Lettre de Michel Dumont à Michel Martelly
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Lettre de Michel Dumont à Michel Martelly
Monsieur le Président, un peu de respect pour la presse…
AlterPresse / dimanche 6 novembre 2011
Lettre de Michel Dumont, Grand reporter ARTE TV
Au Président Michel Martelly
Monsieur le Président,
Voilà plus de trois décennies que je parcours le monde pour exercer ce métier de journaliste qui est le mien. Haïti fait partie de ces pays que je suis depuis longtemps, un pays auquel je me suis attaché au fil des années en constatant le courage d’un peuple que rien n’a épargné : ni les éléments, ni les égarements d’hommes avides de pouvoir, d’argent et rarement du sort de leur peuple.
J’ai couvert, comme on dit dans notre jargon journalistique, les périodes Aristide, Préval. J’ai suivi la dernière campagne électorale et votre accession aux plus hautes fonctions de l’Etat. Et je me suis promis de venir, six mois plus tard, constater comment un homme ne faisant pas partie du sérail politique haïtien, une super vedette du monde de la musique, avait endossé les habits de Président de la République.
J’ai donc pris contact, fin septembre, avec les services de communication du Palais. En précisant que je voulais faire un portrait de M Martelly, qu’il me faudrait pouvoir le suivre dans ses activités et bien sûr pouvoir l’interviewer. J’ai insisté sur le fait que ma chaîne de télévision n’accepterait de m’envoyer en Haïti que si j’avais les assurances nécessaires et, seulement, à cette condition.
J’ai reçu, début octobre, l’accord de votre service de communication, avec une date d’interview fixée au 27 octobre et l’assurance que je pourrais vous suivre dans vos activités officielles.
Nous avons donc décidé de nous rendre en Haïti du 19 au 29 octobre. Le 20, j’ai rencontré votre responsable communication en charge de la presse étrangère qui m’a confirmé le rendez-vous du 27 et m’a assuré que le reportage se ferait « sans problème ». J’ai également rencontré votre porte parole. Mêmes assurances. Les jours ont défilé, à chacun de mes appels, nombreux et de plus en plus pressants, la même réponse « pas d’inquiétude, cela va se faire ».
Et puis, subitement, silence radio. Vos collaborateurs se sont mis aux abonnés absents. Appels téléphoniques, textos, courriels sont restés lettre morte.
Je vous ai rencontré incidemment lors de l’installation de votre ministre des Affaires Etrangères. Et je me suis permis de vous interpeller en vous rappelant que j’étais en Haïti spécialement pour vous rencontrer. « Ce n’est ni le moment, ni le lieu » m’avez-vous répondu. Soit, mais le 27 j’ai appris que vous partiez aux Etats-Unis… Et le 29, j’ai regagné la France sans le reportage prévu.
De mes nombreuses années de journaliste, j’ai vu des reportages ne pouvoir se faire pour telle ou telle raison mais jamais lorsque j’avais fait les demandes officielles et reçu les accords préalables et nécessaires. Ainsi en a-t-il été par exemple lorsque je suis venu en Haïti rencontrer MM Aristide, Latortue et Préval.
Je peux comprendre, Monsieur le Président, que vous ayez autre chose à faire que de recevoir un journaliste de la télévision française ARTE. Mais alors pourquoi ne pas me le signifier via vos services de communication. Cela aurait permis à ma chaîne d’économiser le coût d’un voyage inutile.
Je regrette par-dessus tout le mépris de vos collaborateurs. Et leur manque de professionnalisme. Se mettre aux abonnés absents quand on se dit « communicants » quelle ironie ! Que pas un d’entre eux n’ait eu le courage et la politesse de m’informer des événements, quelle édifiante leçon !
Monsieur le Président, un peu de respect pour la presse, est-ce trop demander ?
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma respectueuse considération.
Michel Dumont
Grand reporter ARTE TV
Michel.dumont@arte.tv
AlterPresse / dimanche 6 novembre 2011
Lettre de Michel Dumont, Grand reporter ARTE TV
Au Président Michel Martelly
Monsieur le Président,
Voilà plus de trois décennies que je parcours le monde pour exercer ce métier de journaliste qui est le mien. Haïti fait partie de ces pays que je suis depuis longtemps, un pays auquel je me suis attaché au fil des années en constatant le courage d’un peuple que rien n’a épargné : ni les éléments, ni les égarements d’hommes avides de pouvoir, d’argent et rarement du sort de leur peuple.
J’ai couvert, comme on dit dans notre jargon journalistique, les périodes Aristide, Préval. J’ai suivi la dernière campagne électorale et votre accession aux plus hautes fonctions de l’Etat. Et je me suis promis de venir, six mois plus tard, constater comment un homme ne faisant pas partie du sérail politique haïtien, une super vedette du monde de la musique, avait endossé les habits de Président de la République.
J’ai donc pris contact, fin septembre, avec les services de communication du Palais. En précisant que je voulais faire un portrait de M Martelly, qu’il me faudrait pouvoir le suivre dans ses activités et bien sûr pouvoir l’interviewer. J’ai insisté sur le fait que ma chaîne de télévision n’accepterait de m’envoyer en Haïti que si j’avais les assurances nécessaires et, seulement, à cette condition.
J’ai reçu, début octobre, l’accord de votre service de communication, avec une date d’interview fixée au 27 octobre et l’assurance que je pourrais vous suivre dans vos activités officielles.
Nous avons donc décidé de nous rendre en Haïti du 19 au 29 octobre. Le 20, j’ai rencontré votre responsable communication en charge de la presse étrangère qui m’a confirmé le rendez-vous du 27 et m’a assuré que le reportage se ferait « sans problème ». J’ai également rencontré votre porte parole. Mêmes assurances. Les jours ont défilé, à chacun de mes appels, nombreux et de plus en plus pressants, la même réponse « pas d’inquiétude, cela va se faire ».
Et puis, subitement, silence radio. Vos collaborateurs se sont mis aux abonnés absents. Appels téléphoniques, textos, courriels sont restés lettre morte.
Je vous ai rencontré incidemment lors de l’installation de votre ministre des Affaires Etrangères. Et je me suis permis de vous interpeller en vous rappelant que j’étais en Haïti spécialement pour vous rencontrer. « Ce n’est ni le moment, ni le lieu » m’avez-vous répondu. Soit, mais le 27 j’ai appris que vous partiez aux Etats-Unis… Et le 29, j’ai regagné la France sans le reportage prévu.
De mes nombreuses années de journaliste, j’ai vu des reportages ne pouvoir se faire pour telle ou telle raison mais jamais lorsque j’avais fait les demandes officielles et reçu les accords préalables et nécessaires. Ainsi en a-t-il été par exemple lorsque je suis venu en Haïti rencontrer MM Aristide, Latortue et Préval.
Je peux comprendre, Monsieur le Président, que vous ayez autre chose à faire que de recevoir un journaliste de la télévision française ARTE. Mais alors pourquoi ne pas me le signifier via vos services de communication. Cela aurait permis à ma chaîne d’économiser le coût d’un voyage inutile.
Je regrette par-dessus tout le mépris de vos collaborateurs. Et leur manque de professionnalisme. Se mettre aux abonnés absents quand on se dit « communicants » quelle ironie ! Que pas un d’entre eux n’ait eu le courage et la politesse de m’informer des événements, quelle édifiante leçon !
Monsieur le Président, un peu de respect pour la presse, est-ce trop demander ?
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma respectueuse considération.
Michel Dumont
Grand reporter ARTE TV
Michel.dumont@arte.tv
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