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Message  Joel Sam 21 Mar 2015 - 8:49



Le président haïtien englouti dans les scandales de son cercle d’amis




Le Nouvelliste | Publié le : 18 mars 2015


La rédaction du journal a décidé de publier la traduction de cet article paru dans les colonnes du New York Times.


En un claquement de doigts, Michel Martelly a résumé les premières mesures qu'il prendrait si jamais il quittait le monde de la musique pour devenir le président d'Haïti.

« La première chose, après avoir établi mon pouvoir, ce qui serait très fort et nécessaire, je finirais avec cette affaire de Parlement», a déclaré Martelly en 1997, quand il était encore un chanteur très populaire.

Ses mots se sont révélés prophétiques. Une crise politique d’environ quatre ans depuis la présidence de Martelly a donné vie à la fantaisie qu’il avait décrite une fois: Il est maintenant en train de diriger le pays sans les freins et contrepoids d'un Parlement.

Alors que Michel Martelly et ses adversaires au Parlement ne pouvaient s’entendre sur les élections, la plupart des mandats législatifs ont expiré, et ces sièges sont restés vides. Seulement 11 élus sont actuellement en poste pour l'ensemble du pays, et le président est l'un d'entre eux.

Pendant deux mois, Michel Martelly a gouverné Haïti par décret, a concentré le pouvoir dans les mains d'un homme qui, selon ses détracteurs, est un prisonnier de son passé, entouré par un réseau d'amis et de collaborateurs qui ont été arrêtés pour des accusations de viol, d’assassinat, de trafic de drogue et d’enlèvements.

À mesure que Martelly renforce son emprise sur le pouvoir, les scandales impliquant ses proches ont continué à augmenter, soulevant des questions sur la capacité du président à diriger.

L'un des principaux conseillers de Michel Martelly a été emprisonné pendant six mois après avoir été accusé d'avoir tué un homme dans une fusillade à la frontière dominicaine. Un autre ami du président a disparu l'an dernier, peu de temps après avoir été libéré de prison dans une affaire de trafic de marijuana. Le commissaire du gouvernement en charge de cette affaire a fui le pays par crainte de représailles.

Entre-temps, un autre des associés du président est en prison, accusé d'avoir dirigé un réseau d'enlèvement. Les autorités tentent de déterminer si Woodley Éthéart, qui dit avoir travaillé au ministère de l'Intérieur, est en train de blanchir l'argent de la rançon à travers un contrat de restauration lucrative au palais présidentiel, a déclaré un enquêteur familier de l'affaire.

« Ils étaient là, dans le palais, portant des armes automatiques », a déclaré un fonctionnaire ayant requis l'anonymat pour des raisons de sécurité.

L'influence de l'administration Martelly a été critiquée plus pour son effet sur le pouvoir judiciaire, où les affaires criminelles de certaines personnes proches du président sont au point mort ou disparues.

Les commissaires de gouvernement qui s’opposaient à l'ingérence de l'administration ont été licenciés ou ont fui, et un juge qui enquêtait sur une affaire de corruption civile dans laquelle la première dame serait impliquée est mort deux jours plus tard.

«Je suis très préoccupé par ce réseau interconnecté de personnages infâmes», a déclaré Robert Maguire, un érudit haïtien à l'Université George Washington. « Martelly les a habilités à faire ce qu'ils font. Il a créé un environnement de corruption, d’abus de pouvoir et d'impunité. »

Le bureau du président n'a pas répondu à plusieurs demandes d'interview depuis janvier. Le porte-parole présidentiel, Lucien Jura, n'a pas répondu aux demandes répétées de réagir.

Les alliés de Michel Martelly l’ont défendu, en disant que le président ne saurait être blâmé pour les actions de ses amis. Plusieurs prétendent que sa fidélité est sa faiblesse, et qu'il va se tenir à côté de ses vieux amis peu importe la situation compromettante dans laquelle ils se trouvent. Le président, déclarent ses collaborateurs, veut le meilleur pour Haïti, mais il est facilement influencé par des parents connus pour leurs liens avec le trafic de drogue et les amis qui abusent de leur proximité avec le pouvoir.

L'un de ces parents, le beau-frère du président, Charles Saint-Rémy, a déclaré que le président et sa famille avaient été victimes d'une campagne politiquement motivée à les discréditer.

« Nous avons eu la stabilité pendant quatre ans», a déclaré Daniel Edwin Zenny, un sénateur allié du président. « Nous avions l'habitude d'avoir 10 000 à 20 000 personnes protestant dans les rues chaque jour. Maintenant, nous avons 1 500 à 4 000, et tandis qu'ils protestent, le pays va de l'avant. La situation n’est pas encore alarmante. »

Michel Martelly a été élu en 2011, après avoir été placé en pôle position malgré le fait qu’il était troisième dans une élection contestée. Les organisations internationales, avec l'aide de Washington, ont aidé Martelly en documentant la fraude électorale généralisée de ses adversaires.

Le rôle de Washington dans l'élection et la relation chaleureuse de l'ambassadeur américain avec lui a depuis nui à la crédibilité de Martelly dans son pays, où le président est considéré comme un membre de l'élite conservatrice, déconnecté de la majorité pauvre.

Pourtant, il est crédité d’avoir relogé la grande majorité des résidents qui ont perdu leurs maisons lors du tremblement de terre dévastateur de 2010 et qui vivaient sous des tentes. Les panneaux solaires éclairent des rues qui étaient autrefois sombres, et les bâtiments des ministères ainsi que des hôtels sont en cours de construction. Une loi de lutte contre la corruption a été adoptée, et le président a trouvé des façons créatives d’inscrire plus d'enfants à l'école primaire.

Les décombres qui encombraient les rues après le tremblement de terre ont disparu, et également la plupart des tentes dans lesquelles 1,5 million d'Haïtiens vivaient, dans des parcs, et dans d'autres coins à ciel ouvert.

Haïti a maintenant une des économies les plus dynamiques dans les Caraïbes, en grande partie grâce à des projets d'infrastructure financés par l'argent économisé par Haïti qui achète du pétrole à des conditions préférentielles en provenance du Venezuela. Mais même avec cette croissance, et les milliards de l'aide internationale, 24% des Haïtiens vivent encore dans l'extrême pauvreté, selon la Banque mondiale.

« La [re]construction concerne certaines personnes - les gens riches. Ils ont construit de nouvelles banques, ils ont construit des hôtels et des bâtiments gouvernementaux », a déclaré Jean-François, 52 ans, père de six enfants qui a vécu dans une tente sur une colline depuis cinq ans. « Les responsables gouvernementaux, dans leur voiture, passent par cette colline tous les jours, mais ils ne nous voient pas. »

Maintenant que M. Martelly peut organiser des élections sans consulter ses adversaires au Parlement, il sera bientôt temps de voter à nouveau. Un mouvement pour évincer le président semble s’essouffler. Une grève générale organisée par les partis de l'opposition ces derniers jours a échoué.

«Beaucoup de progrès sont un écran de fumée», a déclaré Nicole Phillips, un avocat de l'Institut pour la Justice et la Démocratie en Haïti, faisant valoir que l'administration de Martelly tout en améliorant les infrastructures et construisant les hôtels a aussi réprimé les militants de droits de l'homme et a manipulé le système judiciaire au profit des collaborateurs du président. « Ils ont fait un pas en avant, mais surtout deux pas en arrière. »

Dernier Premier ministre de Michel Martelly, Laurent Lamothe a été félicité par beaucoup pour la répression des enlèvements et la criminalité organisée. Mais M. Lamothe a été éjecté en décembre quand la crise politique entre l'administration et les partis d'opposition a atteint son apogée.

Parmi ceux qui ont protesté dans les rues pour réclamer la destitution de Lamothe était Charles Saint-Rémy, le frère de la première dame, qui admet qu'il a vendu de la drogue dans sa jeunesse, mais fonctionne comme un conseiller officieux du président aujourd'hui. Saint-Rémy était furieux de l'arrestation d’Éthéart, qui exploite un chic restaurant français connu pour être l'un des lieux favoris du président, mais qui a également été identifié par la Police nationale d’Haïti comme étant le leader de Galil, un gang de kidnappeurs.

Saint-Rémy a commencé à appeler les hauts fonctionnaires du gouvernement pour qu’ils plaident pour la libération de son ami, révèle trois personnes proches de l'administration. Simon Desras, qui était alors président du Sénat au cours de la crise politique, a déclaré que l'un des sollicités lui a avoué qu'il considérait que l'appel était davantage une menace qu’une demande.

«Dans l’environnement de Martelly, vous ne trouverez pas des saints, a déclaré Desras. Vous trouverez des démons. »

Saint-Rémy a admis « avoir eu des discussions » avec de hauts responsables sur le dossier, car il reste fermement convaincu que son ami est innocent et a été mis à l’ombre par l'ancien Premier ministre politiquement ambitieux, Laurent Lamothe, dans un effort pour discréditer le président.

« Laurent a été très politique parce qu'il a toujours voulu être le seul joueur debout », a dit Saint-Rémy.

Laurent Lamothe n'a pas répondu aux demandes répétées pour une entrevue.

Woodly Éthéart a été arrêté l'année dernière dans le cadre de l'enlèvement d'un homme d'affaires par des hommes armés en uniforme de police qui demandaient une rançon de 1,2 million de dollars.

Des enregistrements téléphoniques ont montré qu’Éthéart était en contact avec les ravisseurs et, comme les preneurs d'otages, il avait éteint son téléphone portable au moment précis de l'enlèvement, selon un rapport d'enquête de la police. Une plaque d’immatriculation du ministère de l'Intérieur a été constatée sur un véhicule à la maison de Woodly Éthéart laquelle avait été signalée dans des enlèvements précédents, a déclaré un enquêteur.

La police lie le cas à 15 autres enlèvements impliquant 17 otages et un assassinat, rapporte la police.

Mais des irrégularités dans l'enquête ont rapidement émergé. Selon des responsables gouvernementaux, des assignations à interviewer plusieurs témoins sont dans l'impasse depuis des mois. Lorsque le juge d'instruction a ordonné l'arrestation de l'épouse d’Éthéart et a fermé le restaurant français cher appartenant au couple, un autre juge l'avait libéré et a procédé à la levée de scellés sur les portes du restaurant.

Woodly Éthéart a nié les actes répréhensibles, affirmant que son arrestation était le résultat de ses «connaissances présidentielles ». «Je suis comme un grand Kleenex », a-t-il dit dans une interview à la radio l'an dernier. « Ils m’ont utilisé et m’ont jeté. »

Deux responsables de l'application de la loi en Haïti ont dit qu’Éthéart avait été arrêté à la fin des années 1990 avec un homme nu dans sa malle, ce qui a mené les agents à une scène de meurtre à proximité. Woodly Éthéart a nié ces affirmations lors de l'entrevue de la radio, mais a reconnu que dans un autre temps, il a été trouvé avec $ 178 000 en espèces – produit, a-t-il dit, d'un festival de musique à Miami.

Son avocat, Claudy Gassant, a déclaré que la preuve de la poursuite était fragile. « Personne n’est intervenu au niveau du palais ni n'a demandé à la justice de le libérer. « Personne », a martelé Me Gassant. « Pour moi, sa relation avec le président n'a pas d'importance. »

Évans Paul, qui a été nommé Premier ministre après l'éviction de Laurent Lamothe, a déclaré que le fait qu’Éthéart soit en prison et en attente de jugement prouve que le pays a un pouvoir judiciaire indépendant.

« Nous ne pouvons pas empêcher quelqu'un de choisir ses amis, et ne pouvons pas le tenir responsable des actions de son ami », a déclaré Évans Paul à propos du président. « Seulement si vous pouvez montrer qu’il y a complicité. »

Le Réseau national de défense des droits humains, une des principales organisations des droits de l'homme en Haïti, a fait valoir que le président et son cabinet ont été complices dans la protection des trafiquants de drogue dans d'autres cas.

Le président a été largement critiqué pour le traitement d'une affaire en 2013 concernant le trafic de drogue impliquant Évinx Daniel, un hôtelier de premier plan et défenseur de la campagne de Martelly qui possède le Dan’s Creek, un hôtel en bord de mer que le président a l’habitude de fréquenter.

Daniel a déclaré aux autorités qu'il avait trouvé 23 paquets de marijuana dérivant en mer et a décidé de les leur rapporter. Il a appelé le beau-frère du président, Charles Saint-Rémy, qui a ensuite appelé la DEA (Drug Enforcement Administration) aux États-Unis pour s’occuper de l’affaire, a déclaré le beau-frère du président.

Le commissaire du gouvernement, Jean-Marie Salomon, doutait de l'histoire, soupçonnant que c’était une ruse pour camoufler une transaction de drogue que les résidents locaux avaient découverte et a arrêté Évinx Daniel pour des accusations de trafic de drogue. Mais le commissaire était nerveux, parce qu'il savait que l'hôtelier avait été actif dans la campagne du président.

Le suspect a été mis en garde à vue et a eu droit à un appel téléphonique. Il a appelé le ministre de la Justice, le patron du commissaire du gouvernement, et lui a remis le téléphone. « Il m'a dit : Commissaire, quelqu'un veut vous parler», se souvient Me Salomon dans une interview. « Il a dit : le ministre est au téléphone. »

M. Daniel a été libéré le lendemain, et Me Salomon a été suspendu pour abus de pouvoir et a démissionné plus tard. Le policier, garde du corps du commissaire, ne s’est pas présenté à son travail, a déclaré Me Salomon qui dit avoir vu des hommes masqués devant le palais de justice tout comme les enquêteurs l'appelaient pour discuter du cas de Daniel.

Peu de temps après, Me Salomon a déclaré que le président Martelly est allé à Port-Salut, à environ 140 kilomètres à l'ouest de la capitale, et est resté à l'hôtel de son ami.
« Ce n’était pas seulement une provocation du président, mais aussi un message codé », a déclaré Me Salomon. « Ce jour-là, j’ai compris que ma tête avait été mise à prix, et que mes jours étaient comptés. »

Me Salomon a appelé l'Organisation des Nations unies en aide et a fui le pays, mais depuis y est retourné.
L'hôtelier a disparu trois mois après sa sortie de prison et est largement présumé mort.

« Depuis que Martelly est arrivé au pouvoir, les institutions étatiques sont devenues plus faibles qu'auparavant », a déclaré Pierre Espérance, directeur du Réseau National de défense des droits humains (RNDDH). « Nous n’avons aucune règle de droit en Haïti. »

Les avocats des droits de l'homme ont déploré l'absence d'un Parlement. Un rapport du Sénat a accusé le président d'avoir menti lors d’une intervention dans une affaire de corruption civile déposée contre la première dame, mais les efforts de mise en accusation sont restés au point mort en raison de l'absence de quorum à l'Assemblée législative.

Un avocat des droits de l'homme, Samuel Madistin, a déposé une plainte demandant une enquête sur la mort soudaine du juge Jean Serge Joseph en 2013, deux jours après avoir dit à Me Madistin que le président avait assisté à une réunion illégale pour faire pression sur lui pour qu’il rejette l'affaire contre la première dame.

« Je ne suis pas naïf. Je sais qu’aussi longtemps que ces gens sont au pouvoir, il n’existe aucun moyen pour ce cas d’aller de l'avant », a déclaré Me Madistin. « Faire cette plainte, c’est comme jeter une pierre. Un jour, la roche doit se trouver quelque part. »

Un article de FRANCES ROBLES paru dans le New York Times
Une traduction de Patrick SAINT-PRE
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Message  Antitétanix Sam 21 Mar 2015 - 10:15

Pouvez-vous me dire qui est le vrai "pas bon"? Est-ce que tout est de la faute de l'entourage et des amis de Martelly?
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