Des pecheurs en eau trouble......
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Des pecheurs en eau trouble......
Nous avons avec nous, sur les ondes de Radio Classique inter, le sénateur du Nord-est Rudolph Boulos sur un sujet brûlant, le renouvellement d’un tiers du Sénat, et la caducité du CEP et du mandat des 3e sénateurs.
Rudolph Boulos, nous vous souhaitons la bienvenue sur les ondes de Radio Classique Inter.
RB : Il est question de caducité du CEP et aussi du renouvellement d’un tiers du Sénat, que le gouvernement ne veut pas faire.
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
SRB : Nous sommes en face d’un problème plus important que la caducité du CEP provisoire, le renouvellement du tiers du Sénat. Il y a une accumulation de deux problèmes pour créer un problème plus important.
Considérons la caducité du CEP provisoire. Il était mandaté pour faire les élections présidentielles, législatives, municipales et des Collectivités Territoriales. Il est arrivé à organiser et compléter toutes ces élections, bien entendu avec beaucoup de retard. Mais il a réussi à les faire. Il les a faites avec un résultat probant. Qui est de qualité. Qui a permis à un arc-en-ciel de personnes venant de différents partis et de différents mouvements politiques d’être élues. Ce qui montre, qu’il n’y a pas eu une direction donnée, ni une intervention. Je peux dire pour une fois qu’au niveau local la population a pu élire des ASEC, CASEC, Délégués de ville, Magistrats, sans mentionner des législateurs, qui a été l’expression de sa volonté politique, sans intervention du pouvoir central. Même si ce n’est ni la première, ni la seule fois que cela a eu lieu, mais quant à la transparence, la liberté et l’équité, observées au cours de la tenue des élections, je trouve que les résultats des ces élections prouvent qu’il n’y a pas eu d’intervention du pouvoir. Il se peut qu’il ait eu des interventions locales, ceux sont des cas particuliers, mais au niveau du pouvoir central, il n’y a pas eu d’intervention, ni de directive à aucun niveau donné. Et on n’a pas empêché au CEP d’à aboutir aux résultats. Ce qui a pris du temps ceux sont les résultats des ASEC. Mais sous la pression des sénateurs et des députés les résultats ont été publiés le 19 juillet et leur installation a eu lieu au début d’août.
Aujourd’hui avant d’arriver à la considération de la caducité du CEP, je considère que la qualité du CEP a été exemplaire, parce qu’il a remis un travail correct. Bien entendu il était assisté d’un directeur général, qui a une formation dans la gestion économique et bancaire etc.
Maintenant, considérons sa caducité. Le mandat du CEP n’est pas à sa fin. Il a pour mandat de faire les élections indirectes, les Assemblées départementales, municipales et éventuellement la création de la liste des 30 noms, de laquelle les 3 pouvoirs auront à choisir les 9 nouveaux membres du CEP permanent. Quelque chose que nous n’avons pas accompli depuis 20 ans d’existence de la loi mère de ce pays. Sa caducité, bien qu’il n’ait pas encore fait les élections indirectes, vient à partir du renouvellement du tiers du Sénat. Le fait que cela a pris du temps pour faire les élections indirectes, faute de moyen, a été la cause de l’impossibilité pour lui de faire ce que tout le monde attendait au mois de juin ou de juillet, un Conseil Electoral Permanent qui aurait pu faire les élections renouvelant le tiers du Sénat.
Nous sommes arrivés aujourd’hui à un carrefour, plutôt à une impasse. Où la primature, qui devrait s’assurer que le CEP provisoire ait les moyens nécessaires pour accomplir sa tache, n’a pas mis ces moyens à sa disposition pour arriver aux élections indirectes et aboutir à la formation du CEP permanent avec la rapidité requise. Où la présidence qui a juré de protéger les institutions démocratiques de ce pays, n’a pas intervenu. En d’autres termes, il a aussi une part de responsabilité dans le renouvellement du tiers du Sénat. Mais aujourd’hui s’il y a un problème de caducité et une urgence, c’est parce qu’on ne peut pas se permettre d’arriver avant la fin de l’année sans une élection renouvelant un tiers du Sénat. Si non, nous entrons dans une grande crise d’inconstitutionnalité, dans une crise d’ingouvernabilité, nous entrons dans une crise de crédibilité de la gouvernance. Ceci va provoquer le de facto à tous les niveaux du pouvoir.
Si nous sommes dans cette situation de caducité, ne sommes-nous pas ceux qui légifèrent, ceux qui font les lois qui donnent les mandats ? Pourquoi nous ne pouvons pas prendre le décret électoral qui avait mandaté le CEP provisoire pour faire tout ce travail, pour le transformer en une loi par le biais de l’Assemblée nationale dans chaque chambre, additionnant un paragraphe pour le mandater à faire les élections renouvelant le tiers du Sénat, pour sortir de cette impasse ou de cette crise qui nous guette pour janvier 2008.
Tu as bien posé la question. Le terme de caducité a sa place. Parce que nous sommes face à une crise, il nous faut l’éviter en résolvant le problème de la caducité, par une loi électorale qui modifiera le décret électoral avec un paragraphe qui mandatera le CEP provisoire à faire l’élection de renouvellement d’un tiers du Sénat, parce qu’il est absolument impossible pressé par le temps de faire les élections indirectes et créer le CEP permanent.
RB : Ne courrez-vous pas le risque, en faisant le renouvellement du tiers du Sénat sans les élections indirectes, de voir les élections indirectes renvoyées sine die ? A ce moment ne détruisez-vous pas toutes les chances d’aboutir à un CEP permanent ?
SRB : Tu as tout à fait raison. Tu as bien mis le doigt sur la plaie. Je ne dis pas qu’il faut faire une et ne pas faire l’autre. Je dis qu’il faut faire les deux parallèlement et ne pas attendre que l’une soit faite pour arriver à l’autre.
RB : Maintenant je te comprends.
SRB : Les deux peuvent se faire parallèlement. Et cela pourrait être fait depuis deux mois. Je ne suis pas un spécialiste dans ce domaine. Tu es plus spécialisé dans ce domaine de gestion d’élections que moi.
Mais qu’avons-nous fait au Sénat ? Nous avons fait appel au spécialiste, Jacques Bernard. Nous lui avons demandé si d’après lui, parce qu’il a fait l’expérience de 3 tours déjà. Qu’il avait trouvé un système qui ne pouvait démarrer et l’avait fait marcher en 3 ou 4 mois pour faire des élections générales présidentielles, et législatives. Il a répondu qu’il y a assez de temps pour le faire. Il se pourrait que l’on n’ait pas le temps de faire les 2 tours avant la fin de décembre. On fera un tour en décembre et le second tour au début de janvier. Pour ne pas arriver dans cette situation d’illégitimité et de caducité d’un tiers du Sénat de la République. Ce qui est encore plus grave. Ceci peut arriver jusqu'à entraîner la caducité du parlement.
Aujourd’hui les deux élections peuvent se faire parallèlement. Le CEP nous a présenté 3 options qu’il a humourçues, avec des disparités d’une semaine pourvu qu’il soit en possession du décret présidentiel le mandatant, en établissant la date des élections en consultation avec l’Exécutif.
Cependant il nous faut admettre qu’un Conseil Electoral Permanent, une institution indépendante aurait pu établir lui-même la date des élections. Tel n’est pas le cas pour un CEP provisoire. Voilà où nous en sommes. Nous espérons que les responsables de l’Etat tant Préval qu’Alexis qui bénéficieraient d’une consécration énorme, que ce soit eux qui depuis 20 ans, ont pu arriver à installer un Conseil Electoral Permanent, pour la première fois, depuis que la Constitution a été adoptée en 1987. En 2008 on aurait une consécration de cette institution, du parlement, qui les mettrait à l’honneur. Surtout des membres du CEP provisoire qui s’en va, du président de la République et du premier ministre.
RB : L’article 92.1 de la Constitution de 1987 se lit comme suit :
Article 92.1
Il entre en fonction le deuxième lundi du mois de janvier et siègent en deux sessions annuelles. La durée de leur mandat forme une législature.
Article 92.2
La première session va du deuxième lundi de janvier au deuxième lundi de mai. La seconde session va du deuxième lundi du mois de juin au deuxième lundi de septembre.
Est-ce que le Sénat suit cette même règle en ce qui s’agit de l’entrée en fonction ?
SRB : Ca c’est plutôt le calendrier annuel. Ce n’est pas la rentrée en fonction.
RB : Certes on parle d’entrée en fonction. L’article dit qu’il entre en fonction le deuxième lundi du mois de janvier. Et il siège en deux sessions annuelles.
Rudolph Boulos, nous vous souhaitons la bienvenue sur les ondes de Radio Classique Inter.
RB : Il est question de caducité du CEP et aussi du renouvellement d’un tiers du Sénat, que le gouvernement ne veut pas faire.
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
SRB : Nous sommes en face d’un problème plus important que la caducité du CEP provisoire, le renouvellement du tiers du Sénat. Il y a une accumulation de deux problèmes pour créer un problème plus important.
Considérons la caducité du CEP provisoire. Il était mandaté pour faire les élections présidentielles, législatives, municipales et des Collectivités Territoriales. Il est arrivé à organiser et compléter toutes ces élections, bien entendu avec beaucoup de retard. Mais il a réussi à les faire. Il les a faites avec un résultat probant. Qui est de qualité. Qui a permis à un arc-en-ciel de personnes venant de différents partis et de différents mouvements politiques d’être élues. Ce qui montre, qu’il n’y a pas eu une direction donnée, ni une intervention. Je peux dire pour une fois qu’au niveau local la population a pu élire des ASEC, CASEC, Délégués de ville, Magistrats, sans mentionner des législateurs, qui a été l’expression de sa volonté politique, sans intervention du pouvoir central. Même si ce n’est ni la première, ni la seule fois que cela a eu lieu, mais quant à la transparence, la liberté et l’équité, observées au cours de la tenue des élections, je trouve que les résultats des ces élections prouvent qu’il n’y a pas eu d’intervention du pouvoir. Il se peut qu’il ait eu des interventions locales, ceux sont des cas particuliers, mais au niveau du pouvoir central, il n’y a pas eu d’intervention, ni de directive à aucun niveau donné. Et on n’a pas empêché au CEP d’à aboutir aux résultats. Ce qui a pris du temps ceux sont les résultats des ASEC. Mais sous la pression des sénateurs et des députés les résultats ont été publiés le 19 juillet et leur installation a eu lieu au début d’août.
Aujourd’hui avant d’arriver à la considération de la caducité du CEP, je considère que la qualité du CEP a été exemplaire, parce qu’il a remis un travail correct. Bien entendu il était assisté d’un directeur général, qui a une formation dans la gestion économique et bancaire etc.
Maintenant, considérons sa caducité. Le mandat du CEP n’est pas à sa fin. Il a pour mandat de faire les élections indirectes, les Assemblées départementales, municipales et éventuellement la création de la liste des 30 noms, de laquelle les 3 pouvoirs auront à choisir les 9 nouveaux membres du CEP permanent. Quelque chose que nous n’avons pas accompli depuis 20 ans d’existence de la loi mère de ce pays. Sa caducité, bien qu’il n’ait pas encore fait les élections indirectes, vient à partir du renouvellement du tiers du Sénat. Le fait que cela a pris du temps pour faire les élections indirectes, faute de moyen, a été la cause de l’impossibilité pour lui de faire ce que tout le monde attendait au mois de juin ou de juillet, un Conseil Electoral Permanent qui aurait pu faire les élections renouvelant le tiers du Sénat.
Nous sommes arrivés aujourd’hui à un carrefour, plutôt à une impasse. Où la primature, qui devrait s’assurer que le CEP provisoire ait les moyens nécessaires pour accomplir sa tache, n’a pas mis ces moyens à sa disposition pour arriver aux élections indirectes et aboutir à la formation du CEP permanent avec la rapidité requise. Où la présidence qui a juré de protéger les institutions démocratiques de ce pays, n’a pas intervenu. En d’autres termes, il a aussi une part de responsabilité dans le renouvellement du tiers du Sénat. Mais aujourd’hui s’il y a un problème de caducité et une urgence, c’est parce qu’on ne peut pas se permettre d’arriver avant la fin de l’année sans une élection renouvelant un tiers du Sénat. Si non, nous entrons dans une grande crise d’inconstitutionnalité, dans une crise d’ingouvernabilité, nous entrons dans une crise de crédibilité de la gouvernance. Ceci va provoquer le de facto à tous les niveaux du pouvoir.
Si nous sommes dans cette situation de caducité, ne sommes-nous pas ceux qui légifèrent, ceux qui font les lois qui donnent les mandats ? Pourquoi nous ne pouvons pas prendre le décret électoral qui avait mandaté le CEP provisoire pour faire tout ce travail, pour le transformer en une loi par le biais de l’Assemblée nationale dans chaque chambre, additionnant un paragraphe pour le mandater à faire les élections renouvelant le tiers du Sénat, pour sortir de cette impasse ou de cette crise qui nous guette pour janvier 2008.
Tu as bien posé la question. Le terme de caducité a sa place. Parce que nous sommes face à une crise, il nous faut l’éviter en résolvant le problème de la caducité, par une loi électorale qui modifiera le décret électoral avec un paragraphe qui mandatera le CEP provisoire à faire l’élection de renouvellement d’un tiers du Sénat, parce qu’il est absolument impossible pressé par le temps de faire les élections indirectes et créer le CEP permanent.
RB : Ne courrez-vous pas le risque, en faisant le renouvellement du tiers du Sénat sans les élections indirectes, de voir les élections indirectes renvoyées sine die ? A ce moment ne détruisez-vous pas toutes les chances d’aboutir à un CEP permanent ?
SRB : Tu as tout à fait raison. Tu as bien mis le doigt sur la plaie. Je ne dis pas qu’il faut faire une et ne pas faire l’autre. Je dis qu’il faut faire les deux parallèlement et ne pas attendre que l’une soit faite pour arriver à l’autre.
RB : Maintenant je te comprends.
SRB : Les deux peuvent se faire parallèlement. Et cela pourrait être fait depuis deux mois. Je ne suis pas un spécialiste dans ce domaine. Tu es plus spécialisé dans ce domaine de gestion d’élections que moi.
Mais qu’avons-nous fait au Sénat ? Nous avons fait appel au spécialiste, Jacques Bernard. Nous lui avons demandé si d’après lui, parce qu’il a fait l’expérience de 3 tours déjà. Qu’il avait trouvé un système qui ne pouvait démarrer et l’avait fait marcher en 3 ou 4 mois pour faire des élections générales présidentielles, et législatives. Il a répondu qu’il y a assez de temps pour le faire. Il se pourrait que l’on n’ait pas le temps de faire les 2 tours avant la fin de décembre. On fera un tour en décembre et le second tour au début de janvier. Pour ne pas arriver dans cette situation d’illégitimité et de caducité d’un tiers du Sénat de la République. Ce qui est encore plus grave. Ceci peut arriver jusqu'à entraîner la caducité du parlement.
Aujourd’hui les deux élections peuvent se faire parallèlement. Le CEP nous a présenté 3 options qu’il a humourçues, avec des disparités d’une semaine pourvu qu’il soit en possession du décret présidentiel le mandatant, en établissant la date des élections en consultation avec l’Exécutif.
Cependant il nous faut admettre qu’un Conseil Electoral Permanent, une institution indépendante aurait pu établir lui-même la date des élections. Tel n’est pas le cas pour un CEP provisoire. Voilà où nous en sommes. Nous espérons que les responsables de l’Etat tant Préval qu’Alexis qui bénéficieraient d’une consécration énorme, que ce soit eux qui depuis 20 ans, ont pu arriver à installer un Conseil Electoral Permanent, pour la première fois, depuis que la Constitution a été adoptée en 1987. En 2008 on aurait une consécration de cette institution, du parlement, qui les mettrait à l’honneur. Surtout des membres du CEP provisoire qui s’en va, du président de la République et du premier ministre.
RB : L’article 92.1 de la Constitution de 1987 se lit comme suit :
Article 92.1
Il entre en fonction le deuxième lundi du mois de janvier et siègent en deux sessions annuelles. La durée de leur mandat forme une législature.
Article 92.2
La première session va du deuxième lundi de janvier au deuxième lundi de mai. La seconde session va du deuxième lundi du mois de juin au deuxième lundi de septembre.
Est-ce que le Sénat suit cette même règle en ce qui s’agit de l’entrée en fonction ?
SRB : Ca c’est plutôt le calendrier annuel. Ce n’est pas la rentrée en fonction.
RB : Certes on parle d’entrée en fonction. L’article dit qu’il entre en fonction le deuxième lundi du mois de janvier. Et il siège en deux sessions annuelles.
piporiko- Super Star
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Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
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Feuille de personnage
Jeu de rôle: L'impulsif
Re: Des pecheurs en eau trouble......
SRB : Ca c’est pour la chambre basse.
RB : Est-ce que le Sénat suit cette même règle en ce qui s’agit de l’entrée en fonction ? Le Sénat entre-il en fonction le deuxième lundi du mois de janvier ?
SRB : Le Sénat est en permanence. Le Sénat n’a pas de vacance. Le Sénat peut s’octroyer une vacance très courte. Le Sénat est l’institution qui veille constamment. Il nous faut établir ce fait d’abord avant d’arriver au point où vous voulez en venir.
RB : Voilà où je veux en venir. On parle du mandat sénatorial des 3e sénateurs. Nous le voyons comme généralement on le présente. Le mandat sénatorial commence le deuxième lundi du mois de janvier de l’année où le sénateur est installé. En d’autres termes, les sénateurs installés en mai 2006, leur mandat a commencé à partir du mois de janvier 2006. C’est pourquoi leur mandat arrive à terme la deuxieme lundi de janvier 2008. Si c’est ça. Le Sénat suit la même règle d’entrée en fonction avec la chambre basse.
SRB : Nous sommes obligés pour une question aussi délicate de suivre à la lettre ce que prescrit la Constitution. On ne peut pas entrer dans des interprétations. Chacun va venir avec la sienne. Il nous faut suivre à la lettre ce que prescrit la Constitution pour ne pas tomber dans la confusion. C’est exactement ce que vous venez d’expliquer. Pour éviter toutes discussion et des malentendus, il nous faut suivre à la lettre ce que prescrit la Constitution. Faire des élections avant la fin de l’année, pour éviter toutes discussions, tous malentendus.
RB : Je humourçois le besoin de protéger l’intégrité du Sénat et particulièrement de l’Assemblée nationale qui inclus les deux chambres. C’est le but. Comme vous venez de le dire. On peut faire les élections indirectes et sénatoriales en même temps. Ceci est une garantie que l’on va de l’avant. Qu’il n’y aura pas d’abandon des élections indirectes. Parce que les élections indirectes vont déboucher sur le CEP permanent.
RB : Il y a eu ce matin une intervention des membres du CEP à la radio protestant contre le fait qu’ils ont été convoqués par le commissaire du gouvernement.
De quoi s’agit-il ?
SRB : Le CEP est sensé une institution indépendante ni du Législatif, ni de l’Exécutif. Les Conseillers sont presque des juges. Ils siégent comme des juges pour trancher les cas de litige. Ils jouissent d’une autorité de dernier recours. On ne peut pas les mettre à la disposition d’un fonctionnaire de la justice qui est à la fois sous les ordres de l’Exécutif. Ils ont fait valoir leur position, leur indépendance. S’il y a lieu de les convoquer, c’est le Sénat qui doit se transformer en haute cours de justice pour les entendre. On ne peut pas accepter que des fonctionnaires qui sont à la solde de l’Exécutif puissent les convoquer. Bien que nous venons de voter 3 lois sur la magistrature qui doit leur donner l’indépendance administrative et financière, pour leur permettre d’agit sans l’influence de l’Exécutif, d’ailleurs nous n’avons pas jusqu'à présent un système judiciaire indépendant.
Le commissaire du gouvernement est un personnage politique.
RB : Parlons sérieusement, même quand on aurait un corps judiciaire indépendant, le commissaire du gouvernement est un fonctionnaire du gouvernement. Il est un officier de l’Exécutif. Il représente le gouvernement. Il fait parti de l’Exécutif. Mais il a un double rôle. Il remplit aussi le rôle de magistrat. Il n’est pas un magistrat à part entière.
SRB : C’est exact. Les conseillers de CEP qui remplissent le rôle de juge, on veut les assujettir. Cette semaine, il y a une déclaration de l’Exécutif qui veut que : « L’avenir du CEP soit entre les mains de Claudy Gassant. » Comment des conseillers d’une institution indépendante puissent être assujettis au bon vouloir d’un commissaire de gouvernement ?
C’est un problème. Mais c’est un faut problème. Lorsqu’il y a urgence. Le tiers du Sénat à renouveler, qui peut avoir pour conséquence des tas de situations impossibles, des crises. Ce n’est pas le moment d’aller à la recherche d’affrontement. Mais en plus, il y a un rapport de la Cours Supérieur des Comptes qui a clarifié la gestion de ces conseillers.
Si vous aviez quelque chose à investiguer, ce n’est pas en ce moment précis qu’il vous faut le faire. Vous aviez un an pour le faire. Le faire en ce moment, est un acte suspicieux.
RB : Quelle est la réaction des quatre pays le plus influents de l’échiquier politique haïtien, tel que le Etats-Unis, la France, le Canada et le Brésil face à ce jeu qui se mène aujourd’hui ?
SRB : Je n’ai pas assisté à toutes les réunions qui ont eu lieu. Je peux dire que j’ai assisté à une réunion tenue au Sénat de la République, où le président du Sénat a invité l’ambassadrice américaine.
L’ambassadrice a dit 3 choses importantes :
-. L’élection est une exigence constitutionnelle. Il ne faut pas plaisanter avec. C’est prescrit dans la Constitution. C’est ce qui doit permettre aux sénateurs d’avoir la légitimité.
-. C’est normal, la population doit voter à des périodes fixes, pour réévaluer ceux pour qui elle a voté, pour décider si elle doit les reconduire ou les remplacer.
-. Quelque soit la gesticulation mentale et politique que vous allez faire, ça va provoquer des réactions adverses au niveau des partis politiques, de la société civile etc.
Vous allez provoquer une crise de gouvernance. Dans le milieu international, on constatera que vous êtes en train de violer les prescrits de la Constitution. Soyons sérieux, n’ouvrez pas cette boite de pandore, qui va provoquer des tas de conséquences très négatives. Il faut plutôt changer vos traditions politiques une fois pour toute, pour avoir le respect des règles, des lois et de la Constitution.
RB : Que dit Lambert dans tout ça ?
SRB : Comme c’était une consultation, il a écouté, il a pris note, quitte à ce qu’il se réunit avec le Sénat pour faire un compte-rendu et provoquer une discussion. Je ne crois qu’il y a eu de discussion à ce sujet, après.
Trois jours plus tard avec d’autres ambassadeurs. Malheureusement je n’étais pas là pour y assister. Le compte-rendu que j’ai, c’est qu’à un certain moment le sénateur Richer leur a dit : « Vous n’avez rien d’autre à faire, que les élections avant la fin de l’années, pour mettre fin à toutes ces confusions. » De fait, pas dans les mêmes termes, il a rejoint la position des ces ambassadeurs qui représentent le pays amis d’Haïti.
RB : Qu’est-ce qui sous-tend cette manœuvre ? Il est évident qu’il y a une manœuvre pour créer la caducité du CEP et ensuite une manœuvre pour exploiter la caducité d’un tiers du Sénat. Mais à quelle fin ce jeu doit aboutir. Il faut qu’il y ait un but. On ne fait rien en politique gratuitement. Il faut qu’il y ait un but, pour qu’il y ait la coïncidence de deux actions de mise en caducité et d’exploitation de caducité. La mise en caducité du CEP provisoire et l’exploitation de l’échéance du mandat des 3e sénateurs.
SRB : La leçon que j’ai apprise récemment, c’est qu’il y a des tas de gens auxquels le peuple a donné le pouvoir de gérer les intérêts nationaux, mais qui sont en train de gérer leurs ambitions personnelles. A courte vue ils voient l’arbre et non la forêt. C’est ainsi que l’on peut voir des sénateurs qui veulent négocier leur poste pour celui de ministre. Un pouvoir qu’ils ont reçu du peuple et que personne ne peut le leur enlever, le négocier pour un poste de ministre appointé où ils peuvent être révoqués du jour au lendemain. Depuis le début de l’année il y a une volonté manifeste d’enlever le corset de la Constitution pour se tailler quelque chose qui soit à la mesure et dans les intérêts de certaines personnes. Il y a aussi certains qui veulent contribuer la matérialisation de cette volonté.
Est-ce que je me suis fait comprendre ?
RB : Vous avez utilisez des métaphores pour répondre à la question. Si je comprends bien, il y a des gens qui sont en train de gérer la conjoncture politique à leur profit et au service de leurs intérêts politiques et ambitions personnelles. Mais ceux qui le font, souffrent d’une certaine myopie, qui leur empêche de voir, qu’ils vont vers l’échec.
Mais il nous faut voir deux faits. Le jeu d’Alexis qui a retardé la proclamation des résultats pour les ASEC et les Délégués de ville, qui a été forcé de le faire après 9 mois, montre qu’il ne voulait pas arriver aux élections indirectes qui aboutiraient à l’établissement d’un CEP permanent, le choix de juges etc. C’est évident qu’avec les élections indirectes, il aura la matérialisation de la décentralisation du pouvoir central sur la totalité du pouvoir politique. Car aussitôt que l’Assemblée départementale, l’Assemblée communale sont établies, elles seront celles qui vont choisir les juges de paix, les juges de première instance, les juges d’appel etc. Ceci diminue l’influence dont jouit l’Exécutif sur le Judiciaire. Mais en même temps l’institution électorale, le CEP permanent, qui offre un contrôle extraordinaire dans le mécanisme de l’octroi du pouvoir, va sortir de la sphère d’influence de l’Exécutif. Espérons que les 9 membres du CEP permanent seront à la hauteur du moment, jouissant de l’inamovibilité pour une durée de 9 ans maximum (3ans – 6 ans – 9 ans au départ). C’est une réduction énorme du pouvoir central sur les élections.
Mais quel secteur est de fait, pour le remplacement de la Constitution au lieu de son amendement ?
SRB : Vous avez donné la réponse dans ce que vous venez de dire. Il y a une République des petits copains, une République de Port-au-Prince, une République de grands mangeurs, qui dirigent ce pays depuis 200 ans. S’il y a un CEP indépendant qui sort à partir de la décentralisation. Car finalement toute la structure des Collectivités sera la base de la décentralisation. Avec cette structure ils perdent l’influence du pouvoir centralisé. Perdant le pouvoir centralisé il perde en même temps la possibilité pour pérenniser leur confiscation du pouvoir à vie. Ce pouvoir sera partagé par les Départements, les Communes, les Sections communales qui auront le pouvoir de juger de la gestion des gouvernants. Est-ce qu’ils ont plus d’écoles pour éduquer leurs enfants ? Est-ce que le taux d’analphabètes a diminué ? Est-ce que les soins de santé sont adéquats ? C’est à partir de cette évaluation que les gouvernants seront reconduits à leurs postes ou remplacés.
Cette une batail pour le maintien du pouvoir et de la centralisation du pouvoir qui se mène aujourd’hui. C’est cette batail qui aurait dû avoir lieu à chaque élection depuis 200 ans. C’est à cause maintien de la centralisation du pouvoir que le pays se trouve dans cette situation. C’est la batail de la fin des dynasties.
RB : Quand on considère ce que Préval avait fait le 11 janvier 1999, est-ce qu’il n’a pas l’intention de répéter ce jeu ?
SRB : On n’est toujours tenté de répéter ce qui a porté de l’eau à son moulin. Avoir un pouvoir sans contrôle conduit tout droit à un pouvoir absolu. Quand on a fait une expérience qui s’est révélée positive, on a tendance à vouloir la répéter.
RB : Est-ce que le Sénat suit cette même règle en ce qui s’agit de l’entrée en fonction ? Le Sénat entre-il en fonction le deuxième lundi du mois de janvier ?
SRB : Le Sénat est en permanence. Le Sénat n’a pas de vacance. Le Sénat peut s’octroyer une vacance très courte. Le Sénat est l’institution qui veille constamment. Il nous faut établir ce fait d’abord avant d’arriver au point où vous voulez en venir.
RB : Voilà où je veux en venir. On parle du mandat sénatorial des 3e sénateurs. Nous le voyons comme généralement on le présente. Le mandat sénatorial commence le deuxième lundi du mois de janvier de l’année où le sénateur est installé. En d’autres termes, les sénateurs installés en mai 2006, leur mandat a commencé à partir du mois de janvier 2006. C’est pourquoi leur mandat arrive à terme la deuxieme lundi de janvier 2008. Si c’est ça. Le Sénat suit la même règle d’entrée en fonction avec la chambre basse.
SRB : Nous sommes obligés pour une question aussi délicate de suivre à la lettre ce que prescrit la Constitution. On ne peut pas entrer dans des interprétations. Chacun va venir avec la sienne. Il nous faut suivre à la lettre ce que prescrit la Constitution pour ne pas tomber dans la confusion. C’est exactement ce que vous venez d’expliquer. Pour éviter toutes discussion et des malentendus, il nous faut suivre à la lettre ce que prescrit la Constitution. Faire des élections avant la fin de l’année, pour éviter toutes discussions, tous malentendus.
RB : Je humourçois le besoin de protéger l’intégrité du Sénat et particulièrement de l’Assemblée nationale qui inclus les deux chambres. C’est le but. Comme vous venez de le dire. On peut faire les élections indirectes et sénatoriales en même temps. Ceci est une garantie que l’on va de l’avant. Qu’il n’y aura pas d’abandon des élections indirectes. Parce que les élections indirectes vont déboucher sur le CEP permanent.
RB : Il y a eu ce matin une intervention des membres du CEP à la radio protestant contre le fait qu’ils ont été convoqués par le commissaire du gouvernement.
De quoi s’agit-il ?
SRB : Le CEP est sensé une institution indépendante ni du Législatif, ni de l’Exécutif. Les Conseillers sont presque des juges. Ils siégent comme des juges pour trancher les cas de litige. Ils jouissent d’une autorité de dernier recours. On ne peut pas les mettre à la disposition d’un fonctionnaire de la justice qui est à la fois sous les ordres de l’Exécutif. Ils ont fait valoir leur position, leur indépendance. S’il y a lieu de les convoquer, c’est le Sénat qui doit se transformer en haute cours de justice pour les entendre. On ne peut pas accepter que des fonctionnaires qui sont à la solde de l’Exécutif puissent les convoquer. Bien que nous venons de voter 3 lois sur la magistrature qui doit leur donner l’indépendance administrative et financière, pour leur permettre d’agit sans l’influence de l’Exécutif, d’ailleurs nous n’avons pas jusqu'à présent un système judiciaire indépendant.
Le commissaire du gouvernement est un personnage politique.
RB : Parlons sérieusement, même quand on aurait un corps judiciaire indépendant, le commissaire du gouvernement est un fonctionnaire du gouvernement. Il est un officier de l’Exécutif. Il représente le gouvernement. Il fait parti de l’Exécutif. Mais il a un double rôle. Il remplit aussi le rôle de magistrat. Il n’est pas un magistrat à part entière.
SRB : C’est exact. Les conseillers de CEP qui remplissent le rôle de juge, on veut les assujettir. Cette semaine, il y a une déclaration de l’Exécutif qui veut que : « L’avenir du CEP soit entre les mains de Claudy Gassant. » Comment des conseillers d’une institution indépendante puissent être assujettis au bon vouloir d’un commissaire de gouvernement ?
C’est un problème. Mais c’est un faut problème. Lorsqu’il y a urgence. Le tiers du Sénat à renouveler, qui peut avoir pour conséquence des tas de situations impossibles, des crises. Ce n’est pas le moment d’aller à la recherche d’affrontement. Mais en plus, il y a un rapport de la Cours Supérieur des Comptes qui a clarifié la gestion de ces conseillers.
Si vous aviez quelque chose à investiguer, ce n’est pas en ce moment précis qu’il vous faut le faire. Vous aviez un an pour le faire. Le faire en ce moment, est un acte suspicieux.
RB : Quelle est la réaction des quatre pays le plus influents de l’échiquier politique haïtien, tel que le Etats-Unis, la France, le Canada et le Brésil face à ce jeu qui se mène aujourd’hui ?
SRB : Je n’ai pas assisté à toutes les réunions qui ont eu lieu. Je peux dire que j’ai assisté à une réunion tenue au Sénat de la République, où le président du Sénat a invité l’ambassadrice américaine.
L’ambassadrice a dit 3 choses importantes :
-. L’élection est une exigence constitutionnelle. Il ne faut pas plaisanter avec. C’est prescrit dans la Constitution. C’est ce qui doit permettre aux sénateurs d’avoir la légitimité.
-. C’est normal, la population doit voter à des périodes fixes, pour réévaluer ceux pour qui elle a voté, pour décider si elle doit les reconduire ou les remplacer.
-. Quelque soit la gesticulation mentale et politique que vous allez faire, ça va provoquer des réactions adverses au niveau des partis politiques, de la société civile etc.
Vous allez provoquer une crise de gouvernance. Dans le milieu international, on constatera que vous êtes en train de violer les prescrits de la Constitution. Soyons sérieux, n’ouvrez pas cette boite de pandore, qui va provoquer des tas de conséquences très négatives. Il faut plutôt changer vos traditions politiques une fois pour toute, pour avoir le respect des règles, des lois et de la Constitution.
RB : Que dit Lambert dans tout ça ?
SRB : Comme c’était une consultation, il a écouté, il a pris note, quitte à ce qu’il se réunit avec le Sénat pour faire un compte-rendu et provoquer une discussion. Je ne crois qu’il y a eu de discussion à ce sujet, après.
Trois jours plus tard avec d’autres ambassadeurs. Malheureusement je n’étais pas là pour y assister. Le compte-rendu que j’ai, c’est qu’à un certain moment le sénateur Richer leur a dit : « Vous n’avez rien d’autre à faire, que les élections avant la fin de l’années, pour mettre fin à toutes ces confusions. » De fait, pas dans les mêmes termes, il a rejoint la position des ces ambassadeurs qui représentent le pays amis d’Haïti.
RB : Qu’est-ce qui sous-tend cette manœuvre ? Il est évident qu’il y a une manœuvre pour créer la caducité du CEP et ensuite une manœuvre pour exploiter la caducité d’un tiers du Sénat. Mais à quelle fin ce jeu doit aboutir. Il faut qu’il y ait un but. On ne fait rien en politique gratuitement. Il faut qu’il y ait un but, pour qu’il y ait la coïncidence de deux actions de mise en caducité et d’exploitation de caducité. La mise en caducité du CEP provisoire et l’exploitation de l’échéance du mandat des 3e sénateurs.
SRB : La leçon que j’ai apprise récemment, c’est qu’il y a des tas de gens auxquels le peuple a donné le pouvoir de gérer les intérêts nationaux, mais qui sont en train de gérer leurs ambitions personnelles. A courte vue ils voient l’arbre et non la forêt. C’est ainsi que l’on peut voir des sénateurs qui veulent négocier leur poste pour celui de ministre. Un pouvoir qu’ils ont reçu du peuple et que personne ne peut le leur enlever, le négocier pour un poste de ministre appointé où ils peuvent être révoqués du jour au lendemain. Depuis le début de l’année il y a une volonté manifeste d’enlever le corset de la Constitution pour se tailler quelque chose qui soit à la mesure et dans les intérêts de certaines personnes. Il y a aussi certains qui veulent contribuer la matérialisation de cette volonté.
Est-ce que je me suis fait comprendre ?
RB : Vous avez utilisez des métaphores pour répondre à la question. Si je comprends bien, il y a des gens qui sont en train de gérer la conjoncture politique à leur profit et au service de leurs intérêts politiques et ambitions personnelles. Mais ceux qui le font, souffrent d’une certaine myopie, qui leur empêche de voir, qu’ils vont vers l’échec.
Mais il nous faut voir deux faits. Le jeu d’Alexis qui a retardé la proclamation des résultats pour les ASEC et les Délégués de ville, qui a été forcé de le faire après 9 mois, montre qu’il ne voulait pas arriver aux élections indirectes qui aboutiraient à l’établissement d’un CEP permanent, le choix de juges etc. C’est évident qu’avec les élections indirectes, il aura la matérialisation de la décentralisation du pouvoir central sur la totalité du pouvoir politique. Car aussitôt que l’Assemblée départementale, l’Assemblée communale sont établies, elles seront celles qui vont choisir les juges de paix, les juges de première instance, les juges d’appel etc. Ceci diminue l’influence dont jouit l’Exécutif sur le Judiciaire. Mais en même temps l’institution électorale, le CEP permanent, qui offre un contrôle extraordinaire dans le mécanisme de l’octroi du pouvoir, va sortir de la sphère d’influence de l’Exécutif. Espérons que les 9 membres du CEP permanent seront à la hauteur du moment, jouissant de l’inamovibilité pour une durée de 9 ans maximum (3ans – 6 ans – 9 ans au départ). C’est une réduction énorme du pouvoir central sur les élections.
Mais quel secteur est de fait, pour le remplacement de la Constitution au lieu de son amendement ?
SRB : Vous avez donné la réponse dans ce que vous venez de dire. Il y a une République des petits copains, une République de Port-au-Prince, une République de grands mangeurs, qui dirigent ce pays depuis 200 ans. S’il y a un CEP indépendant qui sort à partir de la décentralisation. Car finalement toute la structure des Collectivités sera la base de la décentralisation. Avec cette structure ils perdent l’influence du pouvoir centralisé. Perdant le pouvoir centralisé il perde en même temps la possibilité pour pérenniser leur confiscation du pouvoir à vie. Ce pouvoir sera partagé par les Départements, les Communes, les Sections communales qui auront le pouvoir de juger de la gestion des gouvernants. Est-ce qu’ils ont plus d’écoles pour éduquer leurs enfants ? Est-ce que le taux d’analphabètes a diminué ? Est-ce que les soins de santé sont adéquats ? C’est à partir de cette évaluation que les gouvernants seront reconduits à leurs postes ou remplacés.
Cette une batail pour le maintien du pouvoir et de la centralisation du pouvoir qui se mène aujourd’hui. C’est cette batail qui aurait dû avoir lieu à chaque élection depuis 200 ans. C’est à cause maintien de la centralisation du pouvoir que le pays se trouve dans cette situation. C’est la batail de la fin des dynasties.
RB : Quand on considère ce que Préval avait fait le 11 janvier 1999, est-ce qu’il n’a pas l’intention de répéter ce jeu ?
SRB : On n’est toujours tenté de répéter ce qui a porté de l’eau à son moulin. Avoir un pouvoir sans contrôle conduit tout droit à un pouvoir absolu. Quand on a fait une expérience qui s’est révélée positive, on a tendance à vouloir la répéter.
piporiko- Super Star
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Re: Des pecheurs en eau trouble......
RB : Quand on considère ce que Préval avait fait le 11 janvier 1999, est-ce qu’il n’a pas l’intention de répéter ce jeu ?
SRB : On n’est toujours tenté de répéter ce qui a porté de l’eau à son moulin. Avoir un pouvoir sans contrôle conduit tout droit à un pouvoir absolu. Quand on a fait une expérience qui s’est révélée positive, on a tendance à vouloir la répéter.
RB : J’ai essayé de comparer la situation du 11 janvier 1999 à celle du deuxième lundi de janvier 2008. En janvier 1999, on avait des élections qui devaient avoir lieu en novembre 1998 pour renouveler la totalité de la chambre des députés, toutes les autorités locales et aussi un tiers du Sénat. Préval ne les a pas faites. Le cas aujourd’hui est différent. On n’est pas à la fin du mandat des élus de 2006, à l’exception des 3e sénateurs. En janvier 1999 il y avait de fait la caducité des élus de juin 1995. Aujourd’hui tel n’est pas le cas.
SRB : Notre position aujourd’hui, c’est d’éviter la crise d’un Sénat handicapé par la perte d’un tiers de ses membres. Il vaut mieux prévenir que guérir. Il faut faire ce qui doit être fait. Ce qui doit être fait n’est pas impossible. Que l’on se mette ensemble l’Exécutif, le Législatif, la Presse, la Diaspora, l’International, que l’on fasse de la pression pour avancer vers les élections renouvelant un tiers du Sénat. Parce que finalement ce n’est pas une bagatelle. C’est une nécessité. C’est une nécessité pour la stabilité politique du pays.
RB : Parmi les législateurs, il y a-t-il qui sont d’accord avec cette caducité ? Que veulent faire les parlementaires ?
SRB : Je ne cois pas qu’il y ait cet aveuglément. Quand on menait la batail pour demander la publication du résultat des élections pour les ASEC et les Délégués de ville, tous les sénateurs et les députés ont participé. Ils ont tous compris l’enjeu. Ils ont eu eux-mêmes à travailler avec les élus locaux, pour leur campagne d’inscription des électeurs etc. Ceux sont des gens qui ont investi de leur personne et de leurs avoirs pour être élus. Cependant il nous faut malheureusement reconnaître qu’à toute règle il y des exceptions. On pourra toujours trouver des myopes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ce genre de petit ambitieux existe partout. Dans la majorité, ils comprennent tous que la survie du parlement, n’est pas une question d’intérêt de parlementaire. C’est plutôt le maintien de l’équilibre, la capacité de contrôler et de légiférer du parlement face à l’Exécutif, pour mettre fin à la « gagotte traditionnelle ». La « gagotte » de la caisse de l’Etat, de l’argent de l’aide international, de la gestion des institutions, qui finalement paie pour la « gagotte » ?
RB : Face à cette situation quelle est la réaction de la société civile ?
SRB : Je peux répondre à partir d’une déclaration de monsieur Rony Desroches qui était au Sénat de la République le jour où l’on écoutait les explications techniques de monsieur Jacques Bernard au sujet de la faisabilité des élections. Il a été clair. Il a dit que c’est une nécessité pour éviter de rentrer encore dans une crise de légitimité. En quelques mots, il a fait la description du problème, a articulé sa spécificité. Il a aussi ajouté que ne pas faire les élections n’est pas acceptable, en aucun cas.
RB : Si le secteur de la société civile a réagit de cette façon face au refus de faire les élections renouvelant un tiers du Sénat. Et vous avez dit que ces élections peuvent se faire en même temps que les élections indirectes. S’il en est ainsi, qu’est-ce qui constitue l’empêchement à la satisfaction de ces deux nécessités, de ces deux exigences : les élections indirectes et les élections sénatoriales ?
SRB : Premièrement il faut des signaux clairs de la part de l’Exécutif. Il faut les moyens. Le milieu international, particulièrement l’ambassadrice des Etats-Unis a été claire en s’adressant à Préval : « Ne me parlez pas de manque de ressource j’ai déjà de l’argent disponible, ainsi que mes autres collègues pour financer ces élections. » La disponibilité d’argent n’est pas le problème. Il faut enfin y mettre les ressources, en manifestant clairement la volonté de faire les élections, en mettant fin aux affrontements et aux menaces qui viennent des autorités, convocations au Parquet et toute cette mise en scène.
RB : Si je comprends bien votre réponse, il est donc clair que les empêchements viennent de l’Exécutif. Quelles sont les pressions qui se font sur l’échiquier politique, de la part des parlementaires, des partis politiques, de la société civile etc. ? Est-ce qu’il y a en vérité une pression qui s’exerce sur l’Exécutif pour faire les élections.
SRB : Ce qui est arrivé, jusqu'à hier, personne ne pouvait pas croire, qu’il manquait, de la part de l’Exécutif, la volonté politique de faire les élections. Vous comprenez. Si on a commencé à voir clair, c’est entre la déclaration de Préval avant d’aller aux Nations Unies, et toute cette mise en scène des convocations du Parquet, des accusations et menaces qui se multiplient contre le CEP provisoire. C’est de fait, cette semaine que la prise de conscience du jeu cynique de l’Exécutif commence à choquer le grand public et les acteurs de l’échiquier politique. En d’autres termes, on vient juste de se rendre à l’évidence. On est obligé de constater que l’on est en train d’être bluffé, d’être trompé.
RB : La prise de conscience que vous venez de décrire, les gens qui se sont rendus compte de cette mauvaise foie. Quelle est la réaction qui commence à se profiler face à ce jeu cynique ?
SRB : Je ne suis pas devin.
RB : Mais vous pouvez en tant que parlementaire sentir, détecter les pulsations politiques mêmes les plus faibles ?
SRB : Je vais vous dire que 50% de la population est composé de jeunes de moins de 20 ans. Contrairement à ce que pensent les gens, cette jeunesse est en train de suivre, de penser, de réfléchir, de discuter entre eux. Il ne faut pas les prendre pour des imbéciles. L’autre avait l’habitude de dire « analphabète, mais pas bête ». Cette jeunesse n’est pas analphabète.
Comme je l’ai dit l’évidence était cachée. Parce qu’on avait pas encore étalé ouvertement les cartes sur la table. Les intentions n’étaient pas encore manifestes. Maintenant, il faut leur donner du temps, pour qu’ils réagissent.
RB : Selon ce que vous venez de dire. Nous nous approchons du temps de non-retour. Nous nous approchons rapidement d’un moment où le prétexte de manque temps qu’évoque Préval se matérialisera, si on continue à ne rien faire. Nous avons ce CEP provisoire qui affirme qu’il peut et qu’il veut faire les deux élections simultanément.
Est-ce que le parlement ne peut pas modifier la loi électorale pour les mandater à faire les élections ?
SRB : C’est une chose très simple, qui peut se faire rapidement. Mais comme les parlementaires ont été convoqués à l’extraordinaire pour une raison bien précise, le travail sur le budget de fonctionnement. Et Préval a stipulé dans sa lettre, « et seulement sur le budget ». Convoqués à l’extraordinaire par l’Exécutif, il serait bon qu’une invitation supplémentaire soit donnée aux parlementaires pour faire ce qui est nécessaire pour mandater le CEP provisoire faire les deux élections et sortir de cette impasse, et ne pas aboutir à une crise.
RB : Cela devient de plus en plus intéressant. S’ils sont convoqués pour travailler uniquement sur le budget. Il y a aussi une indépendance des pouvoirs. Les parlementaires sont convaincus qu’il y a péril en la demeure. Pour sortir de cette impasse, il leur faut légiférer sur la loi électorale pour la modifier.
Est-ce que l’Exécutif peut leur empêcher de le faire ?
SRB : Comme je viens de le dire. Ils ne peuvent pas considérer, ni travailler sur quoique ce soit d’autre que la loi budgétaire, pour le moment. Quand ils auront fini avec le budget, ils seront obligés de fermer. On a besoin d’une autre convocation.
RB : Qui peut les convoquer ?
SRB : Seul le président de la République.
RB : Et le Sénat qui est sensé être en permanence, est-ce qu’il peut faire une convocation ?
SRB : Non, il ne peut pas.
RB : Le président étant seul à avoir le pouvoir de convocation, en dehors des deux sessions dont la première va du deuxième lundi de janvier au deuxième lundi de mai et la seconde va du deuxième lundi de juin au deuxième lundi de septembre. En d’autres termes, les parlementaires sont en vacance du deuxième lundi de septembre 2007 jusqu’au deuxième lundi de janvier 2008. Préval a cyniquement et intentionnellement mis les parlementaires, le Sénat en particulier, tous les partis politiques et toute la nation en générale en « échec et mat » !
SRB : On ne s’attendait pas à cela. On n’était pas en train de jouer à l’échec avec Préval. C’est tout le monde, nous sommes tous victimes de « l’échec et mat ».
RB : C’est pour cela que je vous ai posé cette série de questions pour en arriver là. L’échec et mat, vient de la coïncidence des vacances parlementaires, l’échéance du mandat des 3e sénateurs à l’ouverture de la première session de l’année et enfin le fait que seul le président a le pouvoir de convocation des deux chambres, durant ces quatre mois.
SRB : Nous sommes tous pris et victimes dans ce piège. Considérant les 20 dernières années, tous ceux qui on cru pouvoir prendre le pays et la nation dans leurs pièges, finalement qu’est-il advenu d’eux ? Ils ont été broyés par le moulin de l’histoire.
RB : Le jeu qu’il est en train de faire, est d’exploiter cette période où il a l’exclusivité de la convocation. Il se tient à cette croisée de chemin, pour prendre le pays en otage.
SRB : Hougan barou point, min li pas voyer ou camper nan cafou.
RB : Je le comprends bien. La question est de savoir comment forcer la main à Préval pour faire cette convocation ?
SRB : C’est exactement ce que tu es en train de faire là. Ce que tous les journalistes de tous les coins du pays peuvent faire, inclus tous ceux de la Diaspora. Voilà ce qui peut se faire. C’est l’éducation et la mobilisation qu’il faut faire.
RB : Est-ce que les médias haïtiens réalisent leur responsabilité en tant que quatrième pouvoir qu’ils sont ?
SRB : Je crois que oui. Quand les radios m’invitent, je me fais le devoir de leur rappeler qu’elles ont un pouvoir, mais un pouvoir responsable. Qu’à des moments et des conjonctures difficiles, elles ont un devoir. Ce devoir est de prévoir et d’éviter la catastrophe. Cette catastrophe qui arrive, n’est pas bonne pour la nation, pour le pays et pour eux en particulier. Ceux sont des entreprises privées qui quand les choses ne marchent pas bien, elles ont des problèmes aussi. Elles sont obligées de manger la vache enragée comme tout le monde. Il ne faut pas croire qu’ils n’ont pas de bon sens. Mais absorbés par la précarité de la vie à Port-au-Prince et en province, ils peuvent ne pas voir venir le danger. Il faut que des gens comme toi, soulignent, mettent en exergue, servent de guide, fassent la lumière pour eux, pour qu’ils puissent voir plus clair avant d’y arriver pour ne pas tomber dans le piège.
RB : Rudolph, je suis satisfais de ta participation à l’émission, pour ouvrir les yeux aux gens, pour qu’ils comprennent ce qui se passe. De fait la participation de Préval à l’Assemblée générale des Nations Unies, son discours, ont empêché à plus d’un de voir ce qui se machinait en dessous. Le jeu qui se faisait sous la table, est maintenant mis au clair pour que tout le monde soit averti et à temps.
SRB : C’est bien dit. Le jeu est aujourd’hui étalé ouvertement sur la table. Bravo ! Je suis comptant des cette expression. Je vais le répéter au quatre coins du pays. Il est temps qu’à chaque fois que les jeux se font sous la table que nous assumons la responsabilité de les étaler sur la table et au clair.
RB : Il y a une expression créole qui décrit bien son jeu. « Li minin nou nan poc.» Il connaît la période de fragilité du parlement par rapport à l’exclusivité de son pouvoir de convocation et de détermination de la cause de la convocation, allant de septembre à janvier. On va s’atteler à dénoncer ce piège cynique.
RB : Merci beaucoup pour votre participation. Comme d’habitude vous avez eu une participation très brillante. A bientôt.
SRB : Merci beaucoup, merci à la radio, merci à tous les auditeurs de la radio.
Commentaires :
« Il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Il n’y a pas de pire muet que celui qui ne veut pas parler. »
Face au fait que Préval et Alexis reprennent du poil de la bête, pour re-confisquer le pouvoir comme ils l’ont fait le 11 janvier 1999, par le biais de la caducité. Face à l’évidence que même sous la pression des ambassadeurs des quatre pays amis qui sont allés au palais national exhorter Préval directement et personnellement à faire les élections. Face à la garantie offerte par le CEP provisoire de faire les élections indirectes et sénatoriales simultanément. Face à l’évidence de la crise qui résultera du refus de faire ces élections. Face aux conséquences inéluctables dont la nation toute entière sera victime. Il revient aux citoyens responsables et dignes de ce titre d’assumer leurs responsabilités face aux dangers auxquels le peuple et le pays sont exposés inutilement par l’ambition insatiable de pouvoir que manifestent ouvertement Préval et Alexis.
Le pays est pris entre deux feux : Alexis qui veut succéder à Préval, et Préval qui ne veut pas d’amendement mais du remplacement de la Constitution pour se garantir un pouvoir à vie. S’il veut copier Chavez, la question est de savoir, a-t-il les moyens de cette politique ? Absolument pas !
Ce président qui vient, il y a à peine un an, d’être catapulté au pouvoir avec un total de 48% des voix, paradoxalement n’a aucune base politique. La base politique qui l’a catapulté au pouvoir, les OP armées de lavalas, est en déroute. Et même s’il voudrait s’imposer par la force et l’intimidation, il n’a pas les moyens de coercition pour le faire. Il ne faut pas se laisser prendre par ce bluff, ni dans ce piège. La démocratie, quand elle est menacée, surtout pour ceux qui dirigent, doit se défendre vigoureusement. Nous avons tout à perdre si Préval et Alexis arrivent à nous imposer leur volonté de confisquer le pouvoir à vie. Nous avons tout à gagner, à défendre du bec et des ongles ce qui nous revient de droit.
Le refus de faire les élections indirectes c’est pour pérenniser le contrôle absolu qu’ils veulent maintenir sur l’institution électorale et le pouvoir judiciaire. Le refus de faire les élections sénatoriales c’est pour exploiter la caducité des 3e sénateurs, pour handicaper le parlement. Il y a des parlementaires de LESPWA aux yeux de qui Préval et Alexis ont déjà fait miroiter des postes ministériels en échange pour leurs démissions au parlement, pour précipiter son érosion. Ce que ces parlementaires ne comprennent pas, c’est un jeu de dupe. C’est un jeu cynique qui fera beaucoup de victimes. Préval et Alexis s’en foutent. Ils sont disponibles et disposer à marcher sur les entrailles du tout un peuple pour assouvir leur soif de pouvoir absolu.
Il faut sans désemparer forcer la note pour avoir ces deux élections simultanément avant la fin de décembre. Il y va des destinées de la nation ! L’homme de bien se soucie du bien public !
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SRB : On n’est toujours tenté de répéter ce qui a porté de l’eau à son moulin. Avoir un pouvoir sans contrôle conduit tout droit à un pouvoir absolu. Quand on a fait une expérience qui s’est révélée positive, on a tendance à vouloir la répéter.
RB : J’ai essayé de comparer la situation du 11 janvier 1999 à celle du deuxième lundi de janvier 2008. En janvier 1999, on avait des élections qui devaient avoir lieu en novembre 1998 pour renouveler la totalité de la chambre des députés, toutes les autorités locales et aussi un tiers du Sénat. Préval ne les a pas faites. Le cas aujourd’hui est différent. On n’est pas à la fin du mandat des élus de 2006, à l’exception des 3e sénateurs. En janvier 1999 il y avait de fait la caducité des élus de juin 1995. Aujourd’hui tel n’est pas le cas.
SRB : Notre position aujourd’hui, c’est d’éviter la crise d’un Sénat handicapé par la perte d’un tiers de ses membres. Il vaut mieux prévenir que guérir. Il faut faire ce qui doit être fait. Ce qui doit être fait n’est pas impossible. Que l’on se mette ensemble l’Exécutif, le Législatif, la Presse, la Diaspora, l’International, que l’on fasse de la pression pour avancer vers les élections renouvelant un tiers du Sénat. Parce que finalement ce n’est pas une bagatelle. C’est une nécessité. C’est une nécessité pour la stabilité politique du pays.
RB : Parmi les législateurs, il y a-t-il qui sont d’accord avec cette caducité ? Que veulent faire les parlementaires ?
SRB : Je ne cois pas qu’il y ait cet aveuglément. Quand on menait la batail pour demander la publication du résultat des élections pour les ASEC et les Délégués de ville, tous les sénateurs et les députés ont participé. Ils ont tous compris l’enjeu. Ils ont eu eux-mêmes à travailler avec les élus locaux, pour leur campagne d’inscription des électeurs etc. Ceux sont des gens qui ont investi de leur personne et de leurs avoirs pour être élus. Cependant il nous faut malheureusement reconnaître qu’à toute règle il y des exceptions. On pourra toujours trouver des myopes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ce genre de petit ambitieux existe partout. Dans la majorité, ils comprennent tous que la survie du parlement, n’est pas une question d’intérêt de parlementaire. C’est plutôt le maintien de l’équilibre, la capacité de contrôler et de légiférer du parlement face à l’Exécutif, pour mettre fin à la « gagotte traditionnelle ». La « gagotte » de la caisse de l’Etat, de l’argent de l’aide international, de la gestion des institutions, qui finalement paie pour la « gagotte » ?
RB : Face à cette situation quelle est la réaction de la société civile ?
SRB : Je peux répondre à partir d’une déclaration de monsieur Rony Desroches qui était au Sénat de la République le jour où l’on écoutait les explications techniques de monsieur Jacques Bernard au sujet de la faisabilité des élections. Il a été clair. Il a dit que c’est une nécessité pour éviter de rentrer encore dans une crise de légitimité. En quelques mots, il a fait la description du problème, a articulé sa spécificité. Il a aussi ajouté que ne pas faire les élections n’est pas acceptable, en aucun cas.
RB : Si le secteur de la société civile a réagit de cette façon face au refus de faire les élections renouvelant un tiers du Sénat. Et vous avez dit que ces élections peuvent se faire en même temps que les élections indirectes. S’il en est ainsi, qu’est-ce qui constitue l’empêchement à la satisfaction de ces deux nécessités, de ces deux exigences : les élections indirectes et les élections sénatoriales ?
SRB : Premièrement il faut des signaux clairs de la part de l’Exécutif. Il faut les moyens. Le milieu international, particulièrement l’ambassadrice des Etats-Unis a été claire en s’adressant à Préval : « Ne me parlez pas de manque de ressource j’ai déjà de l’argent disponible, ainsi que mes autres collègues pour financer ces élections. » La disponibilité d’argent n’est pas le problème. Il faut enfin y mettre les ressources, en manifestant clairement la volonté de faire les élections, en mettant fin aux affrontements et aux menaces qui viennent des autorités, convocations au Parquet et toute cette mise en scène.
RB : Si je comprends bien votre réponse, il est donc clair que les empêchements viennent de l’Exécutif. Quelles sont les pressions qui se font sur l’échiquier politique, de la part des parlementaires, des partis politiques, de la société civile etc. ? Est-ce qu’il y a en vérité une pression qui s’exerce sur l’Exécutif pour faire les élections.
SRB : Ce qui est arrivé, jusqu'à hier, personne ne pouvait pas croire, qu’il manquait, de la part de l’Exécutif, la volonté politique de faire les élections. Vous comprenez. Si on a commencé à voir clair, c’est entre la déclaration de Préval avant d’aller aux Nations Unies, et toute cette mise en scène des convocations du Parquet, des accusations et menaces qui se multiplient contre le CEP provisoire. C’est de fait, cette semaine que la prise de conscience du jeu cynique de l’Exécutif commence à choquer le grand public et les acteurs de l’échiquier politique. En d’autres termes, on vient juste de se rendre à l’évidence. On est obligé de constater que l’on est en train d’être bluffé, d’être trompé.
RB : La prise de conscience que vous venez de décrire, les gens qui se sont rendus compte de cette mauvaise foie. Quelle est la réaction qui commence à se profiler face à ce jeu cynique ?
SRB : Je ne suis pas devin.
RB : Mais vous pouvez en tant que parlementaire sentir, détecter les pulsations politiques mêmes les plus faibles ?
SRB : Je vais vous dire que 50% de la population est composé de jeunes de moins de 20 ans. Contrairement à ce que pensent les gens, cette jeunesse est en train de suivre, de penser, de réfléchir, de discuter entre eux. Il ne faut pas les prendre pour des imbéciles. L’autre avait l’habitude de dire « analphabète, mais pas bête ». Cette jeunesse n’est pas analphabète.
Comme je l’ai dit l’évidence était cachée. Parce qu’on avait pas encore étalé ouvertement les cartes sur la table. Les intentions n’étaient pas encore manifestes. Maintenant, il faut leur donner du temps, pour qu’ils réagissent.
RB : Selon ce que vous venez de dire. Nous nous approchons du temps de non-retour. Nous nous approchons rapidement d’un moment où le prétexte de manque temps qu’évoque Préval se matérialisera, si on continue à ne rien faire. Nous avons ce CEP provisoire qui affirme qu’il peut et qu’il veut faire les deux élections simultanément.
Est-ce que le parlement ne peut pas modifier la loi électorale pour les mandater à faire les élections ?
SRB : C’est une chose très simple, qui peut se faire rapidement. Mais comme les parlementaires ont été convoqués à l’extraordinaire pour une raison bien précise, le travail sur le budget de fonctionnement. Et Préval a stipulé dans sa lettre, « et seulement sur le budget ». Convoqués à l’extraordinaire par l’Exécutif, il serait bon qu’une invitation supplémentaire soit donnée aux parlementaires pour faire ce qui est nécessaire pour mandater le CEP provisoire faire les deux élections et sortir de cette impasse, et ne pas aboutir à une crise.
RB : Cela devient de plus en plus intéressant. S’ils sont convoqués pour travailler uniquement sur le budget. Il y a aussi une indépendance des pouvoirs. Les parlementaires sont convaincus qu’il y a péril en la demeure. Pour sortir de cette impasse, il leur faut légiférer sur la loi électorale pour la modifier.
Est-ce que l’Exécutif peut leur empêcher de le faire ?
SRB : Comme je viens de le dire. Ils ne peuvent pas considérer, ni travailler sur quoique ce soit d’autre que la loi budgétaire, pour le moment. Quand ils auront fini avec le budget, ils seront obligés de fermer. On a besoin d’une autre convocation.
RB : Qui peut les convoquer ?
SRB : Seul le président de la République.
RB : Et le Sénat qui est sensé être en permanence, est-ce qu’il peut faire une convocation ?
SRB : Non, il ne peut pas.
RB : Le président étant seul à avoir le pouvoir de convocation, en dehors des deux sessions dont la première va du deuxième lundi de janvier au deuxième lundi de mai et la seconde va du deuxième lundi de juin au deuxième lundi de septembre. En d’autres termes, les parlementaires sont en vacance du deuxième lundi de septembre 2007 jusqu’au deuxième lundi de janvier 2008. Préval a cyniquement et intentionnellement mis les parlementaires, le Sénat en particulier, tous les partis politiques et toute la nation en générale en « échec et mat » !
SRB : On ne s’attendait pas à cela. On n’était pas en train de jouer à l’échec avec Préval. C’est tout le monde, nous sommes tous victimes de « l’échec et mat ».
RB : C’est pour cela que je vous ai posé cette série de questions pour en arriver là. L’échec et mat, vient de la coïncidence des vacances parlementaires, l’échéance du mandat des 3e sénateurs à l’ouverture de la première session de l’année et enfin le fait que seul le président a le pouvoir de convocation des deux chambres, durant ces quatre mois.
SRB : Nous sommes tous pris et victimes dans ce piège. Considérant les 20 dernières années, tous ceux qui on cru pouvoir prendre le pays et la nation dans leurs pièges, finalement qu’est-il advenu d’eux ? Ils ont été broyés par le moulin de l’histoire.
RB : Le jeu qu’il est en train de faire, est d’exploiter cette période où il a l’exclusivité de la convocation. Il se tient à cette croisée de chemin, pour prendre le pays en otage.
SRB : Hougan barou point, min li pas voyer ou camper nan cafou.
RB : Je le comprends bien. La question est de savoir comment forcer la main à Préval pour faire cette convocation ?
SRB : C’est exactement ce que tu es en train de faire là. Ce que tous les journalistes de tous les coins du pays peuvent faire, inclus tous ceux de la Diaspora. Voilà ce qui peut se faire. C’est l’éducation et la mobilisation qu’il faut faire.
RB : Est-ce que les médias haïtiens réalisent leur responsabilité en tant que quatrième pouvoir qu’ils sont ?
SRB : Je crois que oui. Quand les radios m’invitent, je me fais le devoir de leur rappeler qu’elles ont un pouvoir, mais un pouvoir responsable. Qu’à des moments et des conjonctures difficiles, elles ont un devoir. Ce devoir est de prévoir et d’éviter la catastrophe. Cette catastrophe qui arrive, n’est pas bonne pour la nation, pour le pays et pour eux en particulier. Ceux sont des entreprises privées qui quand les choses ne marchent pas bien, elles ont des problèmes aussi. Elles sont obligées de manger la vache enragée comme tout le monde. Il ne faut pas croire qu’ils n’ont pas de bon sens. Mais absorbés par la précarité de la vie à Port-au-Prince et en province, ils peuvent ne pas voir venir le danger. Il faut que des gens comme toi, soulignent, mettent en exergue, servent de guide, fassent la lumière pour eux, pour qu’ils puissent voir plus clair avant d’y arriver pour ne pas tomber dans le piège.
RB : Rudolph, je suis satisfais de ta participation à l’émission, pour ouvrir les yeux aux gens, pour qu’ils comprennent ce qui se passe. De fait la participation de Préval à l’Assemblée générale des Nations Unies, son discours, ont empêché à plus d’un de voir ce qui se machinait en dessous. Le jeu qui se faisait sous la table, est maintenant mis au clair pour que tout le monde soit averti et à temps.
SRB : C’est bien dit. Le jeu est aujourd’hui étalé ouvertement sur la table. Bravo ! Je suis comptant des cette expression. Je vais le répéter au quatre coins du pays. Il est temps qu’à chaque fois que les jeux se font sous la table que nous assumons la responsabilité de les étaler sur la table et au clair.
RB : Il y a une expression créole qui décrit bien son jeu. « Li minin nou nan poc.» Il connaît la période de fragilité du parlement par rapport à l’exclusivité de son pouvoir de convocation et de détermination de la cause de la convocation, allant de septembre à janvier. On va s’atteler à dénoncer ce piège cynique.
RB : Merci beaucoup pour votre participation. Comme d’habitude vous avez eu une participation très brillante. A bientôt.
SRB : Merci beaucoup, merci à la radio, merci à tous les auditeurs de la radio.
Commentaires :
« Il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Il n’y a pas de pire muet que celui qui ne veut pas parler. »
Face au fait que Préval et Alexis reprennent du poil de la bête, pour re-confisquer le pouvoir comme ils l’ont fait le 11 janvier 1999, par le biais de la caducité. Face à l’évidence que même sous la pression des ambassadeurs des quatre pays amis qui sont allés au palais national exhorter Préval directement et personnellement à faire les élections. Face à la garantie offerte par le CEP provisoire de faire les élections indirectes et sénatoriales simultanément. Face à l’évidence de la crise qui résultera du refus de faire ces élections. Face aux conséquences inéluctables dont la nation toute entière sera victime. Il revient aux citoyens responsables et dignes de ce titre d’assumer leurs responsabilités face aux dangers auxquels le peuple et le pays sont exposés inutilement par l’ambition insatiable de pouvoir que manifestent ouvertement Préval et Alexis.
Le pays est pris entre deux feux : Alexis qui veut succéder à Préval, et Préval qui ne veut pas d’amendement mais du remplacement de la Constitution pour se garantir un pouvoir à vie. S’il veut copier Chavez, la question est de savoir, a-t-il les moyens de cette politique ? Absolument pas !
Ce président qui vient, il y a à peine un an, d’être catapulté au pouvoir avec un total de 48% des voix, paradoxalement n’a aucune base politique. La base politique qui l’a catapulté au pouvoir, les OP armées de lavalas, est en déroute. Et même s’il voudrait s’imposer par la force et l’intimidation, il n’a pas les moyens de coercition pour le faire. Il ne faut pas se laisser prendre par ce bluff, ni dans ce piège. La démocratie, quand elle est menacée, surtout pour ceux qui dirigent, doit se défendre vigoureusement. Nous avons tout à perdre si Préval et Alexis arrivent à nous imposer leur volonté de confisquer le pouvoir à vie. Nous avons tout à gagner, à défendre du bec et des ongles ce qui nous revient de droit.
Le refus de faire les élections indirectes c’est pour pérenniser le contrôle absolu qu’ils veulent maintenir sur l’institution électorale et le pouvoir judiciaire. Le refus de faire les élections sénatoriales c’est pour exploiter la caducité des 3e sénateurs, pour handicaper le parlement. Il y a des parlementaires de LESPWA aux yeux de qui Préval et Alexis ont déjà fait miroiter des postes ministériels en échange pour leurs démissions au parlement, pour précipiter son érosion. Ce que ces parlementaires ne comprennent pas, c’est un jeu de dupe. C’est un jeu cynique qui fera beaucoup de victimes. Préval et Alexis s’en foutent. Ils sont disponibles et disposer à marcher sur les entrailles du tout un peuple pour assouvir leur soif de pouvoir absolu.
Il faut sans désemparer forcer la note pour avoir ces deux élections simultanément avant la fin de décembre. Il y va des destinées de la nation ! L’homme de bien se soucie du bien public !
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