Entrevue avec un bracero haïtien dans un batey de la R D
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Entrevue avec un bracero haïtien dans un batey de la R D
Entrevue avec un bracero haïtien dans un batey de la République Dominicaine
Par Wooldy Edson Louidor
Barahona (Rép. Dominicaine), 13 août 07 [AlterPresse] --- Tito est un bracero (coupeur de canne) haïtien, qui travaille au Batey 8, situé non loin de Barahona (dans le sud-ouest de la République dominicaine).
Agé de 39 ans et originaire de Thomaseau (Ouest d’Haiti), Tito révèle les conditions de travail des braceros haïtiens, ainsi que les difficultés, les abus et les frustrations auxquels ces travailleurs sont confrontés quotidiennement.
Cet homme, qui a vécu et travaillé pendant 17 ans au Batey 8, transmet aussi l’espoir, longtemps caressé par "la diaspora des bateys", de vivre et d’être traités, un jour, avec dignité.
AlterPresse : Tito, pourquoi as-tu décidé de venir ici en République Dominicaine et d’y rester ?
Tito : J’ai laissé mon pays Haïti depuis 1980. Ce n’est pas la faim qui m’a poussé à venir ici en République Dominicaine. J’étais très jeune ; des amis à Thomazo, ma ville natale, m’ont conseillé de venir ici pour connaître un autre pays et pour acquérir de nouvelles expériences.
Par la suite, j’ai rencontré au Batey 8 une femme dominicaine d’origine haïtienne, qui m’a donné huit ( enfants et avec laquelle je me suis marié. Puisque ma femme et moi, nous n’avons personne ici qui pourrait nous aider avec nos enfants, j’ai été obligé de prendre ma machette et de couper de la canne-à-sucre sous un soleil de plomb, tous les jours, du lundi au samedi, pour pourvoir aux besoins de ma famille.
Vous savez qu’il n’y a pas d’emploi en Haïti et, en plus, mes parents qui vivent là bas ne sont pas en mesure de m’aider. Donc, j’ai été contraint de rester ici en République Dominicaine en acceptant, à contrecœur, de vendre ma force de travail presque gratuitement et de recevoir, en échange, des humiliations et un salaire de misère.
Apr : Quel est ton horaire de travail ?
Tito : Nous autres, les braceros, nous travaillons de 6 heures a.m. à 7 heures p.m. et parfois jusqu’à 8 heures du soir. Dès l’aube nous nous rendons à pied sur les plantations sucrières, et nous revenons chez nous à la tombée de la nuit. Nous observons une seule pause à midi, au cours de laquelle la Compagnie "Consorcio azucarero central" (en français, Consortium sucrier central), pour laquelle nous travaillons, nous donne un peu de nourriture, insuffisante pour assouvir notre faim. Mais, puisque nous n’avons pas d’alternative, nous acceptons cette nourriture afin d’apaiser notre faim, en attendant qu’on prenne un bon souper à notre retour chez nous.
La suite de l’entrevue;
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6299
Par Wooldy Edson Louidor
Barahona (Rép. Dominicaine), 13 août 07 [AlterPresse] --- Tito est un bracero (coupeur de canne) haïtien, qui travaille au Batey 8, situé non loin de Barahona (dans le sud-ouest de la République dominicaine).
Agé de 39 ans et originaire de Thomaseau (Ouest d’Haiti), Tito révèle les conditions de travail des braceros haïtiens, ainsi que les difficultés, les abus et les frustrations auxquels ces travailleurs sont confrontés quotidiennement.
Cet homme, qui a vécu et travaillé pendant 17 ans au Batey 8, transmet aussi l’espoir, longtemps caressé par "la diaspora des bateys", de vivre et d’être traités, un jour, avec dignité.
AlterPresse : Tito, pourquoi as-tu décidé de venir ici en République Dominicaine et d’y rester ?
Tito : J’ai laissé mon pays Haïti depuis 1980. Ce n’est pas la faim qui m’a poussé à venir ici en République Dominicaine. J’étais très jeune ; des amis à Thomazo, ma ville natale, m’ont conseillé de venir ici pour connaître un autre pays et pour acquérir de nouvelles expériences.
Par la suite, j’ai rencontré au Batey 8 une femme dominicaine d’origine haïtienne, qui m’a donné huit ( enfants et avec laquelle je me suis marié. Puisque ma femme et moi, nous n’avons personne ici qui pourrait nous aider avec nos enfants, j’ai été obligé de prendre ma machette et de couper de la canne-à-sucre sous un soleil de plomb, tous les jours, du lundi au samedi, pour pourvoir aux besoins de ma famille.
Vous savez qu’il n’y a pas d’emploi en Haïti et, en plus, mes parents qui vivent là bas ne sont pas en mesure de m’aider. Donc, j’ai été contraint de rester ici en République Dominicaine en acceptant, à contrecœur, de vendre ma force de travail presque gratuitement et de recevoir, en échange, des humiliations et un salaire de misère.
Apr : Quel est ton horaire de travail ?
Tito : Nous autres, les braceros, nous travaillons de 6 heures a.m. à 7 heures p.m. et parfois jusqu’à 8 heures du soir. Dès l’aube nous nous rendons à pied sur les plantations sucrières, et nous revenons chez nous à la tombée de la nuit. Nous observons une seule pause à midi, au cours de laquelle la Compagnie "Consorcio azucarero central" (en français, Consortium sucrier central), pour laquelle nous travaillons, nous donne un peu de nourriture, insuffisante pour assouvir notre faim. Mais, puisque nous n’avons pas d’alternative, nous acceptons cette nourriture afin d’apaiser notre faim, en attendant qu’on prenne un bon souper à notre retour chez nous.
La suite de l’entrevue;
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6299
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