Haiti-politique ;Nou preske bouke

**Marc H** Sam 29 Sep 2007 - 10:52

En juin 2006 un gouvernement pluriel prêtait serment et s’engageait à redonner l’espoir aux haïtiens. Quinze mois plus tard, Haïti est à la croisée des chemins. L’autobus gouvernemental est en panne. Le président consulte. Le premier ministre discourt. On tourne en rond jusqu’à l’étourdissement. Nou preske bouke. Faut-il faire un virage politique ou un virage local? C’est ce que nous allons tous tenter de répondre dans cette nouvelle rubrique du forumhaiti.

Au cours des 50 dernières années, nous en avons carrément vu de toutes les couleurs; Dictature père et fils, dictature militaire, des élections truquées, des présidents de facto, consensus politique sans projet collectif, sans compter des malversations comptables de certains leaders politiques et de la mauvaise gouvernance des uns et des autres. En effet de 1980 à 2006, les gouvernements haïtiens comme la société civile ont fait fi du développement endogène d’Haïti, c’est-à-dire au développement qui émerge des initiatives des communautés locales. Comme conséquence, les paysans quittent leurs villages pour s’installer dans des bidonvilles à Port-au-Prince, au Cap Haïtien, aux Cayes, à Jérémie et/ ou aux Gonaïves.

Une seule option pour sortir Haiti dans la misère

Incontestablement, le développement local est la seule alternative pour redonner vie aux régions, aux communautés, aux paysans haïtiens. C'est en quelque sorte la clé du développement économique et durable d’Haïti. Je ne suis pas le premier, ni le dernier à dire que sans une reconnaissance non équivoque de la nécessité de retourner à la terre qui est notre principale source économique, il sera impossible de lancer Haïti dans la cour des grands.

L'alternative haïtienne, ce n'est pas de beaux discours c'est de l'action. C'est de retourner à la source haïtienne. L'alternative haïtienne c'est un travail sérieux de sensibilisation collective à bien préparer les communautés rurales. C'est d'assumer un certain leadership dans le développement local et durable. En effet, plusieurs intéressés ont écrit des livres et des articles sur ce sujet. Bien sûr, tout le monde s’entend pour dire qu’il y a deux secteurs déterminants pour sortir Haïti dans le sous-développement chronique; L’agriculture et le tourisme.

Évidemment, l’alternative haïtienne c’est l’utilisation des organisations locales et régionales dans la recherche de vision commune pou voyé ayiti monte. Il est donc essentiel de se concentrer sur des combites , de coopération inter haïtienne, je lan je pou nou pale afin de créer une synergie nationale de mobilisation, d’activation des prises de consciences sur le portrait réel socioéconomique de la communauté haïtienne .Cette stratégie consistera à renforcer notre estime de soi, notre confiance en soi que nous sommes capables de relever les défis du développement économique d'Haïti.

Ces constatations nous mènent à reposer la question que nous avons posées ci-haut; Pourquoi les gouvernements ne font rien pour relancer l’agriculture haïtienne? Je ne comprends pas pourquoi qu’il n’y a toujours pas de politique local. Bien qu'il soit écrit noir sur blanc dans le programme socioéconomique du Front de Lespwa. Est-ce parce que c’est un gouvernement de consensus qui travaille sous la menace politique. Un gouvernement de compromis et de compromission sans consensus sur le véritable enjeu du développement économique d'Haïti. Somme toute, les gouvernements haïtiens préfèrent-ils solliciter de l’aide étrangère que de prendre des initiatives pour développer leur pays, mon pays, votre pays, Haïti.

À suivre.