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Discours traduit en francais de Barack Obama à Berlin le 23 juillet 2008

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Message  Rico Lun 28 Juil 2008 - 15:19

Peuples du monde, notre heure est venue"


Discours de Barak Obama


Berlin 23 juillet 2008




Merci à vous, les Berlinois, et à tous les citoyens allemands. Merci, Madame la chancelière Angela Merkel (…), pour votre accueil si chaleureux.

En venant à Berlin, je marche sur les traces de beaucoup de mes compatriotes. Ce soir, ce n'est pas le candidat à l'élection présidentielle qui s'adresse à vous, mais un citoyen fier d'être américain, un citoyen du monde.

Je sais, je ne ressemble guère à ceux qui ont pris la parole avant moi dans votre capitale. La route qui m'a mené jusqu'ici ne suit pas une ligne droite. Ma mère est née dans l'Amérique profonde, mais mon père a passé son enfance à garder des chèvres au Kenya. Son père, mon grand-père, était domestique au service des Anglais.

En pleine guerre froide, mon père décida, comme plusieurs de ses semblables aux confins du monde, que pour réaliser son ambition, son rêve, il avait besoin de la liberté et de l'égalité des chances que promettait l'Occident. Il a donc écrit sans relâche à toutes les universités américaines jusqu'à ce que quelqu'un, quelque part, entende sa prière pour une vie meilleure.

Voilà pourquoi je me retrouve ici aujourd'hui. Et vous qui êtes là avec moi, cette ambition, vous la connaissez aussi. Cette ville est bien placée, entre toutes, pour savoir ce que veut dire rêver de liberté. Vous le savez, si nous sommes ici ce soir, c'est que des hommes et des femmes de nos deux nations se sont unis pour travailler, pour se battre, pour se sacrifier en vue d'une vie meilleure.

Notre alliance a été scellée il y a exactement soixante ans cet été, le jour où le premier avion américain a atterri à l'aéroport de Tempelhof.

A cette époque, une grande partie du continent européen était encore sous les décombres. Et les ruines de cette ville allaient servir à élever un mur. Sur l'Europe de l'Est tombait la nuit soviétique, tandis qu'à l'ouest les Etats-Unis, l'Angleterre et la France constataient le désastre et cherchaient les moyens de reconstruire le monde.

Ce fut le point d'impact où les deux camps allaient se rencontrer. Le 24 juin 1948, les communistes imposèrent le blocus sur la partie ouest de la ville. Ils empêchèrent plus de deux millions d'Allemands d'être ravitaillés, pour essayer d'éteindre l'ultime étincelle de liberté à Berlin.

Face à la colossale puissance de l'armée soviétique, nos forces ne faisaient pas le poids. Pourtant, si nous avions battu en retraite, le communisme se serait répandu dans l'Europe entière. A peine achevée la dernière guerre mondiale, on était à deux doigts d'en voir commencer une nouvelle. Berlin était le dernier rempart.

C'est alors que fut mis en place le pont aérien, la plus grande et la plus improbable opération de sauvetage de l'Histoire, qui redonna nourriture et espoir aux habitants de cette ville.

Tout semblait contre nous. Cet hiver-là, l'épaisseur du brouillard assombrit le ciel, contraignant plusieurs avions à faire demi-tour sans avoir pu larguer leur ravitaillement. Ces avenues où nous sommes assemblés étaient alors remplies de familles affamées et sans logis.

Mais même aux heures les plus sombres, les Berlinois ont conservé vivante la flamme de l'espérance. Ils n'ont pas baissé les bras. Et enfin, par un beau jour d'automne, des centaines de milliers de Berlinois se sont réunis ici même, au Tiergarten, pour entendre l'appel de leur maire implorant le monde de ne pas abandonner la cause de la liberté. "Il n'y a qu'une seule possibilité, dit-il, c'est de rester unis jusqu'à la victoire… Peuples du monde, faites votre devoir… Peuples du monde, regardez vers Berlin!" Peuples du monde, regardez vers Berlin! Berlin, où Allemands et Américains ont appris à travailler main dans la main, à se faire confiance, trois ans à peine après s'être affrontés sur le champ de bataille.

Berlin, où le courage d'un peuple a rencontré la générosité du plan Marshall pour créer un "miracle allemand "; où la victoire sur la tyrannie a donné naissance à l'OTAN, la plus belle alliance jamais conçue pour la défense de notre sécurité commune.

Berlin, où les impacts de balles qui marquent encore les monuments et les colonnes de la Porte de Brandebourg sont autant de rappels à ne jamais oublier notre humanité commune.

Peuples du monde, regardez vers Berlin : là un mur est tombé, là un continent a pris forme, là l'histoire a prouvé qu'aucun défi n'était trop grand pour un monde enfin uni.

Soixante ans ont passé depuis ce pont aérien, et à nouveau on fait appel à nous. Une fois de plus, l'Histoire nous place à la croisée des chemins, face à de nouvelles promesses et face à de nouveaux périls. Lorsque vous, citoyens allemands, avez abattu ce mur qui divisait l'Est et l'Ouest, la liberté et la tyrannie, la peur et l'espérance, d'autres murs se sont effondrés dans le monde entier. De Kiev au Cap, on a fermé les camps de prisonniers et ouvert les portes à la démocratie. Les marchés aussi se sont ouverts, la diffusion de l'information et des technologies a renversé les barrières, laissant libre cours à l'esprit d'entreprise et à la prospérité. Si le XXe siècle nous a appris que nous partagions un destin commun, le XXIe montre que le monde est plus imbriqué que jamais.

La chute du mur de Berlin a ravivé l'espoir. Mais ces rapprochements ont aussi suscité de nouvelles menaces, qui ne peuvent être contenues dans les frontières d'un pays ni endiguées par la distance d'un océan.

C'est à Hambourg que les terroristes du 11-Septembre ont fomenté leur complot, c'est à Kandahar et à Karachi qu'ils se sont entraînés, avant de tuer des milliers de personnes venues de partout sur le sol américain.

Au moment même où je vous parle, des voitures à Boston et des usines à Pékin sont en train de faire fondre la banquise dans l'Arctique, de rogner le littoral atlantique et de provoquer la sécheresse des fermes du Kansas jusqu'au Kenya.

Des sites nucléaires insuffisamment protégés en ex-Union soviétique ou des secrets divulgués par un scientifique au Pakistan pourraient permettre la construction d'une bombe destinée à exploser à Paris. Les graines de pavot d'Afghanistan deviennent de l'héroïne à Berlin. La pauvreté et la violence en Somalie engendrent le terrorisme de demain. Le génocide au Darfour est une tache sur notre conscience à tous.

Dans ce monde nouveau, des courants dangereux se sont diffusé plus vite que nos capacités à les contenir. C'est pourquoi nous ne pouvons pas nous permettre d'être divisés. Aucune nation, aussi grande et puissante soit-elle, ne saurait relever seule de tels défis. Aucun d'entre nous ne peut nier la réalité de ces menaces, ni se soustraire à la responsabilité de leur faire face. Pourtant, depuis la disparition des chars soviétiques et de ce terrible mur, il serait facile de l'oublier. Et reconnaissons, en toute franchise, que parfois, des deux côtés de l'Atlantique, nous nous sommes éloignés et avons perdu de vue notre communauté de destin.

En Europe, l'opinion qui impute aux Etats-Unis une part de responsabilité dans les dérives de notre monde, au lieu d'y voir une force régulatrice, s'est banalisée. En Amérique, certaines voix se sont élevées pour dénigrer ou minimiser l'importance de l'Europe pour notre défense et notre avenir. L'un et l'autre bord méconnaissent la réalité : les Européens sont aujourd'hui investis de nouveaux fardeaux et assument davantage de responsabilités dans les régions en crise; et de même que les bases américaines construites au siècle précédent continuent de garantir la sécurité de ce continent, notre pays continue de se sacrifier sans compter pour la liberté du monde.

Certes, il y a eu des différends entre les Etats-Unis et l'Europe. Et il y en aura d'autres à l'avenir. Mais nous restons unis par les taches qu'impose une citoyenneté mondiale. Un changement d'administration à Washington ne les supprimera pas. En ce début de siècle, Américains comme Européens devront redoubler d'efforts. Le partenariat et la coopération entre les nations ne relèvent pas d'un choix : c'est la seule option pour assurer notre sécurité et faire progresser notre humanité commune.

C'est pourquoi le pire risque serait de laisser de nouveaux murs nous diviser.

Aucun mur ne doit plus séparer les anciens alliés de part et d'autre de l'Atlantique. Aucun mur ne doit plus séparer les pays riches et les pays pauvres. Aucun mur ne doit plus séparer les races et les ethnies, les citoyens de souche et les immigrés, les chrétiens, les juifs et les musulmans. Voilà les murs qu'il faut aujourd'hui abattre.

Nous savons qu'il en est tombé par le passé. Après des siècles de luttes, les Européens ont construit une Union pleine de promesse et de prospérité. Ici même, au pied d'une colonne érigée en mémoire de la guerre, nous nous retrouvons au centre d'une Europe de paix. Les murs ne sont pas tombés qu'à Berlin, ils sont aussi tombés à Belfast, où protestants et catholiques ont trouvé le moyen de vivre ensemble; dans les Balkans, où notre Alliance atlantique a mis fin aux conflits et a traduit en justice des criminels de guerre sanguinaires; en Afrique du Sud, où la lutte d'un peuple courageux a vaincu l'apartheid.

Les murs peuvent être abattus, l'Histoire nous le rappelle sans cesse. Même si ce n'est jamais facile. Le véritable partenariat et le véritable progrès demandent un travail constant et des sacrifices prolongés. Ils exigent un partage du fardeau du développement et de la diplomatie, du progrès et de la paix. Ils nécessitent des alliés qui sachent s'écouter mutuellement, qui apprennent les uns des autres et, surtout, qui se fassent confiance.

C'est pourquoi l'Amérique ne peut pas s'isoler. L'Europe ne peut pas s'isoler. Le temps est venu de lancer de nouveaux ponts à travers le monde, aussi solides que ceux qui nous ont liés de part et d'autre de l'Atlantique. Le temps est venu de nous unir, au moyen d'une coopération constante, d'institutions solides, de sacrifices partagés et d'un engagement universel pour le progrès, afin de répondre aux défis du XXIesiècle. C'est cet esprit-là qui a propulsé des avions dans le ciel au-dessus de nous, qui a rassemblé tant de gens là où nous sommes aujourd'hui. Le temps est venu pour nos nations, pour toutes les nations, de raviver cet esprit.

Le temps est venu de mettre un terme au terrorisme et d'assécher la source d'extrémisme qui l'alimente. Cette menace reste bien réelle, et nous ne pouvons pas nous soustraire à la responsabilité de la combattre. Si nous avons pu fonder l'OTAN pour vaincre l'Union soviétique, nous pouvons encore créer un partenariat nouveau et global pour démanteler les réseaux qui ont frappé à Madrid et à Amman, à Londres et à Bali, à Washington et à New York. Si nous avons pu remporter une bataille idéologique contre le communisme, nous pouvons soutenir la grande majorité des musulmans qui s'opposent à l'extrémisme porteur de haine plutôt que d'espérance.

Le temps est venu de raffermir notre résolution d'éradiquer les terroristes qui mettent en péril notre sécurité en Afghanistan, et les trafiquants qui vendent de la drogue dans nos rues. Personne n'est pour la guerre. Je reconnais que les difficultés en Afghanistan sont énormes. Mais mon pays et le vôtre ont tout intérêt à ce que la première mission de l'OTAN hors d'Europe réussisse. Pour les Afghans, et pour notre sécurité à tous, le travail doit être fait. Les Etats-Unis ne peuvent agir tout seuls. Les Afghans ont besoin de nos soldats et des vôtres, de notre soutien et du vôtre, pour en finir avec les talibans et Al-Qaida, pour développer leur économie et pour les aider à reconstruire leur pays. Trop d'intérêts sont en jeu pour que nous puissions faire marche arrière maintenant.

Le temps est venu de remettre à l'ordre du jour l'objectif d'un désarmement nucléaire mondial. Les deux superpuissances qui se mesuraient de part et d'autre du mur de Berlin ont trop souvent frôlé la destruction de tout ce que nous avons construit et de ce qui nous est cher. Maintenant que ce mur est tombé, nous ne pouvons pas rester les bras ballants à contempler une prolifération nucléaire mortifère. Il est temps de neutraliser tous les déchets nucléaires épars, d'enrayer le développement des armes atomiques et de réduire les arsenaux d'une autre époque. Il est temps de commencer à œuvrer pour la paix dans un monde sans armes nucléaires.


A suivre


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Message  Rico Lun 28 Juil 2008 - 15:20

Suite et fin

Le temps est venu pour chaque nation en Europe d'être maître de son propre destin, débarrassé des ombres du passé. Dans ce siècle, nous avons besoin d'une Union européenne forte, qui enracine la sécurité et la prospérité de ce continent, tout en gardant une main tendue vers l'extérieur. Dans ce siècle, dans cette ville même, rejetons les vieux réflexes de guerre froide, pour travailler avec la Russie chaque fois que nous le pouvons, défendre nos valeurs chaque fois que nous le devons, et établir une coopération qui s'étende à travers ce continent tout entier.

Le temps est venu de construire sur la richesse créée par l'ouverture des marchés, et de partager ses bénéfices plus équitablement. Le commerce a été la pierre angulaire de notre croissance et du développement mondial. Mais nous ne pourrons pas maintenir cette croissance si elle favorise seulement quelques privilégiés. Ensemble, nous devons inventer un commerce qui rémunère véritablement un travail producteur de richesse, assorti de réelles protections pour les hommes et pour notre planète. Le temps est venu d'un commerce libre et équitable pour tous.

Au Moyen-Orient aussi, le temps est venu d'une aube nouvelle. Mon pays doit s'unir au vôtre et à l'Europe tout entière pour adresser un message clair à l'Iran, qui doit renoncer à ses ambitions nucléaires. Nous devons soutenir les Libanais qui ont manifesté et versé leur sang pour la démocratie, ainsi que les Israéliens et les Palestiniens qui cherchent une paix solide et durable. Et malgré les divergences du passé, il est temps que le monde entier soutienne les millions d'Irakiens qui essaient de reconstruire leur existence, alors même que nous passons le relais au gouvernement irakien en mettant fin à cette guerre.

Le temps est venu de nous unir pour sauver la planète. Engageons-nous à laisser à nos enfants un monde où le niveau des océans, les famines et les tempêtes ne dévastent pas nos terres. Engageons-nous à ce que toutes les nations, y compris la mienne, agissent avec la même détermination dont a fait preuve votre pays, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Il est temps de rendre à nos enfants leur avenir. Il est temps de nous rassembler.

Et il est temps de rendre l'espoir aux oubliés de la mondialisation. Souvenons-nous que la guerre froide née dans cette ville n'était pas une lutte pour un territoire ou un butin. Il y a soixante ans, les avions qui survolaient Berlin n'ont pas lâché des bombes, mais de la nourriture, du charbon et des bonbons à des enfants reconnaissants. Et par ce geste de solidarité, ces pilotes ont remporté bien davantage qu'une victoire militaire. Ils ont gagné les cœurs et les esprits, l'amour, la loyauté et la confiance, non seulement des habitants de cette ville, mais de tous ceux qui ont appris ce qu'ils avaient fait ici.

Le monde entier nous regarde et se souviendra de ce que nous allons décider en ce lieu, en ce moment même. Allons-nous tendre la main aux oubliés de ce monde, qui aspirent à une vie de dignité, d'égalité, de sécurité et de justice? Allons-nous libérer les enfants du Bangladesh de la pauvreté, abriter les refugiés du Tchad, venir à bout de l'épidémie de sida? Allons-nous nous battre pour le respect des droits humains des dissidents de Birmanie, des blogueurs d'Iran ou des électeurs du Zimbabwe? Allons-nous donner un sens à la formule Jamais plus! au Darfour? Allons-nous reconnaître qu'il n'est pas d'exemple plus convaincant que celui que nos nations donnent au monde? Allons-nous rejeter la torture et prendre le parti de la loi? Allons-nous accueillir les immigrants de différentes origines, nous opposer à la discrimination contre ceux qui ne nous ressemblent pas ou ne partagent pas notre religion, et honorer la promesse de l'égalité des chances pour tous? Peuple de Berlin, peuples du monde, notre heure est venue.

Je sais que mon pays n'est pas parfait. Qu'il nous est arrivé d'avoir du mal à respecter notre promesse de liberté et d'égalité pour tous. Nous avons commis notre lot d'erreurs, et nos actions de par le monde n'ont pas toujours été à la hauteur de nos intentions les meilleures.

Mais je sais aussi combien j'aime les Etats-Unis. Je sais que pendant plus de deux siècles, nous nous sommes efforcés, au prix d'énormes sacrifices, de cimenter une union toujours plus parfaite, de chercher, avec d'autres nations, un monde toujours plus rempli d'espoir. Nous n'avons jamais été inféodés à une tribu ou à un royaume particulier; de fait, toutes les langues sont parlées dans notre pays; toutes les cultures ont laissé leur empreinte sur la nôtre, tous les points de vue s'expriment sur la place publique. Ce qui nous a toujours uni, ce qui a toujours animé notre peuple, ce qui a conduit mon père jusqu'aux rivages des Etats-Unis, c'est un ensemble d'idéaux qui répondent aux aspirations partagées par tous : nous pouvons vivre libérés de la peur et de la pauvreté, nous pouvons exprimer nos opinions, nous assembler avec qui nous voulons et pratiquer la religion de notre choix.

Voilà les aspirations qui ont uni les destins des nations dans cette ville. Ces aspirations sont plus fortes que tout ce qui pourrait nous séparer. C'est grâce à elles que le pont aérien a pu être mis en place. Grâce à elles que tous les hommes libres, partout dans le monde, sont devenus des Berlinois. C'est en poursuivant cet idéal qu'une nouvelle génération, notre génération, doit laisser son empreinte sur le monde.

Peuple de Berlin, peuples du monde, le défi qui nous attend est grand. La route sera longue. Mais je suis venu vous dire que nous sommes les héritiers de la lutte pour la liberté. L'espérance qui est la nôtre est utopique. Le regard tourné vers l'avenir, avec dans nos cœurs une détermination inébranlable, souvenons-nous de cette histoire, prenons notre destin en main, et reconstruisons le monde.


Traduit de l'anglais par Myriam Dennehy
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Message  Invité Lun 28 Juil 2008 - 15:24

Rico,

En toute franchise, recevez mes compliments. C'est la première fois que je vous vois abandonner Titid pour une minute pour parler d'autre chose.

Restez calme, évitez des expressions injurieuses car nous aurons beaucoup à discuter sur ce discours.


Doub-Sossis,


Ce n'est pas la peine de me traiter de paresseux pour une nouvelle fois. Ce texte semble etre long, vous savez quoi faire pour la communauté de forumhaiti. Nous vous attendons patiemment. Merci!

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Message  Rodlam Sans Malice Lun 28 Juil 2008 - 15:49

Ce texte est long ,mais l'auteur ne nous oblige pas de consulter le dictionnaire a chaque phrase.Il n'etale pas ses connaissance pour epater les pauvres d'esprit.Il sait qu'il s'adresse a des gens de differents niveaux d'education;est-ce pourquoi il a utilisé un langage simple.

je felicite le jeune Senateur Americain,ce serait vraiment regrettable si les americains se laissent guider par des considerations raciales pour elire JOHN Mac Cain à la presidence des Etats-Unis,Je suis convaincu:Obama a la vision et le pouvoir de laisser un monde plus uni et plus prospère à la fin de son mandat.
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Message  Rico Lun 28 Juil 2008 - 21:47

colocolo a écrit:Rico,

En toute franchise, recevez mes compliments. C'est la première fois que je vous vois abandonner Titid pour une minute pour parler d'autre chose.

Restez calme, évitez des expressions injurieuses car nous aurons beaucoup à discuter sur ce discours.


Doub-Sossis,


Ce n'est pas la peine de me traiter de paresseux pour une nouvelle fois. Ce texte semble etre long, vous savez quoi faire pour la communauté de forumhaiti. Nous vous attendons patiemment. Merci!


Tande Colococo Rico abitye ak konpliman yon kout dlo cho yon kout dlo frèt. Zafè kanpe sou yon moun ou byen gen obsesyon sou kelkeswa sijè se pa ditou estil ni pratik rico. Nou gen twop koze pou di ak pale.

O pwen sa fè jalouzi ti nèg nan yon lot forom ki toujou nan joure, jwe frekansite paske yo pa gen anyen serye pou echanje. Alos zafè kanpe selman sou ti koken pa gen sa pyès. Se tou senpleman repons vye pwovokasyon , mansonj, mwen setoblije vinn ak eleman endikistab.
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Message  piporiko Mar 29 Juil 2008 - 17:30

Barack ObamaMonsieur Barack Obama a de la chance. Il veut succéder à un des présidents les plus impopulaires de l’histoire de son pays, il est jeune, il est métis, la planète entière semble attendre qu’il entre à la Maison Blanche. Il paraît donc mieux armé qu’un autre pour « renouveler le leadership américain dans le monde (1) ». C’est-à-dire réhabiliter la marque Amérique, rendre plus performantes parce que mieux acceptées — et plus accompagnées — les interventions des Etats-Unis à l’étranger.

Y compris les interventions militaires, en Afghanistan en particulier : « Je construirai, promet-il, une armée du XXIe siècle et un partenariat aussi puissant que l’alliance anticommuniste qui a remporté la guerre froide, afin que nous demeurions partout à l’offensive, de Djibouti à Kandahar (2). » A ceux qui rêvent encore qu’un président « multiculturel » né d’un père kényan signalerait ipso facto la venue d’une Amérique new age et la farandole d’une ronde où tous les gars du monde se donneraient la main, le candidat démocrate a déjà dit qu’il s’inspirerait moins des Pink Floyd ou de M.George McGovern que de la politique étrangère « réaliste et bipartisane du père de George Bush, de John Kennedy et, à certains égards, de Ronald Reagan (3) ». Le multilatéralisme n’est pas pour demain ; l’impérialisme serait néanmoins plus soft, plus habile, plus concerté et, qui sait, peut-être un peu moins meurtrier. Les huit ans d’embargo de la présidence Clinton avaient toutefois tué énormément d’Irakiens...

M. Barack Obama a du talent. L’Audace d’espérer, son livre-programme, donne la mesure de son mélange d’intelligence historique, de rouerie, d’« empathie » politique pour ses adversaires — dont il dit « comprendre les motivations et reconnaître chez eux des valeurs [qu’il] partage » —, de tournures savamment balancées qui ne résolvent pas grand-chose mais qui satisfont (presque) chacun, d’humour, de conviction aussi. De conviction, mais tempérée par un hommage inquiétant à l’ancien président William Clinton, qui aurait « extirpé du Parti démocrate certains des excès qui l’empêchaient de gagner les élections (4) ». Quels excès ? Le refus de la peine de mort ? L’aide sociale aux pauvres ? La défense des libertés publiques ? Une certaine redistribution des revenus ?

M. Barack Obama a de l’ambition. Jusqu’où le conduira celle, légitime, de « gagner les élections » ? Ces derniers mois semblent suggérer la réponse : plus à droite. Pas au point, tout de même, de rendre M. Obama interchangeable avec le républicain John McCain et de justifier alors le raccourci « bonnet blanc et blanc bonnet ». Mais assez éloigné déjà du discours progressiste du début de sa campagne, et plus loin encore de celui que ses partisans les plus idéalistes ont cru entendre. Car « Yes, we can » est également devenu : oui, nous pouvons critiquer un arrêt de la Cour suprême, pourtant fort conservatrice, qui prohibe l’exécution de violeurs non coupables d’assassinat ; oui, nous pouvons prononcer devant le lobby pro-israélien un discours qui s’aligne sur les positions les plus inflexibles du gouvernement de M. Ehoud Olmert ; oui, nous pouvons associer systématiquement créativité et secteur privé, compléter la mission de redéfinition du progressisme lancée par MM. Clinton et Anthony Blair, promouvoir une alliance de classes dont les managers et les cadres seraient les acteurs-clés.

Il y a plus troublant. Enhardi par les flots de contributions financières qui enflent les coffres de sa campagne, M. Obama vient de porter un coup sévère, peut-être fatal, au système de financement public des élections. Ainsi, il a annoncé qu’il serait le premier candidat à la présidence depuis le scandale du Watergate à renoncer au versement par l’Etat d’un montant donné (84,1 millions de dollars en 2008), lequel est alloué à chacun des deux grands rivaux en échange de leur acceptation d’un plafond de dépenses équivalant à la somme reçue. Le poids de l’argent en politique n’est pourtant pas un problème mineur aux Etats-Unis. M. Obama a signalé qu’il ne le résoudrait pas. Il lui reste, ailleurs, quelques occasions de ne pas décevoir. Ce qui permettrait aux vrais amis du peuple américain de conserver... l’audace d’espérer.

Serge Halimi.(MONDE DIPLOMATIQUE,AOUT 2008)


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(1) Barack Obama, « Renewing American leadership », Foreign Affairs, New York, juillet 2007.

(2) Ibid. Une telle ambition impliquera d’ailleurs une augmentation du budget du Pentagone et l’addition de « soixante-cinq mille soldats et de vingt-sept mille marines » aux forces armées américaines.

(3) Discours de Greensburg (Pennsylvanie), le 28 mars 2008.

(4) Barack Obama, The Audacity of Hope, Crown, New York, 2006, p. 35.

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