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Gen senkant an Divalye asasinen Lionèl Fouchard

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Message  Sasaye Jeu 2 Mai 2013 - 23:49


La mort de Lionel Fouchard.

Parmi les innombrables victimes du 26 avril 1963, l'une des journées les plus macabres de l'histoire d'Haïti, il y a lieu de signaler un homme, un bon vivant selon l'opinion de plus d'un.

Un accident, une personne ciblée, un crime odieux et crapuleux, Lionel Fouchard fut, en tout cas, victime de balles assassines suite à un mot d'ordre de François Duvalier.

Lionel Fouchard (26 mai 1935-26 avril 1963) laissa tomber ses études classiques à Saint-Louis de Gonzague pour apprendre la mécanique et la ferronnerie à J.B. Damiers.
En 1953, il part se spécialiser en mécanique diesel à Rimouski, au Canada. De retour au bercail, il fut professeur à J.B. Damiers pendant un an en 1954.

En raison de ses connaissances en mécanique diesel, le colonel Bayard l'encouragea à s'inscrire à la Marine haïtienne en 1955. Après une formation de trois mois, il devint officier des gardes côtes et parvint au rang d'enseigne de vaisseau et au grade de lieutenant.

En mars 1957, suite à une altercation avec un autre militaire autour d'un meeting de Louis Déjoie, il fut convoqué au quartier général de l'armée. Accompagné de son père, Lionel Fouchard signa sa démission en présence du général Cantave.

Il s'adonna donc à la mécanique, ses voitures étaient puissantes et trafiquées, il excellait dans tout ce qui était manuel et vendait aussi des tableaux d'artistes contemporains.
Aimé et respecté de tous, il était l'aîné de sa famille. Son père Daniel Fouchard était doyen du tribunal civil de Port-au-Prince.

Au cours de la journée du 26 avril 1963, Lionel Fouchard devait véhiculer chez le médecin la femme de son bon ami et associé Issa Saba, qui était enceinte de sept mois environ. A la rue Saint-Cyr se trouvait la résidence d'une maîtresse de Gracia Jacques, le commandant de la garde présidentielle de Duvalier. Un des gendarmes assigné à la sécurité de cette maison somma la voiture de s'arrêter.
Soit que les freins n'ont pas répondu sur le champ, soit que selon sa famille, il conduisait les pieds nus et s'était baissé pour mettre ses sandales, l'ex-lieutenant Fouchard fut atteint d'une balle à la tête. Son corps inanimé se pencha vers la gauche et resta appuyé contre la portière qui était ouverte.

Selon le témoignage du dentiste Férrère Laguerre, dont la clinique se trouvait exactement en face de la scène du crime, et d'après les témoignages de quelques résidents du quartier, apeurés certes, mais suivant discrètement derrière les 'vasistas', et qui en observaient le déroulement, il y eut le tir du gendarme qui avait d'abord blessé le conducteur à l'épaule et dont le trou fut observé sur le siège où se tenait madame Saba.

Il y avait aussi dans la voiture un employé de M. Fouchard, plombier semble-t-il , qui au moment de l'arrêt du véhicule se dissimula entre les sièges. Toutefois, sous peu arriva un plus haut gradé de l'armée qui reconnut le blessé, l'ex-lieutenant « Pitit jig Foucha », aurait-il dit. Après de brèves échanges, ce haut gradé tira son arme et il visa...

La rue demeura bloquée par les tenants du pouvoir et le cadavre resta appuyé contre la portière jusque dans l'après-midi quand une ambulance de l'Armée dénommée 'chalan' vient récupérer les corps des victimes.
Les gendarmes qui avaient tiré n'avaient pas agi par hasard, ils ont répondu à une pulsion, qui, elle-même, répondait à un mot d'ordre de François Duvalier.

Moins de deux semaines auparavant, Duvalier avait fait exécuter Charles Turnier et révoqué près de 70 officiers des Forces armées sous prétexte de complot. Le vendredi 26 Avril 1963 vers 7 heures 30 A.M., la voiture qui emmenait deux des enfants de François Duvalier à l'école, Jean-Claude et Simone, fut mitraillée devant le Collège Bird à la rue de l'Enterrement à Port-au-Prince.

Le chauffeur et les deux gardes de corps des enfants furent tués, et les enfants rapidement évacués. Il s'agissait d'un pseudo attentat sur fond d'enlèvement de ces enfants pour justifier la répression qui allait s'ensuivre.
Lors de la fusillade, certains partisans du régime avaient cru reconnaître l'officier François Benoît en lieu et place de Clément Barbot, ce dernier venant d'être relâché après 18 mois de prison.

François Benoît, Monod Philippe et une poignée d'officiers excellaient au tir, et ils avaient récemment remporté des compétitions internationales. Duvalier ordonna l'extermination des Benoît au Bois-Verna ; ce qui fut fait.
F. Benoît eut le temps de se réfugier à l'ambassade dominicaine ; la quasi-totalité de cette famille Benoît fut sacrifiée, et la maison incendiée le 26 avril 1963.

« Le mot d'ordre formel du Palais national se résumait ainsi: tout ancien officier rencontré, nonobstant sa nuance épidermique, devait être froidement abattu.
Alors, à la fin de cette journée sanglante, des cadavres d'ex-militaires gisaient partout, en pleine rue. », précise Jean Florival, dans Duvalier - la face cachée de papa doc, Québec, 2007, p. 135.

Ce gendarme qui avait dégainé et assassiné Lionel Fouchard, âgé de 28 ans, n'avait-il pas reconnu l'ex-militaire dans cette ville démographiquement sereine à l'époque, et où tout le monde, soldats y compris, se connaissait ou se voyait ? Le soldat qui avait visé et tiré précisément en direction de la tête le fit cyniquement et en connaissance de cause.
Madame Antoinette Saba, sous le choc, ne pouvant rien articuler, perdit l'usage de la parole pendant longtemps et, de surcroît, elle perdit aussi l'enfant qu'elle portait. L'ouvrier attaché à M. Fouchard s'en sortit de même traumatisé.

Le 9 avril 1960, Lionel Fouchard épousait Denise Magloire. Avec son assassinat survenu le 26 avril 1963, il avait laissé sa femme enceinte de 4 mois de sa fille Christine, Marie Louise âgée de 1 an 4 mois, et Martine âgée de 2 ans 1/2 ; sa mère Carmen, son père Daniel, et ses frères et soeur Jean-Claude, Michèle, Alix et Daniel fils.

Le cadavre de Lionel était à la morgue de l'hôpital général pendant le reste de la journée. Après bien des démarches au niveau du corps médical, il fut identifié par sa belle-soeur, Dr Nicole Magloire, qui confirma les deux orifices : une à l'épaule gauche et l'autre à la tête.

Cependant, dès le lendemain, le corps fut enlevé récupéré par les assassins du régime, puis fut à jamais porté disparu. Le corps n'a pu jamais être retrouvé en dépit des recherches effectuées par sa famille.

François Duvalier fit savoir au Juge Fouchard qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, que son fils allait bien et qu'il s'agissait de procédures militaires, que son fils allait lui être rendu tantôt, d'après une communication du Juge à ses petits-enfants... Sur des conseils avisés, Daniel Fouchard, promu juge à la Cour de cassation, et sa famille comprirent qu'ils ne reverraient jamais leur fils Lionel et jugèrent prudents de partir pour l'étranger.

Sans le corps physique, sans l'inhumation, toujours dans l'expectative et dans un espoir flou, la perspective d'un retour de Lionel Fouchard des geôles de Duvalier hanta sa famille pendant de nombreuses années. JL


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Message  Joel Ven 3 Mai 2013 - 8:44

Apre 1962 ,KRIZ MISIL ak KIBA a,AMERIKEN yo te chanje politik yo a pwopo de AYITI.

Se de ANBASAD AMERIKEN an ,KONPLO pou sasinen TRUJILLO an te sòti an 1961.Kòm moun konnen MITRAYÈT pou SASINAJ lan ,se lan VALIZ DIPLOMATIK yo te rantre.

Dapre JOUNAL BRITANIK ""THE GUARDIAN"" lan ki ap KOMEMORE 50 an MASAK 26 AVRIL lan ;sanble ke AMERIKEN yo t ap panse entèvni pou yo rete MASAK lan paske papa DÒK t ap fè twòp EKSÈ.
BERNARD DIEDRICH di li te pale ak JUAN BOSCH lan epòk lan .BOSCH te di l ke se pou yo voye yon PSIKYAT pou wè DIVALYE paske bagay misye ap fè yo se yon MOUN FOU sèlman ki ka fè bagay kon sa:

http://www.guardian.co.uk/theguardian/2013/may/03/papa-doc-duvalier-haiti-usa

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