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Hommage a Petionville

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Message  T-Kout Mer 16 Mar 2022 - 2:57

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Message  T-Kout Mar 31 Mai 2022 - 3:10

Par Antoine Duprate David Puis-je - en la circonstance - reporter ce documentaire suivant (1) en appréciation des efforts déployés par les dévoués organisateurs des différents programmes pour leur louable et patriotique initiative de la célébration des 175 ans de la Cité: L\'inconvénient des villes bâties sur le littoral et exposées aux tentatives de l\'étranger avait fait reconnaître la nécessité de fonder dans l\'intérieur une nouvelle ville à 2 lieues de la capitale, au pied des montagnes. Située sur un plateau élevé de 360 mètres au-dessus du niveau de la mer, elle est renommée pour sa délicieuse température, ses vues enchanteresses et les agréments de des eaux vives, venant d\'une source considérable, qu\'on a utilisé en 1887 par des travaux pour les besoins des habitants; elles coulent à travers des touffes de cresson de petit baume et d\'autres plantes salutaires. Vers la Tête de l\'eau il y a les vestiges de l\'habitation la Coupe. Les eaux de la Source Plaisance contribuaient à l\'alimentation de la capitale. Le gouvernement a payé 3000 gourdes en 1892 à madame veuve H. Byron et en 1888, 4000 gourdes sur ses droits et prétentions sur la source de Pétion-Ville. Exposée le jour à l\'action des vents d\'ouest et d\'est, elle est rafraîchie la nuit par des brises qui y apportent toute la fraîcheur des montagnes environnantes. L\'humidité y est inconnue. Végétation luxuriante. La loi qui établit la fondation d\'une ville sur l\'habitation la Coupe sous le nom de Pétion-Ville porte la date du 22 septembre 1831. La reconnaissance nationale lui a fait donner le nom de l\'illustre Fondateur de la République. Au Sud, on voit la montagne de Bellevue, la bien nommée, sur laquelle sont les forts Jacques et Alexandre, construits sous l\'empereur Dessalines. Les hauteurs qui environnent Pétion-Ville offrent la facilité de fortifier cette ville avantageusement. Le fort REPOUSSE a joué un grand rôle dans les insurrections des cacos en 1868, et des nordistes en 1889. A l\'est, on découvre une partie des montagnes de Bellevue. Charbonnière et des Grands Bois et le lac Azuei situé entre ces dernières et les montagnes du Fond Parisien, ce qui fait dire au poète F. Battier que cette ville est au pied des montagnes ayant la tête couronnée de fleurs, semblable à une HABITANTE jeune, belle et coquette, qui rêve d\'amour au bord du grand chemin. Au nord, au loin, sont les chaînes des Crochus et des montagnes de l\'Arcahaie et du Cap, Saint Marc que l\'on aperçoit au nord-ouest. A l\'ouest, la Gonâve partage agréablement le golfe de Port-au-Prince dont on voit le prolongement au nord et au sud de cette île. La baie de Port-au-Prince, la Croix-des-Bouquets, la plaine du Cul de Sac, la grande rivière complètent cette vue délicieuse. Au nom illustre de Pétion que porte cette capitale toujours projetée de la République, s\'ajoutent ceux de plusieur vétérans de la guerre de l\'Indépendance parmi lesquels on distingue ses rues: on trouve de l\'est à l\'ouest, les rues Ogé, Chavannes, Pinchinat, Beauvais, Rigaud, Lambert, Villate, Louverture et Moise; du nord au sud celles de Grégoire, Ferrand de Baudières, Faubert, Gaulard, Aubrant, Clerveaux, Geffrard, Magny, Lamarre, Métellus, Rebecca, Eveillard et Toussaint. Une place principale, située au centre de la ville, porte le nom de Pétion. Le champ de Mars est désigné par celui de Boyer. Deux places moins grandes et une autre destinée au marché public s y trouvent aussi. L\'église, construite sous le président Boyer, manquait de fondation, et menaçait de s\'affaler sur les fidèles. En 1886, le curé, l\'abbé Runtz, obtint du gouvernement un nouveau terrain sur la place d\'armes au coin de la rue Ogé, et, sans ressource aucune, il commença bravement à élever une forte fondation en pierres trouvées sur les lieux mêmes, et sur cette fondation, une chapelle en planches, en attendant la construction de l\'église qui fait des progrès rapides, et qui sera une des plus belles de la République. Elle est sous le vocable de Saint Pierre dont la fête arrive le 29 Juin. En 1892, l\'Etat donna 3000 gourdes pour son achèvement. Après un débordement en 1880, on a trouvé un échantillon d\'alun près des galets de Pétion-Ville. Messieurs E. Demeuran & compagnie, négociants à Port-au-Prince et O. Jacob y ont fondé depuis quelques années la première usine à vapeur de ce genre pour la préparation du café, dont la marque est déjà appréciée sur le marché du Havre. Pétion-ville possédait un hôtel restaurant assez confortable, et très fréquenté tenu par M. A. Chabaud dont le Punch-Pétion a traversé les mers. C\'est à Pétion-ville qu\'était la demeure du général Boisrond Canal, ex-président d\'Haïti, qui, nouveau Cincinnatus, donne par sa modestie et son urbanité, l\'exemple aux générations actuelles d\'un désinteressement peu connu en HaiTi, en s\'adonnant aux travaux des champs sur l\'habitation Frère. Un chemin de fer qui passerait par Drouillard, en plaine du Cul-de-Sac, Moquette, Frère, jusqu\'au cimetière de Pétion-Ville rendrait d\'utiles services. Les propriétés prendraient de la valeur. On pourrait alors y aller respirer l\'air frais de la nuit après les fatigues et la poussière de la Capitale. Déjà depuis que l\'eau de la Tête de l\'Eau a été distribuée dans des tuyaux dans le village, plus de 100 nouvelles maisons y ont été construites. Un chemin de fer ferait de Pétion- Ville la chambre à coucher de Port-au-Prince suivant l\'expression de Chabeau, le notable de l\'endroit. L\'Etat possède beaucoup d\'emplacements à Pétion-Ville qu\'il se contente d\'affermer. Il serait bien mieux de les mettre en vente, ce qui relèverait le village et donnerait des ressources au conseil communal qui ne peut s\'administrer sans les secours de l\'Etat. Il y a 37 habitations appartenant au domaine national 325 2/7 carreaux de terre occupés par des fermiers dont le montant des fermages s\'élevait en 1789 à 1036.50, par an sans compter les habitations non arpentées. C\'est au S.E. de cette commune que se trouve le plateau de Kenscoff, si connu par ses péchers, et ses pommiers et d\'autres fruits d\'Europe. Le 18 Mars 1907, on a ouvert les chantiers du chemin de fer de Pétion-Ville en présence de MM. G. Tippenhaurer, Stephen Archer, le général, J. Carrié et J. Nicolas, concessionnaire. Les travaux ont commencé au carrefour Vincent suivant le chemin de Maïs-Gâté, Caradeux, Moquette, Frères. Le conventionnel Billaud Varenne est venu mourir à Pétion-Ville en 1829 (à cette époque la Charbonnière). HISTOIRE En 1791, les qtfranchis de l\'Ouest et du Sud, après avoir choisi leurs chefs à Port- Républicain (Port-au-Prince) allèrent camper à la Charbonnière, à la Croix-des-Bouquets et à Mirebalais. Le 10 Mars 1792, une colonne de troupes envoyée de Port-au-Prince contre les affranchis de la Croix des Bouquets passa par la Coupe (Pétion-Ville). Le 5 Juillet 1794, les commissaires civils Sonthonax et Polverel partirent de la Coupe, traversèrent le morne Malanga, un des mornes de la chaîne de la Selle (depuis lors Morne des Commissaires) et arrivèrent à Jacmelle lendemain. Le chef de bandes, Dieudonne, occupait les montagnes de malanga et celles de Grand Fond au nom de la République Française. En 1796 le général anglais Forbes fit fortifier le Coupe. Aucune de ces fortifications ne subsiste de nos jours. En 1797, Pétion cerna le fort de la Coupe que commandait un officier anglais nomme Derenskoff: Après une heure de combat, il l\'enleva le 5 décembre. Le 15 fevrier 1798, les Anglais quittèrent définitivement les lieux. En 1802, le chemin de la Coupe à Port-au-Prince était occupé par le chef de bandes Jean- Rouge contre les français. Lamour Derance à qui il obéissait avait établi à la Coupe un camp retranché, ainsi qu\'à Frères. Le 16 décembre, le général Fressinet, à la tête de 1500 hommes enleva le camp de la Coupe, Il s\'empara d\'un autre camp établi plus haut à la tête de l\'Eau. Pendant la guerre des Cacos contre les Salnave, Pétion-Ville embrassa le parti des Cacos, Ceux-ci assiégèrent de ce côté Port-Au-Prince, mais des dissentiments ayant éclaté dans leur camp, le siège fut levé le 1er Août 1868 et les Cacos de Pétion-Ville et de la Croix-des-Bouquets gagnèrent Saint-Marc. Ceux du Sud et de Jacmel qui tenaient le chemin de Bizoton et de Carrefour, gagnèrent leurs localités respectives pour se défendre contre les Piquets soulevés sous leurs derrières en faveur de Salnave. Le 19 décembre 1869, le lendemain de l\'entrée des Cacos à Port-Au-Prince, le Président Salnave, ne pouvant plus tenir au palais national, s\'enfuit de la Capitale et passa à Pétion-Ville pour se rendre dans la partie de l\'Est. Les astronomes français Abadie, Calandran et Dupuy y sont venus observer le passage de Venus sur le disque du soleil, le 6 décembre 1882. Le 16 juillet 1889, les Nordistes répandus dans la plaine du Cul de Sac, attaquèrent Petion-Ville, mais ils furent repoussés, abandonnant leurs cadavres, bagagés et blessés. Le ministre de l\'Intérieur Maxi Momplaisir se distingua dans cette affaire, après avoir incendié les plus belles propriétés. Il fut obligé d\'évacuer la place le 19 août dans la nuit, enveloppé de toutes parts par les forces ennemies. En face de cet événement, et voyant tout le Sud faire cause commune avec les Nordistes, le Président Légitime réduit à se défendre dans la seule ville de Port-au-Prince, se décida à abdiquer le 22 août dans l\'après-midi. PETlON-VILLE Depuis longtemps, les eaux de Pétion Ville jouissaient dans l\'esprit du public d\'une réputation que certains pensaient surfaite. Monsieur Edouard Case a eu l\'excellente idée d\'emporter en France et de faire analyser l\'eau de Pétion-Ville. Ces eaux rendent de grands services dans les névralgies, des organes sous diaphragmatiques, dans les maladies nerveux chroniques, la névropathie, l\'hystérie, l\'hypochondrie avec dyspepsie flatulente, l\'éréthisme avec chloro-anemie, les douleurs rhumatismales chroniques surtout localisés, la dyspnée et le catarrhe des vieillards, les affectons cutanées chroniques. Les eaux de Pétion-Ville comparables à celles d\'Evian, sont de bonne qualité. Elles renferment, il est vrai, des traces notables de matières organiques, mais ce petit inconvénient pourrait, sans doute, disparaître, par une captation meilleure des sources... Les individus souffrant de l\'utero- colite muco membraneuse, affection si souvent liée à un trouble de la fonction nerveuse, se trouveront bien pendant cette période de convalescence, alors que le médecin se sera rendu maître des infections qui compliquent fréquemment cette affection, d\'une cure de Pétion-Ville. Les eaux oligométalliques étant équilibrantes sédatives et reconstituantes, celles de Pétion-Ville qui rentrent dans leur catégorie ne sauraient être trop recommandées à nombre de nevropathiques. Il suffit d\'avoir passé une journée à Pétion-Ville pour constater l\'augmentation notable de la quantité des urines. Les urines habituellement de coloration foncée deviennent claires et ne laissent dans le vase aucun dépôt. PETION -VILLE. - Son excellence Monsieur de Vil Lubin était comte de Petion-Ville sous l\'Empire, en 1849. Le 12 juin 1918, la population vota la constitution pour 563 oui. Dans la nuit du vendredi 10 septembre 1919, les cacos sont entrés à Pétion-ville et en sont ressortis. On tira des coups de fusil toute la nuit et des mitrailleuses. Ils étaient entrés à Port-au-Prince le 7 septembre et en étaient ressortis à 5 heures du matin. Le 8 ils avaient tué Louis Laforestrie, Thomas Price Fils et Luc Pauyo à Pont Beudet. PETION VILLE-Recettes Communales. 1921-22 4,867.70 Gdes 1922-23 9,544,43 1923-24 9,665.70 1924-25 11,782.82 Avec cette note fiscale s\'achève une importante tranche d\'histoire de ce lieu de vacances d\'hier, d\'un climat naguère â la fois curatif et enchanteur. Et maintenant, pouvons-nous constater la transformation de Pétion-ville en une sorte de Capharnaüm où s\'agglutinent à la fois de superbes villas, de gigantesques édifices, de multiples complexes commerciaux, d\'innombrables boites de nuit, d\'hôtels, de banques et autres? A cette agglomération disparate s\'ajoute l\'encerclement d\'une nuée de bidonvilles générateurs d\'immondices et sources d\'une insalubrité grandissante, si on n\'y fait rien. Définitivement. Pétion-ville s\'est nettement éloignée de son architecture appropriée et de l\'idée de sa création.

https://lenouvelliste.com/article/34888/autour-de-la-fondation-de-petion-ville
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Message  T-Kout Mar 31 Mai 2022 - 3:11

Aujourd’hui, 23 septembre 2012, quatre-vingt et une années après son centenaire, Pétion-Ville se souvient… C’était en 1831, sur les fonts baptismaux, le geste combien éloquent d’un chef d’Etat, qui, apparemment, avait tout hérité de son prédécesseur décédé, lui ayant même ravi sa femme.

Décidément ! Rien n’aura été banal dans la vie de ceux qui, de près ou de loin, auront partagé le destin de cette remarquable quarteronne, Marie Madeleine Lachenais, dite Joute, femme de deux chefs d’Etat successifs. Oh, que si !!! Toutes les idylles ne se nourrissent pas uniquement d’amour et d'eau fraîche. A la mort du Président Pétion, la Dame Lachenais, veuve de son état, encore drapée du grand deuil de son conjoint, n’avait nullement dédaigné les honneurs que lui faisait - en lui permettant de se maintenir au rang de première dame – le nouveau chef d’Etat, Boyer, celui-là même qui succédait à son mari défunt. Les présidents défilent et Joute demeure…

La légende prétend que Jean–Pierre Boyer, au nom de son amitié pour Pétion, rendit à celui-ci, en fait : son ami-rival (zanmi pre se kouto de bò !), un hommage posthume par un acte très significatif : l’attribution du nom de l’infortuné à la seule et unique ville qu’il fonda. Une formule destinée (à n’en pas en douter !) à lui libérer la conscience et à apporter une plus-value à ses fervents témoignages de compassion envers la veuve éplorée.

Mais, Pétion-Ville qui se souvient, sait qu’au-delà de la petite histoire des affaires de jupon et de compères et, bien avant le mémorable « acte de reconnaissance » de Boyer, le premier mérite de lui avoir esquissé des lettres de noblesse revient à Anne-Alexandre Sabès dit Pétion qui, avant tout autre, modifia son statut de bourgade. En effet, dès 1810, le Fondateur de notre République hissa le hameau initial, communément appelé «La Coupe» et pourvu d’une dizaine de cahutes, au rang de « bourg», dans la perspective d’un espace d’évacuation des habitants de Port-au-Prince, en cas d’attaque à partir de la mer. Toujours le souci obsessionnel d’un retour éventuel des colons vaincus par la glorieuse Révolution haïtienne.

Pétion–Ville est fondée par décret-loi, le 23 septembre 1831. L’Exposé des motifs précise : «Considérant que, dans la situation actuelle des rapports politiques d’Haïti à l’extérieur, la prudence commande d’établir, dans un lieu de sûreté, des dépôts pour recevoir les archives publiques, le matériel des arsenaux et des magasins de l’Etat et de préparer surtout un asile propice pour y transporter, au besoin, le siège du Gouvernement… » Du coup, Pétion-Ville appartient à la lignée des agglomérations urbaines créées, après l’Indépendance, dans une logique de protection civile et de préservation des ressources stratégiques de l’Etat. La première en date est la ville Dessalines édifiée sur l’Habitation Marchand. Puis viendra Milot. Mais, au-delà, la fondation de ces sites s’inscrit dans la perspective d’un projet de société qui marque une rupture avec la tradition d’extra-territorialité de l’ancienne colonie française, pour répondre à des besoins nationaux et initier une dynamique d’échanges internes tendant vers une certaine autosuffisance.

Pétion-Ville accède au rang de commune avec son Centre-Ville et ses cinq sections communales: Montagne Noire, Etang du Jong, Belle-Vue la Montagne, Bellevue Chardonnière, Aux Cadets. S’y ajoute un « quartier », celui de Thomassin. La Commune de Pétion-Ville est limitrophe de celles de : Port-au-Prince, Carrefour, Delmas, Tabarre, Croix-des-Bouquets et Kenscoff. La commune appartient à la conurbation urbaine que représente l’Aire Métropolitaine de Port-au-Prince. Elle est pourvue d’une rivière, de sept sources et de cinq lagons. Selon les données du « Dictionnaire historique et géographique des communes d’Haïti » publié en 2003, elle abrite une population d’environ 300 000 habitants sur une superficie approximative de 138 km2.

Le territoire pétionvillois a connu plusieurs types d’occupation.

Sa colonisation débute déjà avec les Taïnos ainsi que le témoignent des recherches archéologiques qui ont mis à jour matériels lithiques et fragments de terre cuite. Ce territoire qui se situe à la fontière du maniel du Cacique rebelle Henry dans le Bahoruco, ne présente, à date, aucun indice du passage des Espagnols. Par contre, l’implantation française s’y est étendue progressivement, grâce aux chemins vicinaux qui le lièrent à Port-au-Prince, après à la fondation de cette ville, en 1749. S’y établirent alors des indigoteries et des plantations de café. L’exploitation du café y prit de l’extension après l’Indépendance, entre autres, avec l’occupation des terres par la vaillante paysannerie haïtienne, économiquement tributaire de spéculateurs qui se sont enrichis dans l’exportation de cette denrée. En 1840, étaient recensées 801 Habitations caféières dans l’aire de Pétion-Ville.

Pendant la colonisation française, des nègres marrons semblent s’être réfugiés dans l’aire pétion-villoise et y avoir côtoyé les dernières générations descendant de fuyards amérindiens. Ainsi donc, il se pourrait que Pétion-Ville soit un haut-lieu de marronnage. Toujours est-il qu’en 1802, Lamour Dérance et ses bandes de marrons établirent leurs camps à la Coupe Charbonnière, à Tête de l’Eau et à Frère - avec un quartier général à Lalue Guibert, au pied de Kenscoff. La période turbulente de l’histoire de Saint-Domingue n’a donc pas épargné Pétion-Ville qui, au contraire, abrite de nombreux sites de victoire des affranchis sur les blancs - d’où, probablement, le nom de la plupart de ses rues - voire sa réputation de bastion des mulâtres, depuis sa création. La première de ces victoires est celle du 31 août 1791, au Carrefour Nérette. Puis, sur les Habitations de la Coupe Charbonnière et de Bellevue Charbonnière furent enrôlés les 300 esclaves dénommés les « Suisses » tristement sacrifiés sur les pontons du Môle Saint-Nicolas, en dépit du fait qu’ils contribuèrent à l’importante victoire des hommes de couleur face aux colons, le 2 septembre 1791, sur l’Habitation Métiver à Pernier.

En fait, l’histoire aura marqué Pétion-ville de manière peu commune. Parmi les dates significatives, il convient de citer celles-ci:

15 février 1798 : prise par l’Adjudant Général Pétion, à la tête de 2 000 hommes, de La Coupe, puis des autres positions de la zone occupées par les Anglais depuis 1796 (Nérette, Grenier, Formy ou Fourmi)

1868 : une partie de la ville est détruite par le feu, sous Salnave

19 décembre 1869 : Salnave s’enfuit par Pétion-Ville vers la République dominicaine, après l’incendie du palais national

16-19 juillet 1889 : siège de Pétion-Ville par les nordistes de Florville Hyppolite et destruction plusieurs maisons à la Rue Grégoire

10 septembre 1919: sous l’Occupation américaine, attaque des Casernes de Pétion-Ville par les Cacos

Le 12 octobre 1882, un fait insolite mérite d’être signalé : un observatoire mondial est installé au sommet du Morne Calvaire, à l’occasion d’une éclipse solaire partielle donnant lieu à une occultation du soleil par la Planète Vénus.

Ainsi donc, Pétion-Ville, loin de n’être qu’un simple « petit coin charmant » ou une banlieue cossue de Port-au-Prince, porte des vestiges significatifs d’un passé gravé dans la pierre ou enraciné dans des lieux physiquement dépouillés mais riches par leur vécu.

A la première présentation de ce texte, en 2004, à l’occasion du premier Colloque du Comité d’union et de support aux municipalités (CUSM), la Liste provisoire de l’ISPAN relative au Patrimoine immobilier recensait moins d’une dizaine de monuments et sites de la commune. Cet inventaire est, certainement, loin d’être exhaustif. D’autant plus que parler de Patrimoine, dans l’intégralité du concept, renvoie à l’héritage culturel tangible, certes, mais également à l’héritage intangible ainsi qu’au Patrimoine naturel. Du bâti aux traditions séculaires, des ressources biosphériques à la littérature et aux Beaux-Arts... un aérophage d’extrême diversité : les archives historiques, le patrimoine ethnographique, littéraire, artistique, les monuments, les parcs naturels… Pour ce qui concerne la commune de Pétion-Ville, à l’instar de l’Ispan, les autres institutions de mémoire ne disposent que de très peu d’informations. Il n’existe, nulle part, dans le domaine, une banque de données relatives à Pétion-Ville.

Dans ce contexte, il n’est pas superflu de signaler certains efforts, même ponctuels, visant le dépistage des témoins du passé de la commune. Un hommage doit être rendu, en ce sens, à Monsieur Max Penette qui, le premier, consacra une brochure à l'histoire de Pétion-Ville en 1981, alors qu'il était maire de la commune. De même, mentionnons, pour y avoir participé, un projet du CUSM réalisé avec l’appui de FOKAL et désigné : « Mise en réseau des sections communales de Pétion-Ville ». Ce projet qui visait une meilleure connaissance de l’espace par la population cible nous a permis de répertorier, grâce à des focus group avec des représentants du mouvement associatif des cinq localités, des ressources culturelles assez diversifiées. Outre la réputation acquise par la commune pour son savoir-faire en hôtellerie et restauration, ses activités mondaines, une vie nocturne intense bien ancrée dans ses mœurs, l’excellence de son offre en artisanat d’art… des éléments patrimoniaux ont été relevés, avec les communautés. Au niveau du patrimoine immobilier : certaines ruines d’Habitations coloniales, telles celles de Pernier et d’un ouvrage d’art majeur d’irrigation de la Plaine du Cul-de-Sac, le Bassin Général dont l’aval se situe à la frontière de deux communes : la Section Communale de Petit-bois de la Croix-des-Bouquets et la Septième Section Communale de Pétion-Ville, Bellevue-Chardonnière. Au niveau du patrimoine immatériel : sa pratique de culture maraîchère, de vente de fleurs coupées, ses loisirs traditionnels dont les combats de coqs dans les « gaguères », les raras et la passion du cerf-volant maintenue par les enfants…

En dépit des lacunes de la documentation, les recherches d’archives et les investigations de terrain ont permis de dresser, à côté de l’exposé panoramique proposé ci-dessus, une présentation synoptique, pour ainsi dire, de trois composantes du patrimoine immobilier, remarquables pour leur charge symbolique et l’intérêt qu’ils suscitent. Il s’agit de deux fortifications et du Centre historique de Pétion-Ville.

Les fortifications
Les forts Jacques et Alexandre, deux ouvrages de défense de la commune de Pétion-Ville édifiés sur les hauteurs de Grand-Fonds, comptent parmi les pièces-maîtresses du fameux réseau fortifié du territoire haïtien conçu par les soldats indigènes, au debut du XIXe siècle, afin de parer à tout retour offensif éventuel des Français. Ce système de défense alliant les principes de la guerre traditionnelle à ceux de la guérilla se distingue notamment par la stratégie dite de « repli » consistant à attirer l’ennemi étranger en terrain inconnu, à l’intérieur des terres, de manière à mieux le contrôler. Dans cette logique, dès le lendemain de la proclamation de l’Indépendance, suite à une Ordonnance de Dessalines requérant, de tous les généraux divisionnaires, la construction d’ouvrages militaires sur les plus hauts sommets, en vue de protéger les plaines, Alexandre Pétion, alors chargé du département de l’Ouest, entreprend l’édification des deux forts cités, à l’est de Port-au-Prince, à environ 1 300m d’altitude.

Le Fort Jacques fut complètement construit avant même la mort de l’Empereur. De forme irrégulière, avec quatre bastions d’angle dont une rotonde, il comptait, à l’origine, 16 bouches à feu avec des canons de calibre 12 montés sur affûts. Deux citernes dont l’une à l’intérieur de la cour centrale recueillent des eaux de pluie. Le système de captage d’eau est très élaboré. Plusieurs casemates ou salles voûtées sous des courtines avaient fonction de magasins. En outre, on y trouve un four à pain, une poudrière... L’accès à l’enceinte du fort se trouve à la façade nord, pour des raisons stratégiques. Le Fort Jacques fut pillé (déchouqué) à la mort de Dessalines. Apparemment, Boyer en fit une prison politique. Sous l’Occupation américaine, le fort fut dépouillé de son armement et ses canons jetés dans les précipices avoisinants. Quelques-uns récupérés par l’ISPAN, furent replacés aux embrasures. Le séisme du 12 janvier 2012 n’a pas ménagé le Fort Jacques qui, selon les estimations de l’ISPAN, a été à l’occasion, fortement endommagé.

Le Fort Alexandre, construit pour la défense du site en protégeant notamment le flanc sud-est du Fort Jacques répond à un plan carré avec quatre bastions d’angle, de forme rectangulaire. Sa construction fut arrêtée à la mort de l’Empereur en 1806.

Le « Parc historique Fort Jacques et Alexandre » est un ensemble, aujourd’hui classé, figurant parmi les 33 monuments et sites de la Première liste de classement de l’ISPAN datant de 1994. Le Parc a une emprise de 9 hectares, en vertu d’un dispositif légal, antérieur même, au texte de l’ISPAN : Décrets Loi du 31 juillet 1961 qui en fait une « zone réservée », celui du 18 mars 1968 qui en fait un Parc national et un Site naturel, celui du 29 août 1978 qui en fait une Zone réservée et un Parc naturel.

Alors que le Fort Alexandre n’a jamais été restauré, de 1978 à 1980, le Fort Jacques, grâce à un financement de l’Office national du Tourisme, a fait l’objet d’une importante intervention de l’ISPAN dénommé à l’époque « Service national de conservation des monuments et sites ». Une pinède offrant une aire de pique-nique, un parking, un centre d’accueil pour visiteurs et un espace de gardiennage y furent aménagés. D’autres travaux furent entrepris en 1996.

Il convient, toutefois, de signaler la très faible capacité de l’ISPAN à assurer la protection et la mise en valeur des monuments et sites. Le secteur Culture a toujours été traité en parent pauvre : faible intérêt des décideurs pour le patrimoine, absence de volonté politique, carence de moyens … tout un cortège de difficultés.

Le Centre Historique de Pétion-Ville et son Potentiel.

L’ancien nom « La Coupe Charbonnière » de Pétion-Ville vient de l’intense activité de coupe de bois qui s’y pratiquait, initialement, à des fins énergétiques. Au XIXe siècle, le Plan directeur de la ville est tracé, en échiquier par l’Arpenteur Général, Louis Rigaud : 13 rues Sud-Nord; 9 rues Est-Ouest; une Place d’Armes ou Place Pétion; un Champ de Mars ou Place Boyer; un cimetière au Nord-Est; un Marché Public au Nord. Les premières concessions furent octroyées autour des deux places, du marché et le long de la Grand-Rue, actuellement Rue Grégoire, s’étendant du Marché à la Tête de l’Eau. Aux alentours, tout le reste était en friche.

A remarquer qu’il existait, également, dans le premier tracé, une place dite de l’Eglise n’ayant rien de commun avec celle qui, actuellement, se prêterait à pareille désignation - en l’occurrence, la place Saint-Pierre. En effet, celle qui portait ce nom à l’origine était localisée en direction ouest de l'église actuelle vouée au saint-patron de la commune, entre les rues Grégoire, Lamarre, Louverture et Chavannes, dans le voisinage de la première église de Pétion-Ville. Quant à la Place Saint-Pierre, due au président Sténio Vincent et aux talents de l’architecte Franck Jeanton, elle a connu, au fil du temps, plusieurs dénominations : Place du Gouvernement, Place d’Armes, Grand-Place ou Place Pétion. Autrefois, elle était pourvue d’un «Autel de la Patrie » avant le remplacement de celui-ci par la sculpture allégorique de Pétion commandée d’Europe.

L’Eglise Saint-Pierre, indissociable de la Place, est la cinquième de confession catholique de la commune. Sa construction initiée en 1953 ne s’acheva que 14 ans plus tard. Elle a hérité de la troisième et de la quatrième église construite sur le même site : la façade principale, le clocher, les tribunes, les armatures métalliques de la nef principale et les allées latérales. Ses fonts baptismaux sont connus pour être les plus spacieux d’Haïti. Les cultes reformés ont commencé à s’implanter à Pétion-Ville vers 1856 avec l’Eglise Méthodiste Wesleyenne dans la localité de Duplan. Quant aux péristyles vodou qui doivent être les temples religieux les plus anciens de la commune et, sans doute, les plus nombreux, ils n’ont encore fait, paradoxalement, l’objet d’aucune investigation systématique. Cependant, le projet de « Mise en Réseau » du CUSM nous a permis d’obtenir comme information que le premier du genre, le « Lakou Soyete La Pou La » se situe au Morne Hercule.

Enfin, en ce qui a trait à l’histoire religieuse de la commune, on ne saurait passer, sous silence, le curieux et délicat monument dit « Petit Saint-Pierre » (Ti Sen Piè) situé à l’entrée même de la ville. C’est la première construction, qui, faute de moyens, a fait office de sanctuaire catholique dédié au saint Patron de la cité, pour satisfaire la dévotion des fidèles. Aussi, peut-il être considéré comme l’ancêtre de l’Eglise actuelle vouée au même saint. Après que fut relevé le défi de l’édification de la route Lalue-Bourdon en franchissant l’inaccessible tronçon situé entre Gros-Morne et la Rue Rébecca, le « Petit Saint-Pierre » édifié aux quatre chemins, cristallise une grande victoire dans l’histoire des infrastructures de la cité pétion-villoise. Il s’inscrit, avec le clocher de l’Eglise Saint-Pierre, comme symbole typique et repère visuel-clé du vocabulaire architectural de Pétion-Ville.

La fière cité de Pétion et de Boyer connaîtra des jours de déchéance après la mort de son fondateur. Ce n’est qu’à l’avènement de Soulouque que Pétion-Ville renaîtra de ses cendres. Paradoxalement, celui qui se vit affubler du surnom de « Bonhomme Coachy » est entré dans l‘Histoire comme bienfaiteur de la ville. Il entama même la construction d’un Palais national sur le site actuel du Commissariat qui remplaça le local de l’ancienne gendarmerie. Sous le second Empire également, fut construit, en lieu et place du lycée actuel, l’ancien presbytère de Pétion-Ville, sur les bases d’un édifice destiné initialement au Grand-Séminaire. Toujours, à l’ère de Soulouque, Pétion-Ville commença à s’offrir comme lieu de villégiature et station d’été. Enfin, la tradition de la grande foire de juin, à l’occasion de la fête patronale, fut aussi instituée dès cette l’époque. Il faut admettre que le palmarès de Pétion-Ville, commença à se consolider à partir des travaux de Soulouque.

Mais plusieurs autres chefs d’Etat laissèrent une empreinte à Pétion-Ville.

Jean-Pierre Boyer place Pétion-Ville, après l'avoir fondée, sous le patronnage du saint qui porte son nom. Sous la présidence de Geffrard et celle de Saget, sont construites les premières résidences secondaires. Salomon y fait installer un système d’adduction d’eau potable. Sous la présidence de Nord Alexis, s’ouvrent les chantiers du chemin de fer reliant Port-au-Prince à Pétion-Ville. Mais les travaux furent interrompus peu de temps après.

Vers 1922-1930, sous l’Occupation américaine, on note, à Pétion-Ville, l’initiation d’activités commerciales et para-industrielles d’importance pour l’époque : exploitation de tabac de Panthaléon Guilbaud ; usine à café des associés Demeuras, Francis et Jacob ; briqueterie de Granjean Guillaume ; fabrique de glace de Khal…

Dans le premier quart du XXIe siècle, Pétion-Ville devient, peu à peu, une véritable cité dortoir. Les familles les plus aisées s’y installent en quête d’un meilleur cadre de vie.

Louis Borno initie l’asphaltage du réseau viaire à la Rue Grégoire. Vincent qui commandita la place d’armes (Saint-Pierre) assure l’électrification des rues. Lescot fait ériger les halles du marché public et modernise la Place Boyer. Duvalier fait construire le Lycée de Pétion-Ville vers la fin des années 60.

Dans cette foulée, il importe de retenir que, sous la présidence de Dumarsais Estimé, à l’occasion de l’Exposition internationale de Port-au-Prince, Pétion-Ville connaît un essor particulier avec la construction de nombreux hôtels destinés à recevoir les prestigieux convives invités à l’évènement, ainsi que la foule des autres visiteurs. L’ère de l’Exposition d’Estimé est celle qui fait de Pétion-Ville, la coquette, la ville préférée des touristes.

A partir des années cinquante, Pétion-Ville continue sur sa lancée et s’impose comme une ville en voie de modernisation avec : un tracé plus ou moins régulier, d’ élégantes résidences - voire des villas - son centre commercial et des équipements urbains adéquats. Ce qui fait d’elle, en Haïti, sinon une « ville de pointe » mais un espace privilégié de la trame urbaine générale. Une ville privilégiée qui, progressivement, charrie un lot de problèmes caractéristiques des agglomérations de même calibre dans les pays pauvres : appel de population et flux migratoires intenses ; urbanisation sauvage donnant lieu à des poches d’habitat spontané et précaire, à la prolifération de bidonvilles ; ségrégation spatiale entretenant les clivages socio-économiques ; dégradation urbaine ; réseau routier insuffisant pour le parc automobile, donc saturé ; conditions de transport inappropriées et à risque… Déjà à l’orée du troisième millénaire, l’équilibre se rompt entre la charge démographique de Pétion-Ville et les disponibilités en termes d’infrastructures et de services. Actuellement, l’incapacité d’une gestion du rapport entre ces deux paramètres se fait de plus en plus sentir.

Mais tout vient à se compliquer après le séisme du 12 janvier 2010 qui provoque, en direction du territoire pétion-villois, une véritable ruée, une invasion imprévisible de populations fuyant la capitale anéantie. Le Centre-Ville de Port-au-Prince se transporte littéralement au cœur de Pétion-Ville et des familles timorées par l’annonce d’activités sismiques (secousses telluriques, tsunamis…) imminentes dans les régions basses et se réfugient dans les hauteurs de Pétion-Ville. Selon leurs bourses, elles élisent domicile dans des localités attrayantes et plus ou moins aménagées du Juvénat, de Peggy-ville, Belvil, Pèlerin, Thomassin, Laboule, Boutilliers … ou viennent grossir, sur les pentes abruptes, les populations tassées dans les bidonvilles de : Morne Lazarre, Bwa Jalousy, Déshermites, Djobel, Brise-Tout, Bouk Champay, Nan Rak etc. Sans compter l’occupation à haute densité de plusieurs quartiers de la zone de Frère.

Pétion-Ville, aujourd’hui, est une cité complexe avec les caractéristiques suivantes :

. un héritage du XIXe siècle : le centre-ville historique qui tend à perdre ses valeurs initiales, en dépit de sa résilience

. un tissu urbain extra-muros qui se développe de manière de plus en plus organique voire anarchique et, finalement ingérable. Conséquence d’une extension territoriale galopante, non planifiée, non contrôlée ; d’une inadéquation des services et équipements ; d’une faiblesse institutionnelle ; d’un désengagement de l’Etat ; du manque de ressources d’une municipalité jeune et encore inexpérimentée

. une architecture riche et, extrêmement diversifiée : des témoins les plus résistants de la typologie de l’habitat initial aux bâtiments de facture gingerbread ou art-déco, d’inspiration « espagnol » ou du style international ; en passant par des résidences secondaires de la première moitié du XIXe siècle ; sans compter d’autres influences et fantaisies - des plus insolites. Un potentiel qui risque de se perdre. Car les propriétaires se débarrassent de ce patrimoine à force coups de billets verts, pour céder la place à de grosses pointures, souvent, des immeubles sans âme, d’une platitude déroutante.

Pétion-Ville, ou nan ka! Un nouveau défi.

Comment faire la part des choses dans la commune de Pétion-Ville : sauver la complémentarité entre le rural et l’urbain ? articuler l’ancien et le nouveau en harmonisant l’interface passé-présent ? protéger et mettre en valeur l’héritage architectural et urbain tout en contrôlant l’expansion urbaine et en modernisant l’espace ? construire et préserver l’identité pétion-villoise ?

Êtes-vous prêts ? ? ?

La réponse passe par la volonté politique, le renforcement institutionnel, la mobilisation des compétences, l’implication des communautés et les partenariats public/privé. Tout le reste viendra par surcroît: plans d’aménagement du territoire, plans directeurs, plans locaux d’urbanisme (PLU) y inclus : le cadastre, les orientations, le zonage, les normes spécifiques de construction dictées par la municipalité… Enfin, une prise en charge responsable ainsi que le recours urgent aux outils et instruments de planification et de gestion urbaine s’impose.

Faute de quoi, Pétion-Ville finira par ressembler à « Qui » vous savez…

Néanmoins, aujourd’hui, 23 septembre, quatre-vingt et une années après son centenaire, la cité se souvient :

Marrons de la liberté…

Ti kay peyizan

karako ble



sèt sous dlo fre

flè solèy



Ti kit ak zòtolan

zwazo palmis, madan Sara

papiyon Senjan



mawoule douvanjou

panye legim tout koulè

lèt kaye



pate cho, pate cho !



Bouki ak Malis

lago kache…



Bèl chwal !



Tanbou frape

konpa dirèk

mereng lant

tèt kole, nèt al kole...



Ofrann nan Ti Sen Piè



Klòch kap kariyonnen nan Legliz

ap fè wonn ak ribanbèl nan bonèt Sen Piè



Promnad sou Laplas



Senteurs d’été,

ilang-ilang, jasmin de nuit

couleurs de printemps éternel



parures d’antan…

Ala te bèl!



Ah oui!!! il ne fait pas de doute. Pétion-ville se souvient…


https://lenouvelliste.com/article/109267/la-memoire-de-la-cite
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Message  Joel Mar 31 Mai 2022 - 7:33

Quelques remarques.
ALEXANDRE SABES PETION n'etait pas marrie a MARIE-MADELEINE dite JOUTE LACHENAIE (1778-1843),de meme que JEAN PIERRE BOYER.
On ne se marriait pas pendant cette epoque;on se "placait"
Le mot "placage" est passe dans  la langue anglaise parle dans les AMERIQUES.
L'historien JOSEPH SAINT REMY DES CAYES (1818-1856) a rappele pourquoi ALEXANDRE SABES PETION n'etait pas marrie.

Dans son livret LA VIE DE PETION qu'on peut lire sur le site de la BIBLIOTHEQUE NATIONALE FRANCAISE;JOSEPH SAINT REMY a rappele que les "mulatresses" ne voulaient pas se 'placer" avec les "mulatres";il etait bien plus lucratif de se placer avec les colons  francais ,nouvellement arrives.
Ces COLONS avec de rares exceptions,s'ils etaient marries ou "places" en FRANCE arrivaient dans la colonie ,sans compagne feminine.
Et pour repeter;JOUTE LACHENAIE n'etait pas "marriee" ni a PETION,ni a BOYER."PLACEE" peut etre.

Et puis JEAN PIERRE BOYER est peculier.
La mere de BOYER etait nee en AFRIQUE.Il etait un "MILAT TET GRENN";il n'avait de "mulatre" que peut etre le "teint"

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Message  T-Kout Sam 4 Juin 2022 - 15:31

Joel a écrit:Quelques remarques.
ALEXANDRE SABES PETION n'etait pas marrie a MARIE-MADELEINE dite JOUTE LACHENAIE (1778-1843),de meme que JEAN PIERRE BOYER.
On ne se marriait pas pendant cette epoque;on se "placait"
Le mot "placage" est passe dans  la langue anglaise parle dans les AMERIQUES.
L'historien JOSEPH SAINT REMY DES CAYES (1818-1856) a rappele pourquoi ALEXANDRE SABES PETION n'etait pas marrie.

Dans son livret LA VIE DE PETION qu'on peut lire sur le site de la BIBLIOTHEQUE NATIONALE FRANCAISE;JOSEPH SAINT REMY a rappele que les "mulatresses" ne voulaient pas se 'placer" avec les "mulatres";il etait bien plus lucratif de se placer avec les colons  francais ,nouvellement arrives.
Ces COLONS avec de rares exceptions,s'ils etaient marries ou "places" en FRANCE arrivaient dans la colonie ,sans compagne feminine.
Et pour repeter;JOUTE LACHENAIE n'etait pas "marriee" ni a PETION,ni a BOYER."PLACEE" peut etre.

Et puis JEAN PIERRE BOYER est peculier.
La mere de BOYER etait nee en AFRIQUE.Il etait un "MILAT TET GRENN";il n'avait de "mulatre" que peut etre le "teint"

Joel mesi pou remak sa yo
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