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Des choix déchirants.../LENOUVELLISTE

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Message  piporiko Mar 15 Avr 2008 - 11:38

Des choix déchirants...



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<td>Des choix déchirants.../LENOUVELLISTE Pixel</TD></TR></TABLE>L'eau de Péligre devrait servir, avant tout, à l'agriculture, ont annoncé les autorités haïtiennes lors d'une conférence de presse tenue au Palais national, le samedi 12 avril dernier.
L'eau retenue par le barrage est souvent au coeur d'un dilemme : doit-elle prioritairement produire de l'électricité ou assurer l'irrigation de la Plaine de l'Artibonite ?
Au départ, lors de la construction du barrage, qui est le plus important ouvrage du pays avec la citadelle Henry Christophe, l'eau devait servir à arroser les terres rizicoles de la Vallée de l'Artibonite.
La crise du riz et les affres de la vie chère replongent l'eau du barrage devant son destin.
Cette image de l'eau produisant l'électricité pour alimenter les climatiseurs de Port-au-Prince ou servant à cultiver du riz pour la population à meilleur prix est l'exemple des choix que nous aurons à faire dans les jours à venir si nous voulons sortir, au moindre coût, du double choc, pétrolier et alimentaire, qui nous frappe.

Nous avons oublié que nous sommes misérables

Les flambées de violence qui ont secoué le pays depuis les premières émeutes des Cayes sont venues nous remettre de façon tragique au devant de la scène internationale. Nous faisons la une de l'information mondiale.Ce matin, le quotidien français Libération affichait en première page une grande et seule photo, celle des ruines fumantes des tréteaux des étalagistes de la place de la Cathédrale dévastés, samedi.
Nous sommes présents partout parce que nous avons faim, sommes violents et imprévisibles.
Cette nouvelle catastrophe qui nous tombe dessus achève de brouiller notre image après les classements calamiteux et les articles assassins qui ont décrit ces derniers mois un pays maudit dénommé Haïti.
Nous pouvons nous en plaindre. Crier au complot. Dénoncer les machinations de toutes sortes. Tout faire pour ne pas faire le bilan et tarder à nous remettre au travail.
Avec notre passé et notre réputation, nous sommes le prototype idéal des pays victimes de la hausse effrénée des denrées alimentaires et des produits pétroliers.
Oui, les prix grimpent partout sur la planète, mais nous sommes parmi les pays les plus misérables au monde et nos dirigeants, comme leurs conseillers, désormais fameux, l'avaient oublié.
Ce n'est pas parce que le taux d'inflation a baissé, que le budget officiel de l'Etat se porte bien, que la Banque de la République d'Haïti accumule des réserves par millions et que les commentaires des institutions internationales nous félicitent et nous encouragent à faire encore mieux que cette embellie profite ou a profité à tout le monde.
Loin de là.
Nos pauvres sont devenus plus pauvres depuis quatre ans; le petit nombre de gens qui travaillait s'est réduit, les salaires, pour ceux qui en ont un, stagnent depuis dix ans (sauf dans la fonction publique) et les filets sociaux ou programmes d'apaisement de la misère n'ont jamais été mis en place efficacement.
Notre diaspora, en majorité nord-américaine, qui finance à hauteur de près de 2 milliards de dollars nos consommations, subit depuis des mois les contrecoup du ralentissement de l'économie américaine, de la hausse des prix des produits pétroliers et alimentaires et réduit depuis des mois de dix, de vingt ou de cent le montant de ses transferts et, des fois pire, la fréquence des envois.
Le monstrueux wake-up call de ces derniers jours est venu nous rappeler que plus de la moitié de notre population est au chômage, a moins de 20 ans et est sans espoir. Etre pauvre en Haïti, selon les critères internationaux, est déjà une aubaine dans un pays peuplé de plus en plus de miséreux.
Il va nous falloir faire des choix déchirants. Continuer >
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La seule bonne nouvelle entendue depuis le début de la crise, l'utilisation de 3 millions de dollars pour supporter la subvention immédiate de notre consommation de riz, est supportée par la charité internationale.
Nul ne sait si cela durera longtemps.
Tout le monde se désole que seul le riz jouisse de cette chance. Et la farine ? et l'huile ? et le sucre ? et la viande ? tout au moins ces hot-dogs dont la population se gave faute de payer les ailes de poulet devenus trop cher...
En attendant d'avoir un nouveau gouvernement, il est peut-être temps de faire des réflexions sur l'organisation de la machine gouvernementale qui sera appelée à nous sortir des ornières.

Ces ministères sont-ils indispensables ?

Tourisme, Haïtiens Vivant à l'Etranger, Relations avec le Parlement, Condition Féminine, Environnement, ces ministères qui ont vu le jour après 1986 n'ont jamais pu prendre leur vitesse de croisière.
Non pas que leurs missions ne soient pas essentielles ou que leurs titulaires aient échoué dans leur conduite, non, rien de cela. Leurs actions, tout simplement, ne justifient pas, ou justifient peu, leur existence.
En ces temps de réorientation des dépenses publiques, garder ces canards boiteux ne nous fera pas avancer, estiment de nombreux observateurs.
Et pour cause. Ces cinq entités coûtent moins de 1.5 milliards de gourdes aux contribuables. Cela est peu. mais pas suffisant pour financer la production de 300 millions d'oeufs et créer des emplois en milieu rural pour cinq fois plus de familles que ce que ces ministères permettent de vivre en ville.
Encore des choix déchirants.

Faire pondre les 300 millions d'oeufs

Dans un article sur haïtiimpact.com, l'agronome William Michel poursuit (Voir l'article 300 millions d'oeufs par an?) l'exploration des propositions présidentielles de sortie de crise. Après l'inventaire des terres et des eaux, éléments indispensables à l'augmentation de la production nationale de riz, il fait le décompte des solutions pour faire pondre les 300 millions d'oeufs suggérés par le président de la République.
Son verdict est simple : « grosso modo, il faut un budget de 2 milliards de gourdes pour organiser la production de 300 millions d'oeufs par an et de 36 millions de poulets de chair par an ».
Nulle part dans le budget du ministère de l'Agriculture, un tel pactole n'était prévu.
Comme n'était pas prévu la subvention du riz importé, la relance de la production nationale, la génération d'électricité par une source plus onéreuse que l'hydroélectricité de Péligre si, comme annoncé samedi, l'eau du barrage va d'abord servir à l'irrigation.
De toute urgence, pour sortir de la liste des petits projets du budget 2007-2008, il nous faut réaménager le budget national, réorienter les allocations de ressources, réécrire le plan de lutte contre la pauvreté et, si nous sommes sérieux, nous défaire de certains ministères qui ne servent ni ne peuvent servir à grand-chose dans la conjoncture actuelle.
Conjoncture qui risque, on ne doit pas l'oublier, de durer des années.
Le choc pétrolier et le choc alimentaire qui assaillent et vont assaillir davantage le pays le plus pauvre de l'hémisphère nord sont des handicaps sérieux, nous n'allons pas nous en sortir sans une aide massive de nos amis et sans une prise en main de notre destinée en réinventant nos manières de faire.
Et cesser de faire comme si nous sommes un pays normal.
Nos dirigeants, des secteurs publics et privés, peuvent se donner bonne conscience en clamant qu'ils ne sont pas responsables des derniers événements, mais ils ont déjà la responsabilité de nous éviter les futurs bouleversements économiques et sociaux qui pointent à l'horizon.

Frantz Duval
duvalfrantz@yahoo.com

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