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Dany Laferriere ,un ecrivain haitien de Montreal a la table d'honneur

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Dany Laferriere ,un ecrivain haitien de Montreal a la table d'honneur Empty Dany Laferriere ,un ecrivain haitien de Montreal a la table d'honneur

Message  Invité Mar 8 Sep 2009 - 9:30

Le Médicis livre sa première sélection

Publié le 08 septembre 2009 par vt
Dany Laferriere ,un ecrivain haitien de Montreal a la table d'honneur Blas

(Photo : Médicis 2008 : Laure Leroy (Zulma) et Jean-Marie Blas de Roblès ©️ Olivier Dion)
Le jury Médicis a publié sa première sélection pour ses prix, français et étranger, qui doivent être attribués le 4 novembre.
Gallimard, Grasset et Le seuil ont chacun trois romans français sélectionnés. Toutes catégroies confondues Gallimar et Le Seuil sont à égalité avec 7 titres.

16 Romans français

Alain Blottière, Le tombeau de Tommy (Gallimard)

Gwenaëlle Aubry, Personne (Mercure de France)

Laurent Mauvignier, Des hommes (Ed de Minuit)

Thierry Hesse, Démon (L'Olivier)

David Foenkinos, La délicatesse (Gallimard)

Dany Laferrière, L'énigme du retour (Grasset)

David Boratav, Murmures à Beyoglu (Gallimard)

Patrick Besson, Mais le fleuve tuera l'homme blanc (Fayard)

Justine Lévy, Mauvaise fille (Stock)

Vincent Message, Les veilleurs (Seuil)

Olivier Sebban, Le jour de votre nom (Seuil)

Eric Holder, Bella ciao (Seuil)

Bruno Tessarech, Les sentinelles (Grasset)

Jean-Pierre Milovanoff, L'amour est un fleuve de Sibérie (Grasset)

Camille de Villeneuve, Les insomniaques (Philippe Rey)

Philippe Carrese, Enclave (Plon)


Bravo Dany ,bravo !Keep up the good work .


Dernière édition par deza le Mar 8 Sep 2009 - 15:54, édité 2 fois

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Dany Laferriere ,un ecrivain haitien de Montreal a la table d'honneur Empty Re: Dany Laferriere ,un ecrivain haitien de Montreal a la table d'honneur

Message  Invité Mar 8 Sep 2009 - 11:03

La chronique livre de Bernard Pivot ,september 5 2009

Dany Laferrière de retour à Haïti

"Pour la majorité des gens d’ici, l’au-delà est le seul pays qu’ils espèrent visiter un jour." Ce pays d’infortune où chacun attend d’une autre vie qu’elle vous dédommage de celle-ci est Haïti.

Après trente-trois ans d’exil au Canada, Dany Laferrière est revenu à Port-au-Prince, sa ville natale. A l’âge de 23 ans, il avait dû fuir la dictature de l’époque. Comme son père l’avait fait avant lui. Celui-ci vient de s’éteindre à New York sans avoir renoué avec sa terre, sa femme, sa famille, ses amis. Dany Laferrière refuse de pousser l’exil jusqu’à l’ultime entêtement de la mort. Il revient, il est revenu. L’Enigme du retour est le récit de la difficile réappropriation de son pays et de sa mémoire.

C’est difficile parce que rien n’a changé et tout a changé, surtout lui. Il y a si longtemps qu’il n’est plus dans le paysage. "Cela fait trois décennies que je fais gras à Montréal pendant qu’on continue à faire maigre à Port-au-Prince." Il est passé du rigoureux hiver canadien à la chaleur tropicale. Toutes ces odeurs, toutes ces couleurs, toutes ces saveurs, elles le déconcertent ou elles le rassurent? Le corps ne retrouve pas tout naturellement sa place. Il doit réapprendre. Nul besoin de se remettre au créole, qu’il n’a pas oublié, mais au tumulte de la rue, au vacarme, à l’incessant bavardage. "On a toujours quelque chose à raconter dans un pays où la parole est justement la seule chose qu’on peut partager avec l’autre."

Virtuose de l’humour et de la distanciation, Dany Laferrière (de Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, 1985, Le Serpent à plumes, à Vers le Sud, 2006, Grasset) ne tombe jamais dans le pathos ou le sentimentalisme. Il n’étale pas son émotion à retrouver sa mère et sa sœur. Il s’est installé à l’hôtel pour ne pas donner l’illusion à sa mère que leur vie commune a repris et continuera comme autrefois. Sur le calendrier Esso elle n’ajoute plus le matin la croix qu’elle a inscrite chaque jour des trente-trois années pendant lesquelles il avait disparu. Depuis longtemps elle a remplacé son mari par Jésus. Elle chante des chansons d’autrefois. Sa jeunesse remonte au cœur de Dany.

Mais comment reconnaître tous ceux qui se disent ses copains d’enfance, que l’annonce dans la presse nationale de son retour a alertés? Il rend visite à des amis de son père. Enfin, ceux qui ont tenu le coup. "Les trois quarts des gens que j’ai connus sont déjà morts. Le demi-siècle est une frontière difficile à franchir dans un pareil pays. Ils vont si vite vers la mort qu’on ne devrait pas parler d’espérance de vie mais plutôt d’espérance de mort." La misère, les maladies, et cette terrible faim qui tord les ventres. "Si on n’est pas maigre à vingt ans en Haïti, c’est qu’on est du côté du pouvoir." Du pouvoir politique ou du pouvoir du crime, à moins que ce ne soit les mêmes. Le kidnapping est un business, l’assassinat un métier. A tout moment la mort peut arriver à toute vitesse derrière des lunettes noires sur une Kawasaki jaune. Deux médecins viennent d’en être les victimes devant leur hôpital. La main qui, soudain, se tend vers vous tient-elle un revolver ou un fruit?

Car Haïti, c’est aussi l’accueil, la générosité, le partage, le sourire, la courtoisie, une manière d’être qui est le privilège – oui, le privilège – des pauvres des pays pauvres. Comme, alors, sa vie d’écrivain à succès paraît lointaine à Dany Laferrière! Il est chez lui et il est ailleurs. Il est revenu et il est encore en exil. Il est de nouveau un Haïtien en Haïti et il sent bien qu’il est toujours un étranger. La schizophrénie frappe la plupart des immigrés de longue date lorsque, en quelque sorte, ils émigrent dans leur propre pays. L’exil est un double royaume.

L’Enigme du retour n’est cependant pas que le roman psychologique de l’exilé. C’est aussi un foisonnant recueil de croquis, d’instantanés, de choses vues, entendues et respirées, de notes prises sur le vif mêlées aux échos du passé. C’est formidablement vivant. Le verbe poétique de Dany Laferrière enchante le livre et, en dépit de la mort qui y a fait alliance avec le soleil, l’on se prend à rêver de Haïti.

L’Enigme du retour, de Dany Laferrière, Grasset, 302 p., 18 euros

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