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La privatisation de l’État

4 participants

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La privatisation de l’État Empty La privatisation de l’État

Message  Doub-Sossis Ven 14 Mai 2010 - 19:12

Jowel ak Marc : Ale reflechi sou sa-a




Haiti : La privatisation de l’État




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mercredi 12 mai 2010


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La privatisation de l’État Rubon13
Par Jean-Claude Bajeux*

Soumis à AlterPresse le 11 mai 2010

Finalement, nous commençons à voir, en attendant de les subir, les
résultats des grandes manœuvres et des obscures tractations auxquelles
le Président René Préval s’est dédié avec persistance et entêtement
depuis son retour au pouvoir en 2006, pour un deuxième mandat
présidentiel, il y a quatre ans et demi. Sa carrière politique qui se
situait jusque là dans le sillage de celle de Jean-Bertrand Aristide,
devenait quasi autonome après le départ pour l’exil de son alter ego.

Non sans habileté, le deuxième mandat se situait sous l’égide d’une
permanente conciliation, sous le charme d’une politique de séduction
tous azimuts. Le président s’indignait des accusations d’autocrate ou
de dictateur qu’on lui faisait : Moi, dictateur ! Quelle idée ! et dans
cette protestation, il jetait toute sa réputation de bohême cool et
tranquille, étranger aux frasques et appétits de gouvernants sadiques
et affamés de pouvoir, lui qui était sincèrement désireux de mener une
vie simple et sans apparat.

Cependant l’air familier et débonnaire que prenaient Aristide et
Préval lors de leurs premiers mandats s’accompagnait assez souvent
d’une certaine réticence à se soumettre aux prescriptions et
limitations que la Constitution et les procédures du système
républicain-démocratique leur imposaient. Ceci était particulièrement
visible quand il s’agissait de questions monétaires ou quand il
s’agissait de respecter les injonctions découlant du respect des droits
des personnes, droits de nature ou droits acquis, imposant des limites
aux volontés du chef d’Etat.

Il y a toujours eu sous toutes les latitudes une tradition de rois
et de chefs, propriétaires de l’Etat, de ses richesses et de sa
population dans un imaginaire illustré par les fastes de Louis XIV ou
les folies de Mobutu. On sait ce qui advint des contrats de la Teleco
avec des compagnies américaines, comme aussi des entreprises
d’importation de riz, des pyramides déguisées en coopératives et du
brouillard légal qui entoure l’existence et les comptes d’une
organisation comme la CNE (Commission Nationale d’Equipement lourd),
sans parler de nos aventures dans le domaine de l’électricité.

Tout cela avec, certes, un climat de bonne volonté, mais aussi,
toujours, la tendance à une officielle clandestinité ( la soi-disant
« réserve »), la peur des contrôles, et les à-coups de l’avidité et des
copinages où tout devient secret d’Etat. Dans la chaleur des affaires
et de l’amitié, il est parfois difficile de s’arrêter pour marquer les
frontières entre l’argent privé et l’argent de l’État.

Le mandat de 2006, qui héritait des grandes déceptions des deux ans
de transition après le départ d’Aristide, s’ouvrit dans un climat de
portes ouvertes et d’inclusion généralisée, du moins au niveau des
apparences et des discours. L’idée était que vu la chute du pays qui
continuait sans désemparer, il était inutile de s’établir dans
l’opposition surtout qu’il s’agissait d’un dernier mandat qui ne
pourrait pas continuer après le 7 février 2011 et, après 19 ans,
arriverait le moment pour les populistes de passer la main. Le Palais
redevint une maison fréquentable, où des commissions du Président
doublaient en quelque sorte des institutions de l’Etat.

Cependant, face à la situation du pays, face aux désastres qui se
succédaient, face à l’exode de la population à la recherche d’un
mieux-être, on ne sentait aucun changement de rythme dans la
gouvernance, aucun appel à la mobilisation, aucun plan pour le futur,
aucun plan par exemple pour trouver des réchauds qui se substitueraient
au charbon de bois. 150 camions continuaient chaque jour à fouiller le
morne l‘Hôpital. Sur la pente du laisser-faire la lumière de
l’espérance diminue tous les jours dans un pays où les arbres auront
disparu.

Aucune nomination d’ambassadeur ne révélait une volonté de rénover
notre action à l’extérieur. La place du Président de la cour de
Cassation restait vide et elle reste vacante jusqu’à maintenant, ce qui
pratiquement bloque le fonctionnement du Conseil Supérieur du Pouvoir
Judiciaire et paralyse le fonctionnement de l’École de la Magistrature.
Le président commença une campagne critiquant la Constitution qu’il
avait juré de faire respecter et il jurait tous ses grands dieux qu’il
lui fallait une autre constitution toute neuve. Bientôt il s’attaquait
au Conseil électoral et inventa une façon nouvelle de nommer les neuf
membres pendant qu’il repoussait sine die la convocation des élections
législatives et il passa son temps à nommer deux CEP.

Les deux dernières années se caractérisent pas un embrouillamini
constitutionnel qui fera les délices des professeurs de droit pour les
années à venir. La route est obstruée par des institutions paralysées.
Dans ces micmacs constitutionnels, la révision de la constitution ne
pourrait se faire qu’en catastrophe et cela a déjà commencé comme le
dénonce si bien le Dr Georges Michel
dans sa brochure « La déclaration de révision est nulle ». Le rapport
de la commission pour la révision déposée en juin 2009 n’a été transmis
pour la votation que le dernier jour de la session ordinaire en
septembre 2009 dans une version différente de celle de la commission et
le texte publié dans le Moniteur est différent de celui qui fut
hâtivement voté par les Chambres !

Cette activité brouillonne et dangereuse contraste avec le soin qui
est mis pour bloquer des secteurs du système de justice comme la lutte
contre la corruption ou la lutte contre la détention préventive
prolongée. De toute façon, toute révision de la Constitution représente
à l’heure actuelle une opération aussi dangereuse que le transport d’un
flacon de nitroglycérine. Entre temps la qualité des services de l’Etat
continue à baisser, tandis que le système de justice est bloqué, ce qui
rend vaine toute tentative de combattre la corruption.

Les 35 secondes du tremblement de terre du 12 janvier 2010 et les
217,000 morts ont donné à la tragédie quotidienne du pays une ampleur
et une intensité qui a atteint la limite de l’impensable. Et pourtant
quatre mois après il n’y a eu aucun changement dans le style nonchalant
de la gouvernance et le silence des responsables de l’Etat. Face à la
faillite, cette fois-ci placardée dans la presse du monde entier,
chaque jour, depuis quatre mois, la seule accélération qu’on a détectée
est la mobilisation de l’aide étrangère. Après dix ans de désastres
naturels, nous n’avons pas encore appris comment distribuer avec
efficience l’aide aux citoyennes et citoyens de ce pays.

Ce qui, au contraire, s’est révélé à tous et qui oblige tout le
monde à ouvrir les yeux, c’est le grand dessein de ce mandat. Ce
dessein se lit clairement dans l’entrecroisement des grandes
manœuvres : détruire la constitution de 1987, gênante par les limites
et contrôles qu’elle impose au pouvoir présidentiel et par l’importance
qu’elle donne aux droits des personnes. Au contraire, les mesures
prises dans la hâte et sous une pression honteuse de l’exécutif ne
tendent qu’à préparer les moyens pour l’équipe au pouvoir de continuer
le train-train quotidien indéfiniment, donc de se succéder à soi-même.
Nap naje pou n rete !

Dix neuf ans à éviter les vraies décisions et les vraies batailles
n’ont pas suffi à les fatiguer. L’eau est restée dangereuse. La faim
quotidienne. Et le non-savoir dominant. Englués dans cette routine et
cette faillite les gens du pouvoir ne pensent pas s’en aller. Périsse
la colonie plutôt que notre pouvoir ! Pluralisme et alternance sont par
eux des concepts ignorés auxquels on préfère le label rassurant de
« stabilité ». Qu’importent la pauvreté, les maladresses, l’ignorance
crasse et l’illégalité cynique des procédures, inventées sur place, au
fil des besoins. Et, curieusement, des encouragements semblent venir
d’ailleurs, pour saluer, sous nos tropiques, une création originale du
génie politique haïtien, la privatisation de l’Etat.

*Directeur exécutif du CEDH,

Centre Œcuménique des Droits Humains

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Message  Joel Ven 14 Mai 2010 - 22:19

DOUB LAN,

MWEN TA LI ATIK LAN ,SI M PA T WÈ NON MOUN KI EKRI L LAN!
JEAN CLAUDE BAJEUX?
Sa pa ta etone m se pledwari misye ap fè pou koudeta ,pou gen gouvènman pwovizwa pou l al fè lajan lan komisyon!

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Message  Thunder Sam 15 Mai 2010 - 0:42

Périsse la colonie plutôt que notre pouvoir ! Pluralisme et alternance sont par
eux des concepts ignorés auxquels on préfère le label rassurant de
« stabilité ».

Wi! Tout ekstremis itilize menm taktik yo. pou yo regle ti zafè pèsonèl yo toujou brige yon kesyon de "estabilite". Yo konprann ke se tout moun ke yo ka bafwe pou tout tan. Ni yo pa pran leson de sa ki pase nan peyi an deja.

Joel li menm, depi yon moun pale, li kouri ak yon koze "koudeta". Depi 2 oubyen 3 moun rasanble anba yon poto limyè, zizye yo bat.
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Message  Marc H Sam 15 Mai 2010 - 9:55

Doub

J'ai lu sans aucun intérêt le papier de Bajeux qui a failli me faire baveux.
Merci d'avoir pensé à moi , à nous .lol
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