LANG FRANSE ORIJINN, ISTWA LI
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LANG FRANSE ORIJINN, ISTWA LI
Français
Le français est une langue indo-européenne de la famille des langues romanes. Le français s'est formé en France (variété de la « langue d’oïl »)
est aujourd'hui parlé sur tous les continents par environ 274 millions de personnes[1] dont 212 millions l'utilisant quotidiennement, dont 76 millions[2] à 77 millions[3] de locuteurs natifs. Elle est une des six langues officielles et une des deux langues de travail (avec l’anglais) de l’Organisation des Nations unies, et langue officielle ou de travail de plusieurs organisations internationales ou régionales, dont l’Union européenne. Après avoir été à l’époque de l’Ancien Régime français la langue des cours royales et princières, des tsars de Russie aux rois d’Espagne et d'Angleterre en passant par les princes de l’Allemagne, elle demeure une langue importante de la diplomatie internationale aux côtés de l’anglais, de l'allemand et de l’espagnol.
La langue française est un attribut de souveraineté en France, depuis 1992 « la langue de la République est le français » (article 2 de la Constitution de la Cinquième République française). Elle est également le principal véhicule de la pensée et de la culture française dans le monde. La langue française fait l’objet d’un dispositif public d’enrichissement de la langue, avec le décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française.
Particularité de la langue française, son développement et sa codification ont été en partie l’œuvre de groupes intellectuels, comme la Pléiade, ou d’institutions, comme l’Académie française. C’est une langue dite « académique ». Toutefois, l’usage garde ses droits et nombreux sont ceux qui popularisèrent cette langue vivante, au premier rang desquels Rabelais et Molière : il est d’ailleurs question de la « langue de Molière »[5].
À l’époque de la conquête de la Gaule par les armées romaines de Jules César en 52 av. J.-C., excepté l'Aquitaine de langue proto-basque, la Gaule était majoritairement peuplée de tribus gauloises qui parlaient des langues celtiques certainement apparentées et probablement mutuellement compréhensibles. Il n’existait donc pas une mais plusieurs langues gauloises (i.e. le belge, le gaulois transalpin, le gaulois cisalpin), qui n’étaient que très rarement écrites. La langue des Romains, le latin, connaissait l’écriture, et en tant que langue de l’autorité et langue de prestige, le latin vulgaire proche des gaulois fut peu à peu adopté par tous au cours des siècles qui suivirent la conquête du pays en 51 av. J.-C..
La version romane des Serments de Strasbourg de 842 est le premier texte écrit en langue d’oïl, dérivée du Bas-latin et remodelée à la suite de l’établissement des Germains, principalement des Francs (d’où l’appellation du français), dans le nord de la Gaule. La première mention de l’existence d’une langue romane date de 813, lors du Concile de Tours, qui la nomme lingua romana rustica, « langue romane rustique ». Il faut attendre vers 880 pour le premier texte littéraire, la Séquence de sainte Eulalie, encore qu’on[Qui ?] puisse considérer que la langue de ce texte est plus du picard que du français lui-même, le français ayant été un dialecte parmi plusieurs au Moyen Âge, appelé le franceis / françoys / françois alors (prononcé progressivement [frãntseis], [frãntsois] puis [frãswe]). Paris et sa région sont le berceau historique de ce franceis qui très vite s’est enrichi par l’apport de normand, de picard, de bourguignon et des autres parlers d’oïl alentour, car au fur et à mesure que Paris prenait de l’importance sur le plan politique, des gens de tout le pays y affluaient, important avec eux leur variante linguistique.
Au Moyen Âge, la France n'a pas d'unité linguistique, car au début du IXe siècle le latin n'est plus qu'une langue « sacrée » ou des intellectuels et la France est morcelée par les différents dialectes, regroupés dans trois différents groupes :
À cette époque le français n'était qu'un parler parmi d'autres, appelée le « françoys », « franceis » ou « françois ». Mais la langue connaît un développement graduel étant donné que c'est sur son territoire linguistique qu'un pouvoir politique puissant émerge[6]. Le françois s'enrichit donc très vite grâce à l'apport des autres parlers d’oïl alentour, et plus Paris prenait de l'importance, plus des gens de tout le pays y affluaient, apportant avec eux leur variante linguistique.
La période qui s'étend de la fin du XIe siècle au début du XIVe siècle correspond à une période de rayonnement du français médiéval. Le français devient une langue internationale, parlée dans toutes les cours des royaumes d'Europe, ce qui laissa des marques dans toutes les langues européennes. Elle devient la « lingua franca » du monde, les lois sont rédigées en français, la diplomatie se fait en français.
La langue d'oïl, sous sa forme normande, est introduite en Angleterre dans le sillage de la conquête de ce pays par Guillaume le Conquérant en 1066. Puis le normand céda, le règne du français y durera plus de trois cents ans. Le vocabulaire anglais en a de profondes marques : 70 % à 72% du contenu lexical anglais provient du normand ainsi que du français[7]. On dit qu'à cette époque le français était plus utilisé en Angleterre qu'en France[8],[9],[10].
Dès le XIIe siècle, le français (la langue d'oïl) a une influence dans la littérature médiévale italienne.
La langue française commence à prendre de l'importance dès 1250, lorsque Saint Louis commande une traduction de la Bible en français.
À la fin du XIIIe siècle, c'est en langue d'oïl que le chroniqueur vénitien Martino da Canale (it) rédige sa Chronique des Vénitiens et assure, que « la langue française court le monde[11]. »
Vers 1256, le célèbre philosophe et chancelier florentin Brunetto Latini (1220-1294) écrivait en langue française (langue d'oïl) son Livre du Trésor et s'en explique en déclarant que c'est là « la parlure plus délictable et commune à toutes gens[12]. »
C'est au XIIIe siècle qu'apparurent des œuvres littéraires en français. En 1296 ou 1298, Marco Polo dicte ses récits de voyages en français dans la prison de Gênes[13],[14].
Au Moyen Âge, les devises royales étaient le plus souvent en français, par exemple celle du prestigieux Ordre de la Jarretière : « honni soit qui mal y pense » et celle de la monarchie britannique : « Dieu et mon droit ». La devise des Pays-Bas est « Je maintiendrai ».
En 1346, pendant la guerre de Cent Ans, à Crécy, Édouard III roi d'Angleterre ne connaît pas d'autre langue que le français, comme son adversaire le roi de France[15]. En 1362, l'anglais remplace le Law French (en) en tant que langue officielle des tribunaux via le Pleading in English Act de 1362 (en)[16]. Le discours judiciaire peut désormais être compris par une plus large population et pas exclusivement par la noblesse. La même année, l'anglais commence à être utilisé au Grand Conseil[17],[18]. 1385 est l'année officielle où l'anglais remplace le français dans les grammar schools[19]. Le français laisse ainsi l'anglais reprendre sa place en Angleterre.
Le Catholicon (du grec Καθολικόν, universel) est le premier dictionnaire trilingue rédigé en breton, français et latin. Il est aussi parmi le premier des dictionnaires de breton comme de français[20]. Ses six mille entrées furent rédigées en 1464 par Jehan Lagadeuc et imprimées par Jehan Calvez le 5 novembre 1499 à Tréguier sur une initiative de Maître Auffret Quoatqueveran, chanoine de Tréguier.
François Ier, roi de France signa en 1539 l'ordonnance de Villers-Cotterêts.
Mais c'est en 1539 que débute officiellement la francisation de la France avec la proclamation de l’ordonnance de Villers-Cotterêts, signée par François Ier : elle impose le français comme langue du droit et de l’administration en France, en remplacement du latin. Cependant[8], il ne faut pas en conclure que tous les Français parlent cette langue : les historiens estiment que 10 % à 20 % de la population parle la langue du roi au XVIe siècle[21]. Bien que l'ordonnance soit relativement longue avec ses 192 articles[22], seuls les articles 110 et 111 concernaient la langue :
Copie du préambule et des articles toujours appliqués de l'ordonnance de Villers-Cotterêts.
Texte original :
En français moderne :
Joachim du Bellay auteur en 1549 de la Défense et illustration de la langue française.
En 1549, Joachim du Bellay écrit Défense et illustration de la langue française.
Au long du XVIIe siècle, le français s’impose comme langue scientifique et comme langue d’enseignement. En 1606, publication post mortem du premier dictionnaire de la langue française « Trésor de la langue française tant ancienne que moderne » de Jean Nicot. Le Discours de la méthode (1637) de René Descartes constitue une étape importante car il s’agit d’un des premiers essais philosophiques écrits en français et non en latin comme les Méditations sur la philosophie première. En réalité, René Descartes avait été censuré dans ses Méditations métaphysiques ; il avait donc réécrit son livre et l’avait publié sous le nom Le Discours de la méthode, en français, sachant que les élites ne liraient pas son livre car écrit en langue vernaculaire tandis que les lettrés ouverts à ses idées pourraient le lire sans craindre la menace de la censure.
Enfant du latin, le français le remplace en tant que langue internationale au XVIIe siècle avant de laisser à son tour sa place à l’anglais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La cause principale de cette hégémonie française tient à la puissance de l'État français à l'époque. En 1685, Pierre Bayle peut ainsi écrire que le français est « le point de communication de tous les peuples de l'Europe »[23]. Le 6 mars 1714, le traité de Rastatt marquant la fin de la guerre de Succession d'Espagne est rédigé uniquement en français[24]. Le célèbre philosophe et savant allemand, Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716), écrivait le plus souvent en français.
Le français est parfois surnommé « langue de Molière »
À Saint-Pétersbourg, Catherine II impératrice de Russie (1762-1796) fait rédiger tous les mémoires de l’Académie en français[25].
Frédéric II de Prusse (1740-1786) est un grand amateur de la langue française, il correspond en français avec Voltaire et écrit son autobiographie en français[26], il ira jusqu'à remplacer le latin par le français à l’Académie de Berlin[27].
En 1777, le marquis de Caraccioli publie un livre intitulé L’Europe française ou Paris, le modèle des nations étrangères. En 1783, l'Académie de Berlin proposait, comme thème de concours aux écrivains, le sujet suivant : « Qu'est-ce qui a rendu la langue française universelle ? »[28],[29].
En 1892, le premier journal communautaire au monde est créé en Australie, il est appelé Le Courrier australien[30].
En 1911, Jacques Novicow rédige un article[31] nommé Le Français, langue auxiliaire de l’Europe. Cet article explique pourquoi le français devrait devenir la langue véhiculaire de toute l’Europe[32].
La maintenance de la langue française est suivie par : l’Académie française, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), le Service de la langue française (Belgique), l’Office québécois de la langue française (OQLF), les Conseils supérieurs de la langue française de France, de Belgique et du Québec.
En 1985, la chaîne francophone internationale TV5 Monde est créée. Malgré des débuts très humbles, la chaîne grossit très rapidement et devient dans les années 2000 l'un des 3 plus grands réseaux mondiaux de télévision, aux côtés de MTV et de CNN[33]. En 2010, elle est surnommée « la plus grande classe de français du monde »[34].
Dans son rapport[35] de juin 1794, l’abbé Grégoire révéla que le français était uniquement et « exclusivement » parlé dans « environ 15 départements » (sur 83). Il lui paraissait paradoxal, et pour le moins insupportable, de constater que moins de 3 millions de Français sur 28 parlaient la langue nationale, alors que sur le territoire de la Nouvelle-France, celle-ci était utilisée et unifiée depuis plus de 100 ans de Bâton-Rouge à Montréal[36]. La francisation du territoire s'est fait au détriment des langues d'Oc et des autres langues d'oil, causant notamment des séquelles psychologiques et des tensions.
Mais c'est la Révolution française qui va marquer une amplification considérable de la francisation du territoire avec le « plan Talleyrand », qui prévoit de n'enseigner que le français afin de chasser cette « foule de dialectes corrompus, derniers vestiges de la féodalité ». Pour la première fois, sont associées langue et nation, le français est alors considéré comme le ciment de l'unité nationale[37].
Le 17 novembre 1794, en vue d'accélérer le francisation dans les campagnes, la Convention nationale adopte le décret de Joseph Lakanal et, le lendemain, toujours sur proposition de Lakanal, est décidée la création de 24 000 écoles primaires (une école par 1 000 habitants). Le gouvernement veut que le français s'impose là où il y a des écoles, le décret du 27 janvier 1794 ordonne aux instituteurs de n'enseigner qu'en français « dans les campagnes de plusieurs départements dont les habitants parlent divers idiomes. »
En Europe, au XIXe siècle, le français devient une langue diplomatique de premier plan ; en plus d’être apprise par l’aristocratie elle s’exporte dans les colonies[38]. La Seconde Guerre mondiale constitue un tournant, tant par le massacre d’élites francophiles en Europe de l’Est, que par la montée en puissance de l’anglais comme langue véhiculaire internationale[39].
Au début du XIXe siècle, le ministère de l'éducation nationale trouvait que la francisation était trop lente, les autorités décidèrent donc de nommer des professeurs d'une autre région pour les rendre incapables de parler les patois et donc les forcer à utiliser le français. Les dialectes cèdent donc progressivement la place à un enseignement du français, la loi Guizot de 1833 amplifie le phénomène de francisation : « l'instruction primaire comprend nécessairement […] les éléments de la langue française. » En 1831 les lois visant à la francisation continuent à être votées, par exemple cette directive de monsieur Auguste Romieu, sous-préfet de Quimper :
« Multiplions les écoles, créons pour l'amélioration morale de la race humaine quelques-unes de ces primes que nous réservons aux chevaux ; faisons que le clergé nous seconde en n'accordant la première communion qu'aux seuls enfants qui parleront le français [...]. »
Dans toutes les écoles, l'enseignement doit être fait en français, comme il est remarqué dans les règlements locaux par exemple le règlement pour les écoles primaires élémentaires de l'arrondissement de Lorient, adopté par le Comité supérieur de l'arrondissement en 1836 et approuvé par le recteur en 1842[40].
En 1863, d’après une enquête lancée par Victor Duruy, 8 381 communes sur 37 510, environ le quart de la population rurale ne parlait pas français[41]. Vers 1880 le ministre de l’Instruction publique Jules Ferry et Jules Simon introduisent la notion de rédaction et de composition, puis l'étude de la littérature afin d'évoquer la dimension culturelle de la langue française.
L'article 19[Quoi ?] ordonne que « Chaque classe commence et se termine par une prière en français, qui est arrêtée par le comité local sur proposition du curé ». L'article 21 édicte qu'« il est défendu aux élèves de parler breton, même pendant la récréation et de proférer aucune parole grossière. Aucun livre breton ne devra être admis ni toléré. S'exprimer en breton et parler « grossièrement » font l'objet de la même prohibition[42]. »
Mais c'est la loi Ferry qui en 1881 institue la gratuité de l'école primaire et en 1882 la rend obligatoire, imposant finalement la langue nationale sur tout le territoire français et la démocratisant. Pourtant en 1863, sur 38 millions de Français, 7,5 millions ne connaissant pas la « langue nationale » étaient comptabilisés. D'après les témoignages de l'époque, les enfants des villages ne retenaient presque rien du français appris à l'école, celui-ci « ne laisse pas plus de trace que le latin n'en laisse à la plupart des élèves sortis des collèges ». Les élèves reparlent leur patois à la maison.
Au cours du XXe siècle et jusque dans les années 1960, les gouvernements ont adopté pas moins de quarante lois concernant surtout l'enseignement, la presse, l'administration et l'orthographe.
La Grande Guerre a aussi participé à la francisation de la France, des hommes de toutes les régions se retrouvant ensemble à combattre avec comme seule langue commune le français, la francisation s'est donc encore amplifiée durant la Première Guerre mondiale[43].
En 1925, Anatole de Monzie, ministre de l’Instruction publique proclame : « Pour l'unité linguistique de la France, il faut que la langue bretonne disparaisse[44]. » En 1926, le grammairien Ferdinand Brunot écrit dans son Histoire de la langue française que les patois sont encore bien vivants dans les campagnes. Au XVIIIe siècle, comme de nos jours, le patois était chez lui partout où « l'on causait au village » […]. À l'heure actuelle, le français est la langue des villes, le patois, la langue des campagnes[45]. En 1972, Georges Pompidou, alors président de la République, déclare au sujet des langues régionales : « Il n'y a pas de place pour les langues et cultures régionales dans une France qui doit marquer l'Europe de son sceau. »[46]. C'est entre 1981 et 1995 que les premières mesures pour conserver les patois en voie de disparition vont être prises comme l'annonce le discours de François Mitterrand de 1981, à Lorient : « Le temps est venu d’un statut des langues et cultures de France qui leur reconnaisse une existence réelle. Le temps est venu de leur ouvrir grandes les portes de l’école, de la radio et de la télévision permettant leur diffusion, de leur accorder toute la place qu’elles méritent dans la vie publique. » Pourtant, en mai 1997, l'inspecteur de l'Éducation nationale Daniel Gauchon déclarait qu'il fallait privilégier la culture et la langue françaises et non pas les langues régionales[47].
Le 7 janvier 1972, le gouvernement français promulgue le décret no 72-9 relatif à l’enrichissement de la langue française, prévoyant la création de commissions ministérielles de terminologie pour l’enrichissement du vocabulaire français.
La révision constitutionnelle du 25 juin 1992 insère à l'article 2 de la constitution française la phrase : « La langue de la République est le français. »
Contrairement à d'autres pays, la France a instauré beaucoup d'organismes chargés de créer une terminologie française et d'assurer « la défense et l'expansion de la langue », comme l'Académie française, qui rend obligatoire certains mots nouveaux, mais encore l'Association française de terminologie[48], qui travaille en collaboration avec l'Office québécois de la langue française (OQLF) et le Service de la langue française de la Communauté française de Belgique, le Haut Comité pour la défense et l'expansion de la langue française, ou même l'OIF, l'Organisation internationale de la francophonie, qui est chargée de protéger la francophonie mondiale et de participer à son expansion (la France est un des 70 membres).
Jacques Toubon, alors ministre de la Culture.
Une autre date importante pour la francisation de la France est la loi 94-665 du 4 août 1994 ou « Loi Toubon », qui est la première loi en France, à l'instar de la loi « loi 101 » au Québec, à imposer clairement le français comme seule langue de la République française. Son but est de défendre la langue française en France, non pas contre les patois, mais principalement contre l'américanisation de la France.
L'emploi du français dans l’affichage, la publicité, la consommation, le droit du travail et les organismes publics est soumis aux dispositions de la loi Toubon. Un dispositif public d'enrichissement de la langue française a été mis en place dans le cadre de l'application du décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française, qui a fait suite à la loi Toubon. Il s'appuie sur l'Académie française et sur la Délégation générale à la langue française et aux langues de France.
En particulier l'usage des termes en français recommandés par la Commission générale de terminologie et de néologie, publiés au Journal officiel de la République française, et disponibles depuis 2008 sur le site internet FranceTerme, est obligatoire dans les services publics de l'État[49]. Le décret d'application du 3 juillet 1996 a mis en place un dispositif d'enrichissement de la langue française. Il impose l'usage des termes en français dans les services et établissements publics de l'État (articles 11 et 12 du décret) :
En 2004, le sénateur Philippe Marini (UMP) fait une proposition de loi destinée à renforcer la loi Toubon. En 2005, cette proposition est finalement adoptée à l'unanimité par le Sénat. Elle comporte des dispositions visant les entreprises : l'obligation faite aux chefs d'entreprises de soumettre au personnel un rapport sur l'utilisation de la langue française dans l'entreprise, la rédaction en français de l'ordre du jour du comité d'entreprise, ainsi que du procès-verbal consignant les délibérations. Cette proposition de loi vise également les techniques de l'information et de la communication, les messages d'erreur par exemple. En 2006, à la suite de l'application de la loi Toubon, des entreprises ont été condamnées en France pour usage illégal de l'anglais. Par exemple la société américaine GEMS, condamnée à 570 000 euros d'amende pour avoir transmis des documents en anglais sans traduction à ses salariés français[50]. Il en va de même des sociétés Nextiraone et Europ Assistance, elles aussi condamnées pour avoir voulu imposer à leurs salariés des logiciels en anglais sans traduction[51].
En France, le français est la langue officielle de la République française selon l'article 2 de la Constitution de 1958, qui précise : « La République participe également au développement de la solidarité et de la coopération entre les États et les peuples ayant le français en partage », dans l'article 87 de la Constitution.
Le français parlé de Paris a remplacé chez la presque totalité des locuteurs de la zone d’oïl les variétés locales de francilien[52]. Les différences entre le français d’un jeune Normand et d’un jeune Parisien, par exemple, seront dans la plupart des cas minimes au regard de la diversité qui a existé historiquement en France dans le francilien même.
Le français parisien a constitué pendant longtemps la norme du français pour l’ensemble des francophones dans le monde, et continue d’exercer une influence sans pareille sur la langue française prise en son entier. C’est pour cette raison que les francophones débutants prennent souvent le français parisien comme point de référence auquel d'autres variétés de français peuvent être comparées.
Toutefois, certaines évolutions récentes du français parisien par rapport à la norme traditionnelle du français, qui sont acceptées en France et même entérinées dans les dictionnaires (dont la quasi-totalité sont publiés en France), ne passent pas inaperçues à l’étranger[Qui ?]. Cela est vrai particulièrement au Canada, la région francophone où l’influence du français parisien est la moins forte. Pour ce qui est de la prononciation, on peut penser par exemple à la suppression du l géminé dans « collègue », l’ajout du t dans « août », ou l’homophonie de « brin » et de « brun ».
Un régionalisme caractéristique du français de France est parfois appelé « francisme ». Voir aussi le débat sur la norme du français québécois.
La variation régionale du français peut être abordée de deux manières :
Certains néologismes peuvent également être empruntés au vocabulaire du français régional. Les mots ou les expressions employés seulement dans certaines régions de la francophonie sont nommés « français régional », mais ils ne sont pas retenus par les dictionnaires académiques du français. Il ne s’agit pas de langue familière, mais bien du français qui a évolué de façon différente.
Dans une partie de la moitié nord de la France par exemple, le repas du matin s’appelle « petit déjeuner », celui du midi le « déjeuner » et celui du soir le « dîner », le « souper » désignant la collation prise le soir après le spectacle : en Normandie, Picardie, en Lorraine. Dans le Nord, en Franche-Comté, en Occitanie, au Québec, dans le reste du Canada, en Belgique et en Suisse, on dit « déjeuner », « dîner » et « souper ». En Belgique, en Vallée d'Aoste et en Suisse, on dit « septante » (70) et « nonante » (90) tandis qu’en Suisse, plus précisément dans les cantons de Vaud, du Valais et de Fribourg, en Vallée d'Aoste, on dit « huitante » (80) (la forme ancienne et de nos jours désuète de « huitante » était « octante »). Au Québec, dans le reste du Canada, en Suisse, en Vallée d'Aoste, en Belgique et dans certaines régions françaises, on dit « tantôt » là où le français de Paris et le français africain utilisent « tout à l’heure » et en Normandie, il signifiera « cet après-midi » ; au Québec également, « magasiner » pour « faire des courses » ou « faire les magasins » alors que ce mot est perçu comme un barbarisme en France. Au Sénégal et en Afrique francophone, on parle parfois d’« essencerie » par analogie avec les autres noms de lieux d’achat (boulangerie, pâtisserie, épicerie, etc.), alors que ce mot est également perçu comme un barbarisme en France. Au Québec et souvent dans le reste du Canada, on dit aussi « avoir une blonde » pour « avoir une petite amie » ou « avoir une copine », « avoir un chum » au lieu d'« avoir un petit ami » ou d'« avoir un copain », etc.
Les exemples de variations dialectales, comme dans beaucoup d’aires linguistiques, sont fort nombreux en français.
Le français est une langue indo-européenne de la famille des langues romanes. Le français s'est formé en France (variété de la « langue d’oïl »)
est aujourd'hui parlé sur tous les continents par environ 274 millions de personnes[1] dont 212 millions l'utilisant quotidiennement, dont 76 millions[2] à 77 millions[3] de locuteurs natifs. Elle est une des six langues officielles et une des deux langues de travail (avec l’anglais) de l’Organisation des Nations unies, et langue officielle ou de travail de plusieurs organisations internationales ou régionales, dont l’Union européenne. Après avoir été à l’époque de l’Ancien Régime français la langue des cours royales et princières, des tsars de Russie aux rois d’Espagne et d'Angleterre en passant par les princes de l’Allemagne, elle demeure une langue importante de la diplomatie internationale aux côtés de l’anglais, de l'allemand et de l’espagnol.
La langue française est un attribut de souveraineté en France, depuis 1992 « la langue de la République est le français » (article 2 de la Constitution de la Cinquième République française). Elle est également le principal véhicule de la pensée et de la culture française dans le monde. La langue française fait l’objet d’un dispositif public d’enrichissement de la langue, avec le décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française.
Particularité de la langue française, son développement et sa codification ont été en partie l’œuvre de groupes intellectuels, comme la Pléiade, ou d’institutions, comme l’Académie française. C’est une langue dite « académique ». Toutefois, l’usage garde ses droits et nombreux sont ceux qui popularisèrent cette langue vivante, au premier rang desquels Rabelais et Molière : il est d’ailleurs question de la « langue de Molière »[5].
Histoire[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Histoire de la langue française et Francisation.À l’époque de la conquête de la Gaule par les armées romaines de Jules César en 52 av. J.-C., excepté l'Aquitaine de langue proto-basque, la Gaule était majoritairement peuplée de tribus gauloises qui parlaient des langues celtiques certainement apparentées et probablement mutuellement compréhensibles. Il n’existait donc pas une mais plusieurs langues gauloises (i.e. le belge, le gaulois transalpin, le gaulois cisalpin), qui n’étaient que très rarement écrites. La langue des Romains, le latin, connaissait l’écriture, et en tant que langue de l’autorité et langue de prestige, le latin vulgaire proche des gaulois fut peu à peu adopté par tous au cours des siècles qui suivirent la conquête du pays en 51 av. J.-C..
La version romane des Serments de Strasbourg de 842 est le premier texte écrit en langue d’oïl, dérivée du Bas-latin et remodelée à la suite de l’établissement des Germains, principalement des Francs (d’où l’appellation du français), dans le nord de la Gaule. La première mention de l’existence d’une langue romane date de 813, lors du Concile de Tours, qui la nomme lingua romana rustica, « langue romane rustique ». Il faut attendre vers 880 pour le premier texte littéraire, la Séquence de sainte Eulalie, encore qu’on[Qui ?] puisse considérer que la langue de ce texte est plus du picard que du français lui-même, le français ayant été un dialecte parmi plusieurs au Moyen Âge, appelé le franceis / françoys / françois alors (prononcé progressivement [frãntseis], [frãntsois] puis [frãswe]). Paris et sa région sont le berceau historique de ce franceis qui très vite s’est enrichi par l’apport de normand, de picard, de bourguignon et des autres parlers d’oïl alentour, car au fur et à mesure que Paris prenait de l’importance sur le plan politique, des gens de tout le pays y affluaient, important avec eux leur variante linguistique.
Au Moyen Âge, la France n'a pas d'unité linguistique, car au début du IXe siècle le latin n'est plus qu'une langue « sacrée » ou des intellectuels et la France est morcelée par les différents dialectes, regroupés dans trois différents groupes :
- Le francoprovençal (ou arpitan) avec par exemple les parlers de Savoie, lyonnais, dauphinois autour de Grenoble, forézien (région de Saint-Étienne), de Suisse romande aussi ;
- La langue d'oïl dans le nord avec entre autres le picard, le normand, l'angevin, le champenois : cette région était encore très germanique et de nombreux seigneurs composaient le système féodal,
- L’occitano-roman (occitan ou langue d'oc et catalan) dans le sud avec le limousin, l'auvergnat, le languedocien, le gascon, le provençal, le vivaro-alpin : les parlers de cette région, qui baignent durant des siècles dans la culture romaine et ont conservé le droit romain, se rapprochent davantage du latin (« oc » et « oïl » signifiant « oui »).
À cette époque le français n'était qu'un parler parmi d'autres, appelée le « françoys », « franceis » ou « françois ». Mais la langue connaît un développement graduel étant donné que c'est sur son territoire linguistique qu'un pouvoir politique puissant émerge[6]. Le françois s'enrichit donc très vite grâce à l'apport des autres parlers d’oïl alentour, et plus Paris prenait de l'importance, plus des gens de tout le pays y affluaient, apportant avec eux leur variante linguistique.
La période qui s'étend de la fin du XIe siècle au début du XIVe siècle correspond à une période de rayonnement du français médiéval. Le français devient une langue internationale, parlée dans toutes les cours des royaumes d'Europe, ce qui laissa des marques dans toutes les langues européennes. Elle devient la « lingua franca » du monde, les lois sont rédigées en français, la diplomatie se fait en français.
La langue d'oïl, sous sa forme normande, est introduite en Angleterre dans le sillage de la conquête de ce pays par Guillaume le Conquérant en 1066. Puis le normand céda, le règne du français y durera plus de trois cents ans. Le vocabulaire anglais en a de profondes marques : 70 % à 72% du contenu lexical anglais provient du normand ainsi que du français[7]. On dit qu'à cette époque le français était plus utilisé en Angleterre qu'en France[8],[9],[10].
Dès le XIIe siècle, le français (la langue d'oïl) a une influence dans la littérature médiévale italienne.
La langue française commence à prendre de l'importance dès 1250, lorsque Saint Louis commande une traduction de la Bible en français.
À la fin du XIIIe siècle, c'est en langue d'oïl que le chroniqueur vénitien Martino da Canale (it) rédige sa Chronique des Vénitiens et assure, que « la langue française court le monde[11]. »
Vers 1256, le célèbre philosophe et chancelier florentin Brunetto Latini (1220-1294) écrivait en langue française (langue d'oïl) son Livre du Trésor et s'en explique en déclarant que c'est là « la parlure plus délictable et commune à toutes gens[12]. »
C'est au XIIIe siècle qu'apparurent des œuvres littéraires en français. En 1296 ou 1298, Marco Polo dicte ses récits de voyages en français dans la prison de Gênes[13],[14].
Au Moyen Âge, les devises royales étaient le plus souvent en français, par exemple celle du prestigieux Ordre de la Jarretière : « honni soit qui mal y pense » et celle de la monarchie britannique : « Dieu et mon droit ». La devise des Pays-Bas est « Je maintiendrai ».
En 1346, pendant la guerre de Cent Ans, à Crécy, Édouard III roi d'Angleterre ne connaît pas d'autre langue que le français, comme son adversaire le roi de France[15]. En 1362, l'anglais remplace le Law French (en) en tant que langue officielle des tribunaux via le Pleading in English Act de 1362 (en)[16]. Le discours judiciaire peut désormais être compris par une plus large population et pas exclusivement par la noblesse. La même année, l'anglais commence à être utilisé au Grand Conseil[17],[18]. 1385 est l'année officielle où l'anglais remplace le français dans les grammar schools[19]. Le français laisse ainsi l'anglais reprendre sa place en Angleterre.
Le Catholicon (du grec Καθολικόν, universel) est le premier dictionnaire trilingue rédigé en breton, français et latin. Il est aussi parmi le premier des dictionnaires de breton comme de français[20]. Ses six mille entrées furent rédigées en 1464 par Jehan Lagadeuc et imprimées par Jehan Calvez le 5 novembre 1499 à Tréguier sur une initiative de Maître Auffret Quoatqueveran, chanoine de Tréguier.
François Ier, roi de France signa en 1539 l'ordonnance de Villers-Cotterêts.
Mais c'est en 1539 que débute officiellement la francisation de la France avec la proclamation de l’ordonnance de Villers-Cotterêts, signée par François Ier : elle impose le français comme langue du droit et de l’administration en France, en remplacement du latin. Cependant[8], il ne faut pas en conclure que tous les Français parlent cette langue : les historiens estiment que 10 % à 20 % de la population parle la langue du roi au XVIe siècle[21]. Bien que l'ordonnance soit relativement longue avec ses 192 articles[22], seuls les articles 110 et 111 concernaient la langue :
Copie du préambule et des articles toujours appliqués de l'ordonnance de Villers-Cotterêts.
Texte original :
- 110. Que les arretz soient clers et entendibles et afin qu'il n'y ayt cause de doubter sur l'intelligence desdictz Arretz, nous voullons et ordonnons qu'ilz soient faictz et escriptz si clerement qu'il n'y ayt ne puisse avoir aulcune ambiguite ou incertitude, ne lieu a en demander interpretacion.
- 111. Nous voulons que doresenavant tous arretz, ensemble toutes aultres procedeures, soient de noz courtz souveraines ou aultres subalternes et inférieures, soient de registres, enquestes, contractz, commissions, sentences, testamens et aultres quelzconques actes et exploictz de justice ou qui en deppendent, soient prononcez, enregistrez et delivrez aux parties en langaige maternel francoys et non aultrement.
En français moderne :
- 110. Que les arrêts soient clairs et entendibles (?) et afin qu’il n’y ait cause de douter sur l’intelligence desdits arrêts, nous voulons et ordonnons qu’ils soient faits et écrits si clairement, qu’il n’y ait ni puisse avoir aucune ambigüité ou incertitude, ni lieu à demander interprétation.
- 111. Nous voulons donc que dorénavant tous arrêts, et ensemble toutes autres procédures, soit de nos cours souveraines ou autres subalternes et inférieures, soit des registres, enquêtes, contrats, testaments et autres quelconques actes et exploits de justice ou qui en dépendent, soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel français et non autrement.
Joachim du Bellay auteur en 1549 de la Défense et illustration de la langue française.
En 1549, Joachim du Bellay écrit Défense et illustration de la langue française.
Au long du XVIIe siècle, le français s’impose comme langue scientifique et comme langue d’enseignement. En 1606, publication post mortem du premier dictionnaire de la langue française « Trésor de la langue française tant ancienne que moderne » de Jean Nicot. Le Discours de la méthode (1637) de René Descartes constitue une étape importante car il s’agit d’un des premiers essais philosophiques écrits en français et non en latin comme les Méditations sur la philosophie première. En réalité, René Descartes avait été censuré dans ses Méditations métaphysiques ; il avait donc réécrit son livre et l’avait publié sous le nom Le Discours de la méthode, en français, sachant que les élites ne liraient pas son livre car écrit en langue vernaculaire tandis que les lettrés ouverts à ses idées pourraient le lire sans craindre la menace de la censure.
Enfant du latin, le français le remplace en tant que langue internationale au XVIIe siècle avant de laisser à son tour sa place à l’anglais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La cause principale de cette hégémonie française tient à la puissance de l'État français à l'époque. En 1685, Pierre Bayle peut ainsi écrire que le français est « le point de communication de tous les peuples de l'Europe »[23]. Le 6 mars 1714, le traité de Rastatt marquant la fin de la guerre de Succession d'Espagne est rédigé uniquement en français[24]. Le célèbre philosophe et savant allemand, Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716), écrivait le plus souvent en français.
Le français est parfois surnommé « langue de Molière »
À Saint-Pétersbourg, Catherine II impératrice de Russie (1762-1796) fait rédiger tous les mémoires de l’Académie en français[25].
Frédéric II de Prusse (1740-1786) est un grand amateur de la langue française, il correspond en français avec Voltaire et écrit son autobiographie en français[26], il ira jusqu'à remplacer le latin par le français à l’Académie de Berlin[27].
En 1777, le marquis de Caraccioli publie un livre intitulé L’Europe française ou Paris, le modèle des nations étrangères. En 1783, l'Académie de Berlin proposait, comme thème de concours aux écrivains, le sujet suivant : « Qu'est-ce qui a rendu la langue française universelle ? »[28],[29].
En 1892, le premier journal communautaire au monde est créé en Australie, il est appelé Le Courrier australien[30].
En 1911, Jacques Novicow rédige un article[31] nommé Le Français, langue auxiliaire de l’Europe. Cet article explique pourquoi le français devrait devenir la langue véhiculaire de toute l’Europe[32].
La maintenance de la langue française est suivie par : l’Académie française, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), le Service de la langue française (Belgique), l’Office québécois de la langue française (OQLF), les Conseils supérieurs de la langue française de France, de Belgique et du Québec.
En 1985, la chaîne francophone internationale TV5 Monde est créée. Malgré des débuts très humbles, la chaîne grossit très rapidement et devient dans les années 2000 l'un des 3 plus grands réseaux mondiaux de télévision, aux côtés de MTV et de CNN[33]. En 2010, elle est surnommée « la plus grande classe de français du monde »[34].
Sur le territoire français[modifier | modifier le code]
Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les élèves de France apprennent toujours à lire en latin, qui a toujours le statut de langue de transmission du savoir. Le français est enseigné de manière rudimentaire : simples notions d'orthographe et de grammaire. De plus, les classes se déroulent toujours en dialecte local afin de se faire comprendre des élèves, car ces dialectes sont toujours utilisés comme langue courante en France.Dans son rapport[35] de juin 1794, l’abbé Grégoire révéla que le français était uniquement et « exclusivement » parlé dans « environ 15 départements » (sur 83). Il lui paraissait paradoxal, et pour le moins insupportable, de constater que moins de 3 millions de Français sur 28 parlaient la langue nationale, alors que sur le territoire de la Nouvelle-France, celle-ci était utilisée et unifiée depuis plus de 100 ans de Bâton-Rouge à Montréal[36]. La francisation du territoire s'est fait au détriment des langues d'Oc et des autres langues d'oil, causant notamment des séquelles psychologiques et des tensions.
Mais c'est la Révolution française qui va marquer une amplification considérable de la francisation du territoire avec le « plan Talleyrand », qui prévoit de n'enseigner que le français afin de chasser cette « foule de dialectes corrompus, derniers vestiges de la féodalité ». Pour la première fois, sont associées langue et nation, le français est alors considéré comme le ciment de l'unité nationale[37].
Le 17 novembre 1794, en vue d'accélérer le francisation dans les campagnes, la Convention nationale adopte le décret de Joseph Lakanal et, le lendemain, toujours sur proposition de Lakanal, est décidée la création de 24 000 écoles primaires (une école par 1 000 habitants). Le gouvernement veut que le français s'impose là où il y a des écoles, le décret du 27 janvier 1794 ordonne aux instituteurs de n'enseigner qu'en français « dans les campagnes de plusieurs départements dont les habitants parlent divers idiomes. »
En Europe, au XIXe siècle, le français devient une langue diplomatique de premier plan ; en plus d’être apprise par l’aristocratie elle s’exporte dans les colonies[38]. La Seconde Guerre mondiale constitue un tournant, tant par le massacre d’élites francophiles en Europe de l’Est, que par la montée en puissance de l’anglais comme langue véhiculaire internationale[39].
Au début du XIXe siècle, le ministère de l'éducation nationale trouvait que la francisation était trop lente, les autorités décidèrent donc de nommer des professeurs d'une autre région pour les rendre incapables de parler les patois et donc les forcer à utiliser le français. Les dialectes cèdent donc progressivement la place à un enseignement du français, la loi Guizot de 1833 amplifie le phénomène de francisation : « l'instruction primaire comprend nécessairement […] les éléments de la langue française. » En 1831 les lois visant à la francisation continuent à être votées, par exemple cette directive de monsieur Auguste Romieu, sous-préfet de Quimper :
« Multiplions les écoles, créons pour l'amélioration morale de la race humaine quelques-unes de ces primes que nous réservons aux chevaux ; faisons que le clergé nous seconde en n'accordant la première communion qu'aux seuls enfants qui parleront le français [...]. »
Dans toutes les écoles, l'enseignement doit être fait en français, comme il est remarqué dans les règlements locaux par exemple le règlement pour les écoles primaires élémentaires de l'arrondissement de Lorient, adopté par le Comité supérieur de l'arrondissement en 1836 et approuvé par le recteur en 1842[40].
En 1863, d’après une enquête lancée par Victor Duruy, 8 381 communes sur 37 510, environ le quart de la population rurale ne parlait pas français[41]. Vers 1880 le ministre de l’Instruction publique Jules Ferry et Jules Simon introduisent la notion de rédaction et de composition, puis l'étude de la littérature afin d'évoquer la dimension culturelle de la langue française.
L'article 19[Quoi ?] ordonne que « Chaque classe commence et se termine par une prière en français, qui est arrêtée par le comité local sur proposition du curé ». L'article 21 édicte qu'« il est défendu aux élèves de parler breton, même pendant la récréation et de proférer aucune parole grossière. Aucun livre breton ne devra être admis ni toléré. S'exprimer en breton et parler « grossièrement » font l'objet de la même prohibition[42]. »
Mais c'est la loi Ferry qui en 1881 institue la gratuité de l'école primaire et en 1882 la rend obligatoire, imposant finalement la langue nationale sur tout le territoire français et la démocratisant. Pourtant en 1863, sur 38 millions de Français, 7,5 millions ne connaissant pas la « langue nationale » étaient comptabilisés. D'après les témoignages de l'époque, les enfants des villages ne retenaient presque rien du français appris à l'école, celui-ci « ne laisse pas plus de trace que le latin n'en laisse à la plupart des élèves sortis des collèges ». Les élèves reparlent leur patois à la maison.
Au cours du XXe siècle et jusque dans les années 1960, les gouvernements ont adopté pas moins de quarante lois concernant surtout l'enseignement, la presse, l'administration et l'orthographe.
La Grande Guerre a aussi participé à la francisation de la France, des hommes de toutes les régions se retrouvant ensemble à combattre avec comme seule langue commune le français, la francisation s'est donc encore amplifiée durant la Première Guerre mondiale[43].
En 1925, Anatole de Monzie, ministre de l’Instruction publique proclame : « Pour l'unité linguistique de la France, il faut que la langue bretonne disparaisse[44]. » En 1926, le grammairien Ferdinand Brunot écrit dans son Histoire de la langue française que les patois sont encore bien vivants dans les campagnes. Au XVIIIe siècle, comme de nos jours, le patois était chez lui partout où « l'on causait au village » […]. À l'heure actuelle, le français est la langue des villes, le patois, la langue des campagnes[45]. En 1972, Georges Pompidou, alors président de la République, déclare au sujet des langues régionales : « Il n'y a pas de place pour les langues et cultures régionales dans une France qui doit marquer l'Europe de son sceau. »[46]. C'est entre 1981 et 1995 que les premières mesures pour conserver les patois en voie de disparition vont être prises comme l'annonce le discours de François Mitterrand de 1981, à Lorient : « Le temps est venu d’un statut des langues et cultures de France qui leur reconnaisse une existence réelle. Le temps est venu de leur ouvrir grandes les portes de l’école, de la radio et de la télévision permettant leur diffusion, de leur accorder toute la place qu’elles méritent dans la vie publique. » Pourtant, en mai 1997, l'inspecteur de l'Éducation nationale Daniel Gauchon déclarait qu'il fallait privilégier la culture et la langue françaises et non pas les langues régionales[47].
Le 7 janvier 1972, le gouvernement français promulgue le décret no 72-9 relatif à l’enrichissement de la langue française, prévoyant la création de commissions ministérielles de terminologie pour l’enrichissement du vocabulaire français.
La révision constitutionnelle du 25 juin 1992 insère à l'article 2 de la constitution française la phrase : « La langue de la République est le français. »
Contrairement à d'autres pays, la France a instauré beaucoup d'organismes chargés de créer une terminologie française et d'assurer « la défense et l'expansion de la langue », comme l'Académie française, qui rend obligatoire certains mots nouveaux, mais encore l'Association française de terminologie[48], qui travaille en collaboration avec l'Office québécois de la langue française (OQLF) et le Service de la langue française de la Communauté française de Belgique, le Haut Comité pour la défense et l'expansion de la langue française, ou même l'OIF, l'Organisation internationale de la francophonie, qui est chargée de protéger la francophonie mondiale et de participer à son expansion (la France est un des 70 membres).
Jacques Toubon, alors ministre de la Culture.
Une autre date importante pour la francisation de la France est la loi 94-665 du 4 août 1994 ou « Loi Toubon », qui est la première loi en France, à l'instar de la loi « loi 101 » au Québec, à imposer clairement le français comme seule langue de la République française. Son but est de défendre la langue française en France, non pas contre les patois, mais principalement contre l'américanisation de la France.
L'emploi du français dans l’affichage, la publicité, la consommation, le droit du travail et les organismes publics est soumis aux dispositions de la loi Toubon. Un dispositif public d'enrichissement de la langue française a été mis en place dans le cadre de l'application du décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française, qui a fait suite à la loi Toubon. Il s'appuie sur l'Académie française et sur la Délégation générale à la langue française et aux langues de France.
En particulier l'usage des termes en français recommandés par la Commission générale de terminologie et de néologie, publiés au Journal officiel de la République française, et disponibles depuis 2008 sur le site internet FranceTerme, est obligatoire dans les services publics de l'État[49]. Le décret d'application du 3 juillet 1996 a mis en place un dispositif d'enrichissement de la langue française. Il impose l'usage des termes en français dans les services et établissements publics de l'État (articles 11 et 12 du décret) :
- Art. 11. - Les termes et expressions publiés au Journal officiel sont obligatoirement utilisés à la place des termes et expressions équivalents en langues étrangères :
- Dans les décrets, arrêtés, circulaires, instructions et directives des ministres, dans les correspondances et documents, de quelque nature qu'ils soient, qui émanent des services et des établissements publics de l'État.
- Dans les cas prévus aux articles 5 et 14 de la loi du 4 août 1994 susvisée relative à l'emploi de la langue française. La commission générale observe l'usage prévu au présent article des termes et expressions publiés.
- Art. 12. - Les listes de termes et expressions approuvés en vertu des dispositions règlementaires relatives à l'enrichissement de la langue française précédemment en vigueur sont assimilées aux listes publiées en vertu du présent décret. Elles peuvent être modifiées selon la procédure prévue aux articles 7 à 10 du présent décret.
En 2004, le sénateur Philippe Marini (UMP) fait une proposition de loi destinée à renforcer la loi Toubon. En 2005, cette proposition est finalement adoptée à l'unanimité par le Sénat. Elle comporte des dispositions visant les entreprises : l'obligation faite aux chefs d'entreprises de soumettre au personnel un rapport sur l'utilisation de la langue française dans l'entreprise, la rédaction en français de l'ordre du jour du comité d'entreprise, ainsi que du procès-verbal consignant les délibérations. Cette proposition de loi vise également les techniques de l'information et de la communication, les messages d'erreur par exemple. En 2006, à la suite de l'application de la loi Toubon, des entreprises ont été condamnées en France pour usage illégal de l'anglais. Par exemple la société américaine GEMS, condamnée à 570 000 euros d'amende pour avoir transmis des documents en anglais sans traduction à ses salariés français[50]. Il en va de même des sociétés Nextiraone et Europ Assistance, elles aussi condamnées pour avoir voulu imposer à leurs salariés des logiciels en anglais sans traduction[51].
Particularités dialectales du français de France ou français parisien[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Français de France, Francisme (linguistique) et Variétés régionales du français.En France, le français est la langue officielle de la République française selon l'article 2 de la Constitution de 1958, qui précise : « La République participe également au développement de la solidarité et de la coopération entre les États et les peuples ayant le français en partage », dans l'article 87 de la Constitution.
Le français parlé de Paris a remplacé chez la presque totalité des locuteurs de la zone d’oïl les variétés locales de francilien[52]. Les différences entre le français d’un jeune Normand et d’un jeune Parisien, par exemple, seront dans la plupart des cas minimes au regard de la diversité qui a existé historiquement en France dans le francilien même.
Le français parisien a constitué pendant longtemps la norme du français pour l’ensemble des francophones dans le monde, et continue d’exercer une influence sans pareille sur la langue française prise en son entier. C’est pour cette raison que les francophones débutants prennent souvent le français parisien comme point de référence auquel d'autres variétés de français peuvent être comparées.
Toutefois, certaines évolutions récentes du français parisien par rapport à la norme traditionnelle du français, qui sont acceptées en France et même entérinées dans les dictionnaires (dont la quasi-totalité sont publiés en France), ne passent pas inaperçues à l’étranger[Qui ?]. Cela est vrai particulièrement au Canada, la région francophone où l’influence du français parisien est la moins forte. Pour ce qui est de la prononciation, on peut penser par exemple à la suppression du l géminé dans « collègue », l’ajout du t dans « août », ou l’homophonie de « brin » et de « brun ».
Un régionalisme caractéristique du français de France est parfois appelé « francisme ». Voir aussi le débat sur la norme du français québécois.
La variation régionale du français peut être abordée de deux manières :
- en considérant que le français est un synonyme de la langue d’oïl, ce qui implique que tous les dialectes romans du domaine d’oïl sont des variétés dialectales du français (voir l’article langue d’oïl) ;
- en se limitant à ce qui est appelé le « français régional », ensemble de variétés régionales dans le monde, qui restent très proches du français standard. C’est ce sens qui est développé ici.
Certains néologismes peuvent également être empruntés au vocabulaire du français régional. Les mots ou les expressions employés seulement dans certaines régions de la francophonie sont nommés « français régional », mais ils ne sont pas retenus par les dictionnaires académiques du français. Il ne s’agit pas de langue familière, mais bien du français qui a évolué de façon différente.
Dans une partie de la moitié nord de la France par exemple, le repas du matin s’appelle « petit déjeuner », celui du midi le « déjeuner » et celui du soir le « dîner », le « souper » désignant la collation prise le soir après le spectacle : en Normandie, Picardie, en Lorraine. Dans le Nord, en Franche-Comté, en Occitanie, au Québec, dans le reste du Canada, en Belgique et en Suisse, on dit « déjeuner », « dîner » et « souper ». En Belgique, en Vallée d'Aoste et en Suisse, on dit « septante » (70) et « nonante » (90) tandis qu’en Suisse, plus précisément dans les cantons de Vaud, du Valais et de Fribourg, en Vallée d'Aoste, on dit « huitante » (80) (la forme ancienne et de nos jours désuète de « huitante » était « octante »). Au Québec, dans le reste du Canada, en Suisse, en Vallée d'Aoste, en Belgique et dans certaines régions françaises, on dit « tantôt » là où le français de Paris et le français africain utilisent « tout à l’heure » et en Normandie, il signifiera « cet après-midi » ; au Québec également, « magasiner » pour « faire des courses » ou « faire les magasins » alors que ce mot est perçu comme un barbarisme en France. Au Sénégal et en Afrique francophone, on parle parfois d’« essencerie » par analogie avec les autres noms de lieux d’achat (boulangerie, pâtisserie, épicerie, etc.), alors que ce mot est également perçu comme un barbarisme en France. Au Québec et souvent dans le reste du Canada, on dit aussi « avoir une blonde » pour « avoir une petite amie » ou « avoir une copine », « avoir un chum » au lieu d'« avoir un petit ami » ou d'« avoir un copain », etc.
Les exemples de variations dialectales, comme dans beaucoup d’aires linguistiques, sont fort nombreux en français.
Rico- Super Star
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Jeu de rôle: dindon de la farce
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