17 octobre: Preval appelle a l'egalite et a la fraternite !

Le Président Préval appelle à l’égalité et à la fraternité !

Le Président René Préval a prôné mardi (17 octobre 2006) l’égalité et la fraternité entre les haïtiens des différentes couches sociales à l’occasion de la commémoration à Marchand-Dessalines (Artibonite, nord) du 200e anniversaire de l’assassinat de l’Empereur Jacques 1er.

Soulignant que Jean-Jacques Dessalines avait mené la lutte pour la liberté, le chef de l’Etat a estimé qu’il était venu le temps de combattre l’exclusion sociale.

Il a aussi proclamé la fin du "pouvoir personnel" qui a toujours fait le malheur d’Haïti.

Source: Radio Kiskeya

Clin d'oeil

La destruction d'une nation


P U B



La barraque construite par la MINUHA en 1995 qui abritait l'Ecole des Filles de Plaisance
(Photo: Patrice-Manuel Lerebours)


Il n'y a plus qu'un terrain vague depuis que l'école s'est effondrée en septembre 2006
(Photo: Patrice-Manuel Lerebours)


Le nouveau projet d'école: un hangar destiné à abriter originalement une génératrice
(Photo: Patrice-Manuel Lerebours)


De nombreux citoyens ont paru choqué par l'article de Gaspard Dorélien, « Le pain de l'instruction à même le sol », paru dans le numéro 374483 de Le Nouvelliste, le mardi 10 octobre 2006. On pourrait croire qu'ils le sont réellement si l'on ne se demandait comment ils font pour vivre dans l'ignorance totale des réalités quotidiennes de la majorité de la population.

Si cet article a le mérite de mettre en exergue cette douloureuse et honteuse réalité, il a aussi celui de mettre le citoyen face à sa conscience ou, plutôt, à son inconscience.

Si l'on prenait le temps de s'informer ou de compiler toutes les informations accumulées dans nos cerveaux au fil des mois, on se rendrait compte que tout le monde sait et que tout le monde fait semblant de ne pas voir, préférant défendre de petits intérêts mesquins.

On se donne ensuite bonne conscience en se rendant à l'église ou au temple et en faisant, de temps en temps, un symbolique geste de charité qui n'est qu'une humiliation de plus pour celui qui en bénéficie.

L'instruction est une priorité dans toute société qui se respecte. Ce qui permet d'avoir des doutes quant au respect que nous avons pour nous-mêmes. Nous traitons les enfants de ce pays comme des animaux et nous sommes ensuite étonnés de leur comportement antisocial, de leur agressivité, de leur violence.

Face à un marché du travail de plus en plus exigeant, de plus en plus technique, de plus en plus informatisé, quelle chance offrons-nous à cette jeunesse si elle n'a pas droit à l'instruction ?

De nombreuses écoles ressemblent à de véritables porcheries, manquent du strict nécessaire, n'ont pas de banc, pas de tableau, pas de latrines et parfois, tout simplement, pas de local. Pendant ce temps, on entend, très souvent, des élus et des cadres de l'administration publique se plaindre du manque de confort ou de classe de leur véhicule de service, de leur salaire ou de leurs frais qu'ils trouvent insuffisants. Quelle inconscience ! Quelle audace ! Quelle impudeur !

La prochaine fois que vous les entendrez radoter à la radio ou à la télé, pensez à ces enfants à qui l'on doit tout, à qui on ne donne rien, à qui on prend tout. Et quant à ceux qui ont le toupet de voler les deniers de l'Etat, donc l'argent de ces malheureux, il faudrait les mettre en prison à vie, non pas pour corruption, mais pour génocide et haute trahison. N'est-ce pas tuer un peuple que de détruire sa jeunesse, son avenir ? N'est-ce pas trahir la Nation que de priver ses enfants du privilège de la connaissance ?

A Plaisance, l'école des filles logée, depuis 1995, dans une barraque en bois construite par la MINUAH, suite à la désaffectation de la maison qui la logeait, s'est effondrée avec les élèves, la directrice et quelques parents. Depuis, plus de cours, plus d'école. Les écolières ont gagné les rues, réclamant un nouveau local. Le résultat est que, maintenant, on veut les loger dans un petit bâtiment insignifiant conçu pour... abriter une génératrice. De quoi mourir de rire ou de honte, suivant le respect que l'on a de soi-même.

Pauvre Dessalines qui voulait fonder une grande nation pour un grand peuple! Heureusement qu'il ne saura jamais ce que l'on a fait de son rêve.





Ni claire ni heureuse

Les locaux de l'école nationale Claire Heureuse se situent à la rue Clermont (Bois Verna). Empilés comme des sardines dans de minuscules salles de classe, certains élèves prennent place sur des pierres ou des morceaux de bloc en béton. Allez constater vous-même la négligence ou l'insouciance de l'Etat qui dit que l'instruction primaire est gratuite et obligatoire!



Patrice-Manuel Lerebours

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200e anniversaire de l'assassinat de Dessalines


Discours, gerbes de fleurs, messe, réception...Telles ont été les principales activités organisées à Marchand-Dessalines, mardi, à l'occasion de la commémoration du 200e anniversaire de l'assassinat de l'empereur Jean-Jacques Dessalines. Un événement qui a donné l'occasion aux autorités locales de dénoncer l'état de délabrement de la première capitale d'Haïti.

« La commémoration des 200 ans de l'assassinat de Dessalines serait belle si elle n'était pas un plaçage », a déclaré le bien nommé curé de Marchand Dessalines, Marc Eddy Dessalines, lors de la cérémonie religieuse organisée dans la cour de l'église Sainte-Claire, pour marquer les 200 ans de la mort de l'empereur.

Celui qui a prononcé l'homélie de circonstance à la place de Mgr Yves Marie Péan -depuis quelques jours au centre d'un scandale - a profité de la présence du président de la République, René Préval, des membres du cabinet ministériel, des parlementaires et des autorités judiciaires et policières pour dénoncer l'état d'abandon dans lequel croupit la première capitale d'Haïti.

« Les forts construits par Dessalines sont abandonnés, déplore le prêtre catholique. La structure physique du tribunal de paix est d'une extrême précarité. La ville n'a pas d'électricité, les techniciens de l'EDH n'ont pas été payés depuis deux ans. Marchand est coupée du reste du monde : les lignes téléphoniques de la Téléco sont en panne depuis 2 ans. Les quelques policiers en poste ne disposent pas de matériel pour combattre les bandits. »

Après la messe, l'imposante délégation conduite par le président Préval s'est rendue sur la place publique de la ville, où des milliers de gens avaient déjà pris place. Pour s'assurer que les revendications de la population de Marchand-Dessalines arrivent aux oreilles des responsables de l'Etat, le maire principal de la ville a repris tout de go les propos du père Dessalines. Il a réclamé en plus la mise en place d'un système d'irrigation, la construction de tronçons de route reliant Marchand-Dessalines aux autres villes du département de l'Artibonite.

En face de la tribune officielle, des jeunes ont, pendant toute la durée de la cérémonie, brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire les principales revendications des habitants (sekirite, refòm agrè, etc.) ainsi que des slogans favorables au président Préval (5 kan lapè pou prezidan Preval).

Parallèlement, un groupe de jeunes parcouraient les rues de la ville, tout en récitant des poèmes dénonçant la division, la misère, l'insécurité et le chômage qui sont le lot de la population haïtienne 200 ans après l'assassinat de l'empereur. Parmi des camarades maculés de noir, un homme portait au cou une grosse chaîne symbolisant l'esclavage, alors qu'une jeune femme vêtue de blanc brandissait une croix en carton comme pour rappeler le calvaire du peuple haïtien.

Dans un bref discours en créole, le chef de l'Etat a lui aussi déploré la situation difficile que traverse le pays. « Depuis 200 ans, la division, la lutte pour le pouvoir et l'exclusion nous empêchent de progresser, a regretté le président Préval. Dessalines a accompli sa mission qui consistait à nous donner la liberté. Aujourd'hui, nous devons accomplir la nôtre, qui consiste à lutter pour la fraternité et l'égalité. »

Pour sortir du bourbier actuel, René Préval a prêché l'unité entre tous les filles et fils du pays. Il a fait état de la nécessité de construire des routes, de combattre la corruption dans l'administration publique, d'accompagner les paysans, de faire respecter la loi et de permettre à tous les enfants d'aller à l'école.

De son côté, le président de la commission présidentielle du Bicentenaire de l'Indépendance, l'historien Michel Hector, a fait un survol historique de l'idéal dessalinien, qu'il a résumé ainsi : unité, souveraineté et solidarité. Il a invité chaque Haïtien à vivre pleinement cet idéal afin de construire une nouvelle Haïti.

A l'issue de la cérémonie, une gerbe de fleurs a été déposée par le président Préval au pied du monument de Jean-Jacques Dessalines érigé sur la place d'armes. Dans la matinée, avant de se rendre à Marchand-Dessalines, la délégation en avait fait de même au Pont-Rouge.

A Marchand-Dessalines, certains habitants ont critiqué la manière dont le 200e anniversaire de la mort de l'empereur a été commémoré. Susette Charlot, membre d'une organisation de femmes, s'est offusquée du fait que les habitants de Marchand n'aient nullement été impliqués dans la préparation des festivités. « Même les membres du comité d'accueil sont venus de Port-au-Prince, critique-t-elle. Qui pis est un groupe de femmes embauchés par la mairie pour le nettoyage de la ville n'ont même pas été payées ». Ces femmes, postées à quelques mètres de l'église Sainte Claire, chacune munie d'un balai, ont profité de la présence des autorités gouvernementales pour réclamer leur argent. Comme a dit le curé de la paroisse: « on a encore tué Dessalines ».

Jean Pharès Jérôme
pjerome@lenouvelliste.com

Des absences ont ete remarquees a Marchand-Dessalines pour les celebrations du bicentenaire de la mort de Dessalines. Selon Radio Kiskeya:

[...] Des absences inexpliquées de premier ordre ont été remarquées à Marchand-Dessalines. Celles des ambassadeurs de France, des Etats-Unis et du Canada, du chef civil de la Mission onusienne, Edmond Mulet, de la hiérarchie de l’église catholique, du secteur privé des affaires, de la classe politique (seul le Président de la Fusion, Victor Benoît a été vu) et de la société civile organisée. [...]

Article complet: http://www.radiokiskeya.com/article.php3?id_article=2681