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ECONOMIE : Haïti est-elle prête pour la relance ?

2 participants

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Message  gwotoro Mar 17 Avr 2007 - 23:15

ECONOMIE : Haïti est-elle prête pour la relance ?

PORT-AU-PRINCE, 14 Avril - Soudain les mots qui défilent à la une des journaux écrits et parlés ne sont plus les mêmes.

Là où se bousculaient dans un tohu-bohu infernal ceux de kidnapping, viols et massacres, aujourd'hui on ne parle que de sujets capables de rela ncer un jour la machine économique. Mais, hélas, dans un temps encore impossible à imaginer. Et cela, outre que les moyens ne dépendent pas de nous, mais du fait surtout que nous paraissons totalement pris de court, hors jeu. Prisonniers de la crise sempiternelle, avec ses réalités et ses pièges, ses slogans et ses attrape-nigauds. Sans oublier que la crise a fini par devenir une profession plus que rentable pour plus d'un. De quoi remettre certains, et non des moindres, sur la paille, ça aussi c'est pas rassurant, ni pour eux, ni surtout pour l'intérêt général.

Aussi ne peut-on écarter l'hypothèse que tout ceci finisse par n'être, au bout du compte, qu'une illusion. Une nouvelle chance perdue.

Une hotte du Père Noël...

Mais commençons par le commencement.

On est bombardé soudain de tant de projets (ou projets de projet) que nous ne pouvons les retenir tous.

De retour la semaine dernière d'une visite " officielle " à Washington, le Premier ministre Jacques Edouard Alexis se présente avec une véritable hotte du Père Noël. Pensez donc : une aide supplémentaire de 200 millions de dollars en 2007, outre 20 millions pour la " stabilisation " de Cité Soleil, l'un des bidonvilles les plus volatiles de la capitale, et des fonds décaissables immédiatement.

Mais ce ne sont encore que les hors d'œuvres. La pièce centrale s'appelle HOPE. Il s'agit d'une législation votée au début de l'année par le congrès américain, puis homologuée par le président Bush.

Elle autorise l'importation aux Etats-Unis sans payer de droits de douane d'articles en textile assemblés en Haïti, avec l'avantage non négligeable de pouvoir acheter la matière première sur le marché le plus profitable.

HOPE peut faciliter dès le départ la création de 20.000 emplois.

Selon certaines sources, la même disposition pourrait être élargie au domaine des équipements électroniques assemblés en Haïti.

Obtenir le vote de cette législation au congrès américain n'a pas été facile pour le secteur privé haïtien qui s'est heurté à la résistance des syndicats ouvriers aux Etats-Unis (AFL-CIO) hostiles à ce processus de délocalisation massive des emplois américains vers des pays à main d'œuvre bon marché et qui est un trait dominant de la globalisation économique.

Où est le blocage ?...

Mais une fois accomplie la ratification de HOPE, c'est à peine si ce nom revient dans l'actualité. Où est le blocage ? On parle d'insuffisance de capitaux au niveau local.

L'autre gros morceau nous vient également des Etats-Unis. Il s'agit du dossier des biocarburants dans lequel le président Bush a inscrit Haïti.

Les Etats-Unis mettent en place des dispositions pour alléger leur dépendance du pétrole dont ils ne sont plus en très bons termes avec les plus grands producteurs (Venezuela, Irak, Iran). Bush s'est tourné vers le Brésil. Avec le président Lula da Silva, ils sont en train de concocter un grand dessein dans lequel l'éthanol et le bio-diesel, deux combustibles d'origine végétale (" greenfuel "), devraient remplacer en quelques années au moins 20% des importations en pétrole des Etats-Unis.

Parmi les pays de la région inclus dans le projet, Haïti.

Le Premier ministre Alexis l'a confirmé à son retour de Washington. Mais sous quelle forme entrera la participation haïtienne ? Motus. On en est toujours aux spéculations. Allons-nous voir un retour aux grandes plantations sucrières de jadis, Haïti est terre à sucre depuis la colonie de Saint Domingue (16e - 18e siècle), l'éthanol étant un dérivé de la distillation de la canne ?

Un " stop-over "...

Ou bien notre pays jouera-il plutôt un rôle de transit (" stop-over "), se trouvant sur le long trajet maritime du Brésil vers les Etats-Unis, en passant par le Canal du vent.

Réactualisation du Môle Saint Nicolas (Nord-Ouest) appelé à jouer le rôle d'un nouveau canal de Panama.

Le développement industriel en Amérique latine semble ouvrir la possibilité pour notre Haïti de retrouver une influence géo-stratégique qu'elle n'a plus depuis les deux guerres mondiales quand nos moindres baies pouvaient abriter, à notre insu, les sous-marins allemands (" U-2 ") pourchassés par la US Navy.

Cependant le dossier éthanol reste jusqu'à présent une sorte de chasse gardée pour la Présidence et l'Exécutif haïtiens. Autant dire que nous n'en saurons pas grand chose et pas avant le dernier moment, vu la tradition de secret de nos gouvernants.

Mais comme on sait, la non-transparence n'est pas la meilleure forme de garantie de l'intérêt public.

Présence providentielle...

A côté, d'autres ne restent pas inactifs non plus. Des missions commerciales s'entrecroisent. La chambre franco-haïtienne est reçue au MEDEF (à Paris), le gotha du patronat français. Promesses de visites réciproques de la part de groupes français intéressés dans les télécommunications, le tourisme, les infrastructures.

L'AFD (Agence française de développement) reprend du service en Haïti et lance des projets d'adduction d'eau et d'assainissement urbain à Jacmel de l'ordre d'une douzaine de millions d'Euros.

Lors de la rencontre au MEDEF ont été présentés des projets divers en zones franches industrielles et installations portuaires et aéroportuaires (entre parenthèses tout à fait conformes à une perspective de mise en application de HOPE ainsi que du réseau éthanol).

La chambre canado-haïtienne passe aussi à l'offensive, organisant une visite d'exploration en Haïti pour des investisseurs du Canada et vice-versa pour des haïtiens au Canada.

De ce côté, les perspectives sont rehaussées par la présence providentielle et non négligeable d'une haïtienne d'origine comme Gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean.

Ce qui garantit aussi une participation probable de la diaspora haïtienne au Canada dans de futurs projets.

Canadiens et français sont perçus comme intéressés aussi bien au " hard " (construction de routes et autres infrastructures) qu'au " soft " (tourisme au premier chef).

Mais rien de cela n'est encore évident...

Cela outre le plus d'un milliard de crédits et dons des institutions internationales de financement pour la relance économique (bonne gouvernance, lutte contre la corruption, mise en place des pouvoirs locaux conformément aux exigences de décentralisation et d'une démocratie participative, mais tout cela nécessitant un encadrement administratif qui n'est pas disponible) et pour la réduction de la pauvreté, essentiellement la création d'emplois.

Mais voilà, rien de cela n'est encore évident. Car si tout cela était vrai, eh bien Haïti serait aujourd'hui une ruche bourdonnante.

Ce n'est pas le cas. La situation ne s'est guère améliorée. La gazoline a augmenté. Et le plus mauvais signe qui soit : les boat people ont repris la mer (trois embarcations en moins de quinze jours, dont les 101 arrivés jusqu'en Floride fin mars).

La population n'arrive pas à comprendre. Malgré Petrocaribe signé avec le Venezuela, et les 14.000 barils de fuel au lieu de 7.000 par jour, la fourniture d'asphalte et autres facilités...

Malgré la valse des millions que toutes les missions étrangères accréditées en Haïti ne cessent d'agiter devant nos yeux, USAID, Union européenne, Nations Unies et autres, rien n'a bougé sur le fond.

Le pouvoir actuel a-t-il une politique économique ?...

Le problème est certainement complexe et de natures diverses. Mais cela saute aux yeux que l'on se soucie fort peu de renseigner plus avant sur les mille et un projets ou initiatives dont les lancements sont annoncés bruyamment sur une base quasi quotidienne. Ex. Plus de 20 millions de dollars pour la formation professionnelle, cela nous vaut une ligne perdue au fond d'une toute petite dépêche sur l'Internet. Quid des formateurs ou des futurs formés ? Est-ce un projet sérieux ou pas, comment savoir !

L'Etat assure-t-il plus de coordination (comme il l'avait promis) sur l'utilisation des fonds internationaux ? Rien ne permet de l'affirmer.

Certes, il est fier de ses performances macro-économiques (sur la même lancée que le gouvernement intérimaire de Gérard Latortue, et avec les compliments en sus de la Secrétaire d'état Condoleezza Rice...). Inflation, plafonnement des dépenses publiques, etc. Bravo, dix sur dix. Bref, plus ça change, plus c'est la même chose. Car c'est plus la misère refuse de lâcher prise.

La seule fierté du gouvernement est qu'il ne dépense pas. Pensez à un business qui refuse d'investir un kopek et qui prétend pouvoir réaliser des profits.

Quelle capacité a un tel pouvoir pour mener à bien une politique de croissance et de création des richesses ? Comment compte-il s'y prendre pour réaliser son premier rêve : des emplois, des emplois et des emplois ?

L'essentiel est ailleurs...

En un mot, quelle est la politique économique du pouvoir actuel ? Et en quoi est-on passé d'un pouvoir intérimaire à un pouvoir de redémarrage du pays ? Sinon, à quand ?

Personne ne peut savoir. Tout le monde attend de voir venir, y compris aussi apparemment les gouvernants.

Outre les escarmouches perpétuelles entre exécutif et législatif, entre police et justice ou autres. Façon de tromper une évidence : c'est que l'essentiel est ailleurs.

Car à laisser les choses traîner ainsi, au petit bonheur la chance, sans aucune intervention qu'un vague laissez faire, mais plus proche de la démission - soit devant le dictat extérieur, soit devant la complexité de la tâche - que d'un objectif bien calculé, il n'est pas difficile de deviner ce qu'il en sortira. Soit aucun de tous ces beaux projets ne se réalisera jamais, soit rien ne se réalisera de durable. Soit le pays se trouvera livré, pieds et poings liés, à toutes les ambitions possibles et imaginables. De préférence extérieures, puisque les milieux d'affaires haïtiens n'ont pas, eux non plus, les moyens de leur politique.

Haïti en Marche, 14 Avril 2007

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Message  Rodlam Sans Malice Mer 18 Avr 2007 - 13:51

Ki donk yo pat genyen oken plan ;yo te vle pouvwa san ke yo pa konnen sa yo te pral fè ak li .Quelle tristesse.
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Message  gwotoro Mer 18 Avr 2007 - 23:11

Je n'ai pas la meme lecture que vous, Sans Malice.

J'y reviendrai plus tard.

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Message  gwotoro Mar 24 Avr 2007 - 22:58

Je crois que l'esentiel de cet article est concentre dans ec second paragraphe que je cite:

[...]Mais, hélas, dans un temps encore impossible à imaginer. Et cela, outre que les moyens ne dépendent pas de nous, mais du fait surtout que nous paraissons totalement pris de court, hors jeu. Prisonniers de la crise sempiternelle, avec ses réalités et ses pièges, ses slogans et ses attrape-nigauds. Sans oublier que la crise a fini par devenir une profession plus que rentable pour plus d'un. De quoi remettre certains, et non des moindres, sur la paille, ça aussi c'est pas rassurant, ni pour eux, ni surtout pour l'intérêt général. [...]

On sait que toute developpement est base sur 4 principes fondamentaux:

1) une stabilite politique

2) un plan de developpement

3) les moyens de realiser ce plan

4) une volonte des instances politiques, sociales, economiques


Le probleme global semble qu'on ne possede pas tous les elements de cette equation aujourd'hui. Et que des forces "obscures" tentent de nous empecher de les rassembler en plus du fait que notre education (en tant que peuple) ne nous a jamais appris a planifier...

Le gouvernement a un plan de developpement (ou plutot un plan de demarrage du developpement). Il l'a presente a la reunion de bailleurs de fonds en juillet 2006. Mais, encore la, les moyens de realiser ce plan.

A la place, l'international (les USA) nous proposent leur plan a eux: la loi HOPE et la production d'ethanol.

Tant qu'on ne pourra garantir ces 4 points au minimum, nous aurons toujours l'air perdu.

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