LEON FRANCOIS HOFFMANN
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LEON FRANCOIS HOFFMANN
Gen yon bann WOUNOU WOUNOU ann AYITI di fe ke PRIVERT te pwononse DISKOU pou l aksepte PREZIDANS lan ,an FRANSE.
Y ap mande ki kote misye soti ,eske ke misye detemine a la papot pou l ekate PEP lan?
Mesye wo;sa red ak PRIVERT ,misye pa gen okenn TAK lakay li:
Neg ki renmen LANG FRANSE an ,fe yon TI KONESANS ak LEON FRANCOIS HOFFMANN youn lan PWOFESE FRANSE,LITERATI FRANSE ak LITERATI AYISYEN ki pi PRESTIJYE OZETAZINI.
LEON FRANCOIS HOFFMAN se PWOFESE lan PRINCETON ,misye konn "guest professor" lan SORBONNE tou
L’ANALPHABÉTISME PROGRAMMÉ
Si un taux désastreux d'analphabétisme s'est maintenu de façon remarquablement constante à travers l'histoire d'Haïti, c'est en grande partie le résultat d'une politique consciente d'exclusion : les descendants des hommes de couleur libres et des militaires qui [30] prirent la relève des Français en 1804 perpétuent leur domination en dressant et renforçant des barrières à la mobilité sociale. Pour reprendre la formulation récente de Gilles Danroc dans Religions et société (1993), l'état qu'ils ont créé, et qui perdure jusqu'à nos jours, « ne cherche pas à servir ou à intégrer l'ensemble des citoyens mais à prolonger les privilèges des tenants du pouvoir » (p. 48). En particulier, les dirigeants négligent systématiquement l'éducation de ceux qui n'appartiennent
L.-F. Hoffmann, LITTÉRATURE D’HAÏTIÉ (1995) 56
pas à leur monde, et s'assurent l'exclusivité de l'apprentissage de la langue officielle. Charles Pierre-Jacques affirmait en 1980 dans La question scolaire en Haïti :
... de 1804 à nos jours, nous croyons qu'il n'y a aucune rupture dans les finalités de l'enseignement. La situation actuelle n'est que le prolongement de celle qui prévalait à la période coloniale : une éducation accessible à une minorité privilégiée (p. 18-19).
La connaissance de la langue officielle étant la condition indispensable de l'accès à l'éducation qui permet d'espérer prestige et pouvoir, cet accès est d'autant plus restreint que l'enseignement est dès le départ dispensé en français, langue intelligible exclusivement aux enfants nés de parents qui la pratiquent, et parfaitement étrangère à la majorité des citoyens haïtiens. Autrement dit, selon Yves Déjean dans Dilemme en Haïti (1975) :
La minorité oppressive pose une condition irréalisable à l'accession de la majorité opprimée au progrès et à la connaissance. Elle prétend que [...] le passage de l'analphabétisme généralisé au savoir doit se faire par le biais du français (p. 22).
Il est vrai que des efforts d'alphabétisation en créole des enfants et des adultes ont été entrepris ces dernières années par des missionnaires, des organismes étrangers de développement et des volontaires haïtiens. Faute de statistiques, les résultats de ces campagnes sont difficiles à évaluer. Ils semblent avoir été, jusqu'à présent, pratiquement négligeables. Décidée en 1980, une réforme de l'enseignement qui aurait permis et même imposé l'usage du créole à l'école primaire et l'apprentissage du français comme langue étrangère n'a pas été mise en vigueur. Outre que les bouleversements politiques ont rendu son application pratiquement impossible, elle s'est immédiatement heurtée à l'opposition des parents, qui ne voyaient pas l'utilité de l'éducation en créole. Car le français est non seulement la langue de la scolarisation, bien que l'énorme majorité des citoyens soient incapables de la lire, voire de la comprendre, mais également celle dans laquelle les Haïtiens sont gouvernés : l'état civil, tous les documents administra
L.-F. Hoffmann, LITTÉRATURE D’HAÏTIÉ (1995) 57
tifs, commerciaux, judiciaires, et jusqu'à l'hymne national sont rédigés en français exclusivement. Cela étant, on comprend mal en effet quels avantages pratiques l'enfant tirerait de savoir lire et écrire le créole, d'autant plus que les textes en créole, même de fiction, restent rares encore aujourd'hui. Tolérée ou adoptée peu à peu dans un nombre croissant de situations de communication, c'est encore surtout l'oralité qui reste le domaine de la langue nationale 4 .
UNE SOCIÉTÉ ÉCARTELÉE
Cette politique d'exclusion systématiquement appliquée depuis bientôt deux siècles aboutit à ce qu'au sein de la société nationale cohabitent une classe dirigeante, urbaine, francophone, tournée vers l'Occident, qui monopolise le pouvoir et ses retombées, et une [31] classe dirigée, rurale ou entassée dans les bidonvilles, créolophone, qui alimente les caisses de l'État sans pouvoir y puiser pour relever son niveau de vie, à laquelle la participation à la vie politique du pays et la jouissance des droits élémentaires de la personne sont refusées, et qui s'est élaboré un mode de vie original et complexe, en marge de l'organisation socio-politique calquée par les classes dirigeantes sur le modèle occidental 5 Selon sa situation dans l'échelle sociale, le comportement quotidien de l'Haïtien s'aligne, d'après le sociologue René Victor dans son Essai de sociologie et de psychologie haïtiennes (1937), sur celui des anciens maîtres ou sur celui des anciens esclaves : .
Notre code de convenances est tout empreint de la politesse excessive du français avoisinant la fine hypocrisie. Mais nos agglomérations rurales […] s'accrochent à des usages qui remontent à la lointaine Afrique... (p. 23).
4 Sur l'émergence d'une littérature en créole, voir infra, p. 221 et s. 5 Une analyse concise des structures du mode de vie paysan est fournie par Jacquelin M. Montalvo-Despeignes dans Le Droit informel haïtien (1976).
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L’ANALPHABÉTISME PROGRAMMÉ
Si un taux désastreux d'analphabétisme s'est maintenu de façon remarquablement constante à travers l'histoire d'Haïti, c'est en grande partie le résultat d'une politique consciente d'exclusion : les descendants des hommes de couleur libres et des militaires qui [30] prirent la relève des Français en 1804 perpétuent leur domination en dressant et renforçant des barrières à la mobilité sociale. Pour reprendre la formulation récente de Gilles Danroc dans Religions et société (1993), l'état qu'ils ont créé, et qui perdure jusqu'à nos jours, « ne cherche pas à servir ou à intégrer l'ensemble des citoyens mais à prolonger les privilèges des tenants du pouvoir » (p. 48). En particulier, les dirigeants négligent systématiquement l'éducation de ceux qui n'appartiennent
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pas à leur monde, et s'assurent l'exclusivité de l'apprentissage de la langue officielle. Charles Pierre-Jacques affirmait en 1980 dans La question scolaire en Haïti :
... de 1804 à nos jours, nous croyons qu'il n'y a aucune rupture dans les finalités de l'enseignement. La situation actuelle n'est que le prolongement de celle qui prévalait à la période coloniale : une éducation accessible à une minorité privilégiée (p. 18-19).
La connaissance de la langue officielle étant la condition indispensable de l'accès à l'éducation qui permet d'espérer prestige et pouvoir, cet accès est d'autant plus restreint que l'enseignement est dès le départ dispensé en français, langue intelligible exclusivement aux enfants nés de parents qui la pratiquent, et parfaitement étrangère à la majorité des citoyens haïtiens. Autrement dit, selon Yves Déjean dans Dilemme en Haïti (1975) :
La minorité oppressive pose une condition irréalisable à l'accession de la majorité opprimée au progrès et à la connaissance. Elle prétend que [...] le passage de l'analphabétisme généralisé au savoir doit se faire par le biais du français (p. 22).
Il est vrai que des efforts d'alphabétisation en créole des enfants et des adultes ont été entrepris ces dernières années par des missionnaires, des organismes étrangers de développement et des volontaires haïtiens. Faute de statistiques, les résultats de ces campagnes sont difficiles à évaluer. Ils semblent avoir été, jusqu'à présent, pratiquement négligeables. Décidée en 1980, une réforme de l'enseignement qui aurait permis et même imposé l'usage du créole à l'école primaire et l'apprentissage du français comme langue étrangère n'a pas été mise en vigueur. Outre que les bouleversements politiques ont rendu son application pratiquement impossible, elle s'est immédiatement heurtée à l'opposition des parents, qui ne voyaient pas l'utilité de l'éducation en créole. Car le français est non seulement la langue de la scolarisation, bien que l'énorme majorité des citoyens soient incapables de la lire, voire de la comprendre, mais également celle dans laquelle les Haïtiens sont gouvernés : l'état civil, tous les documents administra
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tifs, commerciaux, judiciaires, et jusqu'à l'hymne national sont rédigés en français exclusivement. Cela étant, on comprend mal en effet quels avantages pratiques l'enfant tirerait de savoir lire et écrire le créole, d'autant plus que les textes en créole, même de fiction, restent rares encore aujourd'hui. Tolérée ou adoptée peu à peu dans un nombre croissant de situations de communication, c'est encore surtout l'oralité qui reste le domaine de la langue nationale 4 .
UNE SOCIÉTÉ ÉCARTELÉE
Cette politique d'exclusion systématiquement appliquée depuis bientôt deux siècles aboutit à ce qu'au sein de la société nationale cohabitent une classe dirigeante, urbaine, francophone, tournée vers l'Occident, qui monopolise le pouvoir et ses retombées, et une [31] classe dirigée, rurale ou entassée dans les bidonvilles, créolophone, qui alimente les caisses de l'État sans pouvoir y puiser pour relever son niveau de vie, à laquelle la participation à la vie politique du pays et la jouissance des droits élémentaires de la personne sont refusées, et qui s'est élaboré un mode de vie original et complexe, en marge de l'organisation socio-politique calquée par les classes dirigeantes sur le modèle occidental 5 Selon sa situation dans l'échelle sociale, le comportement quotidien de l'Haïtien s'aligne, d'après le sociologue René Victor dans son Essai de sociologie et de psychologie haïtiennes (1937), sur celui des anciens maîtres ou sur celui des anciens esclaves : .
Notre code de convenances est tout empreint de la politesse excessive du français avoisinant la fine hypocrisie. Mais nos agglomérations rurales […] s'accrochent à des usages qui remontent à la lointaine Afrique... (p. 23).
4 Sur l'émergence d'une littérature en créole, voir infra, p. 221 et s. 5 Une analyse concise des structures du mode de vie paysan est fournie par Jacquelin M. Montalvo-Despeignes dans Le Droit informel haïtien (1976).
L.-F. Hoffmann, LITTÉRATURE D’HAÏTIÉ (1995
Joel- Super Star
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Jeu de rôle: Le patriote
Re: LEON FRANCOIS HOFFMANN
kite LEON FRANCOIS HOFFMAN ,"francais de souche" ki kontinye ap ekri:
Tout semble en somme se passer comme si, indépendamment de son contenu, la chose écrite avait une pure valeur de symbole. L'important est de faire savoir au public que l'on a eu les honneurs de l'impression, quitte à se résigner à n'être vraiment lu que de quelques individus. Il est d'autant plus compréhensible, dans ces conditions, que les écrivains Haïtiens aspirent à se faire publier à Paris, siège de légitimité linguistique. Le « français de France », Maximilien Laroche le rappelle pertinemment dans son Portrait de l’Haïtien, est en Haïti [33]
... la clé du succès, le sésame qui ouvrira les avenues de la fonction publique, qui permettra de monter dans l'échelle sociale, qui apportera considération, influence, prestige et, bien entendu, amélioration du niveau de vie. C'est par le seul canal du français que l'on pourra avancer en connaissance, briller aux yeux de ses supérieurs, surclasser ses pairs et s'attirer gloire, honneur et pouvoir (p. 38-39).
L.-F. Hoffmann, LITTÉRATURE D’HAÏTIÉ (1995) 61
LE FRANÇAIS ET LA LUTTE DE CLASSES
Le purisme tatillon des Haïtiens n'est pas innocent, puisque le français est une arme dans la lutte que se livrent les différentes factions des nantis : être convaincu par un adversaire d'incorrection linguistique ne pardonne pas, et tenir un raisonnement vicieux est moins grave que de commettre un solécisme. Travers que bien des ironistes haïtiens ont brocardé ; Franck Étienne, par exemple, dans son roman Mûr à crever (1968) ; un prétendant va se présenter au père de sa bienaimée, et les deux hommes s'efforcent de se damer mutuellement le pion :
[Ils] poursuivaient à bâtons rompus la conversation c'était un véritable duel où, par fatuité, les mots difficiles, employés le plus rarement [...] bafouaient le bon sens, blessaient la raison innocente. [...] Il s'agissait d'une escrime où l'honneur exige une victoire complète sur l'adversaire. Le salon se transforma aussitôt en une véritable arène où s'affrontaient les gladiateurs dans le vent des phrases creuses (p. 268).
Les écrivains haïtiens ont toujours su tirer des effets comiques, faciles peut-être mais toujours appréciés, de l'amour de leurs compatriotes pour l'éloquence emphatique et les formules alambiquées. Ainsi dans Tous les hommes sont fous (1980), les frères Marcelin imaginent un entretien, dans le village de Boischandelle, entre le magistrat (maire) Macdonald Origène, le juge de paix Septimus Morency et le lieutenant Bellami. Ce dernier ayant félicité le juge pour l'élégance de son français, son interlocuteur explique :
- Mes facultés élocutives et dialectiques ont été polies, mutatis mutandis, au contact journalier et persévérant de rhéteurs immortels, tant classiques que romantiques, tous trépassés dans l'ère antique ou moderne. Car, comme l'énonce l'adage maximal aux feuilles roses du Petit Larousse illustré, sinon au jardin péremptoire des racines gréco-latines, asinus asinum fricat. [...]
L.-F. Hoffmann, LITTÉRATURE D’HAÏTIÉ (1995) 62
- Motion d'ordre ! jeta de haut, et non sans quelque ironie, le maire de Boischandelle, qui venait de rassembler les principaux éléments de son argumentation. - Comment donc, magistrat Origène ! protesta le juge de paix, courtoisement agressif. Comment donc ! C'est bien votre tour de tribune. Ainsi le veulent les us impartiaux qui gouvernent démocratiquement la distribution de la parole au sein protocolaire des assemblées délibérantes. [...] Nous ne prétendions, en notre âme et conscience, qu'à combler momentanément la viduité provisoire créée par votre retraite stratégique dans les hautes sphères métaphysiciennes de la méditation socratique... (p. 14-15).
Dans le même ordre d'idée, Émile Ollivier explique que Diogène Artheau, personnage principal de son roman La Discorde aux cent voix (1986) petit accent qu'il s'était donné et qu'il croyait être celui des Français de France. Faut avouer qu'il avait l'élocution facile, le verbe fleuri, une certaine aisance à manier les lieux communs, une habileté à citer les grands orateurs, les philosophes grecs et latins [...]. Toute maîtresse de maison raffinée, soucieuse de conserver son « standing » se devait de l'inviter au moins une fois par trimestre (p. 25).
Tout semble en somme se passer comme si, indépendamment de son contenu, la chose écrite avait une pure valeur de symbole. L'important est de faire savoir au public que l'on a eu les honneurs de l'impression, quitte à se résigner à n'être vraiment lu que de quelques individus. Il est d'autant plus compréhensible, dans ces conditions, que les écrivains Haïtiens aspirent à se faire publier à Paris, siège de légitimité linguistique. Le « français de France », Maximilien Laroche le rappelle pertinemment dans son Portrait de l’Haïtien, est en Haïti [33]
... la clé du succès, le sésame qui ouvrira les avenues de la fonction publique, qui permettra de monter dans l'échelle sociale, qui apportera considération, influence, prestige et, bien entendu, amélioration du niveau de vie. C'est par le seul canal du français que l'on pourra avancer en connaissance, briller aux yeux de ses supérieurs, surclasser ses pairs et s'attirer gloire, honneur et pouvoir (p. 38-39).
L.-F. Hoffmann, LITTÉRATURE D’HAÏTIÉ (1995) 61
LE FRANÇAIS ET LA LUTTE DE CLASSES
Le purisme tatillon des Haïtiens n'est pas innocent, puisque le français est une arme dans la lutte que se livrent les différentes factions des nantis : être convaincu par un adversaire d'incorrection linguistique ne pardonne pas, et tenir un raisonnement vicieux est moins grave que de commettre un solécisme. Travers que bien des ironistes haïtiens ont brocardé ; Franck Étienne, par exemple, dans son roman Mûr à crever (1968) ; un prétendant va se présenter au père de sa bienaimée, et les deux hommes s'efforcent de se damer mutuellement le pion :
[Ils] poursuivaient à bâtons rompus la conversation c'était un véritable duel où, par fatuité, les mots difficiles, employés le plus rarement [...] bafouaient le bon sens, blessaient la raison innocente. [...] Il s'agissait d'une escrime où l'honneur exige une victoire complète sur l'adversaire. Le salon se transforma aussitôt en une véritable arène où s'affrontaient les gladiateurs dans le vent des phrases creuses (p. 268).
Les écrivains haïtiens ont toujours su tirer des effets comiques, faciles peut-être mais toujours appréciés, de l'amour de leurs compatriotes pour l'éloquence emphatique et les formules alambiquées. Ainsi dans Tous les hommes sont fous (1980), les frères Marcelin imaginent un entretien, dans le village de Boischandelle, entre le magistrat (maire) Macdonald Origène, le juge de paix Septimus Morency et le lieutenant Bellami. Ce dernier ayant félicité le juge pour l'élégance de son français, son interlocuteur explique :
- Mes facultés élocutives et dialectiques ont été polies, mutatis mutandis, au contact journalier et persévérant de rhéteurs immortels, tant classiques que romantiques, tous trépassés dans l'ère antique ou moderne. Car, comme l'énonce l'adage maximal aux feuilles roses du Petit Larousse illustré, sinon au jardin péremptoire des racines gréco-latines, asinus asinum fricat. [...]
L.-F. Hoffmann, LITTÉRATURE D’HAÏTIÉ (1995) 62
- Motion d'ordre ! jeta de haut, et non sans quelque ironie, le maire de Boischandelle, qui venait de rassembler les principaux éléments de son argumentation. - Comment donc, magistrat Origène ! protesta le juge de paix, courtoisement agressif. Comment donc ! C'est bien votre tour de tribune. Ainsi le veulent les us impartiaux qui gouvernent démocratiquement la distribution de la parole au sein protocolaire des assemblées délibérantes. [...] Nous ne prétendions, en notre âme et conscience, qu'à combler momentanément la viduité provisoire créée par votre retraite stratégique dans les hautes sphères métaphysiciennes de la méditation socratique... (p. 14-15).
Dans le même ordre d'idée, Émile Ollivier explique que Diogène Artheau, personnage principal de son roman La Discorde aux cent voix (1986) petit accent qu'il s'était donné et qu'il croyait être celui des Français de France. Faut avouer qu'il avait l'élocution facile, le verbe fleuri, une certaine aisance à manier les lieux communs, une habileté à citer les grands orateurs, les philosophes grecs et latins [...]. Toute maîtresse de maison raffinée, soucieuse de conserver son « standing » se devait de l'inviter au moins une fois par trimestre (p. 25).
Joel- Super Star
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Jeu de rôle: Le patriote
Re: LEON FRANCOIS HOFFMANN
Hahaha!
Jowèl,
Kilès teks saa fè w sonje.
Ou sonje tou mwen te di misye li se yon PRECIEUX à la Molière?
Mes facultés élocutives et dialectiques ont été polies, mutatis mutandis, au contact journalier et persévérant de rhéteurs immortels, tant classiques que romantiques, tous trépassés dans l'ère antique ou moderne. Car, comme l'énonce l'adage maximal aux feuilles roses du Petit Larousse illustré, sinon au jardin péremptoire des racines gréco-latines, asinus asinum fricat. [...]
Sasaye- Super Star
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Re: LEON FRANCOIS HOFFMANN
SASAYE;
Gen NEG ki konn mande BATAY sou SIT sa a sou LANG FRANSE ,se pou yo we yon MOUN tankou LEON FRANCOIS HOFFMAN ,mwen kwe ki gen 84 AN ,panse de yo.
Misye EKRI plis ke 15 LIV sou FRANSE LITERATI FRANSE ,GRAME FRANSE ak LITERATI AYISYEN.LI RENMEN LITERATI AYISYEN.
Se paka yon MOUN pou yo di ki kont LANG FRANSE ,tankou gen NEG ki konn akize MOUN.
Gen yon TEKS MAJISTRAL ke misye ekri ,lan ki jan NEG te vin ENPOZE LANG FRANSE an ,apre endepandans.
HOFFMAN ak bon jan DOKIMAN ,menm apre LENDEPANDANS di ke menm NEG SAVE yo te konn ize KREYOL LIT LIT.
BARON DE VASTEY te konn RI NEG lan WOYOM NO an ki te vle pale FRANSE.
Menm BARON DE VASTEY sa a ,youn lan ra LETRE lan REPIBLIK lan ak WOYOM lan ,te ekri PLIZYE PYES TEYAT an KREYOL.
HOFFMANN di ke bagay FRANSE sa a vin yon PELEN TET pou peyi an ;paske apre LENDEPENDANS NEG yo te konn ekri KREYOL yo san pwoblem!
Gen NEG ki konn mande BATAY sou SIT sa a sou LANG FRANSE ,se pou yo we yon MOUN tankou LEON FRANCOIS HOFFMAN ,mwen kwe ki gen 84 AN ,panse de yo.
Misye EKRI plis ke 15 LIV sou FRANSE LITERATI FRANSE ,GRAME FRANSE ak LITERATI AYISYEN.LI RENMEN LITERATI AYISYEN.
Se paka yon MOUN pou yo di ki kont LANG FRANSE ,tankou gen NEG ki konn akize MOUN.
Gen yon TEKS MAJISTRAL ke misye ekri ,lan ki jan NEG te vin ENPOZE LANG FRANSE an ,apre endepandans.
HOFFMAN ak bon jan DOKIMAN ,menm apre LENDEPANDANS di ke menm NEG SAVE yo te konn ize KREYOL LIT LIT.
BARON DE VASTEY te konn RI NEG lan WOYOM NO an ki te vle pale FRANSE.
Menm BARON DE VASTEY sa a ,youn lan ra LETRE lan REPIBLIK lan ak WOYOM lan ,te ekri PLIZYE PYES TEYAT an KREYOL.
HOFFMANN di ke bagay FRANSE sa a vin yon PELEN TET pou peyi an ;paske apre LENDEPENDANS NEG yo te konn ekri KREYOL yo san pwoblem!
Joel- Super Star
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Jeu de rôle: Le patriote
Re: LEON FRANCOIS HOFFMANN
Pou nou kontinye pale de sa LEON FRANCOIS HOFFMANN di sou KESYON LANG lan e ki ka ETONE sitou NEG ki renmen lang FRANSE an PWENN FE PA;ann fe yon ti KONESANS ak HOFFMANN ki jis PIBLIYE "LES OEUVRES COMPLETES DE JACQUES ROUMAIN" lan OKAZYON 100yem ANIVESE OKIPASYON AMERIKEN an:
Joel- Super Star
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Jeu de rôle: Le patriote
Re: LEON FRANCOIS HOFFMANN
Yon PASAJ ENTERESAN lan LIV FRANCOIS HOFFMANN lan "LITTERATURE D'HAITI"
Misye remake ke EKRIVEN AYISYEN ki ekri an FRANSE yo gen yon ABITID pou yo vle tradwi bagay ki propreman AYISYEN an FRANSE.
Misye di ke si yon FRANSE ap pale de VERCINGETORIX ou byen JEANNE D'ARC li pa p mete "NOT" ,li pa p EKSPLIKE ,paske li espere ke LEKTE an ap konnen ki MOUN yo ye.
Misye ETONE ke yon EKRIVEN AYISYEN ke l site ap mete "remak" pou l eksplike ki MOUN DESSALINES ye.
ENPLISITMAN yon MOUN ki pa konnen ki MOUN DESSALINES ye ,se yon MOUN ki pa enfome.
Se tankou an 2016 ,ou gen dwa tande de MOUN sou RADYO ki ap chache tradwi yon FRANSE KREYOL an FRANSE de FRANS:
"La solution de la note en bas de page ou du glossaire en fin de volume n'est, elle aussi, qu'un pis aller. Pierre Clitandre, dans l'édition parisienne de son roman Cathédrale du mois d'août, publié chez Syros en 1982, fournit un glossaire de quatre-vingts entrées à l'usage du lecteur non-haïtien. Ce glossaire n'avait évidemment aucune raison de figurer dans l'édition originale, publiée à Port-au-Prince en 1980, et destinée aux compatriotes de l'auteur. Par contre, La Canne debout, roman de Raymond Beaulieu publié à Port-au-Prince en 1988 multiplie les notes en bas de page ; l'une d'elles identifie Dessalines. Si l'auteur n'avait visé que ses compatriotes, cela équivaudrait pour un romancier français à apprendre aux siens qui étaient Vercingétorix ou Jeanne d'Arc. On pourrait dire que les œuvres les plus « authentiquement » haïtiennes sont celles où les parties discursives et descriptives sont en français et les conversations - surtout entre intimes - en créole puisque, si l'Haïtien scolarisé apprend à raisonner en français, il ne s'exprime en toute liberté que dans la langue nationale. Le premier à avoir adopté cette solution est, à ma connaissance, Magloire Saint-Aude dans son beau roman Parias : documentaire (1949). Bref, tout écrivain haïtien doit faire face au « problème de la langue », et choisir le dosage de français, de français haïtien et de créole qui convient le mieux à son propos. La véritable gageure est de traduire, de façon compréhensible pour le lecteur étranger, non seulement des mœurs mais aussi une mentalité, une Weltanschauung nationales dont tous les analystes, les Haïtiens autant et plus que les autres, s'accordent à affirmer le caractère sui generis... non sans une certaine satisfaction, semble-t-il. Ainsi Alix Mathon, dans La Fin des baïonnet
L.-F. Hoffmann, LITTÉRATURE D’HAÏTIÉ (1995) 72
tes (1972), signale la division par classes de la population de Port-auPrince comme si elle ne se produisait nulle part ailleurs : « Gens de bien, gens de la ville, gens de la rue », que d'expressions inintelligibles pour d'autres que les Haïtiens ! », écrit-il (p. 50). Si l'on peut soupçonner que le lecteur étranger n'est pas nécessairement incapable de deviner en gros quelles réalités ces expressions recouvrent, il est certain que bien des détails caractéristiques et donc, précisément, essentiels lui échapperont. Comme toute une série de raccourcis, d'allusions, de non-dits parfaitement captés par le lecteur haïtien ne le seraient pas par les autres, l'écrivain ne pourra faire l'économie de descriptions, de précisions, voire d'explications qui risquent singulièrement d'alourdir son texte aux yeux de ses compatriotes, et parfois même à ceux des étrangers également. L’écueil pratiquement inévitable est qu'en visant les lecteurs haïtiens au premier chef, l'écrivain risque de décourager les étrangers perdus dans un univers qui leur échappe, tandis que s'il compose en fonction de l'ignorance de ces étrangers, il risque de s'aliéner ses compatriotes, qui se plaindront d'avoir été négligés au profit du public parisien. Ces problèmes de compétence du public se posent mutatis mutandis à tout écrivain régionaliste et même tout simplement à"
Misye remake ke EKRIVEN AYISYEN ki ekri an FRANSE yo gen yon ABITID pou yo vle tradwi bagay ki propreman AYISYEN an FRANSE.
Misye di ke si yon FRANSE ap pale de VERCINGETORIX ou byen JEANNE D'ARC li pa p mete "NOT" ,li pa p EKSPLIKE ,paske li espere ke LEKTE an ap konnen ki MOUN yo ye.
Misye ETONE ke yon EKRIVEN AYISYEN ke l site ap mete "remak" pou l eksplike ki MOUN DESSALINES ye.
ENPLISITMAN yon MOUN ki pa konnen ki MOUN DESSALINES ye ,se yon MOUN ki pa enfome.
Se tankou an 2016 ,ou gen dwa tande de MOUN sou RADYO ki ap chache tradwi yon FRANSE KREYOL an FRANSE de FRANS:
"La solution de la note en bas de page ou du glossaire en fin de volume n'est, elle aussi, qu'un pis aller. Pierre Clitandre, dans l'édition parisienne de son roman Cathédrale du mois d'août, publié chez Syros en 1982, fournit un glossaire de quatre-vingts entrées à l'usage du lecteur non-haïtien. Ce glossaire n'avait évidemment aucune raison de figurer dans l'édition originale, publiée à Port-au-Prince en 1980, et destinée aux compatriotes de l'auteur. Par contre, La Canne debout, roman de Raymond Beaulieu publié à Port-au-Prince en 1988 multiplie les notes en bas de page ; l'une d'elles identifie Dessalines. Si l'auteur n'avait visé que ses compatriotes, cela équivaudrait pour un romancier français à apprendre aux siens qui étaient Vercingétorix ou Jeanne d'Arc. On pourrait dire que les œuvres les plus « authentiquement » haïtiennes sont celles où les parties discursives et descriptives sont en français et les conversations - surtout entre intimes - en créole puisque, si l'Haïtien scolarisé apprend à raisonner en français, il ne s'exprime en toute liberté que dans la langue nationale. Le premier à avoir adopté cette solution est, à ma connaissance, Magloire Saint-Aude dans son beau roman Parias : documentaire (1949). Bref, tout écrivain haïtien doit faire face au « problème de la langue », et choisir le dosage de français, de français haïtien et de créole qui convient le mieux à son propos. La véritable gageure est de traduire, de façon compréhensible pour le lecteur étranger, non seulement des mœurs mais aussi une mentalité, une Weltanschauung nationales dont tous les analystes, les Haïtiens autant et plus que les autres, s'accordent à affirmer le caractère sui generis... non sans une certaine satisfaction, semble-t-il. Ainsi Alix Mathon, dans La Fin des baïonnet
L.-F. Hoffmann, LITTÉRATURE D’HAÏTIÉ (1995) 72
tes (1972), signale la division par classes de la population de Port-auPrince comme si elle ne se produisait nulle part ailleurs : « Gens de bien, gens de la ville, gens de la rue », que d'expressions inintelligibles pour d'autres que les Haïtiens ! », écrit-il (p. 50). Si l'on peut soupçonner que le lecteur étranger n'est pas nécessairement incapable de deviner en gros quelles réalités ces expressions recouvrent, il est certain que bien des détails caractéristiques et donc, précisément, essentiels lui échapperont. Comme toute une série de raccourcis, d'allusions, de non-dits parfaitement captés par le lecteur haïtien ne le seraient pas par les autres, l'écrivain ne pourra faire l'économie de descriptions, de précisions, voire d'explications qui risquent singulièrement d'alourdir son texte aux yeux de ses compatriotes, et parfois même à ceux des étrangers également. L’écueil pratiquement inévitable est qu'en visant les lecteurs haïtiens au premier chef, l'écrivain risque de décourager les étrangers perdus dans un univers qui leur échappe, tandis que s'il compose en fonction de l'ignorance de ces étrangers, il risque de s'aliéner ses compatriotes, qui se plaindront d'avoir été négligés au profit du public parisien. Ces problèmes de compétence du public se posent mutatis mutandis à tout écrivain régionaliste et même tout simplement à"
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Re: LEON FRANCOIS HOFFMANN
Yon TEYORI ENTERESAN LEON FRANCOIS HOFFMANN.
Pretandi ECHEK AYITI an ,te sevi EWOP de PRETEKS pou lan KONFERANS BERLIN pou yo kolonize FOMELMAN LAFRIK.
NAPOLEON III te deja deklare AYITI "un pays de BARBARES".
Menm NAPOLEON III ki lan KOUDETA DESANM 1851 an ,an FRANS te TOUYE plis ke 6000 FRANSE.
OTTO VON BISMARCK menm te deklare ,le w gade AYITI se TEMWAYAJ ke NEG NWA pa ka DIRIJE TET.
Se te sa AMERIKEN yo rele "self fulfilling prophecy" kididonk pa kite AYITI gen okenn SIKSE paske sa ap ANTRAVE DESEN ke NEG yo te genyen sou LAFRIK ke yo te vin separe antre yo lan KONFERANS BERLIN an ,an 1884:
Même après que l'abolition de l'esclavage dans le courant du dixneuvième siècle eut rendu vaines les craintes des planteurs et de leurs représentants, on s'acharna à perpétuer et même à renforcer la mauvaise image de marque d'Haïti. Il s'agissait en effet, au moment où l'expansion coloniale en Afrique noire prenait son essor, de rassurer une fois de plus l'opinion publique européenne et de lui donner bonne conscience : déjà ceux qui faisaient commerce d'esclaves africains au temps de la traite avaient prétendu que les déportés échappaient à un sort encore pire dans leur pays natal, et acquéraient en outre, grâce à l'évangélisation et au baptême, de bonnes chances de sauver leur âme immortelle. Les puissances colonisatrices firent appel aux historiens, aux missionnaires, aux voyageurs, aux journalistes, aux caricaturistes, pour accréditer la conviction que l'Afrique était plongée dans les ténèbres de la barbarie. La France se devait, assurait-on, d'étendre sa mission civilisatrice au-delà du Sahara. Le chroniqueur anonyme haïtien qui signe XYZ un article intitulé Haïtianophobie remarque amèrement en 1892 que :
J'ai constaté que, chaque fois qu'une puissance de l'Europe procède à quelque nouveau massacre en Afrique, on éprouve comme un besoin de jeter un nouveau discrédit sur la République d'Haïti. [...] Il faut crier bien haut que les nègres obscurcissent partout les rayons de la civilisation, pour que les canons qui opèrent là-bas la sanglante trouée dans la chair d'ébène ne réveillent pas un écho douloureux dans le monde philanthropique.
Le fait que les Noirs étaient congénitalement incapables de se gouverner eux-mêmes était d'ailleurs considéré comme un axiome par l'Occident. Or, l'existence de la République noire et indépendante d'Haïti infirmait fâcheusement ce postulat. On tourna la difficulté en montant en épingle - et en avançant comme preuves à l'appui - les difficultés, certes réelles, que rencontraient les Haïtiens à établir un système de gouvernement stable et une société équitable. Selon une déclaration du chancelier Bismarck, reprise en 1882 par la Revue politi
L.-F. Hoffmann, LITTÉRATURE D’HAÏTIÉ (1995) 86
que et littéraire de Paris et citée par Emmanuel Édouard en 1890 dans son Essai sur la politique intérieure d’Haïti :
Si la théorie de l'inégalité des races avait besoin d'être confirmée, elle le serait par l'inanité des efforts que font, depuis un siècle, les nègres d'Haïti pour constituer une société (p. 32).
Sir Spenser Saint-John, qui représenta longtemps Sa Gracieuse Majesté à Port-au-Prince, publia en 1884 Hayti or the Black Republic, traduit deux ans plus tard en français, qui fut un gros succès de librairie. Le diplomate avait mis en exergue (et en français) une citation
Pretandi ECHEK AYITI an ,te sevi EWOP de PRETEKS pou lan KONFERANS BERLIN pou yo kolonize FOMELMAN LAFRIK.
NAPOLEON III te deja deklare AYITI "un pays de BARBARES".
Menm NAPOLEON III ki lan KOUDETA DESANM 1851 an ,an FRANS te TOUYE plis ke 6000 FRANSE.
OTTO VON BISMARCK menm te deklare ,le w gade AYITI se TEMWAYAJ ke NEG NWA pa ka DIRIJE TET.
Se te sa AMERIKEN yo rele "self fulfilling prophecy" kididonk pa kite AYITI gen okenn SIKSE paske sa ap ANTRAVE DESEN ke NEG yo te genyen sou LAFRIK ke yo te vin separe antre yo lan KONFERANS BERLIN an ,an 1884:
Même après que l'abolition de l'esclavage dans le courant du dixneuvième siècle eut rendu vaines les craintes des planteurs et de leurs représentants, on s'acharna à perpétuer et même à renforcer la mauvaise image de marque d'Haïti. Il s'agissait en effet, au moment où l'expansion coloniale en Afrique noire prenait son essor, de rassurer une fois de plus l'opinion publique européenne et de lui donner bonne conscience : déjà ceux qui faisaient commerce d'esclaves africains au temps de la traite avaient prétendu que les déportés échappaient à un sort encore pire dans leur pays natal, et acquéraient en outre, grâce à l'évangélisation et au baptême, de bonnes chances de sauver leur âme immortelle. Les puissances colonisatrices firent appel aux historiens, aux missionnaires, aux voyageurs, aux journalistes, aux caricaturistes, pour accréditer la conviction que l'Afrique était plongée dans les ténèbres de la barbarie. La France se devait, assurait-on, d'étendre sa mission civilisatrice au-delà du Sahara. Le chroniqueur anonyme haïtien qui signe XYZ un article intitulé Haïtianophobie remarque amèrement en 1892 que :
J'ai constaté que, chaque fois qu'une puissance de l'Europe procède à quelque nouveau massacre en Afrique, on éprouve comme un besoin de jeter un nouveau discrédit sur la République d'Haïti. [...] Il faut crier bien haut que les nègres obscurcissent partout les rayons de la civilisation, pour que les canons qui opèrent là-bas la sanglante trouée dans la chair d'ébène ne réveillent pas un écho douloureux dans le monde philanthropique.
Le fait que les Noirs étaient congénitalement incapables de se gouverner eux-mêmes était d'ailleurs considéré comme un axiome par l'Occident. Or, l'existence de la République noire et indépendante d'Haïti infirmait fâcheusement ce postulat. On tourna la difficulté en montant en épingle - et en avançant comme preuves à l'appui - les difficultés, certes réelles, que rencontraient les Haïtiens à établir un système de gouvernement stable et une société équitable. Selon une déclaration du chancelier Bismarck, reprise en 1882 par la Revue politi
L.-F. Hoffmann, LITTÉRATURE D’HAÏTIÉ (1995) 86
que et littéraire de Paris et citée par Emmanuel Édouard en 1890 dans son Essai sur la politique intérieure d’Haïti :
Si la théorie de l'inégalité des races avait besoin d'être confirmée, elle le serait par l'inanité des efforts que font, depuis un siècle, les nègres d'Haïti pour constituer une société (p. 32).
Sir Spenser Saint-John, qui représenta longtemps Sa Gracieuse Majesté à Port-au-Prince, publia en 1884 Hayti or the Black Republic, traduit deux ans plus tard en français, qui fut un gros succès de librairie. Le diplomate avait mis en exergue (et en français) une citation
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Re: LEON FRANCOIS HOFFMANN
Pou kontinye sou ZAFE LANG lan.
LEON FRANCOIS HOFFMANN ekri plizye LIV an FRANSE e ann ANGLE .Youn lan LIV ke misye ekri yo se:" CREOLIZATION IN HAITI AND NATIONAL IDENTITY"
Men yon PASAJ.Sa ka eksplike NEG ki ap opine sou SIT sa a ,an pati pouki sa yo mande GOUMEN si yo pesevwa ke A TO ou a REZON ke y ap chache diminye LANG FRANSE an ,ann AYITI:
"Until the first quarter of the twentieth century,all literate Haitians who whatever their phenotype and ideology ,belonged to the ruling classes ,saw CREOLE as a potential danger.
It was felt that should it be transcribed and used as the language of instruction in schools ,the learned classes monopoly of power would be endangered .The rise of CREOLE ,it was thought further ,would bring about the waning of FRENCH which in turn would isolate the country from the international community;it was feared that FRENCH might become progressively replaced by ENGLISH ,thus cutting off the HAITIANS (or at least the educated HAITIANS) from their past and traditions.And precisely this is currently happening .
Many more Haitians today are competent in CREOLE and ENGLISH than in CREOLE and FRENCH"
Se ENPOTAN pou nou sezi sa LEON HOFFMANN vle di ,byen ke li te di sa gen kek TAN.Mwen sonje konn gen PRETANSYE ki te konn entevni ak yon FRANSE ANPOULE sou SIT lan ,men ki te konn fe EKSPRE pou yo pa RESPEKTE OTOGRAF OFISYEL KREYOL lan.
Kite m eseye TRADWI sa LEON FRANCOIS HOFFMANN vle di an:
"Jiska premye 1/4 20yem SYEK lan ,tout AYISYEN PLIM e ANK yo kelkeswa RAS yo ou byen IDEYOLOJI yo ,te lan KLAS DOMINANT yo,te we KREYOL tankou yon DANJE POTANSYEL
Yo te santi si KREYOL te TRANSKRI e yo IZE tankou LANG ENSTRIKSYON lan LEKOL yo ,KLAS PLIM e ANK lan ap pedi MONOPOL yo gen sou POUVWA a.
Si yo ta kite LANG KREYOL lan pran plis ENPOTANS ,yo panse ke ENPOTANS lang FRANSE an ap diminye e sa ap izole yo de KOMINOTE ENTENASYONAL;an plis yo PE ke FRANSE ap ranplase pa ANGLE pwogresivman ,e sa ta ka koupe KLAS plim e ANK yo de pase yo ak TRADISYON yo.
Se presizeman sa ki ap rive kounye an ,GEN plis AYISYEN ki ka degaje yo lan KREYOL ak ANGLE ,ki ka degaje yo lan KREYOL ak FRANSE"
LEON FRANCOIS HOFFMANN ekri plizye LIV an FRANSE e ann ANGLE .Youn lan LIV ke misye ekri yo se:" CREOLIZATION IN HAITI AND NATIONAL IDENTITY"
Men yon PASAJ.Sa ka eksplike NEG ki ap opine sou SIT sa a ,an pati pouki sa yo mande GOUMEN si yo pesevwa ke A TO ou a REZON ke y ap chache diminye LANG FRANSE an ,ann AYITI:
"Until the first quarter of the twentieth century,all literate Haitians who whatever their phenotype and ideology ,belonged to the ruling classes ,saw CREOLE as a potential danger.
It was felt that should it be transcribed and used as the language of instruction in schools ,the learned classes monopoly of power would be endangered .The rise of CREOLE ,it was thought further ,would bring about the waning of FRENCH which in turn would isolate the country from the international community;it was feared that FRENCH might become progressively replaced by ENGLISH ,thus cutting off the HAITIANS (or at least the educated HAITIANS) from their past and traditions.And precisely this is currently happening .
Many more Haitians today are competent in CREOLE and ENGLISH than in CREOLE and FRENCH"
Se ENPOTAN pou nou sezi sa LEON HOFFMANN vle di ,byen ke li te di sa gen kek TAN.Mwen sonje konn gen PRETANSYE ki te konn entevni ak yon FRANSE ANPOULE sou SIT lan ,men ki te konn fe EKSPRE pou yo pa RESPEKTE OTOGRAF OFISYEL KREYOL lan.
Kite m eseye TRADWI sa LEON FRANCOIS HOFFMANN vle di an:
"Jiska premye 1/4 20yem SYEK lan ,tout AYISYEN PLIM e ANK yo kelkeswa RAS yo ou byen IDEYOLOJI yo ,te lan KLAS DOMINANT yo,te we KREYOL tankou yon DANJE POTANSYEL
Yo te santi si KREYOL te TRANSKRI e yo IZE tankou LANG ENSTRIKSYON lan LEKOL yo ,KLAS PLIM e ANK lan ap pedi MONOPOL yo gen sou POUVWA a.
Si yo ta kite LANG KREYOL lan pran plis ENPOTANS ,yo panse ke ENPOTANS lang FRANSE an ap diminye e sa ap izole yo de KOMINOTE ENTENASYONAL;an plis yo PE ke FRANSE ap ranplase pa ANGLE pwogresivman ,e sa ta ka koupe KLAS plim e ANK yo de pase yo ak TRADISYON yo.
Se presizeman sa ki ap rive kounye an ,GEN plis AYISYEN ki ka degaje yo lan KREYOL ak ANGLE ,ki ka degaje yo lan KREYOL ak FRANSE"
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