La justice appelée à réactiver le dossier de l’assassinat du père Jean P. Louis

Le prêtre catholique, responsable à l’époque de la paroisse de Bizoton (banlieue sud de la capitale), a été abattu, le 3 août 2008, sur la cour du Service Oecuménique pour le Développement et l’Education Populaire (SEDEP), alors qu’il descendait de son véhicule pour se rendre à son bureau.

Le SEDEP, dont il fut l’un des dirigeants, s’est joint à d’autres organisations sociales ainsi que les membres de la famille Pierre-Louis pour réclamer justice.

Une correspondance du juriste Jean Rosiers Descardes, défenseur du disparu, a été en ce sens acheminée aux autorités judiciaires de Port-au-Prince.

Jacques Pierre-Louis, frère du défunt, a lu cette lettre, ce 28 juillet 2008, lors d’une conférence de presse à l’ancienne résidence familiale, au Bois Verna (centre de la capitale).

« Ils [parents de Jean Pierre-Louis] ont décidé de faire en sorte que la justice réactive le dossier pour qu’enfin le droit dit son mot dans cet acte crapuleux », informe Jacques Pierre-Louis.

Le pasteur Kerby Gaston, dirigeant du SEDEP, a présenté Jean Pierre-Louis comme un humaniste, un rassembleur, un homme dévoué au service de son pays.

Les relations du pasteur Gaston avec le père Pierre-Louis datent de 1983 au moment où ils entamaient des activités œcuméniques, notamment dans la commune de Savanette (Est).

Léronel Mortimé de l’organisation populaire « Chandèl » croit nécessaire de continuer le combat mené par le père Pierre-Louis en faveur de la justice sociale en Haïti.

Des émissions radiophoniques, conférences-débats, messes et veillées patriotiques, marches pacifiques sont programmées dans le cadre de la commémoration du dixième anniversaire de l’assassinat du père Jean Pierre-Louis.

Une soirée culturelle, avec la participation de Boulot Valcourt et d’une troupe de Bizoton, est également prévue, ainsi que des expositions de photos et des témoignages.

Né à Port-au-Prince le 11 février 1944, Jean Pierre-Louis fut ordonné prêtre au Canada en 1969.

Il fut membre fondateur de plusieurs organisations haïtiennes, dont le Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés (GARR), le Groupe de recherche œcuménique (GOR) et SEDEP.

Troisième d’une famille de six enfants, Jean Pierre-Louis était un défenseur farouche de la paysannerie. « Il était un radical, un homme de conviction », souligne Jacques Pierre-Louis. [do gp apr 28/07/2008 14 :00]