Un projet d’assistance aux enfants du Bel-air

Un projet d’assistance aux enfants du Bel-air

Par Natacha Clergé (Le Matin, 23 novembre 2006)


Le Centre haïtien pour la défense des droits de l’enfant (Chadde) a mis sur pied un programme d’assistance pour des enfants du Bel-Air. Initialement financé par la coopération suisse, ce projet s’étend sur cinq ans et englobe trois volets : un repas, des leçons particulières et une assistance médicale.

Les enfants
Ces enfants proviennent des vingt-quatre quartiers du Bel-Air et des zones avoisinantes comme Delmas 2, Solino. Agés entre trois à treize ans, ils sont scolarisés. Initialement le programme devait couvrir quatre cents élèves. Au fur et à mesure, le nombre a augmenté. Le recrutement se fait au niveau des églises et des écoles de l’aire du Bel-Air. En majorité, ces enfants sont de parents dont l’occupation et/ou le niveau d’instruction empêchent de suivre l’évolution scolaire. Par exemple, Winderline Dolné, huit ans, est en 3e année fondamentale et vit avec sa mère. Celle-ci vend des chemises au centre-ville et rentre à la tombée de la nuit. Kathia Vilmé vit avec sa grand-mère ; sa maman travaille en République dominicaine. « Elle est partie depuis longtemps, longtemps », apprend-elle.

Les leçons particulières
Les leçons particulières s’adressent aux élèves du kindergaten à la 6e année fondamentale. Environ seize professeurs, dont onze femmes, donnent ces leçons. Les professeurs habitent la zone et sont le plus souvent des étudiantes. Par exemple, Béatrice Duclair est étudiante en gestion des ONG à l’université Maurice Laroche ; Fredinie Gay apprend les sciences comptables à l’université de Port-au-Prince ; Dieula Bellanse prépare le concours d’entrée à la Faculté des sciences humaines (FASCH). À propos de leur participation au projet, l’une d’entre elles, Yvelande Jean-Marie, explique : « J’ai du temps libre et j’aime bien les enfants, alors je viens donner un coup de main ». Le corps enseignant fait pour le moment du bénévolat. Dieula confie : « Bon ! j’ai besoin d’argent, comme tout le monde. Cependant les responsables du programme nous ont dit d’attendre. Alors j’attends. D’ailleurs, je pense que c’est bien d’aider les enfants. » Chaque enseignant a sous sa direction vingt-six à vingt-huit élèves. La coopération suisse paie le loyer du bâtiment abritant le centre et, en plus des bancs et autres outils nécessaires, a financé les matériels informatiques pour l’administration. Selon Anthony Cator, responsable de planification et de relations publiques, d’autres projets en rapport avec la formation des enfants sont en cours. « Actuelle- ment nous sommes en pourparlers avec le ministère de la Culture pour l’implantation d’un centre de lecture. Ensuite, nous voulons mettre sur pied un programme d’alphabétisation pour des résidents de la zone. Il sera réalisé aux heures où les enfants n’y sont pas. »

Le repas
Le repas fourni aux enfants est en partie une subvention du Pro- gramme national de cantines scolaires ( PNCS) du ministère de l’Éducation nationale. La nourriture est fournie pour un mois et renouvelée après rapport. C’est du petit-mil, du maïs, du riz, du blé, du pois et de l’huile. N’y sont pas incluses la viande et les boissons. Ces produits sont achetés avec les fonds du centre, tout comme le charbon de bois et l’eau courante. Selon les informations fournies par Jean-Miracle Abrégé, président de l’organisation, l’eau est un élément important dans le fonctionnement du centre (ménage et cuisine) et absorbe de l’argent. « Il faut quatre barriques par jour, à raison de dix sceaux par barrique. Le sceau coûte entre six et douze gourdes dépendamment de sa provenance (bassin ou robinet) ».

Elles sont sept femmes, sous la supervision d’un homme, à faire la cuisine. Elles sont toutes originaires du Bel-Air. Selon l’une des cuisinières, Marie Myca Joseph, on cuisine par jour environ dix-huit marmites de maïs ou de riz et six ou sept marmites de pois. Chaque jour, près de quatre cent- dix sept (417) plats sont servis aux élèves, aux enseignants et enseignantes. À notre arrivée pour ce reportage, on servait du mais moulu, de la purée de pois, de la sauce de saumon et du jus.

L’assistance médicale
Chaque samedi depuis le 18 novembre dernier, des médecins cubains doivent examiner des enfants au dispensaire du centre, un réduit d’environ huit pieds de long sur six de large avec deux lits et une table de consultation. Il n’y avait pas de médicaments de soins courants comme des analgésiques, des pansements, etc., pas d’infirmière non plus. Au cours de notre visite dans le dispensaire, on comptabilisait les dépenses et rentrées du centre. Sur un cahier, il était écrit: « 7 novembre 2006, rentrée 200 gourdes, sortie 150 gourdes ». Selon Anthony Cator, un projet d’implantation d’une pharmacie est à l’étude. « L’on pourrait vendre des médicaments à bas prix. Tous les enfants, voire toutes les personnes du quartier, pourront en profiter », a-t-il déclaré.

Voila des initiatives qui devraient etre implantées a travers la Republique d'Haiti.Si mwen pat finn gran moun se yon bagay konsa mwen ta renmen fè o Kap Ayisyen.Mwen pa ta pral rete nan peyi ya. men si te genyen bon jan sekirite tankou lontan mwen ta ka fe yon rantre shak 6 mwa pou mwen vinn wè kote lajanm ap pase.