2 morts à Cité soleil, le gouvernement mis à l’index

Haïti : 2 morts à Cité soleil, le gouvernement mis à l’index

P-au-P, 20 octobre 2006 (HPN) - Le collectif des notables de Cité soleil (CONOCS) dénonce l’absence d’une volonté réelle du gouvernement pour résoudre le problème des gangs armés dans le plus grand bidonville du pays.

Selon Jean Enock Joseph, membre du CONOCS exacerbé par cette situation de violence qui dure depuis plus de 2 ans à Cité soleil, le gouvernement actuel n’aurait pas adopté les mesures adéquates pour rétablir l’ordre. L’impunité serait l’une des causes principales de cet état de fait, a-t-il souligné Après quelques semaines d’accalmie, un affrontement entre bandits armés et des casques bleus a fait 2 morts, dont un enfant et 3 blessés jeudi à Cité soleil, selon un bilan partiel. Aucune victime n’a été dénombrée parmi les soldats onusiens qui ont indiqué avoir été la cible des bandits. Cette attaque serait un avertissement de la part des bandits pour que les troupes onusiennes sortent de Cité soleil, a révélé un habitant.

Début octobre des éléments de la population ont accueilli favorablement deux visites d’une délégation de la police nationale et de la Minustah. Le directeur de la police administrative, Jean Saint Fleur avait annoncé le retour des policiers nationaux dans le bidonville.

Le problème de l'insecurite ne sera pas résolu seulement avec les balles des gendarmes de la MINUSTAH,ni en achetant les chefs de gangs;.il faut plus que cela.Comment reagirais-je si on detruirait ma residence quelque delabrée soit-elle sans me donner un endroit pour dormir avec avec ma famille;je serais aussi furieux contre ceux qui meprisent mes besoins.

Pourquoi n'avait-on pas construit de petites maisons pour abriter les gens qui resident dans les endroits ou on voulait construire la route?On leur demande de respecter les lois mais on meprise leurs droits.Alors est-ce pour perpetuer ces abus qu'ils avaient vote en Fevrier?

Haïti : 4 personnes auraient trouvé la mort jeudi lors des affrontements entre agents Minustah et bandes armées de Cité Soleil.

Selon René Monplaisir, les affrontements ont éclaté après que les agents onusiens aient ouvert le feu sur les habitants qui protestaient contre la destruction par les troupes des Nations-Unies de certaines maisonnettes.

La Minustah envisagerait de construire une nouvelle route en lieu et place des habitations de fortune détruites, a fait savoir René Monplaisir qui répondait aux questions de Tom Dumont !!

La Minustah a de son côté pris le contre-pied de ces accusations. Selon la porte-parole Sofie Boutaud de la Combe qui a nié que les affrontements entre les soldats onusiens et des bandes armées de la zone auraient fait de victimes, le contingent onusien basé dans le secteur ne faisait que riposter.

Madame De La Combe n’a cependant pas écarté la possibilité que des bandits aient été touchés.

Depuis quelques temps, un certain calme avait été observé au niveau de ce vaste bidonville en proie à une violence chronique depuis le départ de Jean-Bertrand Aristide, le 29 février 2004. Après que des chefs de gangs aient procédé à la remise de plusieurs dizaines d’armes à feu, c’était en septembre, les forces ont pu rétablir leur base dans la cité.

TOUTES REVENDICATIONS SONT CLASSEES SOUS LA RUBRIQUE"ATTAQUE DES GANGS ARMES".POURKOI LE GOUVERNEMENT NE CONSTITUE-T-ELLE PAS UNE COMMISSION D'ENQUETE POUR POUR DETERMINER QUI MENT ET QUI SEME LA PAGAILLE?

De nouvelles victimes à Cité Soleil : Deux blessés par balle dont un enfant dans une église

Le pasteur et les fidèles de l’église adventiste Mahanahim dénoncent une attaque des casques bleus ; pas encore de réaction de la MINUSTAH

Posté le samedi 21 octobre 2006
Par Radio Kiskeya

Deux personnes, dont un enfant, ont été blessées par balle samedi matin dans une église adventiste de Cité Soleil (banlieue nord de Port-au-Prince) qui aurait été la cible de tirs des casques bleus déployés dans ce grand bidonville, selon des témoignages recueillis par Radio Kiskeya.

Agé de huit ans, l’enfant a été atteint au dos et le projectile se serait logé tout près de ses poumons. Il était soigné en soirée à l’Hôpital St-Joseph administré par Médecins Sans Frontières (MSF). Une deuxième personne blessée légèrement a été transportée dans le même établissement.

Trois fidèles ont été victimes de crises de convulsion, l’une d’elles n’avait toujours pas retrouvé l’usage de la parole après plusieurs heures.

Le pasteur Louis Franklin a rejeté sur la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) la responsabilité de cette attaque contre l’église Mahanahim au moment où se déroulait le traditionnel culte d’adoration du samedi. Le pasteur souligne qu’il s’agit de la troisième attaque du genre subie en quelques mois par son église. Il annonce pour très bientôt une prise de position officielle de la Mission adventiste du septième jour.

"Vers onze heures, la situation était extrêmement difficile à l’intérieur de l’église. Une grande panique a gagné toute l’assemblée au moment des tirs", a raconté un fidèle à Radio Kiskeya en précisant que fidèles et pasteurs ont dû abandonner le rez-de-chaussée du bâtiment pour se réfugier à l’étage.

Une autre fidèle affirme que la salle d’adoration a était subitement envahie par une épaisse fumée blanche tandis que les armes de la MINUSTAH crépitaient. Selon elle, plusieurs personnes s’en sont sorties avec des égratignures.

La MINUSTAH n’a pas encore réagi à ces graves accusations dont elle fait l’objet.

Avant ces nouveaux incidents, un calme précaire régnait à Cité Soleil au lendemain de violents affrontements entre les soldats onusiens et des gangs armés qui avaient fait jeudi deux morts et plusieurs blessés.

Un élève de l’école Saint-François d’Assises à Soleil 2 et un homme ont été tués alors qu’ils vaquaient à leurs occupations, ont indiqué des riverains. Les mêmes échanges de tirs ont fait au moins trois blessés dans la population civile.

Interrogée vendredi par Radio Kiskeya, la porte-parole de la MINUSTAH, Sophie Bouteaud de Lacombe, a affirmé que la force internationale de paix ne disposait pas d’informations selon lesquelles des éléments de la population auraient été victimes. Cependant, elle a reconnu que certains des assaillants ont été touchés lors de la riposte des soldats de la paix.

Madame de Lacombe soutient que les bataillons brésilien et bolivien ont été attaqués jeudi matin, à trois reprises, alors qu’ils abattaient des murs en vue de faciliter la circulation automobile dans le plus grand bidonville d’Haïti. Mais, dans la population locale des voix discordantes ont fait savoir que les militaires latinoaméricains démolissaient des maisons dans le cadre de la construction d’une route. Ce qui aurait porté des riverains en colère à leur lancer des pierres.

Par ailleurs, la porte-parole de la Mission a clairement fait savoir que les casques bleus sont prêts à porter secours aux unités de la Police Nationale stationnées à Cité Soleil au cas où elles seraient attaquées.

Les bandes armées, dont certaines soutiennent ouvertement des revendications politiques, continuent de marquer leur territoire tant à Cité Soleil qu’ailleurs. Elles allongent jour après jour la liste des kidnappings, assassinats et autres attaques criminelles en dépit du retour au pouvoir, depuis bientôt six mois, du Président René Préval et de la création, il y a déjà plusieurs semaines, d’une nouvelle Commission nationale de désarmement.