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INTERVENTION DE MME RAMA YADE

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Message  piporiko Lun 17 Sep 2007 - 11:37

INTERVENTION DE MME RAMA YADE,
SECRETAIRE D’ETAT AUX AFFAIRES ETRANGERES ET AUX DROITS DE L’HOMME


Port-au-Prince, le 15 septembre 2007

Mesdames, Messieurs,

Il est peut-être des amitiés sans heurts, sans ombres, sans drames : la relation qui unit la France et Haïti n’est pas, en tous cas, de celles-là. Elle s’est nouée dans la douleur et le déchirement. Mais, peut-être en est-elle plus profonde. Elle a résisté à la distance et au temps. Je voudrais vous parler de cette amitié, rappeler notre mémoire commune, sans oublier ses blessures, mais aussi, et surtout, évoquer ce que pourrait être son avenir.

La colonie de Saint-Domingue était riche. Alors, il fallait en tirer un maximum pour enrichir la métropole engagée dans la traite et le commerce triangulaire. Que le XVIIIème siècle soit celui de la liberté n’empêchait pas tel philosophe éclairé, Voltaire, de placer son argent dans cet épouvantable commerce. C’était sans compter la Révolution française qui est venue poser les fondements d’un nouvel ordre politique, celui de la démocratie et des droits de l’Homme.

Les Haïtiens se sont alors emparés du discours des maîtres. Ils les ont pris au mot. Ils ont exigé pour eux-mêmes cette liberté et ces droits. Comme le dirait Brière « Cinq siècles vous ont vu les armes à la main et vous avez appris aux races exploitantes la passion de la liberté ». L’universalité seulement verbale était mise à l’épreuve des faits en Haïti d’où, « la négritude se mit debout pour la première fois et dit qu’elle croyait à son humanité », comme l’a écrit Aimé Césaire. Oh, bien sûr, ceux qui allaient bientôt s’appeler Haïtiens n’avaient pas attendu la déclaration des droits de l’homme pour fuir les chaînes, marronner, encore et toujours, le plus loin possible, à n’importe quel prix. Mais, quand même, la déclaration de 1789 tonnait ces mots révolutionnaires : « Tous les hommes naissent égaux…» et pas seulement sur les rives de la Seine ou de la Tamise, à Berlin ou à Madrid, mais aussi, et tout autant, sous les Tropiques.

L’indépendance d’Haïti viendra le 1er janvier 1804. La veille, le 31 décembre, les généraux s’étaient réunis aux Gonaïves, pour entendre lire l’Acte de cette indépendance. Dessalines l’écrivit la nuit, à sa table de travail, avec fièvre. Le lendemain, de grand matin, toujours aux Gonaïves, clairons et tambours résonnèrent de tous côtés. Soldats et civils, enthousiastes, bruyants, remplirent les rues en un clin d’œil. Le peuple afflua des campagnes. Une foule immense, où femmes et jeunes filles richement parées coudoyaient les soldats, se pressa sur la place d’armes. A sept heures, tandis qu’un soleil radieux illuminait la Cité, Dessalines, entouré du brillant cortège des généraux, fendit la foule, gravit les marches de l’autel de la patrie et rappela, dans un véhément discours en créole, tous les tourments que les indigènes avaient endurés sous la domination française. En terminant, il s’écria le bras tendu : « Jurons de combattre jusqu’au dernier soupir pour l’indépendance de notre pays ». Ce jour-là, de toutes les poitrines, jaillit, formidable, accentué par la voix sèche et rageuse des canons, le serment, mille fois répété, de « vivre libre ou de mourir ». Un nouvel Etat était né.

L’esclavage ne résistera pas à cette secousse. Il a chancelé sur sa base. Exilien Heurtelou, le rédacteur en chef d’un fameux journal de Port-au-Prince, écrira plus tard : « Nous, tous fils de l’Afrique, répandus dans cette vaste Amérique, nous avons l’oreille tendue, le cœur ouvert, attendant le premier bruit de la chute de l’esclavage pour pousser vers le ciel le plus vaste cri de joie qui, de la vallée terrestre y soit jamais monté ».

L’irruption sur la scène de l’Histoire mondiale de ces esclaves vainqueurs des troupes napoléoniennes, le triomphe de cette révolte devaient valoir à Haïti une renommée et un prestige qui demeurent aujourd’hui encore d’une exceptionnelle vivacité à travers les Amériques. Mais pas seulement. Aujourd’hui, chaque ville, chaque bourg, chaque localité d’ici chante l’épopée d’Haïti : Gonaïves, Cap-Haïtien, Jacmel, Les Cayes, Pétionville, Jérémie, Saint-Marc. A l’évocation de ces noms, les peuples noirs de tous pays en ont encore le vertige.

Mais, dans votre histoire, la gloire le dispute au tragique. Voici Haïti martyr… Votre pays a souffert pendant deux siècles de régimes autoritaires, de dictatures sanglantes et d’une longue liste de coups d’Etat dont la série précipitée contraste avec l’immuable et désespérante misère du peuple… comme si un destin jaloux de cet éclat trop vif s’était acharné contre vous. Il revient aux historiens de se prononcer sur les raisons de cette évolution. Constatons, simplement, que rien ne préparait cette société écrasée par l’esclavage aux risques de la liberté. Le poids de l’oppression ne s’est pas évanoui avec le départ des colons. Il a continué à peser lourdement sur les esprits, à façonner les âmes et les comportements.

Léon Laleau l’avait dit en termes forts :

Ce cœur obsédant, qui ne correspond
Pas avec mon langage et mes coutumes,
Et sur lequel mordent, comme un crampon,
Des sentiments d'emprunt et des coutumes.
D'Europe, sentez-vous cette souffrance
Et ce désespoir à nul autre égal
D'apprivoiser, avec des mots de France,
Ce cœur qui m'est venu du Sénégal ?

Ce fut aussi difficile pour la France. Aujourd’hui, elle ne fuit plus ce passé. De la même manière qu’elle fut le premier Etat à édicter un code noir, elle a été la première à qualifier la traite et l’esclavage de crimes contre l’humanité, par la loi. C’est à l’honneur de notre pays de l’avoir fait.

Maintenant, il faut donc, il faudrait, tourner la page du passé, non pas pour oublier mais pour dépasser. Aujourd’hui, le défi pour Haïti est d’avancer, de se donner les moyens d’inventer un avenir, de s’approprier la démocratie et la justice, après la liberté. Pour préparer ce voyage, j’ai beaucoup consulté. De Paris à Pointe-à-Pitre, je n’ai vu que des gens attachés à votre pays et soucieux de son bien-être, attendant depuis des décennies parfois un décollage économique et une stabilité politique. Car, Haïti avait commencé si fort, en 1804, qu’on attendait d’elle le meilleur. Qu’elle soit à la hauteur de son glorieux commencement. Victor Hugo l’avait prédit : « l’enfant a secoué ce qui l’enserrait et il est actuellement en vol. Il finira par arriver et, en attendant, revendique sa place au milieu d’une civilisation qui ne le répudiera point ». Mais par leur coup d’éclat de 1804, Toussaint et Dessalines, fondateurs de la première république noire du monde, avaient placé la barre trop haut. Depuis, des générations d’Haïtiens se succèdent, chacune se demandant laquelle sera à la hauteur des pères fondateurs.

Mesdames, Messieurs. J’ai personnellement envie d’y croire. Pour la première fois depuis longtemps et sous l’impulsion du Président Préval, l’espoir renaît en Haïti. Je veux le croire de toutes mes forces et œuvrer à vos côtés pour qu’il en soit ainsi. Haïti a repris le chemin de l’Etat de droit. Le Gouvernement et le Parlement sont issus d’élections libres et la communauté internationale ne lui ménage pas son appui. La France non plus, qui se mobilise à tous les niveaux jusque dans ses territoires. A cet égard, je voudrais remercier MM. Jean-Claude Bouchet, Député du Vaucluse, ainsi que Christian Dupuy, maire de Suresnes, ville jumelée à Cap Haïtien, d’avoir accepté, de m’accompagner ici pour témoigner de leur intérêt et de leur attachement à Haïti.
Bien entendu, les efforts déployés actuellement par Haïti ne règlent pas, loin de là, les problèmes de pauvreté, de santé publique, d’emploi, de transport mais tout au moins les Haïtiens sont-ils en mesure de traiter ces questions. Il y faudra du courage et de la détermination ? Certes, mais les Haïtiens, valeureux, n’en manquent pas.

Quant à l’aide internationale, elle est indispensable.Mais je ne crois pas qu’Haïti manque d’argent. Ce qu’il faudrait c’est que l’aide bilatérale et multilatérale soit mieux coordonnée, plus lisible et qu’elle puisse être gérée par une administration mieux organisée.
Mais l’aide peut-elle suffire au peuple haïtien ? Les fils de Toussaint Louverture ne sont-ils pas mieux placés que n’importe qui d’autre pour savoir, à propos de l’aide, que « la main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit » ? J’ai l’intime conviction qu’Haïti décidera de ce qu’elle veut, qu’elle peut séduire des investisseurs, comme l’y encourage Son Excellence le Président Préval. Je ne peux me résoudre à ce que seules deux grandes entreprises françaises sont présentes ici. C’est pourquoi, j’ai tenu à emmener avec moi des hommes d’affaires français, représentants des chambres de commerce et des métiers, pour qu’ils rencontrent les décideurs économiques haïtiens. Je sais que vous les convaincrez d’investir ici et qu’à leur tour, eux persuaderont les entrepreneurs français qu’ils représentent de le faire. Un marché haïtien s’ouvre, francophone et créolophone. La France doit en profiter et enfin définir une vraie politique de coopération, avec la Guadeloupe pour tête de pont, elle qui est proche de Haïti.

C’est pour cela qu’avant de vous rejoindre, j’ai fait escale en Guadeloupe, où vit d’ailleurs une forte communauté haïtienne, pour m’entretenir avec Jacques Gillot et Victorien Lurel, présidents du conseil général et régional de Guadeloupe qui font un travail formidable pour la coopération avec Haïti: échanges de fonctionnaires, partenariats avec les entreprises haïtiennes, actions de secours d’urgence. Je tiens aussi à remercier très chaleureusement Mme Gabrielle Louis-Carabin, députée de la Guadeloupe, d’avoir accepté de m’accompagner en Haïti. Madame la députée, votre présence à mes côtés m’honore et me touche.

Du côté haïtien, j’ai senti durant mon court séjour une grande volonté d’aller de l’avant. Je n’ai vu aucune résignation. D’ailleurs, le poste de dépenses le plus important pour les familles pauvres est celui de l’éducation. C’est dire leur foi en l’avenir !
J’ai vu dans le Président Préval un homme d’Etat convaincu que des changements sont nécessaires. Je tiens à le remercier pour son accueil exceptionnel. Je veux aussi lui transmettre le soutien résolu et fraternel de la France. Des encouragements aussi pour les réformes qu’il entreprend, dans les domaines de la justice, de la lutte contre l’impunité et la corruption. Bien sûr, il reste encore à faire : la situation sécuritaire, les progrès en matière de droits de l’homme notamment la liberté de la presse, les droits des enfants et des femmes haïtiennes au courage exceptionnel, la condition des prisons. De même la lutte contre les inégalités reste un défi crucial à relever. Selon certains chiffres, 1% de la population haïtienne concentrerait la moitié de la richesse nationale. Je pense que LA réponse à ces inégalités est l’éducation. La France doit y prendre sa part car c’est là qu’elle excelle. Il ne s’agit pas de former des élites : les élites haïtiennes existent déjà. Elles comptent parmi les plus talentueuses au monde. Non, l’éducation dont je parle est l’éducation populaire et la formation de professeurs.

Or, le terreau est favorable, car Haïti est une terre de sa culture. Car, elle est une terre de création et d’imagination, admirée partout dans le monde, des galeries parisiennes à celles de New York. Sans doute parce que le génie créateur de Haïti épouse les contours de son histoire, ses espoirs comme ses soubresauts. L’indépendance a enfanté une littérature de combat avec Vastel ou Colombel. La naissance de la nation haïtienne a été portée en triomphe par le romantisme de Nau, Durand ou Coicou. L’occupation américaine a amené les artistes à se retremper dans les sources africaines avec Jean Price-Mars qui lança ce mot d’ordre enthousiaste : « Nous n’avons la chance d’être nous-mêmes que si nous ne répudions aucune part de l’héritage ancestral ». La poésie haïtienne en sera libérée jusqu’au sublime avec Jacques Roumain. L’exil ne tarira pas l’inspiration de ceux qui voulaient vivre et écrire libres comme René Depestre .

Aujourd’hui, surgissent de véritables raisons d’espérer. Je suis donc venue vous exprimer la solidarité de la France et vous assurer de son appui. Votre nation est jeune. Ambitionnons ensemble, pour elle, un avenir qui allie le bonheur et l’éclat. Il n’y a pas de raison que ce pays dont la diaspora est l’une des plus talentueuses au monde, ne se relève pas. L’immense effort qu’Haïti a déployé pour naître et renaître du transbord, comme dirait un écrivain antillais, cet immense effort, Haïti peut le refaire. Elle en a vu d’autres.

Et de son côté, Mesdames, Messieurs, je puis vous assurer qu’au beau nom d’Haïti, la France de Nicolas Sarkozy continuera de répondre. C’est lui qui m’a demandé de hâter ma venue en Haïti pour porter un message de fraternité au peuple haïtien. Qu’il m’ait demandé d’être la première à me rendre dans votre pays n’est pas non plus anodin. Il a souhaité présenter en Haïti le nouveau visage de la France. Cette France diverse, dont vous Haïtiens aviez rêvé. Nicolas Sarkozy savait également qu’au-delà de la France, nous aurions tant de choses à nous dire.

Car, mes amis, quand je vois vos visages, quand je foule ce sol, il se passe quelque chose. Quelque chose de différent que lorsque je suis en Moldavie ou en Algérie. C’est qu’ici il y a une part de l’Afrique, où j’ai en partie grandi et d’où vous êtes venus dans de tragiques conditions. Cette Afrique qui regarde encore et regardera toujours Haïti comme une légende, son orgueil, sa blessure. J’aurais pu être haïtienne. Vous auriez pu rester africains. Il n’y a ici ni Wolofs ni Peuls mais je ne vois que des visages familiers ! Me trouver devant vous, vous parler au nom de la France, avec en arrière-fond cette histoire africaine que nous avons en partage, a quelque chose de déstabilisant mais de si prometteur. Il est des moments où l’histoire nous joue de drôles de tours. A moins que ce ne soit la France qui nous ait joué ce tour. Rien d’étonnant : c’est un génie typiquement français que de produire ce genre de quiproquos.

La France a changé, Mesdames, Messieurs. Mais elle reste indéfectiblement liée à Haïti. Pendant mes premières heures ici, j’ai également vu que la France comptait pour Haïti. Un autre chemin s’ouvre devant nous. Vous pouvez compter sur moi.

Mesdames, Messieurs, je vous remercie.

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Message  Rodlam Sans Malice Lun 17 Sep 2007 - 16:15

Un très beau discours.Je veux croire que ces paroles soient l'expression d'une nouvelle et sincère amitié .Nous aimerions que Mme Rama Yade ne soit pas un Sonthonax ou un Hedouville ,ou plus près de nous cet hypocrite Regis Debray ,mais qu'elle soit la porte parole de cette nouvelle France qui a reconnu l'esclavage comme un crime contre l'humanite.Si les enfants des criminels sont sincères dans leur repentance alors qu'ils fassent le nécéssaire pour reparer ces siecles de souffrances que leurs aieux ont infligées à des etres humains qui ne leur avaient fait aucun mal.

Nous remercions la Secretaire d'etat Francaise pour ses elogieuses paroles à l'egard de Toussaint et de Dessalines ,mais qu'elle se rappelle qu'il ne sera pas facile aux haitiens dignes de ce nom d'oublier comment perit notre heros national.Nous voulons bien pardonner les barbares,mais faut-il que la repentance soit sincère et que les repentants montrent la volonté de reparer les offenses ,car ils ont les moyens pour nous aider ,comme dit la secretaire d'etat ,de reformer notre education pour que nous produisons ce dont nous avons besoin.

Nous ne demandons pas la charite ,mais ce qui nous est du.Ces paroles n'auront de valeur que lorsqu'elles seront refletées dans des actes.Nous lui remercions tout de meme d'etre venue nous apporter son soutien et lui souhaitons bonne besogne dans ses nouvelles fonctions.
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Message  jafrikayiti Lun 17 Sep 2007 - 22:44

Madam Yade te vin bay manti chèf li mande li bay.

Men yon ekzanp, pami tandòt:

"La colonie de Saint-Domingue était riche. Alors, il fallait en tirer un maximum pour enrichir la métropole engagée dans la traite et le commerce triangulaire. Que le XVIIIème siècle soit celui de la liberté n’empêchait pas tel philosophe éclairé, Voltaire, de placer son argent dans cet épouvantable commerce. C’était sans compter la Révolution française qui est venue poser les fondements d’un nouvel ordre politique, celui de la démocratie et des droits de l’Homme.

Les Haïtiens se sont alors emparés du discours des maîtres. Ils les ont pris au mot. Ils ont exigé pour eux-mêmes cette liberté et ces droits. "


Menmsi pi douvan li admèt nèg p at rete tann 1789 pou yo leve kanpe, manmzèl fè yon dividal yayad pou li eseye fè oditwa a vale mit revisyonis ki vle fè kwè Lafrans merite kredi kanmenm pou leve kanpe Nèg Lafrik yo kont blan sanginè ki t ap fè yo pase mati sou zile a.

Leclerc te pale pi byen pase Yade 200 zan pase - li te pale franse, li te pale kreyòl, e li te reyisi konvenk anpil moun. Poutan, enstriksyon Napoleyon te bali te toujou rete klè nan tèt li. Zak jenosid li te vin fè ansanm ak Rochambeau a, se li ki te nan lespri l pandan li t ap pale pwezi pou andòmi nèg ki kwè nan tontonnwèl. Jodi a Yade pale anpil franse, li pale, li pale, li menm fè lwanj pou rekonesans esklavaj rasyal la kòm krim kont limanite....menmsi se pou nèg bèkèkè ka bat bravo pou blan franse ki voye l fè komisyon an. Yade pa gen kouraj admèt, eleman pi enpòtan nan lwa Taubira a, ki se atik 4 ki te pale de nesesite pou Lafrans REPARE konsekans "krim nan" - yo te retire atik sa a. Pou plis detay tyeke, yon atik Dieudonné ekri kèk ane sou kesyon sa a:

http://www.dieudo.net/2007/imprimer.php3?id_article=4


200 zan anvan Rama Yade, Jeneral Leclerc te vin sou zile a, nan mwa fevriye 1802 ak komisyon Napoleyon ki te deklare
"Qui ça vous tout yé, qui couleur vous yé, qui côté papa zote vini, nous pas gardé ça : nous savé tan seleman que zote tout libre, que zote tout égal, douvant bon Dieu et dans zyé la Répiblique...pas crere ci la yo qui va dit zote, que blanc velé fere vous esclave encore : ya manti plitot que crere yo, repond, et songé bien que cé la Répiblique qui baye liberté, et qui va ben savé empêché personne de pren li encore : soldat là, navire là, tout, cé pour gardé liberté là, et gardé pays qui pour la Répiblique...…Blancs, négues, tout cé zenfant la Répiblique".

Diskou gratis, ba yo diskou!

PASKE NOU KONNEN KAKA JE PA LINÈT, rechèch laverite te ede nou konprann listwa revolisyon an yon lòt jan. Ann fè yon koudèy...




....Nou te site non kèk lidè pami nèg ak nègès ki te kase chenn pou al òganize liberasyon pèp Nèg Ginen an, kolon blan t ap fè pase mati sou zile Ayiti.



Nou te kòmanse lis lan ak Padrejean nan ane 1679 men, sa sete pou batay kont blan franse senpman. Paske, depi sou premye debakman nèg sou zile a, nan ane 1499-1503, blan panyòl tankou Ovando te kòmanse rele anmwey pou Nèg Lafrik ki t ap òganize rebelyon kòtakòt ak Tayino yo. Se lizay pou nou wete chapo n, salye gason vanyan tankou Kasik Anrikiyo ak Kasik Atwe, 2 chèf Tayino ki te patisipe nan premye konba òganize sa yo kont kolon esklavajis sou zile Ayiti.



Li enpòtan tou pou nou souliyen kijan revòlt Nèg Mawon se yon fil ki konekte Ayiti ak Jamayik, de zile vwazin kote, depi dikdantan, Nèg vanyan Lafrik te tounen pongongon nan deng kolon blan esklavajis. Akonte ane 1734 lè yon gwo revòlt nèg mawon te pete nan Jamayik, kolon angle t ap eseye debarase yo de kalte revolisyonè temerè sa yo jan yo kapab. Listwa rapòte eksplwa yon gwoup Nèg Mawon Jamayik ki te reyisi, ak fòs zam yo, negosye retounen ann Afrik apre yon eskal yo te fè jouk nan pwovens Nova Scotia, nan lès peyi Kanada. Konsa tou, gen de twa nèg mawon ki te al chwe Ayiti. Pa ekzanp nou gen Plimout epi Boukman.



Nan pami tout rebelyon nèg mawon ki fèt sou zile Ayiti, gen 2 gwo leve kanpe ki atire atansyon listwaryen yo an patikilye.



MAKANDAL !



Premye gwo leve kanpe a te rive nan ane 1740 sou bitasyon Lenòman nan Lenbe. Te gen yon Nèg Lafrik Ginen ki te gen yon sèl bra, li te pèdi lòt lan nan moulen kann pou blan franse ki te fè l tounen esklav. Nèg sa a kase chenn, li sèmante, anvan lontan, sou zile Ayiti, tout blan gen pou mouri. Pandan 18 ane, ak yon lame nèg mawon li te òganize toupatou sou zile a, li mache simen latèrè, touye yon latriye kolon blan ak tout zannimo ki sou bitasyon yo. Zam prefere gran chèf mawon sa a sete profite lè blan ap fè bèl koudyay resepsyon pou 20, 30 blan gwo kòlèt parèy yo, epi konplote ak esklav ke blan yo fè plis konfyans pou travay nan kay sitou nan lakizin epi vide pwazon nan te, soup ak lòt bèl manje ranje. Chèf mawon sa a te tèlman gen kouraj pou sipòte soufrans, anpil moun te kwè li pa t yon moun « konsa konsa ». Gen nèg ki di Nèg Lafrik sa a se te yon pwofèt, gen lòt ki di misye pa t janm mouri, se li Bondye te voye pou detui kolon blan yo epi bay Nèg Lafrik lalibète. Misye limenm menm te toujou di menmsi yon jou blan ta rive kenbe l, se nad marinad paske l ap pran fòm mouch osnon marengwen pou l chape nan men yo. Konsa, kè tout moun te sou biskèt lè nan fen ane 1757 kolon blan te reyisi met lapat sou misye. 20 janvye 1758, 5è nan aprèmidi blan yo mare Nèg Lafrik mancho an, chèf nèg mawon yo, sou yon poto epi yo limen dife anba l pou kankannen li tou vivan. Pandan malere a t ap debat ak tout fòs kouray li anba soufrans chalè dife a, BLOW ! yon gwo bri pete. Chèf mawon an reyisi pete chenn ki te mare l nan poto an epi li chavire sou dife a. Sa ou tande a, tout nèg te pran rele alinison: "Makandal sove! Makandal sove!".



Menmsi apresa tout moun te wè kijan blan yo te poze lapat sou Makandal ankò epi yo te mare l sou yon planch, fè dife boule l jouk li sispann respire… pa gen anyen ki te ka vin retire nan lespri esklav yo ke se pwofesi ki te akonpli devan je yo. Kidonk, jan li te toujou predi sa, Granmèt la fè Makandal tounen marengwen pou li chape nan men blan malveyan.



Malgre lanmò (osnon transfòmasyon) Makandal, se atò kolon blan te kontinye mouri nan rebelyon nèg mawon.



Listwaryen Moreau de Saint-Méry (volim II, p1131 rive p 1136) rakonte nou kouman kolon blan yo te konn òganise yo pou fè lachas dèyè Nèg Lafrik sa yo ki t ap goumen pou kase chenn lesklavaj:



"M. de Saint-Vilmé, « major pour le Roi » nan vil Mibalè debake Kwadèboukè 27 desanm 1776, ak 20 grenadye epi 20 chasè ki soti nan rejiman Pòtoprens lan. M. de Saint-Vilmé jwenn kanpman nèg yo nan jiwon Baworiko epi li fonse sou yo 6 janvye 1777, men akòz chen yo ki pa t janm sispann jape tout lannuit lavèy lan, nèg yo te gentan jete kò yo nan yon seri gwo touf bwa ki te tèlman jennen twoup lan pat fouti rapousuiv yo. Alaverite, yo te fatige jouk yo elas. Gen sòlda ki te delala jouk yo sètoblije bwè pwòp pipi yo. Kidonk, detachman M. de Saint-Vilmé a te pran desizyon kase tèt tounen al bouske lamanjay pou yo pa faya".


Adye wi, menm si ou tande, nan kouri dèyè nèg mawon, yo tonbe nan gagannen pwòp pipi yo, tanta lajan lakòz kolon blan te kontinye ap fè Nèg Lafrik debake sou zile Ayiti vi n bourike pou yo sou plantasyon sik, kafe, kakawo elatriye. Konsa, nan ane 1789, sou bò blan franse t ap dirije a, Ayiti te gen: 465 mil esklav, 30 mil blan, 28 mil afranchi.



1789



1789 se yon ane ki cho ak evènman nan peyi d Ayiti. Koze libète kòmanse ap pale toupatou. Nèg Mawon layite kò yo sou tout zile a. Pami chèf yo nou jwenn…Yasent, Kayiman, Lamouderans, Kandi, Makaya, Alawou, yon nèg ki toujou mache ak yon kòk blan anba bra l. Li di se kòk lan ki pote komisyon Bondye ki nan syèl, voye pou li; epi Womèn Rivyè ki rele tèt li Lapwofetès paske l di, li pa yon nèg konsa konsa, li se fiyèl Manman Mari Lavyèj !



Pandanstan, Afranchi ap revandike dwa yo devan kolon blan, kolon blan yo divize men yo tout vle Lafrans kite yo jere Ayiti jan yo pipito. Ni sou tè dAyiti, ni nan peyi Lafrans, ti blan ap mande gwo blan pou gato a separe otreman. La monachi an danje. Tout moun sou brenzeng yo. Men se chak koukou k ap klere pou je l.

"



LAFIMEN: Listwa Pèp Ayisyen Depi Nan Ginen, CD#2 Makandal Sove (Jafrikayiti, 2006)

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Message  jafrikayiti Mar 18 Sep 2007 - 0:22

Mèsi anpil pou ankourajman an Sasaye. Se sa ki ede nou kontinye fè efò.

respè!

Jaf

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Message  Joel Mar 18 Sep 2007 - 7:34

Wi Jaf,

Mwen sonje ke W.E.B DUBOIS te di yon bagay ke m ta ka tradwi konsa "Lè lyon ap ekri istwa l ,chasè p ap parèt kòm ewo".

Mwen byen kontan ou etabli lyen ant mawonaj Jamayiken yo ak sa k te gen sou lil Dayiti an.

Poukisa?

Mwen sonje ke pandan koudeta 2004 lan e ke vwazen nou yo nan Karayib angle an te kanpe tennfas kont kou sa a,poutchis yo t ap di ke yo pa p pran leson nan men moun ke yo bayo endepandans ,tandis ke noumenm se pran nou te pran l.
An pasan se pou nou di ,ke se menm mesyedam sa yo ,te nan yon Eta orgasmik ,pase "metropole" lan te voye yon fonksyonè vizite yo.

E pitou,yo pa konnen e si e sa ,fòk yon konnen ke kelkeswa kote Afriken yo te ye ,yo pa t aksepte lesklavay.
Damerik di Nò ,jiska Tierra del Fuego.
Yo pran zam,yo goumen,yo mawon ,yo fè tout sa yo yo ta ka fè pou yo te goumen kont sistèm sa a.

Nou te rele yo mawon ann Ayiti,quilombos nan Brezil,palenques nan Kiba ,nan zòn Guantanamo ak Sierra Maestra,marroons nan zantiy angle yo.

Nan zòn zile "St Vincent",yo kaptire bato angle e fòse angle yo al lage yo nan Amerik Santral ,kote ou jwenn desandan yo ap pale yon lang ki mwatye Yorouba,mwatye panyòl e yo rele tèt yo Garifuna ak Garinagu.

Wi Jaf ,kontinye ekri istwa ,pou pa se chasè yo ki ap parèt kòm ewo nan listwa a!

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Message  piporiko Jeu 20 Sep 2007 - 19:12

Mais par leur coup d’éclat de 1804, Toussaint et Dessalines, fondateurs de la première république noire du monde, avaient placé la barre trop haut.
nou janm pran san nou pou nou li sa domestik sarkozy a di?

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Message  Rodlam Sans Malice Jeu 20 Sep 2007 - 19:33

Ki sa li vle di nou; se pou nou te rete esklav pandan plis tan?Edikatyon pèpè saa ke yo ba nou an li ka anvlope nou telman ke li fè nou tounen yon robo.Nou ekri e pale byen men nou paka rekonet lè opresè nou yo ap mete nou devan pou li fè nou fè majigridi.Yo ba nou vye pri literati epi nou pran rele Vive met mwen.

mwen konnen genyen moun ki pral di ke mwen menm tou map defann Eta Zuni. mwen pap defann gouvenman eta zuni ni rasis meriken non .esklavajis ki rete ak vye mantalite non, map defann pep meriken yan ki pa menm bagay ak gouvenman an.map defann moun tankou Dr Paul Farmer,Noam Chomsky,Amy Goodman,martin Luther king, malcom X, Oprah Winfrey ,Dubois, fredrick Douglas,Roy Wilkens,Robert e John kennedy e tout lot blan e nwa desan ki ap lite pou la liberte e le pwogrè.Genyen blan franse tou ki ap lite pou sa mwen ak yo se frè.tankou genyen ayisyen tou mwen ak yo nou pap janm ka bay akolad.
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