Le Plan national de développement et performance économique

Le Plan national de développement et performance économique

Par Claude Beauboeuf, Radio Vision 2000

On a développé l’habitude en Haïti de gérer les affaires publiques de ce pays sans objectif bien défini et sans vision articulée. La conséquence, c’est qu’il n’y a jamais eu, malgré certains progrès récents dans les discours, de vrai plan national de développement avec des objectifs divers impliquant toutes les branches de la vie économique. Les affaires publiques ont tendance à être gérées au jour le jour, ce qui ne facilite pas de grandes performances.

Pourtant, les nations en développement qui réussissent sont celles qui développent de manière systématique des visions de moyen et de long terme. Plus cette vision est conçue et appliquée, plus les conséquences sont des plus constructives pour le pays concerné.
Le président du Mexique, Felipe Calderon, vient justement de présenter le jeudi 31 mai 2007 le Plan national de développement 2007-2012 avec des objectifs bien précis et concrets pour son pays. Le Plan veut améliorer cinq aspects fondamentaux pour l’économie du pays : Tout d’abord, mettre sur pied un État de droit et la sécurité absolue grâce entre autres à des systèmes de communication et de haute technologie pour combattre la délinquance.

Autre aspect : mettre sur pied une économie compétitive et capable de créer des emplois. Le Plan national de développement mexicain prévoit de créer par exemple 800 000 nouveaux emplois en 2007 et d’essayer de doubler le revenu moyen des mexicains le plus rapidement que possible. Compte tenu du fait que deux mexicains sur dix ne peuvent satisfaire leurs besoins alimentaires, le Plan a pour objectif de réduire totalement ces problèmes en 2030. Il vise en plus de fournir une moyenne de 12 ans de scolarité à chaque mexicain et de l’eau potable à chaque foyer en 2012.

Le Plan vise également à freiner la détérioration écologique du pays, le déboisement des forêts, à faire la promotion d’une utilisation efficiente de l’eau et des technologies propres. Le Plan voudrait également renforcer les relations entre le Mexique et l’Amérique latine et fortifier les capacités des gestions diplomatiques et de commerce international du pays.

Le secteur privé mexicain a dans son ensemble plutôt bien accueilli cette initiative de lancer un Plan de développement mais a formulé certaines recommandations pour assurer son succès : par exemple élargir l’assiette fiscale et éviter que 60 % des contribuables potentiels continuent à vivre dans l’illégalité sans payer d’impôts. Autre recommandation : augmenter le niveau de compétitivité du pays et développer la modernisation du secteur énergétique.Il faut aussi selon le secteur des affaires renforcer les capacités de la police et du système judiciaire.

Haïti a établi quelques objectifs de développement pendant ces derniers temps mais ne les a pas placé dans le cadre d’une stratégieplan de développement bien articulé comme plusieurs pays dans la région. Pourtant, l’histoire économique récente de plusieurs pays dans la zone montre clairement en effet que plus un espace économique sait où il va, plus il applique ce qu’il veut, plus il aura tendance à performer de manière impressionnante. C’est le contraire justement qu’il faut éviter et qu’on ne préoccupe pas d’éviter jusqu’à présent, en Haïti.

Le Matin, lundi 4 juin 2007