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Bilan EKONOMIK GOUVENMAN MATELI an-ak CHIF

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Bilan EKONOMIK GOUVENMAN MATELI an-ak CHIF  Empty Bilan EKONOMIK GOUVENMAN MATELI an-ak CHIF

Message  Joel Sam 24 Fév 2018 - 8:55

Neg sa a ki ekri ATIK sa a sou RFI ,vini ak CHIF pou montre ki BAK AYITI fe ak GOUVENMAN MATELI an.
Li pa pale de LAJAN NEG yo VOLO an ,men se yon ATIK ENSTRIKTIF
http://atelier.rfi.fr/profiles/blogs/haiti-bilan-economique-desastreux-du-president-martelly-hypothequ


Le 14 mai 2011, un événement inattendu une année  plutôt, fut arrivé en Haïti, Michel Joseph Martelly arriva au pouvoir, á titre de chef de l’Etat. Il a confirmé sa vision en Mai 2012, de façon structurée, dans l’énoncé de la Politique Générale du Premier Ministre Laurent Salvador Lamothe, Baptisé les « 5 E : état de Droit & démocratie, économie & Emploi, Environnement & aménagement du territoire, Energie, Éducation, développement humain et social ». L’objectif dévoilé du chef de l’Etat, consistait á mettre ce pays dans la voie du changement, ce que les politiciens traditionnels n’ont pas été capable de faire depuis plus de deux cents ans rajoute-il.

Cet article vise par des faits et des données de mesurer le changement accompli dans la dimension économique du pays au regard de la création de la richesse et de l’emploi, un des fondements de la vision du président Martelly, en vue d’évaluer sa gouvernance de la citée.

Il demeure vrai que dans la théorie comme dans les faits, l’Etat  ne peut être  opérationnel, sans faire des dépenses de fonctionnement et des dépenses d’investissements, et ce dans la plus  complète rationalité, aux fins de favoriser la création de la richesse et de l’emploi. De fait, il est légitime que l’Etat fasse des perceptions pour financer les activités retenues.  Ce qui donne lieu á une évolution des recettes et des dépenses publiques pour que l’Etat puisse assurer sa mission. Cependant, il n’en demeure pas moins que le degré de changement positif ne peut être expliqué que par le degré d’efficacité et d’efficience de l’Etat dans la gestion des finances publiques.

1-   Dépenses et recettes publiques  autour de la croissance économique sous le règne de Martelly

S’agissant des recettes et des dépenses de l’Etat sous la présidence de Martelly, elles ont ainsi évolué : de septembre 2012 á juin 2015, les recettes publiques ont évolué entre 4000 á moins de 6000 millions de gourdes contre des dépenses publiques allant de 4000 á plus de 8000 millions de gourdes.[1]Ce qui prouve que l’Etat a choisi le déficit, de façon flagrante.

Dans ce pays, la pression fiscale  a passé de 12.92% en 2011 á 13.90% en 2012 avant d’atteindre 14.27% en 2013 puis décroitre á 11.90% en 2014 pour remonter á 14% environ en 2015.Bien qu’Haïti soit le seul pays de la caraïbe où la pression fiscale était la plus faible avant 2011, il faut aussi admettre que ses activités économiques sont très faibles par rapport á ces pays de la région, notamment la République dominicaine qui avait une pression fiscale légèrement inférieur á Haïti entre 2011 á 2013.

En outre, l’Etat a choisi d’augmenter les impôts directs et indirects respectivement 27% et 13% au cours l’exercice 2015-16 par rapport l’exercice 2014-15.Et relativement á la taxe sur la production locale, une augmentation de 3% contre 11% pour les produits importés a été faite, et ce, sans une politique de production nationale.

De ce fait, cette augmentation de la pression fiscale, a entraîné la hausse des prix, et plonge  le pays dans une  inflation en croissance durable qui, franchissait déjà 11,7 au mois d’octobre 2015 contre 5,3 en septembre 2014.Et, il faut noter que le poste Alimentation, Boisons et tabac a contribué á la croissance annuelle de prix de 58,6% au mois d’octobre 2015 devant les postes Loyer, Energie, Eau, et Habillement, Tissus, Chaussures qui viennent en deuxième et troisième position avec des contributions respectives á l’inflation de 10,5 et  9,4.Ajoutons que suivant les prévisions de la BRH, les consommateurs et consommatrices en Haïti doivent s’attendre á une inflation de 12,4, et de 12,8 respectivement aux mois de décembre 2015 et janvier 2016, si les variables sont maintenues constantes[2].

En clair, la baisse du niveau de vie des fils et filles d’Haïti s’en suivra, dans un pays, où la population se retrouve déjà dans la crasse et  la misère, de la misère de quelle couleur, je ne sais pas.Faudrait-il bien la demander á la professeure BAINA BELLO, dans « Café Philo », dans un débat philosophique présenté sur la Télé Caraïbe ? En tout cas, la professeure BAINA BELLo dira de toute façon, qu’elle n’est pas noire, elle est atroce peut être.

De 2007 á 2010, en quatre ans, les dépenses d’investissements de l’Etat sous l’administration de Préval totalisaient 25,027.08 millions de gourdes. Par contre, de 2012 à 2014, en trois ans, ces dépenses s’élevaient á 33,141.00millions de gourdes sous l’Administration de Martelly.[3]Par contre, en clair, en trois ans, les dépenses d’investissements sous l’Administration de Martelly dépassent de loin celles allouées par le président Préval, d’une valeur moyenne annuelle de 4,790.23 millions de gourdes.

Cependant, l’effet sur l’économie haïtienne demeure mitigé, les dépenses d’investissements de l’Etat sous le règne de Martelly témoignent une très faible efficacité, car  la croissance économique passe de 5,2% en 2010-11 á 2,9% au cours de 2011-12,et á  4,2%,2,8% et 1,8% au cours des exercices fiscaux de 2012-13,  2013-14 et 2014-15.De ce constat ,il n’ y a plus de doute, il y a une réduction  remarquable de la vitesse de l’économie depuis l’arrivée du président Martelly au pouvoir. Et en conséquence, la population vit comme si l’économie est quasiment fermée, l’argent se fait rare, et même ceux les plus humanistes de la société se trouvent dans des difficultés extrêmes et complexes de pouvoir trouver un minimum de ressources  á partager avec l’autre. Ce qui confirme qu’Il n’y a pas de relation entre des sommes colossales dépensées par l’Administration Martelly et la performance de l’économie haïtienne, et le niveau de vie. Une enquête sérieuse s’avère nécessaire pour déterminer  le degré de la justesse de ces dépenses.


2- Déficit budgétaire : la BRH vers le sauvetage de la valeur de la gourde, entrave la création de richesse et d’emploi et favorise les inégalités.  

Dans ce cas, de la volonté démesurée  de ladite Administration, de creuser le déficit budgétaire, en variation annuelle, les recettes totales de l’Etat au cours du trimestre avril-juin de l’exercice 2014-2015, ont reculé de 16% alors que l’Administration Martelly a fait grimper les dépenses de 42 %.[4]C’est ainsi que le déficit budgétaire trimestriel s’accentue, et parallèlement, l’Etat haïtien a choisi de faire marcher la planche à billet : le financement monétaire qui était de 3,9 milliards de gourdes au trimestre janvier-mars a passé  á 8,9 milliards au 24 juin 2015.[5]

Cette situation non contrôlée de financement monétaire, a entraîné la dépréciation de la gourde, de 43  á 56 gourdes pour un dollar des Etats-Unis d’Amérique, en juin 2015. Voilà comment la BRH a été obligée d’intervenir sur le marché des changes d’Avril-juin, en vendant 62,8 millions dollars us. Et de fait, entrainant une baisse de réserves internationales  qui passaient de 921,7 millions au trimestre avril-juin á 858,9 millions de dollars us, en date du 17 juin 2015.

Pourtant, en septembre 2012, après plus d’une année de la prise de fonction du président Martelly, les réserves nettes des changes totalisaient 1, 300 milliards de dollars[6] contre 858,9 millions de dollars us le 17 juin 2015[7], valant une baise de 441,1 millions de dollars us, et ce, en dépit de l’augmentation des transferts privés de 9,75% pour atteindre 1,071 milliards de dollars us[8].

Tableau I : Interventions de la BRH sur le marché des changes


Année

Achat

vente


2009-10

23 190 440

143 247 275,53


2010-11

23 500 000

77 355 000


2012-13

120 002 000

1000 000


2013-14

33 200 000

12 250 000


2014-15

88 520 000

65 00 000


Source : service change BRH(données collectées par an)

Appuie sur la vente des Bons BRH, et l’intervention sur le marché de change, l’ancien gouverneur de la BRH a tenté d’assurer la population par cette phrase, trop facile á dire : « Nous devons éteindre l’incendie, mais pas tuer l’occupant de la maison »[9].Et cette déclaration a été transformée en action par la BRH en retirant une quantité de gourdes en circulation par l’augmentation des taux sur les bons en juillet 2015 :

-le taux sur les Bons à 7 jours passe á 10% contre 3% en septembre 2014,

-le taux sur les Bons à 28 jours passe á 12% contre 4% en septembre 2014,

-le taux sur les Bons à 91 jours passe á 16 % contre 5% en septembre 2014[10].

Cette politique restrictive a entraîné automatiquement  la baisse du rythme du crédit bancaire et de l’investissement dans l’économie haïtienne, dans un pays, où 200 000 jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année, et ce, avec un faible espoir de trouver un emploi, là où, un taux de chômage ouvert d’environ 70% règne déjà depuis l’avant Martelly, qui voulait changer le dogme. L’Etat haïtien, en agissant ainsi, a entraîné une perte de confiance en la gourde haïtienne comme monnaie de réserve. Et a favorisé une plus forte demande du dollar qui, de fait a renforcé la valeur de la devise  américaine dans le pays, par la croissance du taux de change. Conséquemment, l’inflation poursuivra sa tendance á  la hausse comme l’avons-nous présenté plus haut.  

A dire vrai, ce sont les banques qui gagnent dans l’application de cette politique restrictive par l’accumulation des intérêts sur les bons, sans risques, car le remboursement des prêts de l’Etat est assuré. Cette politique de croissance des taux d’intérêts  a permis á l’Etat d’accaparer une partie des ressources des banques sous forme de crédit, au détriment du montant de crédit qui est octroyé au secteur privé, traduisant ainsi l’effet d’éviction. En effet, il faut cesser de constater en Haïti qu’il y a « un système bancaire en bonne santé dans une économie malade », aux dires de l’ancien Gouverneur de la BRH Charles Castel .Car, une telle politique renforcera la pauvreté dans le pays, par le fait qu’elle agit directement sur le niveau de crédit, l’investissement, et donc le niveau de l’offre de l’emploi.

A dire vrai, l’ancien Gouverneur de la banque centrale n’est pas responsable de la crise, mais l’avait cautionné comme spécialiste de grand calibre ; mais comme de fait, il ne pouvait  opposer au président de la République via le ministre des finances Wilson LaLeau. Ce dernier ,un économiste qui devient aveugle depuis son entrée dans l’Administration Martelly, un professeur d’économie qui a perdu tout le bon sens des théories, qui oublie que les économistes peuvent faire parler les chiffres, et qui est devenu incapable d’analyser, et en écoutant  ses dires sur le plan économique, même les profanes peuvent lui donner des leçons économiques, hélas, quelle honte pour cet économiste ! « lajan fè chen dansé ».Helas ! Il n’y a que  l’économiste Wilson Laleau qui constate que le bilan de Martelly est bon, et ce, á tort.

En effet, en Haïti, pour certains cadres, le mot démission n’existe pas, donc n’en parlons pas! Mais, l’ancien gouverneur est conscient de la cause de la dépréciation de la gourde par rapport au dollar des Etats Unis d’ Amérique : L’Etat a trop dépensé, de façon irrationnelle et sans transparence et des institutions de contrôle,  dans la plus complète perception de la corruption. Des frais de publicités, et de festivités á l’occasion des 14 mai, pour faire des propagandes pour son administration sont restés inconnus de tous. Tout ce qu’on sait, c’est que des sommes colossales ont été dépensées par Martelly, et ce, sans effet positif sur le bien être collectif.

3-Opportunité de richesse et d’emploi abandonnée á la République dominicaine

De toute évidence, des sommes allouées á la création ou á l’amélioration des conditions infrastructurelles de toutes sortes dans le pays, pouvaient  favoriser une dynamique économique remarquable dans le secteur Bâtiment et travaux Publics qui, agira á son tour, sur le reste de l’économie nationale, par un effet multiplicateur.

Mais, malheureusement, en dépit de la bonne décision qui, a été prise par le président Martelly, d’ordonner la renégociation de la grande partie des contrats qui ont été signés entre des firmes dominicaines et l’Administration de Préval-Bellerive, aucune politique coordonnée en ce sens n’a été adoptée par la suite. Par ailleurs, les marchés de matériaux de constructions ont été livrés  á des firmes dominicaines, et ceci, plus fortement par rapport á l’Administration de Préval qui, elle aussi n’avait aucune vision en ce sens.

Or, le renforcement des entreprises nationales  de constructions, parallèlement á une limitation des produits de construction venant de la République dominicaine, aurait pu faciliter  une croissance de l’offre de blocs, de ciments, de céramiques, de peintures, de matériels électriques et hydrauliques produits en Haïti, pour répondre á la demande nationale solvable. Telle est donc une source de création de richesse et d’emploi qui a été négligée par l’Administration Martelly-Lamothe qui,  pourtant, avait le temps nécessaire pour le faire.

Et paradoxalement, Haïti qui combine pauvreté, misère, chômage, désespoir et mendicité, abandonne cette source de richesse et d’emploi que représente l’industrie de la construction á la République dominicaine, depuis trop longtemps. Néanmoins, l’Etat ne favorise pas la création richesse, source de croissance de la valeur de taxe et d’impôt, et donc de la recette fiscale, et par contre, choisi de hausser ses dépenses au jour le jour.

D’ailleurs á nos jours, il faut aussi noter la multiplication des postes de consultants, de conseillers au profit de ses collaborateurs d’un poste á un autre, lorsqu’ils sont décriés, ou obligés de laisser leurs places á d’autres personnes. En effet, en Haïti, nos dirigeants vivent dans un monde que les scientifiques n’arriveront  jamais á cerner, ce sont des antiscientifiques.

4-L’Administration Martelly est-elle favorable á l’agriculture en Haïti ?

En fait, en avril 2014, déjà au troisième trimestre de l‘exercice fiscal, l’ODVA (Organisme de Développement de la Vallée de l'Artibonite), qui a la mission de réaliser des« Projets d'Entretien du Grand Système d'Irrigation et de Drainage », et des « Projets d'Intervention d'Urgence » dans ladite vallée, n’a reçu aucune ressource financière du budget relatif aux fins de jouer son rôle. Ce qui confirme que l’Etat ne manifeste aucun intérêt pour l’agriculture, d’autant que le Gouvernement Lamothe  a préféré d’importer 300 000 sacs de riz et les vendre sous le label de « diri 10/10 »pour pallier á la hausse des prix des produits alimentaires, au lieu d’apporter une solution réelle qui n’est d’autre que la mise en place des conditions nécessaires á la croissance des produits agricoles. Et la potentielle rizicole de la vallée l’Artibonite située autour de 40 milles hectares n’est exploitée qu’á hauteur de 28 milles hectares de terres, le président Martelly  n’a pas fait mieux que son prédécesseur.  

D’ailleurs, durant le mandat du président Préval, le crédit agricole octroyé par l’Etat via la Banque de Crédit Agricole (BCA), n’a pas dépassé 15 millions de gourdes l’an contre  31.15 millions en 2014.Et paradoxalement, á la mi-décembre 2015,le Président Martelly a exigé le Ministère de la Planification et de la Coopération Externe d’ordonner le Ministère de l’Economie et des Finances de débloquer 45 millions de gourdes pour renforcer sa sécurité personnelle, pour moins deux mois de gouvernance. Cette somme exigée par le président Martelly, vaut trois fois plus de ressources allouées au crédit agricole par la BCA par an, sous le règne de Préval, et prés d’une fois et demie en 2014 durant le mandat du Président Martelly.[11]

En agissant ainsi, cela prouve que l’agriculture n’a aucune priorité pour le Président Martelly et ses serviteurs Ministres. Voilà, ce qui explique, que le niveau de la richesse créee dans le secteur primaire, en 2014 qui totalisait 3,330 millions de gourdes, demeure inférieure par rapport á  son niveau de 3,393  millions de gourdes, en 2007.Et pour compenser cette baisse et répondre á la de demande en croissance, le pays avait déboursé 61.05 millions dollars us par mois, pour acheter les produits alimentaires en 2014, contre 44,5 millions dollars par mois en 2011, soit une croissance de 37,18%.[12]

5- Déficit commercial est- il le facteur fondamental de  dépréciation de la gourde  á la fin de l’année 2015 ?

Tableau II : Evolution des échanges et de la balance commerciale de 2009 á 2014


Année

Exportation

Importation

Balance commerciale


2009

551,00

2032,11




2010

563,38

3010,07

-2446,69


2011

768,09

3314,46

-2546,37


2012

774,63

3079,33

-2304,7


2013

885,27

3329,21

-2443,94


2014

950,43

3483,83

-2533,4


Source : Banque de la République D’Haïti, Notes sur la politique monétaire, juin 2015(, page 6).

Au regard de ce tableau II, en 2014, le pays exporte 79 millions dollars us par mois, soit 2.6 millions us par jour, valant une somme annuelle de 950 millions de dollars. Et s’agissant des importations pour ladite année, le pays importe 290.1 millions de dollars us par mois, soit 9,67 millions dollars us par jour, valant une somme de 3,483.83 millions de dollars (3.48 milliards de dollars us environ).

Au cours de cette année, il a fallu avoir la recette de plus de trois mois d’exportation pour couvrir un mois d’importation d’Haïti. Et depuis 2009, les importations ont presque doublé passant de 2.03 milliards à « 4.3 milliards de dollars en juin 2015 ».[13]Mais en 2015, « le déficit de la balance commerciale s’est replié a 3,25% pour les dix premiers mois de l’exercice, passant à 2.08 milliards dollars us contre 2.13 milliards en 2014 »[14].

De toute évidence, de tout ce qui précède, le pays est en situation de déficit de la balance commerciale. Cependant, ce déficit n’explique pas la dépréciation de la gourde comme les autorités veulent nous faire croire, en comparant le déficit de la balance commerciale avec le niveau de transfert courant par année de 2012 á 2014, incluant les dix mois de l’exercice 2014-2015. D’ailleurs,   la facture pétrolière ait connu une baisse de 31%, valant 203.5 millions dollars pour avoir passé de 653.5 millions de dollars us d’octobre  à 450 millions de dollars us en  mai 2015[15], les prix á la pompe sont restés inchangés á date, de janvier 2016, dans le pays. En effet, de mai  á janvier 2015, cela fait huit(Cool mois, depuis que la tendance á la baisse de la facture pétrolière est observée, ce qui indique qu’au moins, l’Administration Martelly a bénéficié une somme de 1.63 milliards  de dollars non-payée. Ce qui devait entraîner  une baisse de pression sur le marché de change gourde-dollar us.

Tableau III : Dons officiels en millions de dollars us de 2009 à 2015


Année

Montant


2007

33,04*


2008

9,43*


2009

394,5


2010

1840


2011

1446


2012

987,51


2013

749,997


2014

563


2015(juin)

263


Sources -:*Nations Unies/CEPAL, Haïti : Evolution Economique en 2010 et perspectives pour 2011. P28/ -Charles Castel, propos du Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti Carles Castel, les derniers développements sur les marchés des changes, causes et mesures prises par la BRH, 17 juillet 2015,page 4)



Tenant compte des dons officiels, Haïti  a reçu 2563.507 millions dollars us de 2012 á 2015, sous la présidence de Martelly contre 2 276,97 millions dollars us, sous la présidence de Préval de 2007 á 2010.En dépit de la décroissance des  dons officiels, l’Administration Martelly a reçu 286,53 millions de dollars us de plus,  par rapport á son prédécesseur, en quatre (4) ans.(voir le tableau III)

Tableau IV: Balance commerciale et transferts courants en millions dollars us


Année

Balance commerciale

Transferts courants entrants[16]


2009

      -1,770.19

1,770.05


2010

      -3,270.95

3,313.00


2011

     -3,121.75

2,997.37


2012

-          2,871.73

2,599.84


2013

-          2 852.49

2,531.00


2014

-          2,903.70

2,540.03


2014-2015(Octobre-juin)

-          2,08*(Octobre-juin)

1,603(1340* transferts octo-juillet 2015 prives + **263 dons officiels au 31 mars 2015)


Sources BRH- Banque de la République D’Haïti/ *(Banque de la République D’Haïti ,Notes sur la politique monétaire ,juin 2015,page 7.**  : Charles Castel, propos du Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti Carles Castel, les derniers développements sur les marche des changes, causes et mesures prises par la BRH,17 juillet 2015,page 4)



D’autre part, «  Selon le Rapport du FMI en 2015, le déficit budgétaire avait atteint en 2013 et en 2014 des niveaux insoutenables 2,3 Milliards et 5,3 milliards respectivement ». »D’où la nécessite de réduire, le niveau subvention accordé á l’EDH qui, était de 2.5 milliards de gourdes au cours de l’exercice fiscal 2012-2013 pour 55 millions us environ.[17]

Bien que la subvention accordée par l’Etat á l’EDH a passé de 88.7 á 144 millions us respectivement de octobre-juillet 2014 á octobre-juillet 2015, la recommandation du FMI a été considérée par l’Administration Martelly sur le plan macroéconomique[18]. Car, le montant lié au poste  subvention et autres transferts courants, dans les comptes nationaux, a chuté de 37%, de août 2014 á août 2015, de 6,712 à 4,254 millions de gourdes, parallèlement á une croissance de recettes totales de 21%.[19]

.L’avertissement était clair. Mais, une année plus tard, l’Etat ne respecte même pas ce qui a été convenu dans le budget fiscal 2014-2015 : « le financement sera évité, il est à noter que ce budget prévoit une émission supplémentaire de Bons du trésor de 1.5 milliards de gourdes pour couvrir des arriérés ».[20]

Or, dans les faits, á la fin du troisième trimestre de l’exercice fiscal (avril-juin), déjà  le financement monétaire était chiffré á plus de 12 milliards de gourdes, un montant, qui n’a pas été prévu. On comprend maintenant que la dépréciation de la gourde est le résultat de la mauvaise gouvernance de l’Administration Martelly-Paul. Aussi, il y a une évidence que tous ces fonds n’ont pas été dépensés dans l’économie, une enquête approfondie


6-Évolution de la dette á long terme D’Haïti de 2006-2015: une croissance flagrante sur le règne Martelly

En septembre 2015, la dette á long terme d’Haïti envers le Vénézuéla eu égard á l’accord Petrocaribe représente 86,54% de la dette totale. Et si l’on tient compte de Vénézuéla/BANDES, elle représente 87,55%.

De septembre 2011 á septembre 2015, la dette externe totale a passé de 657.34 millions de dollars us á 1,958.3 millions, soit une augmentation de 1,300.96 en quatre ans, équivalent á une moyenne de 325,24 millions dollars us par an, compatible á une croissance moyenne de 4,47% l’an.

Or, en septembre 2006, la dette á long terme d’Haïti était de 1,419.25 avant de passer á 1,884.72 en septembre 2008, avant de décroitre en 2009 pour se fixer á 1,247.15.On comprend aisément que la dette a été réduite en  2009 de 172.1 millions us sous présidence de Préval.

Après le séisme du 12 janvier 2010, Haïti avait bénéficié de l’annulation d’une partie de sa dette, de fait, en 2010 et en 2011, la dette totale du pays a passé respectivement de 863.08 et 657.34.

La dette envers le Vénézuela au regard de l’Accord Petrocaribe, a été plus que triple(3,66 fois),passant de 461.89 á 1,694.9, soit une augmentation de 1,233.01 pour une croissance de 266.94% égale á une hausse moyenne annuelle de 66,73%[21]

Il est utile de noter que, la dette sous le règne de Martelly vaut plus de sept fois de la valeur de la baisse de la dette de l’administration Préval (172.1 millions us).

En ce qui a trait aux arriérés de paiement, le pays a déboursé seulement 13.8 millions de dollars pour payer le service de la dette, en 2013 á 2014.La baisse de la dette par le président Préval vaut plus de douze fois plus du montant des arriérés payés par le président Martelly. Ce qui indique que de 2011 á 2015, la croissance de la dette n’est pas liée au paiement du service de la dette, car le montant payé sur les arriérés de la dette du pays, représente 1.02% de la dette contractée sous le régime de Martelly.

7-Conséquences de l’héritage de la dette de l’Administration Martelly

L’héritage de la dette du pays sur les générations présentes et futures constitue un  lourd fardeau pour la croissance et l’emploi, du fait que, des problèmes structurels liés à la création de la richesse n’ont pas été résolus. Pourtant, en septembre 2015, 98,98% de la dette contractée sous l’administration de Martelly sont impayées, á date. Qui plus est, la problématique de l’énergie électrique en Haïti n’a pas été abordée sous le règne de ladite administration. Or, l’énergie électrique était considérée comme une priorité avouée dudit président dans les 5 E.

Bien que la problématique de l’Energie électrique dans le pays soit complexe, le président avait eu tout son temps pour diligenter une étude approfondie, afin de parvenir á une solution que, le pays pourra expérimenter, corriger et améliorer. Et, le président aura été fier d’avoir touché une problématique qui était comme  tabou par ses prédécesseurs et d’y apporter solution. Toutefois, il n’a attendu que la fin de son mandat pour monter une commission, en vue d’appréhender ladite problématique, et trouver des pistes de solutions. Mais, par-dessus tout, le pays est condamné à payer le service de la dette par des fonds qui pourront servir á l’accumulation des infrastructures économiques et sociales, et au moins enclencher le processus d’une croissance économique soutenue et d’un espoir d’un développement harmonieux.

Comment peut-on dire qu’Haïti « is open for Bisness », sans énergie électrique, où chaque entreprise désirant de produire doit nécessairement acheter des génératrices, et de fait,  supporte un coût d’énergie électrique plus élevé? Un pays ne peu être ouvert aux affaires avec des coûts de production élevés, sans entamer un processus visant la croissance du degré de compétitivité qui, aussi, passe absolument par la maîtrise des coûts de production. Haïti, pays émergent en 2030,  en 2015, ça peut être considéré comme un slogan du Président Martelly, d’autant que le pays ait connu une baisse du rythme de la croissance économique entre 2011 à 2015, de 5.2% à 1.8%.

En vérité, l’objectivité l’exige, la croissance économique régulière, est le premier constat quantitatif qu’on peut faire dans un pays qui se veut émergent, un constat qu’on n’a pas en Haïti, depuis une bonne partie de la décennie de 1970, n’en parlons pas des cinq(5) dernières années. Et qui plus est, on ne peut espérer de passer d’un Pays moins avancé(PMA) á un pays émergent sans renforcer les institutions publiques qui, sont appelées des institutions diffusions de la croissance et du développement. Ce que le président Martelly n’a pas fait durant tout son quinquennat, sinon, la transformation de ces dernières en organe domestique ou « RESTAVEK » au profit de ses causes personnelles et de son groupe, en tout temps, en tous lieux, suivant ses propres caprices avec les appuis de  la communauté internationale.

8-Examen du secteur tourisme en Haïti de la décennie 2006-2015.

Tableau V: Evolution de recettes du tourisme croisiériste en Haïti en dollars us de 2006 á 2011.


Année

2006

2007

2008

2009

2010

2011


Recettes

$2,776,950  

$3,033,834  



$3,238,410



$3,337,334



$5,135,874        



$5,753,320


Source :MINISTERE DU TOURISME,SERVICE DES STATISTIQUES ET DE RECHERCHES, BULLETIN TRIMESTRIEL DE STATISTIQUES TOURISTIQUES BUST II-VOLUME 2 Novembre 2011(,p18)

En observant le tableau V, de 2006 á 2011, la recette du tourisme croisiériste a grimpé d’une année sur l’autre. Au cours de la période couvrant les neuf(9) mois de l’année 2014, soit de janvier-septembre, la recette  a passé á 28, 627, 680 dollars en 2014, soit près de cinq fois plus de la valeur de 2011.Pour la même période, janvier-septembre 20014, la recette totale du tourisme croisiéristes et de séjours a totalisé 202, 858, 080 dollars us pour 840 108 visiteurs. Une valeur en hausse par rapport á l’année 2010, de 47, 598 visiteurs.[22]

Pour les touristes de séjours, le pays a reçu 378,636 visiteurs en 2013 et  418,278 en 2014, et des croissances de 20% et 10,5% entre 2012 à 2014[23].

Tableau VI : Subdivision  de touristes en Haïti de 2006 á 2010


   Année

2006

2007

2008

2009

2010


Touristes de séjour

107783

386060

258070

387220

254732


Croisiéristes

449921

482077

499741

439055    

537778


Total

557704

868137

757811

826275

792510


Source : MINISTERE DU TOURISME, SERVICE DES STATISTIQUES ET DE RECHERCHES, BULLETIN TRIMESTRIEL DE STATISTIQUES TOURISTIQUES BUST II-VOLUME 2 Novembre 2011,(p14)

Aussi, les infrastructures hôtelières sont en croissance au cours du quinquennat du président  Martelly. Ce pays qui comptait  800 chambres hôtels, en 2010, après une perte de 2200 chambres la même année conséquemment du dernier séisme, a dénombré  3500 chambres, déjà en 2013.[24] Et, plus de 9000 chambres en 2015.

Cette croissance remarquable est expliquée par le leadership  de cette administration qui, a favorisé l’implantation des chaines hôtelières Best Western en avril 2013, Marriott en février 2015, NH et Occidental, et sans oublier Royal Oasis en décembre 2012.Le pays doit être redevable envers la ministre du tourisme Villedrouin qui a joué un rôle entant qu’une visionnaire dévouée et pratique tout au long du mandat du président Martelly.

Aussi, il est capital de noter que le pays a bénéficié d’une plus grande couverture externe, en terme de promotion du tourisme, et une meilleure approche vers l’amélioration de la qualité de service. Cependant, des efforts considérables restent á affaire dans le secteur, et pour un   développement harmonieux.


9-Investissements Directs Etrangers et l’emploi en Haïti de 2006 á 2015.

Après avoir atteint  345.77 millions dollars us pour la période 2006-2010, les investissements directs étrangers(IDE) ont touché la barre de 712.38 millions de dollars us pour période la 2011-2015.

Tableau VII: Investissements Directs Etrangers  en millions dollars us (IDE) en Haïti de 2006 á 2015


Année

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015


IDE

26

160

74.50

29.8

55.47

178

119

156

160.38

99.0


Sources : Ministère de l'Economie et des Finances , Résumé de la Balance de Paiement de  1999 à 2014

En fait, les IDE ont plus que doublé sur l’Administration de Martelly, par rapport á l’Administration de Préval. Ces investissements ont été canalisés notamment dans les télécommunications,  le secteur tourisme, et les industries de textile, sans oublier l’achat de la BRANA par Heineken qui détenait depuis 2012, 90% du capital de ladite Brasserie. Pour le secteur de textile, l’effet de la croissance des IDE s’est manifesté par une progression de 8357 emplois en 2014 par rapport à 2011.

Tableau VIII: Evolution de l’emploi dans les industries de textile de 2008 á 2014


Année

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015


Emplois

24965

25791

27983

27858

28726

30633*

36340*




Sources :Rapport BRH,2012 /*République d’Haïti ,Ministère de l’ Economie et des Finances ,Le Budget rectificatif 2104-2015 « suivi des pactes pour l’Emploi et la Croissance Economique Inclusive ,(Page 21)

Toutefois, la croissance de l’emploi dans le secteur de textile, et donc de revenu n’a pas  été retenu comme objectif de relance de la demande solvable pour les produits locaux. Fort de ce constat, environ 70% des revenus versés au pays, aux ouvriers, cadres, et cadres intermédiaires de ladite industrie sont envoyés dans d’autres pays, notamment aux Etats-Unis, en République dominicaine par l’importation de produits et au Brésil. Ce qui est valable pour tous les autres secteurs d’activités du pays. Le renversement de cette situation, n’a pas été une la priorité pour Martelly. D’ailleurs, il a passé loin des dizaines de milliers emplois promis au peuple haïtien, mais malheureusement soutenu par des économistes mercenaires qui confirment que le bilan de son administration est bon, il n’a pu se ressaisir. Notons que la croissance de l’emploi dans le secteur textile a été préparée depuis la loi Hoppe II sous l’Administration de Préval, en 2008.

10-Economie haïtienne et Perspectives 2015-16 : une réalité difficile á accepter, mais vraie.

Officiellement, les autorités étatiques ont projeté un taux de croissance économique de 3,6%, qui représente deux fois plus du taux de croissance de l’année fiscale écoulée.

En effet, la politique restrictive qui a été renforcée sous la présidence de Martelly a engendré un effet d’éviction que les investisseurs et les consommateurs ressentiront  au cours de l’exercice fiscal 2015-16 :

-le taux d’intérêt sera maintenu  élevé comme le taux de réserves obligatoires ;

-le crédit bancaire dans le pays, et le rythme de l’investissement sera faible, au moins pendant les quatre prochain(4) mois  á venir .car les bons BRH á 91 jours sont de plus en plus vendus sur le marché, en vue de stabiliser le taux de change par le retirement d’une quantité trop abondante de gourde que, l’Administration Martelly a mis en circulation pour maintenir des dépenses élevées, sans aucune rationalité.

De plus, un taux de pression fiscale de 15% est aussi projeté, sans tenir compte de la faiblesse des activités économiques dans le pays. Ce qui  peut aussi entraver la croissance de la demande de biens et services, déjà faible, des plus démunies dans le pays, par la faiblesse de la circulation de la monnaie, et la rareté des opportunités.

Les arriérés de l’administration Martelly pèseront sur la prochaine administration et affecteront  leur degré d’efficacité. Sans oublier, des changements qui pourront effectuer dans l’Accord Petrocaribe, du fait que  l’opposition vénézuélienne qui souhaite une révision dudit accord, dispose d’une majorité simple au niveau de la chambre des députés, par rapport  au président Chaviste Nicolas Maduro.

Enfin, en clair l’année 2016 sera une année de combat, on est en droit de ne pas s’attendre au pire, dans la mesure où les finances de l’Etat seront gérées dans la rationalité, en diminuant le nombre de ministres et  secrétaires d’Etat, y compris les avantages sociaux accordés aux dignitaires de la fonction publique. Mais, on doit absolument  garder nos pieds sur terre, dans ce contexte actuel d’héritage d’une politique monétaire qui a contrecarré les initiatives de création de richesse et de l’emploi. Et, sans oublier le climat politique actuel, crée par le président Martelly, s’il perdure,  réduira  énormément nos espoirs, de très petit  mieux être, á rien du tout.


Patrick Junior SYLVAIN, MSC.

Economiste –Expert en Développement

Professeur des Universités

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