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Yon ti REMINDER tire de yon PAPYE MICHEL DEGRAFF

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Message  Joel Mer 2 Jan 2019 - 9:56

In a related vein, the language was accorded an offi  cial orthography in 1979, and since the early 1980s the country’s offi  cial programs for education have prescribed the use of Kreyòl as the initial language of instruction in primary schools. But in practice most books and most exams are still in French, even though the language is spoken by less than 10 percent of the population. Students from communities where only Kreyòl is spoken (by far the most typical situation) have little chance to succeed in school and even less chance to make it to university. This linguistic cum educational apartheid seems refl ected in the following statistics: out of ten children who start primary school, at most one will successfully complete secondary school (Groupe de Travail sur l’Education et la Formation 2010, 151). This apartheid and the concomitant failure of the school system are, in turn, among the factors that seem correlated with Haiti’s overwhelming poverty (Dejean 2006; Dejean and DeGraff  2013). Indeed, it has been
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[ 284 ] chapter eleven convincingly argued that, by and large, countries that do not use their populations’ native languages as the generalized media of instruction are those with the worst records of academic achievement and the worst levels of national development (Walter 2008; Hebblethwaite 2012). The prominence of French in schools and exams presents one additional and major challenge to those students who come from Kreyòl-only speech communities. These students are typically excluded from the successful minority who make it to university—no more than 10 percent of those who enter the fi rst grade (Groupe de Travail sur l’Education et la Formation 2010). This is a most brutal case of “élite closure” (Myers Scotton 1993) where lack of fl uency in French is a steep barrier to academic and socioeconomic advancement for the majority of the population. As for those who are born among the tiny proportion of families that speak both French and Kreyòl (less than 5% of the population), they will automatically acquire both languages as mother tongues, whereas another 5 percent will manage to learn French as a hard-won second language in school (Dejean 2006; Dejean and DeGraff  2013). It is these bilingual Haitians who, by and large, are likely to become successful professionals and dictate the future of the country’s governmental, academic, economic, and cultural institutions. It is thus that native(-like) fl uency in French has become a jealously guarded birthright to elite membership.


Dans le même esprit, une orthographe officielle a été attribuée à la langue en 1979 et, depuis le début des années 80, les programmes officiels du pays dans le domaine de l’éducation prescrivent l’utilisation du kreyol comme première langue d’enseignement dans les écoles primaires. Mais dans la pratique, la plupart des livres et des examens sont encore en français, même si cette langue est parlée par moins de 10% de la population. Les étudiants issus de communautés où seul le kreyòl est parlé (de loin la situation la plus typique) ont peu de chances de réussir à l’école et encore moins d’être scolarisés à l’université. Cette statistique et cet apartheid éducatif semblent se refléter dans les statistiques suivantes: sur dix enfants qui entrent à l’école primaire, au plus un réussira l’école secondaire (Groupe de travail sur l’éducation et la formation 2010, 151). L’apartheid et l’échec concomitant du système scolaire font à leur tour partie des facteurs qui semblent liés à la pauvreté accablante d’Haïti (Dejean 2006; Dejean et DeGraff 2013). En effet, il a été
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[284] Le chapitre onze a fait valoir de manière convaincante que, dans l’ensemble, les pays qui n’utilisent pas la langue maternelle de leur population comme moyen d’instruction généralisé sont ceux qui enregistrent les plus mauvais résultats scolaires et les pires niveaux de développement national (Walter 2008; Hebblethwaite 2012). La place prépondérante du français dans les écoles et les examens représente un défi supplémentaire et majeur pour les étudiants issus de communautés de la parole exclusivement crées par Kreyòl. Ces étudiants sont généralement exclus de la minorité ayant réussi qui entre à l’université - pas plus de 10% de ceux qui entrent en première année (Groupe de travail sur l’éducation et la formation, 2010). C'est le cas le plus brutal de «fermeture d'élite» (Myers Scotton, 1993) où le manque de maîtrise du français constitue un obstacle important au progrès académique et socio-économique de la majorité de la population. Quant aux personnes nées dans la très petite proportion de familles parlant le français et le kreyòl (moins de 5% de la population), elles acquerront automatiquement les deux langues en tant que langues maternelles, tandis -école de langue seconde à l'école (Dejean 2006; Dejean et DeGraff 2013). Ce sont ces Haïtiens bilingues qui, dans l’ensemble, sont susceptibles de devenir des professionnels chevronnés et de dicter l’avenir des institutions gouvernementales, universitaires, économiques et culturelles du pays. C’est ainsi que la langue française en français est devenue un droit acquis jalousement protégé à une élite.

Joel
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Message  Joel Mer 2 Jan 2019 - 11:31

Leslie MANIGAT kiltive yon repitasyon yon gwo "ENTELEKTYEL".Yon repitasyon ke MANIGAT kiltive limenm .Sou sit sa a,mwen konn tande REPITASYON sa a ,ap diskite.
Kom gwo ENTELEKTYEL ,MANIGAT te konn reklame DWA l pou l dirije PEYI an.

MESYE WO!!!!
Men sa yon ENTELEKTYEL ki gen yon seten REPITASYON panse de MANIGAT sou kesyon LANG lan.
An pasan MICHEL DEGRAFF pa janm vante TET li.
SEL pa bezwen di l SALE:

5. “Creole Exceptionalism”—from the Caribbean to the Andes? As recently as June 2010, one very prominent Haitian intellectual and politician, historian and former president, Leslie Manigat, described Kreyòl as an “infi rmité” (Mathieu 2010; Zefi  2011). When a foremost Haitian intellectual, speaking in French, calls a bona fi de language an “ infi rmity,” he is illustrating both the depth of anti-Kreyòl ideology among Haitian

[ 286 ] chapter eleven élites and the aforementioned Kreyòl saying Pale franse pa vle di lespri ‘Being able to speak French doesn’t mean that one is intelligent’. Manigat’s statement also brings to mind the common assumption that Creole languages constitute an exceptional linguistic/cognitive handicap for their speakers because of their alleged utmost morphological simplicity. In earlier work (DeGraff  2001a, 2005a) I have surveyed and provided rebuttals to various versions of this assumption that came to light through the colonial and postcolonial periods. Documenting empirical and theoretical lapses in these claims, I argued that we still lack a rigorous set of criteria for assigning to Creole languages, as a class, an invariant set of structural templates characterized by utmost grammatical simplicity (DeGraff  2001a, 2001b, 2005a; Aboh and DeGraff  forthcoming-a, forthcoming-b). As for the “infi rmité” that has often been attributed to monolingual Kreyòl speakers in Haiti, it seems more accurately analyzed as a socioeconomic and political “infi rmité” cum marginalization that is imposed on monolingual Kreyòl speakers by the exclusionary use of French on the part of intellectuals, politicians, administrators, educators, and so on (see Devonish 2007; Roberts 2008; Migge et al. 2010 for an overview of related issues in Creole-speaking communities).



5. «L'exceptionnalisme créole», des Caraïbes aux Andes? Pas plus tard qu'en juin 2010, Leslie Manigat, un très éminent intellectuel et homme politique, historien et ancien président, a décrit Kreyòl comme une «infirmité» (Mathieu 2010; Zefi 2011). Lorsqu'un intellectuel haïtien de premier plan, parlant en français, appelle une langue de bonne foi une "infirmite", il illustre à la fois la profondeur de l'idéologie anti-kreyol chez les Haïtiens.

[286] Le chapitre onze élites et le prévenu de Kreyòl précité, Pale franse pa vle di lespri, «Pouvoir parler français ne signifie pas qu’on est intelligent». La déclaration de Manigat évoque également l’hypothèse courante selon laquelle les langues créoles constituent un handicap linguistique / cognitif exceptionnel pour leurs locuteurs en raison de leur prétendue simplicité morphologique. Dans des travaux antérieurs (DeGraff 2001a, 2005a), j'ai étudié et fourni des réfutations à diverses versions de cette hypothèse qui ont été mises au jour au cours des périodes coloniale et postcoloniale. Documentant les failles empiriques et théoriques de ces affirmations, j’ai soutenu qu’il nous manquait encore un ensemble de critères rigoureux pour attribuer aux langues créoles, en tant que classe, un ensemble invariant de gabarits structurels caractérisés par une extrême simplicité grammaticale (DeGraff 2001a, 2001b, 2005a; Aboh et DeGraff à venir-a, à venir-b). Quant à l’infi rmité souvent attribuée aux locuteurs monolingues du kreyòl en Haïti, elle semble plus précisément analysée comme une «infi rmité» socioéconomique et politique avec marginalisation imposée aux locuteurs monolingues du kreyòl du fait de l’exclusion du français sur la une partie d’intellectuels, de politiciens, d’administrateurs, d’éducateurs, etc. (voir Devonish 2007; Roberts 2008; Migge et al. 2010 pour un aperçu des problèmes qui se posent dans les communautés où la langue est le créole).

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