Brutalite policiere contre un journaliste

gwotoro Lun 14 Jan 2008 - 21:52

Un journaliste haïtien malmené par des policiers dimanche à Port-au-prince, libéré en debut de soirée

Port-au-Prince, 13 janvier 2008 - Un journaliste haïtien travaillant pour la station privée, Radio Solidarité, Emmanuel Paul, a été sévèrement malmené dimanche par un groupe de policiers qui se sont comportés comme de véritables tortionnaires, selon les temoignages de la victime et de témoins.

Emmanuel Paul s'était rendu au Commissariat de Port-au-Prince pour supporter un confrère d'une autre radio dont la caméra a été saisie par des policiers et lui-même emmené au commissaeriat de Port-au-Prince.
Le confrère de Radio Maxima avait filmé la scène d'un accident entre un véhicule privé et celui de ladite patrouille visiblement en tort, selon des témoins.

Refoulé du Commissariat pour port de pantalon court, Emmanuel Paul a été poursuivi jusque dans la rue par les policiers avec à leur tête, un agent 2 répondant au nom de Grégory Roméus, pour avoir voulu se solidariser avec le confrère.

Le policier Roméus a foncé sur lui, lui lançant de violents coups partout dans le corps.

Il a ensuite tiré son arme pour le frapper à la tête. Le journaliste grand de taille, l'a alors repoussé de ses deux mains, provoquant la chute de son arme, selon les mêmes témoins dont des petits commercants.

Furieux du fait que le journaliste ne soit pas laissé casser la tête, près d'une dizaine de policiers ont alors bondi sur lui, le jetant par terre, lui donnant de multiples coups de pieds, avant d'aller l'enfermer dans une cellule.

Là, l'agent Grégory Roméus et un autre policier ont intimé l'ordre à des détenus de le maltraiter et ont menacé de lui tailler un bonnet pour arrogance.

Selon les déclarations faites par Emmanuel Paul et par des détenus, ces derniers ont fait part de leur refus de s'attaquer à un journaliste.

La séance de mauvais traitements s'est déroulée en présence de nombreux autres policiers et d'une dizaine d'agents de la MINUSTAH qui sont restés impassibles.

Le journaliste de Radio Solidarité a pu quitter le commissariat 6 heures après son arrestation , suite à l'intervention dans un premier temps d'un substitut commissaire puis du Commissare Claudy Gassant qui ont entendu les parties.

Le secrétaire genéral de SOS Journalistes, Guyler C, Delva, la secrétaire administrative de l'Association des journalistes haïtiens, Marie Raphaëlle Pierre et des journalistes de plusieurs autres stations de Radio dont Ibo, Caraïbes FM, Vision 2000, Télévision nationale d'Haïti et Maxima, se trouvaient également sur place pour dénoncer les exactions policières et reclamer l'élargissement du journaliste.

Le Directeur général de la police, Mario Andrésol a également exprimé son indignation face à ce qui s'est passé. Il a promis que des sanctions seront prises contre les coupables.

Nous n'admettrons pas que quelques individus compromettent le travail que nous faisons au sein de la PNH, a lancé Mario Andrésol qui avait également pressé le chef du Commissariat, Blanchard Atanase, auparavant peu coopératif, à favoriser la libération d'Emmanuel Paul.

Le directeur général de Radio Solidarité, Venel Remarais a, de son côté, a reclamé l'isolement et des sanctions contre les policiers fautifs.

Il a dit déplorer que des déviants ayant pu intégrer la police nationale cherchent à ternir l'image de l'institution et saboter les efforts de la secrétairerie d'état à la sécurité publique et de la direction generale (de la PNH) pour lui donner une meilleure image.

Le journaliste Emmanuel Paul et le policier Gregory Roméus sont invités ce lundi au parquet pour la poursuite de l'affaire.

AHP 13 janvier 2008 1:55 PM