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Le virus ebola haitien de la démission

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Le virus ebola haitien de la démission - Page 2 Empty Le virus ebola haitien de la démission

Message  Invité Jeu 11 Déc 2014 - 14:28

Rappel du premier message :

La liberté politique implique que chaque citoyen peut tour à tour être gouvernant et gouverné. Cela signifie que la question de l’alternance politique entre majorité et opposition est au cœur de système démocratique. Cependant, l’alternance politique inhérente à la démocratie représentative, ne se concrétise qu’à la suite de consultation électorale prévue par les dispositions électorales.

De cette logique légaliste,  il en résulte que l’élu mandaté par le peuple, pendant une durée déterminée aux fins de le représenter, ne peut se voir dépouiller de son pouvoir avant le terme fixé par les prescriptions électorales. Le respect de la légalité constitutionnelle permet de garantir l’équilibre politique et le fonctionnement régulier des institutions, quels que soient les divergences idéologiques et politiques entre majorité et opposition pendant le mandat afin d’éviter le chaos politique généralisé.

Si cette simple évidence est universellement admise dans le concert des nations, tel n’est pas le cas au pays de Jean Jacques Dessalines où il est quasiment impossible pour les gouvernants  haïtiens démocratiquement élus d’achever leur mandat électoral.  Hier, c’était « démission démission Aristide» Aujourd’hui « c’est démission démission  Martelly ». C’est à se demander si les erreurs du passé servent à quelque chose en Haïti.

Depuis l’avènement de la démocratie en Haïti, les crises politiques se succèdent tous les deux ou trois ans. De 1986 à nos jours, on compte onze chefs d’Etat haïtiens, alors que dans la plupart des Etats démocratiques, on dénombre en moyenne pour la même période trois ou quatre chefs d’Etat. De fait, l’Etat haïtien a donc connu plus d’alternance politique  que tous les autres Etats du monde, elle est incontestablement la championne du monde de l’alternance politique.

Un tel constat ne devrait-il pas impulser une profonde réflexion dans l’esprit des  grands défendeurs de la démocratie ? L’instabilité politique engendrée par ces alternances profite t-elle au peuple souverain?Dès lors qu’une majorité est mise en échec par l’opposition avant le terme de son mandat pour des raisons politiques, la nouvelle majorité n’est-elle pas condamnée à subir le même sort que l’ancienne ?  Ne vient-il jamais à l’esprit de l’haïtien honnête de cesser de tourner comme une toupie dans le cercle vicieux de l’alternance provoquée pour mieux embrasser le cercle vertueux du contrat électoral qui unit les électeurs au gouvernant.

A l’exception de quelques âmes bénies par la tradition démocratique, à l’instar du défunt Manigat et quelques techniciens de haut vol ayant bénéficié d’expériences  dans les institutions internationales, peu d’haïtiens comprennent les enjeux démocratiques relatifs au paradigme de la légalité. Qu’il soit ouvrier ou ingénieur, l’haïtien, animal trop politique, n’a pas encore compris en deux siècles d'existence les subtilités du rechtstraat.

La confusion entre légalité et légitimité dans l’imaginaire collectif est telle qu’il est quasiment impossible d’entamer un dialogue courtois avec les uns et les autres sur la nécessité de stabiliser politiquement le pays. Chaque camp voit midi à sa porte. Quand les libéraux sont au pouvoir, les gauchos crient démission dans la rue, quand les gauchos sont au pouvoir, les libéraux hurlent démission à Washington. Il est impossible de tracer une ligne de démarcation  entre ces deux mouvances  aux fins de déterminer laquelle est réactionnaire ou progressive.

Le premier problème politique à résoudre en Haïti est celui de l’instabilité politique afin de permettre un développement durable de l’économie. Or, les deux extrémités politiques dont il est question ici sont totalement insensibles à cette problématique, laquelle est pourtant le point névralgique à partir duquel, un compromis raisonnable devrait être trouvé.

Depuis la signature de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et les pactes relatifs aux droits civils et politiques de 1966, il est généralement admis que seule la violation des droits fondamentaux et de la constitution peut éventuellement constituer un motif acceptable pour le renversement d’un Président de la République. L’impopularité ou l’absence de légitimité ne peut pas être en soi une justification de nature à exiger la démission d’un gouvernement démocratiquement élu. La seule sanction démocratiquement envisageable est celle des urnes.  Or, en Haïti, n’importe quel conflit social ou politique est toujours un prétexte pour exiger la démission du gouvernement en place. C’est pourquoi, Haïti est considérée comme un Etat paria dont l’espace politique ressemble à un zoo politique où la règle de droit n’a pas droit de cité.

La situation politique actuelle en Haïti démontre, s’il en était encore besoin, cette exception politique et culturelle haïtienne.

Alors qu’aujourd’hui dans la majorité des nations, l’opposition politique discute pacifiquement les projets des gouvernements dans les enceintes de la représentation nationale ou dans les médias. En Haïti, l’opposition haïtienne, désireuse d’exercer le pouvoir appelle une section du peuple à faire les trottoirs en vue de demander la démission d’un Président élu par la majorité. C’est systématiquement le modus vivendi des contestataires du pouvoir en Haïti, quel que soit leur ADN politique.

Dans un contexte de crise, aucun Etat n’échappe aux dissensions idéologiques ou à la délégitimation du pouvoir. Par exemple, en France, le Président Hollande souffre d’un déficit majeur de légitimité (14% d’opinions favorables dans les sondages), aucun parti politique français n’a songé à demander sa démission dans les rues. Aux Etats unis, le Président Obama a vu son image se dégrader au fur et à mesure de son mandat, mais le parti républicain n’a pas pour autant exigé sa démission.

Pourquoi en cas de divergences politiques Haïti, voit-on apparaître sur l’épiderme politique haïtien les symptômes du virus Ebola de la démission,  alors même que celles-ci sont consubstantielles au jeu démocratique?

La situation politique actuelle illustre cette perpétuelle problématique des divergences idéologiques qui phagocytent le corps social haïtien. Il n’est pas nécessaire d’être Cassandre pour prédire le chaos à venir dans les mois suivants. Chaos qui ne profitera pas au peuple. Si le chaos profitait au peuple, trois décennies  suffiraient à le prouver.

Face à ce paradoxe, une question inéluctable frappe l’esprit de l’observateur : y-a-t-il une fatalité qui explique l’attachement de l'haïtien de gauche comme de droite, quelle qu’en soit ses origines ethniques ou sociales, à vouloir systématiquement mettre fin, de façon prématurée, au mandat confié par le peuple à ses représentants, au mépris de toutes les règles élémentaires de la démocratie représentative ?

En résumé, rien ne peut justifier, à l’exception d’atteintes graves aux principes fondamentaux garantis par le droit international, l’appel à la démission d’un gouvernement élu pour des raisons politiques. La démocratie représentative et la stabilité des affaires exigent que tout gouvernement doit avoir la possibilité de terminer le mandat confié par le peuple souverain. La souveraineté populaire n’appartient pas à une section du peuple et encore moins aux politiciens, lesquels à la manière des matadors agitent le chiffon rouge pour exciter le peuple dans le but inconscient de lui planter dans le garrot les banderilles de la trahison. C’est une escroquerie intellectuelle que de faire croire que pour bâtir la démocratie, il faudrait déconstruire la démocratie.


Dernière édition par Louverture le Mer 14 Jan 2015 - 13:52, édité 2 fois

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Message  Invité Mer 14 Jan 2015 - 13:49

Article 150: de la constitution haïtienne de 1987 amendée

Le Président de la République n'a d'autres pouvoirs que ceux que lui attribue la Constitution.

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Message  Joel Mer 14 Jan 2015 - 15:19

Ami LOUVERTURE;
Quand vous demandez le concours de CONSTITUTIONALISTES ,de quoi parlez vous?
Vous pouvez avoir 10 de ces pretendus constitutionalistes,ilsvous donneront 10 differentes interpretations ;tout depend dans quel camp ou ils ou elles sont.

Il y a une myriade de situations que la CONSTITUTION ne prevoit pas comme les COUPS D'ETAT par example.
MARTELLY ne voulait pas de LEGISLATURE qui lui etait hostile;le but.en bon DUVALIERISTE,etait de depenser l'argent de l'ETAT comme bon lui semble.

MARTELLY n'a pas vraiment de force persuasive .Apres tout c'est un pays de plus de 10 MILLIONS d'HABITANTS.
Il depend de la REACTION de la communaute internationale.
Vous etes partiel a MARTELLY mais si les petits groupes qui l'appuient ne prennent pas precautions ;il entrainera toute la charpente duvalieriste GNBis avec lui!

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Message  Invité Mer 14 Jan 2015 - 16:47

Il n'y a pas de dissolution. Nous sommes dans une situation de fait.. de facto dit Marc.. Joel, il n' y a pas de communauté internationale en Haiti, il y a les Etats unis d'Amérique. Je pense que l'administration Obama manipule les députés et Martelly. Je me trompe peut être. At the end, c'est l'haitien qui sera le dindon de la farce.. thanksgiving no thanks.

Pour comprendre ce qui se trame, il faut avoir à l'esprit une seule question. Pourquoi, Lamothe grand représentant des lobbys économiques occidentaux a démissionné? Faites moi confiance, ce n'est pas la faute à Martelly.. Il y a des centrifugeuses qui attirent le chanteur dans un pis aller politique.

Il ne faut pas tirer sur l'ambulance..

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Message  Joel Mer 14 Jan 2015 - 17:47

Ceux qui se laissent manipuler sont tout simplement une bande d'imbeciles.

Les ETATS UNIS ces derniers temps ne donnent pas un"rat's ass" ,oui ils seront les dindons de la farce.
Tout ce monde qui avait ecoute les ETATS UNIS pour faire des COUPS D'ETAT ,mange de la prison dans la parlance haitienne.
Ces gens continuent d'ecouter les AMERICAINS qui les conseillent d'acheter des bourriques pendant la saison pluvieuse et s'en vont pendant la periode de la secheresse quand il n'y a plus d'herbes pour ces bourriques.

Les PRISONS DE L'AMERIQUE du SUD sont remplis de ceux qui avaient fait des coups d'ETAT pour les AMERICAINS.
Au CHILI ,une prison speciale avait ete bati pour les mettre:civils et militaires.
Si certains veulent ecouter OBAMA ou n'importe lequel d'entre eux ;c'est leur affaire.

Oui,dindons de la farce ,ils pourront etre!

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Message  Invité Mer 14 Jan 2015 - 18:42

Vous dites souvent que l'Amérique don't give a rat's ass des pays latino-caraibéens. C'est un jugement contestable. Ce qui est vrai, l'Amérique n'a plus les moyens d'être le gendarme du monde. L'Amérique s'est retirée de l'Afghanistan, de l'Irak, elle n'a pas voulu s'engager en Lybie ou en Syrie, voire s'embourber dans l'aventure en Iran. Elle préfère que d'autres fassent le boulot (en Lybie, Mali, Cote d'ivoire, Ukraine). . Il faut comprendre qu'il y a une raison à cette nouvelle stratégie. Elle n'a plus les moyens de sa politique. Mais, elle contrôle par des moyens diplomatiques sa zone d'influence. L'uncle Sam intervient mais à travers des think tanks financés par des mécènes qui y ont intérêt..

Il faut regarder les écrits des stratèges américains pour comprendre que la doctrine d'Obama diffère des néo conservateurs qui étaient des va t-en-guerre pour des motifs qui ne servaient pas les intérêts des américains. Ce n'est un secret pour personne.

La théorie du big stick est aujourd'hui étroitement confinée afin de protéger les intérêts américains dans un contexte de déflation. L'administration d'Obama ne fait que d'appliquer la devise de Jonh Mc cain, à savoir: talk softly and carry a big stick. Mais, il ne faut pas se leurrer, (Haiti is in the backyard of the US.)

Depuis  2008, l'influence américaine ne s'incarne plus dans la violence démesurée mais dans l'affluence d'une séduction contrôlée. Donc, oui l'Amérique contrôle la politique haïtienne à travers les lobbys économiques. C'est une affaire de gros sous pas de géo-politique. Posez la question à Clinton, il ne vous dira pas le contraire. Peut être que oui.

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Message  Joel Jeu 15 Jan 2015 - 6:14

LOUVERTURE;

La politique du "backyard" c'est la politique d'hier.Il y a des pays qui sont dans l'arriere cours des ETATS UNIS qui font a leur guise.

Quel pays qui n'est pas plus dans le "backyard" des ETATS UNIS plus que le NICARAGUA.
Quand JEB BUSH etait gouverneur de la FLORIDE et son frere etait PRESIDENT il avait dit au nom de son FRERE que les ETATS UNIS n'accepteraient pas une REELECTION de DANIEL ORTEGA ;c'etait un avertissement au peuple NICARAGUEYEN.
Que c'etait il passe .LES NICARAGUEYENS avaient reelu DANIEL ORTEGA.

Avec la presence de la CHINE,de l'INDE ,a la recherché de matieres premieres et la montee du BRESIL ;la politique a change en AMERIQUE LATINE.
Les ETATS UNIS ne peuvent plus etrangler economiquement beaucoup de ces pays.

Et attention,pour les SOUSOUS des AMERICAINS en HAITI ;ils ne peuvent plus reediter 2004;la nouvelle classe dirigeante dominicaine ne leur permettrait pas d'user la RD comme base de destabilisation d'un gouvernement populaire.

Joel
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Message  Invité Ven 16 Jan 2015 - 17:56

Joel

"Avec la presence de la CHINE,de l'INDE ,a la recherché de matieres premieres et la montee du BRESIL ;la politique a change en AMERIQUE LATINE"

Vous avez raison sur ce point, je discutais cet après midi avec un ami doctorant vénézuélien qui fait une thèse à la Sorbonne sur les investissements chinois en Amérique latine, il était convaincu que la volonté d'Obama de normaliser les relations avec Cuba est directement liée à la pénétration chinoise dans la zone économique des pays latinos-américains. L'exemple de Venezuela dont la survie économique actuelle dépend des échanges économiques avec la Chine est éloquent. Un des déséquilibres économiques qui minent le pouvoir d'achat des vénézuéliens est l'inflation galopante :la plus élevée d’Amérique du Sud, 63,4% .

Or, Le baril de pétrole est passé sous la barre de 50$, le Venezuela subit de plein fouet cette déflation qui est en train de phagocyter le corps social vénézuélien alors que l'activité économique est ralentie.

Il m'a expliqué que Caracas était plus dangereux que Bogota. Qu'au delà même de la baisse du pétrole qui prive le Venezuela de la rente pétrolière, c'est le clientélisme des réseaux chavistes qui devient un obstacle à la redistribution de la rente.

En bref, l'Amérique est prête à modeler sa politique compte tenu des difficultés économiques actuelles du régime en place. Au lieu de brandir le big stick, au contraire Obama pratique le soft talk.

Good point Joel.

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