Forum Haiti : Des Idées et des Débats sur l'Avenir d'Haiti


Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Forum Haiti : Des Idées et des Débats sur l'Avenir d'Haiti
Forum Haiti : Des Idées et des Débats sur l'Avenir d'Haiti
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean

Aller en bas

Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Empty Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean

Message  Invité Lun 3 Aoû 2009 - 17:23

Introdution

Les combustibles disponibles pour la cuisson dans le secteur domestique (ménages et petites et moyennes entreprises) sont le bois de feu et dérivés, le gaz de pétrole liquéfié, le kérosène et le diesel. Une analyse de ces différentes filières énergétiques est nécessaire en vue de faire ressortir les avantages et inconvénients liés à chacun, l’évaluation des technologies disponibles en Haïti permettant leur utilisation et les perspectives d’avenir en ce qui a trait à la poursuite de leur utilisation.

Analyse de la filière bois de feu et dérivés



a) Avantages. Le combustible principal utilisé dans ce secteur, le bois de feu et dérivés, offre un certain nombre d’avantages économiques qui permettent d’expliquer le comportement des consommateurs, des régulateurs comme celui des producteurs. L’avantage principal concerne les économies de devises. En effet s’il faut remplacer la totalité du bois et du charbon de bois utilisés dans ce secteur par des produits pétroliers importés (le GPL en particulier) il faudrait y consacrer près de 20 millions de dollars américains.Le second avantage lié au premier est le fait que cette activité génère une abondante source de revenus. En effet, la production et la distribution du charbon de bois donnent du travail à une main d’œuvre peu qualifié aussi bien en milieu rural qu’urbain. Le déboisement et la carbonisation assurent un revenu non négligeable au ruraux parmi les plus pauvres.En milieu urbain, ce sont surtout les vendeurs au détail qui dépendent de la filière pour la génération de leur revenu de subsistance.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Empty Re: Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean

Message  Invité Lun 3 Aoû 2009 - 17:24

Le revenu tiré du charbon de bois s’élèverait à plus de 75 millions de dollars (1) US. Environ 30% de ce revenu serait redistribué dans le milieu rural. L’accès à un combustible très bon marché en milieu rural, le fractionnement des achats selon les besoins, et la fabrication locale des réchauds améliorés constituent d’autres avantages liés à l’utilisation de ces combustibles.

b)Inconvénients. L’utilisation du charbon de bois accélère le déboisement et par conséquent contribue à réduire la fertilité des sols en entretenant l’érosion. Parallèlement, plus le déboisement accélère l’érosion, plus s’affaiblit la productivité de la terre et plus le revenu généré se réduit ce qui oblige à déboiser encore plus. Il se produit un mouvement cumulatif où le déboisement conduit à encore plus de déboisement à terme. C’est évidemment l’inconvénient majeur, les bénéfices monétaires mentionnés plus haut sont des bénéfices de court terme, alors que les coûts sociaux sont des coûts de plus long terme. Il existe aussi d’autres inconvénients de nature non monétaire : temps long de cuisson, inconfort, brûlures, etc…

L’évolution de la demande du bois de feu est supérieure à la formation annuelle forestière. Tenant compte des caractéristiques des essences forestières rencontrées en Haïti, la formation annuelle forestière et agro-forestière serait de l’ordre de 1.4 millions de m3. Du coté de la demande, la consommation annuelle estimée de bois de chauffe atteint les 5 millions de m3 dont, environ 40% soit plus de 2 millions de m3 de bois, sont convertis en charbon de bois. Les prélèvements sont donc de quatre fois supérieurs à la production annuelle ce qui entraîne un déficit qui se traduit par un déboisement accéléré du couvert végétal du pays, qui en soixante dix ans est passé de 60% à moins de 2%.

c) Les technologies disponibles. Les technologies disponibles pour la combustion du bois et dérivés varient en performance selon le secteur considéré. En milieu rural par exemple son utilisation s’effectue dans des conditions très sommaires (à même le sol). Il existe des prototypes de réchauds améliorés au bois mais ils sont peu utilisés et doivent être adaptés aux caractéristiques du consommateur rural et au type de bois utilisé. En milieu urbain, les consommateurs disposent de réchauds traditionnels et améliorés pour l’utilisation du charbon de bois. La diffusion des réchauds améliorés a été engagée depuis un certain temps et des progressions sont enregistrées d’années en années malgré un prix plus élevé par rapport au réchaud traditionnel. Dans le secteur des petites et moyennes entreprises les équipements utilisés pour extraire la chaleur du bois sont peu performants principalement au niveau des boulangeries et des blanchisseries.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Empty Re: Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean

Message  Invité Lun 3 Aoû 2009 - 17:25

Analyse de la filière gaz de pétrole liquéfié (GPL)


a) Avantages. Le gaz est un combustible moins onéreux que le charbon de bois, du moins à Port-au-Prince. Il est d’autant plus économique par unité (kg) que la bonbonne est de grande capacité. La conversion de la combustion en chaleur est de 4.5 fois plus élevé dans le cas du GPL que dans celui du charbon de bois à partir des réchauds traditionnels. Les atouts autres qu’économiques du gaz sont par ordre de priorité : la disparition des problèmes de santé provoqués par le charbon de bois (maux de tête et des yeux), l’amélioration des conditions d’hygiène et de beauté (mains rongées par le charbon de bois, chute des cheveux), l’amélioration de la gestion des foyers (rapidité et constance de la cuisson, contrôle instantané de la flamme sans bouger la casserole) et la facilité de nettoyage des ustensiles utilisés.

b) Inconvénients. Parmi les inconvénients retenus pour la filière à gaz mentionnons les suivants :

- Coût financier d’acquisition des équipements très élevé; difficulté pour transporter la bonbonne de recharge quand l’utilisateur ne dispose d’aucun moyen de transport personnel.

- Non adaptabilité de certains types de logements à l’adoption de méthodes de cuisson modernes, notamment à gaz;

- Méfiance dans l’utilisation d’un nouveau combustible jugé plus dangereux;

- L’encombrement plus grand du réchaud et du réservoir à combustible pénalise notamment son utilisation ambulante ;

- Difficulté de fractionner les achats de gaz et le poids de son conditionnement. En général, pour chaque kg de GPL livré au client il faut transporter 3 kg. Un véritable obstacle surtout quand le ménage uniparental est une femme et /ou quand l’habitation se trouve loin des routes à flanc de colline, etc…

Pour les entreprises, le coût d’une alternative énergétique est relativement élevé surtout pour les investissements en équipements (biens complémentaires aux sources substituables au bois) estimé à quelques 150 à 375 000 gourdes en moyenne par entreprise ce qui est pénalisant au regard de leur revenu potentiel. La difficulté pour les PME d’avoir accès au crédit ne fait que renforcer la tendance au maintien des technologies traditionnelles. De plus, il n’est pas sûr que toutes les PME, puissent, sans risque, stocker des quantités suffisantes de GPL.


c) Les technologies disponibles. En matière de technologies disponibles localement pour cette filière des efforts très importants ont été consentis par les entreprises locales. Une première campagne de promotion de réchauds à gaz a été entreprise par la Shell en collaboration avec la coopération française. Le succès phénoménal du début a été ralenti considérablement par la suppression des subsides. A la fin des années 90 la compagnie ECOGAZ, filiale de la FOMEC a entrepris la commercialisation de près de 12 modèles de réchauds à gaz propane adaptés aux besoins de différents utilisateurs potentiels. Jusqu’à présent cette campagne connaît un succès de plus en plus élevé auprès des consommateurs, principalement les restaurateurs de rues. Il y a lieu de mentionner aussi les efforts entrepris par la ELF pour promouvoir un modèle de réchaud à gaz utilisant une bonbonne de 12,50 livres adaptée aux familles à revenus modestes.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Empty Re: Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean

Message  Invité Lun 3 Aoû 2009 - 17:26

Analyse de la filière kérosène et/ou diesel

Avantages. Un certain nombre d’avantages sont associés à l’utilisation de ces combustibles. Ils sont d’ordre économique, social et technologique. Du point de vue économique, ces combustibles se vendent à un prix compétitif par rapport aux autres sources d’énergie. Les points de vente sont multiples en ville comme à la campagne et les quantité achetées sont fonction des disponibilités financières du ménage. Du point de vue technique le pouvoir calorifique est élevé (pour le réchaud à flamme bleue), proche du gaz, de l’ordre de 50 à 55% ; la cuisson est donc plus rapide qu’avec des réchauds à bois ou à charbon de bois. Du point de vue social, ces combustibles permettent une facilité de nettoyage et de gestion de la cuisson et l’amélioration des conditions d’hygiène. Par ailleurs, le combustible est connu et employé notamment pour l’éclairage surtout en milieu rural et marginal.

b) Inconvénients. Parmi les inconvénients on retient la difficulté d’allumage, cependant avec un certain savoir-faire, qui s’apprend facilement avec un minimum d’encadrement, ceci peut être facilement contourné. La technologie de fabrication des réchauds et fours à kérosène est bien connue en Haïti. A partir de 1997, des artisans formés par les ateliers-écoles de Camp Perrin ont commencé la fabrication d’un réchaud à kérosène à « flamme bleue » dénommé REDI P60, à usage domestique et alimenté par gravité, d’une puissance brute estimée de 3 kW.

D’autres artisans ont suivi cet exemple et ces réchauds sont actuellement produits à Jacmel et à Port-au-Prince. c) Les technologies disponibles. La Care a développé une série de réchauds à kérosène qui sont, du point de vue technologique, prêts pour être commercialisés à grande échelle. Il suffit de trouver la filière de production à une échelle répondant à la demande potentielle en fonction de l’importance de la promotion qui en sera faite. A l’usage des petites et moyennes entreprises, il existe déjà un four au diesel pour boulangerie produit par un entrepreneur local, d’une efficacité satisfaisante et de construction simple. L’analyse technique et financière révèle que l’usage de ce four permet de diminuer les coûts variables de 7% par une réduction des pertes de production (3%), un effectif réduit de main d’œuvre (3%) et un coût d’achat du combustible moindre (1%). En raison du coût élevé d’achat du four et de l’importance du volume de production dans le calcul de rentabilité, ce seront donc en priorité les boulangeries les plus importantes qui feraient le plus rapidement des économies substantielles.

Mode d’acquisition des équipementsa) Fours pour boulangeries. Selon les données recueillies au moment de l’évaluation du projet «Energie et Environnement» en juillet 2002, la majorité des boulangeries ont fait l’acquisition de leurs fours au comptant. Les institutions de micro finance ont financé l’acquisition de fours pour 20% des boulangeries. Les artisans producteurs de fours traditionnels ont octroyé du crédit à 7% des boulangeries. Seulement 3% des propriétaires de boulangeries ont pu bénéficier d’un crédit bancaire. Les fours traditionnels à bois sont généralement payés au comptant à l’artisan. Vingt sept pour cent (27%) des propriétaires de boulangeries ont l’habitude d’acheter les fours Krisco à partir d’un crédit d’une institution de Micro Finance et 20% à partir d’un crédit du concessionnaire. Les fours à électricité sont souvent achetés au comptant et une très faible quantité de propriétaires de boulangeries ont l’habitude de faire l’acquisition de ce type de four à partir d’un financement obtenu d’une institution bancaire.

b) Réchauds Mirak à charbon de bois
. La vente au cash est le plus souvent pratiquée par les artisans. Cependant, certains d’entre eux ayant développé une certaine fidélisation de leur clientèle pratiquent la vente à paiement différé (8 à 15 jours après la livraison du stock aux revendeurs) ou à crédit ne dépassant pas 15 à 22 jours pour les ménages. Les artisans affirment que ce type de vente ne favorise pas l’expansion d’une telle entreprise car les dépenses pour l’approvisionnement en matières premières et d’autres frais divers (peinture, transport, clous etc) sont faits au cash avec paiement immédiat.
Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Cxdesbouquetsbruleurblanchisserie
c) Réchauds à gaz de pétrole liquéfié(ECOGAZ). ECOGAZ vend le plus souvent ses équipements au cash (réchauds, régulateurs, bonbonnes, gaz, hose). Certains grossistes peuvent bénéficier d’un crédit suivant les relations entretenues avec la ECOGAZ. Cependant la vente du combustible se fait exclusivement au cash. Les responsables de la ECOGAZ privilégient également les ventes occasionnelles qui se font lors des expositions (foires) organisées dans le pays par les secteurs impliqués dans la recherche de solution aux problèmes énergétiques du pays. Ce type de marché n’est pas permanent mais représente une opportunité pour la ECOGAZ de faire la promotion des produits fonctionnant au GPL. Chez tous les distributeurs ECOGAZ le service après vente est garanti.

d) Réchaud à kérosène. Les différents modèles de réchauds à kérosène disponibles sur le marché se vendent au cash, la majorité étant importée. Certains importateurs, lors du lancement de nouveaux modèles, peuvent bénéficier de franchises douanières (qui permettent de réduire jusqu’à 43% le prix au consommateur) de la part du gouvernement, cependant elles sont toujours de courte durée. L’arrêt de la franchise entraîne automatique une hausse importante de prix qui ralentit considérablement les ventes.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Empty Re: Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean

Message  Invité Lun 3 Aoû 2009 - 17:27

Conclusions et recommandations
La conclusion générale tirée de l’analyse des différentes filières énergétiques du secteur domestique est que la substitution vers d’autres sources d’énergies apparaît comme inéluctable, étant donné l’urbanisation croissante de la population, la raréfaction progressive des ressources ligneuses et leur renchérissement progressif. Cependant, Il semble peu raisonnable d’imposer une solution unique au problème de la substitution énergétique à travers le pays. Ce sont plutôt des solutions adaptées aux différences de situation (régionale, besoins et caractéristiques de l’utilisateur, etc) qui devraient s’imposer. En raison de l’accès à très bas coût du bois de chauffe, il apparaît clairement que l’utilisation du bois comme combustible à usage domestique restera la principale option pour beaucoup de ménages en milieu rural. Il n’empêche que ce bois peut être utilisé plus efficacement dans des fours améliorés, à l’image de ceux qui ont convaincu bon nombre d’Africain(e)s. La substitution du bois et du charbon de bois par d’autres sources d’énergies concerne principalement les consommateurs en milieu urbain. Outre le problème de l’investissement initial nécessaire, elle est souvent conditionnée par leur niveau de revenu, de dépenses alimentaires, par la facilité d’accès au combustible et la possibilité d’achat au détail (fractionné) des combustibles.

En ce qui concerne les petites et moyennes entreprises (blanchisseries, boulangeries, distillerie), la rentabilité économique de la conversion vers des dérivés pétroliers a été démon
Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Cxdesbouquetsequipement%20propanetrée. L’investissement est d’autant plus rentable que l’entreprise est de grande taille. En d’autres termes, l’accès aux crédits pour les micro et petites entreprises désireuses d’adopter des dérivés pétroliers comme source d’énergie alternative conditionne la modernisation du système de chauffe. Néanmoins, dans certains cas, l’utilisation d’énergies renouvelables peut être encouragée (solaire, bagasse..)

L’utilisation massive d’énergie domestique alternative au bois de chauffe ou charbon de bois implique une modification des comportements ainsi que des investissements de la part des agents économiques. Celle-ci se fera d’autant plus vite que les objectifs de la politique poursuivie par le gouvernement seront définis de manière crédible et sur le long terme, clairement perçus par la population et qu’un certain niveau de consensus sera obtenu. Dans ce cadre, il faudra ensuite que les modalités d’évolution et de fixation des prix des produits pétroliers soient définies durablement et réfléchissent les priorités du gouvernement.


Il importe en effet que les incitants à la substitution et donc les signaux émis par
les prix relatifs soient les plus constants possibles, de manière à ce que les agents n’aient pas à regretter rapidement leurs décisions d’investissement. Dans la conjoncture politique et économique actuelle, ces deux conditions ne peuvent être remplies. L’horizon de l’actuel gouvernement est réduit et le problème de la fixation des prix des produits pétroliers est brûlant, vu le retard accumulé dans leur adaptation aux conditions actuelles de taux de change et de prix internationaux.

Néanmoins, des actions préparatoires, sur le plan de la conception et de la préparation d’une substitution à plus grande échelle se justifient tant dans le domaine de l’offre de fours et de réchauds, de la formation d’artisans que des actions d’accompagnement. Actuellement, des actions pilote de substitution, médiatisées, visant à faire comprendre et à mesurer les difficultés de la substitution sont entrain de familiariser le grand public avec sa nécessité et ses avantages. Cependant, cela ne suffit pas. Il faut d’autres actions d’envergure, tant du coté du gouvernement que de celui du public et des entreprises privées pour mener à bien cette activité plurielle et de longue haleine.

(1)
/ Cet article a été adapté du rapport intitulé « Fiche Technique : Alternatives Énergétiques au Bois et Dérivés » publié par le RESAL en mai 2000

(2) / Aux conditions de marché de 1998, BME/ CareEconomisons le bois-énergie pour préserver l’environnement!

http://www.bme.gouv.ht/synergie/numero15/analyse%20filieres.html

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Empty Re: Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean

Message  Invité Lun 3 Aoû 2009 - 17:36

Eske recho mirak ka ede???

Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean RechoMirak_Figure1_DocTech_Betonus_050209

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Empty Re: Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean

Message  Invité Lun 3 Aoû 2009 - 18:15

Haïti, un désastre écologique né de la colonisation et de la pauvreté


La seule source de revenus de Pierre-Jean Pordon, cultivateur de la région de Jérémie, est la vente de charbon de bois, pratiquée par des millions d’Haïtiens pauvres qui aggravent ainsi la déforestation, l’érosion des sols et la disparition de l’eau douce.
La Journée mondiale de l’environnement, célébrée mardi, n’évoque pas grand-chose pour M. Pordon qui ne sait rien des effets de la coupe massive des arbres. « Je n’ai que ça pour vivre », dit-il, en montrant les grands sacs blancs déposés sur le côté de la route et contenant le seul combustible accessible pour la majorité de la population en Haïti.
Dans la région de Grand’Anse, quelques arbres ont survécu au massacre et donnent une idée de ce que fut la luxuriance de l’île d’Hispaniola (que partage Haïti avec la République dominicaine) au temps de sa découverte par Christophe Colomb: une zone tropicale peuplée de dizaines d’espèces : cocotiers, manguiers, papayers, acajou, flamboyants, tamarinier... Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean 10port-au-prince-charbon-de
Pourtant Jean-Baptiste Chardonnier, menuisier à Jérémie, a du mal à trouver du bois pour confectionner meubles et cercueils. « Souvent il faut se contenter de bois de seconde classe », dit-il. « On ne trouve plus les beaux matériaux d’antan ».
Au 15e siècle, Hispaniola était couverte à 80 % de forêts, au début du 21e siècle, côté haïtien, ce chiffre est passé à moins de 3 %. Dans l’intervalle, les planteurs, négociants du sucre, du café de l’indigo et des épices ont éliminé massivement les arbres au 18e siècle et exploité jusqu’à l’épuisement les esclaves et les sols. Le déboisement s’accélère pendant la Seconde Guerre mondiale lorsque des compagnies américaines défrichent pour planter
Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Vegeration- Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Bugain-orange Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Alamanda-rose Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Hibiscus-japonnais Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Fleur-bleu Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Hibiscus-jaune

dusis
al et de l’hévéa pour les besoins de l’économie de guerre.


Il suffit de survoler l’île pour constater une différence radicale entre les deux pays qui la composent : en République dominicaine, il y a des arbres, aussitôt passé la frontière, en Haïti, les terres sont nues. Jusqu’à devenir autour de Port-au-Prince « une sorte de désert surpeuplé », comme le dit Christophe Wargny, spécialiste du pays, qui parle « d’un des pires exemples au monde de désastre écologique ».
Les conséquences de cette nudité sont dévastatrices : sans racines pour la retenir sur les pentes fortes des mornes, la terre arable est lessivée à chaque averse tropicale, emmenée vers la mer, perdue à jamais. Depuis 1975, les surfaces cultivables ont diminué de moitié en Haïti alors que la majorité de la population est rurale et 80 % vit avec moins de 2 dollars par jour. Les espèces animales qui habitaient les forêts ont également disparu ou se sont appauvries. Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean 15-haiti-erosion-malnutrition
La coupe des arbres accélère également le ruissellement de la pluie sur le sol et l’eau ne pénètre plus la terre causant un assèchement des nappes phréatiques.
En revanche, l’eau qui dévale les mornes pousse vers la mer les égouts à ciel ouvert des bidonvilles de Port-au-Prince et provoque une pollution de la mer qui nuira durablement, selon les spécialistes, à la richesse halieutique de l’ancienne « Perle des Antilles ».
Source : AFP
lundi 4 juin 2007

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Empty Re: Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean

Message  Invité Mar 4 Aoû 2009 - 10:09

Message de Monsieur Jacques GABRIEL
Ministre des Travaux Publics, Transports et Communications, République d’Haïti

Symposium sur l’énergie et le climat
Lima, Pérou
16 juin 2009


Le contexte haïtien

Voici quelques caractéristiques d’Haïti qui vous permettront d’apprécier l’ampleur des obstacles à surmonter :
o Nous sommes un petit pays de 27 750 km2, mais à configuration très montagneuse.
o Sa population d’environ 9 million d’habitants est très jeune : 60% sont en âge de travailler, mais le taux de chômage fut
évalué en 2007 à plus de 32% !
o Entre 2007 et 2008, le PIB est passé de USD 338 million à 342 million et son taux de croissance s’est réduite de 3,2% à 1,4%.

Sur le plan énergétique, les principaux indicateurs sont inquiétants :
o Près de 80% de la consommation énergétique en Haïti se fait sous forme de bois-énergie (charbon de bois et bois de feu)
o Moins de 20% de l’énergie consommée est constituée de produits pétroliers, tous importés, mais ils représentent plus de 50% des dépenses externes du pays.
o Les chiffres avancés pour l’accès de la population varient, mais ils ne dépassent vraisemblablement pas 20%.

C’est du point de vue environnemental que se situe un enjeu majeur. J’ai parlé d’une morphologie très montagneuse et d’une consommation énergétique basée à 80% sur le bois-énergie. Ces deux caractéristiques constituent une combinaison désastreuse pour le pays.
o L’exploitation excessive du bois-énergie est réalisée de manière non-durable, conduisant à une déforestation alarmante du territoire, en particulier des pentes montagneuses et à une fragilisation de l’environnement haïtien.
o Le résultat immédiat est l’incapacité du système écologique de jouer son rôle de modérateur des effets des tempêtes et des ouragans.
o Il s’ensuit : l’augmentation de la fréquence et de l’amplitude des inondations dans les villes et les campagnes ; la destruction d’infrastructures routières, de ponts, d’hôpitaux et d’écoles ; le lessivage d’une partie des terres arables et la réduction de la productivité agricole. En bref, des impacts négatifs sur tous les secteurs d’activité.
Cette situation représente donc le plus grand défi énergétique et environnemental de la République d’Haïti : l’équivalent déjà concrétisé du problème de réchauffement climatique à l’échelle de notre petit pays.

Approches du Gouvernement haïtien

Sans entrer dans le détail, nous pouvons dire que la stratégie nationale de la République d’Haïti pour l’énergie s’exprime comme
suit.


La filière biomasse (bois de feu et charbon de bois)

Une étude réalisée avec le support de la Banque Mondiale a défini les éléments d’une approche multidimensionnelle comprenant : la
substitution du bois-énergie, les cultures énergétiques, l’efficience de transformation, celle d’utilisation de la ressource et même diverses
incitations à la conservation écologique.


Le Secteur Pétrolier

Haïti a signé l’Accord Petrocaribe pour bénéficier de certains avantages dans le mode de paiement des produits pétroliers en provenance du Venezuela, tout en restant conscient du lourd poids de la facture pétrolière sur les finances du pays.

Le secteur de l’électricité

Les démarches en cours visent à secourir la compagnie électrique nationale qui est en sérieuse difficulté, avec une coopération
importante de la Banque Mondiale et de la Banque Interaméricaine de Développement. L’offre en énergie électrique est passée de 80 MW à
130 MW en 4 ans, en route vers 190 MW dans 3 ans. Une augmentation de 140% en 7 ans grâce à l’implication du secteur privé haïtien (112%) et avec la coopération précieuse du Venezuela, du Canada, des États-Unis, de Cuba et bientôt du Brésil et de la BID.
35% de ce total sera de la production hydroélectrique.


Les énergies renouvelables

L’exploitation des énergies renouvelables est peut-être la seule qui, sur le long terme, permettra à Haïti d’approcher ses objectifs
d’
autonomie énergétique. Les formes de ressources examinés pour Haïti sont principalement : les énergies hydraulique, solaire, éolienne ainsi que les biocombustibles. Les cartes du potentiel hydraulique et éolien furent réalisées et des études sont en cours pour des sites précis. L’exploration du potentiel en biocombustibles, en particulier du biodiesel, est en cours.

Besoins majeurs du secteur non pris en compte

Le Gouvernement haïtien, au prix de grands efforts, a engagé de nombreuses mesures afin de mettre en oeuvre la stratégie nationale du secteur de l'énergie. Toutefois, en raison de la limitation des ressources (financières, humaines, etc.), trois aspects majeurs n’ont pas encore pu être pris en compte.

1. La filière bois de feu et charbon de bois

Considérant l’importance capitale de cette filière en Haïti, le pays a urgemment besoin d’un programme majeur traitant de la
problématique du bois-énergie
, agissant sur la régulation du secteur, la substitution (partielle) du charbon de bois et du bois de feu, la production contrôlée (forêts énergétiques), l’efficience de transformation et l’efficience de consommation.

2. Le secteur de l’électricité : l’accès rural

L’accès à l’électricité dans tout le monde rural
est un volet important de la stratégie énergétique qui n’est pas enclenché. Les efforts actuellement en cours n’auront d’effet que sur les principales zones urbaines du pays. Aucune action actuelle ne cible le monde rural haïtien, défavorisé par son isolement géographique et social. Des approches novatrices et un engagement résolu seront
nécessaires afin de réussir l’accès à l’électricité à cette population.


3. La structure institutionnelle de gestion du secteur

Il n’existe en Haïti aucune entité qui assure la prise en charge et la gestion globale du secteur de l’énergie. Il est donc essentiel de créer et de mettre en place une structure institutionnelle qui prenne en charge la planification et la définition des politiques énergétiques, le traitement de l’information énergétique, la régulation du secteur et le suivi des opérations. L’effort à consentir commencera modestement, en établissant une structure à l’intérieur du Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications. À mesure des besoins, cette instance pourra se développer. Cette nouvelle structure institutionnelle aura à assurer le leadership des efforts nationaux au niveau de la conservation et l’efficience énergétique ainsi que pour les actions concrètes dans domaines clés
de
l’énergie solaire et de l’énergie éolienne.

Faire avancer cet agenda requerra la collaboration des partenaires des Amériques et de la Caraïbe au niveau des échanges d’expériences, de la formation administrative et scientifique et du support politique. Haïti fait face à des challenges immenses et remercie les organisateurs du Symposium des Amériques sur l’énergie et le climat ainsi que le pays hôte, le Pérou, de nous accorder l’opportunité d’explorer en commun les options de solutions. Nous souhaitons avancer avec vous tous en direction des solutions de demain.

Je vous souhaite de fructueux échanges et vous assure des meilleurs efforts du Ministère des Travaux Publics pour collaborer
avec vous pour promouvoir la sécurité énergétique régionale et la réduction de la pauvreté en Haïti, dans la Caraïbe et dans les
Amériques.

Merci.

http://www.iamericas.org/presentations/energy/Lima_09/Jacques_Gabriel_Aliviar_Pobreza.pdf
[/size][/size]

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean Empty Re: Analyse de la filière bois de feu et dérivés par Wilfrid Saint Jean

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum