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ENCORE UN SOMMET A WASHINGTON: Quel profit pour Haïti ?

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Message  gwotoro Mar 26 Juin 2007 - 21:28

ENCORE UN SOMMET A WASHINGTON: Quel profit pour Haïti ?

ANALYSE

PORT-AU-PRINCE, 24 Juin
- Sentiment de déception après le sommet des pays Caraïbes à Washington, titre l'AFP.

Cela dépend des espoirs que nourrissaient les uns ou les autres.

Haïti ne saurait attendre de miracle. D'ailleurs une autre dépêche de la même agence souligne à juste titre que Haïti a encore du chemin à parcourir avant de pouvoir attirer les investisseurs.

C'est humain, on ne peut dire investissements ou relance sans que remonte la nostalgie des années 1970, plus de 100.000 emplois créés dans l'industrie de l'assemblage, numéro 1 dans la fabrication des balles de baseball etc.

Mais le coup d'état du général Cédras, avec le support aveugle d'une partie de l'oligarchie - en septembre 1991, débouche sur l'embargo international qui en trois ans va balayer tout ce qui avait été réalisé pendant une décennie en investissements, en équipements semi-industriels et création d'emplois.

La face du monde a changé...

Le sommet qui vient de réunir les leaders de la Caraïbe avec les responsables de l'administration Bush est d'autant plus significatif qu'il coïncide avec la fin du programme dénommé Caribbean Bassin Initiative (CBI) qui a marqué le top du développement des relations commerciales entre les Etats-Unis et le reste du continent, entre autres les pays formant aujourd'hui le Caricom. Ce sont les années de Reagan et Bush père (1980-1990), celles de l'ALENA (alliance USA, Canada, Mexique), du CBI et du ZLEA (Zone de libre échange des Amériques)...

D'ailleurs ce dernier ne verra pas le jour. Parce que entre-temps, la face du monde a changé. Entre en scène l'Asie. D'abord ce qu'on a appelé les " petits dragons " (Singapour, Indonésie, Corée du sud etc). Puis le géant qui sommeillait, pour paraphraser Napoléon, la grande Chine.

Laissons les dragons et revenons à nos petits moutons. On s'étonne que le sommet USA-Caricom finisse sur des vœux pieux. En un mot, dit la déclaration finale : promesse de continuer à travailler ensemble pour la prospérité et la sécurité de la région, spécialement contre la menace terroriste, et de maintenir le contact (visite prochaine de l'assistant Secrétaire d'Etat Thomas Shannon). On ne comprend pas que les officiels américains n'aient pas pris une part plus active aux débats qui se sont déroulés pendant ces trois jours (19 au 21 juin) et que la presse américaine ait totalement ignoré l'événement.

Ce qui fait dire à un participant (sous couvert de l'anonymat) que la réunion n'avait pas été un sommet entre la Caraïbe et les Etats-Unis, mais " une réunion des pays de la Caraïbe aux Etats-Unis. "

Enfin étonnant que le président Bush n'ait pas ouvert la Maison blanche à ses nombreux homologues mais pour les rencontrer plutôt au bureau de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice.

Un sommet similaire à Beijing ?...

Cela donne tout simplement une idée du degré d'importance que représente aujourd'hui la Caraïbe, politiquement et surtout en ce qui nous intéresse économiquement, aux yeux du grand voisin.

Mais ne s'étonne, qui veut. Les Etats-Unis et la Chine ont un partenariat aujourd'hui incontournable. Les leaders de la Caricom sont-ils prêts à tenir un sommet similaire à Beijing ? Déjà Haïti n'a de relations diplomatiques qu'avec Taiwan. Mais passons.

Le président René Préval a sélectionné une délégation qu'il croyait sans doute plus susceptible de plaire à l'administration Bush et aux groupes de pression républicains auprès desquels il devait défendre la cause de son gouvernement. Nous ne savons pas si les résultats sont à la hauteur de ses espérances. Mais quoi qu'il en soit, la vraie difficulté n'est pas à Washington, elle est chez nous en Haïti.

Il s'agit de définir d'abord ce que nous voulons, comment nous allons pouvoir au moins commencer à le réaliser, et dans quelles directions aller. Mais de le définir ensemble, avec toutes les catégories socio-économiques. Est-ce bien le cas ?

HOPE !...

La délégation haïtienne avait un seul mot à la bouche, un mot magique, HOPE : une législation votée au début de l'année 2007 au congrès américain, autorisant l'importation aux Etats-Unis sans frais de douane d'articles en textile fabriqués en Haïti. On estime qu'elle peut permettre la création chez nous d'au moins 100.000 emplois.

Mais contrairement à la situation dans les années 70, HOPE ne semble intéresser jusqu'ici que les responsables politiques.

Bien que le secteur privé haïtien ait lutté pour son passage, on sent plutôt à l'heure actuelle un sentiment de dépit.

Explications nombreuses et pleines de sens : 1) les machines ne conviennent plus ; 2) toute la matière première (et pas seulement le textile) doit être importée, Haïti ne produisant plus rien, pas un bouton de guêtre ; 3) depuis que l'embargo de 1991 a tout défait, leurs anciens clients américains ont trouvé satisfaction ailleurs ; 4) les problèmes d'Haïti sont aujourd'hui trop nombreux pour pouvoir les convaincre de revenir, y compris l'absence de formation de notre main d'œuvre. Et enfin (5) pas de crédit bancaire. Ou alors celui-ci est hors de portée.

Un plus grand intérêt pour HOPE chez nos voisins...

Aussi force est de reconnaître qu'en effet Haïti a beaucoup de chemin à parcourir pour attirer des investisseurs.

Jusqu'à trouver aujourd'hui un plus grand intérêt pour HOPE chez nos voisins dominicains. Ces derniers ne réunissent-ils pas tous ces facteurs-là qui nous font tant défaut. Aussi multiplient-ils en ce moment les démarches pour amener Washington à apporter un amendement qui leur permettrait d'entrer dans le projet et pouvoir opérer dans le cadre de HOPE. Toujours, bien sûr, pour le plus grand bonheur d'Haïti et des Haïtiens. A l'instar de la zone franche frontalière Grupo M : management dominicain et main d'œuvre haïtienne.

Nous vous tiendrons informés à ce sujet.

Notre problème n'est donc pas à Washington. Il faut revenir à nos petits moutons. Et nos petits moyens. Il faut rétablir d'abord ce qui nous empêche d'être présentable aux yeux des investisseurs étrangers. Il faut reconstruire Haïti. C'est élémentaire. En révisant nos problèmes un à un. Il n'y a pas (et il n'y aura pas) de miracle. Cela par une politique plus ouverte, plus disponible. Disons le carrément, moins sectariste. En nous gardant aussi de mettre tous nos oeufs dans un seul panier, comme cela semble un peu aujourd'hui le cas.

Eviter les crises gratuites...

Premier problème : l'insécurité. On y travaille. Avec sérieux, autant de discipline que possible. Et quelque succès.

Mais l'insécurité a pour principale source, faut-il le rappeler : la misère. Et l'exclusion. Se garder que les politiques conduites par le pouvoir, y compris la lutte contre la corruption, ne contribuent à recréer de vieilles divisions, à réveiller de vieux démons. Eviter les crises gratuites alors même que le pays en son entier (c'est rare) cherche à en sortir. Eviter de favoriser le divisez pour régner.

Même dans le cas où HOPE entrerait en application, ce n'est pas en un jour que l'on crée 100.000 emplois.

Le président Préval, on ne sait trop selon quelle motivation, se laisse soudain entraîner (comme un cheval emballé) dans une direction unique, radicale et même de plus en plus unilatérale. Et semble mettre aujourd'hui tous ses œufs (tous nos œufs !) dans le même panier...

Tirer quelques leçons...

Pourtant toute son expérience à la présidence (il en est à son deuxième mandat) est une mise en garde contre pareille tentation : débutant en 1996 sous le signe de l'ajustement structurel dicté par le Fonds Monétaire international et la privatisation (pardon modernisation) des entreprises publiques, mais soudain un embargo financier pour cause de résultats d'élections législatives rejetés par l'international (mai 2000), voici qui ruine tous ses projets aussi bien sur le front de la production nationale (avec la réforme agraire qui avait démarré dans l'Artibonite) que de sa politique sociale (revitalisation du centre ville de la capitale avant que celui-ci ne devienne la zone de non droit que nous connaissons, cela ne fait pas encore 10 ans).

Quelles que soient les raisons politiques (ou personnelles) de M. Préval, nous pensons qu'il aurait intérêt à tirer quelques leçons de ses récents voyages : deux coup sur coup à Washington et un second qu'il va accomplir dans quelques jours à Santo Domingo...

En quoi ces initiatives ont-elles fait avancer les objectifs que nous désirons atteindre ? A lui d'y répondre.

Pour l'AFP, les responsables américains " se sont montrés (pendant le sommet de la semaine dernière) moins intéressés par la lutte contre le trafic de drogue alors même que le président haïtien avait à nouveau expliqué que les pays caraïbes ne pouvaient pas lutter seuls contre ce fléau ", répétant " ce n'est pas juste de dire que nos pays sont des narco-Etats alors que nous ne produisons ni ne consommons de drogue. "

Comment les deux chefs d'Etat de l'île se chérissent !...

Tout comme on n'a pu obtenir que les Etats-Unis " arrêtent d'expulser systématiquement les ressortissants haïtiens qui ont commis un crime ou un délit aux Etats-Unis. "

Tandis que, souligne le Premier ministre de la Jamaïque, Portia Miller, " nos cadres et techniciens continuent de contribuer au développement des pays riches. "

Quant au projet de loi sur l'immigration, il est bloqué au Sénat américain...

Enfin, il y a bien sûr l'Irak.

Et pour finir la présidentielle de 2008 qui interdit au président des Etats-Unis toute initiative d'une portée durable.

Quant au prochain voyage à Santo Domingo, il est probablement destiné à servir aux dirigeants du pays voisin à montrer au monde entier combien on se trompe (face aux critiques suscitées par l'exposition " Esclaves au paradis de Saint Domingue " qui s'est tenue à Paris et le film documentaire sorti aux Etats-Unis " The price of sugar) alors que les deux chefs d'Etat de l'île se chérissent.

Rêver au-dessus de nos moyens !...

Par contre, on ne voit toujours pas où est le profit pour Haïti.

Il n'y a pas de miracle. HOPE, éthanol, la couverture numérique pour toute la république, tous les grands projets possibles et imaginables, pourquoi pas ?

Mais il existe un autre panier où nous pouvons déjà faire beaucoup, ou du moins de notre mieux (au lieu de confier tous nos œufs dans le même panier et dans l'incertain), en un mot c'est Haïti elle-même qu'il ne faut pas laisser mourir totalement, ses arbres, ses mornes, ses rivières, ses rizières, son café, ses moulins à canne, son sourire, ses artistes, sa culture, enfin tous ses fils et filles.

Et c'est une tâche qui a l'avantage d'être toujours dans nos possibilités, en même temps qu'elle nous permettra de rétablir la vraie sécurité : la paix des cœurs. En attendant HOPE, pourquoi pas.

" Haïti a beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir attirer les investisseurs "... Autrement dit, sommes-nous actuellement en train de rêver au-dessus de nos moyens ?

Haïti en Marche, 24 Juin 2007

gwotoro
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Message  Rodlam Sans Malice Mar 26 Juin 2007 - 22:51

'Autrement dit ;sommes -nous en train de rèver au dessus de nos moyens."

Nous l'avions toujours fait et c'est ce qui explique nos deboires.Quelqu'un l'a deja dit:"Le drame pour un individu ou pour un peuple est d'avoir des ambitions hors de toutes proportions avec ses moyens."Et notre vernaculaire le dit aussi :"bonda nou ron nou vle pete kare"Nous ne tenons pas assez compte de nos moyens et ressources .C'est ainsi que nous entendons des sourds aveugles demander le retablissement de l'armée.Quelle armée?Nous avions ecrit une constitution qui, loin de simplifier la gouvernance du pays ,alourdisse de preference le budget de l'etat de sinecures qui empechent l'etablissement d'un surplus budgetaire capable d'accorder des credits aux entrepreneurs.Notre budget de fonctionnement depend de la bonne volonté et de la charite internationale ,mais personne ne pense a diminuer les depenses de l'etat.Nous imitons les structures des autres pays sans tenir compte de nos moyens et c'est la tragedie de ce pays. car l'elite irresponsable n'a jamais pense le developpement du pays .C'est le chacun pour soi Dieu pour tous qui a toujours guidé l'elite la plus repugnante du monde.

Pour comprendre l'echec du pays il faut lire le livre de Gary Victor :Albert Buron :Ou profil d'une elite."Quand on n'a aucun respect pour sa culture ,quand au plus profond de soi on cultive le mépris du peuple, que peut-on faire de valable en faveur de son patrimoine national.Etre un intellectuel en haiti est un art complexe ,comme le prouve la première nouvelle de ce recueil."


Dernière édition par le Mer 27 Juin 2007 - 7:32, édité 1 fois
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Message  Marc-Henry Mar 26 Juin 2007 - 23:02

Quant au prochain voyage à Santo Domingo, il est probablement destiné à servir aux dirigeants du pays voisin à montrer au monde entier combien on se trompe (face aux critiques suscitées par l'exposition " Esclaves au paradis de Saint Domingue " qui s'est tenue à Paris et le film documentaire sorti aux Etats-Unis " The price of sugar) alors que les deux chefs d'Etat de l'île se chérissent.

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Message  Rodlam Sans Malice Mar 26 Juin 2007 - 23:17

Fernandez tire les ficelles d'un equilibriste pour demontrer la fausseté des accusations portées contre son pays.Heureusement les acrobaties du President haitien ne peuvent pas masquer la realité des haitiens en republique dominicaine.

Un participant de ce forum semble vouloir me reprocher ma demande au gouvernment haitien de planifier pour faciliter le retour des paysans haitiens chez eux.Il compare la situation de ceux qui sont aux Etats-Unis avec les braceros haitiens pour demontrer la complexite du rapatriement de ces travailleurs en republique Dominicaine.On ne peut pas blamer quelqu'un qui vous demande de deguerpir chez lui.Si vous y restez c'est parce que vous n'etes pas mieux chez vous.Dans ce cas la vous devez tout d'abord blamer votre manque de respect de soi.Preval est-il oblige de se rendre en Republique Dominicaine tous les trois mois pour qu'au cours des receptions il se trouve dans l'obligation de nier les peripeties des haitiens en territoire voisin?Je ne vois pas la nécéssitée de ces visites.
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