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Haiti en Marche autour de la cherete de la vie

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Message  gwotoro Sam 29 Sep 2007 - 13:51

Halte à la vie chère, mais comment ?

PORT-AU-PRINCE, 22 Septembre - La vie chère continue de battre son plein. Tous les efforts du gouvernement se heurtent à un mur invincible et invisible. Et si les prix de la gazoline devaient augmenter comme cela menace de l'être ces prochains jours, le pays peut se retrouver au bord de l'explosion.

En effet, le baril de pétrole a franchi des prix records la semaine dernière suite à la fermeture de raffineries dans le Golfe du Mexique pour cause de tempête tropicale.

Haïti reçoit 15.000 barils de pétrole par jour aux termes de l'accord Petrocaribe signé avec le Venezuela, mais qui doivent être vendus aux prix du marché libre international. Situation plus complexe qu'il n'y paraît, et dont nous reparlerons un autre jour. Le seul avantage (et ce n'est pas rien) est que nous ne nous retrouvons plus en rupture de stock comme c'était tout le temps le cas auparavant.

Quant aux prix à la consommation, ils continuent de plafonner. C'est le moins que le gouvernement ait pu atteindre. Mais depuis quelques semaines, la tendance est à nouveau à la hausse. Et pour différentes raison, dont certaines indépendantes de notre volonté. Par exemple, au début de septembre, lors même que c'est la rentrée des classes, on apprenait que les boulangeries de Port-au-Prince menaçaient d'entrer en grève à cause de la hausse du prix de la farine.

La grève de la pasta ...

Nous ne sommes pas les seuls. Au même moment, les Italiens faisaient la grève de la pasta. La pasta qui devient de plus en plus pastilla. Responsable : le prix du blé. Le blé dont une partie importante de la production internationale est utilisée pour produire du bio-carburant, provoquant aussitôt une rareté qui fait monter les prix. Situation dénoncée par Fidel Castro dans ses chroniques de grand hospitalisé.

Le gouvernement haïtien n'a pas ménagé les efforts dans cette bataille contre les prix. Etant arrivé à stabiliser la monnaie locale (de 50 gourdes pour 1 dollar américain au pic de la crise de ces dernières années, le taux aujourd'hui est d'environ 35 gourdes), le ministère du commerce a exigé que les prix au supermarché soient indexés en monnaie haïtienne pour prévenir toute spéculation sur la devise étrangère.

Y est-on parvenu ? La différence n'est pas très notable. Certains acheteurs ont même rapporté qu'ils paient moins cher quand c'est en dollars américains, le commerçant préférant le dollar qui est une monnaie plus lourde et plus stable.

Une rumeur a couru...

Deuxième étape, c'est la lutte contre la contrebande.

A-t-elle une influence sur les prix à la consommation ? On n'a pas de données fiables pour y répondre. Les prix étaient déjà élevés avant.

Une rumeur a couru que des importateurs mécontents auraient pu se venger sur les prix. Mais vu la détermination du gouvernement, qui multiplie aussi bien les nouvelles mesures que les lourdes pénalités ainsi que les arrestations (plusieurs hommes et femmes d'affaires toujours derrière les barreaux), personne n'oserait s'aventurer à de pareilles fantaisies.

Mais les prix ne baissent pas pour autant. En cette période de la rentrée, la population en a perdu la parole et le sommeil. Même le sac de charbon qui bat tous les records. Si encore c'était à cause d'une taxe spéciale destinée à un hypothétique reboisement.

Donc il faut chercher ailleurs. La dernière piste à explorer est celle de l'offre. S'agit-il effectivement de libre marché comme on nous en fait payer par ailleurs le prix ? Comme sur la gazoline de Petrocaribe qu'il faut payer aux prix du marché libre international...

Monopoles déguisés...

Est-ce que le marché des produits importés en Haïti est aussi libre que ça ? Ou bien sommes-nous régis par des monopoles déguisés, des réseaux d'alimentation puissants et étroitement constitués ne laissant aucune place à la compétition. Dans un tel cas, impossible d'espérer des prix réellement fondés sur la loi de l'offre et de la demande comme on veut nous le faire croire.

Elémentaire mon cher Watson : le marché local ayant de tout temps fonctionné selon la règle du monopole (c'est-à-dire sans règle reconnue), il faut commencer par une déréglementation du marché si l'on veut établir des règles justes et équitables.

Oui, le gouvernement a multiplié les efforts. Plus qu'aucun autre avant lui. Mais il n'a pas obtenu les résultats escomptés.

Pour finir, certains ont suggéré (et même réclamé) la réouverture des magasins de l'Etat dans une dernière tentative pour venir au secours de la population qui n'a rien à se mettre sous la dent.

Les magasins de l'Etat sont une formule qui a été utilisée sous le régime Duvalier chaque fois que l'on craignait une remontée de la grogne populaire. Il consiste pour le gouvernement à mettre lui-même en vente, et temporairement, à des prix plus bas des produits de grande consommation comme le riz, le savon de lessive etc.

Cela donnait lieu aussi à toutes sortes de combines, mais il n'y avait pas encore la lutte contre la corruption...

Le petit peuple s'en souvient...

Le président Aristide, confronté au même problème, viendra avec une autre formule où l'Etat était remplacé par la Fondation Aristide en coordination avec une multiplicité de coopératives populaires. On ne sait si la formule a été plus heureuse, mais toujours est-il que le petit peuple s'en souvient encore avec nostalgie. Mais il n'y a que lui à s'en souvenir !

Le gouvernement actuel n'a même pas besoin de répondre que cela lui est formellement interdit par les institutions internationales prêteuses. Un pays qui n'a rien (ni production, ni équipements, ni ressources) est forcément un pays à genoux.

Mais ce n'est pas pour décourager les efforts qui sont menés jusqu'ici. La lutte est difficile. Complexe. Mais il y a pire encore : baisser totalement les bras.

Editorial, Mélodie 103.3 FM

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