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La Relance en Haïti : une histoire de rendez-vous manqués !

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haiti en marche - La Relance en Haïti : une histoire de rendez-vous manqués ! Empty La Relance en Haïti : une histoire de rendez-vous manqués !

Message  gwotoro Mer 14 Mar 2007 - 19:12

La Relance en Haïti : une histoire de rendez-vous manqués !

EDITORIAL

MIAMI, 12 Mars - Le plus loin que remonte la mémoire - en dehors de la conférence de Paris préparatoire au re-chouquage de Jean-Bertrand Aristide en 1994 par la communauté internationale - c'est la première fois qu'Haïti énonce une politique économique aux yeux du monde.

Ou alors il faudrait revenir jusqu'à la commémoration du Bicentenaire de la fondation de la ville de Port-au-Prince par le président Dumarsais Estimé (1946-1950).

Mais la relance en Haïti a une histoire. Une histoire faite de rendez-vous manqués.

1971. Mort du tyran François " Papa Doc " Duvalier. Quelque temps plus tôt, il s'est vanté d'avoir réalisé " le rêve de Dessalines " (fondateur de la nation) : l'union des noirs et des mulâtres. Celle-ci symbolisée par un monument qui s'élevait lors au portail de Léogane (sortie sud de la capitale) montrant une poignée de main entre un noir et un clair.

Le nouveau président à vie, Jean-Claude " Baby Doc " Duvalier, annonce qu'après la révolution politique (de son père), il fera " la révolution économique. "

Curieusement ce qui fut dit fut fait.

Commençons par nous souvenir que la succession à la présidence avait été réglée par les Etats-Unis eux-mêmes. La France fut du même avis. Mais également l'Allemagne. Et autres.

Guerre froide oblige...

Le nouveau régime naissait donc sous de bons auspices (internationaux). Guerre froide oblige.

Dès lors, le gouvernement procède pratiquement aux mêmes mesures de facilitation des investissements annoncées aujourd'hui. Liberté absolue de rapatriement des dividendes, franchise et détaxation généreuses, salaire ouvrier fixé au strict minimum etc.

Et last but not least, pas de droit de grève !

Ouverture du parc industriel de Port-au-Prince. Des dizaines de milliers d'emplois se créent immédiatement. Début d'un âge d'or qui durera pas moins d'une décennie environ (1971-1980). Des richesses se constituent en un clin d'œil.

Mais le visionnaire a été le " Vieux " qui avait su commencer à mettre en place les infrastructures essentielles. D'abord l'aéroport international. Puis la plus importante de toutes : le barrage hydroélectrique de Péligre. On dit que nous pouvions vendre lors de l'électricité à nos voisins dominicains.

Le gouvernement du fils entreprit tout de suite une grande rénovation du port de Port-au-Prince. Les télécommunications (TELECO) sont aussi un de ses dadas, à côté des nouvelles routes nationales (1 et 2) où il aime à lancer ses bolides, personnellement au volant.

Bonne publicité...

Les investisseurs étrangers continuent d'affluer au fil des années. Le parc industriel est bondé. Le nombre d'emplois frôlent les 100.000. Haïti devient une championne de l'assemblage, grâce aussi à l'habileté de ses ouvriers (et surtout de ses ouvrières). Puis c'est la consécration internationale : Numéro 1 de la fabrication des balles de baseball.

Cette bonne publicité a, entre autres qualités, de générer aussi le tourisme. Il ne manque que des chambres d'hôtel, les établissements existants s'étant spécialisés auparavant dans le tourisme de palace.

La France nous offre alors la route de l'Amitié (la route de Jacmel) ouvrant très opportunément le reste du pays à ce courant dynamique. Haïti est sans doute le pays de la région à avoir inventé ce qu'on appelle le " touriste chez l'habitant ", c'est-à-dire logeant chez des particuliers faute de facilités hôtelières ou à cause de leurs prix prohibitifs.

Sans aucune vision...

Mais tout n'est pas fini. Les années 70 sont aussi celles où notre pays aura reçu le plus d'assistance financière internationale. Un vrai pactole. Une pluie de milliards.

Alors, que s'est-il passé ? Pourquoi en sommes-nous là aujourd'hui ? Pourquoi ne semblons-nous même pas avoir les moyens (ni la volonté) de recommencer à zéro ?

La politique et les politiciens ? Le Sida ? Les zenglendos, les chimères ? Lavalas ? Aristide ?

Tout cela est secondaire. Ce ne sont là que des séquelles.

Nous avons raté le coche dès ces mêmes années 70. Nous nous sommes contentés de jouir des années de vaches grasses sans penser au lendemain. Sans aucune vision. Voilà.

Il n'y a pas de croissance qui ne doive connaître à la longue un fléchissement. C'est une loi économique, c'est la loi de la nature. La Bible parle d'années de vaches grasses et d'années de vaches maigres. Le proverbe américain nous dit : tout ce qui monte très haut, doit obligatoirement redescendre.

La croissance " jean-claudiste " a été en ce sens classique : elle a duré une bonne dizaine d'années.

La répression...

1979. Les premiers signes de recul apparaissent. Baisse de la valeur de la gourde alors qu'elle supplantait depuis plusieurs années le peso dominicain.

Mais le régime prit pour une menace politique ce qui était un phénomène purement économique.

La machine à répression se remit en marche. Arrestations, assassinats, exil, mise à mort de la presse indépendante et des premières velléités syndicales et d'un dialogue démocratique.

Le business qui est le grand gagnant de la " révolution économique ", fait corps avec le gouvernement dans toutes ces actions.

Baby Doc et ses conseillers donnent une fin de non-recevoir aux suggestions de Washington qu'il faudrait profiter de cette ère de prospérité pour renoncer à la présidence à vie et organiser des élections - que le président Duvalier était sûr de remporter.

Au contraire, la répression se durcit davantage.

" Régime cleptomane "...

D'autre part, au lieu de réparer ce qui devait l'être dans la machine économique, s'ouvre au contraire la corruption en masse. Régime cleptomane, titre le New York Times.

Le mariage du " Prince ", comme on le sait, n'arrangera pas les choses.

Mais le secteur privé prit la même direction que le gouvernement. Les fruits de la croissance prirent le chemin des comptes en banque à l'étranger. Il y eut peu ou pas de ré-investissements.

C'est de ce moment-là que la République dominicaine prit son avance sur Haïti qu'elle ne cessera d'améliorer depuis. Balaguer fit régulièrement des élections, même plus ou moins frauduleuses. Le capitalisme dominicain prit le temps de se reconvertir, passant du monopole sucrier au tourisme et à l'agro-industrie.

Un rêve en carton-pâte...

La " révolution économique " jean-claudiste avait vécu. Seule reste sur le tapis la main d'œuvre d'hier refoulée dans les bidonvilles de la capitale.

Ce fut comme un rêve. Immortalisé dans les bals à milliers de dollars le couvert que donnait la nouvelle première dame au palais national. Mais un rêve en carton-pâte, comme un manège posé en plein désert, et qui un matin disparaît avec corps et biens.

Aujourd'hui, que faire ?

C'est la réflexion (mais réflexion totale-capitale) à laquelle nous invite aussi la mission que viennent d'entamer les secteurs public et privé haïtiens à l'extérieur, mais une démarche qui doit aussi se répercuter à l'intérieur du pays.

Editorial, Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince


Dernière édition par le Mar 20 Mar 2007 - 22:18, édité 1 fois

gwotoro
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Message  Rodlam Sans Malice Mer 14 Mar 2007 - 22:21

"Ce qui fut dit fut fait"

"liberté absolue de rapatriement des dividendes ;franchise et detaxation généreuses ,salaire ouvrier fivé au strict minimum.Et last but not least ;pas de droit de grève"

En d'autre termes retablissement de l'esclavage sous une autre forme deguisée que les affranchis pourront accpeter puisqu'ils seront aussi les beneficiares.

Si cette politique economique devrait encore etre celle pronée et recherchée par ce gouvernement ,Et bien cher amis nous devons pleurer le sort de nos freres esclaves car point n'est besoin d'etre grand clerc pour comprendre l'exploitation ehontée de nos ouvriers par les esclavagistes modernes ne nous conduira nullment vers la terre promise.Quel est le but du travail? est-ce pour enrichir une classe de parasites et d'esclavagistes par l'exploitation de la main d'oeuvre a bon marché de nos ouvriers?

Comment peut-on developper un pays en creant des emplois qui ne permettent pas aux ouvriers meme d'avoir une alimentation adequate.Comment peut-on avoir de l'argent pour entreprendre de grands travaux d'urbanisme et d'iinfastructures si les dividendes des uisines sont rapatriées dan les pays d'origine des escklavagistes?On paie nos ouvriers 3 dollars par jour pour 10 heures de travay sans aucune assurance de sante ,ni droit de pension et on envoie toutes les dividendes dans les banques etrangères et c'est cela en l'année de grace 2007 que des dirigeants aveugles recherchent pour notre pays?Quelle trsitesse.
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Message  genevieve Jeu 15 Mar 2007 - 9:27

Quand on connait la racine du mal, il devient plus facile de la guérir. Si la presse s'impliquait davantage à promouvoir la vérité et toute la vérité on aurait plus de chance de sortir ce pays du marasme dans lequel il patauge au lieu de chercher des boucs émissaires là où il n'y en a pas. Voilà un journalisme objectif qui peut servir au développement du pays.Bravo Mélodie!

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