L’anti-duvaliérisme : grandeur et misère

L’anti-duvaliérisme : grandeur et misère

Par Lyonel Trouillot
lyoneltrouillot@lematinhaiti.com

Aujourd’hui, ce ne sont pas les anti-duvaliéristes qui manquent. Après tout, chacun est libre de creuser des trous confortables dans sa propre mémoire.

Et ceux qui n’ont pas vécu la répression et la terreur peuvent fantasmer sur leur héroïsme: j’aurais fait ci, j’aurais fait ça, je n’aurais pas accepté...

Une relecture du roman de Marcel Aymé sur la France au lendemain de l’occupation nazie nous apprendrait peut-être quelque chose sur nous-mêmes, nos postures, nos oublis et nos fanfaronnades...

Mais l’anti-duvaliérisme a bien existé. Du temps même des Duvalier. Et, si une analyse de l’État duvaliérien peut nous aider à comprendre cette société qu’il faut changer, une analyse de l’anti-duvaliérisme n’est pas moins nécessaire.

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[...]À la fin, être duvaliériste ne voulait plus rien dire, ne pas l’avoir été n’en prenait que plus de valeur. Et cette valeur faisait oublier que tous n’avaient pas combattu pour les mêmes raisons.[...]