Munisthah voye jilbrèt e tonbe fè meya koulpa,okazyon pou manif yo pase vitès

Haïti-ONU
La MINUSTAH exprime des regrets suite à l’intrusion de casques bleus au sein de la Faculté d’Ethnologie

Aucune précision sur d’éventuelles sanctions contre les auteurs du forfait

mardi 25 mai 2010,

Radio Kiskeya


La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a exprimé mardi dans un communiqué ses regrets de l’intrusion la veille de certains de ses soldats dans l’enceinte de la Faculté d’Ethnologie, à Port-au-Prince.

Un haut gradé de la composante militaire de la MINUSTAH devait présenter personnellement les excuses de l’ONU au Doyen de la Faculté d’Ethnologie, informe le communiqué. La MINUSTAH ne fournit cependant aucune précision sur d’éventuelles sanctions qui auraient été prises contre les auteurs du forfait. L’article 34 de la Constitution en vigueur consacre l’inviolabilité de l’enceinte des établissements d’enseignement, hormis les cas de flagrant délit.

Les casques bleus de l’ONU ont fait irruption au siège de la Faculté d’Ethnologie dans le but d’y « appréhender un étudiant qui avait lancé des pierres contre une patrouille de casques bleus », indique le communiqué.

« Il n’est pas convenable de lancer des pierres contre des troupes de l’ONU, et cela constitue une provocation », a déclaré le représentant spécial en Haïti du secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSTAH, Edmond Mulet, cité par le communiqué. M. Mulet a toutefois souligné les soldats onusiens ne devraient pas pénétrer l’enceinte d’une université. « Cet acte a engendré une réponse hostile et nous éloigne de notre véritable travail. Toute notre énergie devrait se focaliser sur nos objectifs conjoints d’aider Haïti à sortir des effets post-séisme, et non de perdre du temps sur des questions relativement mineures », a encore déclaré M. Mulet.

En réaction à ces regrets exprimés par la MINUSTAH, les étudiants de la Faculté d’Ethnologie ont réaffirmé leur détermination à lutter la présence des troupes étrangères en Haïti. L’étudiant Frantz Junior Mathieu qui avait été emmené par les casques bleus brésiliens a fait état de graves sévices que ces derniers lui auraient infligés. Ils lui auraient également formellement exigé de ne plus critiquer la force onusienne qui est venue aider les haïtiens.

En conférence de presse, un groupe d’étudiants, dont Frantz Legros, a annoncé une action en justice contre la MINUSTAH vu qu’il y a eu infraction. Son collègue Iléus Papillon a exigé des casques bleus qu’ils rapportent des objets qu’ils avaient confisqués lors de leur intrusion dans l’enceinte de la faculté.

L’incident du lundi 24 mai à la Faculté d’Ethnologie survient après un autre non moins grave enregistré le 18 mai dernier à Cité Soleil (nord de la capitale) où le responsable de la police, l’inspecteur divisionnaire Rosemond Aristide, a été pris pour cible par des casques bleus alors qu’il procédait au contrôle d’un véhicule suspect. Les tirs n’ont pas atteint le véhicule de la police nationale clairement identifié comme tel. Le porte-parole de la MINUSTAH a expliqué par la suite que les soldats brésiliens fraichement arrivés dans le cadre de la rotation des troupes ne connaissaient pas l’inspecteur de police. [jmd/Radio Kiskeya]