Fanmi lavalas, plus prêt du peuple ?

Après les dernières élections, les partis politiques tentent, presque tous, de se refaire une santé. Ils travaillent afin de reparaître sur la scène politique après avoir été battus par un outsider prônant le changement du système actuel.

Maryse Narcisse, coordonnatrice du comité exécutif de Fanmi lavalas, ne semble pas être atteinte par ce discours parce que, dit-elle, son parti a été exclu du dernier processus électoral. « Exclure un parti ne contribue pas à renforcer la démocratie dans le pays », explique-t-elle.

Toutefois, elle refuse de parler du retour de son parti sur la scène politique puisque, dit-elle, « Fanmi lavalas a toujours été et est toujours sur le terrain à travailler aux côtés de la majorité, et à l’accompagner dans ses revendications ». D’ailleurs, la coordonnatrice a. i inscrit le retour en Haïti de Jean-Bertrand Aristide dans le cadre de cette grande mobilisation. Une lutte longue et intense.

Lavalas a un bras politique : l’organisation politique Fanmi lavalas, et un bras social, la Fondation Aristide. Plus de cent mille jeunes participent actuellement à divers ateliers de formation (informatique, droits humains, agriculture, musique ...) à travers la ligue de la jeunesse. De plus, l’université de la Fondation vient d’ouvrir à nouveau ses portes pour accueillir plus d’une centaine d’étudiants en médecine.

Les actions politiques de Fanmi lavalas

Pour renouveler la direction du parti, madame Narcisse annonce pour bientôt l’organisation du congrès de Fanmi lavalas afin de prendre part aux prochaines joutes électorales. « L’objectif de tout parti, c’est d’arriver aux pouvoir. Pour cela, un seul chemin : les élections. De plus, quand on a un programme, une vision et des objectifs, si on reste en dehors du pouvoir, ce programme, cette vision et ces objectifs resteront des vœux pieux », dit Maryse Narcisse. Le congrès leur permettra de renforcer les structures de l’organisation et partir à la conquête du pouvoir perdu depuis 2004.

Pourquoi vouloir reprendre le pouvoir ? « Ce n’est pas pour un tremplin social, ni pour des agendas individuels, mais pour amener des changements importants dans le pays, renforcer la démocratie et défendre la souveraineté nationale. C’est pour pouvoir continuer à promouvoir le progrès politique, économique, social et culturel de tous les Haïtiens à travers un État de droit. C’est ce qui est inscrit dans notre programme politique Investir dans l’humain », précise Maryse Narcisse.

Le discours de rupture scandé par le président Martelly à l’encontre des dirigeants politiques des vingt-cinq dernières années ne semble pas atteindre Fanmi lavalas. Cette structure politique fait le bilan de son passage à la tête de l’État. « Nous avions eu des obstacles qui nous ont ralentis dans notre course. Il ne faut pas minimiser les réalisations de Lavalas. Construction de 195 écoles primaires, 104 écoles secondaires. Mise sur pied des programmes de subvention de matériel, de cantine et de bus scolaires. Donc nous aimerions faire beaucoup plus. Pour cela, nous allons partir à la conquête du pouvoir », a soutenu le docteur Narcisse.

Financement

Comme tous les partis politiques, Fanmi lavalas dit compter sur la cotisation de ses membres et des subventions des sympathisants de l’organisation. « Admettons que chaque membre verse cinq gourdes par mois, seulement pour le département de l’Ouest, cela ferait cinq millions de gourdes pour Fanmi lavalas », se réjouit madame Narcisse. « Il est vrai que la situation économique est très difficile, pour cela nous ne mettons pas trop de pression sur nos membres, même s’ils doivent répondre à leurs devoirs », explique-t-elle. Aucune autre source de financement pour le parti de Jean-Bertrand Aristide, qui joue actuellement le rôle de conseiller exceptionnel. Pourtant, au dernier congrès, il a été élu représentant national de l’organisation. Cependant, il choisit de travailler dans le domaine de l’éducation.

Fanmi lavalas et sa nébuleuse

Pour être membre de Fanmi lavalas, il faut n’être membre d’aucune autre structure politique. Cependant, madame Narcisse souligne à l’attention de tous que faire partie d’une organisation ce n’est pas pour la vie. Donc, il peut toujours y avoir scission. « Respecter le droit de chaque membre de l’organisation est important. Quand un membre décide que l’organisation ne répond plus à ses attentes, c’est son droit le plus entier qu’il se positionne autrement. Et nous apprécions cela », affirme Maryse Narcisse.

Pourtant, l’ancien candidat à la présidence sous la bannière de Lavni, Yves Christallin, se réclame toujours de Fanmi lavalas, que d’autres membres influents ont abandonné. On peut citer par exemple Mario Dupuis, ancien porte-parole du président Aristide et actuel conseiller en communication du président Martelly. De plus, les partis dérivant de Fanmi lavalas sont nombreux : Ansanm nou fò, Lavni, Veye yo, Pont... Pour le docteur Narcisse, ils sont beaucoup plus à intégrer le parti, pour cela mieux vaut se concentrer sur les entrées plutôt que sur les sorties, question de les utiliser à bon escient.

Ces zestes de division devraient constituer un handicap pour Fanmi lavalas. Pourtant, Maryse Narcisse dit que la faiblesse de Fanmi lavalas c’est plutôt les difficultés rencontrées au pouvoir et qui les ont empêchés de réaliser le programme Investir dans l’humain dans toute son intégralité. Pis, Fanmi avalas au pouvoir n’avait pas de financement international. « Nous ne devions compter que sur les ressources locales, ce qui a été notre plus grande faiblesse. »

Quant aux forces, Maryse Narcisse nous dit que le peuple croit en Lavalas et qu’il s’y reconnaît. « La majorité nous fait confiance et sait que nos objectifs vont dans le sens de leurs intérêts », se vante la coordonnatrice.

À tous les Haïtiens, Maryse Narcisse, au nom de la Fanmi lavalas, adresse ce message : « Haïti est notre pays. L’union fait la force doit être aujourd’hui le slogan qui nous rallie afin que nous reprenions en main la destinée du pays et arriver à récupérer notre dignité et notre souveraineté. »

Créé en 1996, Fanmi lavalas n’a pas été habilité à participer aux dernières élections pour n’avoir pas présenté le mandat notarié signé du représentant national, alors en exil.
James Dufresne

http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=26430&idtypetexte=

La confusion persiste toujours au sein de cette famille . On est à se demander qui est le véritable porte-parole du parti Fanmi Lavalas? Le parti va-t-il dégager un nouveau leadership politique ?

Non ,il n'y a pas de confusion ;depuis quelque temps DR MARYSE NARCISSE parle au nom de l'organisation avec l'assentiment du CHAIRMAN EMERITUS.

Joel a écrit:Non ,il n'y a pas de confusion ;depuis quelque temps DR MARYSE NARCISSE parle au nom de l'organisation avec l'assentiment du CHAIRMAN EMERITUS.

Si c'est le cas , j'aimerais qu'elle prenne position dans ce débat (la dérive anti-démocratique de la présidence).