Marc Bazin et ses idées pour l'action-jeunesse.
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Marc Bazin et ses idées pour l'action-jeunesse.
Quand je parle de Marc Bazin, c'est mon coeur qui parle. J'aime cet homme. C'est mon père spirituel. Voilà dans un des rares chroniques, un politicien, un leader prend position pour les jeunes. Marc Bazin, vous n'en finirez pas de me surprendre.
Des organisations de jeunes élèvent la voix
« Des organisations de jeunes élèvent la voix ». Tel était, le 18 Avril courant, le titre d'un article du Nouvelliste. Nous pensons que les jeunes ont raison d'élever la voix.
Introduction
Notre jeunesse a des problèmes. Elle constitue la partie de la population la plus affectée par le VIH Sida. C'est dans la catégorie des 15 - 30 ans que l'on enregistre 59% des premières naissances. Près de 50% des jeunes sont en dehors du système éducatif. C'est chez les jeunes que se recrutent la plupart des casseurs, des marchands de drogues et des brûleurs de pneus. Le rêve d'un fort pourcentage de jeunes, c'est de partir, partir vers n'importe quelle destination. L'important pour eux, c'est de quitter Haïti. La plupart donnent l'impression de se désintéresser du destin national, d'avoir perdu toute illusion sur les chances du sauvetage de la barque collective. Dans leur immense majorité, les jeunes de chez nous ne réussissent pas la transition de l'enfance vers l'âge adulte. Leur épanouissement personnel est comme contrarié, leur intégration dans la société à titre de citoyens productifs est bloquée quelque part. Il y aurait, selon toute apparence, comme un problème des jeunes. Existerait-il donc dans notre jeunesse, on ne sait quelle incapacité congénitale d'adaptation ou on ne sait quelle disposition naturelle à prendre le mauvais chemin, à choisir les voies de la facilité et à se perdre dans l'aventure, le sexe et la violence ? Nous pensons que non. Nous pensons quant à nous que c'est la société toute entière qui a échoué à identifier les besoins et à relever les défis que posent les besoins des jeunes. Les jeunes ne sont pas le problème c'est l'environnement que nous leur donnons qui est le problème et ce qu'on a tendance à qualifier, de manière insidieuse et paresseuse, de problème des jeunes est, en fait notre problème à nous, à nous tous. Et c'est à nous à le résoudre.
Ce texte est en trois points.
A.- Il y a effectivement une crise d'adaptation des jeunes. Quelles en sont les causes ?
B.- Le soi-disant '' problème des jeunes'' est, en réalité un problème national dont les risques sont extrêmement élevés.
C.- Pour une Politique Nationale de la Jeunesse : Objectifs, moyens et modalités d'opérations.
A.- Les causes de la crise d'adaptation
Pour les Nations Unies, la jeunesse est la tranche d'âge comprise entre 15 - 24 ans. Notre définition à nous situe la jeunesse entre 15 et 30 ans pour la simple raison que le chômage chronique parmi les jeunes empêche ces derniers de jouir rapidement d'un statut d'adultes. La catégorie étant ainsi définie, quels sont les coupables de la crise ? Nous en avons relève six :
1.- Un environnement familial dans lequel les parents ne donnent pas l'exemple de la discipline et de la morale et dans lequel, au contraire, la violence du père contre la mère et les enfants, la promiscuité sexuelle, l'alcoolisme sont pratiques courantes, constitue un facteur destabilisant qui suit et influence l'enfant tout au long de son adolescence. Il va de soi que l'environnement familial est inséparable de l'environnement global, souvent le produit de la misère la plus noire, avec son cortège d'eaux polluées, de surpeuplement, d'habitats insalubres et dans lequel règne la loi du plus fort.
2.- L'état de notre économie est un facteur de risque pour notre jeunesse. Non diversifiée, peu productive, spécialisée dans des secteurs soumis aux contraintes des forces du marché international, l'économie haïtienne présente beaucoup de défis pour la jeunesse. Elle produit peu, sa demande pour une force de travail hautement qualifiée est faible. Le niveau de spécialisation en fonction du marché est de bas niveau. Les salaires sont bas et le niveau de chômage élevé. Les jeunes n'ont donc aucune chance d'accumuler des expériences dans divers jobs et, pour les rares jobs disponibles, on leur reproche de manquer d'expérience.
3.- L'économie ne produit pas d'emplois mais ce sont les jeunes qui sont les plus frappés par le chômage. 40.6% des garçons et 54.8% des filles sont au chômage. Selon l'IHSI, à l'échelle nationale, près de 70% des chômeurs ont moins de 30 ans. Non seulement les jeunes ne trouvent pas d'emplois mais ils se comportent comme des travailleurs découragés, c'est-à-dire des travailleurs qui ne cherchent même pas d'emplois, sachant par avance qu'ils n'en trouveront pas.
4-.- Les jeunes sans travail sont pauvres. Les jeunes pauvres - ou les pauvres jeunes - se sentent marginalisés. Ils n'ont pas confiance dans un système social qui ne leur donne accès ni au marché du travail ni à une forme quelconque de protection sociale. Ils sont privés d'avenir. Les jeunes pauvres sont donc le vivier dont se nourrit la violence, alimentée par le trafic de la drogue et le commerce du sexe.
5.- le système éducatif est inefficace, cher, élitiste. 2/3 des enfants abandonnent l'école avant la classe de sixième. 42% de la population de 6 ans et plus n'est jamais allée à l'école. Le rendement du système est très faible. Au niveau fondamental, il est de 43% en raison à la fois des taux de redoublement et d'abandon. Dans le secondaire, le taux de rendement est encore plus faible (35%). Les niveaux académiques et professionnels de la majorité des enseignants sont faibles et les programmes scolaires ne correspondent pas aux besoins du marché du travail. Le système ne forme que pour les filières classiques. Le système coûte cher aux parents. Plus de 70% des écoles sont privées. Le système est inégalitaire. La prime du savoir, c'est-à-dire la différence de salaires entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas, est considérable d'où il suit que plus le système éducatif est inégalitaire, plus élevé est le degré de concentration du revenu entre quelques mains seulement.
6.- La structure du système éducatif fait peser une menace sur l'équilibre psychologique des jeunes et contribue à décourager le plus grand nombre d'apporter leur concours à la collectivité. Il y a en effet les jeunes qui passent le bac et qui peuvent poursuivre la route et ceux qui ne passent pas le bac et auxquels on dit implicitement, puisqu'il n'y a pas de filière de récupération, que leur valeur pour la société est voisine de zéro, ce qui incite à la dépression, à la jalousie, à la haine et à la revanche.
Il y a donc effectivement un problème de jeunes. Mais ce ne sont pas les jeunes qui ont créé le problème.
B.- Ce que paresseusement et insidieusement, on appelle '' le problème des jeunes'' est en réalité un problème national et les risques pour la société de son indifférence par rapport à la crise d'adaptation des jeunes sont très élevés.
Le coût imputable au fait d'abandonner l'école très tôt n'est pas négligeable. Simplement rester à l'école, ne pas traîner dans les rues met le jeune à l'abri de beaucoup de tentations et de chausse-trappes. Une société disposant d'une majorité de jeunes ayant fait le secondaire est mieux pourvue en capital humain qu'une société composée en majorité de jeunes n'ayant fait que le primaire ou de jeunes ayant quitté l'école trop tôt. Dans ce second cas, beaucoup de revenus sont perdus en termes de recettes fiscales et en termes de contribution à la croissance du PIB. En République Dominicaine, on a fait le calcul : les revenus nets sur une durée de vie de quelqu'un qui a fini le secondaire par rapport à celui qui s'est arrêté en route est de $ 46.000 pour un garçon et de $ 24.000 pour une fille. Cela signifie que, quand manque l'éducation secondaire, la capacité de production de l'économie est sévèrement sous utilisée. Par ailleurs, plus le revenu est élevé, moins il y a de crimes. Les conditions de vie sont meilleures, l'espérance de vie plus longue, la productivité plus élevée et la contribution à l'augmentation du revenu national plus forte.
Pour ce qui est du crime et des violences, la part des jeunes est importante et les coûts sont élevés. Même si on fait abstraction des coûts du crime sur la durée de vie, sur la précarité des droits de propriété, sur les revenus des jeunes et des coûts psychologiques, la criminalité en termes de pertes de production sur le marché du travail coûte très cher. La violence décourage la formation du capital humain, car elle détourne les individus de l'effort et les incite à développer des talents de criminels. Les femmes victimes de violences sont moins performantes dans leur travail. La violence contre les femmes n'est donc pas une affaire privée mais un problème public dont toute la société paie le prix, en termes monétaires qu'aussi bien en termes non monétaires. En termes monétaires directs, il a été calculé qu'un déclin de 1 point de pourcentage des crimes augmenterait le nombre de touristes par an de plus de 45.000 à la Jamaïque, et de plus de 36.000 aux Bahamas, ce qui équivaut à une augmentation combinée de plus de $ 70 millions.
Les coûts de HIV/ AIDS sont directs et indirects. Il y a les coûts du traitement et de la prévention, lesquels bien entendu s'ajoutent aux autres dépenses de santé. Il y a aussi les coûts de productivité perdue, du fait que tous ces malades sont en dehors du marché du travail.
Les naissances précoces sont comme une punition. C'est le prix de la faute. Les fautes sont faites pour être expiées. La mère doit, souvent seule, pourvoir à ses propres besoins et à ceux de l'enfant, dans des conditions si approximatives que l'enfant issu d'une adolescence précoce a peu de chances d'aller à l'école, et risque assez souvent d'hériter de la part de sa mère d'un transfert de comportement lequel peut, dans le cas d'une fille, conduire à d'autres naissances précoces et, dans le cas d'un garçon, à une inclination au crime et à la violence. Dans un cas comme dans l'autre, le résultat net est très souvent l'exclusion et l'incapacité de contribution utile au bien-être de la collectivité.
Le chômage des jeunes coûte cher, plus cher que le chômage adulte. D'abord parce qu'il s'agit d'une interruption précoce du processus d'accumulation du capital humain. Ensuite parce que le chômage des jeunes étant trois fois plus élevé que le chômage adulte, la perte de productivité imputable au chômage des jeunes est forcément plus élevée. Finalement, on sait l'inclination - presque forcée - des jeunes chômeurs à la violence et au crime. Que dire aussi des conséquences économiques de longues périodes d'instabilité politique qui dérivent de la violence ? Quant à la drogue, elle transforme les consommateurs en ''bons à rien''. Son commerce mine les bases de la paix sociale, de la sécurité publique, du climat d'investissements et de l'ordre démocratique.
Finalement, l'un des coûts les plus élevés pour la société de son indifférence au '' problème des jeunes'' est la forte contribution de ces derniers à l'augmentation du poids de la pression démographique.
Le poids démographique des jeunes dépasse les 50% de la population globale. Selon les calculs du FNUAP les jeunes, entre 15 et 24 ans sont 2 millions. Entre 10 et 24 ans, ils sont 3.200.000, soit donc une structure qui favorise un accroissement du rythme de croissance de la population. Or, la population augmente à un rythme accéléré. Entre 1971 - 82, la croissance démographique annuelle était de 1.4%. Entre 1982 - 2003, la croissance démographique annuelle moyenne est passée à 2.5%. Le nombre moyen d'enfants par femme haïtienne, à hauteur de 4, reste élevé. De plus la fécondité des femmes est élevée parmi les jeunes de 15-19 ans. Au rythme actuel, la population devrait doubler d'ici 30 ans.
A ce taux déjà élevé d'accroissement démographique, il faut ajouter le phénomène d'urbanisation accélérée notamment dans le département de l'Ouest (5%). L'urbanisation, pour sa part, est source de conflits socio-économiques. Ne pas investir dans la jeunesse afin de convertir les jeunes en un formidable potentiel de croissance économique est donc tout à fait irresponsable. Pour plusieurs raisons : i) les jeunes ont des droits : à l'emploi, à la formation, à des conditions humaines de reproduction. Ces droits doivent être respectés, ii) les jeunes doivent recevoir une part plus équitable du revenu national car la part qu'ils reçoivent ne correspond pas à leur poids de 34% de la population, iii) investir dans la jeunesse aujourd'hui est, pour les adultes le bon moment. Dans les prochaines années, le ratio de dépendance sera favorable, puisqu'il y aura plus de personnes en âge de travailler que de dépendants, iv) investir dans les jeunes est un moyen sûr de rompre le cercle vicieux de la transmission automatique de la pauvreté à travers les générations, v) un investissement massif en éducation aura des effets positifs sur la productivité et réduira les risques de maladies, vi) investir dans les jeunes, c'est créer les conditions d'une réduction des troubles sociaux imputables au chômage et à la pauvreté, vii) c'est aussi réduire le nombre de candidats à la migration illégale, source de risques mortels pour les jeunes et de ''désagréments'' d'Haïti avec les pays voisins, viii) finalement, ne pas investir dans les jeunes nous conduit à une situation qui prend déjà les proportions d'un drame national, notamment sur le plan de la dégradation de l'environnement, de la prolifération des bidonvilles, et du risque de l'effondrement total d'un ordre social et économique, déjà fortement menacé.
Des organisations de jeunes élèvent la voix
« Des organisations de jeunes élèvent la voix ». Tel était, le 18 Avril courant, le titre d'un article du Nouvelliste. Nous pensons que les jeunes ont raison d'élever la voix.
Introduction
Notre jeunesse a des problèmes. Elle constitue la partie de la population la plus affectée par le VIH Sida. C'est dans la catégorie des 15 - 30 ans que l'on enregistre 59% des premières naissances. Près de 50% des jeunes sont en dehors du système éducatif. C'est chez les jeunes que se recrutent la plupart des casseurs, des marchands de drogues et des brûleurs de pneus. Le rêve d'un fort pourcentage de jeunes, c'est de partir, partir vers n'importe quelle destination. L'important pour eux, c'est de quitter Haïti. La plupart donnent l'impression de se désintéresser du destin national, d'avoir perdu toute illusion sur les chances du sauvetage de la barque collective. Dans leur immense majorité, les jeunes de chez nous ne réussissent pas la transition de l'enfance vers l'âge adulte. Leur épanouissement personnel est comme contrarié, leur intégration dans la société à titre de citoyens productifs est bloquée quelque part. Il y aurait, selon toute apparence, comme un problème des jeunes. Existerait-il donc dans notre jeunesse, on ne sait quelle incapacité congénitale d'adaptation ou on ne sait quelle disposition naturelle à prendre le mauvais chemin, à choisir les voies de la facilité et à se perdre dans l'aventure, le sexe et la violence ? Nous pensons que non. Nous pensons quant à nous que c'est la société toute entière qui a échoué à identifier les besoins et à relever les défis que posent les besoins des jeunes. Les jeunes ne sont pas le problème c'est l'environnement que nous leur donnons qui est le problème et ce qu'on a tendance à qualifier, de manière insidieuse et paresseuse, de problème des jeunes est, en fait notre problème à nous, à nous tous. Et c'est à nous à le résoudre.
Ce texte est en trois points.
A.- Il y a effectivement une crise d'adaptation des jeunes. Quelles en sont les causes ?
B.- Le soi-disant '' problème des jeunes'' est, en réalité un problème national dont les risques sont extrêmement élevés.
C.- Pour une Politique Nationale de la Jeunesse : Objectifs, moyens et modalités d'opérations.
A.- Les causes de la crise d'adaptation
Pour les Nations Unies, la jeunesse est la tranche d'âge comprise entre 15 - 24 ans. Notre définition à nous situe la jeunesse entre 15 et 30 ans pour la simple raison que le chômage chronique parmi les jeunes empêche ces derniers de jouir rapidement d'un statut d'adultes. La catégorie étant ainsi définie, quels sont les coupables de la crise ? Nous en avons relève six :
1.- Un environnement familial dans lequel les parents ne donnent pas l'exemple de la discipline et de la morale et dans lequel, au contraire, la violence du père contre la mère et les enfants, la promiscuité sexuelle, l'alcoolisme sont pratiques courantes, constitue un facteur destabilisant qui suit et influence l'enfant tout au long de son adolescence. Il va de soi que l'environnement familial est inséparable de l'environnement global, souvent le produit de la misère la plus noire, avec son cortège d'eaux polluées, de surpeuplement, d'habitats insalubres et dans lequel règne la loi du plus fort.
2.- L'état de notre économie est un facteur de risque pour notre jeunesse. Non diversifiée, peu productive, spécialisée dans des secteurs soumis aux contraintes des forces du marché international, l'économie haïtienne présente beaucoup de défis pour la jeunesse. Elle produit peu, sa demande pour une force de travail hautement qualifiée est faible. Le niveau de spécialisation en fonction du marché est de bas niveau. Les salaires sont bas et le niveau de chômage élevé. Les jeunes n'ont donc aucune chance d'accumuler des expériences dans divers jobs et, pour les rares jobs disponibles, on leur reproche de manquer d'expérience.
3.- L'économie ne produit pas d'emplois mais ce sont les jeunes qui sont les plus frappés par le chômage. 40.6% des garçons et 54.8% des filles sont au chômage. Selon l'IHSI, à l'échelle nationale, près de 70% des chômeurs ont moins de 30 ans. Non seulement les jeunes ne trouvent pas d'emplois mais ils se comportent comme des travailleurs découragés, c'est-à-dire des travailleurs qui ne cherchent même pas d'emplois, sachant par avance qu'ils n'en trouveront pas.
4-.- Les jeunes sans travail sont pauvres. Les jeunes pauvres - ou les pauvres jeunes - se sentent marginalisés. Ils n'ont pas confiance dans un système social qui ne leur donne accès ni au marché du travail ni à une forme quelconque de protection sociale. Ils sont privés d'avenir. Les jeunes pauvres sont donc le vivier dont se nourrit la violence, alimentée par le trafic de la drogue et le commerce du sexe.
5.- le système éducatif est inefficace, cher, élitiste. 2/3 des enfants abandonnent l'école avant la classe de sixième. 42% de la population de 6 ans et plus n'est jamais allée à l'école. Le rendement du système est très faible. Au niveau fondamental, il est de 43% en raison à la fois des taux de redoublement et d'abandon. Dans le secondaire, le taux de rendement est encore plus faible (35%). Les niveaux académiques et professionnels de la majorité des enseignants sont faibles et les programmes scolaires ne correspondent pas aux besoins du marché du travail. Le système ne forme que pour les filières classiques. Le système coûte cher aux parents. Plus de 70% des écoles sont privées. Le système est inégalitaire. La prime du savoir, c'est-à-dire la différence de salaires entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas, est considérable d'où il suit que plus le système éducatif est inégalitaire, plus élevé est le degré de concentration du revenu entre quelques mains seulement.
6.- La structure du système éducatif fait peser une menace sur l'équilibre psychologique des jeunes et contribue à décourager le plus grand nombre d'apporter leur concours à la collectivité. Il y a en effet les jeunes qui passent le bac et qui peuvent poursuivre la route et ceux qui ne passent pas le bac et auxquels on dit implicitement, puisqu'il n'y a pas de filière de récupération, que leur valeur pour la société est voisine de zéro, ce qui incite à la dépression, à la jalousie, à la haine et à la revanche.
Il y a donc effectivement un problème de jeunes. Mais ce ne sont pas les jeunes qui ont créé le problème.
B.- Ce que paresseusement et insidieusement, on appelle '' le problème des jeunes'' est en réalité un problème national et les risques pour la société de son indifférence par rapport à la crise d'adaptation des jeunes sont très élevés.
Le coût imputable au fait d'abandonner l'école très tôt n'est pas négligeable. Simplement rester à l'école, ne pas traîner dans les rues met le jeune à l'abri de beaucoup de tentations et de chausse-trappes. Une société disposant d'une majorité de jeunes ayant fait le secondaire est mieux pourvue en capital humain qu'une société composée en majorité de jeunes n'ayant fait que le primaire ou de jeunes ayant quitté l'école trop tôt. Dans ce second cas, beaucoup de revenus sont perdus en termes de recettes fiscales et en termes de contribution à la croissance du PIB. En République Dominicaine, on a fait le calcul : les revenus nets sur une durée de vie de quelqu'un qui a fini le secondaire par rapport à celui qui s'est arrêté en route est de $ 46.000 pour un garçon et de $ 24.000 pour une fille. Cela signifie que, quand manque l'éducation secondaire, la capacité de production de l'économie est sévèrement sous utilisée. Par ailleurs, plus le revenu est élevé, moins il y a de crimes. Les conditions de vie sont meilleures, l'espérance de vie plus longue, la productivité plus élevée et la contribution à l'augmentation du revenu national plus forte.
Pour ce qui est du crime et des violences, la part des jeunes est importante et les coûts sont élevés. Même si on fait abstraction des coûts du crime sur la durée de vie, sur la précarité des droits de propriété, sur les revenus des jeunes et des coûts psychologiques, la criminalité en termes de pertes de production sur le marché du travail coûte très cher. La violence décourage la formation du capital humain, car elle détourne les individus de l'effort et les incite à développer des talents de criminels. Les femmes victimes de violences sont moins performantes dans leur travail. La violence contre les femmes n'est donc pas une affaire privée mais un problème public dont toute la société paie le prix, en termes monétaires qu'aussi bien en termes non monétaires. En termes monétaires directs, il a été calculé qu'un déclin de 1 point de pourcentage des crimes augmenterait le nombre de touristes par an de plus de 45.000 à la Jamaïque, et de plus de 36.000 aux Bahamas, ce qui équivaut à une augmentation combinée de plus de $ 70 millions.
Les coûts de HIV/ AIDS sont directs et indirects. Il y a les coûts du traitement et de la prévention, lesquels bien entendu s'ajoutent aux autres dépenses de santé. Il y a aussi les coûts de productivité perdue, du fait que tous ces malades sont en dehors du marché du travail.
Les naissances précoces sont comme une punition. C'est le prix de la faute. Les fautes sont faites pour être expiées. La mère doit, souvent seule, pourvoir à ses propres besoins et à ceux de l'enfant, dans des conditions si approximatives que l'enfant issu d'une adolescence précoce a peu de chances d'aller à l'école, et risque assez souvent d'hériter de la part de sa mère d'un transfert de comportement lequel peut, dans le cas d'une fille, conduire à d'autres naissances précoces et, dans le cas d'un garçon, à une inclination au crime et à la violence. Dans un cas comme dans l'autre, le résultat net est très souvent l'exclusion et l'incapacité de contribution utile au bien-être de la collectivité.
Le chômage des jeunes coûte cher, plus cher que le chômage adulte. D'abord parce qu'il s'agit d'une interruption précoce du processus d'accumulation du capital humain. Ensuite parce que le chômage des jeunes étant trois fois plus élevé que le chômage adulte, la perte de productivité imputable au chômage des jeunes est forcément plus élevée. Finalement, on sait l'inclination - presque forcée - des jeunes chômeurs à la violence et au crime. Que dire aussi des conséquences économiques de longues périodes d'instabilité politique qui dérivent de la violence ? Quant à la drogue, elle transforme les consommateurs en ''bons à rien''. Son commerce mine les bases de la paix sociale, de la sécurité publique, du climat d'investissements et de l'ordre démocratique.
Finalement, l'un des coûts les plus élevés pour la société de son indifférence au '' problème des jeunes'' est la forte contribution de ces derniers à l'augmentation du poids de la pression démographique.
Le poids démographique des jeunes dépasse les 50% de la population globale. Selon les calculs du FNUAP les jeunes, entre 15 et 24 ans sont 2 millions. Entre 10 et 24 ans, ils sont 3.200.000, soit donc une structure qui favorise un accroissement du rythme de croissance de la population. Or, la population augmente à un rythme accéléré. Entre 1971 - 82, la croissance démographique annuelle était de 1.4%. Entre 1982 - 2003, la croissance démographique annuelle moyenne est passée à 2.5%. Le nombre moyen d'enfants par femme haïtienne, à hauteur de 4, reste élevé. De plus la fécondité des femmes est élevée parmi les jeunes de 15-19 ans. Au rythme actuel, la population devrait doubler d'ici 30 ans.
A ce taux déjà élevé d'accroissement démographique, il faut ajouter le phénomène d'urbanisation accélérée notamment dans le département de l'Ouest (5%). L'urbanisation, pour sa part, est source de conflits socio-économiques. Ne pas investir dans la jeunesse afin de convertir les jeunes en un formidable potentiel de croissance économique est donc tout à fait irresponsable. Pour plusieurs raisons : i) les jeunes ont des droits : à l'emploi, à la formation, à des conditions humaines de reproduction. Ces droits doivent être respectés, ii) les jeunes doivent recevoir une part plus équitable du revenu national car la part qu'ils reçoivent ne correspond pas à leur poids de 34% de la population, iii) investir dans la jeunesse aujourd'hui est, pour les adultes le bon moment. Dans les prochaines années, le ratio de dépendance sera favorable, puisqu'il y aura plus de personnes en âge de travailler que de dépendants, iv) investir dans les jeunes est un moyen sûr de rompre le cercle vicieux de la transmission automatique de la pauvreté à travers les générations, v) un investissement massif en éducation aura des effets positifs sur la productivité et réduira les risques de maladies, vi) investir dans les jeunes, c'est créer les conditions d'une réduction des troubles sociaux imputables au chômage et à la pauvreté, vii) c'est aussi réduire le nombre de candidats à la migration illégale, source de risques mortels pour les jeunes et de ''désagréments'' d'Haïti avec les pays voisins, viii) finalement, ne pas investir dans les jeunes nous conduit à une situation qui prend déjà les proportions d'un drame national, notamment sur le plan de la dégradation de l'environnement, de la prolifération des bidonvilles, et du risque de l'effondrement total d'un ordre social et économique, déjà fortement menacé.
Marc H- Super Star
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Re: Marc Bazin et ses idées pour l'action-jeunesse.
C.- Quelles solutions ?
Une Politique Nationale de la Jeunesse
Il nous faut donc, et d'urgence, une Politique Nationale de la Jeunesse. L'actuel Ministère de la Jeunesse et des Sports ne fait pas l'affaire. Son objectif se limite à la promotion d'activités physiques sportives '' en vue de l'édification de citoyens mentalement et psychologiquement équilibrés, physiquement sains et socialement responsables''. Sa part dans le budget est de 0.15%.
i) Objectifs d'une Politique Nationale de la Jeunesse
Dès le départ, nous avons posé que le problème, ce ne sont pas les jeunes qui l'ont causé mais que le coupable c'est dans l'environnement familial, social et économique qu'il faut le rechercher. Dès lors, le défi que nous devons relever est celui de savoir comment créer un nouvel environnement dans lequel les facteurs qui protègent les jeunes sont valorisés au maximum et les facteurs de risques réduits au strict minimum. Ceci implique des actions aussi bien sur les politiques publiques -économie, éducation, santé- que sur les familles, la communauté et les institutions locales. De plus, du fait que les ressources sont rares, une vraie politique de la jeunesse ne peut pas se concevoir ''a la gwouj''. Elle devra distinguer entre les catégories de jeunes, selon les risques auxquels ils sont exposés. Il y a d'abord les risques dans la famille (promiscuité, conditions sanitaires insatisfaisantes, incorporation dans le système scolaire contrariée faute de revenus). Il y a les risques liés à la pauvreté chronique, lesquels portent à l'inclination à la violence, au trafic de la drogue, à la prostitution et à la prolifération du SIDA et d'autres maladies sexuellement transmissibles. Il y a enfin les risques d'exclusion sociale, lesquels condamnent les jeunes à rester à l'écart des sphères du pouvoir, de l'action publique et du marché du travail.
Chacune de ces catégories de risques exige un traitement séparé. Mais il existe à notre avis des pistes de solutions qui seraient applicables à toutes les situations.
Une véritable Politique Nationale de la Jeunesse devrait se fixer au mois six objectifs :
1) concevoir et affirmer des mécanismes et des stratégies visant à promouvoir rapidement une croissance économique équitable et participative pour les jeunes, à créer des opportunités génératrices de revenus, à restructurer le budget afin de dégager des ressources pour des activités productives pour les jeunes et réallouer des dépenses sociales à leur bénéfice. 2) renforcer, adapter et étendre le système éducatif et la formation professionnelle, glorifier le mérite, le sens de l'effort et la confiance dans le destin de la nation 3) renforcer le système de santé de manière à généraliser la prise de conscience de la nécessité de pratiques sexuelles saines et responsables et à améliorer les conditions d'hygiène, d'assainissement et de reproduction 4) prévenir le recours à l'usage de la drogue 5) développer le sport, tous les sports 6) mettre au point les stratégies de nature à faciliter la participation des jeunes au processus de prise de décision politique et économique.
ii) Moyens et modalités d'opération
Aux fins de réaliser une telle politique, la première chose à faire serait de faire voter une Loi pour la Jeunesse. La loi préciserait les objectifs de la politique des jeunes et créerait une allocution budgétaire minimum. (En République Dominicaine le budget de la Jeunesse est de $ 15 millions). La loi créerait un Fonds d'Initiatives pour les Jeunes. Le Fonds distribuerait des ressources à tous les organisateurs et à toutes les initiatives privées dont l'activité aiderait à la réalisation des objectifs visés dans la Politique Nationale de la Jeunesse. Les programmes seraient conçus et administrés en fonction de critères définis par le Fonds. Les programmes comprendraient un large assortiment de services et d'activités, notamment des programmes de récupération des jeunes ayant abandonné l'école, des programmes de formation professionnelle, des programmes de protection sociale, des programmes d'initiation à l'esprit d'entreprise, des programmes d'orientation des jeunes en fonction des besoins du marché du travail, des programmes de développement des sports, des programmes de financement de bourses d'études et l'organisation d'un Service National de la Jeunesse.
Il y aurait donc désormais non seulement une politique, et des objectifs mais un organe central de coordination et de supervision des programmes concourant à la réalisation de la Politique Nationale de la Jeunesse.
D'autres acteurs sociaux en renfort
En dehors d'activités qui font intervenir l'Etat et ses organes déconcentrés, le Fonds d'Initiative Jeunesse encouragerait les médias, les radios, les télévisions, les journaux et les magazines à contribuer à jouer un rôle positif dans la formation des jeunes. Des médias qui exaltent les vertus de la violence, les pratiques de sexe débridé et qui seraient inspirés d'une philosophie de ''deux jours à vivre'' ou de ''chacun pour soi'' ou de ''Sòt ki bay enbesil ki pa pran'' font un grand mal à la jeunesse. Ceux des médias qui exaltent les vertus de la performance scolaire, inculquent le respect des valeurs de discipline, de moralité, d'adhésion à l'idéal du bien commun et à la promotion de modèles donnés en exemple aux jeunes, rendent service à la jeunesse et à la société et mériteraient d'être soutenus par le Fonds. Dans le même esprit, des campagnes massives d'éducation et de communication seraient lancées avec pour objectifs d'influencer les idées des jeunes par rapport à certaines normes, valeurs et comportements, notamment en matière de planification familiale et de responsabilité des pères vis-à-vis de la famille.
Conclusion : Pour une Conférence Nationale
de la Jeunesse
Tous nos jeunes n'ont pas de problèmes. Il en existe un bon nombre. -Dieu merci!- pour lesquels les difficultés de l'environnement ont été maîtrisées et qui sont en mesure de contribuer au succès du destin collectif. Malheureusement, encore trop nombreux -hélas !- sont les jeunes abandonnés au bord de la route, sans boussole et sans biscuits. Ceux-là représentent un grand risque quant à présent et pour l'avenir car les jeunes d'aujourd'hui, tous les jeunes, sont les adultes de demain. Ne pas les prendre en charge de manière responsable est une erreur qui peut coûter cher. Assumer pleinement les jeunes peut rapporter beaucoup. Toutefois, la tâche est difficile. Les secteurs qui seraient concernés par la prise en charge sont multiples. Ils vont de la santé à l'éducation, et à l'économie, en passant par la justice, la police, et les églises. Une approche concertée de la prise en charge est donc indispensable, si on veut éviter contradictions, inefficacité, pertes de temps, pertes d'argent et conflits d'autorités. Nous proposons donc l'organisation d'une Conférence Nationale de la Jeunesse. La Conférence rassemblerait tous les secteurs concernés, rechercherait un consensus, préciserait les objectifs, répartirait les tâches, dégagerait les moyens d'une Politique Nationale de la Jeunesse, tâche urgente et inesquivable.
Marc L. BAZIN
Email : marclouisbazin@hotmail.com
A suivre
Une Politique Nationale de la Jeunesse
Il nous faut donc, et d'urgence, une Politique Nationale de la Jeunesse. L'actuel Ministère de la Jeunesse et des Sports ne fait pas l'affaire. Son objectif se limite à la promotion d'activités physiques sportives '' en vue de l'édification de citoyens mentalement et psychologiquement équilibrés, physiquement sains et socialement responsables''. Sa part dans le budget est de 0.15%.
i) Objectifs d'une Politique Nationale de la Jeunesse
Dès le départ, nous avons posé que le problème, ce ne sont pas les jeunes qui l'ont causé mais que le coupable c'est dans l'environnement familial, social et économique qu'il faut le rechercher. Dès lors, le défi que nous devons relever est celui de savoir comment créer un nouvel environnement dans lequel les facteurs qui protègent les jeunes sont valorisés au maximum et les facteurs de risques réduits au strict minimum. Ceci implique des actions aussi bien sur les politiques publiques -économie, éducation, santé- que sur les familles, la communauté et les institutions locales. De plus, du fait que les ressources sont rares, une vraie politique de la jeunesse ne peut pas se concevoir ''a la gwouj''. Elle devra distinguer entre les catégories de jeunes, selon les risques auxquels ils sont exposés. Il y a d'abord les risques dans la famille (promiscuité, conditions sanitaires insatisfaisantes, incorporation dans le système scolaire contrariée faute de revenus). Il y a les risques liés à la pauvreté chronique, lesquels portent à l'inclination à la violence, au trafic de la drogue, à la prostitution et à la prolifération du SIDA et d'autres maladies sexuellement transmissibles. Il y a enfin les risques d'exclusion sociale, lesquels condamnent les jeunes à rester à l'écart des sphères du pouvoir, de l'action publique et du marché du travail.
Chacune de ces catégories de risques exige un traitement séparé. Mais il existe à notre avis des pistes de solutions qui seraient applicables à toutes les situations.
Une véritable Politique Nationale de la Jeunesse devrait se fixer au mois six objectifs :
1) concevoir et affirmer des mécanismes et des stratégies visant à promouvoir rapidement une croissance économique équitable et participative pour les jeunes, à créer des opportunités génératrices de revenus, à restructurer le budget afin de dégager des ressources pour des activités productives pour les jeunes et réallouer des dépenses sociales à leur bénéfice. 2) renforcer, adapter et étendre le système éducatif et la formation professionnelle, glorifier le mérite, le sens de l'effort et la confiance dans le destin de la nation 3) renforcer le système de santé de manière à généraliser la prise de conscience de la nécessité de pratiques sexuelles saines et responsables et à améliorer les conditions d'hygiène, d'assainissement et de reproduction 4) prévenir le recours à l'usage de la drogue 5) développer le sport, tous les sports 6) mettre au point les stratégies de nature à faciliter la participation des jeunes au processus de prise de décision politique et économique.
ii) Moyens et modalités d'opération
Aux fins de réaliser une telle politique, la première chose à faire serait de faire voter une Loi pour la Jeunesse. La loi préciserait les objectifs de la politique des jeunes et créerait une allocution budgétaire minimum. (En République Dominicaine le budget de la Jeunesse est de $ 15 millions). La loi créerait un Fonds d'Initiatives pour les Jeunes. Le Fonds distribuerait des ressources à tous les organisateurs et à toutes les initiatives privées dont l'activité aiderait à la réalisation des objectifs visés dans la Politique Nationale de la Jeunesse. Les programmes seraient conçus et administrés en fonction de critères définis par le Fonds. Les programmes comprendraient un large assortiment de services et d'activités, notamment des programmes de récupération des jeunes ayant abandonné l'école, des programmes de formation professionnelle, des programmes de protection sociale, des programmes d'initiation à l'esprit d'entreprise, des programmes d'orientation des jeunes en fonction des besoins du marché du travail, des programmes de développement des sports, des programmes de financement de bourses d'études et l'organisation d'un Service National de la Jeunesse.
Il y aurait donc désormais non seulement une politique, et des objectifs mais un organe central de coordination et de supervision des programmes concourant à la réalisation de la Politique Nationale de la Jeunesse.
D'autres acteurs sociaux en renfort
En dehors d'activités qui font intervenir l'Etat et ses organes déconcentrés, le Fonds d'Initiative Jeunesse encouragerait les médias, les radios, les télévisions, les journaux et les magazines à contribuer à jouer un rôle positif dans la formation des jeunes. Des médias qui exaltent les vertus de la violence, les pratiques de sexe débridé et qui seraient inspirés d'une philosophie de ''deux jours à vivre'' ou de ''chacun pour soi'' ou de ''Sòt ki bay enbesil ki pa pran'' font un grand mal à la jeunesse. Ceux des médias qui exaltent les vertus de la performance scolaire, inculquent le respect des valeurs de discipline, de moralité, d'adhésion à l'idéal du bien commun et à la promotion de modèles donnés en exemple aux jeunes, rendent service à la jeunesse et à la société et mériteraient d'être soutenus par le Fonds. Dans le même esprit, des campagnes massives d'éducation et de communication seraient lancées avec pour objectifs d'influencer les idées des jeunes par rapport à certaines normes, valeurs et comportements, notamment en matière de planification familiale et de responsabilité des pères vis-à-vis de la famille.
Conclusion : Pour une Conférence Nationale
de la Jeunesse
Tous nos jeunes n'ont pas de problèmes. Il en existe un bon nombre. -Dieu merci!- pour lesquels les difficultés de l'environnement ont été maîtrisées et qui sont en mesure de contribuer au succès du destin collectif. Malheureusement, encore trop nombreux -hélas !- sont les jeunes abandonnés au bord de la route, sans boussole et sans biscuits. Ceux-là représentent un grand risque quant à présent et pour l'avenir car les jeunes d'aujourd'hui, tous les jeunes, sont les adultes de demain. Ne pas les prendre en charge de manière responsable est une erreur qui peut coûter cher. Assumer pleinement les jeunes peut rapporter beaucoup. Toutefois, la tâche est difficile. Les secteurs qui seraient concernés par la prise en charge sont multiples. Ils vont de la santé à l'éducation, et à l'économie, en passant par la justice, la police, et les églises. Une approche concertée de la prise en charge est donc indispensable, si on veut éviter contradictions, inefficacité, pertes de temps, pertes d'argent et conflits d'autorités. Nous proposons donc l'organisation d'une Conférence Nationale de la Jeunesse. La Conférence rassemblerait tous les secteurs concernés, rechercherait un consensus, préciserait les objectifs, répartirait les tâches, dégagerait les moyens d'une Politique Nationale de la Jeunesse, tâche urgente et inesquivable.
Marc L. BAZIN
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A suivre
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