sur la privatisation

Echo d'Haiti

PRIVATISER, POURQUOI FAIRE ?

Les évènements de 1986, le brassage d’idées qui s’en est suivi et les turbulences politiques que nous vivons en Haïti jusqu’à présent, nous ont permis de voir tomber les masques des faux nationalistes et des faux gauchistes. L’actuel Président, Monsieur René Garcia Préval, à qui l’on avait collé l’étiquette de gauchiste, se trouve être le plus farouche adepte de la privatisation des Entreprises publiques, ce que son Dauphin ou son jumeau, malgré les promesses faites aux Puissances qui le soutenaient ou qui l’ont retourné au pouvoir après le coup d’Etat dont il a été victime, n’a jamais voulu faire.

Rien n’est étonnant de la part de l’actuel Président, puisque ce ne sont pas pour ses beaux yeux que l’on a été le chercher, lui donner un pouvoir illégitime le rendre le plus fragile possible, tout simplement parce qu’il a un boulot à finir, un processus enclenché depuis son premier mandat et qu’il doit terminer au cours de ce second mandat. Ce qui étonne seulement et qui porte à la réflexion, c’est le penchant du Président Préval pour ses alliés, le Président Hugo Chavez et le Président Fidel Castro, deux farouches opposants à la mondialisation et la privatisation, pour preuve, Monsieur Chavez a déjà engagé chez lui la nationalisation de certaines entreprises.

La privatisation est une étape, d’autres diraient l’ultime étape dans l’action après constat que la gestion de l’Entreprise par l’Etat est mauvaise et que toutes les dispositions prises pour améliorer les résultats, n’aboutissent pas à la rendre rentable. Il existe donc plusieurs paliers dans la privatisation ; il y a la privatisation de la gestion, la diminution des actions de l’Etat dans l’entreprise et en fin de compte, la passation totale de la gestion publique à la gestion privée. Le choix de la formule, devra suivre un processus d’assainissement de la gestion, à savoir, diminuer les coûts inutiles dans le but de la maximisation des profits.

Si nous prenons le cas par exemple de la compagnie de téléphone ; La TELECO qui est une Société Anonyme Mixte, ce que l’on a jamais eu le courage de dire est que si l’Entreprise n’a pas été rentable, c’est tout simplement parce que d’une part, les pouvoirs qui ont succédé, l’ont considérée comme une vache à lait et ont détourné ses fonds et d’autre part, elle a servi de rempart aux familles politiques pour caser les sympathisants politiques, de la sinécure purement et simplement.

Il est certes plus facile pour le Président de privatiser l’Entreprise en donnant un dédommagement aux employés limogés que de mettre de l’ordre dans la boite et la rendre rentable ou même compétitive. Si les raisons évoquées pour la privatisation sont fondées ce que nous ne contestons pas, à savoir trop d’employés par rapport au nombre de clients alors que le service fourni laisse à désirer et d’un autre coté, un compétiteur récemment arrivé sur le marché fournit un bien meilleur service à de nombreux clients avec très peu d’employés, il faudra pour ces mêmes raisons privatiser toute l’Administration publique qui fournit un bien maigre service avec une très forte sinécure.

Privatiser dans certains cas est une bonne chose quand la finalité conduit à un meilleur service pour le consommateur, à des rentrées plus considérables sous forme de taxation dans les caisses publiques, à la promotion d’une nouvelle création d’investisseurs locaux par la mise à leur disposition d’un certain nombre d’actions, à la création d’emplois et un bon équilibre sur le marché. Dans notre cas à nous, tout ce qui a été évoqué pour l’Entreprise de téléphone est aussi valable pour les autres entreprises, alors dites nous Monsieur Le Président, cette privatisation que vous défendez du bec et des ongles, qui va en profiter ? Bien sur, ce ne sera pas la diaspora que vous autres en Haiti vous chérissez par occasion, ce ne sera pas non plus la classe moyenne qui a été appauvrie et ruinée, ce n’est pas le gros peuple que vous aimez beaucoup et au nom de qui tout se fait, ce sont certes les grandes multinationales qui seront les grands bénéficiaires et qui à l’avenir nous imposeront leurs lois.

Chers amis, la barque est à la dérive, l’avenir est sombre et la stabilité hypothéquée. Le pouvoir patine, il n’y a pas de réel programme, on voit certes des Ministres en place et des Directeurs qui bougent mais on se demande qu’est ce qu’ils font vraiment, est ce qu’il y a un gouvernail ? Les politiciens ont été démasqués, ceux-là qui étaient qualifiés de gauchîtes avant et après 1986 ont donné leur mesure et nous ne sommes pas surpris de voir qu’ils sont beaucoup plus gauchers que toute autre chose.

Echo d’Haïti vous invite encore une fois à capter son programme, ce samedi soir 14 juillet 2007, comme à l’accoutumée vers 8 heures du soir, heure de New York, sur la fréquence de la WUNR 1600 AM si vous êtes dans l’Etat du Massachusetts ou en visitant le site Web suivant: www.labonitafm.com si vous êtes ailleurs quelque part sur la planète. Nous sommes ouverts aux supports et suggestions: écoutez-nous, écrivez-nous à l’adresse postale suivante:
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