NOUS VOICI RENDUS AU PIED DU MUR…
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NOUS VOICI RENDUS AU PIED DU MUR…
LIBRE OPINION
NOUS VOICI RENDUS AU PIED DU MUR…
Si, au cours des années 1950, on avait prédit aux démocrates haïtiens, tant ceux qui avaient fréquenté les collèges et les universités que ceux qui mettaient en place des associations de toutes sortes et des coopératives rurales afin de refaire le visage traditionnel du Pays, qu’ils se retrouveraient à vivre, cinquante ans plus tard, sur le territoire défiguré d’un État dont on questionne parfois l’existence, ils ne l’auraient jamais cru. La sensibilité nationale était encore tellement vive- on venait à peine de recevoir grâce à l’Exposition Internationale de Port-Au-Prince de 1949 les vœux de prospérité harmonieuse d’un nombre important de peuples amis-que nul ne s’imaginait que Haïti ,qui avait tant lutté pour survivre durant tout le dix-neuvième siècle, se retrouverait, encore une fois, à genoux devant le monde entier.
En effet, qu’Haïti soit placée autour de l’an 2000, sous une tutelle internationale qui n’ose pas dire son nom tant c’est gênant pour ses administrateurs et humiliant pour les citoyens, chacun doit se poser des questions quant à sa part de responsabilité dans cette situation. Personne n’ose écarter du revers de la main le rôle attribué à nos partenaires internationaux, amis réels ou mercantiles, dans la mauvaise satisfaction de nos besoins de peuple sensément indépendant ni, à plus forte raison, celui des nationaux responsables, en première ligne, de la satisfaction des besoins du peuple vu l’utilisation trop souvent personnelle des ressources du Pays. Aucune excuse sérieuse n’est acceptable quand on considère la dégringolade colossale et accentuée que nous vivons en regard des cris d’espoir suscités au début des années 50. Ceux qui ont eu à diriger ce Pays doivent accepter, à peu d’exception près, leur responsabilité pleine et entière car les faits vécus sont tellement évidents et déconcertants qu’un simple ‘’acte de contrition’’ ne suffit pas pour rééquilibrer la balance des devoirs de réparation.
Il aurait suffi de tirer des leçons des événements survenus dans le pays de 1844 à 1915,les quels ont abouti à la première occupation américaine , pour prendre conscience du redressement nécessaire à confirmer vers le milieu du 20ème siècle, et ne pas parvenir à la situation actuelle. Pour cela, il aurait été possible que les forces vives de la Nation , réparties dans des groupes aux intérêts divers, et parfois opposés, acceptassent de dialoguer, sans préalable autre que la Vision des Intérêts Supérieurs d’Haïti en vue d’arriver à des résultats probants susceptibles de sauver la nation de la situation ignominieuse que nous connaissons : pauvreté, corruption, gouvernance faible ou inexistante.
Pourtant des précédents existent, des cas d’ ‘Union sacrée pour sauver un Pays’’, et ils ont été cités en exemple, en temps voulu, pour avoir abouti à des redressements spectaculaires. Deux d’entre eux, à placer dans les 25 dernières années, me viennent spontanément à l’esprit.
Le premier est celui du Chili de Pinochet, régime militaire soutenu tant par une certaine droite chilienne, par de Puissants Pays étrangers que par les grandes compagnies dont une Internationale du cuivre frustrée par la nationalisation de cette ressource naturelle suite à un décret de Salvador Allende. Les partis politiques chiliens, après de multiples conciliabules n’ont pas hésité à s’entendre pour réussir à gagner les élections et à garder,depuis, la faveur du peuple chilien. Pourtant, les tendances démocrates-chrétiennes, socialistes, communistes et autres groupes populaires se déchiraient à belles dents depuis longtemps au Chili , mais les leaders responsables ont considéré que les intérêts du Pays passaient d’abord, et l’avenir a prouvé que le jeu en valait la peine.
En Haïti, lors des élections de 1987, après les événements malheureux de la ruelle Vaillant, le Professeur Leslie Manigat , candidat à la présidence et l’Homme d’affaires Thomas Désulmé, ancien Député, ont appelé les Partis politiques à faire front commun pour tenir tête aux forces anti-démocratiques. Peu d’entre eux ont répondu à l’appel car certains ont estimé pouvoir faire plier les militaires. L’abstention au vote a fragilisé un gouvernement élu qui devenait de plus en plus populaire, et l’appétit des antidémocrates s’est décuplé face à la désunion des Partis.Un autre exemple plus récent, en Asie cette fois, est venu confirmer la nécessité d’une Union sacrée pour sauver un Pays : celui des deux plus importants Partis politiques pakistanais-dont celui de Bénazir Bhutto-farouchement opposés l’un à l’autre, qui n’ont pas hésité à faire front commun , il y a 2 ans, pour permettre aux représentants authentiques du Pays d’accéder au pouvoir, malgré la Toute Puissance du régime militaire.
Il est évident que le peuple surveille et apprécie de tels gestes de concertation de partis qui sollicitent son appui même si la multiplication des objectifs , parfois contradictoires seulement en apparence, vient troubler le citoyen, car l’Éducation Populaire est encore à réaliser. Les programmes des partis politiques comportent des ressemblances parfois étonnantes et, de toute évidence, un Front commun, doublé d’une ‘’restructuration amaigrissante’’ serait indispensable aux yeux du peuple, car des rencontres sans lendemain et sans engagement sérieux ne suffiront pas à créer la confiance nécessaire justifiant un appui solide. Le Peuple nous attend de pied ferme, et les gestes concrets que nous poserons, dans le cadre d’une Union, la plus large possible, pourraient justifier son appui , ou confirmer son doute séculaire quant au sérieux de ceux qui sollicitent son vote. Pour conclure, me viennent à l’esprit ces mots d’Ernest Renan (1823-1892) :
‘’Une nation est une grande solidarité constituée par le sentiment des sacrifices
que l’on a faits, et de ceux que l’on est disposé à faire. Elle suppose un passé ;
elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement,
le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L’existence d’une
d’une Nation est un plébiscite de tous les jours.’’
Jacques B. Brutus
Juriste et Sociologue
Montréal le 15 juillet 2009
NOUS VOICI RENDUS AU PIED DU MUR…
Si, au cours des années 1950, on avait prédit aux démocrates haïtiens, tant ceux qui avaient fréquenté les collèges et les universités que ceux qui mettaient en place des associations de toutes sortes et des coopératives rurales afin de refaire le visage traditionnel du Pays, qu’ils se retrouveraient à vivre, cinquante ans plus tard, sur le territoire défiguré d’un État dont on questionne parfois l’existence, ils ne l’auraient jamais cru. La sensibilité nationale était encore tellement vive- on venait à peine de recevoir grâce à l’Exposition Internationale de Port-Au-Prince de 1949 les vœux de prospérité harmonieuse d’un nombre important de peuples amis-que nul ne s’imaginait que Haïti ,qui avait tant lutté pour survivre durant tout le dix-neuvième siècle, se retrouverait, encore une fois, à genoux devant le monde entier.
En effet, qu’Haïti soit placée autour de l’an 2000, sous une tutelle internationale qui n’ose pas dire son nom tant c’est gênant pour ses administrateurs et humiliant pour les citoyens, chacun doit se poser des questions quant à sa part de responsabilité dans cette situation. Personne n’ose écarter du revers de la main le rôle attribué à nos partenaires internationaux, amis réels ou mercantiles, dans la mauvaise satisfaction de nos besoins de peuple sensément indépendant ni, à plus forte raison, celui des nationaux responsables, en première ligne, de la satisfaction des besoins du peuple vu l’utilisation trop souvent personnelle des ressources du Pays. Aucune excuse sérieuse n’est acceptable quand on considère la dégringolade colossale et accentuée que nous vivons en regard des cris d’espoir suscités au début des années 50. Ceux qui ont eu à diriger ce Pays doivent accepter, à peu d’exception près, leur responsabilité pleine et entière car les faits vécus sont tellement évidents et déconcertants qu’un simple ‘’acte de contrition’’ ne suffit pas pour rééquilibrer la balance des devoirs de réparation.
Il aurait suffi de tirer des leçons des événements survenus dans le pays de 1844 à 1915,les quels ont abouti à la première occupation américaine , pour prendre conscience du redressement nécessaire à confirmer vers le milieu du 20ème siècle, et ne pas parvenir à la situation actuelle. Pour cela, il aurait été possible que les forces vives de la Nation , réparties dans des groupes aux intérêts divers, et parfois opposés, acceptassent de dialoguer, sans préalable autre que la Vision des Intérêts Supérieurs d’Haïti en vue d’arriver à des résultats probants susceptibles de sauver la nation de la situation ignominieuse que nous connaissons : pauvreté, corruption, gouvernance faible ou inexistante.
Pourtant des précédents existent, des cas d’ ‘Union sacrée pour sauver un Pays’’, et ils ont été cités en exemple, en temps voulu, pour avoir abouti à des redressements spectaculaires. Deux d’entre eux, à placer dans les 25 dernières années, me viennent spontanément à l’esprit.
Le premier est celui du Chili de Pinochet, régime militaire soutenu tant par une certaine droite chilienne, par de Puissants Pays étrangers que par les grandes compagnies dont une Internationale du cuivre frustrée par la nationalisation de cette ressource naturelle suite à un décret de Salvador Allende. Les partis politiques chiliens, après de multiples conciliabules n’ont pas hésité à s’entendre pour réussir à gagner les élections et à garder,depuis, la faveur du peuple chilien. Pourtant, les tendances démocrates-chrétiennes, socialistes, communistes et autres groupes populaires se déchiraient à belles dents depuis longtemps au Chili , mais les leaders responsables ont considéré que les intérêts du Pays passaient d’abord, et l’avenir a prouvé que le jeu en valait la peine.
En Haïti, lors des élections de 1987, après les événements malheureux de la ruelle Vaillant, le Professeur Leslie Manigat , candidat à la présidence et l’Homme d’affaires Thomas Désulmé, ancien Député, ont appelé les Partis politiques à faire front commun pour tenir tête aux forces anti-démocratiques. Peu d’entre eux ont répondu à l’appel car certains ont estimé pouvoir faire plier les militaires. L’abstention au vote a fragilisé un gouvernement élu qui devenait de plus en plus populaire, et l’appétit des antidémocrates s’est décuplé face à la désunion des Partis.Un autre exemple plus récent, en Asie cette fois, est venu confirmer la nécessité d’une Union sacrée pour sauver un Pays : celui des deux plus importants Partis politiques pakistanais-dont celui de Bénazir Bhutto-farouchement opposés l’un à l’autre, qui n’ont pas hésité à faire front commun , il y a 2 ans, pour permettre aux représentants authentiques du Pays d’accéder au pouvoir, malgré la Toute Puissance du régime militaire.
Il est évident que le peuple surveille et apprécie de tels gestes de concertation de partis qui sollicitent son appui même si la multiplication des objectifs , parfois contradictoires seulement en apparence, vient troubler le citoyen, car l’Éducation Populaire est encore à réaliser. Les programmes des partis politiques comportent des ressemblances parfois étonnantes et, de toute évidence, un Front commun, doublé d’une ‘’restructuration amaigrissante’’ serait indispensable aux yeux du peuple, car des rencontres sans lendemain et sans engagement sérieux ne suffiront pas à créer la confiance nécessaire justifiant un appui solide. Le Peuple nous attend de pied ferme, et les gestes concrets que nous poserons, dans le cadre d’une Union, la plus large possible, pourraient justifier son appui , ou confirmer son doute séculaire quant au sérieux de ceux qui sollicitent son vote. Pour conclure, me viennent à l’esprit ces mots d’Ernest Renan (1823-1892) :
‘’Une nation est une grande solidarité constituée par le sentiment des sacrifices
que l’on a faits, et de ceux que l’on est disposé à faire. Elle suppose un passé ;
elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement,
le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L’existence d’une
d’une Nation est un plébiscite de tous les jours.’’
Jacques B. Brutus
Juriste et Sociologue
Montréal le 15 juillet 2009
Doub-Sossis- Super Star
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Localisation : Montreal
Loisirs : cockfighting
Date d'inscription : 24/12/2007
Re: NOUS VOICI RENDUS AU PIED DU MUR…
Maintenant nous sommes plus au pied du mur ,mais aux portes de l'enfer ou Lucifer en personne nous invite à entrer le plus vite possible.Malheur à celui par qui le mal arrive.A bon entendeur salut.
Le gros roseau- Super Star
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Nombre de messages : 9664
Localisation : Usa
Loisirs : sport ,internet,stock market
Date d'inscription : 21/08/2010
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