Remaniement ministériel renvoyé aux calendres grecques

Le blocage politique vient de commencer, c'est rien qu'un début (air connu) dans le monde politique d'Haiti.

On dirait que depuis le 14 juin 2006 date à laquelle le président Préval et son Premier ministre Alexis présentaient un gouvernement pluriel et de consensus politique à la nation, tout remaniement ministériel deviendrait une aventure périlleuse pour la survie même du premier ministre Alexis. Ne touchez pas à nos ministres semblent dire les partis politiques de la coalition gouvernementale. C’est là, la maladie politique des politiciens haïtiens. En effet dans ce pays les chefs de partis ne voient pas plus loin que le bon de leur nez, ils veulent leur part même s’ils ne travaillent pas assez pour avoir cette part ( fok yo manje lan manje an tou si non yap gate sa ).

Il faut bien le dire le gouvernement pluriel est cerné de toute part. Si le premier ministre ne procède pas à un remaniement ministériel dans les jours à venir , la population va le réclamer et s’il le fait les députés risquent de lui donner un vote de censure .Rappelez-vous de ces moments pénibles vécus pendant le premier mandat du Président Préval en 1997-2000, rappelez-vous du départ précipité du gouvernement Smart, rappelez-vous de la démission des ministres de l’opl dans les derniers mois du gouvernement Alexis / Préval première version et la caducité de la Chambre des Députés par la suite.

Bien sur, on aurait du se méfier de cette formule politique du gouvernement pluriel du 14 juin 2006 sans une majorité simple au parlement. Après une année, on peut facilement dire que ce n’était pas et ce n’est toujours pas la vraie solution pour stabiliser politiquement Haïti. On ne peut pas avoir une stabilité politique sans projet collectif. C’est quoi notre projet collectif ? On fait quoi si ce gouvernement manque de rigueur. On ferme les yeux ou on opère des changements.

Nous vivons plus que jamais dans une instabilité politique opérationnelle et organisationnelle. Certes quand un premier ministre n’a pas le droit de procéder à un remaniement ministériel sans quémander l’approbation des parlementaires, ça devient effectivement un problème grave de direction, de gestion, de contrôle, de planification du pouvoir par le chef de l’exécutif.[

Il faut brasser la cage…

Je suis contre cette formule politique quoi que je l’aie pue supporter ces douze derniers mois. Mais nous devons nous rendre à l’évidence que cette formule ne marche pas. Nous avons besoin de consensus politique dans certains dossiers comme la politique économique, la politique étrangère, la défense du territoire. Cependant la gestion des affaires politiques est la responsabilité du chef du gouvernement. C’est lui qui doit diriger, qui doit exécuter, qui doit opérer des changements politiques pour relancer son administration. En effet, le premier ministre n’a pas à demander l’avis des parlementaires pour effectuer un changement ministériel.

Tout compte fait, je souhaiterais voir dans les prochains mois un gouvernement central qui décide des vraies affaires politiques, la décentralisation, le développement des régions,etc. Bref un gouvernement autonome qui travaillera avec une majorité simple au parlement. Il est temps de gouverner sous la menace des parlementaires. S’il faut les affronter pour y arriver, faisons le en vitesse.