Premye Minis! Kisa?

Sur quelle planète vit le premier ministre haïtien ?

Publié le 2018-01-16 | Le Nouvelliste


Editorial -
De passage, le lundi 15 janvier 2018, à Jérémie, pressé de questions par un journaliste sur les déclarations de Donald Trump, tout en indiquant qu'il n'était pas venu dans la Grand'Anse pour "ça" (réagir aux propos de Trump), le Premier ministre haïtien a cru bon de dire : « on ne sait pas s'il a dit ça (les propos outrageux envers Haïti, le Salvador et des pays africains). Il (Donald Trump) a dit qu'il ne les a pas dits. Mais, s'il les avait dits, ce serait regrettable ».

L'insulte "Pays de merde" serait ou est regrettable. Tel est en substance les mots du Premier ministre d'un pays qui a envoyé une note officielle condamnant les propos de Trump. Qui a convoqué la chargée d'affaires américaine sur la question.


Pour des propos que le premier ministre qualifie au pire de regrettables, notre pays exige des explications du diplomate américain sur les paroles de son président. Notre chancelier au bout du compte adresse une lettre de protestation au sieur Donald Trump himself.

Mais le premier ministre, chef de l'action gouvernementale, doute que Trump ait dit... que lui Jack Guy Lafontant est celui qui s'occupe du pays que Trump a qualifié de...

Voilà un pays qui depuis le 11 janvier, quelques heures après le premier article du Washington Post, a son ambassadeur aux Etats-Unis en première ligne qui fait la tournée des médias américains pour défendre l'honneur du pays, honneur dont le premier ministre n'en a cure.


Les propos de Donald Trump soulèvent l'indignation dans le monde entier. Un sénateur républicain et un sénateur démocrate les confirment. La Maison-Blanche ne les a jamais démentis officiellement (contrairement à la déflation sur tous les Haïtiens ont le sida de fin décembre). Mais le premier ministre haïtien est installé dans un doute confortable et défend presque le mal élevé Trump.

On peut se demander si le pays est gouverné. Si le premier ministre est à sa place. Si l'insulte n'est pas méritée. Mais on doit surtout dire merci au président de la République et à la majorité présidentielle des deux chambres pour le médecin réputé que nous avons à la primature.


Depuis le fameux "Pays de merde" de Trump nous sommes bien servis.

Frantz Duval