Juste pour "causer"-Un article de LIBERATION sur les "soccer moms"
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Juste pour "causer"-Un article de LIBERATION sur les "soccer moms"
Pour ceux qui ne le savent pas;le FOOTBALL est appele SOCCER aux USA,pour le differencier du FOOTBALL AMERICAIN plutot apparente au RUGBY.
Etats-Unis
Foot : et si les «soccer moms» décidaient de la présidentielle américaine ?
Par Isabelle Hanne, correspondante à New York — 24 juin 2019 à 15:42
Une «soccer mom» et son fils.
Une «soccer mom» et son fils. Photo Getty Images
Très impliquées dans les activités sportives de leurs enfants et figures incontournables de la classe moyenne de banlieue, ces mères sont une cible convoitée par les partis politiques.
Foot : et si les «soccer moms» décidaient de la présidentielle américaine ?
Katina estime que chacune de ses deux filles consacre «au moins douze heures par semaine» à la pratique du football : entraînements quatre jours par semaine, renforcement musculaire, matchs le week-end… C’est autant de logistique, de conduite, d’attente au bord du terrain pour cette manager dans le marketing, qui a négocié de la flexibilité auprès de son employeur. «Je pars du travail à 16 heures pour aller les chercher à l’école et les conduire à l’entraînement, raconte-t-elle. J’ai mon ordinateur avec moi, et je continue ma journée dans ma voiture ou dans les gradins. C’est ça, être une "soccer mom" qui travaille !»
«Soccer mom» : le terme, fourre-tout et difficilement traduisible, désigne ces Américaines de banlieue, très impliquées dans l’éducation et la carrière sportive de leurs enfants (et pas seulement le football), prêtes à faire beaucoup de sacrifices, notamment de temps et d’argent.
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«Ça représente, je dirais, autour de 20 000 dollars par an [environ 17 550 euros] si on compte l’équipement, l’essence, les avions et les hôtels pour les tournois», évalue Katina, qui vit à Midlothian, dans la banlieue de Richmond (Virginie). Ses filles ont commencé le football très jeunes et le pratiquent aujourd’hui à haut niveau. Grâce à ses talents sur le terrain, son aînée vient de décrocher une bourse pour entrer à l’université. La cadette, 15 ans, a déjà reçu des «marques d’intérêt de l’équipe nationale», se réjouit Katina. «En tant que soccer mom, le plus important pour moi, c’est de voir mes filles apprendre la discipline, la persévérance, s’éclater et réussir sur le terrain, et pouvoir passer du temps avec elles à discuter dans la voiture pendant les trajets. Je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de matchs que j’ai ratés depuis le début.» Mais s’il lui arrive de les encourager depuis le bord du terrain, elle assure ne pas se mêler de leur entraînement.
Glacières, chaises pliantes et SUV
«Il y a une connotation assez négative derrière le terme soccer mom, regrette Katina. C’est un stéréotype de femme au foyer, plutôt blanche, qui vit à travers ses enfants, fait la popote et conduit un minivan, est plutôt à droite politiquement, hurle sur le bord du terrain, a perdu toute ambition pour elle-même mais est hyper compétitive pour ses enfants, et n’apprécie pas les autres mères. Ce n’est pas du tout mon expérience : on a vu nos filles grandir ensemble, on est devenues très amies. De fait, je les vois plus souvent que ma propre famille.» D’autant que Katina est noire, travaille à temps plein, et vote démocrate.
Avec leurs glacières et chaises pliantes plantées au bord du terrain, ou au volant de leur SUV, d’entraînements en tournois, les soccer moms sont des figures incontournables de la classe moyenne de banlieue et de la fiction américaine. Mais au-delà de l’archétype pittoresque, le terme désigne une catégorie de l’électorat très convoitée par les politiques depuis près d’un quart de siècle. Il a fait son entrée dans la presse et le langage courant lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 1996. Alex Castellanos, le conseiller média du candidat républicain Bob Dole, avait affirmé dans un article du Washington Post que son adversaire Bill Clinton cherchait à séduire un segment démographique : les «soccer moms». Dans l’article, elles sont présentées ainsi : «la mère surmenée de la classe moyenne qui transporte ses enfants de l’entraînement de foot aux scouts en passant par l’école». L’expression désigne alors cette «consommatrice et électrice indécise qui fera l’élection», affinera plus tard Castellanos dans le Wall Street Journal. Pour le Boston Globe, 1996 est «l’année de la soccer mom» ; l’American Dialect Society en fera son «mot de l’année».
«Plus un archétype qu’un groupe uni»
«Bill Clinton a majoritairement remporté les voix des femmes de banlieue [quand les hommes de banlieue ont voté pour son opposant républicain, ndlr], précise Lily Geismer, professeure associée d’histoire au Claremont McKenna College, auteure de Don’t Blame Us: Suburban Liberals and the Transformation of the Democratic Party. Depuis, à chaque élection, les candidats des deux partis tentent d’emporter les suffrages de ce groupe, en ajustant leurs discours de campagne, leur programme et leurs slogans pour plaire spécifiquement à cet électorat.»
Dans les années qui suivent, la soccer mom évoluera vers la «security mom» après le 11 Septembre, avec ces mères préoccupées par la guerre en Irak, le terrorisme et la sécurité de leurs enfants. A la fin des années 2000, alors que l’Amérique penche à droite avec l’avènement du mouvement ultra-conservateur du Tea Party, médias et experts en marketing politique parlent alors de la «hockey mom», le hockey étant considéré comme un sport plus populaire que le football. C’est en ces termes que s’était définie Sarah Palin, l’ex-gouverneure de l’Alaska et candidate à la vice-présidence de John McCain pour la présidentielle de 2008 face à Barack Obama. «La seule différence entre une "hockey mom" et un pitbull, c’est le rouge à lèvres», avait-elle plaisanté lors d’un discours.
«L’évolution de la terminologie montre une version plus républicaine et classe ouvrière de ce groupe démographique, explique Lily Geismer. Il est intéressant de voir qu’on est revenus à la soccer mom ces dernières années, signe que les mères de banlieue tendent à être plus démocrates aujourd’hui.» Politiquement, les soccer moms ne se sont jamais identifiées avec un parti politique. «C’est plus un archétype qu’un groupe uni, note l’historienne. A l’origine, ce sont des femmes très tournées vers les valeurs familiales, l’éducation, la tolérance et l’équité sur les questions raciales et d’immigration, tout en restant modérées et opposées à des solutions radicales. C’est justement leur position centriste, basculant d’un parti à l’autre, et le fait qu’elles votent systématiquement à toutes les élections, qui font d’elles un groupe démographique très convoité par les candidats.»
«Justice sociale plus que sécurité nationale»
En 2016, les femmes blanches et éduquées de banlieue ont voté à parts égales pour Hillary Clinton et Donald Trump, et pour les deux partis lors des législatives. Leur rôle a été, en revanche, largement commenté lors des élections de mi-mandat, en novembre 2018. «Sur les 41 districts que les démocrates ont repris aux républicains au Congrès, 38 étaient des circonscriptions de banlieue, rappelle Lily Geismer. Les femmes blanches et éduquées de banlieue ont fortement voté démocrate, bien plus qu’en 2016.» La transformation ne s’est pas faite uniquement dans les urnes : plusieurs candidates, élues dans une Chambre des représentants plus féminisée et diversifiée que jamais, avaient fait campagne en se présentant comme des soccer moms, à l’instar de Chrissy Houlahan (Pennsylvanie), Mikie Sherrill (New Jersey) ou Susie Lee (Nevada). Une véritable revanche, loin des stéréotypes originels. Le comportement électoral des soccer moms pour la présidentielle de 2020 pourrait être également déterminant.
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«Alors que les conseillers politiques et les experts marketing continuent de définir la soccer mom comme une femme blanche de la classe moyenne supérieure, cela masque le fait que depuis les années 90, les banlieues américaines se sont beaucoup diversifiées, avec plus de familles afro-américaines, asiatiques ou latino-américaines, aux revenus souvent plus faibles, avance Lily Geismer. La soccer mom de banlieue aujourd’hui est tout autant une femme de couleur issue de la classe moyenne inférieure, que la femme blanche et aisée que nous montrent les séries télé.»
Aujourd’hui, plus de 60% des habitants adultes de banlieue n’ont pas de diplôme universitaire, et 35%, selon une étude du Brookings Institute, sont issus des minorités. La soccer mom actuelle «est probablement plus intéressée par les questions de justice sociale ou de salaire minimum que par la sécurité nationale», note Lily Geismer. Katina, elle, se réjouit de voir «beaucoup plus de diversité» dans ce sport. «Regardez aujourd’hui la composition de l’équipe féminine de foot des Etats-Unis : si on compare avec le dernier Mondial, c’est le jour et la nuit ! se félicite-t-elle. Il y a beaucoup plus de diversité, avec de nombreuses joueuses métisses, asiatiques, latino… A mon échelle, voir mes filles, deux adolescentes afro-américaines, réussir dans ce sport, c’est tout un symbole. Les soccer moms, elles, évoluent avec la société.»
Isabelle Hanne correspondante à New York
Etats-Unis
Foot : et si les «soccer moms» décidaient de la présidentielle américaine ?
Par Isabelle Hanne, correspondante à New York — 24 juin 2019 à 15:42
Une «soccer mom» et son fils.
Une «soccer mom» et son fils. Photo Getty Images
Très impliquées dans les activités sportives de leurs enfants et figures incontournables de la classe moyenne de banlieue, ces mères sont une cible convoitée par les partis politiques.
Foot : et si les «soccer moms» décidaient de la présidentielle américaine ?
Katina estime que chacune de ses deux filles consacre «au moins douze heures par semaine» à la pratique du football : entraînements quatre jours par semaine, renforcement musculaire, matchs le week-end… C’est autant de logistique, de conduite, d’attente au bord du terrain pour cette manager dans le marketing, qui a négocié de la flexibilité auprès de son employeur. «Je pars du travail à 16 heures pour aller les chercher à l’école et les conduire à l’entraînement, raconte-t-elle. J’ai mon ordinateur avec moi, et je continue ma journée dans ma voiture ou dans les gradins. C’est ça, être une "soccer mom" qui travaille !»
«Soccer mom» : le terme, fourre-tout et difficilement traduisible, désigne ces Américaines de banlieue, très impliquées dans l’éducation et la carrière sportive de leurs enfants (et pas seulement le football), prêtes à faire beaucoup de sacrifices, notamment de temps et d’argent.
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«Ça représente, je dirais, autour de 20 000 dollars par an [environ 17 550 euros] si on compte l’équipement, l’essence, les avions et les hôtels pour les tournois», évalue Katina, qui vit à Midlothian, dans la banlieue de Richmond (Virginie). Ses filles ont commencé le football très jeunes et le pratiquent aujourd’hui à haut niveau. Grâce à ses talents sur le terrain, son aînée vient de décrocher une bourse pour entrer à l’université. La cadette, 15 ans, a déjà reçu des «marques d’intérêt de l’équipe nationale», se réjouit Katina. «En tant que soccer mom, le plus important pour moi, c’est de voir mes filles apprendre la discipline, la persévérance, s’éclater et réussir sur le terrain, et pouvoir passer du temps avec elles à discuter dans la voiture pendant les trajets. Je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de matchs que j’ai ratés depuis le début.» Mais s’il lui arrive de les encourager depuis le bord du terrain, elle assure ne pas se mêler de leur entraînement.
Glacières, chaises pliantes et SUV
«Il y a une connotation assez négative derrière le terme soccer mom, regrette Katina. C’est un stéréotype de femme au foyer, plutôt blanche, qui vit à travers ses enfants, fait la popote et conduit un minivan, est plutôt à droite politiquement, hurle sur le bord du terrain, a perdu toute ambition pour elle-même mais est hyper compétitive pour ses enfants, et n’apprécie pas les autres mères. Ce n’est pas du tout mon expérience : on a vu nos filles grandir ensemble, on est devenues très amies. De fait, je les vois plus souvent que ma propre famille.» D’autant que Katina est noire, travaille à temps plein, et vote démocrate.
Avec leurs glacières et chaises pliantes plantées au bord du terrain, ou au volant de leur SUV, d’entraînements en tournois, les soccer moms sont des figures incontournables de la classe moyenne de banlieue et de la fiction américaine. Mais au-delà de l’archétype pittoresque, le terme désigne une catégorie de l’électorat très convoitée par les politiques depuis près d’un quart de siècle. Il a fait son entrée dans la presse et le langage courant lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 1996. Alex Castellanos, le conseiller média du candidat républicain Bob Dole, avait affirmé dans un article du Washington Post que son adversaire Bill Clinton cherchait à séduire un segment démographique : les «soccer moms». Dans l’article, elles sont présentées ainsi : «la mère surmenée de la classe moyenne qui transporte ses enfants de l’entraînement de foot aux scouts en passant par l’école». L’expression désigne alors cette «consommatrice et électrice indécise qui fera l’élection», affinera plus tard Castellanos dans le Wall Street Journal. Pour le Boston Globe, 1996 est «l’année de la soccer mom» ; l’American Dialect Society en fera son «mot de l’année».
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Dans les années qui suivent, la soccer mom évoluera vers la «security mom» après le 11 Septembre, avec ces mères préoccupées par la guerre en Irak, le terrorisme et la sécurité de leurs enfants. A la fin des années 2000, alors que l’Amérique penche à droite avec l’avènement du mouvement ultra-conservateur du Tea Party, médias et experts en marketing politique parlent alors de la «hockey mom», le hockey étant considéré comme un sport plus populaire que le football. C’est en ces termes que s’était définie Sarah Palin, l’ex-gouverneure de l’Alaska et candidate à la vice-présidence de John McCain pour la présidentielle de 2008 face à Barack Obama. «La seule différence entre une "hockey mom" et un pitbull, c’est le rouge à lèvres», avait-elle plaisanté lors d’un discours.
«L’évolution de la terminologie montre une version plus républicaine et classe ouvrière de ce groupe démographique, explique Lily Geismer. Il est intéressant de voir qu’on est revenus à la soccer mom ces dernières années, signe que les mères de banlieue tendent à être plus démocrates aujourd’hui.» Politiquement, les soccer moms ne se sont jamais identifiées avec un parti politique. «C’est plus un archétype qu’un groupe uni, note l’historienne. A l’origine, ce sont des femmes très tournées vers les valeurs familiales, l’éducation, la tolérance et l’équité sur les questions raciales et d’immigration, tout en restant modérées et opposées à des solutions radicales. C’est justement leur position centriste, basculant d’un parti à l’autre, et le fait qu’elles votent systématiquement à toutes les élections, qui font d’elles un groupe démographique très convoité par les candidats.»
«Justice sociale plus que sécurité nationale»
En 2016, les femmes blanches et éduquées de banlieue ont voté à parts égales pour Hillary Clinton et Donald Trump, et pour les deux partis lors des législatives. Leur rôle a été, en revanche, largement commenté lors des élections de mi-mandat, en novembre 2018. «Sur les 41 districts que les démocrates ont repris aux républicains au Congrès, 38 étaient des circonscriptions de banlieue, rappelle Lily Geismer. Les femmes blanches et éduquées de banlieue ont fortement voté démocrate, bien plus qu’en 2016.» La transformation ne s’est pas faite uniquement dans les urnes : plusieurs candidates, élues dans une Chambre des représentants plus féminisée et diversifiée que jamais, avaient fait campagne en se présentant comme des soccer moms, à l’instar de Chrissy Houlahan (Pennsylvanie), Mikie Sherrill (New Jersey) ou Susie Lee (Nevada). Une véritable revanche, loin des stéréotypes originels. Le comportement électoral des soccer moms pour la présidentielle de 2020 pourrait être également déterminant.
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Au Mondial, les Bleues toujours en quête du déclic
«Alors que les conseillers politiques et les experts marketing continuent de définir la soccer mom comme une femme blanche de la classe moyenne supérieure, cela masque le fait que depuis les années 90, les banlieues américaines se sont beaucoup diversifiées, avec plus de familles afro-américaines, asiatiques ou latino-américaines, aux revenus souvent plus faibles, avance Lily Geismer. La soccer mom de banlieue aujourd’hui est tout autant une femme de couleur issue de la classe moyenne inférieure, que la femme blanche et aisée que nous montrent les séries télé.»
Aujourd’hui, plus de 60% des habitants adultes de banlieue n’ont pas de diplôme universitaire, et 35%, selon une étude du Brookings Institute, sont issus des minorités. La soccer mom actuelle «est probablement plus intéressée par les questions de justice sociale ou de salaire minimum que par la sécurité nationale», note Lily Geismer. Katina, elle, se réjouit de voir «beaucoup plus de diversité» dans ce sport. «Regardez aujourd’hui la composition de l’équipe féminine de foot des Etats-Unis : si on compare avec le dernier Mondial, c’est le jour et la nuit ! se félicite-t-elle. Il y a beaucoup plus de diversité, avec de nombreuses joueuses métisses, asiatiques, latino… A mon échelle, voir mes filles, deux adolescentes afro-américaines, réussir dans ce sport, c’est tout un symbole. Les soccer moms, elles, évoluent avec la société.»
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