Si Janklod Divalye te mete 2 jenou li a tè leve 2 men li anlè mande padon
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Si Janklod Divalye te mete 2 jenou li a tè leve 2 men li anlè mande padon
Apre Aristide suiv li, di li regret pou tout vye lobey li yo Ayiti ta komanse gen lapè
Si seulement Jean-Claude Duvalier demandait pardon au peuple haïtien… ! Et ses avocats étaient moins arrogants… !
15/03/2014 13:35:00 Auteur(e) La Redaction
Dans la série télévisée Les contes d’Avonlea, la fillette dit au garçonnet avec une pointe de dédain : « Quelqu’un qui cherche des excuses dans son estomac est une personne sans intérêt. » En clair, un individu qui agit contre la voix de sa conscience, viole les principes sacrés de la morale universelle pour justifier et défendre un « acte répréhensible, condamnable », dans le seul but d’assouvir ses bas instincts, est – sans équivoque – un être dangereux pour la société dans laquelle il évolue.
Dans l’Affaire Duvalier, nous croyons comprendre que seuls les honoraires motivent les avocats de la défense. Ceux-ci savent que la cause de leur client est désespérée. C’est pour cela qu’ils brandissent des menaces vides. Même Cicéron et Démosthène n’auraient pu faire valoir leur éloquence pour obtenir la clémence de la Cour, afin de soustraire Jean-Claude Duvalier d’un « verdict » de cruauté et de tyrannie politique qui, au bout du compte, ne serait pour lui que l’aboutissement d’une « topographie eschatologique (1)».
« Que les pécheurs disparaissent de la terre et qu’il n’y ait plus de méchants! » (La Bible, Psaume 104, verset 35)
Sincèrement, nous n’avions jamais envisagé qu’il y aurait eu dans cette République, devenue depuis 1957 une léproserie de misère sociale, des « pseudo-juristes » capables de se constituer en défenseurs farouches du duvaliérisme assassin. Et encore, ces vendeurs de « blanchiment de crimes, de meurtres et de conscience» au plus offrant, le font sans gêne, sans embarras, sans aucun élan d’hésitation aux microphones des médias avides de sensation et qui tiennent coûte que coûte à pimenter, assaisonner leurs émissions de nouvelles. C’est par la presse que nous arrivent donc les « inepties » qui font bouillir notre sang. Dans un pays où la majorité des individus se noient dans la misère crasseuse, les journalistes nationaux et progressistes ont la lourde tâche, difficile et noble responsabilité de s’engager dans la lutte aux côtés des masses. Aucun être humain ne peut être objectif. Plusieurs courants philosophiques l’ont démontré de manière convaincante. «Pensés et idées neutres » n’existent pas. « Cogito ergo sum (2). » C’est pour cela que chaque année et dans de nombreux pays, des reporters tombent sous les balles meurtrières des régimes politiques autoritaires, sont torturés ou jetés violemment en prison, sans aucune forme de procès. En 1980, la presse haïtienne était engagée. Les jeunes journalistes, comme Gasner Raymond, assassiné le 1er juin 1976, Ézéchiel Abélard décédé à Fort-Dimanche de la tuberculose engendrée par le froid et la famine, ont payé de leur vie leur loyauté et fidélité aux classes ouvrières et paysannes. L’équilibre dans le contenu de l’information n’implique pas la prise en compte de la propagande éhontée construite sur le nihilisme extrémiste.
Lorsque Jean-Claude Duvalier épousa Michèle Bennet au début des années 1980, les rédacteurs de la revue Regard étaient convenus de passer eux-mêmes l’événement sous silence. Ils parvinrent à la conclusion que le palais national – alors que des millions de citoyens crevaient de faim, prenaient la mer à bord d’embarcations de fortune, des milliers d’enfants ne fréquentaient pas l’école parce que leurs parents n’avaient pas les moyens financiers requis – avait cyniquement gaspillé les fonds du Trésor public pour organiser le mariage du « prince et de la comtesse des ténèbres. » Et, après deux ou trois semaines, l’hebdomadaire de Bois Verna (Port-au-Prince) publia en dollars américains les coûts et dépenses que nécessita la célébration de cette « énormité absurde » diffusée et commentée en direct sur les ondes des « médias gouvernementaux » … Reporters et cameramen des grandes chaînes de télévision du monde affluèrent à Port-au-Prince et se bousculèrent dans la cathédrale où officiait Mgr François-Wolff Ligondé pour couvrir l’événement fastueux.
Une profession pour des gens honnêtes…
Yves Hélory de Kermartin, ancien recteur de Trédrez, patron des professions de justice et de droit, a été canonisé en 1347, par le pape Clément VI pour l’exemplarité de sa vie humble, honnête, généreuse, charitable… La lecture de l’ouvrage biographique d’Alexandre Masseron, cité par Jean-Louis Charvet, vice-président du tribunal de grande instance d’Avignon, révèle que, à la fois prêtre, magistrat et avocat, Saint Yves a consacré son existence entière à la défense des faibles, des abusés, des marginalisés… La pauvreté cultivée dans les sociétés extrêmement riches et dans les régions défavorisées était considérée aux yeux de l’éminent juriste comme une « injustice» grave qui exige réparation.
Une question…
Dans quelle mesure peut-on évoquer et recourir à la notion de « présomption d’innocence » dans le cas des « crimes avérés » reprochés au duvaliérisme ?
Le seul recours de Baby doc dans le cadre d’un éventuel procès pour « crime contre l’humanité » serait de demander à ses avocats de plaider pour lui l’altération de la santé psychique et psychologique. Donc la folie. Purement. Mais pas simplement…! Dites-vous bien, comment ce « prince corrompu» qui a piloté lui-même sa grosse cylindrée au moment de fuir à l’étranger en 1986, dilapidé les fonds qu’il a détournés et volés dans la caisse de l’État en s’offrant des repas royaux dans les restaurants luxueux de Paris, gaspillé les richesses de la nation en s’envoyant en l’air avec les « donzelles » blanches de mœurs douteuses sur les plages bleutées de la Côte d’Azur, pourrait-il faire valoir une thèse de « démence » par devant des magistrats responsables et des accusateurs publics sérieux, sans courir le risque de se voir tourner en dérision dans l’enceinte même du tribunal? Voilà donc le genre de folie auquel tout individu, femme et homme, aurait aimé se confronter au moins une seule fois de sa vie terrestre! Restaurant, Yatch, sexe, champagne, vin, concert de musique classique, théâtre, voyage … Qui dit mieux?
Ô douce, mielleuse et paradisiaque folie…!
Heureusement que les témoins comme Patrick Lemoine, Rassoul Labuchin et bien d’autres, encore vivants, sont encore capables de nous parler de Jean-Jacques Ambroise, Gérald Brisson, Toto Guichard, Mario Rameau, Richard Brisson dont les sorts sont connus presque de tous. Dans les coins et recoins de la République, beaucoup de personnalités, citadins et campagnards, peuvent témoigner sur les cas des pères, mères, oncles, frères, sœurs, neveux, nièces, fils, filles…, des compatriotes dont l’existence a été fauchée par Luc Désir, Albert Pierre, Clément Barbot, Zacharie Delva, Éloïs Maître, madame Marx Adolphe…, les fameux « cannibales » du système politique diabolique de 1957.
L’histoire douloureuse des exactions commises par le père et le fils est encore fraîche dans la mémoire collective. Et la senteur des crimes abjects monte encore au nez des citoyens dont les modestes demeures avoisinaient les lieux de triste réputation internationale de détention inhumaine. François Duvalier est comparable à tous les monstres – empereurs, rois, présidents, ministres, préfets… – qui se sont servis de l’autocratisme politique pour décimer des populations sans défense, crucifier des êtres innocents, mais dignes, qui ont refusé de s’agenouiller devant les « géniteurs du mal » qu’ils personnifiaient ou représentaient durant leur époque respective.
Quelle légèreté de comparer les crimes des Beria de la Caraïbe aux exultations de liesse, aux poussées de défoulement et de vindicte populaire qui ponctuèrent les journées chaudes de février 1986, dès l’annonce du départ du dictateur et de sa famille!
Que personne ne vienne parler d’ « État de droit » en Haïti pour servir leur cause personnelle et protéger leurs intérêts mesquins! L’ « État d’injustice » sociale, économique et politique conviendrait mieux à cette République parasitaire… couverte de mouches comme un cadavre en putréfaction, remplie et parsemée d’immondices, résultat décevant de la mauvaise gestion politique des uns et des autres. Nous parlons de ce pays fantasmagorique où des spectres de la pauvreté extrême se courbent sans scrupule pour applaudir et baiser les pieds des « faiseurs de carnavals ».
Durant les 29 années sombres du gouvernement de terreur, les « loups-garous » de « Macoutistan » – pour reprendre le néologisme de l’écrivain Gary Klang – ont éventré des « innocents ». Les masses populaires, en février 1986, ont exécuté des « assassins » sans scrupule et sans âme.
C’est un « droit légitime » pour le « peuple souverain » de décider par lui-même et pour lui-même des moyens qu’il compte utiliser pour se « faire justice ». Il personnifie la « Raison d’État ». Contrairement à l’individu assujetti à la stricte observance de la Loi, le peuple souverain détient le privilège absolu de mettre en veilleuse la « constitution », et même de la révoquer pour ramener l’ordre dans la Cité, et de ce fait, rétablir l’ensemble de ses « droits naturels ».
La constitution française de 1793, rédigée par le grand philosophe politique Condorcet – et qui n’est jamais entrée en vigueur – prévoyait en son article 27 : « Que tout individu qui usurperait la souveraineté soit mis à mort par les hommes libres. »
Le peuple peut amnistier. Comme en Afrique du Sud. Ou ailleurs. Mais pas dans un climat d’arrogance. De nihilisme de bas étage. De négation totale de faits accablants, forfaits et assassinats.
Qui a exigé le jugement du peuple français en 1793 pour avoir décapité Louis XVI et Marie Antoinette, par suite de la condamnation à mort venant de la Convention?
Nous ne sommes pas en train de faire l’apologie de la justice expéditive. La société, en aucun cas, ne saurait s’acharner sur un individu dont l’état de santé physique le rendrait inapte à supporter le harcèlement et la fatigue d’un procès long et interminable. Seulement, dans le cas de Jean-Claude Duvalier, mal conseillé – sans nul doute – par son collège d’avocats, l’opinion publique constate que ce dernier refuse de franchir le seuil de la confession, de la contrition et du repentir pour bénéficier, peut-être, d’une réhabilitation sociale commisérative.
Juger le fils de François Duvalier, l’héritier du trône en 1971, pourrait se révéler difficile… Il ne faut pas perdre de vue la situation de connivence subtile reprochée à la communauté internationale qui n’a jamais levé vraiment le pouce – sauf le président Jimmy Carter, le champion des droits de l’homme – pour stopper l’hémorragie et empêcher la croissance de l’Himalaya de cadavres.
Quel dommage…!
La profession de juriste a perdu tous ses éclats de noblesse dans le contexte du monde contemporain complètement dominé par le capitalisme accaparant… Et encore plus en Haïti…
Le niveau d’études dans les facultés de droit de la capitale et des villes de province laisse à désirer. À l’époque du règne de Raoul Cédras et de Michel François, l’université d’État d’Haïti consentait d’ouvrir largement ses portes à des énergumènes mal préparés, souffrant déjà de déficience intellectuelle, complices du coup d’État contre Jean-Bertrand Aristide, et qui siègent aujourd’hui au sommet et dans tous les compartiments de la sphère sociétale. Ils sont devenus avocats, médecins, politologues, sociologues …, d’une médiocrité exemplaire et incontestable.
Alea jacta est…
Pour Jean-Claude Duvalier et ses « Klaus Barbie », les chefs redoutables de la Gestapo duvaliérienne, nous aurions douté fort qu’une Cour leur eût reconnu des circonstances atténuantes pour le traumatisme social et politique causé durant trois décennies au peuple haïtien. Tous, nous connaissons les images d’horreur qui se cachent derrière les noms maudits, comme ceux des Franck Romain, Roger Lafontant, Boss peintre, Ti Bobo, Abel Jérôme, Jean Valmé, Luc Désir… Plusieurs victimes de ces Hermann Göring, ou leurs progénitures vivent encore… Et témoignent journellement de leur torture psychologique.
Les femmes et les hommes de loi haïtiens devraient prendre le temps de consulter ou revisiter la biographie de Thomas More, l’auteur de la célèbre « Utopie », ou L’île de nulle part… Avocat à l’âge de 21 ans, More n’a jamais prostitué sa science, sa dignité et son honneur. D’ailleurs, il sera décapité en 1535, en compagnie de son ami l’évêque Fisher, pour avoir condamné le divorce du roi Henri VIII avec la reine Catherine d’Aragon.
La cause justifie les moyens…
La révolution en Russie en 1917, la tournure des événements en Roumanie en 1989, le déclin du fascisme en Italie en 1945 – fin de la deuxième guerre mondiale – montrent clairement que l’histoire a bien raison, lorsqu’elle prend des raccourcis pour éviter de s’embarrasser de certains procès…
R.L.
Si seulement Jean-Claude Duvalier demandait pardon au peuple haïtien… ! Et ses avocats étaient moins arrogants… !
15/03/2014 13:35:00 Auteur(e) La Redaction
Dans la série télévisée Les contes d’Avonlea, la fillette dit au garçonnet avec une pointe de dédain : « Quelqu’un qui cherche des excuses dans son estomac est une personne sans intérêt. » En clair, un individu qui agit contre la voix de sa conscience, viole les principes sacrés de la morale universelle pour justifier et défendre un « acte répréhensible, condamnable », dans le seul but d’assouvir ses bas instincts, est – sans équivoque – un être dangereux pour la société dans laquelle il évolue.
Dans l’Affaire Duvalier, nous croyons comprendre que seuls les honoraires motivent les avocats de la défense. Ceux-ci savent que la cause de leur client est désespérée. C’est pour cela qu’ils brandissent des menaces vides. Même Cicéron et Démosthène n’auraient pu faire valoir leur éloquence pour obtenir la clémence de la Cour, afin de soustraire Jean-Claude Duvalier d’un « verdict » de cruauté et de tyrannie politique qui, au bout du compte, ne serait pour lui que l’aboutissement d’une « topographie eschatologique (1)».
« Que les pécheurs disparaissent de la terre et qu’il n’y ait plus de méchants! » (La Bible, Psaume 104, verset 35)
Sincèrement, nous n’avions jamais envisagé qu’il y aurait eu dans cette République, devenue depuis 1957 une léproserie de misère sociale, des « pseudo-juristes » capables de se constituer en défenseurs farouches du duvaliérisme assassin. Et encore, ces vendeurs de « blanchiment de crimes, de meurtres et de conscience» au plus offrant, le font sans gêne, sans embarras, sans aucun élan d’hésitation aux microphones des médias avides de sensation et qui tiennent coûte que coûte à pimenter, assaisonner leurs émissions de nouvelles. C’est par la presse que nous arrivent donc les « inepties » qui font bouillir notre sang. Dans un pays où la majorité des individus se noient dans la misère crasseuse, les journalistes nationaux et progressistes ont la lourde tâche, difficile et noble responsabilité de s’engager dans la lutte aux côtés des masses. Aucun être humain ne peut être objectif. Plusieurs courants philosophiques l’ont démontré de manière convaincante. «Pensés et idées neutres » n’existent pas. « Cogito ergo sum (2). » C’est pour cela que chaque année et dans de nombreux pays, des reporters tombent sous les balles meurtrières des régimes politiques autoritaires, sont torturés ou jetés violemment en prison, sans aucune forme de procès. En 1980, la presse haïtienne était engagée. Les jeunes journalistes, comme Gasner Raymond, assassiné le 1er juin 1976, Ézéchiel Abélard décédé à Fort-Dimanche de la tuberculose engendrée par le froid et la famine, ont payé de leur vie leur loyauté et fidélité aux classes ouvrières et paysannes. L’équilibre dans le contenu de l’information n’implique pas la prise en compte de la propagande éhontée construite sur le nihilisme extrémiste.
Lorsque Jean-Claude Duvalier épousa Michèle Bennet au début des années 1980, les rédacteurs de la revue Regard étaient convenus de passer eux-mêmes l’événement sous silence. Ils parvinrent à la conclusion que le palais national – alors que des millions de citoyens crevaient de faim, prenaient la mer à bord d’embarcations de fortune, des milliers d’enfants ne fréquentaient pas l’école parce que leurs parents n’avaient pas les moyens financiers requis – avait cyniquement gaspillé les fonds du Trésor public pour organiser le mariage du « prince et de la comtesse des ténèbres. » Et, après deux ou trois semaines, l’hebdomadaire de Bois Verna (Port-au-Prince) publia en dollars américains les coûts et dépenses que nécessita la célébration de cette « énormité absurde » diffusée et commentée en direct sur les ondes des « médias gouvernementaux » … Reporters et cameramen des grandes chaînes de télévision du monde affluèrent à Port-au-Prince et se bousculèrent dans la cathédrale où officiait Mgr François-Wolff Ligondé pour couvrir l’événement fastueux.
Une profession pour des gens honnêtes…
Yves Hélory de Kermartin, ancien recteur de Trédrez, patron des professions de justice et de droit, a été canonisé en 1347, par le pape Clément VI pour l’exemplarité de sa vie humble, honnête, généreuse, charitable… La lecture de l’ouvrage biographique d’Alexandre Masseron, cité par Jean-Louis Charvet, vice-président du tribunal de grande instance d’Avignon, révèle que, à la fois prêtre, magistrat et avocat, Saint Yves a consacré son existence entière à la défense des faibles, des abusés, des marginalisés… La pauvreté cultivée dans les sociétés extrêmement riches et dans les régions défavorisées était considérée aux yeux de l’éminent juriste comme une « injustice» grave qui exige réparation.
Une question…
Dans quelle mesure peut-on évoquer et recourir à la notion de « présomption d’innocence » dans le cas des « crimes avérés » reprochés au duvaliérisme ?
Le seul recours de Baby doc dans le cadre d’un éventuel procès pour « crime contre l’humanité » serait de demander à ses avocats de plaider pour lui l’altération de la santé psychique et psychologique. Donc la folie. Purement. Mais pas simplement…! Dites-vous bien, comment ce « prince corrompu» qui a piloté lui-même sa grosse cylindrée au moment de fuir à l’étranger en 1986, dilapidé les fonds qu’il a détournés et volés dans la caisse de l’État en s’offrant des repas royaux dans les restaurants luxueux de Paris, gaspillé les richesses de la nation en s’envoyant en l’air avec les « donzelles » blanches de mœurs douteuses sur les plages bleutées de la Côte d’Azur, pourrait-il faire valoir une thèse de « démence » par devant des magistrats responsables et des accusateurs publics sérieux, sans courir le risque de se voir tourner en dérision dans l’enceinte même du tribunal? Voilà donc le genre de folie auquel tout individu, femme et homme, aurait aimé se confronter au moins une seule fois de sa vie terrestre! Restaurant, Yatch, sexe, champagne, vin, concert de musique classique, théâtre, voyage … Qui dit mieux?
Ô douce, mielleuse et paradisiaque folie…!
Heureusement que les témoins comme Patrick Lemoine, Rassoul Labuchin et bien d’autres, encore vivants, sont encore capables de nous parler de Jean-Jacques Ambroise, Gérald Brisson, Toto Guichard, Mario Rameau, Richard Brisson dont les sorts sont connus presque de tous. Dans les coins et recoins de la République, beaucoup de personnalités, citadins et campagnards, peuvent témoigner sur les cas des pères, mères, oncles, frères, sœurs, neveux, nièces, fils, filles…, des compatriotes dont l’existence a été fauchée par Luc Désir, Albert Pierre, Clément Barbot, Zacharie Delva, Éloïs Maître, madame Marx Adolphe…, les fameux « cannibales » du système politique diabolique de 1957.
L’histoire douloureuse des exactions commises par le père et le fils est encore fraîche dans la mémoire collective. Et la senteur des crimes abjects monte encore au nez des citoyens dont les modestes demeures avoisinaient les lieux de triste réputation internationale de détention inhumaine. François Duvalier est comparable à tous les monstres – empereurs, rois, présidents, ministres, préfets… – qui se sont servis de l’autocratisme politique pour décimer des populations sans défense, crucifier des êtres innocents, mais dignes, qui ont refusé de s’agenouiller devant les « géniteurs du mal » qu’ils personnifiaient ou représentaient durant leur époque respective.
Quelle légèreté de comparer les crimes des Beria de la Caraïbe aux exultations de liesse, aux poussées de défoulement et de vindicte populaire qui ponctuèrent les journées chaudes de février 1986, dès l’annonce du départ du dictateur et de sa famille!
Que personne ne vienne parler d’ « État de droit » en Haïti pour servir leur cause personnelle et protéger leurs intérêts mesquins! L’ « État d’injustice » sociale, économique et politique conviendrait mieux à cette République parasitaire… couverte de mouches comme un cadavre en putréfaction, remplie et parsemée d’immondices, résultat décevant de la mauvaise gestion politique des uns et des autres. Nous parlons de ce pays fantasmagorique où des spectres de la pauvreté extrême se courbent sans scrupule pour applaudir et baiser les pieds des « faiseurs de carnavals ».
Durant les 29 années sombres du gouvernement de terreur, les « loups-garous » de « Macoutistan » – pour reprendre le néologisme de l’écrivain Gary Klang – ont éventré des « innocents ». Les masses populaires, en février 1986, ont exécuté des « assassins » sans scrupule et sans âme.
C’est un « droit légitime » pour le « peuple souverain » de décider par lui-même et pour lui-même des moyens qu’il compte utiliser pour se « faire justice ». Il personnifie la « Raison d’État ». Contrairement à l’individu assujetti à la stricte observance de la Loi, le peuple souverain détient le privilège absolu de mettre en veilleuse la « constitution », et même de la révoquer pour ramener l’ordre dans la Cité, et de ce fait, rétablir l’ensemble de ses « droits naturels ».
La constitution française de 1793, rédigée par le grand philosophe politique Condorcet – et qui n’est jamais entrée en vigueur – prévoyait en son article 27 : « Que tout individu qui usurperait la souveraineté soit mis à mort par les hommes libres. »
Le peuple peut amnistier. Comme en Afrique du Sud. Ou ailleurs. Mais pas dans un climat d’arrogance. De nihilisme de bas étage. De négation totale de faits accablants, forfaits et assassinats.
Qui a exigé le jugement du peuple français en 1793 pour avoir décapité Louis XVI et Marie Antoinette, par suite de la condamnation à mort venant de la Convention?
Nous ne sommes pas en train de faire l’apologie de la justice expéditive. La société, en aucun cas, ne saurait s’acharner sur un individu dont l’état de santé physique le rendrait inapte à supporter le harcèlement et la fatigue d’un procès long et interminable. Seulement, dans le cas de Jean-Claude Duvalier, mal conseillé – sans nul doute – par son collège d’avocats, l’opinion publique constate que ce dernier refuse de franchir le seuil de la confession, de la contrition et du repentir pour bénéficier, peut-être, d’une réhabilitation sociale commisérative.
Juger le fils de François Duvalier, l’héritier du trône en 1971, pourrait se révéler difficile… Il ne faut pas perdre de vue la situation de connivence subtile reprochée à la communauté internationale qui n’a jamais levé vraiment le pouce – sauf le président Jimmy Carter, le champion des droits de l’homme – pour stopper l’hémorragie et empêcher la croissance de l’Himalaya de cadavres.
Quel dommage…!
La profession de juriste a perdu tous ses éclats de noblesse dans le contexte du monde contemporain complètement dominé par le capitalisme accaparant… Et encore plus en Haïti…
Le niveau d’études dans les facultés de droit de la capitale et des villes de province laisse à désirer. À l’époque du règne de Raoul Cédras et de Michel François, l’université d’État d’Haïti consentait d’ouvrir largement ses portes à des énergumènes mal préparés, souffrant déjà de déficience intellectuelle, complices du coup d’État contre Jean-Bertrand Aristide, et qui siègent aujourd’hui au sommet et dans tous les compartiments de la sphère sociétale. Ils sont devenus avocats, médecins, politologues, sociologues …, d’une médiocrité exemplaire et incontestable.
Alea jacta est…
Pour Jean-Claude Duvalier et ses « Klaus Barbie », les chefs redoutables de la Gestapo duvaliérienne, nous aurions douté fort qu’une Cour leur eût reconnu des circonstances atténuantes pour le traumatisme social et politique causé durant trois décennies au peuple haïtien. Tous, nous connaissons les images d’horreur qui se cachent derrière les noms maudits, comme ceux des Franck Romain, Roger Lafontant, Boss peintre, Ti Bobo, Abel Jérôme, Jean Valmé, Luc Désir… Plusieurs victimes de ces Hermann Göring, ou leurs progénitures vivent encore… Et témoignent journellement de leur torture psychologique.
Les femmes et les hommes de loi haïtiens devraient prendre le temps de consulter ou revisiter la biographie de Thomas More, l’auteur de la célèbre « Utopie », ou L’île de nulle part… Avocat à l’âge de 21 ans, More n’a jamais prostitué sa science, sa dignité et son honneur. D’ailleurs, il sera décapité en 1535, en compagnie de son ami l’évêque Fisher, pour avoir condamné le divorce du roi Henri VIII avec la reine Catherine d’Aragon.
La cause justifie les moyens…
La révolution en Russie en 1917, la tournure des événements en Roumanie en 1989, le déclin du fascisme en Italie en 1945 – fin de la deuxième guerre mondiale – montrent clairement que l’histoire a bien raison, lorsqu’elle prend des raccourcis pour éviter de s’embarrasser de certains procès…
R.L.
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Date d'inscription : 02/09/2006
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Jeu de rôle: dindon de la farce
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