Role du ministre charge des relations avec le Parlement

Le rôle d'accompagnement du ministre chargé de liaison avec le Parlement

Le Nouvelliste, 21 decembre 2006

Depuis leur existence, il y a près de deux siècles, le Législatif et l'Exécutif entretenaient des relations très tendues. Pourtant, les deux pouvoirs ont un rôle important à jouer dans le renforcement des institutions démocratiques et l'amélioration des conditions de vie de la population.

Voulant divorcer d'avec ce passé, l'administration Préval - Alexis a cru bon de nommer un ministre chargé de liaison entre l'Exécutif et le Législatif afin de développer une dynamique de concertation entre les deux pouvoirs pour de meilleurs résultats, a lancé Joseph Jasmin. Face à la situation socio-politique et économique difficile que connait le pays, l'équipe au pouvoir s'engage à faire la « promotion pour la concertation, l'harmonisation tout en respectant le rôle constitutionnel de chacun des pouvoirs ».

Joseph Jasmin, lui aussi un ancien député, a indiqué qu'il était nécessaire pour les deux entités de travailler ensemble afin de définir les priorités, les grandes orientations dans le but d'obtenir les résultats attendus comme ce ne fut pas le cas dans les années antérieures. D'où la nécessité d'un dialogue permanent pour faire la lumière sur certains points, sources de conflits, a-t-il ajouté.
La mission du ministère chargé de la liaison avec le Parlement est d'aider à la compréhension du travail parlementaire qui tourne autour de trois axes (voter des lois, contrôler l'Exécutif, s'ériger en Haute Cour de justice pour juger les hauts fonctionnaires de l'Etat).

La population confère souvent un autre rôle aux parlementaires, celui d'agent de développement. Les parlementaires pour répondre aux promesses faites à leurs mandants, lors de la campagne électorale, cherchent à obtenir du financement auprès de certains ministères pour l'exécution de certains projets (routes, ponts, écoles, centres de santé, adduction d'eau potable).

Ce qui ne rentre pas dans leurs attributions en réalité, a souligné Joseph Jasmin qui a indiqué que ce type de rapport entre le ministre et le parlementaire diminue sa capacité à contrôler le travail du ministre. Et pour éviter ce genre de rapport, le ministre chargé de liaison avec le Parlement recueille les demandes des parlementaires, les achemine auprès des ministères concernés et en assure le suivi, a expliqué Joseph Jasmin qui participait à l'émission d'intérêt public Prima-Info, animée par Pierre-Raymond Dumas, Directeur du Bureau de Communication, de Relations Publiques et de Presse de la Primature.

Pour l'exécution de certains projets

Ce bureau se propose également de fournir aux parlementaires un encadrement technique pour les aider à mieux accomplir leur tâche. « Ils ont besoin d'être entourés d'experts, c'est-à-dire d'une techno-structure leur permettant de comprendre et d'interpréter les textes de loi, de transformer leurs idées en proposition de loi », a-t-il ajouté tout en mettant l'accent sur la nécessité d'assurer une meilleure administration au Parlement.

Dégager une majorité fonctionnelle

Quand le parti au pouvoir ne dispose pas de la majorité au Parlement, il se doit de composer avec les différents groupes de députés et sénateurs en vue de dégager une majorité fonctionnelle pour supporter la politique gouvernementale. C'est en ce sens que des pourparlers sont engagés avec les différents blocs parlementaires afin qu'ils continuent à appuyer le programme du gouvernement, comme ils l'ont fait lors de leur première session de travail, a indiqué le ministre Joseph Jasmin.

« Nous souhaitons que ce même esprit d'harmonie continue, que cette prise de conscience se renforce pour le bien de la collectivité, a-t-il souligné affirmant que son bureau se veut un garde-fou, une balise, une garantie d'équilibre entre les deux pouvoirs pour éviter tout dérapage », car cinq parlementaires peuvent décider de la convocation d'un ministre et une majorité de son renvoi. Cette situation pourrait déstabiliser le gouvernement, a averti Joseph Jasmin au cours de l'émission Prima-Info.

Josué Saint-Jean