PÉROU: Sur les plages, les classes sociales s’affrontent...
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PÉROU: Sur les plages, les classes sociales s’affrontent...
PÉROU / Sur les plages, les classes sociales s’affrontent pacifiquement
L’Operativo Empleada Audaz - Opération employée [de maison] audacieuse - a rapetissé en plein été austral la haute société péruvienne sur les plages exclusives de la zone balnéaire d’Asia, en bordure de l’océan Pacifique, à 100 km au sud de Lima.
Des femmes en tenue bleu marine de soubrette ou bonne d’enfants, d’autres portant, comme la plupart de leurs compagnons, un tee-shirt frappé du slogan « basta de racismo » (ras-le-bol du racisme), soit au moins 700 intrus se réclamant des droits de l’homme sous le soleil d’un dimanche 28 janvier, ont foulé le sable des privilégiés riches et blancs (quoique bronzés) de ce Malibu andin.
Une audace sans précédent, même si au Pérou, présidé par le social-démocrate Alan Garcia, la Loi 26856 affirme que toutes les plages sont d’usage public. Mais sur celles d’Asia, sentinelles et barrières filtrent les catégories. Feu vert à l’opulence de style occidental et feu rouge aux visiteurs autochtones quechuas s’ils semblent venus à dos de lama plutôt qu’en Mercedes ou 4x4 long.
En plus, les bonnes, quasi toutes indigènes et obligatoirement en uniforme et tablier sur le littoral d’Asia pour y assister les bambins de l’élite, n’ont pas droit à la baignade ou, au mieux, seulement au crépuscule, vers 19h.
Cette description d’un apartheid péruvien est peut-être exagérée. Elle a en tout cas permis à l’Association de Coordination nationale des droits de l’homme et à la section péruvienne d’Amnesty International de mobiliser les centaines de volontaires de l’Operativo Empleada Audaz. Arrivés en cars et voitures, ils ont débordé les contrôles, formant une chaîne humaine avant de s’ébaudir entre parasols et bikinis des estivants du Tout-Lima. Un jour de fête et de revanche à la fois.
Pacifique, soulevant étonnement et curiosité paisibles de ceux qu’elle visait, la manifestation unissait jusque dans les vagues nurses, bonnes, syndicalistes, artistes, professeurs, altermondialistes, ainsi que les parlementaires indiennes Hilaria Supa et Maria Sumire, du parti d’Ollanta Humala, le poulain d’Hugo Chavez.
Selon ses promoteurs, l’invasion plébéienne des plages d’Asia devrait servir d’avertissement et de symbole. « Il s’agit que les lois soient désormais respectées », clame Hilaria Supa.
« Qu’une employée de maison ne puisse pas se baigner sur la même plage que les enfants dont elle s’occupe relève d’une certaine culture de discrimination et de mauvais traitements qui existent dans notre pays », commente Susana Villaran, ex-ministre péruvienne de la Femme et du Développement social.
Mariano Peña, président d’une association de propriétaires d’immeubles de la zone d’Asia, rejette les accusations. Soupçonnant les associations de droits de l’homme d’avoir monté l’Operativo Empleada Audaz à des fins publicitaires pour mieux récolter des fonds, il affirme ne connaître « aucune norme obligeant les employées de maison à porter un uniforme ni, à leur égard, la moindre restriction verbale ou écrite aux baignades en mer ».
Mais le « Manifeste de l’employée audacieuse » diffusé par Amnesty International-Pérou taxe clairement Asia de « racisme et discrimination ».
Source : LatinReporters.com
lundi 5 mars 2007
L’Operativo Empleada Audaz - Opération employée [de maison] audacieuse - a rapetissé en plein été austral la haute société péruvienne sur les plages exclusives de la zone balnéaire d’Asia, en bordure de l’océan Pacifique, à 100 km au sud de Lima.
Des femmes en tenue bleu marine de soubrette ou bonne d’enfants, d’autres portant, comme la plupart de leurs compagnons, un tee-shirt frappé du slogan « basta de racismo » (ras-le-bol du racisme), soit au moins 700 intrus se réclamant des droits de l’homme sous le soleil d’un dimanche 28 janvier, ont foulé le sable des privilégiés riches et blancs (quoique bronzés) de ce Malibu andin.
Une audace sans précédent, même si au Pérou, présidé par le social-démocrate Alan Garcia, la Loi 26856 affirme que toutes les plages sont d’usage public. Mais sur celles d’Asia, sentinelles et barrières filtrent les catégories. Feu vert à l’opulence de style occidental et feu rouge aux visiteurs autochtones quechuas s’ils semblent venus à dos de lama plutôt qu’en Mercedes ou 4x4 long.
En plus, les bonnes, quasi toutes indigènes et obligatoirement en uniforme et tablier sur le littoral d’Asia pour y assister les bambins de l’élite, n’ont pas droit à la baignade ou, au mieux, seulement au crépuscule, vers 19h.
Cette description d’un apartheid péruvien est peut-être exagérée. Elle a en tout cas permis à l’Association de Coordination nationale des droits de l’homme et à la section péruvienne d’Amnesty International de mobiliser les centaines de volontaires de l’Operativo Empleada Audaz. Arrivés en cars et voitures, ils ont débordé les contrôles, formant une chaîne humaine avant de s’ébaudir entre parasols et bikinis des estivants du Tout-Lima. Un jour de fête et de revanche à la fois.
Pacifique, soulevant étonnement et curiosité paisibles de ceux qu’elle visait, la manifestation unissait jusque dans les vagues nurses, bonnes, syndicalistes, artistes, professeurs, altermondialistes, ainsi que les parlementaires indiennes Hilaria Supa et Maria Sumire, du parti d’Ollanta Humala, le poulain d’Hugo Chavez.
Selon ses promoteurs, l’invasion plébéienne des plages d’Asia devrait servir d’avertissement et de symbole. « Il s’agit que les lois soient désormais respectées », clame Hilaria Supa.
« Qu’une employée de maison ne puisse pas se baigner sur la même plage que les enfants dont elle s’occupe relève d’une certaine culture de discrimination et de mauvais traitements qui existent dans notre pays », commente Susana Villaran, ex-ministre péruvienne de la Femme et du Développement social.
Mariano Peña, président d’une association de propriétaires d’immeubles de la zone d’Asia, rejette les accusations. Soupçonnant les associations de droits de l’homme d’avoir monté l’Operativo Empleada Audaz à des fins publicitaires pour mieux récolter des fonds, il affirme ne connaître « aucune norme obligeant les employées de maison à porter un uniforme ni, à leur égard, la moindre restriction verbale ou écrite aux baignades en mer ».
Mais le « Manifeste de l’employée audacieuse » diffusé par Amnesty International-Pérou taxe clairement Asia de « racisme et discrimination ».
Source : LatinReporters.com
lundi 5 mars 2007
gwotoro- Super Star
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