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Le vide politique qui divise et disperse

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Message  Maximo Dim 6 Déc 2009 - 20:58

Le vide politique qui divise et disperse

Le Matin

En astrophysique, on reconnait que le vide intergalactique possède de l’énergie qui a l’effet de disperser les galaxies. Oui, le vide a de l’énergie comme la masse à travers sa force gravitationnelle. Et le vide politique en possède également à tel point qu’il peut diviser au lieu d’unir, disperser des forces et des ressources au lieu de les consolider. Mon père me disait en 1983 que l’après-Duvalier sera terrible à cause du vacuum de leadership politique. Mes réflexions et analyses m’ont permis de constater à quel point la société civile haïtienne, nos institutions et partis politiques sont faibles et incapables jusqu’ici d’articuler une direction stratégique malgré la tragédie Lavalas qui aurait dû les inciter à repriser le tissu social déchiré.

Occasion ratée

Pourtant, le Groupe des 184 était sur la bonne voie. Ayant ciblé la nécessité d’un nouveau contrat social, il en transmit le message à travers sa caravane de l’espoir couvrant le territoire national. Ce fut une triple opportunité de se défaire d’Aristide en tant qu’anarchiste, d’extirper son populisme incendiaire de la pensée et du comportement des masses et d’instaurer une ère nouvelle au pays selon les principes, valeurs et croyances de ce nouveau contrat.
Si la démarche du Groupe des 184 culmina le 29 février 2004 avec le renversement d’Aristide, elle s’arrêta pourtant là. On pensait qu’avec le renversement de l’idole, les masses découragées se calmeraient dans leur peine et resteraient dans leurs pénates dans l’attente percluse d’un lendemain meilleur. Cependant, le sort des masses de 2004 à 2009 n’a pas changé d’un iota même quand le pays dans l’ensemble semble sortir de l’ère d’anarchie instaurée par Aristide.
Le sort inhumain imposé depuis 1804 à nos masses crée essentiellement deux nations sur un même territoire, et partant les conditions qui nourrissent le populisme destructeur. Voilà pourquoi le discours simpliste d’Aristide (la pè lan vant, la pè lan tèt) a du mass appeal. Il ne suffit pas de renverser l’idole, il importe surtout d’offrir une alternative de relève des masses pour éviter le retour au pire.

Manque de clairvoyance

L’observateur averti ne peut ne pas s’étonner du fait qu’aucun parti politique ne se soit engagé sur la voie inachevée mais tracée par le Groupe des 184. Obsédé par le fauteuil présidentiel, les leaders des partis politiques cherchent ailleurs le chemin qui conduit au Palais national. Ils courtisent les puissants de ce monde qui sont également leur source de financement. Cependant ils oublient que l’Occident compose seulement avec les gagnants.
De fait, le monde occidental me rappelle de cette petite fille de 12 ans à laquelle on demandait lors d’un match de foot opposant le Racing au Violette quelle était son équipe préférée. Daphnée de répondre : « M’pou sak guinyen an. »
Oui l’Occident est « pou sak guiyen an »surtout quand il considère que ce pays n’a pu créer de par lui-même une société viable, une société d’opportunités égales pour tous, que les secteurs de la société civile n’ont pu s’entendre pour collaborer à l’heure fatidique pour le renouveau national et une solution aux problèmes des masses.
En d’autres termes, le chemin qui mène au pouvoir passe par la capacité de convaincre les masses de sa capacité de changer leur sort dans un partenariat masses-État-secteur privé. C’est le chemin de la stabilité politique et économique, la perception qu’il faut créer pour gagner. Et ayant gagné, la réalité qu’on doit s’atteler à édifier.
Le manque de clairvoyance, d’humilité et de volonté politique font que les partis politiques ne forment des coalitions qu’à l’approche des élections. Ils pensent ainsi arriver au pourvoir sans l’effort de leadership nécessaire. Ils refusent de vivre le vieux dicton : « Il est préférable d’espérer arriver que d’arriver ».

Débandade

Un parti politique est avant tout culture, car ce qu’on vit au sein du parti est ce qu’on vivra au timon des affaires. Si on n’y vit pas la démocratie, on ne la vivra pas non plus au pouvoir. C’est illusoire. L’absence d’une culture politique démocratique ferme la direction du parti aux éléments les plus doués pour la réserver à ses fondateurs et à leur progéniture. C’est ainsi, par exemple, qu’Aristide est inamovible à Lavalas, Manigat au RDNP, etc.
Cette faiblesse institutionnelle se trouve exacerbée par d’autres facteurs tels, par exemple, la dépendance des membres du parti vis-à-vis du parti et non l’inverse comme cela se voit dans les sociétés démocratiques. Comme c’est le parti qui soutient les membres, la direction du parti demeure la chasse gardée de ses propriétaires inamovibles. Le parti est en quelque sorte un bien de droit divin.
Cette situation fait que le membre d’un parti politique est plutôt prompt à se donner au plus offrant. Et aujourd’hui le plus offrant est Préval avec l’Unité qu’il vient de proposer. Son recrutement actif et délibéré des membres-mercenaires des partis politiques est fair game en dépit des complaintes de son ancien Premier ministre Rosny Smarth qui parle de « cyclone pour les partis politiques ». Si la saison cyclonique a commencé pour les partis politiques, ceux-ci n’ont qu’à se blâmer ; la politique politicienne n’est pas un jeu pour les faiblards.

Une seule voie

Alors que Préval a à sa disposition les ressources de l’État, le contrôle du CEP, la majorité au Sénat, l’allégeance récente de CPP et le financement de secteurs importants de la vie nationale, l’opposition perd des membres-clefs avant les élections et ne possède aucune source de financement sérieux qui lui permettrait de damer le pion d’égal à égal ou pour le moins limiter les dégâts.
Cette opposition souffre d’un discours qui ne passe pas et avec lequel les masses ne se retrouvent pas, de manque de stratégie politique. Au lieu d’un discours simple dans le langage du peuple, le discours de l’opposition est truffé de concepts abstraits tels que patriotisme, sauvetage national, souveraineté, indépendance, etc. Il est impératif que l’opposition reprenne le chemin inachevé du Groupe des 184 et substitue au vide politique une masse politique.

vendredi 4 décembre 2009

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Message  Arché Jean Dim 6 Déc 2009 - 22:05

Monsieur Maximo, merci pour cet article tire du journal "Le Matin". Mwen ta renmen konen ki dat atik sa te publie paske mwen ta vle achte edition sa a.

La grande question reste et demeure l'origine et l'objectif du groupe des 184. Ces hommes pensaient-ils reelllement a l'instauration d'un climat de paix, de justice, d'une societe democratique dans le pays. Si oui, avaient-ils un consensus national? Pensaient-ils a l'amelioration du sort des demunis d'haiti, des masses qui pataugent dans la crasse, la misere noire du 1er janvier 1804 a nos jours? Tant de questions qui meritent reponse. Un pays ou le sort du plus grand nombre est laisse au hasard ne connaitra et ne pourra connaitre les empreintes d'un developpement economique, politique et social. Quel genre de developpement ces gens voulaient-ils pour le pays? Le developpement de Port-au-prince. Quelle ironie! Avoir un contrat social sans la participation et l'integration des coins recules du pays dans l'elaboration de ce projet etait deja voue a l'echec.


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Message  Invité Lun 7 Déc 2009 - 1:28


Quel genre de développement ces gens voulaient-ils pour le pays? Le développement de Port-au-Prince. Quelle ironie! Avoir un contrat social sans la participation et l'intégration des coins recules du pays dans l'élaboration de ce projet était deja voue a l'échec. (Archer Jean)

Je vous rejoins la dans votre conclusion. Le contrat social n'était que la manifestation hypocrite d'un certain art de la pose et de la duperie. Les auteurs de cette fourberie, les Tartuffe chevronnés de cette association qui se nommait "société civile”, ont fait plus de mal au pays que le légendaire Aristide a travers ses actions irresponsables et l'hystérie de sa mégalomanie. Ils ont trahi sans vergogne la jeunesse du pays, l’avenir d'une nation assiégée par l’Imposture.

Nous avions bien vu que les fumistes qui composaient cette entité de transition politique (Un homme aussi misérable et corrompu qu'un Gérard Latortue a la barre , Bon dieu !) prônaient un discours qui renvoyait aux mythes de renouvellement de vieux rêves nationaux . Mais, sans autre but que celui de renverser Aristide ,ils ne savaient pas encore quelle route a suivre avec cette "caravane de l'espoir " aux mains de la tricherie .Elle ne pouvait avoir qu'une brève existence a travers la coalition d’intérêts égoïstes, antinationaux et irréconciliables:

L'hydre ,dans son euphorie revolutionnaire , souffrait d'une carence de politique d'intégration économique et de partage d'une idéologie sociale unificatrice.Comme d’habitude, il n'y avait pas de plans détaillés des actions à prendre après la victoire. Il n'y avait qu'une seule strategie qui se confondait avec la tactique :Renverser Aristide .Et apres quoi ?

Ils sont tous dans une très large mesure, des vers dans le fruit, des opportunistes, des mercenaires, des traitres à la patrie. Le départ d'Aristide signifiait seulement un nouvelle course de ces mêmes voyous des finances et du gros commerce du monopole à s'approprier des richesses du pays pour une bouchée de pain. Ils ont froidement torpillé le peu d'espoirs qu'une nation découragée avait dans le leadership apparent d'hommes sans vraie vision du pays haïtien et les notions mythiques de notre rendez-vous avec un destin biaise et capricieux.

En temps de siège, même en temps de guerre non-déclarée par l’Imposture triomphante (toute cette mise en scène de liberte sous tutelle qui sert a berner et a tromper la conscience citoyenne afin de la garder dans un état comateux ) tous les citoyens sont des soldats de la nation .Ceux qui la trahissent pour une raison ou pour une autre par leurs actes abominables devraient passer en cour martiale et proprement fusillés .Mieux vaut la perte de dix mille citoyens renégats et traitres que la destruction et la disparition de la nation.Ceux qui ont le courage de trahir la patrie doivent aussi avoir le courage de mourir au pied de l'autel de leur trahison.


Dernière édition par deza le Lun 7 Déc 2009 - 6:34, édité 1 fois

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Message  Maximo Lun 7 Déc 2009 - 5:59

Arché Jean a écrit:Monsieur Maximo, merci pour cet article tire du journal "Le Matin". Mwen ta renmen konen ki dat atik sa te publie paske mwen ta vle achte edition sa a.

La grande question reste et demeure l'origine et l'objectif du groupe des 184. Ces hommes pensaient-ils reelllement a l'instauration d'un climat de paix, de justice, d'une societe democratique dans le pays. Si oui, avaient-ils un consensus national? Pensaient-ils a l'amelioration du sort des demunis d'haiti, des masses qui pataugent dans la crasse, la misere noire du 1er janvier 1804 a nos jours? Tant de questions qui meritent reponse. Un pays ou le sort du plus grand nombre est laisse au hasard ne connaitra et ne pourra connaitre les empreintes d'un developpement economique, politique et social. Quel genre de developpement ces gens voulaient-ils pour le pays? Le developpement de Port-au-prince. Quelle ironie! Avoir un contrat social sans la participation et l'integration des coins recules du pays dans l'elaboration de ce projet etait deja voue a l'echec.


Arche Jean

Le Matin du 4 décembre 2009, vous pouvez aussi le trouver sur le site internet du journal Le Matin dans la section Agora. http://www.lematinhaiti.com/
http://www.lematinhaiti.com/Journal/34185.pdf
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