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Dejean Victor

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Message  Invité Ven 11 Mar 2011 - 19:36

Drogue, évasion et résidence pour aînés

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Le Pavillon Marquette comptait 14 pensionnaires au moment... (Photo: Alain Roberge, La Presse)

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Le Pavillon Marquette comptait 14 pensionnaires au moment de sa fermeture, le 23 novembre. Son permis l'autorisait à en accueillir jusqu'à 28, mais le CSSS Jeanne-Mance n'y envoyait plus de patients depuis un moment déjà.

Photo: Alain Roberge, La Presse


Tommy Chouinard
La Presse

(Québec) Le Pavillon Marquette, résidence pour personnes âgées de Montréal, était dirigé jusqu'à tout récemment par un présumé trafiquant de drogue qui se serait évadé d'une prison de Port-au-Prince. Les services y étaient tellement déficients que le CSSS Jeanne-Mance, dans un geste rare, a résilié son contrat et placé les patients ailleurs.

Une source proche du dossier souligne que des lacunes importantes avaient été observées dès 2008 au Pavillon Marquette, dans le Plateau-Mont-Royal. Sans vouloir confirmer l'information, le CSSS Jeanne-Mance reconnaît que sa décision s'explique par une «récurrence des problèmes», «une détérioration de la situation avec les années». Il nie toutefois avoir tardé à intervenir.

Le Pavillon Marquette était une «ressource intermédiaire», ces résidences privées subventionnées par l'État qui sont en plein essor depuis 2005, année où le gouvernement Charest a gelé le nombre de places en CHSLD. Il avait 14 pensionnaires au moment de sa fermeture, le 23 novembre. Son permis l'autorisait à en accueillir jusqu'à 28, mais le CSSS Jeanne-Mance n'y envoyait plus de patients depuis un moment déjà.

Son propriétaire, Déjean Victor, s'est retrouvé dans les pages judiciaires à quelques reprises au cours de la dernière année.

«Plusieurs lacunes»

Le CSSS demeure évasif sur les motifs de sa décision. «De façon générale, on a observé plusieurs lacunes en lien avec des normes de qualité que doivent respecter les ressources intermédiaires. On a fermé cette ressource parce qu'on ne croyait pas qu'elle pouvait s'amender et s'ajuster à ce qui était demandé», a affirmé Josée Proulx, directrice des programmes de services à domicile et de réadaptation.

Ces normes concernent par exemple l'hygiène, la salubrité, l'alimentation, la sécurité des lieux, la surveillance des personnes âgées, le comportement du personnel. «Quand on ferme une ressource, c'est qu'il y a de multiples problèmes», a indiqué Josée Proulx.

Mais quels problèmes y avait-il exactement au Pavillon Marquette? «Le CSSS Jeanne-Mance préfère pour l'instant ne pas entrer dans les détails entourant la fin de l'entente, par respect pour la clientèle et parce qu'on ne connaît pas les suites juridiques de ce dossier», s'est bornée à répéter Mme Proulx au cours de l'entrevue.

Comme seul exemple, elle a indiqué que la résidence n'organisait pas des activités de loisirs chaque jour comme l'exige son contrat. «C'est sûr qu'on ne ferme pas une ressource à cause de ça,?a-t-elle reconnu. Vous me demandez un exemple, je vous en donne un qui fait mon affaire. Est-ce qu'on est obligé d'aller dans les détails pour défendre et motiver une décision qui a été prise dans le réseau public?»

Josée Proulx se dit «satisfaite de l'opération». «Le CSSS a fait son travail», a-t-elle insisté.

Le Curateur public représente 6 des 14 personnes âgées en perte d'autonomie qui étaient hébergées au Pavillon Marquette. Au printemps 2010, à la suite de visites à la résidence, il a prévenu le CSSS que «les services n'y étaient plus adéquats», a affirmé sa porte-parole, Aline Charest, sans vouloir donner de précisions. Chose certaine, il fallait reloger les aînés, selon le Curateur.

Contrat résilié

À peu près au même moment, vers la fin du mois de mai, le CSSS a réévalué les services donnés au Pavillon Marquette. Au terme de l'exercice, il a décidé, en août, de fermer la résidence. Or, le contrat n'a été résilié officiellement que le 23 novembre. «Il a fallu analyser tous les rapports d'évaluation, se positionner sur la récurrence ou non des problèmes, produire une recommandation à l'Agence de Montréal, déterminer comment on allait fermer cette ressource et où on allait replacer la clientèle, il a fallu qu'on obtienne des avis juridiques. C'est sûr qu'il y a un délai, mais on n'était pas en urgence dans ce dossier», a dit Mme Proulx. Selon elle, «on ne peut faire les choses de façon précipitée dans ces dossiers-là, parce que ce sont des personnes vulnérables, et il faut bien s'en occuper quand on fait un changement comme celui-là».

De mai à novembre, le CSSS a dépêché une infirmière à temps plein au Pavillon Marquette «pour s'assurer que tout était conforme aux normes d'administration des médicaments et de soins apportés à la clientèle».

Le 23 novembre, le CSSS Jeanne-Mance a placé les 14 aînés dans une autre ressource intermédiaire du Plateau-Mont-Royal. Étrangement, il a fait appel à des agents de sécurité pour superviser l'opération. «Nous voulions nous assurer que tout se passe bien», s'est contentée de dire Josée Proulx.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201101/25/01-4363690-drogue-evasion-et-residence-pour-aines.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4363718_article_POS1

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Message  Invité Ven 11 Mar 2011 - 19:36


La Presse

(Québec) Personnalité bien connue dans la communauté haïtienne, Déjean Victor a eu des démêlés avec la justice en 2010.

Comme l'avait signalé La Presse le 8 janvier 2010, cet homme d'affaires dans la cinquantaine avait été arrêté pour trafic de drogue en même temps que son frère Abel à l'aéroport de Port-au-Prince, le 30 décembre 2009. Ils s'apprêtaient à revenir au Québec et étaient soupçonnés d'avoir voulu faire entrer au Canada 2,35 kg de cocaïne. Ils avaient été incarcérés à la prison de Port-au-Prince en attendant de passer devant la cour.

Le 12 janvier, jour du séisme meurtrier en Haïti, Victor se serait évadé à la faveur de l'effondrement de la prison, a écrit Rue Frontenac le 9 février. Il aurait réussi à rentrer au pays à bord de l'un des avions qui rapatriaient les ressortissants canadiens. Il se trouve depuis à Montréal.

En février 2010, Déjean Victor a dit à TVA qu'il n'avait rien à se reprocher et qu'il avait «coupé les ponts» avec son frère. La Presse a tenté en vain de joindre M. Victor, par téléphone et par courriel.

Pas de demande d'extradition

De son côté, pour expliquer la présence d'un présumé fugitif au Québec, l'Agence des services frontaliers du Canada a indiqué qu'elle ne peut renvoyer du pays un citoyen canadien; c'est le cas de M. Victor. Les autorités haïtiennes, qui en ont plein les bras depuis le séisme, n'auraient pas fait de demande d'extradition au Canada.

Le 15 juin 2010, Déjean Victor a été reconnu coupable de fraude fiscale. Lui et ses deux sociétés - Taxi Dejean et Taxi Merlande - se sont vu imposer des amendes totalisant 404 000$ pour avoir omis de déclarer des sommes perçues à titre de TVQ et de TPS entre septembre 2005 et mai 2006.

Déjean Victor est propriétaire du Pavillon Marquette mais aussi du complexe Cristina, qui comprend un centre de banquets et une salle de spectacle. En décembre, la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) a suspendu les permis de vente d'alcool de l'établissement de Saint-Léonard. Mais M. Victor a porté la décision devant le Tribunal administratif du Québec. La décision de la RACJ est ainsi suspendue.

Lors de deux visites à l'automne 2009, les policiers avaient saisi au total plus de 310 litres d'alcool qui n'avaient pas été achetés à la SAQ. Les contenants n'étaient pas timbrés.

Le complexe Cristina a notamment été l'hôte du Festival international de musique haïtienne de Montréal. Sur son site internet, on voit des photos de Déjean Victor en compagnie de la star du hip-hop Wyclef Jean, du président haïtien, René Préval, et du boxeur Jean Pascal.


http://www.cyberpresse.ca/vivre/sante/201101/26/01-4363718-les-demeles-judiciaires-de-dejean-victor.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4378119_article_POS1

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