Forum Haiti : Des Idées et des Débats sur l'Avenir d'Haiti


Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Forum Haiti : Des Idées et des Débats sur l'Avenir d'Haiti
Forum Haiti : Des Idées et des Débats sur l'Avenir d'Haiti
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

Thèmes de l’Emission de la semaine

Aller en bas

Thèmes de l’Emission de la semaine Empty Thèmes de l’Emission de la semaine

Message  piporiko Lun 10 Sep 2007 - 10:44

Actualités Politiques : Grandes Lignes
Bonsoir chers auditeurs. Vous écoutez sur les ondes de Radio Classique Inter, l’émission Actualités Politiques, Grandes lignes, animée par Robert Bénodin.
Nous avons avec nous, sur les ondes de Radio Classique inter, Maître Vilez Alizar Secrétaire Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH). Le sujet « L’ombre de l’Etat de Droit », un rapport publié par le RNDDH.


Vilez Alizar, nous vous souhaitons la bienvenue sur les ondes de Radio Classique Inter.



RB : Dans ce rapport, le rétablissement de la sécurité dans les zones de non droit et la réduction substantielle des actes de violence tel que le kidnapping, sont attribués aux efforts du gouvernement.

Mais qu’en est-il du monopole du pouvoir de coercition physique et fiscale, établissant l’autorité de l’Etat, sur tout le territoire, le contrôle de la frontière, des côtes, des ports et des douanes, qui depuis le X1e siècle sont les attributions fondamentales de tout Etat-Nation ?



VA : Effectivement dans le rapport, nous croyons que l’un des éléments positifs attribués au gouvernement Préval/Alexis pour la période d’un an de juin 2006 à juin 2007, c’est la reprise du contrôle des zones réputées zones de non droit. L’Etat est plus ou moins présent. Nous voulons dire que la PNH appuyée de la Minustah a une présence physique dans ces zones, qui établit un contrôle plus efficace de ces zones.

Mais si nous considérons le territoire, la zone frontalière, les ports, les aéroports, les côtes des différents Départements, à ce niveau là le gouvernement Préval/Alexis a beaucoup à faire, pour que l’Etat arrive à contrôler effectivement tout le territoire.



RB : Nous étions en train de parler de la sécurité. Mais il y a une autre dimension, ceux que sont les attributions fondamentales de tout Etat Nation, le monopole de la force de coercition physique et fiscale, contrôle du territoire, de la frontière, des côtes, des ports et douanes. Ce gouvernement a-t-il atteint ce niveau ?



VA : A ce niveau il y a beaucoup de travail qui reste à faire pour que le gouvernement Préval/Alexis arrive à avoir un véritable contrôle du territoire. Autrement dit à avoir une véritable présence de l’Etat à travers tout le pays. La PNH à elle seule ne peut pas. On ne peut pas attribuer à la PNH le rôle de contrôler la totalité du territoire, et toutes nos frontières. C’est pour cette raison que nous croyons, que les débats au niveau du parlement aujourd’hui, par rapport à la déclaration du premier ministre de doter le pays d’une force capable d’assumer le contrôle territorial, doit continuer. Il faut alimenter ces débats, pour que le gouvernement comprenne la nécessité de mettre en place des institutions constitutionnelles, pour permettre à l’Etat de jouer son rôle dans le contrôle effectif du territoire. La PNH ayant ses attributions, elle ne peut pas assumer de telles responsabilités. Il y a des vides institutionnels qu’il faut combler.



RB : Quelles sont, le cas échéant, les options probables ou plausibles pour avoir le monopole de la force de coercition physique ?



VA : Nous ne croyons pas qu’il y ait plusieurs options. Quelque soit l’option elle doit tenir compte de ce que prescrit la Constitution. La Constitution est claire. Peut importe l’appellation, il faut répondre aux exigences constitutionnelles. C’est la seule option qu’a le gouvernement pour doter le pays d’une institution capable de répondre aux exigences de la sécurité nationale et du contrôle du territoire. Cette institution est importante pour la Démocratie, aussi bien que pour l’Etat de Droit.



RB : Il y a-t-il vraiment, de la part du gouvernement, une volonté de réformer le système judiciaire, quand il réintègre des magistrats qui en ont été chassés pour cause de corruption de toutes sortes ?



VA : Nous trouvons, dans le cadre de la réforme du système judiciaire, deux catégories d’actions du gouvernement Préval/Alexis. Il y a des actions positives qui vont dans le sens de la réforme de la justice. Il y a par contre des actions qui sont contraires à une véritable réforme de la justice. Il y a de fait simultanément des progrès et des régressions dans ce domaine. Par exemple nous pouvons dire lorsque le gouvernement a décidé de faire des consultations à travers le pays, de créer des commissions pour travailler à la réforme de la justice, de nommer un secrétaire d’Etat à la justice, de déposer par devant le parlement un ensemble de projets de loi, parmi lesquels ceux qui ont trait à l’organisation d’une école de la magistrature, d’un Conseil supérieur de la magistrature, et les mesures prises pour répondre au grand banditisme, nous pouvons dire que ces actions tendent vers la réforme de la justice.

Mais aussi, lorsque le gouvernement se lance dans la réintégration de toute une série de magistrats corrompus dans le système. Des magistrats qui ont été chassés du système par les gouvernements précédents. Il les réintègre pourquoi ? Pour renforcer la mainmise de l’Exécutif sur le judiciaire. A ce moment là nous disons que ceux sont des actions négatives qui tendent à augmenter la dépendance du Judiciaire de l’Exécutif. Ceux sont des actions extrêmement négatives qui ne contribuent pas à ce que le peuple haïtien attend de ce gouvernement, une véritable réforme de la justice. Une justice qui peut répondre à l’ensemble des revendications du peuple haïtien.

Ces actions négatives sont des techniques qui se développent au niveau du ministère de la justice qui convoque des magistrats au ministère de la justice pour leur intimer des ordres, pour leur dicter des décisions de justice sur les différents dossiers importants qu’ils sont en train de traiter. Ces genres de technique sont des actions négatives qui sont contraires à toute réforme de la justice. Ces actions nous portent à questionner la volonté réelle de ce gouvernement pour faire une véritable réforme de la justice dans ce pays.



RB : 34 projets de loi dont ceux relatifs à l’Ecole de la Magistrature et au Conseil Supérieur de la Magistrature, sont déposés par devant le Parlement.

Qu’en est-il de ces projets de loi ?



VA : A ce niveau, il nous faut questionner le parlement. Il nous faut questionner la performance du parlement. Nous croyons que le parlement dans ce cas n’a pas été performant. Des projets de loi d’une aussi grande importance auraient dû mobiliser ce parlement. Auraient dû faire l’objet de la plus haute priorité pour ce parlement. Ces projets de loi auraient dû être déjà des lois. Nous constatons du coté du parlement une certaine lenteur un certain laxisme pour agir sur des projets de loi qui sont pour la réforme de la justice dans ce pays. Il y a lieu non seulement de questionner l’Exécutif sur une volonté réelle d’entreprendre une réforme de la justice dans ce pays. Mais il faut aussi questionner le Législatif en rapport avec une véritable volonté de réformer la justice. Le Législatif est là pour faire des lois, pourquoi toute cette lenteur ? Payés par le peuple haïtien, pour faire le travail du peuple haïtien, ces parlementaires sont obligés de donner suite à ces projets de loi. Venir avec des propositions, pour que le pays puisse bénéficier vraiment d’un cadre légal. Les législateurs ont non seulement des attributions pour contrôler, mais surtout pour légiférer. Nous avons un parlement qui est en apprentissage. Un parlement qui ne remplit pas la mission qui lui est donnée, pour se situer et remplir vraiment son rôle sur la scène politique. On a un parlement qui est entrain de tâtonner. Il y a une faille à ce niveau. Très souvent la communauté internationale se contente de dire tout va bien en Haïti parce qu’il y a des institutions démocratiques, un parlement et un exécutif qui fonctionnent, sans pour autant analyser la qualité du fonctionnement, la qualité des services qui proviennent du fonctionnement de ces institutions. La Démocratie exige que l’on aille un peu plus loin. Ce n’est pas seulement l’existence des institutions démocratiques, mais surtout la performance de ces institutions au sein de la société. Ceux sont des constats et des réflexions extrêmement importants qu’il nous faut faire. Pour nous le parlement haïtien est en train de tâtonner. Il n’est pas du tout performant. Il fonctionne à mois de 50% de sa potentialité, de ce qu’il représente en tant qu’institution qui est là pour légiférer et contrôler l’action de l’Exécutif.



RB : A ce sujet il y a des gens, et parmi eux Edmond Mulet, qui croient qu’il y a des personnes qui n’ont vraiment aucun intérêt dans la réforme judiciaire. Ils préfèrent maintenir le statu quo, pour faire ce qu’ils veulent, ce qu’ils ont l’habitude de faire.

Que pensez-vous de cela ?



VA : Je pense que ce ne soit pas le constat et la réflexion d’Edmond Mulet seulement. C’est aussi le constat et la réflexion de beaucoup d’Haïtiens qui sont en train de suivre la situation de près, et qui voient comment des acteurs sont en train d’intervenir. Il y a un ensemble d’acteurs qui sont pour le maintien du statu quo. Ils ne sont pas vraiment pour une réforme judiciaire dans le pays. Une véritable réforme de la justice sera capable de répondre à l’ensemble des revendications de justice du peuple. Un système judiciaire réformé doit être capable de combattre l’impunité qui règne dans tout le pays. Il y a des acteurs qui ne règlent leurs affaires que dans l’impunité. Il y a des acteurs qui bénéficient directement ou indirectement de l’impunité. Il est absolument clair que ces acteurs ne peuvent pas être pour une véritable réforme judiciaire. Une véritable réforme va leur faire perdre certains avantages personnels qu’ils tirent de l’impunité. Un bon système judiciaire doit combattre la corruption et l’impunité. Tous ceux qui sont impliqués dans le blanchiment d’argent, les trafics illicites de stupéfiant ne peuvent pas se retrouver dans une véritable réforme de la justice. Nous avons aujourd’hui un système judiciaire qui est impliqué dans la corruption, qui cautionne la corruption, qui est incapable de juger un trafiquant de drogue. Cela fait l’affaire de plusieurs gros acteurs. C’est normal que ces acteurs ne puissent pas être pour une réforme de la justice. Nous avons besoin d’hommes responsables qui peuvent œuvrer dans l’intérêt du bien commun, dans l’intérêt collectif de la nation. Il faut tenir compte de l’intérêt collectif. Il nous faut savoir par où commencer, quand commencer et la durée de la réforme. Sans une véritable réforme de la justice pas d’Etat de droit, pas de développement



RB : Le gouvernement a formé un Comité de suivi des réformes en matière de justice, et a mis en place une Task Force pour le traitement de dossiers spéciaux. Cette Task Force a été placé sous le contrôle de l’Exécutif.

piporiko
Super Star
Super Star

Masculin
Nombre de messages : 4753
Age : 53
Localisation : USA
Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
Loisirs : MUSIC MOVIES BOOKS
Date d'inscription : 21/08/2006

Feuille de personnage
Jeu de rôle: L'impulsif

Revenir en haut Aller en bas

Thèmes de l’Emission de la semaine Empty Re: Thèmes de l’Emission de la semaine

Message  piporiko Lun 10 Sep 2007 - 10:47

Quel conflit percevez-vous avec le contrôle de l’Exécutif sur cette Task Force et pourquoi ?



VA : Cette Task Force au niveau du RNDDH, et c’est dans le rapport, nous reconnaissons son efficacité pour faire face au grand banditisme et combattre le kidnapping. Avant, quand on appréhendait des kidnappeurs, arrivés par devant des magistrats, ces derniers prononçaient des verdicts en faveur des kidnappeurs. Cependant, nous avons des réserves par rapport à la Task Force, dans la mesure où elle se trouve sous le contrôle de l’Exécutif. L’Exécutif peut l’utiliser pour commettre des répressions et des abus d’autorité contre des particuliers. C’est là que se situent nos préoccupations par rapport au contrôle dont jouit l’Exécutif sur la Task Force. Il faut la rendre beaucoup plus autonome, beaucoup plus indépendante par rapport à l’Exécutif. Si on peut y arriver, ce sera une très bonne chose. De la façon dont elle fonctionne aujourd’hui, il y a là un grand danger. Voilà notre position par rapport à la Task Force.



RB : Vous voyez mal la convocation des magistrats en charge de dossiers importants par le ministère de la justice.

Quelles sont vos appréhensions ?



VA : Une des choses importantes dans la réforme de la justice, c’est l’indépendance de la magistrature. Il faut que le Judiciaire arrive à fonctionner en tant que pouvoir indépendant de l’Exécutif. Lorsque l’Exécutif à travers le ministère de la justice convoque les magistrats pour leur dicter des décisions de justice. A ce moment là ce n’est pas le droit qui triomphe. Ceux sont les caprices du gouvernement qui triomphent. Les caprices du gouvernement ne sont pas forcément le droit. Il y a à ce moment là du danger. Il y a là abus de pouvoir. Il y a automatiquement des violations du droit de la personne. Ceux sont des décisions politiques qui vont être prononcées en lieu et place de décisions de justice. On ne peut pas fermer les yeux et laisser à la politique le droit de décider, au lieu du droit. Les juges doivent décider en fonction de la loi, selon leur conscience, mais pas sous la dictée de l’homme politique. Pour pouvoir avancer, il nous faut rompre totalement avec ces genres de pratiques qui sont contraires à l’Etat de droit et à la Démocratie. Ces pratiques nous enfoncent dans l’arbitraire, nous éloignent de l’Etat de droit. Nous ne devons plus cautionner ni de près ni de loin de telles pratiques.



RB : Vous avez qualifié de crise, l’ensemble des conflits entre les différents acteurs du système judiciaire.

Qu’est-ce qui a fait éclater ces conflits et dans quelle mesure, le système judiciaire est-il affaibli et en crise ?



VA : Nous parlons de crise dans l’administration de la justice. Un des problèmes que nous avons constatés, est que les magistrats agissent à leur guise dans les tribunaux. Il n’y a pas une inspection judiciaire avec des hommes de caractère qui ont le tempérament capable de contrôler les travaux des magistrats à travers nos tribunaux. Ceci constitue l’un des plus gros problèmes de la justice en Haïti. C’est pour cela que l’administration de la justice a subi une série de crise au cours de ces derniers temps. C’est parce que la justice n’est pas administrée. Il n’y a aucune gestion de la justice. L’administration de la justice est la responsabilité du ministère de la justice. Le ministère de la justice ne fait pas son travail de gestion et d’administration de la justice. C’est ce qui engendre l’ensemble de crises que nous avons vécu ces derniers temps. Qu’il s’agisse de conflit entre la justice et la DCPJ, il n’y a pas eu de gestion de ce conflit. Ca a contribué à affaiblir d’avantage la justice. Un système judiciaire bien géré ne pourrait pas produire de tels conflits. On a eu des tas de conflits qui ont surgi entre un juge et la DCPJ, entre le Parquet et la DCPJ, entre le Parquet et ANAMAH, entre la justice et la PNH, entre le Parquet et le ministère de la justice. Ces conflits ayant été très mal gérés par le ministère de la justice, ont contribué à affaiblir le système judiciaire.



RB : Des criminels notoires incarcérés pour des crimes odieux tels que le massacre de La Scierie, le carnage du 5 décembre 2003 à l’Université d’Etat d’Haïti, sont relâchés. Les enquêtes criminelles sur des assassinas spectaculaires n’ont pas abouti.

Avez-vous l’impression que le crime politique demeure un tabou pour ce gouvernement ?



VA : Dans le cadre de la lutte contre l’impunité, nous constatons que ce gouvernement tend à libérer tous ceux qui sont de tendance lavalassienne qui étaient impliqués dans des actes criminels et qui étaient emprisonnés. Ils ont été libérés par tous les moyens, sans aucune considération pour les victimes. C’est une situation qui tend à renforcer l’impunité dans le pays et à priver les victimes de leur droit à la justice. C’est une situation très grave. Un approche que ce gouvernement a développé. Il ne l’a pas développé tout seul. Il a eu l’apport d’un secteur de la communauté internationale. Ce que nous appelons « la détention préventive, prolongée et arbitraire ». On évoque ce concept pour pouvoir libérer tous les criminels de tendance lavalassienne qui se trouvaient en prison.

Pour le cas du 5 décembre à l’Université d’Etat d’Haïti, le gouvernement s’est empressé d’organiser un procès. Une parodie de justice, où on s’est organisé de façon à libérer tous les présumés coupables, tous les impliqués. Même ceux qui ont été absents du pays le jour du procès, qui auraient dû être automatiquement condamnés par contumace, ont été libérés. Une parodie de justice totale, où le gouvernement voulait ouvertement renforcer l’impunité dans le pays. Il l’a fait exclusivement au profit de ceux qui sont de tendance lavalassienne.

Pour le cas de La Scierie, le gouvernement, avec l’apport d’un secteur de la communauté internationale, a évoqué la notion de « la détention préventive, prolongée et arbitraire ». Ceci a été évoqué seulement et exclusivement pour aider ceux qui sont de tendance lavalassienne à quitter la prison. Comment le gouvernement définit-il cette notion ? Si vous êtes en prison et que votre dossier est au cabinet d’instruction pour un temps dépassant le délai légal, soit 4 mois. Après 4 mois ont doit avoir une ordonnance définitive qui vous envoie au jugement, ou vous met hors d’état de cause, qui vous libère. Si vous vous trouvez en prison pour un temps dépassant le délai légal et que vous n’êtes pas jugé à temps, vous êtes sensé être victime de détention préventive, prolongée et arbitraire. C’est vrai que c’est une détention préventive prolongée. Mais on ne peut pas dire que c’est une détention arbitraire. La détention prolongée est une violation du droit du détenu. Amanus Maillette ayant passé plus que 2 ans en prison, c’est son droit de se présenter par devant un tribunal dans un délai raisonnable pour se défendre d’une accusation portée contre lui. Mais qui doit le présenter par devant le tribunal, qui doit organiser ce tribunal ? C’est l’Etat haïtien. L’Etat haïtien n’a pas créé les conditions pour que le détenu soit présenté par devant le tribunal, pour être jugé. Et c’est ce même Etat haïtien qui vous dit que le temps que le détenu a passé en prison, est une détention arbitraire et de le libérer, sans tenir compte des victimes. C’est une situation catastrophique qui est développé par le gouvernement Préval/Alexis, où il évoque la détention préventive, prolongée, arbitraire, pour libérer les détenus de tendance la valassienne.

Malheureusement il y a des milliers de détenus qui se trouvent dans la même situation de la détention préventive prolongée, qui ont un an et plus d’un an en prison, qui ne sont pas jugés et qui ne bénéficient pas de la notion de la détention préventive, prolongée et arbitraire que le gouvernement évoque appuyé par un certain secteur de la communauté internationale. Mais c’est uniquement ceux qui sont de tendance lavalassienne qui en bénéficient. C’est une administration de la justice qui n’est pas équitable, qui utilise deux poids et deux mesures, qui viole manifestement le droit de la personne.



RB : On va faire des élections pour remplacer un tiers du Sénat. Le CEP qui aurait dû organiser ces élections, c’est le CEP permanent.

Est-ce qu’il n’y a pas là un conflit. Le gouvernement veut faire les élections avec un CEP provisoire qu’il contrôle. Alors qu’il a refusé de proclamer les résultats des élections des élus qui devaient contribuer à la création du CEP permanent ?



VA : Ceci constitue un très mauvais coup au processus démocratique. C’est un gros coup. De la façon dont la situation avance, il y aura d’autres gros coups qui se profilent déjà. Il y a une planification qui se fait pour nous conduire à un carrefour où la Démocratie aura à subir de plus gros coups que ceux dont nous sommes victimes aujourd’hui. Ce qui est important, c’est planifié, c’est géré. Ceci nous montre que ce gouvernement n’est pas vraiment intéressé à la mise en place des institutions constitutionnelles. Ils n’ont aucun intérêt dans les institutions. Ce ne sont pas des gens qui croient dans les institutions. Quand on est dans une telle situation, cela exige des citoyens qu’ils soient vigilants. Ceux sont ceux qui croient dans les institutions qui sont intéressé à consolider les institutions. C’est quand on aura des institutions qui fonctionnent à plein rendement que nous pourrons vraiment avoir l’Etat de droit. Mais quand on a des institutions faibles, c’est l’arbitraire qui domine. Le CEP permanent aurait dû être formé. Nous devons le dire que nous étions sur la voie de la formation du CEP permanent. Mais l’absence de volonté politique pour franchir cette étape, fait que nous confrontons un ensemble de blocages intentionnels qui nous empêchent de l’atteindre. Avec les élections indirectes on devrait aussi avoir des juges proposés par les communautés. Jusqu'à présent on ne peut pas arriver à les avoir. La situation est bloquée intentionnellement. Il y a des secteurs très forts qui ne croient pas à la décentralisation. Ils ne croient pas à la participation des masses, dans la décision collective. Ils veulent maintenir le système d’exclusion. Ils veulent que ce soit un petit groupe qui dirige au profit de leurs intérêts. On ne peut pas parler d’un gouvernement qui est en train de gouverner dans l’intérêt de la majorité. L’esprit d’exclusion est tellement fort qu’il érige des barrières des contraintes intentionnelles pour empêcher l’établissement des institutions constitutionnelles. Il nous faut demeurer mobilisés et vigilants pour défendre nos revendications de Démocratie et d’Etat de droit. Nous constatons un mépris du coté des autorités pour les institutions constitutionnelles.

piporiko
Super Star
Super Star

Masculin
Nombre de messages : 4753
Age : 53
Localisation : USA
Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
Loisirs : MUSIC MOVIES BOOKS
Date d'inscription : 21/08/2006

Feuille de personnage
Jeu de rôle: L'impulsif

Revenir en haut Aller en bas

Thèmes de l’Emission de la semaine Empty Re: Thèmes de l’Emission de la semaine

Message  piporiko Lun 10 Sep 2007 - 10:48

RB : Un gouvernant qui refuse de prendre conscience et d’admettre l’existence d’un problème, est incapable de le résoudre.

Pourquoi Préval et Alexis refusent-ils d’admettre que l’Etat d’Haïti soit en faillite ?



VA : En tant que gouvernants, il leur est difficile d’admettre qu’Haïti soit en faillite. Il est difficile pour le politicien haïtien d’avouer de telle chose. S’ils admettent que l’Etat haïtien est en faillite, en tant que responsables et gouvernants qui ont géré dans le passé l’Etat haïtien, ils s’accuseraient eux-mêmes. Ils ne veulent pas assumer leur part de responsabilité dans la faillite de l’Etat. Il faut aussi réaliser que c’est un peuple qui pratique le marronnage de toute sorte. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’un dirigeant haïtien ait le courage d’admettre ce fait et de faire un mea-culpa. C’est à partir de l’analyse des faits qu’il nous faut dénoncer cette réalité. Contribuant à l’affaiblissement des institutions étatiques, ces gouvernants contribuent à la faillite de l’Etat haïtien.



RB : Le premier ministre n’a pas cessé de se gargariser de la stabilité macro économique, alors que la population est en train de manger la vache enragée, avec un taux de chômage qui dépasse les 70%. Le gouvernement reste totalement indifférent aux grèves qui se font dans différents secteurs.

A quoi doit-on attribuer la léthargie de ce gouvernement populiste ? Qu’en est-il du Programme d’Apaisement Social ?



VA : Dans le cadre de la stabilisation macro économique le gouvernement a marqué de très bons points. Il a stabilisé le taux de change entre le dollar et la gourde. Le gouvernement a reçu de bonnes notes du coté de la communauté internationale. Le gouvernement n’a pas hésité à faire un choix pour satisfaire les exigences des financiers internationaux. Nous parlons de gouvernement populiste, qui n’est pas soucieux des misères et des souffrances des masses. Le gouvernement a ses choix et ses priorités réels. Au moment de présenter son programme de gouvernement il est venu avec cette affaire d’Apaisement social. Dans la pratique le gouvernement a fait un choix pour satisfaire les exigences de la communauté internationale en demeurant indifférent à la faim, à la misère et à la pauvreté des masses.

Les cas de gestion démocratique de conflits, dans le cadre des différentes grèves qui ont eu lieu. La grève est un instrument légal reconnu par la Constitution pour l’articulation des revendications. Un gouvernement qui est soucieux des intérêts de la population doit entendre ce que les grévistes articulent, analyser les revendications et aider à trouver une solution aux problèmes posés. Ce gouvernement au lieu d’intervenir, il préfère laisser pourrir la situation, pour intervenir ensuite par la force. Le gouvernement Préval/Alexis est très peu sensible à tout ce qui a rapport au droit du travail et au droit de revendication des ouvriers.

Alors que le gouvernement reçoit de bonnes notes pour le progrès accompli du coté macro-économique. Mais on a la réalité sociale, où le taux de chômage augmente. Le gouvernement veut avancer tête baissée du coté de la privatisation. Ce n’est pas la privatisation en soi qui est un problème, mais la façon dont elle est gérée. Privatisation, sans information, sans discutions, sans concertation, c’est une privatisation par la force. Tout cela reflète les schémas que projette ce gouvernement.

Dans le cadre de l’éducation, la Constitution veut que l’Etat garantisse l’Education primaire gratuite. Le droit à l’Education est garanti par la Constitution. Le gouvernement Préval/Alexis veut désengager l’Etat totalement dans la question de l’Education. L’Education est contrôlé à 95% par le secteur privé. Mais maintenant, le gouvernement est en train de renforcer le partenariat avec le secteur privé dans le domaine de l’Education, pour augmenter la présence du secteur privé. Ce gouvernement veut arriver au point où le secteur privé aura un contrôle à 100% de l’Education. Alors que constitutionnellement, l’Education est l’une des principales responsabilités de l’Etat. L’Etat veut se désengager totalement de cette responsabilité pour le concéder au secteur privé. C’est un gouvernement qui fuit ses responsabilités sociales. Qui va payer le pot cassé ? Il y aura plus de misère, plus de chômage. Plus d’enfants n’iront pas à l’école. Ceux sont les masses qui font les frais.

Son désengagement de ses responsabilités sociales permettra au gouvernement d’avoir de bonnes notes du coté des financiers internationaux. C’est un gouvernement populiste, mais les choix économiques qu’il fait enfonce le peuple plus profondément dans la misère. Il faut que le gouvernement Préval/Alexis change de politique pour servir les intérêts de la majorité. Ce gouvernement jusqu'à présent ne s’adresse pas aux problèmes socioéconomiques du pays.



RB : Dès le lendemain du 29 février 2004, il a été constamment question de reconstruction et de consolidation de nos institutions.

Mis à part, l’effort de réforme de l’institution policière, il y a-t-il d’autres institutions qui sont en voie de reconstruction et de consolidation ?



VA : Au niveau de la réforme policière nous constatons qu’il y a des efforts qui se font. Dans le recrutement il y a une transparence. C’est très important. Les périodes de formation ont été augmentées. Les promotions ont 6 mois de formation. Alors qu’avant c’était seulement entre 2 et 3 mois. On peut facilement faire la distinction entre les policiers qui ont les 6 mois de formation et les autres. Quant à l’épuration de la PNH, ça avait mal commencé. Mais de nos jours on peut voir un certain progrès. Mais il faut continuer à combattre fermement la corruption au sein de la police. On découvre jusqu'à présent, au sein de la PNH, des policiers impliqués dans toutes sortes d’actes malhonnêtes. Le vesting s’il n’est pas bien contrôlé peut devenir une source d’abus. Si on n’a pas un contrôle du vesting, il est très difficile de découvrir des cas d’abus.

Il y a eu un renforcement de l’institution policier. Quant au parlement comme institution, il n’y a rien qui a été fait. Au niveau de la primature il y a un travail de renforcement qui a été fait. Malgré les grandes promesses qui ont été faites dans le cadre de l’introduction du programme de gouvernement, il n’y a absolument rien qui a été fait dans le sens de la reconstruction et de la consolidation de nos institutions. Au contraire l’action du gouvernement tend à affaiblir d’avantage nos institutions.



RB : Les rapports de l’UCREF et de la CEA sont jetés au rancart. Des fonds gelés sont débloqués. Les plaintes portées par l’Etat haïtien contre Jean Bertrand Aristide par-devant les tribunaux américains, ont été retirées. Il n’y a que les corrupteurs du secteur privé qui sont poursuivis, mais pas les corrompus du secteur public.

Peut-on vraiment croire à la sincérité de la volonté du gouvernement de s’engager fermement et de manière équitable dans une lutte contre la corruption ?



VA : Nous l’avons toujours dit que la corruption empêche l’avancement du pays. Une lutte contre la corruption est une bonne chose. Mais cependant, il ne faut pas qu’elle soit sélective. Il faut qu’elle soit totale. Il faut sévir contre tous corrupteurs et tous corrompus, tant du secteur privé que du secteur public. Nous attendons des actions concrètes, pour déterminer s’il y a une véritable lutte contre la corruption. Nous avons relevé des contradictions dans le comportement du gouvernement Préval/Alexis qui déclare qu’il se bat contre la corruption, et qui dans la réalité décide de retirer la plainte portée par devant un tribunal américain contre Jean Bertrand Aristide pour corruption. Quand on constate qu’un gouvernement retire une plainte contre la corruption d’un ancien président et dit qu’il combat la corruption, on doit se poser la question de quelle corruption s’agit-il ? Est-ce que cette lutte traite de manière équitable tous ceux qui sont impliqués dans la corruption ? Quand on constate qu’au sein du gouvernement il y a la corruption dans le secteur public. Des ministres des directeurs généraux sont impliqués dans des actes de corruption. Le gouvernement ferme les yeux sur ces faits. Mais se lance pour poursuivre des corrupteurs dans le secteur privé. On est obligé de questionner cette forme de lutte. La lutte contre la corruption est une bonne chose. Mais, elle ne peut pas être sélective. Elle ne peut pas être gérée à partir de considérations d’ordre social et politique et de relations personnelles. Cette lutte doit être totale dans toute l’acception du terme. Cette lutte ne peut pas être gérée avec des considérations népotiques. Il ne faut surtout pas avoir un comportement qui affaiblit cette lutte contre la corruption. Il faut empêcher qu’une minorité s’accapare des richesses du pays.



RB : Vous avez présenté une liste de patients qui ont perdu leur vie à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti et dans les hôpitaux privés.

De quoi ces hôpitaux sont-ils coupables, de négligence, ou de violation du droit le plus sacré, le droit à la vie ?



VA : Dans le rapport nous avons pris en considération les grèves qui ont eu lieu à ces hôpitaux, Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti et à l’Hôpital Justinien du Cap-Haïtien. Quand il y a des grèves c’est pour articuler un ensemble des revendications. Nous l’avons dit il y a quelques instants. Un gouvernement qui est sensible aux revendications du peuple, aurait dû s’informer du conflit et essayer de négocier avec les partis pour trouver une solution équitable à la grève. Ce n’est ni le comportement, ni l’approche de ce gouvernement. La politique de ce gouvernement est de laisser pourrir la situation. C’est le laisser-faire irresponsable. Quand ils seront fatigués dans leurs protestations, nous trancherons la question. Ce n’est pas ça la gestion gouvernementale. C’est dans ce laisser-aller que ces patients ont perdu leur vie. Il nous faut dire aussi qu’il y a eu négligence de la part des grévistes. La loi exige dans le cas de grève, qu’il y ait une unité d’urgence pour intervenir et protéger la vie des patients. Lorsque l’Etat fait la sourde oreille, et ne montre aucune sensibilité aux cris des grévistes, le résultat c’est le durcissement de la position des grévistes. La grève dure plus longuement qu’elle aurait dû. Certes c’est de la négligence de la part des partis concernés. Mais l’Etat est responsable de la protection du droit à la vie de tous les citoyens et de la jouissance de la vie qu’ils ont. Lorsque l’Etat n’intervient pas à temps, lorsque l’Etat n’assume pas ses responsabilités pour résoudre un litige, lorsque l’Etat préfère le laisser pourrir au point où des patients perdent leur vie, ça cette une violation du droit à la vie.

Il y a aussi des patients qui ont perdu leur vie, à cause de la négligence des médecins. Là encore l’Etat aurait dû intervenir. L’Etat aurait dû avoir un contrôle, pour savoir la qualité des services dispensés à la communauté. Il n’y a aucune supervision. Il y a un laisser-aller. L’Etat se comporte en irresponsable. On peut faire ce qu’on veut. Quand il y a des victimes qui perdent leur vie, c’est une violation de droit à la vie, qui doit être imputée au gouvernement. L’Etat est le principal responsable de la protection du droit à la vie.



RB : Je vous remercie pour votre brillante participation à notre émission. Je souhaite pouvoir vous invité bientôt.



VA : C’était un plaisir pour moi. Je suis toujours disponible et disposé.

piporiko
Super Star
Super Star

Masculin
Nombre de messages : 4753
Age : 53
Localisation : USA
Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
Loisirs : MUSIC MOVIES BOOKS
Date d'inscription : 21/08/2006

Feuille de personnage
Jeu de rôle: L'impulsif

Revenir en haut Aller en bas

Thèmes de l’Emission de la semaine Empty Re: Thèmes de l’Emission de la semaine

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum