recreate indigenous agricultural capacity, this foreign help will remain a palliative.
RB : Constatant le calme apparent, Jason Steinbaum n’a pas l’impression que la marmite est en train de bouillir en Haïti.
Avez-vous la même impression ?
JM: Pour moi la situation en Haïti demeure explosive. Si quelqu’un perçoit les émeutes d’avril comme étant principalement motivées par l’économie, dans ce cas, ces facteurs économiques demeurent inchangés. Si quelqu’un les perçoit comme inspirées par la politique, dans ce cas les acteurs politiques sont toujours présents, non maîtrisés par la mission de l’ONU.
Translation: For me, the situation in Haiti remains explosive. If one regards the April riots as primarily economically motivated, then those economic factors remain in place. If one sees them as politically inspired, then those actors are still there, unchecked by the U.N. mission.
It has traditionally been said, the Haitian people are not uprisers. But in April, they did rise. It would be rash to make any predictions in this regard.
RB : L’ambassadeur Raymond Joseph déclare qu’Haïti n’est entrée en crise qu’à partir du 12 avril 2008.
Etes-vous de cet avis ?
JM: Comme un Américain d’origine haïtienne membre de Haiti Democracy Project a mentionné à la conférence, quelqu’un aura un point de vue différent de la situation, s’il visite actuellement Haïti et parle aux gens des rues dans leur langue. Ce membre a parlé aux haïtiens en août 2007 au sujet de la faim et a trouvé la situation alarmante.
Les précurseurs de la crise politique ont commencé aussi à apparaître cet été quand le gouvernement n’a pas établi les assemblées locales qui devraient nommer les membres du Conseil Electorale Permanent. Compte tenu de la diversité des partis politiques au niveau local, ceci aurait résulté en un Conseil pluraliste que le Président Préval ne pourrait pas contrôler.
Sous le leadership d’un autre membre de Haiti Democracy Project le Sen. Rudolph Boulos, une conférence conjointe du Sénat et de la Chambre des députés a été tenue à Kaliko Beach qui a résulté finalement à l’installation des autorités locales. Mais le processus n’est pas allé plus loin.
Translation: As a Haitian-American member of the Haiti Democracy Project noted at the conference, one had a different view of this matter if one actually visited Haiti and talked to the people in the streets in their own language. This member had spoken with the Haitians in August 2007 about hunger and had found their situation alarming.
The precursors of the political crisis also began appearing that summer when the government failed to set up the local assemblies which would nominate the members of a permanent electoral commission. Given the diversity of political parties at the local level, this would have resulted in a pluralistic commission that President Preval could not control.
Under the leadership of another member of the Haiti Democracy Project, Sen. Rudolph Boulos, a joint SenateBChamber of Deputies conference was held at Kaliko Beach which resulted in local officials finally being installed. But this is as far as the process went.
RB : L’ambassadeur Raymond Joseph a voulu banaliser et passer en ridicule l’échec des deux prédécesseurs de la nouvelle candidate à la primature.
Pensez-vous que ce jeu de dupe soit aussi simple qu’il veut le faire croire ?
JM: C’est un fait connu en Haïti : Ne croyez- pas à ce que vous entendez, mais seulement à la moitié de ce que vous voyez. Quand il s’agit de l’état civil des ancêtres, de la période de résidence en Haïti, ou d’un aspect de la vie privée de quelqu’un, on est en droit d’avoir des réserves.
Avoir faim étant un état physique, il y a-t-il une différence pour celui qui a vraiment faim, qu’il n’ait pas accès à la nourriture à cause de la faiblesse de son pouvoir d’achat, ou de la famine ?
JM: Effectivement, il n'y a aucune différence puisque la faim est un état physique. Pour le corps humain, peu importe que ce soit un manque absolu de nourriture ou un manque de moyens sociaux qui soient la cause de la "faim". Le corps est affaibli, ce qui le rend vulnérable à la maladie et à la mort prématurée. L'ampleur de la crise de faim est sans précédent dans l'histoire haïtienne. La dépendance à l'égard des importations étrangères dans un pays avec une telle tradition agricole est particulièrement alarmante.
Par conséquent, nous devons être très prudents avec ces formulations, de peur de communiquer involontairement une profonde inquiétude justifiée par cette situation. Certaines remarques indélicates du Président Préval ont semblé allumer le fusible des émeutes de la faim.
Lors de la conférence, il a été précisé par un membre d' "Haiti Democracy Project" que le président et le premier ministre étaient agronomes. Pourtant ni l'un ni l'autre n'ont favorisé l'agriculture de façon significative. Plutôt que la faim, le président a pointé du doigt, la constitution avec ses limites sur le pouvoir présidentiel comme étant l'élément le plus déstabilisant à l'horizon. Clairement, les priorités du gouvernement étaient ailleurs.
Translation: Indeed, that would be a distinction without a difference since hunger is a physical state. It matters not to the body whether there is an absolute lack of food or lack of the social means to get itBthe body is weakened, leading to vulnerability to disease and premature death. The extent of the hunger crisis is unprecedented in Haitian history. Particularly alarming is the dependence on foreign imports in a country with such an agricultural tradition.
One therefore has to be very careful with these formulations lest one unintentionally communicate anything less than the deep alarm that this situation warrants. Certain insensitive remarks by President Preval seemed to light the fuse of the hunger riots.
At the conference, it was pointed out by a member of the Haiti Democracy Project that both the president and prime minister were agronomists. Yet neither had promoted agriculture to a meaningful extent. Rather than hunger, the president had pointed to the constitution with its limits on presidential power as the most destabilizing element on the horizon. Clearly the priorities of the government were elsewhere.
RB : Qu’espérez-vous du projet de biocarburant dont parle Jason Steinbaum pour Haïti ?
JM: Ce projet parait très prometteur, encore comme indiqué plus haut dans la discussion de la mission de l’ONU, on doit être prudent en cherchant refuge appliquant des solutions techniques à des problèmes politiques. Le problème politique qui n’est pas abordé comme tel, sapera la plus efficace des solutions techniques.
Translation: The project appears to be promising, yet, as indicated above in the discussion of the U.N. mission, one must be careful about taking refuge in technical solutions to political problems. The political problems, left unaddressed, would undermine the most proficient technical solutions.
RB : Selon la conclusion de Jason Steinbaum, Haïti n’est pas encore dans une crise. Elle est en train de glisser rapidement sur la pente vers la crise.
Etes-vous de cet avis ?
JM: Haïti demeure en crise. Le gouvernement est préoccupé par des questions de pouvoir tel que, comment éliminer des rivaux, enlever les gardes fous constitutionnels pour limiter le pouvoir, et fixer les résultats des élections. Ceci laisse la faim comme une question à résoudre par la charité étrangère. Jason est correcte, que la réaction internationale a été généreuse et que les Etats-Unis peuvent en être fiers. Néanmoins sans la volonté politique en Haïti de recréer la capacité agricole indigène, l’aide étrangère demeurera un palliatif.
Translation: Haiti remains in crisis. The government is preoccupied with power issues such as how to eliminate rivals, remove constitutional checks on power, and fix the outcome of elections. This leaves hunger as an issue to be addressed by foreign charity. Jason is right that the international response has been generous and something that the United States can be proud of. Nevertheless, without the political will in Haiti to recreate indigenous agricultural capacity, this foreign help will remain a palliative.
RB : Constatant le calme apparent, Jason Steinbaum n’a pas l’impression que la marmite est en train de bouillir en Haïti.
Avez-vous la même impression ?
JM: Pour moi la situation en Haïti demeure explosive. Si quelqu’un perçoit les émeutes d’avril comme étant principalement motivées par l’économie, dans ce cas, ces facteurs économiques demeurent inchangés. Si quelqu’un les perçoit comme inspirées par la politique, dans ce cas les acteurs politiques sont toujours présents, non maîtrisés par la mission de l’ONU.
Translation: For me, the situation in Haiti remains explosive. If one regards the April riots as primarily economically motivated, then those economic factors remain in place. If one sees them as politically inspired, then those actors are still there, unchecked by the U.N. mission.
It has traditionally been said, the Haitian people are not uprisers. But in April, they did rise. It would be rash to make any predictions in this regard.
RB : L’ambassadeur Raymond Joseph déclare qu’Haïti n’est entrée en crise qu’à partir du 12 avril 2008.
Etes-vous de cet avis ?
JM: Comme un Américain d’origine haïtienne membre de Haiti Democracy Project a mentionné à la conférence, quelqu’un aura un point de vue différent de la situation, s’il visite actuellement Haïti et parle aux gens des rues dans leur langue. Ce membre a parlé aux haïtiens en août 2007 au sujet de la faim et a trouvé la situation alarmante.
Les précurseurs de la crise politique ont commencé aussi à apparaître cet été quand le gouvernement n’a pas établi les assemblées locales qui devraient nommer les membres du Conseil Electorale Permanent. Compte tenu de la diversité des partis politiques au niveau local, ceci aurait résulté en un Conseil pluraliste que le Président Préval ne pourrait pas contrôler.
Sous le leadership d’un autre membre de Haiti Democracy Project le Sen. Rudolph Boulos, une conférence conjointe du Sénat et de la Chambre des députés a été tenue à Kaliko Beach qui a résulté finalement à l’installation des autorités locales. Mais le processus n’est pas allé plus loin.
Translation: As a Haitian-American member of the Haiti Democracy Project noted at the conference, one had a different view of this matter if one actually visited Haiti and talked to the people in the streets in their own language. This member had spoken with the Haitians in August 2007 about hunger and had found their situation alarming.
The precursors of the political crisis also began appearing that summer when the government failed to set up the local assemblies which would nominate the members of a permanent electoral commission. Given the diversity of political parties at the local level, this would have resulted in a pluralistic commission that President Preval could not control.
Under the leadership of another member of the Haiti Democracy Project, Sen. Rudolph Boulos, a joint SenateBChamber of Deputies conference was held at Kaliko Beach which resulted in local officials finally being installed. But this is as far as the process went.
RB : L’ambassadeur Raymond Joseph a voulu banaliser et passer en ridicule l’échec des deux prédécesseurs de la nouvelle candidate à la primature.
Pensez-vous que ce jeu de dupe soit aussi simple qu’il veut le faire croire ?
JM: C’est un fait connu en Haïti : Ne croyez- pas à ce que vous entendez, mais seulement à la moitié de ce que vous voyez. Quand il s’agit de l’état civil des ancêtres, de la période de résidence en Haïti, ou d’un aspect de la vie privée de quelqu’un, on est en droit d’avoir des réserves.
piporiko- Super Star
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Localisation : USA
Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
Loisirs : MUSIC MOVIES BOOKS
Date d'inscription : 21/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: L'impulsif
Re: Morrell James ( Haiti Democracy Project) 202-588-8700
L’agence de nouvelle AlterPresse a interviewé un ex-officiel haïtien :
L=ancien ministre de l=agriculture, Gerald Mathurin, actuel dirigeant de la Coordination Régionale des Organisations du Sud-est (CROS), a qualifié de « tollé mineur » cachant des intérêts inavoués, la campagne de rumeurs orchestrée contre le premier ministre désigné Michèle Duvivier Pierre-Louis.
« Il ne faut pas se laisser prendre à ce jeu ».
Mathurin affirme que « c=est l=après Préval qui se discute aujourd’hui ».
Constitutionnellement, le président ne peut briguer un troisième mandat. « Quel rôle a-t-il décidé de jouer ? Quel groupe politique va-t-il favoriser ? Telles sont les questions qui se posent », souligne-t-il.
Face à cet enjeu de pouvoir, explique Gérald Mathurin, le désaccord, la méfiance et la division se sont installés au sein de la plate-forme Espoir, sous la bannière de laquelle Préval a été élu.
Dans ce qui paraît être une « bataille entre l=exécutif et le législatif », il y a aussi des acteurs moins visibles, « des mains occultes qui manœuvrent dans l=ombre », selon Mahturin.
C=est dans ce contexte, dit-il, que se sont produits les rejets des deux précédents premiers ministres désignés (Eric Pierre et Robert Manuel). Les critères techniques évoqués par les parlementaires sont considérés comme des * prétextes + par le dirigeant de CROS.
« Tout le monde sait que ce qu=on voit n=est qu=une apparence qui cache la réalité », déclare-t-il.
Cette * bataille pour le pouvoir + est qualifiée de « stérile », par Mathurin. « Dans l=état actuel des choses, ce n=est pas une bataille pour apporter des réponses aux problèmes de la société, mais pour contrôler les avenues du pouvoir et assurer sa réussite personnelle », opine l=ancien ministre.
http://alterpresse.org/spip.php?article7445 9 juillet 2008
Translation: It has been well said of Haiti: Believe nothing of what you hear and only half of what you see. When the reasons have to do with one=s grandfather=s name or period of residency in Haiti, or aspects of someone=s private life, one is entitled to move to the skeptical mode.
The Haitian news agency Alterpresse recently interviewed a former Haitian official:
L=ancien ministre de l=agriculture, Gerald Mathurin, actuel dirigeant de la Coordination Régionale des Organisations du Sud-est (CROS), a qualifié de « tollé mineur » cachant des intérêts inavoués, la campagne de rumeurs orchestrée contre le premier ministre désigné Michèle Duvivier Pierre-Louis.
« Il ne faut pas se laisser prendre à ce jeu ».
Mathurin affirme que « c=est l=après Préval qui se discute aujourd’hui ».
Constitutionnellement, le président ne peut briguer un troisième mandat. « Quel rôle a-t-il décidé de jouer ? Quel groupe politique va-t-il favoriser ? Telles sont les questions qui se posent », souligne-t-il.
Face à cet enjeu de pouvoir, explique Gérald Mathurin, le désaccord, la méfiance et la division se sont installés au sein de la plate-forme Espoir, sous la bannière de laquelle Préval a été élu.
Dans ce qui paraît être une « bataille entre l=exécutif et le législatif », il y a aussi des acteurs moins visibles, « des mains occultes qui manœuvrent dans l=ombre », selon Mahturin.
C=est dans ce contexte, dit-il, que se sont produits les rejets des deux précédents premiers ministres désignés (Eric Pierre et Robert Manuel). Les critères techniques évoqués par les parlementaires sont considérés comme des * prétextes + par le dirigeant de CROS.
« Tout le monde sait que ce qu=on voit n=est qu=une apparence qui cache la réalité », déclare-t-il.
Cette * bataille pour le pouvoir + est qualifiée de « stérile », par Mathurin. « Dans l=état actuel des choses, ce n=est pas une bataille pour apporter des réponses aux problèmes de la société, mais pour contrôler les avenues du pouvoir et assurer sa réussite personnelle », opine l=ancien ministre.
http://alterpresse.org/spip.php?article7445 9 juillet 2008
RB : L’ambassadeur Raymond Joseph a voulu faire croire que les émeutes de la faim n’avaient ni fond de vérité, ni légitimité. Alors que Jason Steinbaum vient d’admettre qu’à sa visite en Haïti, il a constaté que les plus vulnérables, n’ont pas accès à la nourriture, faute de pouvoir d’achat.
Qui est en train de tromper qui ?
JM: Qu’il y ait eu un élément important de spontanéité et de légitimité à ce soulèvement on ne peut pas s’en douter. De loin, il parait que les masses haïtiennes étaient en train de battre au fléau des réalités économiques inexorables – la flambée des prix sur le marché international. Mais on doit accorder plus de crédit aux Haïtiens pour leur capacité de reconnaître la situation dans laquelle ils sont et leurs efforts pour l’améliorer. Ils ont pu d’une manière détecter ce que la communauté internationale n’a pas pu, que les priorités de Préval étaient autre part. Ils ont bien compris que quand les prix des commodités ont augmenté brusquement, que l’homme qu’ils avaient élu, n’a rien fait pour eux. Ils ont réagi en conséquence.
Translation: That there was a large element of spontaneity and legitimacy to the uprisings cannot be doubted. From afar, it may have seemed that the Haitian masses were blindly flailing at inexorable economic realities Binternational price movements. But one can give the Haitians more credit for their capacity to realize the situation they are in and their attempts to improve it. They correctly sensed, in a way that the international community has not, that Preval=s priorities were elsewhere. They well knew when the price of necessities rose sharply, that the man they elected was doing nothing for them. They reacted accordingly.
L=ancien ministre de l=agriculture, Gerald Mathurin, actuel dirigeant de la Coordination Régionale des Organisations du Sud-est (CROS), a qualifié de « tollé mineur » cachant des intérêts inavoués, la campagne de rumeurs orchestrée contre le premier ministre désigné Michèle Duvivier Pierre-Louis.
« Il ne faut pas se laisser prendre à ce jeu ».
Mathurin affirme que « c=est l=après Préval qui se discute aujourd’hui ».
Constitutionnellement, le président ne peut briguer un troisième mandat. « Quel rôle a-t-il décidé de jouer ? Quel groupe politique va-t-il favoriser ? Telles sont les questions qui se posent », souligne-t-il.
Face à cet enjeu de pouvoir, explique Gérald Mathurin, le désaccord, la méfiance et la division se sont installés au sein de la plate-forme Espoir, sous la bannière de laquelle Préval a été élu.
Dans ce qui paraît être une « bataille entre l=exécutif et le législatif », il y a aussi des acteurs moins visibles, « des mains occultes qui manœuvrent dans l=ombre », selon Mahturin.
C=est dans ce contexte, dit-il, que se sont produits les rejets des deux précédents premiers ministres désignés (Eric Pierre et Robert Manuel). Les critères techniques évoqués par les parlementaires sont considérés comme des * prétextes + par le dirigeant de CROS.
« Tout le monde sait que ce qu=on voit n=est qu=une apparence qui cache la réalité », déclare-t-il.
Cette * bataille pour le pouvoir + est qualifiée de « stérile », par Mathurin. « Dans l=état actuel des choses, ce n=est pas une bataille pour apporter des réponses aux problèmes de la société, mais pour contrôler les avenues du pouvoir et assurer sa réussite personnelle », opine l=ancien ministre.
http://alterpresse.org/spip.php?article7445 9 juillet 2008
Translation: It has been well said of Haiti: Believe nothing of what you hear and only half of what you see. When the reasons have to do with one=s grandfather=s name or period of residency in Haiti, or aspects of someone=s private life, one is entitled to move to the skeptical mode.
The Haitian news agency Alterpresse recently interviewed a former Haitian official:
L=ancien ministre de l=agriculture, Gerald Mathurin, actuel dirigeant de la Coordination Régionale des Organisations du Sud-est (CROS), a qualifié de « tollé mineur » cachant des intérêts inavoués, la campagne de rumeurs orchestrée contre le premier ministre désigné Michèle Duvivier Pierre-Louis.
« Il ne faut pas se laisser prendre à ce jeu ».
Mathurin affirme que « c=est l=après Préval qui se discute aujourd’hui ».
Constitutionnellement, le président ne peut briguer un troisième mandat. « Quel rôle a-t-il décidé de jouer ? Quel groupe politique va-t-il favoriser ? Telles sont les questions qui se posent », souligne-t-il.
Face à cet enjeu de pouvoir, explique Gérald Mathurin, le désaccord, la méfiance et la division se sont installés au sein de la plate-forme Espoir, sous la bannière de laquelle Préval a été élu.
Dans ce qui paraît être une « bataille entre l=exécutif et le législatif », il y a aussi des acteurs moins visibles, « des mains occultes qui manœuvrent dans l=ombre », selon Mahturin.
C=est dans ce contexte, dit-il, que se sont produits les rejets des deux précédents premiers ministres désignés (Eric Pierre et Robert Manuel). Les critères techniques évoqués par les parlementaires sont considérés comme des * prétextes + par le dirigeant de CROS.
« Tout le monde sait que ce qu=on voit n=est qu=une apparence qui cache la réalité », déclare-t-il.
Cette * bataille pour le pouvoir + est qualifiée de « stérile », par Mathurin. « Dans l=état actuel des choses, ce n=est pas une bataille pour apporter des réponses aux problèmes de la société, mais pour contrôler les avenues du pouvoir et assurer sa réussite personnelle », opine l=ancien ministre.
http://alterpresse.org/spip.php?article7445 9 juillet 2008
RB : L’ambassadeur Raymond Joseph a voulu faire croire que les émeutes de la faim n’avaient ni fond de vérité, ni légitimité. Alors que Jason Steinbaum vient d’admettre qu’à sa visite en Haïti, il a constaté que les plus vulnérables, n’ont pas accès à la nourriture, faute de pouvoir d’achat.
Qui est en train de tromper qui ?
JM: Qu’il y ait eu un élément important de spontanéité et de légitimité à ce soulèvement on ne peut pas s’en douter. De loin, il parait que les masses haïtiennes étaient en train de battre au fléau des réalités économiques inexorables – la flambée des prix sur le marché international. Mais on doit accorder plus de crédit aux Haïtiens pour leur capacité de reconnaître la situation dans laquelle ils sont et leurs efforts pour l’améliorer. Ils ont pu d’une manière détecter ce que la communauté internationale n’a pas pu, que les priorités de Préval étaient autre part. Ils ont bien compris que quand les prix des commodités ont augmenté brusquement, que l’homme qu’ils avaient élu, n’a rien fait pour eux. Ils ont réagi en conséquence.
Translation: That there was a large element of spontaneity and legitimacy to the uprisings cannot be doubted. From afar, it may have seemed that the Haitian masses were blindly flailing at inexorable economic realities Binternational price movements. But one can give the Haitians more credit for their capacity to realize the situation they are in and their attempts to improve it. They correctly sensed, in a way that the international community has not, that Preval=s priorities were elsewhere. They well knew when the price of necessities rose sharply, that the man they elected was doing nothing for them. They reacted accordingly.
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Re: Morrell James ( Haiti Democracy Project) 202-588-8700
RB : Croyez-vous que les émeutes de la faim, comme le prétend l’ambassadeur Raymond Joseph, ont eu lieu pour provoquer le départ de la Minustah ?
JM: Je ne vois aucune raison de douter de l’important élément de réaction spontanée face à la hausse cruelle des prix des produits de première nécessité et la passivité du gouvernement face à la crise. Maintenant il ne s’agirait pas d’Haïti si certains individus ne chercheraient pas à exploiter cette énergie pour leurs intérêts personnels. L’ambassadeur Joseph était correct de noter que la Minustah a géré la situation sans tirer sur personne et ceci est au crédit de la mission.
Translation: I see no reason to doubt the large spontaneous element of reaction to cruelly high prices of necessities and the government=s passivity in the face of this crisis. Now, it would not have been Haiti if certain elements did not seek to use this energy for their own purposes. Ambassador Joseph was right to note that MINUSTAH handled the situation without shooting anyone, and this is to the mission=s credit.
RB : En constatant dans la réalité la coïncidence, du conflit intense qui a existé depuis quelque temps entre Prévale et Alexis, l’infiltration manifeste des émeutes de la faim par des agents qui ont voulu en augmenter la violence, que les sénateurs ont été séquestrés dans un hôtel la veille de l’interpellation du premier ministre pour éviter toute défection, et enfin le fait que ce soit seul en Haïti, que les émeutes de la faim aient causé la destitution du premier ministre ;
N’y a-t-il pas lieu de croire que Prévale a laissé pourrir la situation pour se débarrasser d’Alexis ?
JM: Nonobstant, l’important élément de spontanéité, il serait quelque chose de rare en Haïti, si aucun acteur politique ne chercherait pas à exploiter cette énergie dans le but d’acquisition, de retient ou de regain de pouvoir présidentiel. Au cours des manifestations, il a été rapporté partout que les partisans d’Aristide, tels que Rév. Gérard Jean Juste ou Annette Auguste circulait parmi la foule cherchant à introduire des slogans pour le retour d’Aristide et contre la Minustah. Il n’y a pas de reportage de journaliste jusqu'à présent attestant que Préval a provoqué les émeutes pour se débarrasser d’Alexis. Qu’Alexis serait en train de se préparer pour briguer la présidence, que Préval voulait se débarrasser de lui, qu’il s’est plaint au sujet de la Constitution limitant son pouvoir de le révoquer, tout ceci a été vérifié mais pas plus. Une telle manœuvre de la part de Prévale ne serait pas inconsistante avec une détermination brûlante d’éliminer un rival. Mais il serait une manœuvre hautement suicidaire qui aurait affaibli sa présidence de manière fondamentale.
Translation: Notwithstanding the large element of spontaneity, it would be a rare thing in Haiti if no political actor sought to harness this energy to some aspect of attaining, retaining, or regaining presidential power. At the time of the events, it was widely reported that Aristide partisans such as the Rev. Gérard Jean-Juste or Annette Auguste were circulating among the crowds seeking to plant slogans for Aristide=s return and against MINUSTAH. There is no journalistic reportage so far that I am aware of to the effect that Preval provoked the riots to get rid of Alexis. That Alexis was preparing a run for the presidency, that Preval wanted to get rid of him, that he had complained about constitutional limits on his power to dismiss him, all this has been verified, but no more. Such a move by Preval would not be inconsistent with an all-consuming drive to eliminate a rival, but it would be a highly self-defeating move that has weakened his presidency in more fundamental ways.
RB : L’ambassadeur Raymond Joseph a réitéré en mainte fois, au cours de l’entretien, que la décision de répartir les votes blancs, est ce qui a consacré la légitimité du pouvoir de Préval.
Savez-vous que cette répartition au prorata des votes blancs, pour prévenir le second tour, est en violation de l’article 134 de la Constitution de 1987 et de l’article 185 de la loi electorale de 2005 ?
JM: Oui, c’était une violation de la loi électorale haïtienne. A ce moment là, j’étais à Port-au-Prince participant à la mission d’observation électorale de Haiti Democracy Project pour le 7 février 2006. J’ai soulevé ce point avec un des conseillers importants de Préval, à la mission de National Democratic Institute en Haïti et avec l’ambassadeur américain. Je me rappelle bien de l’énorme problème que cette question avait causé en Haïti aux élections de 1997, et comment d’autres irrégularités de décomptes ont vicié les élections législatives de mai 2000. Je suis aussi opposé au fait de céder aux pressions de la populace qui a été provoqué par des rumeurs de fraudes massives, insinuées par Préval. Ayant administré une mission d’observateurs étrangers de 15 personnes qui on constaté beaucoup de confusion administrative mais pas de fraude, J’ai bien su que ce qu’Haïti avait accompli était remarquable le 7 février, et que les charges de fraude n’étaient pas fondé.
Conséquemment, l’ambassadeur Preeg, le président de Haiti Democracy Project et ex-ambassadeur américain en Haïti et moi avions émis une déclaration rejetant la manipulation illégale du décompte pour donner l’avantage à Préval. La mission de l’International Foundation for Elections Systems dirigée par l’éminent professeur Edward Joseph de Johns Hopkins University expert en élection a fait de même. Cependant les gouvernements sud-américains présents et dont les troupes auraient à affronter la populace pro-Préval ont opté en faveur de la manipulation. Les Etats-Unis, le Canada et les Européens ont emboîté le pas. Une mission électorale fondée lourdement par le gouvernement canadien a fait de même.
Ambassadeur Preeg et moi avons décidé dans la même déclaration de reconnaître la légitimité des élections de Préval bien que déviant de la loi, du fait qu’il avait amassé 48% des voix contre 11% de son rival le plus rapproché. Il pourrait aisément gagner au second tour. Nous avions voulu qu’Haïti ait enfin le bénéfice d’un gouvernement légitimement élu, pour tacler les tâches difficiles qui vont se présenter.
Avec le temps le coût de cette manipulation est devenu de plus en plus clair. La première perte a été la démission de la brillante Mirlande Manigat qui a été élu sénateur pour le Département de l’Ouest. Elle a démissionné en solidarité admirable avec son mari Leslie Manigat de qui on a ravi l’opportunité de maintenir sa candidature en vie pour concourir contre Préval dans un second tour légalement requis. Comme résultat le Sénat a été privé peut être de son membre le plus illustre –une des figures incorruptibles, verticales et compétentes qu’Haïti peut offrir. Comme les travaux du Sénat attestent en maintes occasions, elle lui a gravement manqué.
Le second et le pire, c’est l’effet que cela a eu sur Préval lui-même. Amené de Marmelade à Port-au-prince par hélicoptère pour calmer la populace, Préval se trouve consacré comme l’homme indispensable. Il a le support inconditionnel de la communauté internationale même si ça signifie violer la loi ça et là. Il empocha la leçon pour exploitation future.
JM: Je ne vois aucune raison de douter de l’important élément de réaction spontanée face à la hausse cruelle des prix des produits de première nécessité et la passivité du gouvernement face à la crise. Maintenant il ne s’agirait pas d’Haïti si certains individus ne chercheraient pas à exploiter cette énergie pour leurs intérêts personnels. L’ambassadeur Joseph était correct de noter que la Minustah a géré la situation sans tirer sur personne et ceci est au crédit de la mission.
Translation: I see no reason to doubt the large spontaneous element of reaction to cruelly high prices of necessities and the government=s passivity in the face of this crisis. Now, it would not have been Haiti if certain elements did not seek to use this energy for their own purposes. Ambassador Joseph was right to note that MINUSTAH handled the situation without shooting anyone, and this is to the mission=s credit.
RB : En constatant dans la réalité la coïncidence, du conflit intense qui a existé depuis quelque temps entre Prévale et Alexis, l’infiltration manifeste des émeutes de la faim par des agents qui ont voulu en augmenter la violence, que les sénateurs ont été séquestrés dans un hôtel la veille de l’interpellation du premier ministre pour éviter toute défection, et enfin le fait que ce soit seul en Haïti, que les émeutes de la faim aient causé la destitution du premier ministre ;
N’y a-t-il pas lieu de croire que Prévale a laissé pourrir la situation pour se débarrasser d’Alexis ?
JM: Nonobstant, l’important élément de spontanéité, il serait quelque chose de rare en Haïti, si aucun acteur politique ne chercherait pas à exploiter cette énergie dans le but d’acquisition, de retient ou de regain de pouvoir présidentiel. Au cours des manifestations, il a été rapporté partout que les partisans d’Aristide, tels que Rév. Gérard Jean Juste ou Annette Auguste circulait parmi la foule cherchant à introduire des slogans pour le retour d’Aristide et contre la Minustah. Il n’y a pas de reportage de journaliste jusqu'à présent attestant que Préval a provoqué les émeutes pour se débarrasser d’Alexis. Qu’Alexis serait en train de se préparer pour briguer la présidence, que Préval voulait se débarrasser de lui, qu’il s’est plaint au sujet de la Constitution limitant son pouvoir de le révoquer, tout ceci a été vérifié mais pas plus. Une telle manœuvre de la part de Prévale ne serait pas inconsistante avec une détermination brûlante d’éliminer un rival. Mais il serait une manœuvre hautement suicidaire qui aurait affaibli sa présidence de manière fondamentale.
Translation: Notwithstanding the large element of spontaneity, it would be a rare thing in Haiti if no political actor sought to harness this energy to some aspect of attaining, retaining, or regaining presidential power. At the time of the events, it was widely reported that Aristide partisans such as the Rev. Gérard Jean-Juste or Annette Auguste were circulating among the crowds seeking to plant slogans for Aristide=s return and against MINUSTAH. There is no journalistic reportage so far that I am aware of to the effect that Preval provoked the riots to get rid of Alexis. That Alexis was preparing a run for the presidency, that Preval wanted to get rid of him, that he had complained about constitutional limits on his power to dismiss him, all this has been verified, but no more. Such a move by Preval would not be inconsistent with an all-consuming drive to eliminate a rival, but it would be a highly self-defeating move that has weakened his presidency in more fundamental ways.
RB : L’ambassadeur Raymond Joseph a réitéré en mainte fois, au cours de l’entretien, que la décision de répartir les votes blancs, est ce qui a consacré la légitimité du pouvoir de Préval.
Savez-vous que cette répartition au prorata des votes blancs, pour prévenir le second tour, est en violation de l’article 134 de la Constitution de 1987 et de l’article 185 de la loi electorale de 2005 ?
JM: Oui, c’était une violation de la loi électorale haïtienne. A ce moment là, j’étais à Port-au-Prince participant à la mission d’observation électorale de Haiti Democracy Project pour le 7 février 2006. J’ai soulevé ce point avec un des conseillers importants de Préval, à la mission de National Democratic Institute en Haïti et avec l’ambassadeur américain. Je me rappelle bien de l’énorme problème que cette question avait causé en Haïti aux élections de 1997, et comment d’autres irrégularités de décomptes ont vicié les élections législatives de mai 2000. Je suis aussi opposé au fait de céder aux pressions de la populace qui a été provoqué par des rumeurs de fraudes massives, insinuées par Préval. Ayant administré une mission d’observateurs étrangers de 15 personnes qui on constaté beaucoup de confusion administrative mais pas de fraude, J’ai bien su que ce qu’Haïti avait accompli était remarquable le 7 février, et que les charges de fraude n’étaient pas fondé.
Conséquemment, l’ambassadeur Preeg, le président de Haiti Democracy Project et ex-ambassadeur américain en Haïti et moi avions émis une déclaration rejetant la manipulation illégale du décompte pour donner l’avantage à Préval. La mission de l’International Foundation for Elections Systems dirigée par l’éminent professeur Edward Joseph de Johns Hopkins University expert en élection a fait de même. Cependant les gouvernements sud-américains présents et dont les troupes auraient à affronter la populace pro-Préval ont opté en faveur de la manipulation. Les Etats-Unis, le Canada et les Européens ont emboîté le pas. Une mission électorale fondée lourdement par le gouvernement canadien a fait de même.
Ambassadeur Preeg et moi avons décidé dans la même déclaration de reconnaître la légitimité des élections de Préval bien que déviant de la loi, du fait qu’il avait amassé 48% des voix contre 11% de son rival le plus rapproché. Il pourrait aisément gagner au second tour. Nous avions voulu qu’Haïti ait enfin le bénéfice d’un gouvernement légitimement élu, pour tacler les tâches difficiles qui vont se présenter.
Avec le temps le coût de cette manipulation est devenu de plus en plus clair. La première perte a été la démission de la brillante Mirlande Manigat qui a été élu sénateur pour le Département de l’Ouest. Elle a démissionné en solidarité admirable avec son mari Leslie Manigat de qui on a ravi l’opportunité de maintenir sa candidature en vie pour concourir contre Préval dans un second tour légalement requis. Comme résultat le Sénat a été privé peut être de son membre le plus illustre –une des figures incorruptibles, verticales et compétentes qu’Haïti peut offrir. Comme les travaux du Sénat attestent en maintes occasions, elle lui a gravement manqué.
Le second et le pire, c’est l’effet que cela a eu sur Préval lui-même. Amené de Marmelade à Port-au-prince par hélicoptère pour calmer la populace, Préval se trouve consacré comme l’homme indispensable. Il a le support inconditionnel de la communauté internationale même si ça signifie violer la loi ça et là. Il empocha la leçon pour exploitation future.
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Jeu de rôle: L'impulsif
Re: Morrell James ( Haiti Democracy Project) 202-588-8700
Translation: Yes, that was a violation of Haitian electoral law. At the time, I was in Port-au-Prince following up the Haiti Democracy Project=s electoral-observation mission for the February 7, 2006 elections. I personally raised this matter with a top adviser to Preval, to the National Democratic Institute mission in Haiti, and to the U.S. ambassador. I remembered well the acute pain this issue had caused Haiti in the 1997 elections, and how other counting irregularities had vitiated the May 2000 legislative elections. I also opposed giving way on an electoral issue to mobs which had been whipped up by Preval=s false claim of Amassive fraud.@ Having just administered a fifteen-person mission of foreign electoral observers who had seen much administrative confusion but no fraud, I knew well that Haiti had achieved remarkably on February 7 and the charge of massive fraud was unfounded.
Accordingly, Ambassador Preeg, the chairman of the Haiti Democracy Project and former U.S. ambassador to Haiti, and I issued a statement rejecting the illegal manipulation of the count to get Preval over the top. The International Foundation for Elections Systems mission, headed by the able Johns Hopkins University elections expert Prof. Edward Joseph, did the same. However, the Latin American governments on the scene whose troops would have to confront the pro-Preval crowds opted for the manipulation route. The U.S., Canadian and European governments went along. A foreign electoral mission with heavy Canadian government funding did so as well.
Ambassador Preeg and I also decided, in the same message, to accept Preval=s election as broadly legitimate even if deviating from the law, since he had amassed an impressive 48 percent, against 11 percent for his nearest rival, and clearly could have won on the second round. We very much wanted Haiti to have at last the benefit of legitimate elected government to tackle the daunting tasks ahead.
In the time since, the costs of this manipulation have become clearer. The first loss was the resignation of the brilliant Mirlande Manigat, who had been elected senator from the Ouest Department. She resigned in admirable solidarity with her husband Leslie Manigat, from whom had been filched the opportunity to keep alive his candidacy by taking on Preval in a legally-required second round. As a result, the Haitian senate was deprived of perhaps its most illustrious memberBone of the most incorruptible, upright, and competent public figures Haiti has to offer. As the quality of senate proceedings on many occasions has attested, she has been sorely missed.
Second, and worse, was the evident effect these proceedings had on Preval himself. Picked up by helicopter from Marmelade and brought to the capital to calm the crowds, Preval found himself anointed as the indispensable man. He had the unconditional support of the international community even if it meant breaking a law here or there. He pocketed the lesson for future use.
RB : Etes-vous d’accord avec la conclusion de l’ambassadeur Raymond Joseph, qu’en Haïti la Démocratie est en train de progresser et qu’Haïti est en train de faire face à de nouvelles formes de crise ?
JM: Notre organisation, Haiti Democracy Project, s'est juste efforcée d'aider Haïti à maintenir ses acquis démocratiques de 2006. En septembre 2007, devant la preuve que le fondateur de notre projet, le sénateur Boulos aidait à organiser les élections, l'administrateur Jacques Bernard a comparu devant le sénat haïtien.
Bernard était l'homme qui a eu le plus de responsabilité lors de la création de la machine administrative qui accompagna Haïti à travers trois bonnes élections en 2006 jetant ainsi les fondements pour le redressement d'Haïti et sa prospérité future.
Au sénat, Bernard a témoigné que si le gouvernement haïtien commençait maintenant, en septembre, il serait toujours temps de tenir les nécessaires élections sénatoriales avec la commission électorale existante et de maintenir le sénat au complet. Des fonds étrangers pour les élections étaient disponibles.
N'obtenant aucune réponse du gouvernement haïtien, le sénat a envoyé du 1er au 3 octobre, une délégation officielle de cinq membres à Washington dirigée par le vice-président du sénat, la Sén. Edmonde S. Beauzile qui entre autre chose, a plaidé en faveur de l'appui du "high U.S. councils".
"Haiti Democracy Project" s'est chargé de cette mission. D'autres délégations ont suivi et sont allés à Ottawa et au Mexico City.
Cette démarche ainsi que la pression de l'opinion publique haïtienne ont au moins porté Préval à s'intéresser au problème. Il a écarté l'actuelle CEP et en a formé un nouveau, de gens n’ayant aucune expérience dans le domaine électoral, mais qui sont bien imprégné de loyauté envers lui. Pour compenser ce manque de compétence, il a reconduit Jacques Bernard en tant qu'administrateur.
Comme condition pour accepter cette responsabilité non rémunérée, Bernard a insisté pour que les statuts qu'il avait rédigés et qui ont mené Haïti à trois élections couronnées de succès, restent inchangés. Apparemment, Préval était d'accord. Un mois plus tard, il envoya une nouvelle version supprimant totalement l'autorité de Bernard. Celui-ci ne pourrait pas diriger les dispositifs destinés à prévenir la fraude mais il pourrait rester et prêter son nom au processus. Bernard démissionna le jour même.
Toutes ces manigances ont créé une quasi certitude parmi les hommes politiques de l'opposition haïtienne que Préval avait l'intention d'utiliser le CEP trié sur le volet, sans la crédibilité de Bernard, pour manipuler les résultats.
Sans aucune élection pour le sénat en vue, en janvier 2008, le sénateur Boulos aida à bâtir un compromis par lequel un tiers du sénat dont les mandats étaient techniquement expirés, restaient en place pour cinq autres mois.
Maintenant, Boulos va payer personnellement le prix pour ces travaux démocratiques. Il avait lutté pour créer le Conseil Electoral Permanent, fait programmer des élections au sénat, maintenir le sénat complet en session. Il a également mis le gouvernement en garde contre la prochaine crise alimentaire, en l’invitant à réduire la taxe sur le riz, à reprendre les microcredits, et à rendre disponible les intrants agricoles aux fermiers. Toutes ces activités ont attiré l'attention désobligeante du Président Préval. Comment un simple sénateur pourrait-il remettre en cause le leadership d'un président confirmé indispensable par la communauté internationale ?
La première initiative de Préval a été de lancer une campagne de rumeur contre le sénateur. Celle-ci s'est répandue comme des champignons lors d'une campagne personnellement orchestrée par Preval pour faire expulser le sénateur Boulos pour de fausses raisons de double nationalité.
Selon la loi haïtienne, les problèmes de nationalité sont du ressort de la justice, le sénat ne peut pas non plus expulser un membre à moins que ce membre ait été dûment condamné par une cour de justice. Mais Préval savait par son expérience de Février 2006 qu'un petit problème de loi ne va pas le retenir. Le 18 mars 2008, il obtint du sénat le vote de la résolution. Boulos dans une situation dangereuse, a verbalement démissionné, quitta le pays. Il a cru qu'il pouvait être jeté en prison d'où il ne ressortirait pas vivant. Effectivement, un mandat d'arrêt avait été préparé. Plus tard, l'information a révélé que la méthode employée aurait été de lui administrer des injections pour provoquer un coma diabétique.
Au moment de ces magouilles, Boulos était vice-Président du Sénat.
Une fois en sécurité, Boulos a insisté sur le fait que sa démission verbale avait été donnée sous la contrainte, qu'il n'avait pas démissionnée par écrit, et donc il est resté sénateur. Le sénateur Beauzile a exhorté le sénat à reconsidérer sa résolution.
Le tribunal de Fort-Liberté a ensuite jugé que le sénateur Boulos avait été injustement et illégalement privé de son siège. Un certain nombre de sénateurs ont fait part de leur volonté de réexaminer l'expulsion.
Avec l'épisode de Boulos, les menaces abstraites contre des institutions démocratiques telles que des élections et le parlement ont transformé leur escalade inévitable en menaces physiques contre des personnes, exactement comme sous Aristide.
Translation: Our organization, the Haiti Democracy Project, has striven to do just thatBhelp Haiti maintain and further its democratic achievements of 2006. In September 2007, in testimony that our project founder Senator Boulos helped arrange, elections administrator Jacques Bernard appeared before the Haitian senate. Bernard was the man most responsible for creating the administrative machinery that took Haiti through three good elections in 2006 and so laid the foundation for Haiti=s recovery and future prosperity. At the senate, Bernard testified that if the Haitian government began right then, in September, there would still be time to hold the needed senatorial elections with the existing electoral commission and maintain the senate at full strength. Foreign funds for the elections were available.
Getting no response from the Haitian government, the senate next on October 1-3 sent a five-member official mission to Washington headed by senate vice-president Sen Edmonde S. Beauzile to, among other things, plead for support in high U.S. councils. The Haiti Democracy Project arranged this mission. Follow-up missions went to Ottawa and Mexico City.
This and other pressure from Haitian public opinion at least made Preval address the problem. He dismissed the existing provisional commission and formed a new one, of members innocent of any electoral experience but properly imbued with loyalty to him. To make up for this lack of competence, he reappointed Jacques Bernard as administrator.
As a condition for taking the unpaid job, Bernard insisted that the bylaws that he had written to take Haiti through three successful elections remain unchanged. Preval seemingly agreed. A month later he sent a new version completely taking away Bernard=s authority. Bernard could not run the machinery to prevent fraud, but he could stay and lend his name to the process. Bernard resigned the same day.
Together these goings-on have created a virtual certainty among Haitian opposition politicians that Preval intends to use the handpicked electoral commission, sans the credible Bernard, to rig the outcome.
With no elections for the senate in sight, in January 2008 Senator Boulos helped engineer a compromise by which the third of the senate whose terms were technically expiring stayed on the job for five more months.
Boulos would now personally pay the price for these democratic labors. He had struggled to create the permanent electoral commission, get senate elections scheduled, and keep the full senate in session. He also began speaking out warning of the coming hunger crisis and calling on the government to abate the rice tax, get microcredit to market women, and lend seeds and fertilizer to farmers. All these activities brought the invidious attention of President Preval. How could a mere senator question the leadership of a president, whose indispensability had been certified by the international community?
Preval=s first move was a rumor campaign directed against the senator. This mushroomed into a campaign personally orchestrated by Preval to have the senate expel Senator Boulos on spurious grounds of double nationality. By Haitian law, nationality issues are the province of the courts, nor can the senate expel a member unless that member has been duly convicted in the courts. But Preval knew from the experience of February 2006 that the little matter of the law need not detain him. On March 18, 2008 he got the senate to vote the resolution. Boulos, in a life-threatening situation, verbally resigned and left the country. He believed he would be put in jail, from which he would not emerge alive. Indeed, a warrant for his arrest was prepared. Later information indicated that the method of mistreatment would have been injections to put him into a coma.
At the time of these shenanigans, Boulos was vice-president of the senate.
Reaching safety, Boulos insisted that his verbal resignation had been under duress, that he had not resigned in writing, and therefore he remained senator. Senator Beauzile urged the senate to reconsider its resolution.
The court in Fort-Liberté subsequently ruled that Senator Boulos had been unfairly and unlawfully deprived of his seat. A number of senators indicated their willingness to reconsider the expulsion.
With the Boulos episode, abstract threats against democratic institutions such as elections and parliament made their inevitable escalation into physical threats against persons, exactly as under Aristide.
Accordingly, Ambassador Preeg, the chairman of the Haiti Democracy Project and former U.S. ambassador to Haiti, and I issued a statement rejecting the illegal manipulation of the count to get Preval over the top. The International Foundation for Elections Systems mission, headed by the able Johns Hopkins University elections expert Prof. Edward Joseph, did the same. However, the Latin American governments on the scene whose troops would have to confront the pro-Preval crowds opted for the manipulation route. The U.S., Canadian and European governments went along. A foreign electoral mission with heavy Canadian government funding did so as well.
Ambassador Preeg and I also decided, in the same message, to accept Preval=s election as broadly legitimate even if deviating from the law, since he had amassed an impressive 48 percent, against 11 percent for his nearest rival, and clearly could have won on the second round. We very much wanted Haiti to have at last the benefit of legitimate elected government to tackle the daunting tasks ahead.
In the time since, the costs of this manipulation have become clearer. The first loss was the resignation of the brilliant Mirlande Manigat, who had been elected senator from the Ouest Department. She resigned in admirable solidarity with her husband Leslie Manigat, from whom had been filched the opportunity to keep alive his candidacy by taking on Preval in a legally-required second round. As a result, the Haitian senate was deprived of perhaps its most illustrious memberBone of the most incorruptible, upright, and competent public figures Haiti has to offer. As the quality of senate proceedings on many occasions has attested, she has been sorely missed.
Second, and worse, was the evident effect these proceedings had on Preval himself. Picked up by helicopter from Marmelade and brought to the capital to calm the crowds, Preval found himself anointed as the indispensable man. He had the unconditional support of the international community even if it meant breaking a law here or there. He pocketed the lesson for future use.
RB : Etes-vous d’accord avec la conclusion de l’ambassadeur Raymond Joseph, qu’en Haïti la Démocratie est en train de progresser et qu’Haïti est en train de faire face à de nouvelles formes de crise ?
JM: Notre organisation, Haiti Democracy Project, s'est juste efforcée d'aider Haïti à maintenir ses acquis démocratiques de 2006. En septembre 2007, devant la preuve que le fondateur de notre projet, le sénateur Boulos aidait à organiser les élections, l'administrateur Jacques Bernard a comparu devant le sénat haïtien.
Bernard était l'homme qui a eu le plus de responsabilité lors de la création de la machine administrative qui accompagna Haïti à travers trois bonnes élections en 2006 jetant ainsi les fondements pour le redressement d'Haïti et sa prospérité future.
Au sénat, Bernard a témoigné que si le gouvernement haïtien commençait maintenant, en septembre, il serait toujours temps de tenir les nécessaires élections sénatoriales avec la commission électorale existante et de maintenir le sénat au complet. Des fonds étrangers pour les élections étaient disponibles.
N'obtenant aucune réponse du gouvernement haïtien, le sénat a envoyé du 1er au 3 octobre, une délégation officielle de cinq membres à Washington dirigée par le vice-président du sénat, la Sén. Edmonde S. Beauzile qui entre autre chose, a plaidé en faveur de l'appui du "high U.S. councils".
"Haiti Democracy Project" s'est chargé de cette mission. D'autres délégations ont suivi et sont allés à Ottawa et au Mexico City.
Cette démarche ainsi que la pression de l'opinion publique haïtienne ont au moins porté Préval à s'intéresser au problème. Il a écarté l'actuelle CEP et en a formé un nouveau, de gens n’ayant aucune expérience dans le domaine électoral, mais qui sont bien imprégné de loyauté envers lui. Pour compenser ce manque de compétence, il a reconduit Jacques Bernard en tant qu'administrateur.
Comme condition pour accepter cette responsabilité non rémunérée, Bernard a insisté pour que les statuts qu'il avait rédigés et qui ont mené Haïti à trois élections couronnées de succès, restent inchangés. Apparemment, Préval était d'accord. Un mois plus tard, il envoya une nouvelle version supprimant totalement l'autorité de Bernard. Celui-ci ne pourrait pas diriger les dispositifs destinés à prévenir la fraude mais il pourrait rester et prêter son nom au processus. Bernard démissionna le jour même.
Toutes ces manigances ont créé une quasi certitude parmi les hommes politiques de l'opposition haïtienne que Préval avait l'intention d'utiliser le CEP trié sur le volet, sans la crédibilité de Bernard, pour manipuler les résultats.
Sans aucune élection pour le sénat en vue, en janvier 2008, le sénateur Boulos aida à bâtir un compromis par lequel un tiers du sénat dont les mandats étaient techniquement expirés, restaient en place pour cinq autres mois.
Maintenant, Boulos va payer personnellement le prix pour ces travaux démocratiques. Il avait lutté pour créer le Conseil Electoral Permanent, fait programmer des élections au sénat, maintenir le sénat complet en session. Il a également mis le gouvernement en garde contre la prochaine crise alimentaire, en l’invitant à réduire la taxe sur le riz, à reprendre les microcredits, et à rendre disponible les intrants agricoles aux fermiers. Toutes ces activités ont attiré l'attention désobligeante du Président Préval. Comment un simple sénateur pourrait-il remettre en cause le leadership d'un président confirmé indispensable par la communauté internationale ?
La première initiative de Préval a été de lancer une campagne de rumeur contre le sénateur. Celle-ci s'est répandue comme des champignons lors d'une campagne personnellement orchestrée par Preval pour faire expulser le sénateur Boulos pour de fausses raisons de double nationalité.
Selon la loi haïtienne, les problèmes de nationalité sont du ressort de la justice, le sénat ne peut pas non plus expulser un membre à moins que ce membre ait été dûment condamné par une cour de justice. Mais Préval savait par son expérience de Février 2006 qu'un petit problème de loi ne va pas le retenir. Le 18 mars 2008, il obtint du sénat le vote de la résolution. Boulos dans une situation dangereuse, a verbalement démissionné, quitta le pays. Il a cru qu'il pouvait être jeté en prison d'où il ne ressortirait pas vivant. Effectivement, un mandat d'arrêt avait été préparé. Plus tard, l'information a révélé que la méthode employée aurait été de lui administrer des injections pour provoquer un coma diabétique.
Au moment de ces magouilles, Boulos était vice-Président du Sénat.
Une fois en sécurité, Boulos a insisté sur le fait que sa démission verbale avait été donnée sous la contrainte, qu'il n'avait pas démissionnée par écrit, et donc il est resté sénateur. Le sénateur Beauzile a exhorté le sénat à reconsidérer sa résolution.
Le tribunal de Fort-Liberté a ensuite jugé que le sénateur Boulos avait été injustement et illégalement privé de son siège. Un certain nombre de sénateurs ont fait part de leur volonté de réexaminer l'expulsion.
Avec l'épisode de Boulos, les menaces abstraites contre des institutions démocratiques telles que des élections et le parlement ont transformé leur escalade inévitable en menaces physiques contre des personnes, exactement comme sous Aristide.
Translation: Our organization, the Haiti Democracy Project, has striven to do just thatBhelp Haiti maintain and further its democratic achievements of 2006. In September 2007, in testimony that our project founder Senator Boulos helped arrange, elections administrator Jacques Bernard appeared before the Haitian senate. Bernard was the man most responsible for creating the administrative machinery that took Haiti through three good elections in 2006 and so laid the foundation for Haiti=s recovery and future prosperity. At the senate, Bernard testified that if the Haitian government began right then, in September, there would still be time to hold the needed senatorial elections with the existing electoral commission and maintain the senate at full strength. Foreign funds for the elections were available.
Getting no response from the Haitian government, the senate next on October 1-3 sent a five-member official mission to Washington headed by senate vice-president Sen Edmonde S. Beauzile to, among other things, plead for support in high U.S. councils. The Haiti Democracy Project arranged this mission. Follow-up missions went to Ottawa and Mexico City.
This and other pressure from Haitian public opinion at least made Preval address the problem. He dismissed the existing provisional commission and formed a new one, of members innocent of any electoral experience but properly imbued with loyalty to him. To make up for this lack of competence, he reappointed Jacques Bernard as administrator.
As a condition for taking the unpaid job, Bernard insisted that the bylaws that he had written to take Haiti through three successful elections remain unchanged. Preval seemingly agreed. A month later he sent a new version completely taking away Bernard=s authority. Bernard could not run the machinery to prevent fraud, but he could stay and lend his name to the process. Bernard resigned the same day.
Together these goings-on have created a virtual certainty among Haitian opposition politicians that Preval intends to use the handpicked electoral commission, sans the credible Bernard, to rig the outcome.
With no elections for the senate in sight, in January 2008 Senator Boulos helped engineer a compromise by which the third of the senate whose terms were technically expiring stayed on the job for five more months.
Boulos would now personally pay the price for these democratic labors. He had struggled to create the permanent electoral commission, get senate elections scheduled, and keep the full senate in session. He also began speaking out warning of the coming hunger crisis and calling on the government to abate the rice tax, get microcredit to market women, and lend seeds and fertilizer to farmers. All these activities brought the invidious attention of President Preval. How could a mere senator question the leadership of a president, whose indispensability had been certified by the international community?
Preval=s first move was a rumor campaign directed against the senator. This mushroomed into a campaign personally orchestrated by Preval to have the senate expel Senator Boulos on spurious grounds of double nationality. By Haitian law, nationality issues are the province of the courts, nor can the senate expel a member unless that member has been duly convicted in the courts. But Preval knew from the experience of February 2006 that the little matter of the law need not detain him. On March 18, 2008 he got the senate to vote the resolution. Boulos, in a life-threatening situation, verbally resigned and left the country. He believed he would be put in jail, from which he would not emerge alive. Indeed, a warrant for his arrest was prepared. Later information indicated that the method of mistreatment would have been injections to put him into a coma.
At the time of these shenanigans, Boulos was vice-president of the senate.
Reaching safety, Boulos insisted that his verbal resignation had been under duress, that he had not resigned in writing, and therefore he remained senator. Senator Beauzile urged the senate to reconsider its resolution.
The court in Fort-Liberté subsequently ruled that Senator Boulos had been unfairly and unlawfully deprived of his seat. A number of senators indicated their willingness to reconsider the expulsion.
With the Boulos episode, abstract threats against democratic institutions such as elections and parliament made their inevitable escalation into physical threats against persons, exactly as under Aristide.
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Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
Loisirs : MUSIC MOVIES BOOKS
Date d'inscription : 21/08/2006
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Jeu de rôle: L'impulsif
Re: Morrell James ( Haiti Democracy Project) 202-588-8700
RB : Etes-vous d’accord avec Dan Erickson, que de février 2006 à nos jours Haïti a fait des grands progrès dans le domaine de la stabilité politique et économique ?
JM: De toute évidence, la démocratie en Haïti régresse depuis l'été 2007 après avoir fait de remarquables progrès durant les années 2004 - 2006.
Qu'est-ce qui a été révélateur de la réponse internationale à ce phénomène a été sa sélectivité. Deux délégations sénatoriales haïtiennes se sont rendues à Washington pour solliciter son soutien en faveur de la tenue des élections sénatoriales nécessaires. Jacques Bernard a publié un rapport public exposant en détail les pressions qui l'ont forcé à démissionner, et a répété ces faits aux conseillers du Congrès américain. Le vice-président du sénat a été forcé de fuir pour avoir la vie sauve. Mais c’est seulement que quand Haïti a été privé d'un premier ministre, et que la perspective d'un siège indéfiniment vide, s’est présentée, comme au cours des années 90, que les Etats-Unis ont protesté contre Preval.
Mais pour celui qui est en train d'étudier Haïti, tous ces phénomènes, que ce soit le refus d’avoir un CEP permanent, ou le refus d'organiser une élection sénatoriale, la création d’un nouveau CEP contrôlé, l'expulsion du vice-président du sénat, ou la destitution d’un premier ministre, l’incapacité de pouvoir en confirmer un nouveau, tous ces sous-ensembles sont de la même catégorie. Ils sont, selon les mots de Gérard Mathurin, tous les expressions d'une même «bataille pour contrôler les voies du pouvoir et assurer sa réussite personnelle. »
Translation: What has been revealing about the international response to this phenomenon has been its selectivity. Two Haitian senatorial delegations have now toured Washington asking for its support for the needed elections. Jacques Bernard issued a public statement detailing the pressures that forced him to resign, and repeated these facts to congressional aides. The vice-president of the senate was forced to flee for his life. But it was not until Haiti was deprived of a prime minister, and the prospect of an indefinite empty seat, as during the 1990s, presented itself, that the United States remonstrated with Preval.
But for the student of Haiti, all of these phenomena, whether the resistance to a permanent electoral commission, or the failure to hold a senate election, the manipulation of a new commission, the expulsion of the senate vice-president, or the loss, nomination, and re-nomination of prime ministers, are all subsets of the same category. They are, in Gerard Mathurin=s words, all so many expressions of the same Abataille pour contrôler les avenues du pouvoir et assurer sa réussite personnelle.@
RB : Juste après avoir mentionné les progrès en matière de stabilité politique Dan Erickson admet qu’Haïti est continuellement en crise et que ce soit de sa nature.
Comment expliquez-vous cette contradiction ?
JM: Eh bien, Dan serait probablement le premier à reconnaître la contradiction, qui a été résumée dans le titre d'une excellente étude de 2007 de l'Inter-American Dialogue : «Haïti: de réels progrès, réel de fragilité." Connaissant bien Haïti, Dan n'était pas certain de garantir l'irréversibilité des progrès. En fait, tous les étudiants sérieux d’Haïti devront s'emparer du problème : comment se fait-il qu'Haïti puisse réaliser les élections de 2006 et instituer un gouvernement légitime, pour retomber dans la menace habituelle des élections truquées, la menace de changement constitutionnel pour permettre des mandats successifs, l'érosion du Parlement, la persécution des opposants politiques, et le vide gouvernemental?
C'est un problème pour "Haiti Democracy Project" au dessus de tous les autres. Comme nous l'avions préconisé depuis 2002, ce qu'Haïti avait le plus besoin, c'était d'une élection libre, par laquelle l'action des électeurs pourrait accorder le précieux cadeau de la légitimité au gouvernement d'Haïti, et ainsi jeter les bases du redressement et de la modernisation. Nous avons obtenu ce que nous avons demandé, mais cela n'a pas apporté le résultat escompté.
La seule réponse que nous pouvons trouver, pour nous sauver de cette contradiction, est de continuer à tenir des élections jusqu'à ce que l'intelligentsia démocratique haïtienne envoie une brochette de candidats qualifiés intègres et capables - ce qu'Haïti possède à la fois dans le pays et dans la Diaspora - et que les électeurs auront le besoin de les choisir. Quand on se souvient des pays voisins dans les années 1980 qui étaient dans une situation aussi triste que celle dans laquelle Haïti se trouve aujourd'hui, ou même pire, comme la République dominicaine ou le Salvador. Il a fallu des élections répétées avant que des équipes à l'esprit moderniste issues du monde de l'entreprise, des intellectuels et de la Diaspora soient mis en place. Ensuite, ces pays ont décollé, créant des opportunités économiques pour beaucoup.
C'est pour cette raison que la menace faite par le Président Préval est si pernicieuse, il voudrait enlever la possibilité de tenir des élections libres pour donner aux électeurs d'Haïti et au secteur démocratique une autre chance de créer une gouvernance efficace.
Translation: Well, Dan would probably be the first to admit the contradiction, which was encapsulated in the title of the Inter-American Dialogue=s excellent study in 2007: AHaiti: Real Progress, Real Fragility.@ Knowing Haiti well, Dan was not about to vouch for the irreversibility of the progress, welcome as it had been. In fact, all serious students of Haiti will have to grasp this particular nettle: how is it that Haiti could achieve the elections of 2006 and institute legitimate government, only to have it backslide into the usual threat of rigged elections, the threat of constitutional change to allow consecutive terms, the erosion of parliament, the persecution of political opponents, and governmental void?
This is a problem for the Haiti Democracy Project above all, as we had been advocating since 2002 that what Haiti needed most was a free election, by which the action of the voters could bestow the precious gift of legitimacy on Haiti=s government, and so lay the foundation for recovery and modernization. We got what we asked for, but it has not brought the result.
The only answer we can find, to rescue us from this contradiction, is to keep having elections until the Haitian democratic intelligentsia finally send a better-unified slate of qualified candidates of integrity and capacityBof whom Haiti has many both at home and in the DiasporaBand the voters have the sense to choose them. When one recalls neighboring countries that in the 1980s were in the same sad shape that Haiti is in today, or worseBsuch as the Dominican Republic or El SalvadorBit took repeated elections before modern-minded teams from the business, intellectual and Diaspora communities were put in place. Then these countries took off, creating economic opportunity for many.
It is for this reason that the threat posed by President Preval is so pernicious, that he would take away the possibility of free elections to give Haiti=s voters and democratic sector another chance to create effective governance.
JM: De toute évidence, la démocratie en Haïti régresse depuis l'été 2007 après avoir fait de remarquables progrès durant les années 2004 - 2006.
Qu'est-ce qui a été révélateur de la réponse internationale à ce phénomène a été sa sélectivité. Deux délégations sénatoriales haïtiennes se sont rendues à Washington pour solliciter son soutien en faveur de la tenue des élections sénatoriales nécessaires. Jacques Bernard a publié un rapport public exposant en détail les pressions qui l'ont forcé à démissionner, et a répété ces faits aux conseillers du Congrès américain. Le vice-président du sénat a été forcé de fuir pour avoir la vie sauve. Mais c’est seulement que quand Haïti a été privé d'un premier ministre, et que la perspective d'un siège indéfiniment vide, s’est présentée, comme au cours des années 90, que les Etats-Unis ont protesté contre Preval.
Mais pour celui qui est en train d'étudier Haïti, tous ces phénomènes, que ce soit le refus d’avoir un CEP permanent, ou le refus d'organiser une élection sénatoriale, la création d’un nouveau CEP contrôlé, l'expulsion du vice-président du sénat, ou la destitution d’un premier ministre, l’incapacité de pouvoir en confirmer un nouveau, tous ces sous-ensembles sont de la même catégorie. Ils sont, selon les mots de Gérard Mathurin, tous les expressions d'une même «bataille pour contrôler les voies du pouvoir et assurer sa réussite personnelle. »
Translation: What has been revealing about the international response to this phenomenon has been its selectivity. Two Haitian senatorial delegations have now toured Washington asking for its support for the needed elections. Jacques Bernard issued a public statement detailing the pressures that forced him to resign, and repeated these facts to congressional aides. The vice-president of the senate was forced to flee for his life. But it was not until Haiti was deprived of a prime minister, and the prospect of an indefinite empty seat, as during the 1990s, presented itself, that the United States remonstrated with Preval.
But for the student of Haiti, all of these phenomena, whether the resistance to a permanent electoral commission, or the failure to hold a senate election, the manipulation of a new commission, the expulsion of the senate vice-president, or the loss, nomination, and re-nomination of prime ministers, are all subsets of the same category. They are, in Gerard Mathurin=s words, all so many expressions of the same Abataille pour contrôler les avenues du pouvoir et assurer sa réussite personnelle.@
RB : Juste après avoir mentionné les progrès en matière de stabilité politique Dan Erickson admet qu’Haïti est continuellement en crise et que ce soit de sa nature.
Comment expliquez-vous cette contradiction ?
JM: Eh bien, Dan serait probablement le premier à reconnaître la contradiction, qui a été résumée dans le titre d'une excellente étude de 2007 de l'Inter-American Dialogue : «Haïti: de réels progrès, réel de fragilité." Connaissant bien Haïti, Dan n'était pas certain de garantir l'irréversibilité des progrès. En fait, tous les étudiants sérieux d’Haïti devront s'emparer du problème : comment se fait-il qu'Haïti puisse réaliser les élections de 2006 et instituer un gouvernement légitime, pour retomber dans la menace habituelle des élections truquées, la menace de changement constitutionnel pour permettre des mandats successifs, l'érosion du Parlement, la persécution des opposants politiques, et le vide gouvernemental?
C'est un problème pour "Haiti Democracy Project" au dessus de tous les autres. Comme nous l'avions préconisé depuis 2002, ce qu'Haïti avait le plus besoin, c'était d'une élection libre, par laquelle l'action des électeurs pourrait accorder le précieux cadeau de la légitimité au gouvernement d'Haïti, et ainsi jeter les bases du redressement et de la modernisation. Nous avons obtenu ce que nous avons demandé, mais cela n'a pas apporté le résultat escompté.
La seule réponse que nous pouvons trouver, pour nous sauver de cette contradiction, est de continuer à tenir des élections jusqu'à ce que l'intelligentsia démocratique haïtienne envoie une brochette de candidats qualifiés intègres et capables - ce qu'Haïti possède à la fois dans le pays et dans la Diaspora - et que les électeurs auront le besoin de les choisir. Quand on se souvient des pays voisins dans les années 1980 qui étaient dans une situation aussi triste que celle dans laquelle Haïti se trouve aujourd'hui, ou même pire, comme la République dominicaine ou le Salvador. Il a fallu des élections répétées avant que des équipes à l'esprit moderniste issues du monde de l'entreprise, des intellectuels et de la Diaspora soient mis en place. Ensuite, ces pays ont décollé, créant des opportunités économiques pour beaucoup.
C'est pour cette raison que la menace faite par le Président Préval est si pernicieuse, il voudrait enlever la possibilité de tenir des élections libres pour donner aux électeurs d'Haïti et au secteur démocratique une autre chance de créer une gouvernance efficace.
Translation: Well, Dan would probably be the first to admit the contradiction, which was encapsulated in the title of the Inter-American Dialogue=s excellent study in 2007: AHaiti: Real Progress, Real Fragility.@ Knowing Haiti well, Dan was not about to vouch for the irreversibility of the progress, welcome as it had been. In fact, all serious students of Haiti will have to grasp this particular nettle: how is it that Haiti could achieve the elections of 2006 and institute legitimate government, only to have it backslide into the usual threat of rigged elections, the threat of constitutional change to allow consecutive terms, the erosion of parliament, the persecution of political opponents, and governmental void?
This is a problem for the Haiti Democracy Project above all, as we had been advocating since 2002 that what Haiti needed most was a free election, by which the action of the voters could bestow the precious gift of legitimacy on Haiti=s government, and so lay the foundation for recovery and modernization. We got what we asked for, but it has not brought the result.
The only answer we can find, to rescue us from this contradiction, is to keep having elections until the Haitian democratic intelligentsia finally send a better-unified slate of qualified candidates of integrity and capacityBof whom Haiti has many both at home and in the DiasporaBand the voters have the sense to choose them. When one recalls neighboring countries that in the 1980s were in the same sad shape that Haiti is in today, or worseBsuch as the Dominican Republic or El SalvadorBit took repeated elections before modern-minded teams from the business, intellectual and Diaspora communities were put in place. Then these countries took off, creating economic opportunity for many.
It is for this reason that the threat posed by President Preval is so pernicious, that he would take away the possibility of free elections to give Haiti=s voters and democratic sector another chance to create effective governance.
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Re: Morrell James ( Haiti Democracy Project) 202-588-8700
RB : Dire qu’Haïti a été victime d’un problème mondial, l’augmentation de la cherté de la vie.
Justifie-t-il le fait que ses gouvernants n’ont rien fait pour parer à ces moments difficiles, comme les dirigeant d’autres pays l’ont fait ?
JM: Les manifestants d’avril en Haïti n’on pas senti qu’une telle inaction pourrait être justifiée, et ils ont exprimé leurs sentiments énergiquement. Il n’y a pas eu d’émeute généralisée en République dominicaine, dont les leaders se sont démenés pour le développement national. N’étant pas indifférents à leurs propres avenirs politiques, les politiciens dominicains ont laissé les électeurs décider et les institutions réguler. La stabilité que ce comportement plus mûr a créée, a transformée complètement le climat en faveur de l’investissement. Comme résultat, les investisseurs et les touristes viennent de partout à travers le monde. La terre est la même que celle d’Haïti et de plus en plus les travailleurs des Haïtiens. La seule différence est la qualité de la gouvernance. Avec une gouvernance qui répéterait des élections libres en Haïti, ceci pourrait créer le même niveau de prospérité qu’en République dominicaine en Haïti.
Translation: The April demonstrators in Haiti did not feel that such inaction could be justified, and they let their feelings be known, emphatically. There were no widespread riots in the Dominican Republic, whose leaders have obviously more bestirred themselves for national development. While not indifferent to their own political fates, the Dominican politicians have been content to let voters decide and institutions regulate. The stability that this more mature behavior has created has completely transformed the climate for investment. As a result, investors and tourists are flocking in from all over the world. The land is the same as Haiti=s, and increasingly the workers are Haitian. The only difference is the quality of governance. With the governance that repeated free elections in Haiti could create, the Dominican Republic=s level of prosperity could be Haiti=s.
RB : Etes-vous sûr, comme Dan Erickson, que Préval ait ces trois caractéristiques dont tout leader haïtien a besoin :
-Etre capable de faire la paix avec l’élite tempétueuse ;
-Avoir besoin d’obtenir l’appui de la communauté internationale ;
-Avoir besoin d’être élu et d’être supporter par une masse qui vie avec moins de $2 par jour ?
JM: Préval de fait a présenté ces qualités en 2006. Il a parlé à tout le monde et apaisé ses ex-opposants en les incluant dans le gouvernement. Il a voyagé à l’étranger et a été habile à recevoir de l’aide. Et comme sa manipulation des électeurs a démontré, il a la capacité de soulever et d’apaiser les masses.
Si Préval se contenterait d’exploiter ces qualités pour faire de son dernier mandat de 5 ans un succès, il pourrait être l’un des meilleurs présidents qu’Haïti n’aurait jamais eu.
Mais les présidents en Haïti ne servent pas leur mandat et se retirent. Au contraire, ils s’accaparent du pouvoir et complote pour le garder. Préval n’est pas l’homme qui peut rompre avec cette tradition. Depuis l’été dernier les effets sont évidents. La communauté internationale ayant misé sur sa personnalité et la combinaison de ses qualités, déteste d’admettre son erreur.
Translation: Preval indeed presented these qualities in 2006. He talked to everyone and mollified former opponents by including them in the government. He traveled internationally and was good at obtaining aid. And as his manipulation of the electoral crowds indicated, he could raise and quieted the masses.
Had Preval been content to exploit these qualities to make his last five-year term a success, he could have been one of the best presidents Haiti has ever had.
But presidents in Haiti do not serve and leave; rather they gather power and connive to stay. Preval was not the man to break from this tradition. The effects for democracy have been evident since last summer. The international community, having bet the bank on this personality and his presumed combination of qualities, is loath to admit its mistake.
Justifie-t-il le fait que ses gouvernants n’ont rien fait pour parer à ces moments difficiles, comme les dirigeant d’autres pays l’ont fait ?
JM: Les manifestants d’avril en Haïti n’on pas senti qu’une telle inaction pourrait être justifiée, et ils ont exprimé leurs sentiments énergiquement. Il n’y a pas eu d’émeute généralisée en République dominicaine, dont les leaders se sont démenés pour le développement national. N’étant pas indifférents à leurs propres avenirs politiques, les politiciens dominicains ont laissé les électeurs décider et les institutions réguler. La stabilité que ce comportement plus mûr a créée, a transformée complètement le climat en faveur de l’investissement. Comme résultat, les investisseurs et les touristes viennent de partout à travers le monde. La terre est la même que celle d’Haïti et de plus en plus les travailleurs des Haïtiens. La seule différence est la qualité de la gouvernance. Avec une gouvernance qui répéterait des élections libres en Haïti, ceci pourrait créer le même niveau de prospérité qu’en République dominicaine en Haïti.
Translation: The April demonstrators in Haiti did not feel that such inaction could be justified, and they let their feelings be known, emphatically. There were no widespread riots in the Dominican Republic, whose leaders have obviously more bestirred themselves for national development. While not indifferent to their own political fates, the Dominican politicians have been content to let voters decide and institutions regulate. The stability that this more mature behavior has created has completely transformed the climate for investment. As a result, investors and tourists are flocking in from all over the world. The land is the same as Haiti=s, and increasingly the workers are Haitian. The only difference is the quality of governance. With the governance that repeated free elections in Haiti could create, the Dominican Republic=s level of prosperity could be Haiti=s.
RB : Etes-vous sûr, comme Dan Erickson, que Préval ait ces trois caractéristiques dont tout leader haïtien a besoin :
-Etre capable de faire la paix avec l’élite tempétueuse ;
-Avoir besoin d’obtenir l’appui de la communauté internationale ;
-Avoir besoin d’être élu et d’être supporter par une masse qui vie avec moins de $2 par jour ?
JM: Préval de fait a présenté ces qualités en 2006. Il a parlé à tout le monde et apaisé ses ex-opposants en les incluant dans le gouvernement. Il a voyagé à l’étranger et a été habile à recevoir de l’aide. Et comme sa manipulation des électeurs a démontré, il a la capacité de soulever et d’apaiser les masses.
Si Préval se contenterait d’exploiter ces qualités pour faire de son dernier mandat de 5 ans un succès, il pourrait être l’un des meilleurs présidents qu’Haïti n’aurait jamais eu.
Mais les présidents en Haïti ne servent pas leur mandat et se retirent. Au contraire, ils s’accaparent du pouvoir et complote pour le garder. Préval n’est pas l’homme qui peut rompre avec cette tradition. Depuis l’été dernier les effets sont évidents. La communauté internationale ayant misé sur sa personnalité et la combinaison de ses qualités, déteste d’admettre son erreur.
Translation: Preval indeed presented these qualities in 2006. He talked to everyone and mollified former opponents by including them in the government. He traveled internationally and was good at obtaining aid. And as his manipulation of the electoral crowds indicated, he could raise and quieted the masses.
Had Preval been content to exploit these qualities to make his last five-year term a success, he could have been one of the best presidents Haiti has ever had.
But presidents in Haiti do not serve and leave; rather they gather power and connive to stay. Preval was not the man to break from this tradition. The effects for democracy have been evident since last summer. The international community, having bet the bank on this personality and his presumed combination of qualities, is loath to admit its mistake.
piporiko- Super Star
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Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
Loisirs : MUSIC MOVIES BOOKS
Date d'inscription : 21/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: L'impulsif
Re: Morrell James ( Haiti Democracy Project) 202-588-8700
RB : A la lumière du fait qu’un tiers du Sénat soit aujourd’hui tombé en caducité, quelle est votre impression de la relation qui s’est développée entre Préval et les parlementaires ?
JM: Nous avons déjà discuté de quelques pressions que Préval a placé sur parlement -le refus de faire les élections sénatoriales, sa volonté de laisser un tiers du sénat tomber en caducité en janvier, son succès en incitant les sénateurs à chasser du sénat un rival politique perçu. On ne peut pas par inadvertance oublier que Préval a dissous le parlement en 1999, malgré le fait que le même argument ait été évoqué à ce moment là, que les députés devraient poursuivre leur mandat de quatre ans jusqu’en octobre faute d’élections pour les remplacer. A ce moment là on avait tout blâmé sur la pression qu’Aristide exerçait sur Préval.
Comme nous le constatons maintenant avec la confirmation du premier ministre, les relations entre Préval et les membres du parlement « la bataille apparente entre l’Exécutif et le Législatif », peut être un jeu dans l’ombre, comme décrit par Mathurin « des mains occultes qui manœuvrent dans l=ombre ».
Translation: We have already discussed some of the pressures Preval has placed on parliamentBthe failure to have the needed elections, his willingness to let that one-third of the senate depart in January, his success in stirring up the senators to vote out a perceived political rival. One can scarcely forget that Preval sent parliament packing in January 1999, although the same argument was made then that the terms of the deputies should run their full four years until October, in the absence of elections to replace them. At the time, we blamed all that on the pressure Aristide was exerting on Preval.
As we are now seeing with the prime-ministerial nominations, the relationship between Preval and the members of parliament, the seeming Abataille entre l=exécutif et le législatif,@ may be mere shadow play, in Gerald Mathurin=s words, Ades mains occultes qui manœuvrent dans l=ombre.@
RB : Croyez-vous, qu’avec un taux de chômage qui dépasse les 75%, une production nationale qui est à son point le plus bas historiquement, les émeutes de la faim qui viennent de sanctionner un premier ministre, l’insécurité qui s’intensifie, et la crise de la primature qui est en difficulté, que le pays sortira de sitôt de cette spirale ?
JM: Avec son intelligentsia démocratique, la Diaspora, la persistance de son peuple à voter dans des conditions difficiles, Haïti a le capital humain et moral pour accomplir la même récupération que des pays tels que la République dominicaine, le El Salvador et Guatemala, ont accompli dans des circonstances difficiles, quand ils ont engagé ce capital humain. Plusieurs pays d’Afrique ont eu du succès. Le cas du Zimbaoué, cependant démontre ce qui peut arriver quand une dictature pérennise trop longtemps et qu’il y ait un club d’hommes forts appartenant à des secteurs et des régions qui supportent cette dictature.
La contribution des démocrates haïtiens est apparue en 2003 avec le Groupe 184 qui a connu un succès dans l’opinion publique haïtien. Alors que la violence d’Aristide était l’argument le plus convainquant, ce groupe a sensibilisé la population haïtienne, en changeant complètement le climat politique à un point tel que les supporteurs armés d’Aristide ont fait défection. Ceci aussi bien que l’expérience d’autre pays ont démontré le capacité qu’une classe moyenne progressive, des commerçants, des professionnels, des politiciens, et la Diaspora, ont à pouvoir se mobiliser s’ils veulent faire l’effort de s’organiser. En 2005, cette discipline s’est effondrée quand la classe politique haïtienne a présenté à l’électorat quarante quatre candidats à la présidence. Confronté à cette confusion en masse, l’électorat a choisi seulement ceux qui ont été présidents.
Translation: With its democratic intelligentsia and Diaspora, and its people=s persistence in voting under difficult conditions, Haiti has the human capital and morale to pull off the same recovery that countries like the Dominican Republic, El Salvador, and Guatemala have achieved in difficult circumstances when they put that human capital into play. Many countries in Africa have also so succeeded. The fate of Zimbabwe, however, demonstrates what can happen when a dictatorship is left in place long enough and there is a club of regional rulers that supports the dictator.
The contribution of Haiti=s democrats came notably into play in 2003 with the Group of 184 and its successful appeal to Haitian public opinion. While it was Aristide=s own violence that was the ultimate convincer, that organization struck a chord with the Haitian population, completely changing the climate to the point that even Aristide=s armed retainers defected from him. This as well as the experience of other countries demonstrates the power that the progressive middle class, from businessmen to professionals to politicians and Diaspora, can exert if it organizes itself and makes the effort. In 2005 that discipline broke down as the Haitian political class confronted the electorate with forty-four presidential candidates. Confronted with this confused mass, the electorate chose the only two who had ever been president.
RB : Dan Erickson a parlé d’une vision à long terme que la communauté internationale envisage pour Haïti.
Etes-vous au courant, cette vision est-elle un secret ?
JM: Je crois que Dan là est en tain de parler de tous les moyens offerts par la mission onusienne et les programmes d’aide. Ceci est de fait impressionnant et dédié à Haïti à long terme. Mais comme nous l’avons suggéré plus haut, les moyens techniques appliqués sans une stratégie délibérée est un vain effort. Si les Etats-Unis ou la communauté internationale ont une stratégie pour d’une manière quelconque, guider, persuader, aiguillonner, ou pressurer Préval à retourner vers la ligne démocratique, ils l’ont de fait gardé en secret jusqu'à présent.
Rassurez-vous que des choses ont été dites concernant le refus de faire les élections sénatoriales et des questions ont été soulevé concernant l’exile d’un sénateur. Ce n’est quand il se fut agi seulement de la nomination d’un nouveau premier ministre, que Préval cependant a montré des signes qu’il ressent la pression, en démontrant récemment son support pour le dernier premier ministre désigné. On peut toujours s’en douter.
L’administration Bush a certainement ses questions à propos de Préval, mais il a tellement investi sur lui, qu’il n’est pas intéressé à changer pour un programme avisé de persuasion et de pression pour sauver la Démocratie. Comme l’expérience de la communauté internationale avec les deux, Cédras et Aristide l’a démontré le chemin de la pression sur les dirigeants haïtiens est dur et peu fructueux. Ils absorbent beaucoup d’efforts diplomatiques, ils résistent avec toutes les ruses du marronnage, quand finalement ils succombent, leurs remplacements ne valent pas mieux. L’administration Bush ne montre aucun signe de vouloir faire cet effort, mais sont plus intéressé à contempler la fin de son mandat. Il n’y a pas non plus une vision indépendante des Latinos, des Canadiens ou des Européens.
Translation: I believe Dan here is speaking above all of the means: the U.N. mission, the aid programs. These are indeed impressive and dedicated to Haiti for the long term. But as we have suggested above, technical means without a purposeful strategy may be unavailing. If the United States or international community now has a strategy to somehow guide, persuade, prod or pressure Preval back to the democratic path, they have indeed kept it a secret to this point.
To be sure, something was said about having the senate elections, and a question was raised about the senator=s exile. It is only in the matter of prime-ministerial nominations, however, that Preval shows any signs of feeling the pressure, most recently in his public show of support for his latest nominee. One must still regard that show skeptically.
While the Bush administration has its questions about Preval, it has invested too much in him and is not interested at this point in switching to a purposeful program of suasion and pressure to save democracy. As the international community=s experience with both Cédras and Aristide demonstrates, the road of pressure on Haitian rulers is hard and unrewarding. They absorb enormous amounts of diplomacy, they resist with all the smoke and mirrors of marronage, and when they finally give way, their replacement is no better. The Bush administration shows no sign of wanting to make this effort, and every sign of watching the clock until its time runs out. Nor is there an independent vision from the Latinos, Canadians, or Europeans.
JM: Nous avons déjà discuté de quelques pressions que Préval a placé sur parlement -le refus de faire les élections sénatoriales, sa volonté de laisser un tiers du sénat tomber en caducité en janvier, son succès en incitant les sénateurs à chasser du sénat un rival politique perçu. On ne peut pas par inadvertance oublier que Préval a dissous le parlement en 1999, malgré le fait que le même argument ait été évoqué à ce moment là, que les députés devraient poursuivre leur mandat de quatre ans jusqu’en octobre faute d’élections pour les remplacer. A ce moment là on avait tout blâmé sur la pression qu’Aristide exerçait sur Préval.
Comme nous le constatons maintenant avec la confirmation du premier ministre, les relations entre Préval et les membres du parlement « la bataille apparente entre l’Exécutif et le Législatif », peut être un jeu dans l’ombre, comme décrit par Mathurin « des mains occultes qui manœuvrent dans l=ombre ».
Translation: We have already discussed some of the pressures Preval has placed on parliamentBthe failure to have the needed elections, his willingness to let that one-third of the senate depart in January, his success in stirring up the senators to vote out a perceived political rival. One can scarcely forget that Preval sent parliament packing in January 1999, although the same argument was made then that the terms of the deputies should run their full four years until October, in the absence of elections to replace them. At the time, we blamed all that on the pressure Aristide was exerting on Preval.
As we are now seeing with the prime-ministerial nominations, the relationship between Preval and the members of parliament, the seeming Abataille entre l=exécutif et le législatif,@ may be mere shadow play, in Gerald Mathurin=s words, Ades mains occultes qui manœuvrent dans l=ombre.@
RB : Croyez-vous, qu’avec un taux de chômage qui dépasse les 75%, une production nationale qui est à son point le plus bas historiquement, les émeutes de la faim qui viennent de sanctionner un premier ministre, l’insécurité qui s’intensifie, et la crise de la primature qui est en difficulté, que le pays sortira de sitôt de cette spirale ?
JM: Avec son intelligentsia démocratique, la Diaspora, la persistance de son peuple à voter dans des conditions difficiles, Haïti a le capital humain et moral pour accomplir la même récupération que des pays tels que la République dominicaine, le El Salvador et Guatemala, ont accompli dans des circonstances difficiles, quand ils ont engagé ce capital humain. Plusieurs pays d’Afrique ont eu du succès. Le cas du Zimbaoué, cependant démontre ce qui peut arriver quand une dictature pérennise trop longtemps et qu’il y ait un club d’hommes forts appartenant à des secteurs et des régions qui supportent cette dictature.
La contribution des démocrates haïtiens est apparue en 2003 avec le Groupe 184 qui a connu un succès dans l’opinion publique haïtien. Alors que la violence d’Aristide était l’argument le plus convainquant, ce groupe a sensibilisé la population haïtienne, en changeant complètement le climat politique à un point tel que les supporteurs armés d’Aristide ont fait défection. Ceci aussi bien que l’expérience d’autre pays ont démontré le capacité qu’une classe moyenne progressive, des commerçants, des professionnels, des politiciens, et la Diaspora, ont à pouvoir se mobiliser s’ils veulent faire l’effort de s’organiser. En 2005, cette discipline s’est effondrée quand la classe politique haïtienne a présenté à l’électorat quarante quatre candidats à la présidence. Confronté à cette confusion en masse, l’électorat a choisi seulement ceux qui ont été présidents.
Translation: With its democratic intelligentsia and Diaspora, and its people=s persistence in voting under difficult conditions, Haiti has the human capital and morale to pull off the same recovery that countries like the Dominican Republic, El Salvador, and Guatemala have achieved in difficult circumstances when they put that human capital into play. Many countries in Africa have also so succeeded. The fate of Zimbabwe, however, demonstrates what can happen when a dictatorship is left in place long enough and there is a club of regional rulers that supports the dictator.
The contribution of Haiti=s democrats came notably into play in 2003 with the Group of 184 and its successful appeal to Haitian public opinion. While it was Aristide=s own violence that was the ultimate convincer, that organization struck a chord with the Haitian population, completely changing the climate to the point that even Aristide=s armed retainers defected from him. This as well as the experience of other countries demonstrates the power that the progressive middle class, from businessmen to professionals to politicians and Diaspora, can exert if it organizes itself and makes the effort. In 2005 that discipline broke down as the Haitian political class confronted the electorate with forty-four presidential candidates. Confronted with this confused mass, the electorate chose the only two who had ever been president.
RB : Dan Erickson a parlé d’une vision à long terme que la communauté internationale envisage pour Haïti.
Etes-vous au courant, cette vision est-elle un secret ?
JM: Je crois que Dan là est en tain de parler de tous les moyens offerts par la mission onusienne et les programmes d’aide. Ceci est de fait impressionnant et dédié à Haïti à long terme. Mais comme nous l’avons suggéré plus haut, les moyens techniques appliqués sans une stratégie délibérée est un vain effort. Si les Etats-Unis ou la communauté internationale ont une stratégie pour d’une manière quelconque, guider, persuader, aiguillonner, ou pressurer Préval à retourner vers la ligne démocratique, ils l’ont de fait gardé en secret jusqu'à présent.
Rassurez-vous que des choses ont été dites concernant le refus de faire les élections sénatoriales et des questions ont été soulevé concernant l’exile d’un sénateur. Ce n’est quand il se fut agi seulement de la nomination d’un nouveau premier ministre, que Préval cependant a montré des signes qu’il ressent la pression, en démontrant récemment son support pour le dernier premier ministre désigné. On peut toujours s’en douter.
L’administration Bush a certainement ses questions à propos de Préval, mais il a tellement investi sur lui, qu’il n’est pas intéressé à changer pour un programme avisé de persuasion et de pression pour sauver la Démocratie. Comme l’expérience de la communauté internationale avec les deux, Cédras et Aristide l’a démontré le chemin de la pression sur les dirigeants haïtiens est dur et peu fructueux. Ils absorbent beaucoup d’efforts diplomatiques, ils résistent avec toutes les ruses du marronnage, quand finalement ils succombent, leurs remplacements ne valent pas mieux. L’administration Bush ne montre aucun signe de vouloir faire cet effort, mais sont plus intéressé à contempler la fin de son mandat. Il n’y a pas non plus une vision indépendante des Latinos, des Canadiens ou des Européens.
Translation: I believe Dan here is speaking above all of the means: the U.N. mission, the aid programs. These are indeed impressive and dedicated to Haiti for the long term. But as we have suggested above, technical means without a purposeful strategy may be unavailing. If the United States or international community now has a strategy to somehow guide, persuade, prod or pressure Preval back to the democratic path, they have indeed kept it a secret to this point.
To be sure, something was said about having the senate elections, and a question was raised about the senator=s exile. It is only in the matter of prime-ministerial nominations, however, that Preval shows any signs of feeling the pressure, most recently in his public show of support for his latest nominee. One must still regard that show skeptically.
While the Bush administration has its questions about Preval, it has invested too much in him and is not interested at this point in switching to a purposeful program of suasion and pressure to save democracy. As the international community=s experience with both Cédras and Aristide demonstrates, the road of pressure on Haitian rulers is hard and unrewarding. They absorb enormous amounts of diplomacy, they resist with all the smoke and mirrors of marronage, and when they finally give way, their replacement is no better. The Bush administration shows no sign of wanting to make this effort, and every sign of watching the clock until its time runs out. Nor is there an independent vision from the Latinos, Canadians, or Europeans.
piporiko- Super Star
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Age : 53
Localisation : USA
Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
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Date d'inscription : 21/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: L'impulsif
Re: Morrell James ( Haiti Democracy Project) 202-588-8700
RB : Le Brésil, l’Argentine et le Chili dominent la Minustah par la proportion de la présence de leurs troupes au sein de ce corps militaire. La Minustah c’est leur premier et unique projet qu’ils gèrent ensembles. On connaît les ambitions multilatéralistes de ces trois pays pour l’Amérique du Sud. On sait aussi quelles sont les ambitions de ces pays à long terme, dans une union pareille à celle de l’Union européenne.
Est-il de l’intérêt d’Haïti de se trouver dans cette situation, dominée par des pays qui sont en train d’ambitionner tant de nouveaux projets inédits et qui ont tant d’autres chats à fouetter ?
JM: Pour commencer toute occupation d’Haïti par quelque armée étrangère que ce soit, même avec les meilleures intentions, est une situation hautement indésirable, qui ne peut être justifié que par la considération prépondérante du droit à la protection et de la doctrine de l’intervention humanitaire. En outre, quelqu’un doit faire une analyse froide des coûts et bénéfices. Est-ce que les Haïtiens sont mieux, protégés par des soldats étrangers efficients et entraînés pour la protection des civils, que par un tas de gangs et de mercenaires armés que des personnalités tel que Préval, Aristide et Alexis leur imposeraient ? Considérant le chaos des derniers incidents, beaucoup d’Haïtiens, à leur corps défendant, accepteront qu’ils soient mieux sous la protection des étrangers. Ceci n’est pas un choix facile ou agréable. Des analystes politiques aussi chevronnés que Gérard Pierre Charles et Nancy Roc ont mis Haïti en garde, non pas pour des raisons de rhétorique nationaliste – parce que la pensée de ces écrivains vise à un plus haut niveau intellectuel et moral- Mais parce que le poids de la présence étrangère doit de toute façon se faire sentir quelque part dans la politique, que ce poids peut œuvrer contre le centre démocratique haïtien et en faveur des dirigeants d’aujourd’hui. C’est là que commence l’analyse apte à saisir les coûts et bénéfices.
Ces deux écrivains ont cru qu’avec l’émergence d’un sens d’unité nationale qui était évident dans le Groupe 184, les partis politiques et le soulèvement contre Aristide, qu’il y avait la possibilité pour le secteur démocratique de diriger Haïti seul, sans avoir à partager le pouvoir avec des étrangers et lavalas, comme stipulé dans l’accord tripartite. C’était un potentiel vaguement perçu, mais parsemé d’écueils, mentionné mais pas exploré par ces auteurs. C’était néanmoins un potentiel attrayant, parce qu’il contenait les germes de la modernisation et de fondement de la nation. Le problème perçu par ces écrivains dans la présence étrangère, c’est matérialisé de fait dans la protection et la déférence excessive des étrangers envers Préval. Le fait qu’il soit dûment élu président lui donne droit au respect, mais pas à l’approbation aveugle. Dans le dénouement avec Aristide au début de l’année 2004, on a fait face à ce même problème. Tout le poids de la diplomatie américaine a pesé sur Andy Apaid dans un effort mal dirigé pour le forcer à consentir à laisser à Aristide une sorte de contrôle. En tant que leader à ce moment là du mouvement de conscience national pour se débarrasser d’Aristide, Apaid ne pouvait pas consentir à ces demandes même quand elles venaient personnellement du Secrétaire d’Etat Powell. La formulation de ces demandes, aux derniers moments, révèle l’attachement irréaliste que l’Administration américaine a pour les dirigeants au pouvoir (le démon que l’on connaît), au lieu de permettre au changement nécessaire de se matérialiser.
C’est le maintien du statu quo, l’attachement prédominant à la personne du chef de l’état à l’exclusion des autres institutions constitutionnelles et du peuple lui-même, qui domine la mission des Nations Unies en Haïti, et tend à le transformer en une garde présidentielle. Ayant absorbé pleinement l’expérience de février 2006, Préval, utilise la mission des Nations Unies comme un bouclier derrière quoi, il exerce le pouvoir comme décrit plus haut par Mathurin. Comme anticipé par Pierre Charles et Roc, la mission des Nations Unies, bien que juridiquement correct, Préval est le chef d’état élu, la mission intervient dans la politique haïtienne, mais pas du coté de la Démocratie.
Considérant le chaos qui peut en résulter, la solution ne peut pas être le départ de la mission, mais sa réorientation à des fins légitimes de stabilisation et de support pour le retour à la souveraineté. La stabilisation et le développement démocratique ne peuvent pas s’accomplir en supportant un factionnaliste qui menace les institutions démocratiques, même si cette personne est le président. Le devoir indispensable pour la mission de l’ONU est de guider le développement de la faible Démocratie naissante en Haïti. Si les dirigeants actuels d’Haïti pouvaient seul gérer un régime démocratique, sans assistance étrangère, la présence de la mission n’aurait pas sa raison d’être. La mission ne devrait pas rester un jour de plus
Translation: To begin with, any occupation of Haiti by any foreign troops, even with the best of intentions, is a highly suboptimal situation that can only be countenanced by overriding considerations of the Aright to protect@ and doctrines of humanitarian intervention. That is, if one does a cold cost-and-benefit analysis, are the Haitian people better off being overseen by efficient foreign soldiers, trained to protect civilians, or by the succession of gangs or ragtag armies that personalities of the likes of Preval, Aristide, or Alexis would inflict on them? Considering the chaos of the latter course, many Haitians would reluctantly agree that they are better off for now under the foreigners. This is by no means an easy choice. Haitian political analysts as astute as Gerard Pierre-Charles and Nancy Roc have warned Haiti to be on its guard, not for rhetorical nationalistic reasonsBbecause these writers= thought is pitched at a far higher intellectual and moral levelBbut because the weight of the foreign presence must be felt somewhere in the politics, and that weight may work against the Haitian democratic center and in favor of the ruler of the day. It is here that the full cost-and-benefit analysis begins.
Both of these writers believed that in 2004, with the rising sense of national unity that was evident in the Group of 184, the political parties, and the risings against Aristide, there was the potential for the democratic sector to rule Haiti alone, without having to share power with the foreigners and Lavalas as provided in the tripartite agreement. This was only a potential dimly seen and beset by difficulties, and only mentioned, not explored, by these writers. It was an alluring potential nevertheless, because in it lay the germs of modernization and nationhood.
The problems that these writers have seen in the foreign presence have indeed been realized in the overly protective and deferential stance the foreigners have taken toward Preval. The fact that he is the duly elected president indeed entitles him to respect, but not to blanket approval. In the denouement with President Aristide in early 2004, Haiti had to contend with much the same problem. The weight of U.S. diplomacy came down on Andy Apaid, leader of the Group of 184, in a misguided effort to get him to agree to leave Aristide in under some sort of controls. As the leader by then of a truly national and conscious movement to get rid of Aristide, Apaid in no way could countenance this demand, even when it came personally from Secretary of State Powell. The very making of the demand at that late stage reveals the unrealistic extent to which American administrations will cling to the ruler in place (Athe devil you know@) as opposed to letting necessary change happen.
It is this clinging to the status quo, the defining of the relation with Haiti as predominantly with the head of state, almost to the exclusion of the rest of the constitutional institutions and the people themselves, that overhangs the U.N. mission in Haiti and threatens to transform it into a presidential guard. Absorbing fully the February 2006 experience, Preval uses the U.N. mission as a shield behind which to play the power game described above by Mathurin. Thus, as Pierre-Charles and Roc foresaw, the U.N. mission, although judicially correct in that Preval is the elected head of state, has in reality intervened in Haitian politics and not on the side of democracy.
The solution, however, considering the chaotic alternative, is not the mission=s leaving but its rededication to the quite legitimate end of stabilization and support for return to full sovereignty. Stabilization and democratic development cannot be achieved by backing a factionalist who threatens democratic institutions, even if that personality is the president. A program of guidance of Haiti=s weak democracy is an indispensable part of the U.N. mission=s task. For if Haiti=s current rulers were capable of operating a democracy alone, without such foreign assistance, there would be no need for the U.N. mission to stay another day.
Est-il de l’intérêt d’Haïti de se trouver dans cette situation, dominée par des pays qui sont en train d’ambitionner tant de nouveaux projets inédits et qui ont tant d’autres chats à fouetter ?
JM: Pour commencer toute occupation d’Haïti par quelque armée étrangère que ce soit, même avec les meilleures intentions, est une situation hautement indésirable, qui ne peut être justifié que par la considération prépondérante du droit à la protection et de la doctrine de l’intervention humanitaire. En outre, quelqu’un doit faire une analyse froide des coûts et bénéfices. Est-ce que les Haïtiens sont mieux, protégés par des soldats étrangers efficients et entraînés pour la protection des civils, que par un tas de gangs et de mercenaires armés que des personnalités tel que Préval, Aristide et Alexis leur imposeraient ? Considérant le chaos des derniers incidents, beaucoup d’Haïtiens, à leur corps défendant, accepteront qu’ils soient mieux sous la protection des étrangers. Ceci n’est pas un choix facile ou agréable. Des analystes politiques aussi chevronnés que Gérard Pierre Charles et Nancy Roc ont mis Haïti en garde, non pas pour des raisons de rhétorique nationaliste – parce que la pensée de ces écrivains vise à un plus haut niveau intellectuel et moral- Mais parce que le poids de la présence étrangère doit de toute façon se faire sentir quelque part dans la politique, que ce poids peut œuvrer contre le centre démocratique haïtien et en faveur des dirigeants d’aujourd’hui. C’est là que commence l’analyse apte à saisir les coûts et bénéfices.
Ces deux écrivains ont cru qu’avec l’émergence d’un sens d’unité nationale qui était évident dans le Groupe 184, les partis politiques et le soulèvement contre Aristide, qu’il y avait la possibilité pour le secteur démocratique de diriger Haïti seul, sans avoir à partager le pouvoir avec des étrangers et lavalas, comme stipulé dans l’accord tripartite. C’était un potentiel vaguement perçu, mais parsemé d’écueils, mentionné mais pas exploré par ces auteurs. C’était néanmoins un potentiel attrayant, parce qu’il contenait les germes de la modernisation et de fondement de la nation. Le problème perçu par ces écrivains dans la présence étrangère, c’est matérialisé de fait dans la protection et la déférence excessive des étrangers envers Préval. Le fait qu’il soit dûment élu président lui donne droit au respect, mais pas à l’approbation aveugle. Dans le dénouement avec Aristide au début de l’année 2004, on a fait face à ce même problème. Tout le poids de la diplomatie américaine a pesé sur Andy Apaid dans un effort mal dirigé pour le forcer à consentir à laisser à Aristide une sorte de contrôle. En tant que leader à ce moment là du mouvement de conscience national pour se débarrasser d’Aristide, Apaid ne pouvait pas consentir à ces demandes même quand elles venaient personnellement du Secrétaire d’Etat Powell. La formulation de ces demandes, aux derniers moments, révèle l’attachement irréaliste que l’Administration américaine a pour les dirigeants au pouvoir (le démon que l’on connaît), au lieu de permettre au changement nécessaire de se matérialiser.
C’est le maintien du statu quo, l’attachement prédominant à la personne du chef de l’état à l’exclusion des autres institutions constitutionnelles et du peuple lui-même, qui domine la mission des Nations Unies en Haïti, et tend à le transformer en une garde présidentielle. Ayant absorbé pleinement l’expérience de février 2006, Préval, utilise la mission des Nations Unies comme un bouclier derrière quoi, il exerce le pouvoir comme décrit plus haut par Mathurin. Comme anticipé par Pierre Charles et Roc, la mission des Nations Unies, bien que juridiquement correct, Préval est le chef d’état élu, la mission intervient dans la politique haïtienne, mais pas du coté de la Démocratie.
Considérant le chaos qui peut en résulter, la solution ne peut pas être le départ de la mission, mais sa réorientation à des fins légitimes de stabilisation et de support pour le retour à la souveraineté. La stabilisation et le développement démocratique ne peuvent pas s’accomplir en supportant un factionnaliste qui menace les institutions démocratiques, même si cette personne est le président. Le devoir indispensable pour la mission de l’ONU est de guider le développement de la faible Démocratie naissante en Haïti. Si les dirigeants actuels d’Haïti pouvaient seul gérer un régime démocratique, sans assistance étrangère, la présence de la mission n’aurait pas sa raison d’être. La mission ne devrait pas rester un jour de plus
Translation: To begin with, any occupation of Haiti by any foreign troops, even with the best of intentions, is a highly suboptimal situation that can only be countenanced by overriding considerations of the Aright to protect@ and doctrines of humanitarian intervention. That is, if one does a cold cost-and-benefit analysis, are the Haitian people better off being overseen by efficient foreign soldiers, trained to protect civilians, or by the succession of gangs or ragtag armies that personalities of the likes of Preval, Aristide, or Alexis would inflict on them? Considering the chaos of the latter course, many Haitians would reluctantly agree that they are better off for now under the foreigners. This is by no means an easy choice. Haitian political analysts as astute as Gerard Pierre-Charles and Nancy Roc have warned Haiti to be on its guard, not for rhetorical nationalistic reasonsBbecause these writers= thought is pitched at a far higher intellectual and moral levelBbut because the weight of the foreign presence must be felt somewhere in the politics, and that weight may work against the Haitian democratic center and in favor of the ruler of the day. It is here that the full cost-and-benefit analysis begins.
Both of these writers believed that in 2004, with the rising sense of national unity that was evident in the Group of 184, the political parties, and the risings against Aristide, there was the potential for the democratic sector to rule Haiti alone, without having to share power with the foreigners and Lavalas as provided in the tripartite agreement. This was only a potential dimly seen and beset by difficulties, and only mentioned, not explored, by these writers. It was an alluring potential nevertheless, because in it lay the germs of modernization and nationhood.
The problems that these writers have seen in the foreign presence have indeed been realized in the overly protective and deferential stance the foreigners have taken toward Preval. The fact that he is the duly elected president indeed entitles him to respect, but not to blanket approval. In the denouement with President Aristide in early 2004, Haiti had to contend with much the same problem. The weight of U.S. diplomacy came down on Andy Apaid, leader of the Group of 184, in a misguided effort to get him to agree to leave Aristide in under some sort of controls. As the leader by then of a truly national and conscious movement to get rid of Aristide, Apaid in no way could countenance this demand, even when it came personally from Secretary of State Powell. The very making of the demand at that late stage reveals the unrealistic extent to which American administrations will cling to the ruler in place (Athe devil you know@) as opposed to letting necessary change happen.
It is this clinging to the status quo, the defining of the relation with Haiti as predominantly with the head of state, almost to the exclusion of the rest of the constitutional institutions and the people themselves, that overhangs the U.N. mission in Haiti and threatens to transform it into a presidential guard. Absorbing fully the February 2006 experience, Preval uses the U.N. mission as a shield behind which to play the power game described above by Mathurin. Thus, as Pierre-Charles and Roc foresaw, the U.N. mission, although judicially correct in that Preval is the elected head of state, has in reality intervened in Haitian politics and not on the side of democracy.
The solution, however, considering the chaotic alternative, is not the mission=s leaving but its rededication to the quite legitimate end of stabilization and support for return to full sovereignty. Stabilization and democratic development cannot be achieved by backing a factionalist who threatens democratic institutions, even if that personality is the president. A program of guidance of Haiti=s weak democracy is an indispensable part of the U.N. mission=s task. For if Haiti=s current rulers were capable of operating a democracy alone, without such foreign assistance, there would be no need for the U.N. mission to stay another day.
piporiko- Super Star
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Re: Morrell James ( Haiti Democracy Project) 202-588-8700
RB : Qu’est-ce que le projet HOPE va apporter pour Haïti ?
JM: Certainement HOPE est une forme très pratique d’aide à Haïti réservant une petite portion du marché des Etats-Unis pour l’exportation venant d’Haïti, sécurisant les investissements et la création d’emplois. HOPE II en accordant une expansion de 10 ans, libéralise les catégories en permettant l’investissement dans des usines de textile en Haïti.
Sur un plan plus large, HOPE peut contribuer à des avancements techniques dans le cadre d’une politique de stabilisation et de construction de la Démocratie. Seul, il sera un îlot d’activités accueillantes. Mais lié à la stabilisation, à l’amélioration de la sécurité et à la prédictibilité d’investissement, il sera un exemple qui se multipliera par milliers d’imitateurs dans des douzaines d’industries.
Translation: Certainly HOPE is a highly practical form of aid to Haiti in carving out a small area of security for investment and job creation by reserving a small crevice of the U.S. market for Haitian output. HOPE II does this by expanding benefits to ten years and liberalizing categories, thus making it a more realistic business decision to invest in textile plants in Haiti.
In the larger scheme, HOPE is another one of those technical advances that can only be fulfilled as part of a larger policy of stabilization and democracy-building. Alone, it will only be an island of welcome activity; linked to stabilization and the improvement of security and predictability for investment, it will be an example that will spawn a thousand imitators in dozens of other industries.
RB : Quelle est la distinction entre un Etat creux et un Etat en faille que Dan Erickson a voulu établir ?
JM: En 2004 le Président de notre organisation Ambassadeur Preeg a fait une présentation intitulée « Pourquoi Haïti n’est pas un Etat Nation en faillite ». Même après tout ce qu’Haïti a enduré, l’ambassadeur s’est bien rappelé les commerçants et les professionnels que ce pays a produits. Face à un tel accomplissement, il ne pouvait pas déclarer qu’Haïti soit un Etat nation en faillite.
En résumé, nous deux Dan Erickson et notre organisation, étant des supporteurs d’Haïti, nous sommes réticents à l’emploi de cette épithète. Nous préférons utiliser d’autres épithètes, tel que creux ou fragile pour décrire le problème d’une façon plus positive.
Translation: In 2004 the chairman of our organization, Ambassador Preeg, gave a presentation entitled AWhy Haiti Is Not a Failed Nation-state.@ Even after all that Haiti had been through, the ambassador remembered well the capable businesspeople and professionals the country had produced and he was not about to pronounce a country that had such achievers a failure.
In short, both Dan Erickson and our organization, being Haiti boosters, are loath to apply the epithet failure and instead seek other formulas such as hollow or fragile to describe the problem in a more positive way.
RB : Pourquoi l’intervention de la communauté internationale en réaction à l’émeute de la faim a choisi de prendre uniquement l’approche caritative, tandis qu’il est absolument clair que l’augmentation de la production agricole en aidant les cultivateurs, et la reprise du microcrédit apporteraient le plus valu qui manque pour redémarrer l’économie ?
JM: Qu’il y ait une intervention d’urgence pour faire face à la crise de la faim, est normal. Le point le plus important qui souligne le fait que cette aide n’est seulement qu’un palliatif, et qu’il lui manque une politique de construction de gouvernance et de production interne, demeure valide. Une lecture complète du portfolio de l’agence d’aide révèlera des projets appropriés qui contribueront au développement agricole et qui ira au-delà de la charité. On peut s’attendre à ce qu’Haïti et les agences développeront plus de projets de cette sorte. La flambée des prix rendra plus profitable l’agriculture nationale haïtienne. Bien qu’il y ait un intérêt d’exportation américaine à vendre des produits alimentaires à Haïti, cet intérêt n’est pas assez fort pour pouvoir affecter les gérants de l’aide dans leur décision de supporter l’agriculture haïtienne.
Translation: That there should be emergency food aid to address a hunger crisis is normal. The larger point that this aid is only a palliative, absent a policy to build governance and internal production, remains valid. A full reading of the aid agencies= portfolio will reveal many worthy projects that would promote agricultural growth and go far beyond a charity handout. One can expect that Haiti and the agencies will roll out more such projects as the rising price of food makes Haitian domestic agriculture more profitable. Although there is a U.S. export interest in selling food to Haiti, it is not so strong that it could interfere with professional aid managers= decisions to support Haitian agricultural capability.
RB : Si Haïti pour Dan Erickson est le canari dans la mine de charbon, faudra-t-il qu’Haïti meure, avec Prévale au pouvoir, pour que la communauté internationale admette que la situation soit toxique ?
JM: Peut être Dan avait à l’esprit un canari qui chante au lieu d’un qui meurt en détectant les gazes empoisonnés. Il est certainement vrai que la plupart des gens à Washington ignoreront la situation d’Haïti pourvu qu’elle demeure tranquille. Les émeutes de la faim ont donné un visage et une voix à la souffrance des Haïtiens et certainement ça a capté l’attention de Washington. Jason Steinbaum est correcte en considérant que l’aide alimentaire soit une réaction significative. Maintenant, Washington ne franchira pas la prochaine étape vers une réorientation de la politique d’Haïti, pour ré-aiguiller une reconstruction d’Etat démocratique, peu importe combien de textes qu’Haiti Democracy Project peut produire sur ce topique. Mais il sera forcé d’en tenir compte, si un nombre similaire d’Haïtiens prennent les rues, mobilisés peut être par des partis politiques ou des organisations du calibre du Groupe 184. Les deux délégations sénatoriales Haïtiennes ont eu une audition respectable, mais parce qu’elles ne sont pas supportées par un mouvement. Sans risque, elles ont été ignorées.
Translation: Perhaps Dan had in mind a canary that would sing, not die, on detecting poisonous gases. It is certainly true that most people in Washington will ignore the situation in Haiti as long as it is quiet. The hunger strikes gave a face and voice to the suffering and certainly got Washington=s attention. Jason Steinbaum was right to consider the food aid a significant reaction. Now, Washington will not take the next step toward an overhaul of Haiti policy and rededication to democratic state-building, no matter how many papers the Haiti Democracy Project might produce on the topic. But it will be forced to look at this option if a similar number of Haitians on the ground insist on it, mobilized perhaps by the political parties and organizations of the caliber of the Group of 184. The two Haitian senatorial delegations calling for elections got a respectful hearing, but not backed by a movement on the ground, they could be safely ignored.
RB: James Morrell je vous remercie pour votre participation a notre émission. J’espère pouvoir vous inviter bientôt.
JM : Ça a été un plaisir. Merci
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JM: Certainement HOPE est une forme très pratique d’aide à Haïti réservant une petite portion du marché des Etats-Unis pour l’exportation venant d’Haïti, sécurisant les investissements et la création d’emplois. HOPE II en accordant une expansion de 10 ans, libéralise les catégories en permettant l’investissement dans des usines de textile en Haïti.
Sur un plan plus large, HOPE peut contribuer à des avancements techniques dans le cadre d’une politique de stabilisation et de construction de la Démocratie. Seul, il sera un îlot d’activités accueillantes. Mais lié à la stabilisation, à l’amélioration de la sécurité et à la prédictibilité d’investissement, il sera un exemple qui se multipliera par milliers d’imitateurs dans des douzaines d’industries.
Translation: Certainly HOPE is a highly practical form of aid to Haiti in carving out a small area of security for investment and job creation by reserving a small crevice of the U.S. market for Haitian output. HOPE II does this by expanding benefits to ten years and liberalizing categories, thus making it a more realistic business decision to invest in textile plants in Haiti.
In the larger scheme, HOPE is another one of those technical advances that can only be fulfilled as part of a larger policy of stabilization and democracy-building. Alone, it will only be an island of welcome activity; linked to stabilization and the improvement of security and predictability for investment, it will be an example that will spawn a thousand imitators in dozens of other industries.
RB : Quelle est la distinction entre un Etat creux et un Etat en faille que Dan Erickson a voulu établir ?
JM: En 2004 le Président de notre organisation Ambassadeur Preeg a fait une présentation intitulée « Pourquoi Haïti n’est pas un Etat Nation en faillite ». Même après tout ce qu’Haïti a enduré, l’ambassadeur s’est bien rappelé les commerçants et les professionnels que ce pays a produits. Face à un tel accomplissement, il ne pouvait pas déclarer qu’Haïti soit un Etat nation en faillite.
En résumé, nous deux Dan Erickson et notre organisation, étant des supporteurs d’Haïti, nous sommes réticents à l’emploi de cette épithète. Nous préférons utiliser d’autres épithètes, tel que creux ou fragile pour décrire le problème d’une façon plus positive.
Translation: In 2004 the chairman of our organization, Ambassador Preeg, gave a presentation entitled AWhy Haiti Is Not a Failed Nation-state.@ Even after all that Haiti had been through, the ambassador remembered well the capable businesspeople and professionals the country had produced and he was not about to pronounce a country that had such achievers a failure.
In short, both Dan Erickson and our organization, being Haiti boosters, are loath to apply the epithet failure and instead seek other formulas such as hollow or fragile to describe the problem in a more positive way.
RB : Pourquoi l’intervention de la communauté internationale en réaction à l’émeute de la faim a choisi de prendre uniquement l’approche caritative, tandis qu’il est absolument clair que l’augmentation de la production agricole en aidant les cultivateurs, et la reprise du microcrédit apporteraient le plus valu qui manque pour redémarrer l’économie ?
JM: Qu’il y ait une intervention d’urgence pour faire face à la crise de la faim, est normal. Le point le plus important qui souligne le fait que cette aide n’est seulement qu’un palliatif, et qu’il lui manque une politique de construction de gouvernance et de production interne, demeure valide. Une lecture complète du portfolio de l’agence d’aide révèlera des projets appropriés qui contribueront au développement agricole et qui ira au-delà de la charité. On peut s’attendre à ce qu’Haïti et les agences développeront plus de projets de cette sorte. La flambée des prix rendra plus profitable l’agriculture nationale haïtienne. Bien qu’il y ait un intérêt d’exportation américaine à vendre des produits alimentaires à Haïti, cet intérêt n’est pas assez fort pour pouvoir affecter les gérants de l’aide dans leur décision de supporter l’agriculture haïtienne.
Translation: That there should be emergency food aid to address a hunger crisis is normal. The larger point that this aid is only a palliative, absent a policy to build governance and internal production, remains valid. A full reading of the aid agencies= portfolio will reveal many worthy projects that would promote agricultural growth and go far beyond a charity handout. One can expect that Haiti and the agencies will roll out more such projects as the rising price of food makes Haitian domestic agriculture more profitable. Although there is a U.S. export interest in selling food to Haiti, it is not so strong that it could interfere with professional aid managers= decisions to support Haitian agricultural capability.
RB : Si Haïti pour Dan Erickson est le canari dans la mine de charbon, faudra-t-il qu’Haïti meure, avec Prévale au pouvoir, pour que la communauté internationale admette que la situation soit toxique ?
JM: Peut être Dan avait à l’esprit un canari qui chante au lieu d’un qui meurt en détectant les gazes empoisonnés. Il est certainement vrai que la plupart des gens à Washington ignoreront la situation d’Haïti pourvu qu’elle demeure tranquille. Les émeutes de la faim ont donné un visage et une voix à la souffrance des Haïtiens et certainement ça a capté l’attention de Washington. Jason Steinbaum est correcte en considérant que l’aide alimentaire soit une réaction significative. Maintenant, Washington ne franchira pas la prochaine étape vers une réorientation de la politique d’Haïti, pour ré-aiguiller une reconstruction d’Etat démocratique, peu importe combien de textes qu’Haiti Democracy Project peut produire sur ce topique. Mais il sera forcé d’en tenir compte, si un nombre similaire d’Haïtiens prennent les rues, mobilisés peut être par des partis politiques ou des organisations du calibre du Groupe 184. Les deux délégations sénatoriales Haïtiennes ont eu une audition respectable, mais parce qu’elles ne sont pas supportées par un mouvement. Sans risque, elles ont été ignorées.
Translation: Perhaps Dan had in mind a canary that would sing, not die, on detecting poisonous gases. It is certainly true that most people in Washington will ignore the situation in Haiti as long as it is quiet. The hunger strikes gave a face and voice to the suffering and certainly got Washington=s attention. Jason Steinbaum was right to consider the food aid a significant reaction. Now, Washington will not take the next step toward an overhaul of Haiti policy and rededication to democratic state-building, no matter how many papers the Haiti Democracy Project might produce on the topic. But it will be forced to look at this option if a similar number of Haitians on the ground insist on it, mobilized perhaps by the political parties and organizations of the caliber of the Group of 184. The two Haitian senatorial delegations calling for elections got a respectful hearing, but not backed by a movement on the ground, they could be safely ignored.
RB: James Morrell je vous remercie pour votre participation a notre émission. J’espère pouvoir vous inviter bientôt.
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