Gade kisa lelit tilolit la ap fè!
2 participants
Page 1 sur 1
Gade kisa lelit tilolit la ap fè!
Fritz Jean : « l’Etat est prisonnier de quelques opérateurs économiques»
L'économiste Fritz Jean n’a pas avalé sa langue. L’ancien gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH) a affirmé qu’un petit groupe composé de cinq operateurs économiques prennent le contrôle des appareils de l’Etat.
Publié le 2018-06-01 | Le Nouvelliste
Economie -
"Il y a deux faits qui se produisent dans l’économie haïtienne, a indiqué l’économiste Fritz Jean. Le premier s’énonce par l’amenuisement de la vague des rentes sur le commerce, l’agriculture et le commerce de l’argent. Le second découle du premier puisque les rentes diminuent, les operateurs économiques s’impliquent directement dans la gestion de l’Etat." L’implication des operateurs économiques dans la gestion des appareils de l’Etat n’a pas toujours été une réalité dans le pays, d’après l’ancien gouverneur de la BRH.
Pour Fritz Jean, sous le régime des Duvalier, il y avait un « Etat fort » et des mesures coercitives. C’était déjà le temps des franchises et d’autres privilèges. Cependant, les bénéficiaires devaient avant tout solliciter François ou Jean-Claude Duvalier.
Ces derniers, quant à eux, ordonnaient à ses ministres d’accorder les privilèges à ceux qui les sollicitaient, explique l’économiste. « Malgré la chute du régime des Duvalier, cette façon des operateurs économiques de procéder pour avoir des privilèges continuait jusqu’en 2004 », a soutenu Fritz Jean.
L’économiste a souligné que l’année 2004 marque une rupture dans les relations entre l’Etat et les opérateurs économiques.
« En 2004, il y avait une mutation dans les relations entre l’Etat et les operateurs économiques. Au cours de cette année, les operateurs économiques se sont investis financièrement et physiquement pour le changement d’un gouvernement », a affirmé l’économiste, soulignant qu’il faut toujours attendre à un retour sur l’investissement quand les operateurs économiques investissent financièrement.
Pour permettre à l’assistance de comprendre, ce qu’il appelle retour sur l’investissement, l’économiste Fritz Jean a fait référence à un rapport de la Banque mondiale publié en 2015, utilisant des données en 2012.
Il a fait savoir que le rapport souligne qu’il existe cinq groupes économiques qui paient seulement 3% sur tout ce qu’ils importent. « Ce ratio de 3% représente les droits de vérification.
Mis à part, ce groupe de cinq, les autres importateurs paient eux-mêmes entre 11 à 27% dépendamment des produits », a fait remarquer Fritz Jean, précisant que ces operateurs économiques se sont imposés au gouvernement pour que celui-ci leur accorde des faveurs bien ciblées.
Au cours de son intervention, l’économiste a souligné que les relations entre l’Etat et les operateurs économiques ont connu une autre mutation en 2015.
« Les groupes ne demandent pas de faveurs. Ils s’accaparent des appareils de l’Etat et les dirigent », a fait remarquer l’ancien gouverneur de la BRH.
« A titre d’exemple : l’Office nationale d’assurance vieillesse (ONA), l’Autorité portuaire national (APN) et l’Administration générale des douanes (AGD) appartiennent chacune à quelqu’un », a-t-il ajouté.
Pour qu’ils puissent arriver à prendre le contrôle des appareils étatiques, dit Fritz Jean, ces groupes d’operateurs économiques avaient consentir de financer la campagne du président Jovenel Moïse pendant 22 mois.
« Il n’y a aucun pays, ni aucune économie qui puissent évoluer dans cet état d’emprisonnement des appareils de l’Etat.
En d’autres termes, les personnes que l’Etat devrait faire des exigences de payer des taxes, ce sont elles qui dirigent les appareils de taxation et de fiscalité de l’Etat », a affirmé l’économiste.
Plus loin, M. Jean a déclaré quand l’homme d’affaire Daniel Rouzier disait : « mes frères et sœurs paient vos taxes. Donner à César ce qui est à César », il s’adressait à ceux qui sont au même titre que lui des César.
Gérard Junior Jeanty
Auteur
L'économiste Fritz Jean n’a pas avalé sa langue. L’ancien gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH) a affirmé qu’un petit groupe composé de cinq operateurs économiques prennent le contrôle des appareils de l’Etat.
Publié le 2018-06-01 | Le Nouvelliste
Economie -
"Il y a deux faits qui se produisent dans l’économie haïtienne, a indiqué l’économiste Fritz Jean. Le premier s’énonce par l’amenuisement de la vague des rentes sur le commerce, l’agriculture et le commerce de l’argent. Le second découle du premier puisque les rentes diminuent, les operateurs économiques s’impliquent directement dans la gestion de l’Etat." L’implication des operateurs économiques dans la gestion des appareils de l’Etat n’a pas toujours été une réalité dans le pays, d’après l’ancien gouverneur de la BRH.
Ces derniers, quant à eux, ordonnaient à ses ministres d’accorder les privilèges à ceux qui les sollicitaient, explique l’économiste. « Malgré la chute du régime des Duvalier, cette façon des operateurs économiques de procéder pour avoir des privilèges continuait jusqu’en 2004 », a soutenu Fritz Jean.
L’économiste a souligné que l’année 2004 marque une rupture dans les relations entre l’Etat et les opérateurs économiques.
« En 2004, il y avait une mutation dans les relations entre l’Etat et les operateurs économiques. Au cours de cette année, les operateurs économiques se sont investis financièrement et physiquement pour le changement d’un gouvernement », a affirmé l’économiste, soulignant qu’il faut toujours attendre à un retour sur l’investissement quand les operateurs économiques investissent financièrement.
Pour permettre à l’assistance de comprendre, ce qu’il appelle retour sur l’investissement, l’économiste Fritz Jean a fait référence à un rapport de la Banque mondiale publié en 2015, utilisant des données en 2012.
Il a fait savoir que le rapport souligne qu’il existe cinq groupes économiques qui paient seulement 3% sur tout ce qu’ils importent. « Ce ratio de 3% représente les droits de vérification.
Mis à part, ce groupe de cinq, les autres importateurs paient eux-mêmes entre 11 à 27% dépendamment des produits », a fait remarquer Fritz Jean, précisant que ces operateurs économiques se sont imposés au gouvernement pour que celui-ci leur accorde des faveurs bien ciblées.
Au cours de son intervention, l’économiste a souligné que les relations entre l’Etat et les operateurs économiques ont connu une autre mutation en 2015.
« Les groupes ne demandent pas de faveurs. Ils s’accaparent des appareils de l’Etat et les dirigent », a fait remarquer l’ancien gouverneur de la BRH.
« A titre d’exemple : l’Office nationale d’assurance vieillesse (ONA), l’Autorité portuaire national (APN) et l’Administration générale des douanes (AGD) appartiennent chacune à quelqu’un », a-t-il ajouté.
Pour qu’ils puissent arriver à prendre le contrôle des appareils étatiques, dit Fritz Jean, ces groupes d’operateurs économiques avaient consentir de financer la campagne du président Jovenel Moïse pendant 22 mois.
« Il n’y a aucun pays, ni aucune économie qui puissent évoluer dans cet état d’emprisonnement des appareils de l’Etat.
En d’autres termes, les personnes que l’Etat devrait faire des exigences de payer des taxes, ce sont elles qui dirigent les appareils de taxation et de fiscalité de l’Etat », a affirmé l’économiste.
Plus loin, M. Jean a déclaré quand l’homme d’affaire Daniel Rouzier disait : « mes frères et sœurs paient vos taxes. Donner à César ce qui est à César », il s’adressait à ceux qui sont au même titre que lui des César.
Gérard Junior Jeanty
Auteur
Sasaye- Super Star
-
Nombre de messages : 8252
Localisation : Canada
Opinion politique : Indépendance totale
Loisirs : Arts et Musique, Pale Ayisien
Date d'inscription : 02/03/2007
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Maestro
Re: Gade kisa lelit tilolit la ap fè!
Byen di!!!!
Depi kek tan m ap swiv misye.MISYE AP DI SA K DWE DI.
Mwen en pe etone ke NOUVELLISTE ba l yon PLATFOM
Depi kek tan m ap swiv misye.MISYE AP DI SA K DWE DI.
Mwen en pe etone ke NOUVELLISTE ba l yon PLATFOM
Joel- Super Star
-
Nombre de messages : 17750
Localisation : USA
Loisirs : Histoire
Date d'inscription : 24/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Le patriote
Re: Gade kisa lelit tilolit la ap fè!
Gen anpil moun ki pè Fritz Jean. Misye konn sa l ap di e li gen kouraj pou l fè l.
Ou sonje palman te rejte nominasyon l kòm premye minis ke Privè te soumèt.
Se pou l pran prekosyon pou aksidan pa rive l. Tilolit pa jwe devan kòb yo.
Ou sonje palman te rejte nominasyon l kòm premye minis ke Privè te soumèt.
Se pou l pran prekosyon pou aksidan pa rive l. Tilolit pa jwe devan kòb yo.
Sasaye- Super Star
-
Nombre de messages : 8252
Localisation : Canada
Opinion politique : Indépendance totale
Loisirs : Arts et Musique, Pale Ayisien
Date d'inscription : 02/03/2007
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Maestro
Re: Gade kisa lelit tilolit la ap fè!
Dapre mwen FRITZ JEAN se yon PATRIYOT ki we PEYI an devan yon SITIYASYON ki pa ka kontinye.Misye ka twonpe m pi devan sou OPINYON m gen de li.
Misye ap fe travay ke PAUL KRUGMAN ap fe OZETAZINI sou yon PATI lan BOUJWAZI AMERIKEN an.KRUGMAN se yon PRI NOBEL lan EKONOMI ki gen yon "column" lan NEW YORK TIMES
Se yon PIYAY SISTEMATIK ke BOUJWAZI an ap fe de PEYI an.NEG yo menm "prete" LAJAN LONA ak ENTERE DERIZWA E pa gen GARANTI ke yo ap menm remet LAJAN an.
Se pa yon BOUJWAZI KAPITALIS ,SE YON BOUJWAZI KLEPTOKRATIK;lan lot PEYI BOUJWAZI yo kontribye pou OGMANTE RICHES,sa ann AYITI an se APOVRI y ap APOVRI!!!!!
Misye ap fe travay ke PAUL KRUGMAN ap fe OZETAZINI sou yon PATI lan BOUJWAZI AMERIKEN an.KRUGMAN se yon PRI NOBEL lan EKONOMI ki gen yon "column" lan NEW YORK TIMES
Se yon PIYAY SISTEMATIK ke BOUJWAZI an ap fe de PEYI an.NEG yo menm "prete" LAJAN LONA ak ENTERE DERIZWA E pa gen GARANTI ke yo ap menm remet LAJAN an.
Se pa yon BOUJWAZI KAPITALIS ,SE YON BOUJWAZI KLEPTOKRATIK;lan lot PEYI BOUJWAZI yo kontribye pou OGMANTE RICHES,sa ann AYITI an se APOVRI y ap APOVRI!!!!!
Joel- Super Star
-
Nombre de messages : 17750
Localisation : USA
Loisirs : Histoire
Date d'inscription : 24/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Le patriote
Re: Gade kisa lelit tilolit la ap fè!
Fritz Jean/ Agritrans/ révélation
Agritrans: 25 000 dollars versés pour le bateau contre 10 000 pour les bananes
Publié le 2018-06-04 | Le Nouvelliste
Economie -
Vivant à Sainte-Suzanne, dans le Nord-Est, l’économiste Fritz Jean, répondant à une question relative à l’agriculture dans le cadre de son exposé, la semaine écoulée, à l’Université Quisqueya, a révélé qu’il a fallu 25 000 dollars pour faire venir ce bateau, en septembre 2015, au port du Cap-Haïtien, pour acquérir cette cargaison de bananes provenant de l’Agritrans. « Ce bateau avait laissé le port du Cap-Haïtien avec un seul container de bananes, pas plus. Cette cargaison représentait au plus 10 000 dollars », a affirmé l’ancien gouverneur.
Au cours de son intervention, Fritz Jean a déclaré qu’il n’y a jamais eu de bananes dans la ferme Agritrans. Pour lui, le gouvernement avait créé une illusion autour de cette ferme de bananiers sur laquelle il avait construit son discours de campagne lors de la dernière présidentielle. L’actuel locataire du palais national, Jovenel Moïse, désigné par le surnom plaisant « Nèg bannann nan », avait gagné l’élection présidentielle à coups de slogans : « syèl la, solèy la, rivyè yo, moun yo» et « m ap met manje nan bòl nou, kòb nan pòch nou ».
Pour l’économiste, la population n’était pas suffisamment intelligente pour comprendre que ces paroles n’étaient rien de plus que des discours de campagne. Il croit aussi que les journalistes n’avaient pas joué leur rôle en aidant la population à mieux comprendre ce jeu. En ce qui a trait à ce que fait l’administration de Jovenel Moïse dans le domaine de l’agriculture, l’économiste Fritz Jean a présenté un scénario avant de souligner brièvement la stratégie privilégiée par le gouvernement qui fait une caravane pour augmenter la production agricole du pays. « En économie tout le monde le sait, 1 000 dollars investis dans l’agriculture, l’investisseur obtient 500 dollars en termes de chiffres d’affaires. 1 000 dollars investis dans l’industrie, le chiffre d’affaires ne dépasse pas 2 000 dollars. 1 000 dollars investis dans les services, le chiffre d’affaires tourne autour de 4 000 dollars », a indiqué Fritz Jean.
Faisant référence à un auteur béninois, Fritz Jean a fait savoir que l’agriculture ne crée pas d’emplois. « L’agriculture, qui permettra d’avoir un certain niveau de croissance, détruit plutôt des emplois. Le rôle de l’agriculture consiste à combler le besoin alimentaire. Dans le Nord-Est, près de 1 000 containers provenant de la République dominicaine franchissent chaque mois notre frontière avec des produits alimentaires. Notre agriculture nous permettra de faire une substitution aux importations. Cette substitution nous permettra de réduire la quantité de devises dont nous avons besoin », a expliqué Fritz Jean, précisant qu’il faut éviter toute confusion et croire que l’agriculture va permettre de résoudre le problème de chômage des jeunes.
Agritrans: 25 000 dollars versés pour le bateau contre 10 000 pour les bananes
Publié le 2018-06-04 | Le Nouvelliste
Economie -
Vivant à Sainte-Suzanne, dans le Nord-Est, l’économiste Fritz Jean, répondant à une question relative à l’agriculture dans le cadre de son exposé, la semaine écoulée, à l’Université Quisqueya, a révélé qu’il a fallu 25 000 dollars pour faire venir ce bateau, en septembre 2015, au port du Cap-Haïtien, pour acquérir cette cargaison de bananes provenant de l’Agritrans. « Ce bateau avait laissé le port du Cap-Haïtien avec un seul container de bananes, pas plus. Cette cargaison représentait au plus 10 000 dollars », a affirmé l’ancien gouverneur.
Au cours de son intervention, Fritz Jean a déclaré qu’il n’y a jamais eu de bananes dans la ferme Agritrans. Pour lui, le gouvernement avait créé une illusion autour de cette ferme de bananiers sur laquelle il avait construit son discours de campagne lors de la dernière présidentielle. L’actuel locataire du palais national, Jovenel Moïse, désigné par le surnom plaisant « Nèg bannann nan », avait gagné l’élection présidentielle à coups de slogans : « syèl la, solèy la, rivyè yo, moun yo» et « m ap met manje nan bòl nou, kòb nan pòch nou ».
Pour l’économiste, la population n’était pas suffisamment intelligente pour comprendre que ces paroles n’étaient rien de plus que des discours de campagne. Il croit aussi que les journalistes n’avaient pas joué leur rôle en aidant la population à mieux comprendre ce jeu. En ce qui a trait à ce que fait l’administration de Jovenel Moïse dans le domaine de l’agriculture, l’économiste Fritz Jean a présenté un scénario avant de souligner brièvement la stratégie privilégiée par le gouvernement qui fait une caravane pour augmenter la production agricole du pays. « En économie tout le monde le sait, 1 000 dollars investis dans l’agriculture, l’investisseur obtient 500 dollars en termes de chiffres d’affaires. 1 000 dollars investis dans l’industrie, le chiffre d’affaires ne dépasse pas 2 000 dollars. 1 000 dollars investis dans les services, le chiffre d’affaires tourne autour de 4 000 dollars », a indiqué Fritz Jean.
Faisant référence à un auteur béninois, Fritz Jean a fait savoir que l’agriculture ne crée pas d’emplois. « L’agriculture, qui permettra d’avoir un certain niveau de croissance, détruit plutôt des emplois. Le rôle de l’agriculture consiste à combler le besoin alimentaire. Dans le Nord-Est, près de 1 000 containers provenant de la République dominicaine franchissent chaque mois notre frontière avec des produits alimentaires. Notre agriculture nous permettra de faire une substitution aux importations. Cette substitution nous permettra de réduire la quantité de devises dont nous avons besoin », a expliqué Fritz Jean, précisant qu’il faut éviter toute confusion et croire que l’agriculture va permettre de résoudre le problème de chômage des jeunes.
Joel- Super Star
-
Nombre de messages : 17750
Localisation : USA
Loisirs : Histoire
Date d'inscription : 24/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Le patriote
Re: Gade kisa lelit tilolit la ap fè!
Quand Daniel Rouzier essaie d’éteindre la mèche
Par Max Dorismond
Daniel Rouzier |
Si Daniel-G. Rouzier, un distingué membre attitré de l’élite économique du pays, grimpe aujourd’hui dans les rideaux, il s’agit d’une autre preuve entre mille, que ça va mal, très mal, au pays des Alibaba. Et pourtant, Rouzier n’est pas le saint espéré. Dans des articles sur la vente de black-out, on retrouve souvent le nom de E-Power, la compagnie qu’il chapeaute. Je fus l’un de ses détracteurs. En attendant de joindre l’utile à l’étonnement, faisons une halte critique sur l'esprit de son discours 1 et essayons de décortiquer la raison de cette historique interpellation d’un fils de la « haute » qui était censé se la couler douce avec les copains de son clan.
[/size]
Tout d’abord, posons-nous la ou les questions, à savoir : quelle mouche a piqué notre lanceur d’alerte national pour le porter à aller laver le linge sale devant une étrangère, l’Ambassadrice américaine récemment débarquée, avec tout le curriculum du pays dans ses bagages? Existe-t-il une fissure au sein de cette caste tissée-serrée? Cela ne doit pas nous étonner. Malgré leur richesse démesurée, certains d’entre eux gardent les pieds sur terre et souffrent en leur for intérieur du dénuement de la masse. Y-aurait-t-il « panique dans le camp des Grecs » à la possible vision d’un peuple métamorphosé en chiens sauvages dévorant tout sur son passage dans un futur appréhendé, mais impossible à cibler? Est-ce un sursaut de patriotisme ou un zeste de conscientisation humanitaire d’un esprit morcelé, concassé, face à la misère dégradante qui lui blesse les paupières et l’âme? Nous ne le saurons jamais. Cependant, une évolution s’observe par cette prise de conscience. L’interpellateur a le mérite d’avoir sonné le tocsin pour annoncer que le carnaval a trop duré. Ne lui tenons aucun grief!
Le petits amis au col blanc |
Je peux me permettre d’ajouter dans ma réflexion que Rouzier est de descendance Jérémienne, la cité où les assoiffés de Duvalier avaient décapité quelques uns de ses riches parents, parmi les 26 mulâtres assassinés en 1964. Or son analyse factuelle de la situation d’Haïti, où une minorité, noire et claire, impose le tempo de la corruption, sans tenir compte de la souffrance provoquée et de l’inhumanité d’un tel brigandage, lui cogne la caboche et le captive. Tout lui indique que les signes avant-coureurs des « Vêpres de Jérémie » sont présents, face à l’insolence des forfaits, face à cette délinquance en col blanc qui confèrent à certains le droit de priver les pauvres de leur pain quotidien, des menus services, de l’instruction tout en regardant de haut les plus vulnérables, en les humiliant sans commune mesure. Devant ce sinistre tableau, le côté altruiste de Daniel Rouzier a peut-être eu le dessus, pour opérer ce détour à 1800 et interpeller ses semblables qui, grisés par l’appât du gain, semblent voler comme Icare, trop près du soleil.
En réalité, cette élite, à laquelle certains accolent les épithètes les plus saugrenues, les plus rébarbatives, n’est pas uniforme ou ne mérite pas précisément ce titre. En effet, la définition de cette expression, attribuée à un groupe donné, devrait englober certains paramètres. L’élite devrait être l’épine dorsale supportant toute la structure économique et intellectuelle de la société. Pour répéter un sociologue, originaire de Jérémie, de surcroît : « De par ce pouvoir économique, elle (une élite) est censée marquer l’histoire à partir de ses prises de position et de l’idéologie qu’elle véhicule et qu’elle insuffle. Pour s’affirmer et se pérenniser, cette bourgeoisie doit être dynamique, compétente, instruite et disposée à assurer un minimum de prospérité et de bien-être à la communauté environnante ».
Est-ce le cas de notre élite, de notre bourgeoisie? Nous pouvons dire que non. Certes, elle compte quelques instruits, diplômés de bonnes universités d’outre-mer. Toutefois, la grosse majorité demeure un ramassis de parvenus qui ne jurent que par la grosseur de leur portefeuille, en préférant miser sur la bêtise humaine d’une fausse aristocratie plutôt que sur l’intelligence et la sensibilité. Quant à l’instruction, « Tout voum ce Hawayou (How are you) ». Ils ne savent pas plus loin que le bout de leur nez et ne jurent que par le paraître. Au delà, c’est le vide sidéral.
N’étant pas ethnocentrique, Daniel Rouzier a jugé nécessaire de ramener ses amis à la raison et a fait sienne le plaidoyer de Voltaire dans son « Traité sur La Tolérance (1767) », à savoir : « Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ».
Il était une fois les écuries d’Augias… - L’état de la situation -
Autrefois, quand Haïti avait une certaine structure étatique, les privilégiés offraient leur aide aux éventuels candidats à la présidence et s’attendaient naturellement à un retour d’ascenseur. D’autres, par des contacts discrets, moyennant un certain pourcentage, s’arrachaient tant bien que mal les faveurs de César. Mais, après 1986, la nature du jeu a changé du jour au lendemain. Une fois, les Duvalier dehors à coup de pied, ne devient plus président qui veut. J.B. Aristide a goûté à la médecine des maîtres de céans qui avaient juré que « désormais, le pays leur appartient ». Ce slogan expressif a été mis en chanson par un de leurs obligés. On le fredonnait innocemment, en riant, sans arrière-pensée de son réalisme délétère pour la santé de la nation.
En effet, cette élite bourgeoise qui avait souffert dans sa chair la perte de ses privilèges ancestraux, est bien en selle maintenant et dirige le pays par petits chefs interposés : Président, Ministres, Parlementaires. Pour assurer ses arrières, elle a ordonné à Jovenel de remettre sur pied les Forces armées, (la FAD’H), malgré vents et marrées. Et tout va bien, Madame la marquise, toutes les marionnettes rythment la cadence des maîtres de la place, au doigt et à l’oeil.
Autrefois, le business marchait à petits pas pour les nantis. Maintenant, tout roule au galop. La contrebande est florissante. La fiscalité est obsolète. Les grosses redevances fiscales n’ont jamais été versées. Conséquemment, ce sont les plus pauvres qui sont pénalisés, oubliés, néantisés. Comme corollaire, tout le monde, du fonctionnaire au simple citoyen, pratique le « deal » ou la négociation des droits, pour flouer l’État.
Les franchises douanières aux commerçants entrepreneurs ressemblent à des cartes de vœux offertes à toutes les occasions. En veux-tu, en voilà! Les châteaux des mille et une nuits décorent les pentes verdoyantes des collines environnantes et les maisons secondaires enjolivent les bords de mer et des rivières. Les voitures rutilantes à 200 000,00$ ne sont pas rares sur les routes défoncées.
Le peuple qui n'a plus de larmes à verser. |
A Port-au-Prince, les gens de la haute ville jettent des ordures dans les égouts qui traversent la ville, quand il pleut ces canaux débordent et inondent les quartiers pauvres du bas de la ville. Triste réalité! |
Si vous comprenez l'Apocalysme, vous pouvez comprendre ce dessein. |
La démographie est galopante. En 70 nous étions 6 millions, en 2018, nous représentons 12 millions. Selon les statistiques du FMI, plus de 3 millions de nos frères vont au lit le ventre vide. C’est le sauve qui peut. La jeunesse oisive fuit vers le Chili ou le Brésil avec comme objectif final : les États-Unis ou le Canada. C’est cette petite porte par où commence le voyage sans retour qui coince encore le détonateur de la bombe et l’empêche de sauter. Prions pour que ces deux nations ne la ferment pas, SVP!
Comment en sommes-nous arrivés à ce carrefour -
En Haïti, tout est simple. La complication n’est pas leur tasse de café. Pour contrôler le pouvoir et ses ramifications, la clique des grandes fortunes investit directement dans la présidence et dans le Parlement. Elle achète les votants et le tour est joué. Pour les parlementaires, c’est le même procédé. Ces derniers s’arrangent pour graisser la patte des « bases » pour semer le chaos, assassiner quelques fanatiques de certains adversaires à titre d’avertissement et l’affaire est dans le sac.
Une fois le pouvoir acquis, toutes, « toutes les institutions étatiques sont vulgairement privatisées avec, à leur tête, deux ou trois grands bourgeois invisibles » qui avaient investi bien gros, dixit l'économiste Fritz Jean 3, ex-PDG de la Banque Nationale. Ils appliquent, une fois servis, les lois de complaisance promulguées pour eux, au gré de leurs business. Plusieurs affairistes connus jouent le jeu, mais les titrés du Parlement détiennent le record et ne s’en cachent point. Ces derniers réclament quelques directions qu’ils contrôlent par procuration, par parents, maîtresses ou amis intercalés. Les plus en verve obtiennent les ministères ou les directions les plus rentables. Rien ne se fait sous le sceau du secret. Tout se sait. Au contraire, le fait de les citer émousse leur égo et conforte leur position. « La veille Sabah », (vendredi), c’est l’expression consacrée, ils font le tour des boîtes pour collectionner leur rente.
Voilà en gros, une succincte vision de la situation. Il y a tellement à dire, à développer sur la gabegie haïtienne que mille petits articles ne sauraient suffire. Le conférencier Rouzier nous en avait mis plein les oreilles. Sans nul autre choix, nous sommes condamnés à soutenir tous ceux qui ont le mâle courage de dénoncer les faits. Même s’ils en sont des bénéficiaires. Un soupçon d’humanisme sommeille chez tout un chacun. C’est dans la nature de l’Hommes. S’il se réveille, ne l’éteignez pas. Au contraire, encourageons Daniel Rouzier, dans sa campagne de dénonciation du comportement inacceptable de ses pairs, à aborder la situation d’une manière plurielle. Il est du sérail. Faute de mieux, nous nous voyons dans l’obligation d’exaucer ce changement de paradigme en cours. Parfois, l’alliance des contraires provoque ses propres étincelles et contribue à alimenter le feu de l’espoir.
[size]Max Dorismond
Mx20005@yahoo.ca
Note – 1 : Cliquez sur le lien pour lire le discours de Daniel Rouzier
Note - 2 : La traduction du titre est du rédacteur (MD). Mais l’article est en anglais, par contre.
Note – 3 : Cliquez sur le lien pour entendre l’économiste Fritz Jean, ex PDG de la BNRH
[/size]
Sasaye- Super Star
-
Nombre de messages : 8252
Localisation : Canada
Opinion politique : Indépendance totale
Loisirs : Arts et Musique, Pale Ayisien
Date d'inscription : 02/03/2007
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Maestro
Sujets similaires
» Gade kisa yon neg ekri nan boite mwen
» Gade kisa Lachin ap reyalize lakay li
» Gade kisa Roosevelt te ekri sou Ayiti.
» Gade kisa yon mamb sektè prive a ekri
» Haiti Six mois après : gade'm lan zye map gade'w lan zye
» Gade kisa Lachin ap reyalize lakay li
» Gade kisa Roosevelt te ekri sou Ayiti.
» Gade kisa yon mamb sektè prive a ekri
» Haiti Six mois après : gade'm lan zye map gade'w lan zye
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|